Djelloul Djelloul, boxeur, ancien entraineur De l'équiPe nationale De boxe : «Mon vœu est de former des champions à Chlef» Page 23 enseignante et militante De la cause nationale Zohra chaoui, première monitrice de sport à chlef Page 17 semaine du 29 octobre au 4 novembre 2014 - n° 47 - prix 15 da visite Du ministre Des ressources en eau chlef recevra 200 000 m3 d'eau potable par jour Page 5 Des étuDiants refusent leur exclusion Du master issn : 2352-9695 malaise au département des langues étrangères d’ouled faresPage 2 il ya 60 ans, le 1er novembre 1954 Et cE qui dEvait arrivEr arriva... pages 9 à 15 Les enfants de novembre d’eL asnam La dernière Lettre de Hassiba benbouaLi à ses parents un témoin de La coLonne des damnés raconte Que savent nos enfants du 1er novembre sLimane GHouL, Le tiGre de L'ouarsenis toujours debout 2 ActueLLes Numéro 47 du 29 octobre au 4 novembre 2014 des étudiants refusent leur exclusiOn du Master Malaise au département des langues étrangères d’Ouled Fares Les étudiants de lettres arabes et des langues étrangères observent, depuis le 14 octobre dernier, une grève illimitée. Soutenu par le syndicat estudiantin ONEA, ils ont décidé de ne reprendre les cours qu’après satisfaction totale de leurs revendications. Or, ce lundi, le vice-doyen de la faculté des lettres a déclaré à Radio Chlef que tous les moyens de coercition seront utilisés pour la réouverture des départements de langues. S elon les indiscrétions relevées sur place, il nous a été fait part d’une agression contre un membre de l’organisation estudiantine par ce même responsable qui, semble-t-il, a déposé plainte contre les étudiants grévistes qui ont été convoqués au tribunal sans la présence de leurs avocats. Nous avons aussi appris que les étudiants grévistes seront traduits devant le conseil de discipline de l’université et ce, pour entrave au bon fonctionnement d’une institution universitaire et pour avoir empêché les autres étudiants d’étudier. En réaction à ces décisions qu’elle juge iniques et inopportunes, l’ONEA a décidé de rompre la grève pour trois jours. Si, entretemps, aucune solution n’est trouvée aux revendications des étudiants grévistes, elle se réserverait le droit d’entamer une autre grève illimitée. Lors de notre passage au pôle universitaire d’Ouled Fares, jeudi dernier, nous avons remarqué en effet que les portes de la faculté de langues française et anglaise sont fermées. Idem pour la faculté de langue arabe qui lui est mitoyenne. «Le secteur de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique a bénéficié ces derniers temps, dans le cadre du programme du président de la république, d’un important budget et ce, dans le but de le promouvoir et de lui ouvrir de nouvelles perspectives, au grand bénéfice de ses personnels. Or, quand on se penche sur le cas du pôle universitaire d’Ouled Fares, en particulier les départements de lettres arabes et des langues étrangères (français et anglais), on se demande de quelle promotion parle-ton», nous ont déclaré des étudiants grévistes. En effet, les étudiants de ces deux départements disent rencontrer des problèmes sérieux qui risquent de compromettre leur avenir. Au regard de l’accumulation de ces problèmes et en l’absence de solutions à même de leur rendre espoir, le bureau de l’organisation nationale des étudiants algériens (ONEA) de Chlef a diffusé un communiqué dans lequel il exhorte les autorités à se pencher sérieusement sur la situation prévalant dans les deux départements cités. Le communiqué fait part également des problèmes que rencontrent les étudiants dans cet institut «et en particulier le manque de places pédagogiques pour le master 1 au niveau des départements d’anglais et d’arabe et ce, malgré l’immensité du campus universitaire d’Ouled Fares». Cette situation est à l’origine de l’exclusion de 120 étudiants parmi les 185 titulaires d’une licence dans les deux filières. Il semblerait aussi selon les termes du communiqué que les étudiants exclus auraient obtenu de bonnes notes par rapport aux étudiants retenus. De même, ils n’ont refait ni années ni rattrapages, alors que parmi les admis, certains auraient des dettes… Les étudiants n’ont eu de cesse de poser leurs problèmes à tous les niveaux de l’administration de leurs départements respectifs. Mais c’était compter sans le laisser-aller et l’indifférence de certains responsables, accusent-ils. Les deux rencontres qu’ils ont eues avec la responsable du département d’anglais, notamment, n’ont pas connu d’issue satisfaisante, cette dernière estimant que la liste des étudiants admis au master ne sera pas changée. En attendant, c’est le malaise qui s’installe dans la faculté et ses départements. Demain, serait-ce le tour de l’université en entier ? C’est la question que se pose désormais la communauté universitaire de Chlef. Amel Ali Cherif Ouverture Officielle de l’année pédagOgique à l’écOle de pêche d’el Marsa Bientôt des formations académiques de lieutenants et techniciens supérieurs A l’occasion de l’ouverture officielle de l’année pédagogique de la pêche 2014/2015, l’annexe de l’institut national supérieur des pêches (INSPA) de la ville côtière de La Marsa, a organisé, en collaboration, avec la chambre de pêche, une rencontre à laquelle ont participé outre les élèves stagiaires, le directeur de la pêche des ressources halieutiques, des professionnels du secteur de la pêche et les enseignants. Selon M. Kaddour Latef, directeur de l’école, il est prévu pour l’année 2015 une formation académique pour la formation de lieutenants de pêche et de techniciens supérieurs en aquaculture. Les candidats devront être titulaires du baccalauréat pour accéder à cette formation d’une durée de trois années, a précisé M. Latef. A noter qu’au cours de cette journée, deux conférences ont été animées par des participants. La première conférence a été donnée par M. Achène Chélia, enseignant à l’école de pêche d’El Marsa et avait pour thème : «La manipulation, le traitement et la conservation des produits de la pêche.» Le second à prendre la parole est le Dr Djillali Badani, vétérinaire. Le conférencier a saisi l’occasion de la célébration de la journée mondiale sur l’alimentation pour souligner la complémentarité entre la production agricole et la pêche. Pour cela, dira-t-il, «il est impératif de maitriser les techniques de pêche pour s’assurer des prises importantes et par conséquent arriver à un quota de consommation de 6 kg/habitant par an.» L’orateur a mis en avant le fait que «l’Algérien, aujourd’hui, consomme en moyenne 3 kilos de poisson par an», ce qui est très en deçà des normes requises par les nutritionnistes. A l’issue de cette rencontre un débat fructueux s’est ins- tauré entre les participants et les enseignants. A titre de rappel, l’annexe de l’école de pêche d’El Marsa a été inaugurée par le Président de la République en 2007. Elle forme principalement des marins dans les domaines de l’électromécanique, la capitainerie, les patrons-pêcheurs et les agents aquacoles. Pour cette année, 80 stagiaires suivent une formation initiale (pour les débutants dans le monde marin) et 695 autres pour la formation spéciale. Bencherki Otsmane les indeMnités et prestatiOns Ont augMenté depuis aOût 2014 La Munatec communique les nouveautés à ses adhérents L a mutuelle nationale des travailleurs de l’éducation et de la culture (MUNATEC), centre de paiement de Chlef, a le plaisir d’informer ses adhérents qu’une revalorisation est apportée aux prestations et cela, en application des décisions de l’assemblée générale tenue à Canastel (Oran) en date du 6 juillet 2012. Les prestations ont été revues à la hausse à partir du 1er août 2014. La MUNATEC, faut-il le rappeler, est ouverte aux travailleurs des secteurs de l’éducation, la culture, la jeunesse et des sports et les employés de l’université. Les indemnités sont prises en détails dans le tableau suivant : A tout cela s’ajoutent les remboursements complémentaires de la caisse nationale d’assurance sociale comme suit : Remboursement de 20% pour les produits pharmaceutiques, les consultations médicales et les analyses. Remboursement de 20% pour les séjours dans les complexes thermaux. Remboursement de 20% pour l’accouchement et la maternité. Remboursement de 20% des congés de maladie, de l’acquisition des appareils auditifs et d’autres. Pour ce qui est des remboursements concernant les soins dentaires, la mutuelle prend en charge le remboursement de 20% de la somme octroyée par la CNAS. Le prix du remboursement des lunettes est passé de 500DA à 600 DA. L’imagerie par résonance magnétique (IRM) est un remboursement nouvellement créé en plus du scanner dont le remboursement est évalué à 2 500 DA tandis que le remboursement de la mammographie est arrêté à 1000 DA. La mutuelle procède aux remboursements suscités suite au bulletin de rembour- sement délivré par la CNAS conformément au certificat médical. Indemnités des orphelins : Orphelin dont le père est en exercice perçoit une indemnité de 4 800 DA. Orphelin dont le père est en retraite a le droit à 7 200 DA. Orphelin de deux parents : 30 000 DA. L’indemnité de la veuve est estimée à 12 000 DA. Prime de scolarité d’orphelin : 1 000 DA. La mutuelle garantit des aides en espèces ayant trait à des maladies chroniques, des handicaps, des interventions chirurgicales, le cancer etc. L’adhérent ou l’associé en retraite a la possibilité de participer avec une somme forfaitaire oscillant 100 DA pour pouvoir bénéficier des prestations et indemnités citées en haut. Pour toute information, les adhérents sont priés de se rapprocher du centre de paiement de la wilaya de Chlef sis au 38-500 logements, zone différée, BP 36, en face de la faculté de droits. Abdelkader Ham Numéro 47 du 29 octobre au 4 novembre 2014 3 ActueLLes BouzghaIa : Les enseignants retraités honorés A l'occasion de la célébration du 60ème anniversaire du déclenchement de la guerre de libération nationale, l'inspection d'administration des écoles primaires de Bouzghaia a tenu à honorer les enseignants partis en retraite cette année lors d'une cérémonie à laquelle ont pris part les autorités locales des communes de Bouzghaia et Benairia, les cadres d'inspection relevant des deux communes, les directeurs d'écoles et les enseignants. P our la même circonstance, un concours inter écoles est programmé et qui a opposé le groupe représentant de l'école primaire "Boualili Abdelkader" de Bouzghaia à son homologue "M'hamed Zelgou" de Benairia dans le cadre des rencontres culturelles qualificatives de la phase finale prévue pour le 1er novembre. Après que l'assistance eut écouté des versets du Coran psalmodié par un élève et après que tout le monde ne se soit levé pour l'hymne national, M. Mansour Boukhtache Kaddour, inspecteur d'administration des écoles primaires de la circonscription de Bouzghaia a souhaité la bienvenue aux invités et a rendu hommage aux enseignants et directeurs fraichement partis en retraite. D'autres personnalités ont pris la parole tour à tour et chacune d'elles a rappelé les sacrifices des enseignants dans l'accomplissement de leur mission. A la fin, des cadeaux et des diplômes de reconnaissance ont été remis aux enseignants et directeurs partis en retraite. Abdelkader Ham Ils onT dIT : hamzaoui Maamar, enseignant : "Je tiens à remercier l'inspection pour cette initiative, ça fait chaud au cœur, je suis parti en retraite après avoir passé tant d'années dans l'enseignement durant lesquelles nous avons côtoyé des gens, nous avons fait la connaissance des hommes. Dieu nous est témoin, nous avons fait de notre mieux pendant notre carrière professionnel, maintenant, nous devons céder le flambeau à la génération montante et je lui souhaite un bon vent." abdelkader Boussena, directeur : "C'est émouvant, ce sont des moments inoubliables, je remercie tout ce qui a pensé à nous réunir ce jour, je souhaite une bonne santé pour mes collègues retraités et du courage pour ceux et celles qui vont prendre le relais." Kaddour Mansour Boukhtache, inspecteur d'administration : "Je rappelle ce qu'a dit un érudit : "Celui qui veut la vie, qu'il s'instruise, celui qui veut l'au-delà, qu'il s'instruise, celui qui veut les deux, qu'il s'instruise." Donnez-nous les moyens, et nous vous donnerons des miracles. Je souhaite une longue vie pleine de santé et de bonheur aux enseignants partis en retraite et mon vœu le plus cher est que les nouveaux enseignants soient à la hauteur des attentes." Propos recueillis par A. H. Le cri d'alarme d'une enseignante retraitée M ME Fatiha Deghrar a rejoint le corps de l'enseignement le 13 octobre 1981. Elle occupe un logement de fonction depuis 1985 à l'école primaire Mustapha Henni, à Heumis, dans la commune Bouzghaia. Depuis, elle ne cesse de déposer dossier après dossier pour bénéficier d'un logement social, sachant pertinemment qu'il viendrait le jour où elle devra remettre les clés du logement de fonction. C'est-à-dire une fois qu'elle est admise à la retraite. La loi est ainsi faite. Effectivement, et ce qui devait arriver arriva cette année. Juste après qu'elle ne parte en retraite, on lui demande d'évacuer inconditionnellement le logement, un F3 qu'elle occupe avec ses deux fils mariés, sa fille et son époux. Mme Deghrar sollicite qui de droit de lui proposer une issue à sa situation on ne peut plus tolérable. Qui peut désagréger sa famille et nuire à sa santé mentale, le choc d'une expulsion par les temps qui courent étant très dur à supporter. Elle affirme qu'elle regrette amèrement son départ en retraite. "Ma fille, fait savoir la dame, est dans l'obligation parfois d'aller passer la nuit chez les voisins du fait que les trois pièces qu'on occupe ne suffisent pas de nous contenir tous. J'ai saisi le ministère de l'Education nationale, du temps où M. Benbouzid était ministre, dans une lettre ouverte publiée par le Ténès Le nouveau pont réceptionné au mois de mars 2015 L es travaux de réalisation du nouveau pont reliant les deux rives de la ville de Ténès vont bon train a-t-on constaté sur place. Entamée il y a à peine trois mois, la construction de cet ouvrage, long de 104 m pour une largeur de 18,5 m, mitoyen à l'ancien qui date de l'ère coloniale (1928), va bon train et le pont, selon le responsable du projet, sera réceptionné vers la fin du premier trimestre de l'année prochaine (2015). Il faut noter que l'urgence de la réalisation d'un nouveau pont a été décidé à la suite de l'effondrement partiel de l'ancien pont du au mauvais temps. Cet ancien ouvrage qui enjambe l'oued Allala, faut-il le souligner, sert de trait d'union entre la partie ouest de la ville de Ténès et la partie est ou se trouve le quartier "La Cave". Il relie aussi les ports de commerce et de pêche à la ville. D'ailleurs, ce sont les camions de gros tonnage qui transitent quotidiennement par ce passage obligé qui ont eu raison de cet ouvrage. A noter enfin que c'est un groupe privé algéro-portugais qui a réussi à décrocher le marché pour un montant de 48 milliards de centimes. Bencherki Otsmane journal "El Khabar" mais aucune suite n'a été donnée à mon histoire. Je veux par le biais de votre journal faire entendre ma voix aux autorités concernées pour me venir en aide. Quand mon mari dépose un dossier de logement, il est toujours refusé de prétexte qu'il est chômeur. Mes dossiers sont entassés dans les services de la daïra sans qu'aucun n'ait été étudié", explique Mme Deghrar. Le plus grave est qu'elle est sans salaire depuis qu'elle a fait valoir ses droits à la retraite. La raison ? Pour se faire délivrer un des documents constituant du dossier de retraite, il faut obligatoirement évacuer le logement de fonction. "Et à vous de deviner le reste, que l'article de votre journal soit de bon augure pour moi et ma famille, je souffre vraiment", conclut notre interlocutrice. A. Ham 4 ACtUelleS Numéro 47 du29octobreau4novembre2014 Lessystèmesd'aLerteetdesecoursmisàL'éPreuve Simulation d'un crash d'avion près de l'aéroport de Chlef Un exercice simulant le crash d'un avion a eu lieu le 21 octobre dernier à l'aéroport international Aboubakr Belkaïd de Chlef. Le but : tester le plan d'urgence de l'aéroport, évaluer ses moyens locaux et analyser leur fiabilité. L' exercice, organisé tous les deux ans par le ministère des Transports, conformément à l'instruction N° 1224, a pour but de tester le mode opératoire des différents intervenants concernés par ce genre de situations et le système de modules de l'appareil, ont précisé les organisateurs. Voici la chronologie de l'opération supervisé par le général Salah Cheklal, commandant de la base aérienne de Gouassmia et du directeur de l'ENNA. Il était exactement 10h50, de cette journée de mardi, lorsque les contrôleurs de la tour de contrôle de l'aéroport Aboubakr Belkaïd de Chlef reçoivent un message de détresse émanant d'un avion de ligne de la compagnie nationale de type Boeing 737 juste après son décollage et ayant à son bord 138 passagers, dont 8 membres d'équipage. Le pilote fait état aux aiguilleurs du ciel d'un feu qui s'est déclaré au niveau du moteur gauche de l'appareil. Quelques minutes après cet appel, l'avion disparait des écrans-radars de la tour de contrôle. L'avion venait de faire un crash à environ 5 km de la piste d'atterrissage, dans la commune de Labiodh Médjadja. Aussitôt, le centre des opérations d'urgence (CDOU), donne l'alerte et organise les premiers secours. Une dizaine de camions contre-incendie de la protection civile secondé par ceux de l'aéroport, près de deux cent secouristes issus des corps de la gendarmerie nationale, de la police, de la douane et des services de la santé convergent vers le leu de l'accident. Tout d'abord, les militaires et les gendarmes vont procéder à sécurisation des lieux du crash en interdisant notamment l'accès au site aux nombreux curieux. Ensuite, les secouristes entamèrent leur travail en dégageant les corps des victimes de la carlingue de l'appareil. On dénombre 48 morts et 90 blessés. Sur place, des tentes de fortune sont dressées pour accueillir les premiers blessés qui seront pris en charge par les médecins des diverses structures sanitaires. Quelques minutes plus tard, alors qu'un hélicoptère militaire survolait la zone, un autre atterrit à proximité du lieu du crash pour évacuer par les airs les premiers blessés graves, vers la base aérienne de Gouassmia. Cependant, devant l'ampleur de la catastrophe, plusieurs rotations seront nécessaires pour évacuer les blessés vers la base aérienne de Gouassmia où un dispositif sanitaire est mis en place pour une prise en charge des blessés. Il faut dire que les opérations de secours une équipe de cinéphiles, cherchent des indices qui peuvent leur donner des informations sur le crash. A 12 h 30, l'exercice prend fin et c'est le moment pour les organisateurs d'en tirer les conclusions. A ce sujet, le commandant de la base militaire de Gouassmia dira ceci : "Cet exercice est le troisième du genre, il a été couronné de succès d'autant plus que tous les intervenants ont été à la hauteur de l'évènement, chacun dans son domaine." Bencherki Otsmane se sont déroulées dans de bonnes conditions, compte tenu du lieu du crash qui est situé à 5 km à peine de l'aéroport et de la base militaire de Gouassmia, sur dans un terrain non accidenté associé à un beau temps. Les douaniers présents sur les lieux récupéreront seulement 6 valises appartenant aux passagers du vol Chlef-Marseille, les autres étant détruites par le feu. La boite noire de l'avion a été retrouvée et remise aux services de la gendarmerie nationale tandis que la police scientifique et les gendarmes, épaulés par ildécède aprèss'estimmoléparlefeu A dmis dans un état comateux, l'enseignant dénommé Y. Henni, âgé de 45 ans, qui s'est immolé par le feu mardi dernier à l'intérieur même du centre de formation professionnel de Oum-Drou où il exerce, a rendu l'âme jeudi dernier à l'hôpital de Ouled Mohammed, a-t-on appris de source hospitalière. Le défunt s'est aspergé d'essence en plein milieu de la cour du Centre puis a mis le feu à son corps devant ses collègues de travail et les stagiaires qui n'ont pas réaliser sur le coup la gravité du geste du malheureux enseignant. Aussitôt alertée, la protection civile s'est rendue au centre pour faire évacuer la victime brûlée au 3ème degré vers l'hôpital d'Ouled Mohammed. Selon certaines indiscrétions, le défunt avait des problèmes d'ordre professionnel. L'enquête diligentée par les services de police devra lever le voile sur les vraies raisons qui ont poussé cet enseignant au suicide. A noter que devant l'ampleur du phénomène qui prend des proportions alarmantes la ligue des droits de l'homme de Chlef (LADDH) interpelle les pouvoirs publics sur la nécessité d'étudier la question et d'y remédier le plus rapidement possible. Par ailleurs, il faut dire que las de manifester leur colère ou leur mal-vie par des émeutes, des fermetures de routes ou d'institution publique (mairie, daïra ou wilaya), de plus en plus de personnes désespérées optent pour ce mode de protestation qui, malheureusement, est souvent fatal pour ses instigateurs. Bencherki Otsmane Photo d’archives sidiakkacha Un dangereux malfrat neutralisé U n malfaiteur présenté comme dangereux a été arrêté mercredi dernier à Sidi-Akkacha dans la daïra de Ténès par les éléments de la police judiciaire relevant de la Sûreté urbaine de Sidi-Akkacha, a-t-on appris, de source policière. L'individu arrêté, âgé de 29 ans, marié, père d'un enfant habitant le bourg de Chatt, dans la commune de Sidi Akkacha, est soupçonné d'être impliqué dans plus de 25 affaires, notamment des vols et agressions avec arme blanche prohibée. Le dernier vol commis par cet individu remonte à la semaine passée ou ce dernier s'est introduit par effraction dans une maison pour subtiliser divers objets de valeur. A la suite de cet énième vol, les policiers ont réussi à l'interpeller dans sa propre maison. A la vue des policiers, le présumé délinquant s'est caché dans une armoire espérant l'échapper aux policiers, mais c'était sans compter sur la vigilance de ses poursuivants. La cavale de ce dangereux délinquant qui a terrorisé de nombreux citoyens a pris fin grâce à cette intervention énergique des éléments de la police, soulignet-on. La nouvelle de la neutralisation de ce malfrat, présenté devant la juridiction compétente et écroué, a été accueillie avec beaucoup de soulagement par la population locale. Bencherki Otsmane Numéro 47 du 29 octobre au 4 novembre 2014 5 ACtueLLes visite dU Ministre des ressoUrces en eaU Chlef recevra 200 000 m3 d'eau potable par jour La station de dessalement d'eau de mer de Mainis, les réservoirs de Ténès, de Kherba (Bouzghaia) et Chlef ainsi que le réseau de distribution d'eau de Ténès à Chlef doivent être prêts fin au mois de novembre. De même, il a été décidé d'en finir avec les rejets d'eaux usées en mer. Un objectif réalisable selon le ministre qui a exigé l'achèvement du projet de transfert d'eau de Maïnis le 14 novembre prochain. Une vUe de la station de Mainis P our une population estimée à environ 1 123 000 habitants occupant une superficie de 4 074 km2 répartie sur 13 dairas et 35 communes, la wilaya dispose de deux grands barrages, Sidi Yacoub et Oued Fodda, d'une capacité de 359 hm3 et dont le volume mobilisé est 260 hm3, soit un taux de remplissage de 73%. Le barrage de Sidi Yacoub est destiné à l'alimentation en eau potable (AEP) et à l'irrigation alors que celui d'Oued Fodda assure uniquement l'eau d'irrigation agricole. En matière d'eau souterraines, la wilaya dispose de 210 forages (32,42 hm3/an pour l'AEP), 53 puits (2 hm3/an pour l'AEP), 1 002 forages privés (10 hm3/an pour l'irrigation), 1 800 puits privés (6 hm3/an pour l'irrigation) et 9 forages (4 hm3/an pour l'industrie). Le réseau d'AEP est long de 3 380 km dont 1 200 en adduction et 2 130 en distribution, assurant un taux de raccordement de 95 %. Ce réseau est sous tendu par 506 réservoirs de capacité de stockage de 105 038 m3, de 97 stations de pompage et d'une station de traitement. Le volume moyen distribué est de 124 000 m3/jour alors que les besoins sont de l'ordre de 185 000, ce qui donne un déficit de 61 000 m3/jour, ce qui a motivé la mise en place de la politique du dessalement d'eau de mer. La gestion de la ressource est assurée par l'Algérienne des eaux (ADE) au niveau de 12 communes (53 % de la population) tandis que les 23 communes restantes sont gérées par les APC qui, généralement, octroient l'eau potable à la population, gratuitement. Le service public de l'assainissement est géré par l'office national d'assainissement (ONA) qui manque cruellement de moyens tandis que le service public d'irrigation est assuré par l'office national d'irrigation et de drainage (ONID). «Le 14 novembre et pas un jour de plus» Le ministre des Ressources en eau, qui a reçu un exposé complet sur la situation de son secteur et sur l'état des projets au niveau de la wilaya de Chlef, a commencé sa visite d'inspection par les deux réservoirs (2 fois 10 000 m3) à Hay Radar où le taux de réalisation du génie civil est de 98% tandis que celui des réalisations hydrauliques est à 97%. Le ministre, après avoir écouté les explications de l'entreprise de réalisation, a donné comme date butoir le 14 novembre 2014. "Pas un jour de plus ne vous sera accordé", leur dira-t-il. "Il faut qu'on soit en phase avec la station de dessalement pour les essais", ajoutera-t-il à tous les intervenants. A Kherba, le taux de réalisation du génie civil est également à 98%, celui des équipements hydrauliques à 55% tandis que l'aménagement du site est à l'arrêt. Le ministre demanda alors à ses collaborateurs un rapport complet sur la situation. Il avise l'entreprise de réalisation que les travaux doivent être impérativement bouclés et qu'il va suivre l'évolution de la situation et des travaux sur le terrain, au jour le jour. A Ténès, c'est la station d'épuration des eaux usées de la ville de Ténès y compris les collecteurs, qui reçoit la visite de la délégation ministérielle. Le projet prend en charge les eaux usées de 12 agglomérations et vise la protection du littoral, la lutte contre les maladies à transmission hydrique, l'amélioration du cadre de vie des citoyens, la réutilisation des eaux épurées et la valorisation des boues à des fins agricoles. La station qui aura à traiter 8 500 m3/jour doit démarrer fin 2014 et sera normalement réceptionnée au 1er trimestre 2017. 200 000 m3 d'eau potable pour la ville Chlef ! On passe ensuite à la station de dessalement d'eau de mer de Mainis. Elle est constituée de quatre unités qui font chacune 50 000 m3/jour. Les premiers tests de fiabilité et de performance ont été réalisés avec succès et les seconds sont actuellement en cours. Il sert à mesurer la qualité de l'eau produite et voir si elle correspond aux paramètres de l'eau que le consommateur va boire. Les travaux de l'usine semblent pratiquement terminés. Il ne reste que les raccordements à effectuer avec l'algérienne des eaux (partie électrique et télégestion). Ce sont 500 000 m3 qui seront aspirés par l'usine. Elle en traitera 200 000 et rejettera les 300 000 autres avec les déchets salins qui vont se diluer très rapidement au contact de l'eau. La délégation s'est dirigée ensuite vers les réservoirs de Ténès où, là encore, le taux de réalisation du génie civil est de 97 % tandis que celui des équipements hydrauliques est de 55 %. Pour M. Hocine Necib, les intervenants vont être renforcés et la date butoir demeure le 20 novembre 2014, pour être en phase avec les essais de l'usine. Ces derniers auront lieu à l'intérieur de l'usine en 2 phases de 3 jours et d'une semaine et ceux de l'extérieur auront lieu sur le réseau de distribution et seront gravitaires. Dans sa déclaration à la presse, le ministre a affirmé que, concernant les ressources en eau, il était difficile au niveau de la wilaya de Chlef de concilier la demande de l'agriculture - étant une wilaya agricole par excellence- et la demande d'eau potable pour la population. "Et c'est à partir de ce constat que le gouvernement a décidé de se tourner vers la ressource provenant du dessalement d'eau de mer", a-t-il dit. Cette usine aura plusieurs impacts sur la région. Elle va desservir 31 communes sur les 35 que connait la wilaya tandis que les 4 autres seront alimentées à partir de Tipaza. Les eaux des barrages et des retenues pour l'irrigation "L'entrée en exploitation de cette usine va nous permettre d'orienter les eaux superficielles des barrages vers l'agriculture", a déclaré M. Necib, ajoutant que "la wilaya de Chlef étant une wilaya a fort potentiel agricole, nous avons, au niveau du gouvernement, tracé un programme dans le prochain plan quinquennal d'un million d'hectares irrigués. Ce projet va donc nous permettre d'utiliser l'eau des 2 barrages de Chlef pour irriguer 60 000 hectares en tant que superficies supplémentaires dans le prochain quinquennal, mais cet objectif doit être accompagné par d'autres mesures visant la préservation des ressources en eau." En effet, la wilaya, qui consomme beaucoup d'eau, (60 % de l'irrigation est traditionnelle) doit mettre en place une bonne économie agricole et améliorer les nouveaux systèmes d'irrigation. Actuellement, il est utilisé quelque 10 000 m3 d'eau à l'hectare alors que la moyenne nationale est de 5 000 à 6 000 m3/ha. Concernant l'ADE qui ne gère que 12 communes sur les 35, le ministre reconnait que les 23 communes restantes doivent être desservies par l'entreprise. "C'est une question de professionnalisation, d'autant que l'eau est maintenant disponible et que des initiatives locales de réhabilitation des réseaux sont en cours ", expliquera-t-il. Plus de rejets d'eaux usées en mer Pour ce qui est des rejets des eaux usées en mer, M. Hocine Necib avoue que l'Algérie est tenue par l'accord de Barcelone qui interdit la pollution de la mer Méditerranée. "Vous avez vu avec moi le projet de la station d'épuration de Ténès qui va prochainement démarrer. Nous avons également donné des instructions pour qu'une étude incluant les 120 km de côte de la wilaya soit effectuée, cela afin que l'on puisse, d'une manière définitive, éradiquer les rejets en mer. Il faut qu'on arrive, à la fin du prochain quinquennal à "0" rejet en mer", a précisé le ministre. A une question portant sur l'envasement des barrages et au vu de la faiblesse des moyens locaux, le ministre a annoncé la mise en place d'un recensement des barrages envasés et d'un premier programme qui est en cours de réalisation et qui concerne 4 barrages. "Nous avons également acquis de grandes machines par le biais de l'office national de l'irrigation et du drainage (ONID) pour que ce dernier puisse prendre en charge, à son niveau, les opérations de désenvasement, comme c'est actuellement le cas pour "Chatt El Ksab" à Msila que nous sommes en train de réhabiliter en utilisant ces nouveaux équipements. Nous allons acquérir deux autres machines afin que l'on puisse opérer à deux niveaux. Le premier consiste donc en l'acquisition d'équipements qu'on utilisera localement pour réhabiliter nos barrages, et la deuxième par le biais d'avis d'appels d'offres nationaux et internationaux pour la prise en charge de la réhabilitation d'autres barrages", devait conclure le ministre. A. Cherifi 6 ACtueLLes Numéro 47 du 29 octobre au 4 novembre 2014 en l'absenCe d'une réglementation spéCifique aux transports en Commun L'anarchie et incivisme règnent à Chlef-ville Si, pour une raison ou une autre, vous êtes tenus d'emprunter un bus de transport en commun à Chlef, vous devez vous pointer très tôt le matin devant l'arrêt de bus de votre quartier. A ux aurores, et malgré la longue attente et ce qu'il peut vous advenir, eu égard à la dégradation des conditions sécuritaires, vous aurez la chance de voyager dans des conditions plus ou moins acceptables. Mais, passé 6h30, vous devez assumer les conséquences de votre sortie car c'est le calvaire qui vous attend : bousculades, insultes, brimades et souvent des accrochages verbaux et physiques qui avec un passager, qui avec un receveur mal-élevé, qui avec le chauffeur qui ne prend aucun gant avec ses voyageurs en fonçant à tombeau ouvert sur des routes truffées de nids de poules, de crevasses et de dos d'âne. Par exemple, vous empruntez la ligne desservant Ouled Mohamed et son hôpital Ouled Mohamed à la place de la Solidarité. La desserte est bien mentionnée sur l'écriteau placé devant le chauffeur contre le pare-brise pour être vu par les passagers. Mais, arrivé devant le siège d'Algérie Télécom, le receveur vous invitera à descendre en vous insiquant que c'est le terminus. Or, il reste une bonne trotte pour arriver à votre destination. Si vous protestez, vous êtes copieusement arrosé d'insultes et le pire, receveur et chauffeur risquent de vous agresser physiquement si vous insistez. Cela est aussi valable pour d'autres dessertes qui transitent par Algérie Télécom. L'embouteillage monstre qui se forme à longueur de journée à cet endroit est conséquent à l'anarchie qui règne en matière de transport urbain. Au lieu de marquer un simple arrêt, les bus restent en stationnement plusieurs minutes, dans l'indifférence des policiers affectés à la circulation et des agents censés réguler le mouvement des bus. De fait, les bus ne quittent les arrêts que lorsqu'ils sont pleins à craquer. Et c'est la même chose à tous les arrêts importants, CirCulation au niveau du Carrefour d’algérie téléCom comme celui près de la daïra. A chaque arrêt, vous pouvez poireauter plusieurs minutes. Et vous avez beau protester, vous énerver, crier, réclamer, rien n'y fera. "C'est comme ça", vous dira-t-on, et on ajoutera, comme pour vous faire craquer : "Et si vous n'êtes pas content, prenez un taxi !" Des citoyens ont attiré l'attention des autorités sur cette situation peu enviable que subissent les habitants de Chlef. Nous l'avons même évoquée dans une de nos précédentes éditions, mais il semble que l'on ne veut ni changer les choses ni proposer des solutions à long terme pour à la fois, débarrasser la wilaya de ses dizaines de bus, pourtant inadaptés pour le transport urbain, et promouvoir un vrai système de transport qui donne satisfaction aux voyageurs et aux transporteurs. Il est grand temps, en effet, que la ville de Chlef dispose de bus appro- priés, identiques à ceux de l'entreprise locale de transports urbains, qui circulent en ville, selon des horaires précis et qui respectent la durée de stationnement dans chaque arrêt. Mais pour ce faire, il y a lieu aussi d'aménager des arrêts en ville de façon à ce qu'un bus en stationnement ne gêne pas la circulation automobile. Ce qui n'est malheureusement pas le cas aujourd'hui. Redouane Madaoui des travaux de réfeCtion de la voirie sont engagés par l'apC Les habitants d'Aïn Defla satisfaits L a ville d'Ain Defla renoue avec ses bonnes habitudes, à savoir la réfection des avaloirs, des routes lézardées et des trottoirs défoncés. Ces travaux, plus que nécessaires, redonnent espoir aux habitants qui se disent excédés par l'état de dégradation de leur ville. En effet, ces derniers temps, les habitants des quartiers périphériques de la ville se réveillent au bruit des engins et des cris des travailleurs des entreprises de travaux publics. On ouvre des tranchées sur la voie et les trottoirs pour remplacer les buses défoncées par le poids des véhicules, et remettre en état des réseaux dégradés. Le tassement de certaines voies en plein ville perturbe la circulation et est cause de nombreux problèmes pour les automobilistes. Ces travaux, pourtant faciles, n'ont pas été engagés depuis des lustres. Il en fallu de quelques heures pour que tout rentre dans l'ordre. Khaled Roudali, retraité, estime que ces travaux honorent les élus et les responsables de la commune d'Aïn Defla. "Sincèrement, lorsque nous avons observé les ouvriers se dépêcher et suivre leur rétro-chargeur avec un ensemble de buses annelées et ondulées, nous avons vite compris que notre attente allait enfin être récompensée. Un grand chapeau pour nos élus qui ont enfin décidé de prendre le taureau par les cornes", dit-il, ajoutant qu'il y a toujours un début à tout. travaux d'embellissements peut donner également une autre dimension aux citoyens. Pour Ahmed Labdouni, également retraité, ces travaux arrivent à point. "Voir à nouveau nos rues et nos routes redevenir " normales " est une chose formidable", estime-t-il, ajoutant que nos routes sont enfin propres et bien entretenues. "Ces travaux de réparation embellissent davantage la ville et lui donnent une autre dimension, nous espérons que le problème des eaux usées qui stag- nent au niveau de nos caves des bâtiments soit pris en charge également. Ces eaux usées constituent un danger permanent pour nos enfants et pour l'environnement", poursuitil. Abdelkader Guermoud est, quant à lui, expéditif : "La beauté d'une ruelle reflète généralement l'état du quartier et la mentalité de ses habitants." Pour lui, procéder à la réfection des avaloirs et à la réparation des trous et autres lézardes sur la chaussée ne peut que réjouir les piétons et les automobilistes. "Ces travaux sont révélateurs de l'ambiance qui doit régner au niveau du conseil communal, et nos responsables ont finalement pris la bonne décision ", souligne-t-il, non sans préciser que la déviation nord a permis de débarrasser la ville de ses bouchons monstres. A Ain Defla, en effet, quoique très dense, la circulation est devenue très fluide. "Personnellement, lorsque je voyage et que je vois d'autres villes et d'autres villages bien agencés et bien ordonnés, j'éprouve du regret pour notre ville. Je ressens une sorte de frustration parce que nous pouvons mieux faire", conclut notre interlocuteur. Djilali Deghrar Numéro 47 du 29 octobre au 4 novembre 2014 7 ActUelleS commémoration de la journée nationale de la presse à cHlef De la nécessité de professionnaliser le métier C'est sous l'égide du bureau de la wilaya de Chlef de l'union nationale des journalistes et représentants de la presse algériens qu'ont été organisées les festivités de la journée nationale de la presse au niveau de la maison de la culture à Hay Zebboudj, ce mercredi 22 octobre 2014. C ette journée, pour rappel, a été décrétée par le président de la république en référence à la date de parution du 1er numéro du journal "La résistance algérienne" durant la guerre de libération nationale. Ce sont tous les journalistes et correspondants de presse ainsi que toutes les personnes ayant un rapport avec l'information qui ont été invités à participer à la commémoration de la journée qui a été rehaussée par la présence du wali de Chlef, M. Abou Bakr Essedik Boussetta, du président de l'Assemblée populaire de wilaya, M. Ameur Amar, du commandant de groupement de gendarmerie, du président de l'assemblée populaire communale de Chlef ainsi que des représentants de la sûreté nationale, de la gendarmerie nationale et de la protection civile. Ont été honorés par le bureau de wilaya, le wali de Chlef, M. Abou Bakr Essedik Boussetta ainsi que le doyen des journalistes et correspondants de presse de la wilaya de Chlef. Le premier à prendre la parole fut M. Adouaou Yahia, secrétaire général du l'union nationale des journalistes, bureau de Chlef, qui a souhaité la bienvenue à tous les présents en soulignant que le sec- une salle de rédaction en europe teur de l'information est en pleine évolution. L'intervenant s'est réjoui de la journée qui a été décrétée par le président de la République sans oublier de mentionner l'utilité et les attendus de la lettre adressée par le wali de Chlef aux autorités locales de la wilaya, leur demandant de faciliter la tâche aux représentants de la presse. Dans son allocution, le wali de Chlef s'est réjoui lui aussi de la journée nationale et a rappelé à l'assistance que, dès son arrivée à Chlef, il avait ouvert toutes les portes à la presse, expliquant qu'il n'y a absolument rien à cacher. "Il faudrait seulement être professionnel et éviter de donner de fausses informations", a commenté le wali en demandant à la corporation de s'organiser et d'être une force de proposition puisqu'elle a la chance de côtoyer de très près le citoyen. Ce fut ensuite le tour du président de l'association locale des journalistes, M. Mahdjoub Araibi, de prendre la parole, suivi en cela par le directeur de Radio Chlef et ensuite le maire de Chlef. La fin des allocutions fut suivie par la distribution des diplômes des journalistes et correspondants de presse ainsi que des journalistes de Radio Chlef. A. Cherifi le village d'abou el Hassan a vécu une journée mouvementée Un homme enlève son épouse et menace de la tuer C' est une journée mouvementée qu'a vécue la population du paisible village d'Abou El Hassan jeudi dernier, dans l'après-midi. Vers les coups de 15h30, un homme âgé de 33 ans, père de deux enfants, s'est posté devant l'établissement scolaire où exerce son épouse. Au sortir de cette dernière dudit établissement, l'homme l'agrippe de force et la fait monter dans son véhicule et ce, devant les passants médusés. Aucun des présents n'est intervenu, sachant qu'il s'agit d'un couple connu mais apparemment en désaccord. Dès qu'il fit monter sa victime dans le véhicule, l'homme démarra en trombe en di- rection de la forêt toute proche sans se soucier des plaques de signalisation et des règles de conduite. En cours de route, il fait comprendre à son épouse que si elle ne revenait pas à de meilleurs sentiments, il la tuerait et mettrait fin à ces jours ensuite en lui montrant une hache qu'il portait sur lui. L'homme a par ailleurs exigé de son épouse qu'elle renonce à sa décision de séparation qu'elle a signifiée au tribunal il y a de cela un mois. En effet, lasse des frasques et comportements violents de son époux qu'elle accuse de la trahir et de la malmener en public, cette dernière a décidé de se séparer aux torts de l'époux. Alertés par ce qui venait de se passer, des membres des deux familles se sont rassemblés sur les lieux de l'enlèvement et en sont venus aux mains, ce qui a obligé les policiers à intervenir pour séparer les belligérants. Convaincue que son époux n'allait pas faire marche arrière, l'épouse a cédé, promettant de retirer sa plainte et de retourner au foyer conjugal et vivre avec lui, comme si de rien n'était. Assurément, le stratagème a fonctionné, mais jusqu'à quand ce couple tiendra-t-il, se sont dits de nombreux habitants du village où l'affaire est commentée dans tous les foyers. L. C. le plus grand quartier d'abou el Hassan à l'abandon On nage dans la gadoue à Sidi Mohamed S idi Mohamed est l'un des plus grands quartiers de la ville d'Abou El Hassan. Les habitants n'en tirent cependant aucune fierté au vu de l'état de dégradation totale des chaussées au niveau du quartier. Les résidents se disent aussi excédés par les pénuries répétitives d'eau potable qui les contraignent à recourir aux services (payants) des colporteurs d'eau. Cette situation dure depuis plusieurs années et il semblerait, selon nos informations, qu'il n'y ait aucune solution qui se profile à l'horizon. Cela, malgré les supplications des habitants de Sidi Mohamed et leurs nombreuses démarches auprès des autorités locales. Les promesses pleuvent mais les travaux de réhabilitation du quartier n'ont jamais été engagés. Jusqu'à quand se demandent les résidents qui ne comprennent pas le pourquoi de cette mar- ginalisation qui ne dit pas son nom. En effet, l'accès au quartier devient problématique dès qu'il pleut. Les rues, encore à l'état de pistes, se transforment en bourbiers qui créent d'énormes difficultés pour les habitants, les élèves notamment, obligés de se munir de bottes en caoutchouc au sortir de leur domicile. Les habitants ont beau rafistoler les voies qui en jetant du gravier, qui en étalant quelques pelletées de tuf. Des solutions provisoires qui ne règlent pas le problème de fond car tout est à refaire après une seconde ondée. Les habitants de Sidi Mohamed espèrent toutefois la compréhension des autorités locales et de daïra auxquelles ils ont adressées nombre de doléances. Le chef-lieu de daïra ne mérite-t-il pas quelques efforts ? Amel Ali Cherif 8 Numéro 47 Du 29 octobre au 4 novembre 2014 CARNET Pensée Il y a de cela quelques années que nous a quittés notre cher et regretté père Mohamed Khouidmi dit Hamed C’est avec une grande peine et une énorme douleur pénétrant nos cœurs que nous supportons ta disparition. Nous, tes enfants et tes proches te rendent un hommage. Nous te remercions pour ta générosité, ton dévouement et ton grand amour pour nous. Rien ne pourra combler ton vide. Puisse Dieu t’accueillir en Son vaste paradis. Repose en paix. A tous ceux qui t’ont connu et aimé, nous demandons, en ce douloureux souvenir, d’avoir une pieuse pensée en ta mémoire. Que Dieu t’accorde sa miséricorde et t’accueille en son vaste paradis. A Allah nous appartenons et à lui nous retournons. Tes enfants, ta famille, tes amis et tes petits fils. Pensée Il y a de cela presque 2 années (fin 2012) que nous a quittés notre cher et regretté père Hadj Rachid Rahmani Laissant un grand vide que rien et personne ne pourra combler. Ta bonté, ta patience et ta générosité et surtout ton indulgence ont fait de toi un être exceptionnel. Tu demeureras toujours vivant dans nos cœurs et nous resterons attachés aux valeurs que tu as tenu à nous inculquer. En ce douloureux souvenir. Nous demandons à tous ceux qui t’ont connu et aimé d’avoir une pieuse pensée en ta mémoire. Que Dieu t’accorde sa miséricorde et t’accueille en son vaste paradis. A Allah nous appartenons et à lui nous retournons. Tes enfants, ta famille et tes petits fils. Condoléances Deghrar Djilali s’associe à la douleur de la famille Bouzzakar à la suite de la perte de Hamou Bouzzakar Très affectés par cette disparition, sa famille, ses amis et ses anciens et nouveaux voisins présentent à la famille Bouzzakar leurs sincères condoléances. Ses amis et sa famille prient Dieu de l’envelopper de sa miséricorde et de l’accueillir en Son vaste paradis. A Allah nous appartenons et à Lui nous retournons. Tes enfants, ta famille, tes amis et tes petits fils. Pensée «Les êtres chers ne meurent pas quand on les enterre, ils ne meurent que lorsqu’on les oublie» Le 27 octobre 2012 nous a quittés notre cher Papa SELAMI Mohamed, sa famille : sœurs, neveux et nièces ne l’oublieront jamais. Que ceux qui l’ont connu et côtoyé et qui se souviennent de sa bonté, son honnêteté, sa sympathie et sa franchise aient une pieuse pensée pour lui. Que Dieu lui accorde sa sainte miséricorde et l’accueille en son vaste paradis. A Dieu nous appartenons et à lui nous retournerons. Naissance ANNIVERSAIRE A notre princesse Les familles Abbada et Bouri d’Aïn Defla ont la joie d’annoncer la naissance d’un joli poupon prénommé : KIOUAR Zahra (Zouzou) RAyANE pour ta 1ère bougie que tu souffleras le 03 novembre 2014. Ta famille SAIAH EUDDA te souhaite un joyeux anniversaire et laakouba à 100 ans Au foyer de M et Mme Abada Tarek. A cette occasion les deux familles félicitent les heureux parents et souhaitent un prompt rétablissement à la maman. REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE WILAYA DE TIARET DAIRA DE RAHOUIA COMMUNE DE GUERTOUFA AVIS D'APPEL D'OFFRES NATIONAL RESTREINT Dans le cadre du budget communal, un avis d’appel d’offres national restreint est lancé par la commune de GUERTOUFA pour la réalisation des projets suivants : 1- Adduction d'AEP à partir de Guertoufa Centre à la localité de Gouichi Habib 2- Rénovation du réseau d'AEP à Guertoufa Centre Les entreprises intéressées peuvent retirer les cahiers des charges auprès de la commune bureau de marché- contre paiement de 4.000.00 DA (frais de documentation). Les soumissions doivent être adressées sous double enveloppes cachetées et anonymes à monsieur le P/APC de GUERTOUFA portant la mention suivante : «Soumission à ne pas ouvrir - intitulé de l'opération - » Les offres doivent sous peine de rejet, comprendre les pièces suivantes : 01- Déclaration à souscrire signée et datée. 02- Déclaration de probité signée et datée 03- Cahier des charges paraphés, daté et signé, 04- Copie du registre de commerce. 05- Copie des statuts pour les sociétés. 06- Bilan comptable des trois (03) dernières années visé par les services des impôts. 07- Certificat de qualification et de classification dans le secteur - Hydraulique Activité principale - classées à la catégorie : Trois (03) ou plus en cours de validité. 08- Attestation de dépôt des comptes sociaux pour les sociétés commerciales SARL, EURL... 09- Attestations de mise à jour (CNAS CACOBAT-CASNOS) copie légalisée 10- Extrait de rôle de l'entreprise apuré ou avec échéancier daté de moins de trois mois. 11- Casier judiciaire daté de moins de 03 mois 12- Copie du numéro d'identification fiscale. 13- Références professionnelles (attestations de bonne exécution, délivrées par le maîtres d'ouvrages). 14- Planning de travaux signé et daté. 15- Liste des moyens humains nominatives à mobiliser pour le projet appuyées une attestation de mise à jour de chaque employé. 16- Liste des moyens matériels à mobiliser pour le projet appuyées par des copies de cartes grises légalisées ou autres documents justificatifs de possession (tout acte notarié, factures d'achat, liste du matériel certifié par un huissier de justice ou un expert agrée pour le matériel non roulant). * les pièces doivent être des copies légalisées (moins de 03 mois) et en cours de validité. OFFRE FINANCIERE : 1- Lettre de soumission remplie, signée et datée. 2- Bordereau des prix unitaires arrêté en chiffre et en lettre, signé et daté. 3 -Devis quantitatif et estimatif signé et daté. - La date limite du dépôt des offres est fixée à QUINZE (15) jours à compter de la date de la première parution du présent avis dans les quotidiens nationaux et BOMOP La date de dépôt des offres est fixée le dernier jour de délai de dépôts des offres à compter de la date de la première parution du présent avis dans les quotidiens nationaux Avant 08H30. L'ouverture des plis des offres techniques et financières est fixée le dernier jour de délai des dépôts à 09 :00h. Les soumissionnaires resteront engagés par leurs offres pendant un délai de 90 jours à compter de la date de dépôt des offres. Les soumissionnaires sont invités à assister à la séance de l’ouverture des plis le dernier jour de délai de dépôt des offre à 14 :00 h au niveau de la commune de Guertoufa. Le Chélif N° 47 : Du 29/10/2014 au 04/11/2014 Anep N° : 153744 numéro 47 du 29 octobre au 4 novembre 2014 dossIer Et cE qui dEvait arrivEr arriva... N otre ville El Asnam avait subi quelques dégâts -le 9ème étage de l’hôtel Baudouin, les paquets de maisons attenantes au marché couvert, le quartier des casernes, la prison, l’EP S, les lieux de culte, etc. El Asnam a bien été secouée mais pas détruite. Bien que besogneuse, El Asnam vivra une intense activité et cela dans tous les secteurs. L’après séisme permit un déferlement de solidarité -toutes sensibilités confondues- chacun s’occupant des siens d’abord puis de la grande majorité des sinistrés. Ainsi, de l’administration coloniale aux institutions caritatives (Caritas, Croix Rouge, Scouts musulmans, Chrétiens, Israélites) aux partis politiques, aux syndicats, chacun avait son camp de base, son champ d’intervention. Le secteur de l’information n’était en reste, presse écrite, reporters-photographes, presse filmée d’Algérie et d’ailleurs. Dans leur malheur, nos populations découvraient le monde de l’intervention des secours, de l’assistance, de la solidarité, ainsi que son autre face : la discrimination, l’exclusion, le particularisme, etc. C’est dans ce contexte là que les jeunes d’alors évoluaient, nombre d’entre eux étaient au diapason des évènements ici, chez nous, et à travers le monde, qui par les organisations de jeunes, qui par les activités sportives et artistiques, les voyages organisés, les clubs, les institutions cultuelles et culturelles… Enfin, tout ce qui permettait d’envisager l’avenir (rencontres, débats, échanges) car tout bon marin a un cap : leçon bien retenue de nos maitres et enseignants. Nous savions que la guerre faisait rage au Vietnam, que le soulèvement des «Fellagas» en Tunisie nous enthousiasmait, que de profonds changements secouaient le monde, en moins de soixante jours -9 septembre 1954- 1er novembre 1954- un coup de tonnerre retentit dans le ciel d’Algérie : des Aurès au Djurdjura, à l’Ouarsenis, aux étendues des Hauts-plateaux, jusqu’aux confins du Sahara, la libération de l’Algérie était en marche. Et la jeunesse, toute la jeunesse fixa son cap. Kiouar Baroudi 9 10 DOssier Numéro 47 du 29 octobre au 4 novembre 2014 Leurs auteurs ont rappeLé Leur soif de Liberté Témoignages sur la guerre de libération à Chlef Les récits qui suivent sont extraits du recueil de témoignages « Flash sur la Révolution » publié en 1984 à l’ex ENAL (Alger) par Hacène Ouandjeli, ancien journaliste d’El Moudjahid et membre fondateur du journal indépendant Liberté en 1992. Hacène Ouandjeli nous fait part de son voyage en 1974 dans la région où il a rencontré au siège de l’organisation des moudjahidine trois hommes qui parlent de leur passé. Ces hommes que Hacène Ouandjeli a eu le privilège de rencontrer et qui lui ont évoqué de précieux témoignages parmi lesquels nous avons choisi d’exposer sous les yeux du lecteur chélifien deux des récits rapportés. Ils ont eu pour théâtre des endroits du centre-ville de l’ex El Asnam. Les textes étant extraits de l’ouvrage «Flash sur la Révolution» de Hacène Ouandjeli, publié aux Editions Enal, Alger 1984. "Si tu veux monter au maquis, il faudra faire un attentat. " C'est cette phrase qui martèle, comme une douleur lancinante, l'esprit de Boughrab Djillali. Il tient à mettre ses dix-huit ans, sa jeunesse et sa vie au service de la révolution armée. Son monde à lui est partagé entre les djounoud et les militaires. Aux visites et aux rencontres avec les premiers, succèdent toujours les interrogatoires et les arrestations de plusieurs jours. C'est inévitable. Et cela ne peut plus durer. Son frère, ses cousins, son oncle ont rejoint longtemps le maquis. Sa mère est emprisonnée, et les perquisitions chez lui sont presque quotidiennes. Etant le plus âgé de ceux qui restent à la maison, c'est lui qui doit répondre aux éternelles questions: " Où est ton frère, où est ton oncle, où sont les fellagas ? ". Et il va passer, invariablement, deux à quatre jours en prison. Il faut que cela cesse. Il faut que lui aussi aille rejoindre ses proches au maquis, dans l'Ouarsenis. C'est maintenant une idée fixe. C'est pourquoi, sans hésitation, il a accepté de réaliser une action de fidaï. Et en pénétrant pour la première fois de sa vie dans le café " La Rotonde ", la condition impérative: "il faut faire d'abord un attentat" lui revient avec plus de force à l'esprit. Il ne lui reste qu'à appliquer scrupuleusement le plan qui lui a été communiqué. Le café "La Rotonde", dans l'avenue principale d'Al Asnam, est fréquenté par les Européens de la ville. C'est un café-bar où viennent aussi se désaltérer les militaires. En franchissant pour la première fois le seuil de l'établissement, le cœur de Djillali bat la chamade. Djillali connaît la même appréhension. Ils seront peut-être injuriés et obligés de quitter précipitamment les lieux. Mais non, rien ne se produit. Personne ne prête attention à ces deux jeunes Algériens accoudés au comptoir, deux bières devant eux. La consigne avait été formelle. Pour ne pas éveiller les soupçons, il faut consommer de la bière. "Ceux qui prennent de l'alcool ", pensent les colons, sont contre le F .L.N. Boughrab ne peut avaler la première gorgée. C'est amer. Il s'efforce à trouver le liquide délicieux et rafraîchissant. Guendouz réagit de la même manière. Il ne faut pas qu'ils paraissent contractés, mal à l'aise. Boughrab fait même mine de battre le rythme, de son pied, d'une musique dispensée par le juke-box. Et, dix jours durant, l'opération se répète. A 15 h 30 précises, les deux jeunes entrent dans le café. Tantôt l'un, tantôt l'autre, ils tiennent à la main un sac. Il faut savoir si, le jour " J ", ils ne risqueraient pas d'être fouillés ou interpellés, à cause du sac qui doit servir à transporter la bombe. Pendant dix jours, ils répètent les mêmes gestes, le même scénario. Le lieu leur est devenu familier, et le barman, d'un clin d'oeil entendu, leur sert derechef les deux bières. Au bout de dix à quinze minutes, les deux jeunes ressortent et enfourchent leur bicyclette laissée à quelques mètres de " La Rotonde ". En sortant du café, en ce 26 juillet 1960, Boughrab se dit que demain, à peu près à la même heure, ce secteur va "chauffer ". Le soir, il met longtemps à trouver le sommeil. 27 juillet 1960 : Le soleil est éclatant. Il inonde la route d' " Ard-ElBayda " à Al Asnam. Sur sa bicyclette, Boughrab Djillali roule très lentement. C'est lui l'éclaireur. Son ami, transportant la bombe, suit derrière à trois cents mètres environ, gardant la distance. Si un éventuel barrage est rencontré, Boughrab doit avertir son compagnon. Le signal convenu est la bicyclette allongée en bordure de la route. Rien ne se passe, et tous les deux entrent sans encombre dans la ville écrasée par la chaleur. Il est encore trop tôt, et il n'est pas question de flâner en attendant 16 heures avec le sac. D'un commun accord, ils décident de se rendre chez un épicier de leur connaissance, ouvert à cette heure-là. Il est à peine quinze heures. Il reste près de 60 minutes à tirer. Les deux jeunes pénètrent derrière le comptoir et commencent à discuter avec le vieil homme. Il n'y a aucun client. Guendouz dépose près de lui le sac. Voilà qu'un bruit insolite attire leur attention à tous. Il provient du sac. Dans le silence de l'épicerie, le système d'horlogerie de la bombe fait un bruit infernal. L'épicier s'empresse de savoir ce que c'est et fouiller le contenu du sac. Boughrab, surmontant sa panique, l'en empêche de justesse. Il essaie de se maîtriser, de paraître calme. Il assure l'épicier qu'il n'y a rien d'important. Mais celui-ci a compris. Il leur demande de quitter les lieux, et s'empresse de baisser le rideau... Les revoilà donc dehors, sur le trottoir, désemparés. Le sac est lourd. Il pèse plus de quinze kilos. Ils craignent le passage d'une patrouille, Ils ne peuvent se rendre encore à " La Rotonde ". C'est à 15 heures 45 précises qu'ils doivent y pénétrer et en ressortir à 15 heures 55. Les minutes sont longues à s'égrener. Une autre épicerie est ouverte, et les deux fidayine s'y dirigent. Ils commandent deux limonades qu'ils prennent sur le pas de la porte. 15 h 40 : Ils débouchent sur la rue d'Isly. La terrasse de " La Rotonde " est pleine à craquer. Il y a des militaires, des couples, des groupes discutant et riant aux éclats. Boughrab pénètre le premier dans la salle, suivi de son ami. Ils se dirigent vers le coin du comptoir, en retrait de l'entrée. Boughrab passe la commande deux bières - et se dirige vers le juke-box alors silencieux. Il faut qu'il mette un disque pour étouffer le bruit de " l'horloge ". II glisse dans la fente une pièce de 20 centimes et la chanson " Chéri je t'aime, chéri je t'adore " captive l'attention de quelques consommateurs de la salle plongée dans la pénombre. 15h 55 : Boughrab regarde furtivement sa montre. C'est le moment de filer. Un signe de tête à Guendouz. Il sort le premier en fredonnant quelques paroles de la chanson. Il les fredonne encore en se faufilant entre les tables installées sur le trottoir. L'endroit où ils ont laissé leur bicyclette leur paraît bien loin... 16 heures : La chanson vient de s'éteindre dans le parleur du juke-box et une explosion déchire le silence. Elle est entendue du dehors. C'est la cohue. A l'intérieur, on relève un blessé. La bombe a fait plus de boucan que de dégâts. L'artificier a raté son œuvre... La nuit est tombée depuis longtemps sur Ard- El-Beyda. Son voile noir cache la laideur et la pauvreté du quartier populeux. A l'intérieur d'une de ces maisons sombres et silencieuses, allongé sur un matelas à même le sol, Boughrab n'arrive pas à trouver le sommeil. Il ignore encore les résultats de son action. Il ronge son frein. Demain, il se renseignera. Demain, il sera certainement djoundi... Des coups de crosse, des cris, des interpellations le font dresser de son lit. Les parachutistes sont là. Ils l'emmènent. Dehors, encadré par deux militaires, il voit son ami Guendouz, lui aussi arrêté. Les choses n'ont pas tardé. Ils avaient été reconnus. Interrogatoires, tortures, camp de Beaufils (Cinq-Palmiers). Deuxième Bureau. Tribunal militaire. Boughrab Djillali est accusé d'association de malfaiteurs et d'homicide volontaire. Il est condamné à perpétuité. Il n'a que dix-huit ans...» «Opération Bar Central», automne 1959 : « Medjehed Ali est revenu au pays, après un séjour de plusieurs années en France. C'est lui qui a demandé à ses responsables de la fédération F.L.N. de France de retourner en Algérie. Il veut rejoindre les rangs de l'A.L.N., dans les montagnes de l'Ouarsenis qui l'ont vu naître. Collecter les fonds, convaincre les hésitants est un travail qui ne répond pas à son enthousiasme, à sa jeunesse. Il obtient l'accord de regagner sa ville natale. Là, à Al Asnam, sans tarder, il contacte des responsables du F.L.N. Son désir le plus cher est de devenir lui aussi combattant de la liberté. Il faut qu'il passe cependant le test obligatoire. Il doit réaliser d'abord un attentat. Il a le choix du jour et de l'endroit. Ce sera le " Bar Central ", et ce sera un vendredi qui est jour de marché. Il y aura beaucoup de monde dans les rues et beaucoup de militaires dans ce bar. En venant se ravitailler au marché, les parachutistes viennent prendre quelques bières avant de regagner leur caserne. Il communique ces données aux responsables. Tout est au point, mais le plus gros travail est de faire entrer la grenade en ville. La méthode est vite trouvée. Un éclaireur doit " ouvrir " la route, et Medjehed suivrait derrière. En cas de danger, il rebrousserait chemin. C'est la première fois qu'il voit de si près une grenade. Elle est d'une grosseur moyenne. En la lui remettant, le responsable lui explique que lorsqu'elle explose elle se désintègre en 45 morceaux d'éclats. Le chiffre l'impressionne. Il écoute aussi attentivement les consignes à appliquer pour la dégoupiller et la lancer. Medjehed retient tout, fixe dans son esprit tous les gestes à accomplir, au mo- ment opportun... Mentalement, il répète en pédalant ferme sur la route menant à Al Asnam. L'engin est dans sa poche. Il ne voit plus son compagnon éclaireur. Brusquement, à un tournant, à l'embranchement de l'Oued-Sly, apparaissent les gendarmes. La surprise lui fait perdre le contrôle de ses réflexes. Il risque d'être fouillé. Il ne peut pas fuir, ni rebrousser chemin. Les gendarmes l'ont vu. Ils ne sont qu'à une vingtaine de mètres. Sa décision est prise. Il fera exploser la grenade, au milieu des gendarmes. Il sautera avec. Lâchant le guidon d'une main, il plonge l'autre dans la poche de sa jaqette (sic). La bicyclette zigzague, et Medjehed chute aux pieds d'un gendarme. La crainte, la rage, le rendent immobile... Le gendarme s'adresse à lui: " Qu'est-ce qui t'arrive ? tu tombes tout seul, toi ?" Le ton n'est pas menaçant, plutôt goguenard. Dans un français approximatif et tout en se relevant, Medjehed lui répond d'une voix incertaine : " M'sieu le gendarme, en vous voyant, j'ai freiné brusquement et j'ai perdu l'équilibre... " Et voilà comment il est arrivé sans encombre dans la ville. Il faut cacher la grenade. Par deux fois, il lui change de cachette, la première n'étant pas sûre. C'est dans le jardin de sa maison qu'il l'enterre finalement. Le surlendemain, sera vendredi. Il a arrêté l'heure où il lancera la grenade. Ce sera à 17 h. C'est le moment idéal, car avant de regagner leur campement, le soir, les militaires prennent, très nombreux, " le dernier pot " . . . Le jour du marché est très animé. Le centreville grouille de monde. La grenade en poche, Medjehed entre dans les toilettes de la mosquée, examine une dernière fois l'engin, répète les gestes à accomplir et sort. Débouchant sur la rue d'Isly, il prend le trottoir de gauche où des travaux de construction sont réalisés. Un mur de bois sépare le chantier du trottoir. Il l'enjambe et se retrouve ainsi caché des regards d'une foule nombreuse et bruyante. Au bout du trottoir, il s'arrête derrière un kiosque à tabac qui fait face au Bar Central. Celui-ci fait angle avec les rues d'Isly et Paul-Robert. Le bar à l'intérieur est plein de monde. Des militaires, au seuil de l'entrée, bouteille de bière à la main, discutent. Ce sont des parachutistes. D'un geste, Medjehed tire de sa poche la grenade, la dégoupille et la lance en l'air de façon qu'elle tombe sur l'autre trottoir, devant l'entrée du Bar Central. C'est fait en une fraction de seconde. Medjehed se retourne pour fuir, juste avant que la déflagration ne se produise dans un terrible fracas. Un Européen, un colon espagnol, est devant lui. Il lui barre la route. Il a de suite compris ce que vient d'accomplir Ali. Il s'apprête à l'arrêter. Par un instinct de conservation, le nouveau fidaï plonge la main dans la poche de sa jaquette; l'Espagnol libère le passage et arrête son geste. Dans la poche, il n'y avait rien, même pas un canif... L'explosion a fait quatre morts: deux parachutistes ; la fille de Garéro, un Espagnol propriétaire terrien; un enfant de 8 ans qui passait avec une gamelle pleine de lait. Ali Medjehed, quelques rues plus loin, arrête sa course folle. Il adopte l'allure du flâneur. Ses pas le ramènent près du Bar Central. Il y a toujours des curieux. De la foule, des voix menaçantes s'élèvent. On parle de "terroristes", de "fellagas". Calme, Medjehed regarde, lui aussi, les corps recouverts. Sur le sol, deux flaques, des traînées de couleurs différentes: blanche et rouge. Les flaques de lait et de sang s'étirent comme pour se rejoindre et se confondre. » Synthèse/Mohamed Ghriss Numéro 47 du 29 octobre au 4 novembre 2014 11 DOssier ahmed daïb, agent de Liaison et de renseignement : «La guerre, c'est amer» Parmi les personnes qui ont participé activement à la guerre de libération, Ahmed Daïb, 80 ans, qui nous a reçus chez lui pour nous révéler quelques aspects de la guerre dans sa région. Né en 1934 à Ouled Tefelten, dans la commune de Ramka, dépendant actuellement de la wilaya de Relizane, il a été parmi les groupes de " moussebiline ", ceux qui avaient la lourde responsabilité d'approvisionner les maquis en denrées alimentaires et en habillement, convoyer les groupes à travers les maquis, fournir les renseignements sur les mouvements des forces de sécurité coloniales, surveiller les traîtres et les harkis... Ecoutons-le. Le Chélif : M. Daïb, souvenez-vous des débuts de la guerre dans notre région ? Ahmed Daib : A vrai dire, nous n'avons commencé à entendre parler de la révolution qu'à partir de 1955, les plus politisés savaient que la guerre a débuté en 1954 à l'est et au centre du pays, mais, chez nous, les événements sérieux ont commencé réellement en 1956. Vous avez participé à la guerre, quelle a été votre mission ? Je n'ai pas eu la chance ni l'honneur d'être parmi ceux qui ont porté les armes et qui sont montés au maquis. Nous étions affectés à d'autres tâches, celle d'assurer les contatcs et les liaisons entre le peuple et la révolution, autrement dit, nous fournissions aux moudjahidine tout ce dont ils avaient besoin : nourriture, médicaments, vêtements, chaussures, couvertures, etc. Nous nous approvisionnions chez des commerçants respectés et respectables qui nous aidaient dans notre tâche en fermant les yeux sur les grosses quantités que nous leur achetions. Nous faisions parvenir le ravitaillement aux " jounouds " dans les montagnes. Et quoi encore ? Nous étions un trait d'union entre les civils et les militaires, on portait des lettres et des messages. Nos mouvements et les convois qu'on organisait régulièrement ont semé le doute parmi les traîtres et les soldats de l'ennemi. On se faisait prêter des mulets pour transporter le ravitaillement. "El h'rak" (les harkis) nous surveillaient comme le lait sur le feu pour aller nous dénoncer. ser délivré par l'autorité militaire et je pouvais m'approvisionner chez plusieurs grossistes sans éveiller les soupçons. Il faut dire aussi que j'avais affaire à l'un des plus grands commerçants d'alors. Pouvons-nous connaitre l'identité de cet homme ? Bien évidemment, il s'agit de Hadj Mohamed Bessadek, de la famille Rabah qui possédait une fortune considérable. Je l'ai côtoyé pendant plus de 20 ans, il me confiait son commerce et son argent, c'était un grand homme, il a fini par m'accorder la main de sa fille, il est mon beau-père, il a beaucoup servi la révolution. Souvenez-vous d'un fait marquant de votre mission d'agent de liaison ? Effectivement, un jour, je conduisais un convoi constitué de trois animaux, tous chargés de blé que je portais aux djounouds dans la montagne quand un hélicoptère est sorti d'on ne sait où. Je me suis caché parmi un troupeau de vaches qui broutaient près de mon passage. Ça, c'était la première fois, la deuxième fois, j'étais en compagnie d'autres "f'lalis", (les poussins), le nom de code que nous donnait le colonisateur. On a été dénoncé, on a subi un bombardement où nous avions perdu deux de nos compagnons ainsi que tous les animaux que nous conduisions vers la mon- tagne. Cela s'est produit en 1958, à djebel Tamadrara, dans la commune de Sendjas. Vous transportiez de grosses quantités d'aliment, de tabac, d'habits et de chaussures. Comment procédiez-vous pour les acquérir sans vous faire remarquer ? J'achetais les habits et les chaussures chez un commerçant de confession israélite, autrement un juif algérien. Je lui laissais en garantie ma carte d'identité nationale quand l'argent ne me suffisait pas. Mon statut de commerçant m'a beaucoup aidé pour fuir toute suspicion. Je possédais un laissez-pas- Etiez-vous soumis à des perquisitions ? Fréquemment et interminablement, elles finissaient souvent par des actes de violence et de dégradation de tout ce qui se trouve sur le passage des soldats français. En plus de votre statut d'agent de liaison, que faisiez-vous d'autre ? J'assurais la garde, collectais les fonds et transmettais les messages. Nous vous laissons le soin de conclure ammi Elhadj. Je vais sur mes 80 ans, j'avais 20 ans quand je travaillais pour le bien de la révolution. Maintenant, quand je me rappelle la guerre, j'ai la chair de poule. C'est amer la guerre. C'est la paix que je souhaite et rien que la paix. Propos recueillis par Abdelkader Ham La bataiLLe de Zebabdja a fait fuir La popuLation vers oued fodda Un témoin de la colonne des damnés raconte Zebabdja, le 8 septembre 1960. La bataille fait rage. Ça tire de partout. De loin, de très loin même, on entendait les crépitements des armes automatiques, les gros calibres, les petits et les moyens, les canons tractés et les avions, les chars et les blindés, les camions de type GMC, gracieusement offerts par l'OTAN pour aider la France coloniale, les hélicoptères d'attaque, les libellules de surveillance et les " bananes ", ces hélicoptères de transport des troupes qui déposaient les soldats d'élites et la légion étrangère sur les collines entourant et surplombant le petit village de Zebabdja. De nuit, le village a été encerclé. Personne n'y entre et personne n'en sort après la levée du couvre-feu. Il est vrai que le rapport des forces était comme toujours inégal puisque l'armée coloniale a levé des troupes dans toute la région. Cela ne l'empêchera pas de prendre une raclée mémorable, plutôt historique. Des chouhadas sont morts ce jour-là, mais, les français tombaient comme des mouches car ils ne savaient pas d'où venaient les balles. Les moudjahidines tiraient un seul coup à la fois pour faire mouche. En général de très près. La bataille est célèbre et historique, c'est pourquoi nous n'allons nous attarder ni sur l'incendie des maisons de ce village martyr, ni sur la résistance héroïque de nos valeureux moudjahidines. Ce n'est pas non plus la bravoure de nos valeureux chouhadas qui est mise en exergue. C'est un autre aspect de cette guerre, de cette bataille qui n'a jamais fait la une des journaux, ni été relatée dans leurs pages intérieures. Ce n'est pas non plus les valeureux habitants de Ze- babdja. Nous voulons nous attarder sur la position de la population d'Oued Fodda et sa solidarité avec leurs frères de Zebabdja. taient à la rencontre de leurs frères et sœurs de Zebabdja. La colonne des damnés de la terre Personne ne disait mot, personne ne parlait. Seuls les regards se croisaient. Tout était dit, tout était expliqué et il n'y avait plus rien à ajouter. Les femmes d'Oued Fodda pour montrer leur solidarité envers celles de Zebabdja sortaient dans les rues nues, c'est-àdire sans haïk. Les maris étaient là, sans broncher, comme si c'était prévu à l'avance. Personne ne parlait, comme si c'était le temps des muets. Les Oued Foddéennes soulageaient les démunies du peu qu'elles purent sauver. Certaines avaient une sorte de baluchon sur la tête. Une sorte de drap dans lequel elles ont ramassé le peu de vêtements qui leurs sont tombés sous la main avant que la maison ne brûle ou qu'elle ne leur tombe sur la tête suite au pilonnage. D'autres avaient la même idée mais disposaient d'un "teffel" ou d'une "midouna". Hommes et femmes invitaient les zebadjis à rentrer. Sans dire un seul mot, seul le geste d'invitation était compris, parfois,… non la plupart du temps, il était inutile. Chacun savait ce qu'il devait faire, sans crier, sans vociférer, sans parler. Le silence était le seul langage permis, le seul langage compris. Pardon je dérange en parlant. Dans la promiscuité qui caractérisait chaque famille algérienne d'Oued Fodda, cette dernière se fit un devoir de recevoir au moins une famille de Zebabdja chez elle. Si vous avez vu le film "La Rissala", dans la partie où le prophète, que le salut soit sur lui, Le soir, aux environs de seize heures, une colonne longue de quatre kilomètres comprenant des vieillards, des femmes et des enfants. Pieds nus, têtes nues, des femmes "nues". Chez nous quand une femme ne porte pas son haïk, elle est considérée comme nue. L'armée des barbares, qui se disaient civilisés, n'a même pas laissé nos femmes endosser leurs haïks. C'était pour les humilier. Les vieux en haillons de misère ont été battus à mort. Même la misère des algériens n'a pas été épargnée. Un tableau vivant des grands maîtres de la peinture mondiale. La vision dépasse toute forme d'expression. Les enfants avec des yeux hagards et le regard vide ne savaient plus pleurer. Les vieux ne pouvaient plus gémir. Ils étaient atteints dans leur dignité. Ils souffraient et pleuraient en silence. Mais à bien les regarder, et si vous savez écoutez leurs silences, vous les entendrez dire : "Nos jeunes nous vengerons, c'est inévitable. Et puis, nous avons vu de nos propres yeux les soldats tomber comme des mouches. On croyaient qu'ils étaient invincibles mais devant nos moudjahidines, ils pleuraient et appelaient leurs mères pour leur venir au secours." Hommes et femmes avançaient, ils ne savaient pas où aller. C'est là, à ce moment précis qu'intervient le génie algérien. Les hommes et les femmes d'Oued Fodda sor- Le langage du silence invitait les habitants de Médine à recevoir et partager tout ce qu'ils avaient avec les "mouhadjirines", alors vous avez tout compris. C'était la même image, mais à Oued Fodda c'était un film muet mon dieu si seulement c'était un film. Dans le film de la dure réalité, ils partageaient en effet tout, c'est-àdire presque rien. Les femmes étaient les sœurs des hommes et les enfants des frères et sœurs. Quand les feux s'éteignaient, quand les blessures s'arrêtaient de saigner, quand les forces revenaient, quand le courage de reconstruire reprenait, quand la vie reprenait son cours, alors les hommes et les femmes de Zebabdja retroussaient les manches et reconstruisaient le village tout en restant chez leurs hôtes, pardon chez leurs frères. A Oued Fodda, la solidarité n'est pas un vain mot. Depuis cette date, l'amitié et la fraternité des familles de Zebabdja et d'Oued Fodda étaient scellées dans la douleur. Elles sont devenues des familles plus proches que les proches traditionnelles. Rien ne se fait chez les uns sans l'aval des autres jusqu'à nos jours. Nous avons appris la leçon : la leçon de la solidarité, nous l'avons appliquée et récitée par cœur lors du terrible tremblement de terre qui a rasé El Asnam. Merci pour nos glorieux chouhadas, que dieu les accueille en Son paradis. Le legs a été sauvegardé. Le sphinx renait toujours de ses cendres. Le peuple algérien ne mourra jamais. Ali Elouahed, témoin de la colonne des damnées 12 Numéro 47 du 29 octobre au 4 novembre 2014 Les enfants de Novembre d’El Asnam Par MohaMed Boudia* C’est à partir de la répression de mai 1945 qu’une poignée de jeunes algériens fougueux, patriotes jusqu’à l’os, furent contraint de vivre dans la clandestinité pour préparer une insurrection armée qui se traduira, plus tard, par le déclenchement de la révolution du 1er novembre 1954. Je parlerais surtout de notre région qui a vu tous les grands hommes du parti PPA-MTLD passer par El Asnam. Lorsque l’organisation spéciale (OS) fut créée, ses dirigeants choisirent les contreforts de l’Ouarsenis pour former et entrainer les premiers résistants. elle était la BenjaMine des Moudjahidate de la CasBah La dernière lettre de Hassiba Benbouali à ses parents Hassiba Ben Bouali est née le 18 janvier 1938 à Chlef. Elle n'avait que 9 ans lorsque ses parents déménagèrent à Alger où elle effectua ses études secondaires. Imprégnée tôt des idées patriotiques, elle adhéra à 16 ans à l'Union générale des étudiants musulmans algériens. Tout en poursuivant ses études, Hassiba milita activement dans une association caritative dénommée "La tasse de lait" qui lui permit, au constat du spectacle quotidien de misère que subissaient ses compatriotes, de prendre conscience du conditionnement sociopolitique de l'ordre colonial. E L a zone boisée de Zeddine fut choisie parmi tant d’autres dans la région pour commencer l’entraînement militaire des jeunes recrues de l’organisation spéciale. Rabah Bitat, Ferhat Abbas, Ahmed Ben Bella, Mohamed Boudiaf, Cheikh Bachir El Ibrahimi, Aït Ahmed, furent les hôtes de cette militante El Asnam qui encourageait par le biais de ses enfants, la prise des armes contre l’envahisseur. Un ancien militant de l’OS, en l’occurrence feu Mohamed Arab, ancien militant du PPA et du MTLD, ancien artificier de l’OS est mort à El Asnam (Chlef), dans l’anonymat le plus total, emporté par une pneumonie sans avoir pu bénéficier de soins ni ici ni à l’étranger. Je parlerais aussi de Cheikh Mohamed Mahdi, ancien chef scout qui a su inculquer aux jeunes scouts sous sa direction les valeurs morales ancestrales de nos aïeux afin qu’ils puissent relever le défi de chasser l’usurpateur de notre patrie l’Algérie. Je parlerais aussi de Cheikh Si Abdelkader Ben Ahmed (de son vrai nom Saïdi), imam de la vieille mosquée, je parlerais aussi de Medjdoub Benabdellah dont le père fut l’un des premiers instituteurs indigènes à Oued Fodda et dont le fils n’est autre que le Dr Ali Medjdoub, chirurgien-dentiste à Chorfa. Les traîtres lui ont enlevé son attestation communale jusqu’à sa mort. Je dirais aussi que feu Boudjelthia Hadj Bénali El Ghorfi, était l’un des fondateurs du fida dans la ville d’El Asnam, sans oublier le chahid M’hamed Bentayeb, qui était coiffeur de profession. Je ne me risquerais pas d’oublier un fidaï du nom Elhadj El Mabani qui a été parmi les premiers recruteurs dans les rangs du fida à El Asnam, sans oublier de citer le chahid Benkhriss Laamri et plusieurs condamnés à mort par les tribunaux militaires français tels Mekkaoui Abdelkader et Sahli Maâmar, guillotinés en 1957 pour avoir aimé leur patrie à en mourir. Je ne me permettrais jamais d’oublier Ziane-Delfi Abdelkader, ancien fidaï, fusillé au Caroubier en 1958. N’oublions pas aussi le condamné à mort Mokrane Ahmed dit Bennacer, qui vient de nous quitter il y a seulement quelques mois. Parmi les dizaines de condamnés à mort de la ville d’El Asnam et ses environs, il y a ceux qui sont encore en vie. Les chouhadas et les chahidates dans la région d’El Asnam sont légion. Ils ont su mourir en héros pour que vive l’Algérie libre et indépendante. Certains de ces chouhadas avaient à peine 16 ans et pourtant, ils ont fait des miracles. Je n’oublierais pas de citer Bensaïdi Salah dit «Salah Saïdine» qui écrivait toujours des lettres et les envoyait à Cheikh Mehdi pour le tenir au courant de la situation dans les djebels, Nabed Ahmed dit «Berguita», Belkacemi Mohamed dit «Bensaïd», sans oublier les jeunes filles d’El Asnam qui ont su tout donner à leur pays et ce qu’elles ont de plus cher : leurs vies pour que vive la nation algérienne telles les sœurs Bedj, les cousines Adidou, Hassiba Benbouali et bien d’autres. Entre El Asnam et Oum El Drou, il y a eu plus de 541 chahids et chahidates. Ils se comptent par milliers sur tout le territoire de l’ancienne wilaya d’El Asnam. N’oublions pas aussi le colonel Si Salah (Zaâmoum Mohamed) commandant de la wilaya IV historique, Rabah Bitat qui en était le premier responsable lorsqu’elle était la Zone 4 avant le congrès de la Soummam le 20 août 1956. Après la mort de Si Salah, ce fut au tour du colonel M’hamed Bouguerra de présider aux destinées de la wilaya IV. Après sa mort lui succède le colonel Mohamed Bounaâma (Djilali Bounaâma de son vrai nom). Un petit portrait pour ce grand homme qu’était Mohamed Bounaâma. C’était un homme jovial avec toujours un sourire au coin des lèvres, syndicaliste de la première heure. Il était le défenseur des mineurs de Boucaïd lorsqu’il décida une grève de plus de 5 mois en 1952 à la suite de laquelle, les mineurs eurent gain de cause. La même année il fut l’invité spécial représentant les ouvriers (mineurs de Boucaïd et de Miliana) d’El Asnam, de l’internationale socialiste à Hornu en Belgique. Pour ses prises de positions et ses démêlés avec les services de police français d’alors, il fut arrêté avant le déclenchement de la révolution du 1er Novembre, condamné, il fut incarcéré à Oran puis mis en résidence surveillée. Il fit un pied-de-nez à ses geôliers à Oran et rejoint clandestinement El Asnam en 1955, où il fut accueilli par Si El Beghdadi qui le nomma son adjoint. A la mort de ce dernier, il prit le commandement de la Zone 3 qui était dévolu à Si El Beghdadi (rahima Allah Ech-Chouhada) pour arriver ensuite au commandement de la wilaya IV historique. A sa mort c’est le jeune colonel Hassan (de son vrai nom Khatib Youcef) qui prit en main les destinées de la wilaya IV jusqu’à l’indépendance du pays. Je n’oublierais point de citer Hocine Babay (de son vrai nom Meliani Ahmed) qui tourna en risée la soldatesque française dans la région d’Oum El Drou, Oued Fodda et El Attaf. C’était un beau gosse, blond avec des yeux bleus et comme son nom de guerre le présentait comme noir (babay) les services de police français ne le reconnaissaient pas des fois qu’il s’infiltrait clandestinement aux yeux de tous, à Oum-El-Drou ou Oued Fodda, d’après certains témoignages des habitants de la région. Parmi la pléiade de jeunes asnamis qui ont été fidaïs et qui sont morts pour la patrie, certains vivent encore comme Benayad Mohamed dit Ayad, Benlazreg Aoued dit Benaouda, Mahmoud Bourabah, Attaf Mohamed, Aboura Abdelkader (que Dieu leur rallonge la vie). Nous savons aussi que le groupe des Scouts Musulmans Algériens a fourni une jeunesse nombreuse à la révolution (plus de 18 anciens scouts musulmans). Nous citerons quelques noms de chouhadas de la ville d’El Asnam mais cette liste n’est pas exhaustive : Liste de quelques chouhadas connus (premières listes) Membres de l'OPA du FLN de la ville de Chlef (Etat-major de la ville) : Mahdi Mohamed (si Djelloul), PM de la ville 1955-1957, Saidi Abdelkader, Bentayeb M'hamed, Madjdoub Benabdellah - Boudjeltia Bénali (Elghorfi) Groupe de La Ferme et de l’Ard el-Beida : Benkhris Laamri,Mekkaoui Abdelkader, Sahli Maâmar, El-Gholam Mohamed (Belgacem), Ziane Delfi Abdelkader, Bibi Mohamed, Hadid Benabdellah, M'hamedi Abdelkader (Mehaïcha) – Mokhtari Abed –Araibi Boudjeltia M'hamed – Negab Mohamed (tous chouhadas). Ont vécu l'indépendance : Saidi Abdelkader, Benazouz Abdelkader, Berrah Mohamed (Zouaoui), Mabani El Hadj, Guelaya Ahmed, Rezzoug Mohamed, Abdellali Benabdellah, Benayad Mohamed, Mokrane Ahmed, Djouami Mohamed, Rahou Benabdellah, Fellague Kaddour, Sayah Mohamed Robert Ben Abdelkader (chargé de la liaison FLN avec les commerçants français), Aboura Abdelkader. Groupe de la Bocca Sahnoun et la Cité : Frères Maghraoui (Mohamed (de son nom de guerre Si Abbas, mort quelque part du côté de l’Ouarsenis en zone 3 de la wilaya 4. Il est monté au maquis après la grève des étudiants en 1956 et Djilali), Bensaidi Salah, Dahnane Mohamed (Moha Ben Si Ali), Saïdi Mohamed (Meguessas), Chellali Ahmed (Benchelchoul), Choucha Abdelkader, Merouani Abed (Ahmed Blidi), Rahim Laïd (Ould Belgacem), Sahraoui Brahim (Le Menuisier Ou Dziri), Ferdji Abdelkader, Lakakza M'hamed, Lakakza Djelloul, Laklak Maâmar "Attou" (Ould Mohamed Ben Henni), Touriki Larbi, Nabah Benaouda, Chaalal M'hamed, Boudia Abdelkader (Dit Daka Bakoura), Lemouchi Abdelkader, Benidra M'hamed, Ferkous Lakhdar, Dahnane Abdelkader, les Frères Khatib, Le jeune Aourag, Abbad M’hamed, Houari Mohamed (condamné à mort), Azza Ali, Bouzerna Hamid (Ould Elfactour), Koukhi (Ould Mekraz), Benaz- zouz Ahmed, Si Mhamed Benouali (de son vrai nom Khelif M’hamed). Tous sont tombés au champ d’honneur. Ont vécu l'indépendance : Mahdi Mohamed, Boudjelthia Benali, Madjdoub Benabdellah, Meliani Mohamed (Yahia Meddad), Boudjemaa Maâmar (Pintchou), Mekerba Abdelkader, Lakakza Miloud, Nabed Ahmed, Attaf Mohamed, Benlazreg Aouad, Bourabah Mahmoud, Bourahla Mohamed (Maiza), Boudjemaa Maâmar, Hannane Mohamed, El Houari Abdelfattah, Abdellali Benabdellah, Abboura Abdelkader. De 1957 à 1962 les chefs de cellules de fida étaient en liaison directe avec les commissaires politiques de l'ALN qui leur fournissaient les armes et leur désignaient les ennemis à abattre. Martyrs de Zenket Amar et Cité Bénaourane (Bocca Sahnoun) : Neguab Djilali dit Djakhiya (Assassiné en 1952, c’est le premier Chahid à El-Asnam, jamais cité auparavant), Neguab Mohamed ben Abdelkader, Lakakza Djelloul, Lakakza Mohamed (surnommés "Ouled Amar), Touriki Larbi, Meghraoui Djilali, Sahraoui Brahim (dit le menuisier), Ferdji Abdelkader, Rahim Laïd, Chellali Ahmed (dit Benchelchoul), Benidra M'hamed (Ould Cheikh Si Lakehal), Boudia Abdelkader (Dit Daka Bakoura), Lemouchi Abdelkader Ben Brahim. Martyrs non cités dans les premières listes : Boutara M'hamed (Ould Elhadj Ahmed Elkouache), Zerika Ahmed dit Kaddour, Abdat Tahar, Bedj Messaouda Bouziane Sahnoun (Ould Benhalima), Dekkar Hamiti dit Banini (frère de Hmitax) Dahoumene Mohamed dit «Khinisse», Abada M'hamed, Salem-Boukhtache Mohamed (dit Aziouez), Lakouès Bénali, Bentouta Hocine, Neguab Mohamed ben Tayeb, Zahloul Ahmed Kouadri (Ould Oukht Saidi dit Mgasses),Neguab Mohamed (Khou Brahim Boumaïza) Messabih Larbi, Messabih Maâmar, Diab Mohamed, Dekkar Mohamed (ancien boxeur), Ghadef Mohamed, Abboura Mohamed, Hadj Bénali dit Moha belaaskri, Boumansoura Hocine, Dahmani (dit Lahnech, Benbouali Ali Ces quelques listes de noms sont extraites des archives de l'association des résistants et ayantdroits de la wilaya de Chlef. Pour plus de renseignements, il faut consulter le Livre d’Or des Chouhadas de la région d’El Asnam car plusieurs milliers d’autres chouhadas n’ont pu être cités dans cet article qui se veut une ébauche de la révolution de novembre dans la région d’El Asnam. M. B. *Ecrivain, auteur, président du Café Littéraire de Chlef, vice-président de l’association nationale «Héritage Algérie» 13 Numéro 47 du 29 octobre au 4 novembre 2014 DOSSiEr nrôlée aux côtés de jeunes étudiants, comme Abderrahmane Taleb et le docteur Daniel Timsit, dans le "réseau de poseurs de bombes" supervisé par le commandant de la zone autonome d'Alger, Yacef Saâdi, la jeune militante put, grâce à son apparence physique la faisant passer pour une européenne, échapper souvent à la vigilance de la soldatesque coloniale sur le quivive. Son travail à l'hôpital MustaphaBacha, lui ayant permis d'acquérir d'utiles cours de secourisme, lui offrait aussi la possibilité d'accéder à des produits nécessaires à la fabrication de bombes et ce, d'autant plus qu'elle était chargée d'alimenter le laboratoire du réseau de ses frères de combat avec lesquels elle participait également aux missions de transport et de pose des bombes en divers endroits ciblés de la capitale. Mais le réseau de poseurs de bombes sitôt découvert, Hassiba entra dans la clandestinité, continuant de militer pour la cause nationale avant de mourir en martyre le 8 octobre 1957, suite au dynamitage par les parachutistes de l'armée coloniale de la cache découverte à la Casbah d'Alger. Refusant de se rendre, la martyre mourut en compagnie des chahid Ali Ammar, dit Ali La Pointe, de Yacef Omar dit "Petit Omar" et Hamid Bouhamidi ; l'explosion ayant entrainé également la mort de quelques occupants des maisons mitoyennes… Près de trois semaines avant sa mort, comme mue par un pressentiment, Hassiba Benbouali écrivit une émouvante lettre à ses parents dont elle languissait de ne pouvoir les voir. Une lettre dont sa présentatrice, l'historienne Malika El Korso, dit qu'"elle porte la marque du sacrifice de toute une génération. Elle témoigne du double enfer qui était le lot quotidien des habitants de la Casbah : celui de la prétendue "Bataille d'Alger" et celui de la clandestinité, mais elle est aussi porteuse d'espoir de voir un jour, l'Algérie, enfin, libre et indépendante." L'historienne et chercheuse du Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle (CRASC) d'Oran, qui révéla que cette lettre n'arriva jamais à destination est la photographie de la copie trouvée dans la chemise 1H 1245/D3. Cette lettre ayant été exhumée 57 années après le martyre de Hassiba La dernière lettre de Hassiba Benbouali présentée par Malika El Korso Benbouali, à l'occasion de la rencontre initiée par la Faculté des Sciences Humaines et Sociales de l'Université Hassiba Benbouali de Chlef, le 11 mars 2014. Dans cette lettre qu'elle a écrite en français, Hassiba Benbouali s'adressait à ses parents avec des mots simples, dans un style coulant aux exhalaisons pleines de tendresse familiale, les informant de son dessein volontaire de rejoindre le maquis de l'Armée de Libération Nationale, en espérant toutefois les revoir ou avoir des nouvelles d'eux avant son départ … définitif qu'elle semble pressentir. Compte-tenu de la vie dangereuse qu'elle mène de combattante pour la patrie, risquant à tout moment de perdre la vie ou d'être capturée par les forces d'occupation coloniale vu qu'elle était très recherchée, écrivant notamment : "Aussi, ai-je décidé, enfin, qu'il est de mon devoir de partir au maquis où je sais que je pourrais servir comme infirmière ou même s'il le faut, et je l'espère de tout mon cœur, combattre les armes à la main". Ce qui dénote de la volonté d'acier qui caractérise cette jeune militante de la cause nationale mais dont le cœur d'or n'en témoigne pas moins d'effluves de ten- dresse et de nobles sentiments d'attention pour les enfants, symbole des générations montantes. L'écriture de cette lettre coïncidant avec la rentrée scolaire de cette année 1957, Hassiba prit soin, ainsi de noter à l'intention de ses parents : "Ne vous en faites, surtout pas pour moi, il faut penser aux petits qui vont bientôt reprendre l'école et qui j'espère travailleront bien", ajoutant plus loin : "Si je meurs, vous ne devez pas me pleurer : je serais morte heureuse, je vous le certifie", conclut la jeune héroïne de la résistance nationale dont le sacrifice suprême pour que vive l'Algérie se doit d'être évoqué à chaque période de la commémoration de son souvenir afin que nul n'oublie qu'à l'instar de tous les valeureux martyrs de la Révolution, nous avons tous un devoir à remplir vis-à-vis de la patrie, quelles que soient les embuches et les entraves, cette terre témoin de tant de sacrifices pour son affranchissement du joug de l'oppression coloniale pour que le soleil luise pour tous, saura reconnaitre les siens. "Que Dieu bénisse l'Algérie!" M. G. "Datée du 15 septembre, soit 23 jours avant son assassinat le 8 octobre 1957, aux côtés des autres Martyrs Ali la Pointe, Mohamed Bouhamidi et Petit Omar, cette lettre est la dernière trace vivante de Hassiba, morte déchiquetée par la bombe déposée à la Casbah, au 5 rue Abderames, par les parachutistes du 1er REP du général Massu. Outre ces 4 chouhada, 17 autres au moins y trouvèrent la mort dont quatre fillettes de 4 et 5 ans." "Dans le cadre d'un travail mené depuis plusieurs années sur la femme algérienne et la Révolution, j'ai été amenée à consulter, en 2010, certains documents ; à l'époque sous dérogation mais qui ne le sont plus depuis 2012 ; conservés au SHAT (Service Historique de l'Armée de Terre) à Vincennes. Le carton 1H1245 portant la mention "Réseau spécial bombes", contient plusieurs dossiers dont la chemise 1H1245/D3, à l'intérieur de laquelle se trouve la lettre de la chahida Hassiba Benbouali, "la benjamine" des Moudjahidate de la Casbah. (…) Cette lettre n'arrivera jamais à destination, est la photographie de la copie trouvée dans la chemise 1H 1245/D3. Cette lettre ayant été exhumée 57 années après le martyre de Hassiba Benbouali, à l'occasion de la rencontre initiée par la Faculté des Sciences Humaines et Sociales de l'Université Hassiba Benbouali de Chlef, le 11 mars 2014. Pour perpétuer le souvenir de cette chahida et de tous les chouhada et chahidate, j'ai proposé que la lecture soit donnée de cette lettre après sa traduction en langue arabe, chaque 8 octobre, par une élève, dans l'ensemble des établissements de l'Education Nationale, et par une étudiante dans les universités et centres universitaires du ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique." Malika El Korso Voici le contenu de la dernière lettre de Hassiba Alger le 15 septembre Mes très chers parents Je viens d'avoir vaguement de vos nouvelles par la mère du frère "Si Abderezak". Il paraît que vous allez bien. Je l'espère de tout mon cœur. Voilà près de 9 mois que nous n'avons pu communiquer. Je me faisais un mauvais sang de tous les diables. Car je savais que vous étiez très ennuyés à cause de moi; que la police ne sortait plus de la maison et il m'était impossible de vous écrire ou de vous envoyer qui que ce soit. J'aimerai tellement vous revoir, je vous ai terriblement languis, il ne se passe pas un jour où je ne pense à vous. Presque chaque nuit je rêve de vous. Nous avons eu des moments très difficiles et même maintenant ça ne marche pas comme sur des roulettes, mais enfin cela ne fait rien nous sommes pleins de bonne volonté et des frères meurent tous les jours pour conduire leur pays à la liberté. J'ai entendu que vous aviez démé- nagé, cela m'étonne, mais enfin c'est très possible je serai bien curieuse de savoir où vous habitez maintenant et comment est votre nouvelle maison. Une chose pourtant m'ennuie, je ne peux plus vous imaginer vivre comme je le faisais avant. Je me dis toujours: "Tiens en ce moment ils sont à table" et je vous revois chacun à sa place. Lala et Tata Zahia avec vous bien sûr car elles n'ont pas où aller étant dit que mes deux oncles sont en dehors de l'Algérie. Au fait, avez-vous de leurs nouvelles? Vousécrivent-ils? C'est terrible comme la famille nous manque quand on est loin d'elle. Vous savez que je suis très recherchée ici à Alger donc il m'est impossible de rien faire. Aussi ai-je décidé enfin, il est de mon devoir de partir au maquis où je sais que je pourrais servir comme infirmière ou même s'il le faut et je l'espère de tout mon cœur combattre les armes à la main, enfin la route sera bien sûr assez difficile pour arriver jusqu'à un ma- quis, mais j'espère qu'avec l'aide de Dieu j'arriverai saine et sauve. Ne vous en faites surtout pas pour moi, il faut penser aux petits qui vont bientôt reprendre l'école et qui j'espère travailleront bien. Vous ne pouvez vous imaginer combien ils me manquent, en effet voici un an que je ne les ai vus ils ont dû grandir surtout mon petit Mohamed, estil aussi méchant? Parle-t-il quelquefois de moi, ou bien m'ont-ils oublié et la concierge toujours aussi bavarde? Setty maintenant je crois que je ne la reconnaîtrai peut-être pas, c'est une vraie jeune fille. J'aimerai avoir leurs photos et la vôtre aussi. Ainsi, il me semblera porter avec moi en mon cœur toute ma famille. J'aimerai beaucoup vous voir avant de partir. Je ne sais pas si je pourrai, mais sachez que je ferai mon possible car une fois au maquis vous n'aurez que très peu ou rarement de mes nouvelles, bientôt Inch'Allah nous serons tous réunis mais peut-être ou si la mort nous arrache à la vie nous nous rencontrerons chez notre Dieu. Si je meurs vous ne devez pas me pleurer, je serai morte heureuse je vous le certifie. Enfin, il n'en est pas question, mais on ne sait jamais c'est si vite arrivé surtout dans la vie que je mène. Enfin, bref tâchez de m'indiquer une adresse sûre où je pourrais vous écrire il le faut absolument quant à vous répondez- moi par la personne qui vous apportera cette lettre. Enfin chers parents j'espère que vous avez reçu les lettres que j'ai écrites à Tata Sakina. Je ferai tout mon possible pour vous voir avant de partir mais je ne sais pas s'il faut beaucoup y compter. Enfin tâchez de m'envoyer les photos que je vous demande. Je vous embrasse tous très très fort. Lala et Tata surtout qui doivent beaucoup penser à leur petite fille et vous mes parents adorés, il n'est pas de mots pour vous exprimer mon affection Mille baisers Votre fille qui vous aime Hassiba 14 Numéro 47 du 29 octobre au 4 novembre 2014 DossieR nous les avons quesTionnés sur CeTTe daTe hisTorique Que savent nos enfants er du 1 novembre 1954 ? Pour savoir si le 1er novembre marque encore les générations montantes, nous avons pris attache avec des élèves d’une école primaire à Ouled Ben Abdelkader. En vérité, ils en ont seulement entendu parler. L’événement leur a été raconté par leurs enseignants et leurs grands-parents. Etant un fait marquant de l’histoire du pays, les élèves en parlent avec passion mais sans trop de précisions. En réponse à la question que nous leur avons posée et que nous avons formulé comme suit : «Que savez-vous du 1er novembre ?». Nous avons retranscrit fidèlement leurs réponses. Manel Rahmoune, Amani 5ème année primaire : Khabache, 5ème année primaire : «Le premier novembre est le déclenchement de la guerre de libération. La France avait dérobé les richesses du peuple algérien, elle a donné ses terres et ses maisons aux colons et l’a chassé vers les montagnes et les terres incultivables. Nos pères ont fait la guerre contre ce peuple français oppresseur, l’Algérie a sacrifié un million et demi de martyrs C’est mon enseignante qui nous parle souvent de la guerre, du 1er novembre, mon grand-père et mon père d’après ce qu’il a étudié en histoire.» «La fête de la révolution est la fête de l’Algérie. La France, depuis qu’elle a colonisé l’Algérie, a divisé le nord en trois zones : une zone pour les Français, une zone mixte à majorité française et une zone mixte.» Asmaa Kamech, Mahdjoub Araibi 5ème année primaire : Mohamed Abdalilah, 4ème année primaire : «Le 1er novembre 1954 est le déclenchement de la guerre de libération. Ma grand-mère m’a raconté la souffrance qu’elle a vécue avec ses enfants. La France avait chassé les Algériens dans la montagne et elle fait venir les Français pour vivre en Algérie. Elle a détruit les écoles coraniques et les mosquées elle les a transformées en étables.» Hiba Mohamedi Tayeb, 5ème année primaire : «Le 1er novembre, c’est le début de la guerre avec l’armée française. L’Algérie a sacrifié un million et demi de martyrs.» «La guerre a débuté depuis que la France a songé à coloniser l’Algérie, c’était par l’écriture d’abord puis par les armes après que l’Algérie a compris que c’est inutile d’écrire, la guerre a commencé le premier novembre 1954 et a pris fin en 1962. Durant cette période, le peuple algérien a souffert, la France lui a détruit les maisons et les a brûlées.» Témoignage du moudjahid djilali Cherifi, Cadre en reTraiTe : «L’occupant français avait décidé d’exécuter 158 personnes par ville» A « l’appel de la grève des 8 jours de mai 1956, on était jeunes, mais le mot d’ordre a été suivi à la lettre par tout le monde. On était très sensibilisés sur la question. Début 1956, mon frère ainé, Habib, qui allait commettre un attentat et monter au djebel, me demanda de le couvrir, de lui servir de garde-corps. Mon père, que Dieu ait son âme, qui l’avait entendu, ne le lui permit pas ; c’est lui qui le couvrira à place, il lui servit de garde-corps, et mon frère s’en allé au maquis. Je ne le revis plus depuis cette date. J’avais donc décidé de ne pas aller au centre de formation et croyais que j’allais profiter d’une bonne matinée de sommeil. Les français en décidèrent autrement et m’embarquèrent très tôt ce jour-là, à l’aube. En 1956, j’étais au centre de formation professionnelle de Khessibia, qui se situait à côté de l’hospice de vieillards, j’y étudiais la maçonnerie depuis près de 3 mois lorsqu’il y eut l’appel national du FLN à la fameuse grève des étudiants, celle des huit jours, début 1956, nous y avons participé massivement. En ce me concernait, j’étais encore jeune, et le fait de faire la grève, c’était de profiter d’une matinée de sommeil, mais j’avais compté sans l’occupant français qui en avait décidé autrement. Ce matin-là, ils vinrent me chercher très tôt de chez moi. Les militaires envahirent comme de coutume la maison, très tôt cette journée-là, et nous firent tous sortir. Ce qui veut dire qu’on avait décidé de faire grève, puisque cette journéelà, les soldats encerclèrent le quartier arabe de Baba Ali et embarquèrent tout ce qu’il comptait comme hommes, à partir de 16 et 17 ans et plus. Le colonisateur français décida d’emprisonner la totalité de la population masculine arabe et musulmane surtout celle du quartier de Baba Ali et la rassembla au stade municipal, appelé actuellement stade Meflah Aoued, route d’Oran. Il me faut préciser qu’à chaque alerte à l’époque, partout en Algérie occupée, l’armée parquait les algériens dans les stades. Ils avaient pris tout le monde. Toute la journée. Ils ont alors effectué une sélection et gardés une partie. Nous nous sommes retrouvés aux alentours de 17 heures à 157, non 158 algériens Mascaréens entassés à côté de la buvette, en haut, près des douches du stade, les autres, tous les autres ayant été relâchés en début de soirée. Nous y avons passés la nuit, gardés par des légionnaires et des parachutistes. Il y avait en effet, à l’époque, une caserne de légionnaires et une autre de parachutistes à Mascara. Les légionnaires étaient à «Saut la place», la place des fêtes de Mascara. Nous y avons passés 24 heures où ils nous ont fait goûter à tous les supplices, «ch’baâna matrag» (on a eu notre dose de coups de bâton), mais il y avait l’enthousiasme de la révolution et on était jeunes et nationalistes et nous avons résisté. Ils n’ont pas arrêté de nous torturer, les coups pleuvaient de de toutes parts. Certains d’entre nous, ceux qui n’en pouvaient plus, pleuraient en jurant, d’autres en riaient. Comme il faisait très froid, un froid glacial, les légionnaires se réchauffaient en faisant de l’exercice sur nous. L’occupant français avait décidé de faire un exemple en frappant fort au niveau de chaque grande ville, en exécutant un nombre déterminé d’habitants, soit 158 personnes par ville et ce, en réponse au mot d’ordre de la grève des huit jours qui avait eu un grand retentissement au niveau international. Elle a même été évoquée à l’ONU et la riposte du colonisateur a été brutale. L’armée a commis beaucoup de dégâts, elle saccageait tout sur son passage, elle brisait les portes des magasins et des maisons et semait le désordre, exactement comme ce qui a été rapporté dans le film «La bataille d’Alger». Ils étaient violents et s’en prenaient à une population désarmée qui manifestait un rejet de plus en plus fort de l’occupant. La population algérienne de 1954 était une population vivante, civilisée, consciente et militant pour la cause nationale. Il y avait beaucoup de militants et de résistants qui se sont mobilisés contre l’oppresseur, il y avait des hommes de valeur à l’époque et ce, sans citer Ben Bella et ses compagnons. La population était prête pour la lutte de libération, c’était comme si Dieu l’avait préparée. Personne, je dis bien personne, n’était contre ou refusait une mission, à part quelques traîtres. Mais les «mounadhilines» et les «mouqawimines» étaient très nombreux. Le lendemain, il y eut contre-ordre, et au lieu de nous exécuter, ils nous relâchèrent en fin d’après midi. Après cette affaire, j’ai été enrôlé par Hadj Abdelkader El Gard dans la résistance. Hadj Abdelkader El Gard travaillait avec notre père dans la confection de djellabas dans le magasin de Baba Ali, route de Aïn Sultan. Il travaillait déjà avait Habib, mon frère, qui a rencontré son destin durant la guerre de libération, à djebel Bouatrous, où il a été tué en compagnie de plus de 90 moujahidines (deux sections), que Dieu ait leur âme, par les soldats du colonel Bigeard. Ils ont été victimes d’une trahison. Il y avait également Si Kaddour «El Baydaye» (fabricant de djellabas). Dans le même local, El Hadj Mohamed vendait de la viande. Depuis, le local est demeuré fermé, il y a encore les traces de balles sur le mur. Il n’a pas rouvert depuis qu’on l’a fermé. C’était la révolution. C’était le mois de janvier et notre maison servait de transit. Il y avait des responsables qui venaient d’Oran, du Parquet, des «fédayins» comme si Mohamed Hoceïn et qui ramenait avec lui d’autres responsables à la maison où ils mangeaient et dormaient. Je commençais à parler politique, ce qui incita Hadj Abdelkader El Gard à me proposer un travail pour le compte de la révolution. C’est un tout petit travail me dit-il. J’ai accepté immédiatement. Mon travail consistait à jeter des tracts dans la partie européenne de la ville. Je l’ai fait pendant quatre ans. Imaginez que pendant toute cette période, je n’ai jamais ouvert, ni lu ce qu’il y avait dedans ! Je pense maintenant que ça m’a servi de ne pas lire les tracts, parce ce qu’en traversant les barrages, je n’ai jamais rien laissé paraitre sur mon visage. Après, j’ai rejoint les rangs des fidayîn à Oran. Après l’indépendance, bien après, Hadj Abdelkader El Gard m’avoua qu’il me suivait de loin. Lorsque je lui ai demandé pourquoi, il me répondit pour voir si je ne me faisais pas arrêter et, le cas échéant, il aurait pris ses cliques et ses claques et monté au djebel pour fuir. Propos recueillis par A. Cherifi Numéro 47 du 29 octobre au 4 novembre 2014 15 DOSSier il a 78 anS et eSt prêt à reprendre leS armeS pour défendre le payS Slimane Ghoul, le tigre de l'Ouarsenis toujours debout A la veille de ce premier novembre 2014, au soixantième anniversaire du déclanchement de la glorieuse révolution de 1954, nous avons rendu visite au tigre de l'Ouarsenis à Oued Fodda en son domicile. Vous avez deviné, oui il s'agit bien de Slimane El Ghoul, né un certain 27 mars 1937. Hadj Slimane avec Son petit-filS Hadj Slimane avec notre reporter I l n'est plus question de revenir sur ses faits d'armes depuis qu'il a rejoint les rangs de l'ALN pour ne quitter la tenue militaire que bien des années après l'indépendance. Nous avons décidé de voir une autre facette de la personnalité de Slimane El Ghoul. Nous avons même décidé de mettre de côté ses activités et l'aide qu'il apporte aux différentes associations caritatives, ou même la construction de la grande mosquée de Messaoud ibn Abdallah d'Oued Fodda, opération dans laquelle il s'est impliqué corps et âme depuis la pose de la première pierre à ce jour. Nous avons essayé de connaitre la vision de cette personnalité historique sur l'Algérie indépendante. El Haj Slimane El Ghoul nous rappelle alors ces vérités : "Il faut que nos jeunes sachent que l'indépendance n'est pas un cadeau de la France. Autrement, pourquoi elle nous aurait combattus près de huit ans durant avec l'appui logistique de l'OTAN, où ses soldats ont usé de tous les moyens illégaux sur le plan international. Par exemple, la torture n'était pas l'exception, mais la règle. Les assassinats des prisonniers qu'on enterre dans des fausses communes n'étaient pas l'exception, mais la règle. Les ratonnades n'étaient pas l'exception, mais la règle. Les exactions contre les civils après chaque opération de nos djounouds n'étaient pas l'exception, mais la règle. La France des droits de l'homme, la France de la civilisation se vengeait sur les femmes, les vieillards et les enfants. La France qui, selon elle, combattait les ignorants était devenue barbare. La France n'avait plus de visage, c'était un monstre. Nous ne pouvons parler du présent qu'en appréciant le passé. Et nous ne pouvons parler de l'avenir qu'en connaissant parfaitement le présent. A mon avis, pour les années 1960 et 1970, nous étions obligés de faire du socialisme. C'était une période nécessaire." «Regardez autour de vous le fruit de la révolution» Le Chélif intervient pour lui demander son avis sur les résultats de la révolution. Et voici sa réponse : "Je ne suis qu'un simple combattant de la liberté, je n'ai fait que mon devoir. Ceux qui ont beaucoup fait pour ce pays sont morts. Que dieu ait leurs âmes. Quand aux résultats de la révolution, il ne m'appartient pas d'en parler, demandez aux milliers d'écoles, de CEM, de lycées où nos enfants apprennent la langue arabe qui leur était interdite pendant la colonisation. Demandez aux universités de toutes les wilayas de vous dire les sciences mises au service de nos jeunes. Demandez aux centres de formation en tous genres ce qu'apprennent nos enfants. Regardez les aéroports construits d'où nos avions s'envolent pour faire le tour de la terre. Roulez sur les routes et sur les autoroutes de notre vaste pays pour goutter les senteurs de la liberté. Demandez à nos usines ce que fabriquent nos ouvriers. Demandez à nos jeunes, ces dompteurs du Sahara, qui font fleurir le sable. L'industrie pétrolière inconnue hier de nos enfants est aujourd'hui maitrisée par nos jeunes. Regardez les bâtiments qui montent vers le ciel, nous qui n'avions droit qu'aux gourbis. Regardez le niveau de vie des algériens qui s'améliore tous les deux ou trois ans. Regardez les trains, regardez le parc automobile qui se modernise de jour en jour. Tout cela, c'est le fruit de la révolution et le prix payé a été très cher." Nous demandons à Slimane El Ghoul son avis sur les révolutions arabes. Sa réponse a été comme suit : "Merci de me le rappeler, la sécurité dont nous bénéficions en Algérie est jalousée par beaucoup de pays. Elle est le résultat du travail colossal mené par nos services de sécurité et à leur tête l'ANP (Armée Nationale Populaire) digne héritière de l'ALN (Armée de Libération Nationale). Regardez ce qui se passe sur nos frontières, et dans le monde arabo-musulman. Nous respectons nos voisins et les autres pays, mais chez nous, le mot "révolution" a une consonance sacrée. Maintenant, le monde a changé, la mondialisation a tout bouleversé. «L'ennemi guette nos faiblesses» A la question de savoir s'il est satisfait de tout ce qui a été réalisé, le moudjahid nous donne cette réponse : "Bien sûr qu'il y a des satisfactions, même si beaucoup reste à faire. Nous devons industrialiser notre pays, développer et moderniser notre agriculture. A propos d'agriculture, je rappelle que nos paysans ont payé un lourd tribut lors de la révolution. Nous avons commis beaucoup de fautes sur ce plan. Regardez le résultat de plusieurs réformes et réformettes : du béton partout. Nous construisons sur les meilleures terres et délaissons les terres arides. Qu'est ce que nos enfants mangeront demain ? Des cailloux ? J'ai beaucoup d'amertume sur ce plan ainsi que celui du discours. Il me semble que nous avons combattu pour que la langue arabe prenne sa place comme langue officielle et langue du peuple. Les responsables parlent la langue de l'ennemi d'hier. Mais ils s'adressent à qui ? Le peuple ne parle plus aucune langue mais mélange tout. Un mélange, comme au restaurant, il demande un mélange. Attention, si demain nous perdons la terre et la langue, que restera-t-il de la révolution ? Que restera t-il de notre identité ? Aurons-nous le droit d'exister ? L'ennemi est toujours là, il guette nos faiblesses." Slimane Ghoul poursuit : "Nos frontières sont chaudes, mais que notre peuple sache que pour notre pays, à 78 ans, je suis prêts avec mes compagnons à reprendre les armes pour défendre notre Algérie, les jeunes feront le reste. Apprenez à nos enfants l'histoire de la révolution. Je remercie mes compagnons d'armes qui enregistrent leur témoignage et le travail de fond qu'est en train de faire si Hassane Khettib, commandant de l'historique wilaya IV. " Si El hadj Slimane ne parle pas en l'air. Il élève les générations montantes. Son premier fils, il l'a nommé Bounaama. Toute une histoire. Tout un programme qui plonge dans le passé pour mieux regarder vers l'avenir. Si El hadj est aussi un bon père de famille. Ali Elouahed Les lycéens parlent du 1er novembre 1954 Au lycée Hadj Miloud Abdelhamid, à Hay Meddahi, Chlef, l'ambiance est studieuse. Nous avons sollicité les responsables de l'établissement pour un travail journalistique consistant à prendre l'avis des lycéens sur le 1er novembre 1954. Nous avons été orientés vers la classe de 3ème année secondaire, sciences expérimentales. Voici les réponses des élèves questionnées sur le sujet. Fatima Zohra Arous, 3è AS : "Le 1er novembre, à minuit, la première balle de la révolution a été tirée pour réclamer la liberté du peuple algérien et l'indépendance de son pays, l'Algérie. C'est le refus du peuple d'être asservi. Cette journée a été choisie parce qu'elle correspondait à la célébration du Mouloud et à la Toussaint. Cet événement a eu lieu après la proclamation du 1er novembre 1954." Oussama Maaroufa, 3è AS : "Le 1er novembre 1954 peut être considéré comme une date charnière dans l'histoire de notre pays. C'était le début de la fin de la colonisation française en Algérie." Hadjer Hamidi Boujaltia, 3è AS : Oussama Meddah, 3è AS : Faïçal Tahari, 3è AS : "Le 1er novembre, c'est le jour où a été tirée la première balle annonçant la lutte révolutionnaire du peuple algérien. C'était le prélude de la fin de l'asservissement. Le 1er novembre a eu pour résultat l'indépendance de l'Algérie et une vie digne pour tous les Algériens. Une dignité pour laquelle se sont sacrifiés des centaines de milliers de martyrs." "Le 1er novembre signifie la dignité et l'honneur pour les Algériens, c'est tout simplement parce que ce jour-là, le peuple a décidé de se débarrasser définitivement de l'oppression et de l'esclavage. La liberté a été arrachée au prix d'un lourd tribut." "Le 1er novembre est une journée importante aux yeux des Algériens, des musulmans et des chrétiens. Il y a 60 ans, le peuple algérien s'est soulevé contre l'occupant français et a lutté pendant près de 8 ans pour arracher son indépendance. Abdelkrim Ouessar, 3è AS : Safia Goudjil, 3è AS : Manel Bensouna, 3è AS : "Le 1er novembre représente le début de l'insurrection du peuple algérien contre le colonisateur ; tous les moyens devaient être utilisés pour arracher l'indépendance. Ce jour correspond au Mouloud (l'anniversaire de la naissance du prophète). Notre révolution se doit d'être relatée à toutes les générations." "Le 1er novembre, à 00 h, la guerre d'indépendance commence. C'est le début d'une épopée qui a conduit notre pays à son indépendance et au recouvrement de notre liberté. La France a utilisé tous les moyens pour taire la révolte mais la volonté du peuple a gagné." "Le 1er novembre, c'est le déclenchement de la guerre de libération, de la révolution algérienne, c'est une réaction violente à une colonisation féroce qui a asservi pendant des années le peuple algérien. Il fallait pour les révolutionnaires utiliser tous les moyens en leur possession pour se débarrasser définitivement du colonialisme." 16 Détente MotSfléchéS numéro 47 Du 29 octobre au 4 novembre 2014 Mots croisés HORIZONTALEMENT 1 - Sultane à belle imagination 2 - Parfumeras agréablement 3 - Sorbier cultivé - Terrains découverts à marée basse 4 - Flétrir - Thésaurisa 5 - Figure sur la glace - Grande ferveur 6 - Hermétique - Elu proche de Lourdes 7 - C'est pareil mais trés réduit - Vétille - Pas les autres 8 - Dans le fond, c'est un système d'écoute - Peser la caisse vide 9 - Installes un bon soutien - Rare 10- Revient à la hauteur - Réseau mondial VERTICALEMENT Soduku A - Détacher du profane B - Gibet - Equipa C - Troupes indisciplinées - Pianiste bitterois D - Brouillerait E - Ne pas apprécier du tout - Utiliser le produit de ses ouvrières F - Quart d'an - Cantine à vache - Sigle de société G - Feraient preuve d'humour H - Brillant exécutant - Endosse - Cri de maladroit I - Adeptes dévoués J - Use le relief - Il s'illumine dans la pub K - Faux plafond - Erreur ridicule L - Passés pour voir - Extraterrestre abonné au téléphone Citations N'oublions jamais qu'il existe quatre choses dans la vie qu'on ne pourra pas rattraper : la pierre après l'avoir lancée, le mot après l'avoir dit, l'occasion après l'avoir perdue et le temps après qu'il soit passé. SolutionSdeSjeux Numéro 47 Du 29 octobre au 4 novembre 2014 17 LEs gENs ENSEIGNANTE ET MILITANTE DE LA CAuSE NATIoNALE Zohra Chaoui, première monitrice de sport à Chlef Chaoui Zohra, épouse Maarouf, est née le 6 avril 1943 à El Asnam (Chlef actuellement). En 1962, elle était enseignante de langue française. C’était l’une des premières femmes sportives de la région. Passionnée par la pratique sportive, elle refusait de rester enfermée dans une salle de classe, quand bien même c’était son métier d’enseigner. A ussi, a-t-elle a saisi la première occasion qui lui est offerte pour passer le concours de moniteur de sport au centre régional d’éducation physique et sportive (CREPS) devant une opposition à outrance des parents. Les traditions étaient en jeu et il a été très difficile pour elle de les convaincre. Mme Maarouf fait partie de la deuxième promotion de moniteurs de sport baptisée «Valentina Terechkova», première femme cosmonaute soviétique. C’est au centre régional d’éducation physique et sportive (CREPS) qu’elle fait la connaissance de Pelé, star mondiale de football de tous les temps et de Rachid Makhloufi, ancien jouer de l’équipe de football du front de libération nationale (FLN) qui étaient venus rendre visite aux stagiaires. Pendant son stage, notre dame a eu l’occasion également d’avoir affaire à l’équipe de basketball des Harlem Trotters. Nous étions impressionnés par la taille et le jeu des basketteurs, dit Mme Maarouf du fait qu’ils étaient tous des champions internationaux et c’est ça notre plaisir ajoute-t-elle. Dès qu’elle a fini son stage, notre interlocutrice est rentrée à El Asnam (Chlef) comme étant la première femme à avoir pénétré le monde sportif dans cette wilaya en tant que professeur de cette discipline, il y avait elle et une autre, une certaine Medjaher. Avec ses élèves, Mme Maarof Zohra a pu arriver jusqu’au championnat d’Algérie et la médaille d’or leur a échappé d’un cheveu. Elle a été même contactée par le directeur de la DNC, la direction nationale de la construction qui lui a demandé de créer une équipe féminine de basketball. Toute contente de la proposition, elle s’est mise à l’œuvre. Toutefois, cette tâche n’a pas été pas facile, affirme la monitrice car il fallait qu’elle aille ramener les filles de chez elles. Elle faisait le porte-à-porte, elle allait elle-même chercher les joueuses quand il y avait une compétition et, n’était-ce la confiance des parents en elle, elle n’aurait pas pu mettre sur pied son équipe. Avec l’abnégation des filles et la volonté de l’entraineuse, l’équipe a pu gravir les marches jusqu’à atteindre une phase très avancée dans la compétition. «Je crois que nous avons été lésées dans nos droits devant l’équipe de Belmesbah, basketteuse de renom», fait savoir l’enseignante. Le sport et le théâtre En 1976, comme elle a déménagé de Chlef à Oued Sly, elle quitte le club de la DNC. Le directeur lui avait pourtant proposé un véhicule avec chauffeur mais, dit-elle, elle ne pouvait pas se concentrer à la fois sur son travail d’enseignante et d’entraineur». Mme Maarouf rencontre souvent ses Le Chélif, hebdomadaire régional d’informations de proximité édité à Chlef LE CHÉLIF est publié par «Les Presses du Chélif», eurl - Zone différée Bt F n 10 - Chlef 02 000 athlètes. La plupart sont mariées, leurs enfants ont grandi, certaines ont même des belles-filles et des beaux-fils. Toutes lui vouent un respect sans limite. Quand elle les voit, dit-elle, elle se rappelle les bons moments qu’elle a passés en leur compagnie sur les terrains de basket qu’elles ont foulés. Durant sa carrière, notre professeur ne s’est pas contenté uniquement du sport, elle a embrassé le monde du théâtre dans la troupe du célèbre Ould Abderrahmane Kaki. Outre ses occupations, elle n’a pas négligé les activités à caractère associatif. En effet et après avoir pris sa retraite en 1998, Mme Maarouf Zohra pense à fonder une association qui s’intéresse de la promotion de la femme et la jeune fille rurale. Elle affirme avoir eu la visite des membres de l’union européenne dans son local sis à Oued Sly, ce local qu’elle a pu l’avoir grâce à l’aide de MM. Mohamed El Ghazi, l’exwali de Chlef, M. Moumena, ex-président de l’assemblée populaire de wilaya et l’exmaire d’Oued Sly, Maazouz qu’elle remercie pour leur précieuse aide. «La grève m’a coûtée mon banc de classe» Madame Maarouf née Chaoui Zohra s’est taillé sa part de souffrances vécues lors de la guerre de libération nationale, elle raconte son histoire dans quelques lignes suivons-la Directeur de la publication : Ali Laïb Rédaction : M. Aït Djida, M. Boudia, A. Chérifi, M. Ghriss, Larbi H., B. Kamel, B. Kiouar, A. Laïb, M. Nakkab, L. Med Abdelkrim, A. Zighem : «Notre famille était ciblée, les soldats français nous venaient tous les soirs, nous étions sept filles, moi et mes six sœurs, ma mère nous passait la suie sur le visage pour ne pas attirer l’attention des militaires et aussi de peur que nous arrive malheur de la part de ces monstres sans pitié, je me rappelle nous avions une chienne qui aboyait et qui a agacé l’officier par son aboiement, alors il a ordonné à ma mère de la faire taire ou il la tue. Ma mère l’a mise entre ses jambes et lui serre le collier, la bête n’a eu de solutions que de la mordre au point que le sang a commencé à lui couler sur les pieds. Ce jour-là, mon cousin s’est rendu au maquis. Deux heures plus tard, les gardes mobiles sont venus pour l’inévitable perquisition. Il y avait mon oncle qui portait une chéchia, l’officier lui a asséné une gifle, j sa chéchia est tombée par terre. L’officier lui demanda de la ramasser, mon oncle se penche pour le faire et c’est ce moment qu’il reçoit un coup de rangers très violent qui l’a mis à terre. Il ne s’est réveillé que trois jours plus tard. La machine à écrire et le «fellaga» A l’âge de 17 ans environ, un Français qui possédait un grand marché, et qui me connaissait à travers sa fille, scolarisée dans RC : n 02/00-0906487 B12 NIF : 001202090648712 Cpte bancaire : CPA Agence Chlef : 1234000018913-44 Publicité : Pour votre publicité, s’adresser à l’ANEP, 1 avenue Pasteur, Alger Tél : 021 71 16 64 - 021 73 71 28 Fax : 021 73 95 59 - 021 73 99 19 le même cours que moi, m’a demandé si je pouvais assurer la permanence de son bureau d’aide aux indigènes en lui écrivant des lettres. J’ai accepté et aussitôt il m’a mise au travail. Un jour, un homme vint dans mon bureau et me dit : «Je ne veux pas que tu m’écrives de lettre, j’ai besoin de votre machine à écrire et de stencil.» Aussitôt dit, l’homme s’empressa d’emporter son «butin», il s’enfuit en se fondant dans la foule. C’était Si Tayeb Chtitah, de commune de Harchoune. J’ai expliqué au patron ce qui venait de se passer et, sans mot dire, t, il est allé chercher une autre machine qu’il a mise à ma disposition. J’ai participé à une grève qui m’a coûté mon banc de classe. J’ai été orientée vers la couture. Cette même grève a failli me coûter la vie, je me trouvais près de la poste quand des coups de feu ont éclaté de partout. Une petite fille qui était avec moi a rendu l’âme quelques moments plus tard en succombant à ses blessures. Je me souviens, ma mère est allée me chercher à l’hôpital après que la rumeur se propage faisant état de ma mort. Excédé par les Arabes, et apparemment raciste revanchard, un Européen qui se trouvait aux alentours de l’hôpital lui a porté un coup de pied au postérieur. Il lui a causé un handicap qu’elle a entrainé avec elle dans sa tombe. Abdelkader Ham Tél : 06 62 35 46 98 05 54 75 34 73 Fax : 027 77 83 28 Fax bureau d’Alger 021 38 75 13 E-mail : [email protected] Impression : SIA Alger 18 sociéTé Numéro 47 du 29 octobre au 4 novembre 2014 Son moulin fonctionne à longueur d’année Mohamed Fouka, l’incontournable meunier de Talassa 15 ans après son installation dans une petite échoppe à Talassa, Mohamed Fouka, 49 ans et quelques cheveux blancs, se dit satisfait de son choix. Et pour cause, l’homme est devenu incontournable dans cette petite localité au caractère rural prononcé relevant de la daïra d’Abou El Hassan, dans la wilaya de Chlef. C’ est le meunier du village qu’on sollicite de partout. On vient de tout Talassa et des hameaux environnants y moudre le blé. Car, ici, dans ce village qui évolue lentement vers le progrès, après avoir connu l’isolement et la marginalisation puis la folie destructrice des islamistes-terroristes, on ne perd pas les bonnes habitudes d’antan. Le pain, on le fait à la maison et l’on se fait honneur de ne consommer que les grains que l’on produit. Ou que l’on achète chez un voisin céréaliculteur. Il n’est pas rare de voir des enfants et des adultes qui poussant une brouette remplie d’un gros sac de blé dur ou d’orge, la céréale que l’on utilise pour confectionner la fameuse galette aigre, «el hamdha» comme on l’appelle dans toute la région y compris à Chlef, qui conduisant un âne supportant deux besaces remplies de céréales. Tous convergent vers le petit local de Mohamed Fouka qui fonctionne pratiquement sept jours sur sept et durant toute l’année. Nous avons questionné des habitants de la localité sur l’activité de Mohamed le meunier auquel tout le monde voue un respect particulier. C’est nécessaire, disent les uns, il est indispensable pensent les autres, et tous s’accordent à dire que dans lui, le village perdra de son attrait. Renseignement pris, il s’avère que les gens d’ici n’apprécient pas le pain boulanger. D’ailleurs, l’unique boulangerie qui a ouvert ses portes il y a quelque temps dans le village a fini par fermer… par manque de clients. Non pas parce que les gens de Talassa soient pauvres, ce qui est visible pour une grande partie d’entre eux, et qu’ils n’ont pas les moyens de se payer leur ration quotidienne de pain, mais parce que tout est dans le goût ! Le goût du pain fait à base de blé dur cultivé sur les collines généreuses qui ondulent entre Ghbel et Talassa. La céréaliculture vivrière est pratiquée dans toute la région. On laboure encore à l’araire avec des attelages de bœufs, on moissonne toujours avec la faucille. Et on n’ajoute ni engrais ni pesticides. C’est cela le secret du pain de Talassa. Nous y avons goûté mais notre palais habitué aux produits chimiques «améliorants» n’a pas senti la différence. Juste l’odeur de la levure traditionnelle, un secret bien gardé par les familles du terroir. Et celle du four banal que chaque famille se doit d’avoir dans sa cour sous peine d’être taxée d’hérétique. Mohamed Fouka semble avoir trouvé son bonheur dans ce village, lui qui a bourlingué des années durant à Alger et ses environs à la recherche d’un salaire décent pour nourrir sa famille restée à Talassa. «Je ne regrette pas d’être retourné au bled car, malgré son état d’arriération par rapport à d’autres villes du pays, je trouve mon compte tout en rendant service à mes concitoyens», nous avoue-t-il. Il ne manquera pas de nous titiller avec cette phrase peutêtre banale mais qui est lourde de sens à Chlef : «Si les gens avaient les moyens, ils feraient de Talassa un vrai paradis.» Assurément, à condition que les autorités locales en finissent avec leurs querelles de clocher et qu’elles se remettent immédiatement au travail. Un colporteur d’eau que nous avons rencontré à la sortie de Talassa vers Oued Taghzoult nous apprend que l’Assemblée populaire communale est bloquée depuis au moins une année et que tous les projets de développement dont elle a bénéficié sont à l’arrêt. Par la faute de l’égo démesuré de quelques élus. Ali Laïb des mendiants professionnels à chlef L e phénomène de la mendicité dans la wilaya de Chlef a pris ces derniers temps des proportions alarmantes et a dépassé tout entendement. Ses ramifications ne connaissent pas de bornes. Il n'y plus d'âge pour mendier: Vieillard, jeune fille ou enfant, cela importe peu pour ceux qui tirent profit du phénomène. Comme partout en Algérie, à Chlef, le fléau de la mendicité a atteint des seuils intolérables. Il faut dire que le fait de tendre la main pour demander l’aumône ne fait plus rougir de nos jours, comme au bon vieux temps où il était difficile même pour les plus intrépides de qué- mander une croûte de pain sans se sentir amoindris. Aujourd'hui, vieux, jeunes, ou mères de famille trainant derrière elle ses enfants se mettent au goût du jour et s'improvisent donc mendiants. Dans les rues de Chlef ainsi que dans les grandes cités urbaines de la wilaya, on ne sait même plus qui quémande et qui reçoit de la charité. A l’entrée des mosquées, au seuil des magasins et des marchés, le long des trottoirs où il devient difficile de se frayer un passage sans être agressé par des complaintes et des sollicitudes, les mains, en quête d’une pièce de monnaie, sont partout et s’agrippent à tout ce qui bouge. Pour forcer la pitié et toucher la sensibilité des âmes, certains «professionnels» de la main tendue vont jusqu’à imaginer de pitoyables scénarios à jouer en public. D’autres n’hésitent pas à agripper chaque passant pour lui coller au nez une carte d’handicapé ou un certificat médical et font dans l’improvisation pour raconter, à qui veut bien les écouter, des histoires à dormir debout, le but étant de soutirer le maximum d’argent quand ils réussissent à faire avaler les couleuvres à leurs «proies». Toutefois, il faut savoir nuancer entre cette frange de la population qui s'est professionna- lisée dans la mendicité et les autres mendiants qui sont réellement dans le besoin. Généralement, ces derniers se contentent de quelques baguettes de pain, juste de quoi faire nourrir leur famille ; et l'argent qu'ils peuvent amasser n'est plus un objectif ou une fin de soi, comme c'est le cas pour les professionnels. Il faut noter que la majorité des âmes charitables qui font don d'une pièce de monnaie à une personne qui la demande font abstraction de la condition sociale de ce dernier, ils espèrent seulement avoir accompli un geste de bienfaisance envers leur Seigneur. Bencherki Otsmane Numéro 47 Du 29 octobre au 4 novembre 2014 19 LEcturE ROMAN INEDIT JE DéfENDRAI mA mèRE AvANt lA JustICE Par RACHID EZZIANE Villeblevin, France, le 4 janvier 1960. La Facel Vega 3B, la voiture la plus rapide de l'époque, dérape, sort de la route et percute un arbre. Dans la voiture se trouvaient Albert Camus, Michel Gallimard, sa femme et leur fille Anne. Dans ce roman, l'auteur fait parler Albert Camus au moment de son agonie, en imaginant un dialogue avec le jeune Algérien qui lui avait posé la question sur la guerre d'Algérie à Stockholm. Aussi, pour essayer d'apporter des éléments de réponse sur l'engagement d'Albert Camus au sujet de l'Algérie. Son histoire, son peuple, sa nation. "Je crois en la justice, mais je défendrai ma mère avant la justice", avait-il dit. Est-ce suffisant pour lui faire endosser tout ce qui a été dit sur lui jusqu'à ce jour ? Pouvait-il être autre que ce qu'il était ? "Compatriote à temps partiel", comme disait Abdelkader Djeghloul… Sixième Episode J’ai mal. Je suis au plus mal. C’est à cause des mots. Les mots qui sortent de la bouche de l’arabe. Ils sont comme des flèches empoisonnées. Moi qui rêvais de «la mort heureuse». Aujourd’hui, que la mort est là, je la vis dans toute mon âme, douloureuse, en mort répétée. J’ai une âme de mille ans. D’où me vient tout ce passé ? L’Algérie m’en veut, la France me juge, je n’ai plus de pays ; je suis seul, terriblement seul devant la mort. Dans ma mort, je me révolte, et je m’accroche à mes idées. Je ne sais pas si l’arabe écoute ce que je dis. Mais je le dirai tout de même. Tant et tant de fois, jusqu’à ce que l’Algérie me revienne, et la France me comprenne. J’ai toujours été du côté des opprimés. Comme j’ai toujours donné ma plume à leurs voix. Comme j’ai toujours dit que la vraie place de l’écrivain et de l’artiste doit être auprès de ceux qui subissent l’histoire, non du côté de ceux qui la font. Combien d’écrits j’en ai pensés, publiés, pour leur cause. L’Algérie, c’est mon drame personnel. J’y ai consacré toute ma vie. Et depuis plusieurs années, je n’ai cessé d’appeler à des réformes ; surtout à redonner à ce beau pays sa vraie dimension. Et pourquoi ne pas créer une nouvelle Amérique. Par le concours d’une troisième voie. Et seules la paix et la fraternité peuvent mener à une telle œuvre, à un tel rêve. Mais devant mon cri et ma révolte, j’ai toujours trouvé les extrémistes des deux bords. Et à chaque pas, se détachait de l’arbre à palabre une branche qui rendait le rêve inaccessible. Relisez-moi ! Je l’ai toujours dit, souventefois : «Le temps des colonialismes est fini». Maintenant il faut agir en ce sens. L’occident doit en être conscient et en même temps ne pas s’arrêter en si bon chemin. Surtout ne pas suivre l’exemple de la Russie. Nous devons aussi assumer notre passé avec courage et reconnaître nos erreurs ; sans pour autant accepter l’humiliation. Nous ne pouvons pas accepter d’être désigné seuls coupables ; tout peut être réparé, revu, corrigé… de toute façon, en Algérie c’est possible. Et quand la machine de l’avenir se mettra en marche, nous devons laisser de côté les fautes du passé. Et le progrès sera pour tous. L’arabe dit que le premier homme était un soldat. Et que sera le dernier homme ? Si par malheur, l’Algérie venait à basculer dans le séparatisme. Que deviendra ma mère ? Que deviendront ces mil- liers d’hommes, de femmes et d’enfants, qui n’ont pas d’autre pays que l’Algérie ? Je ne voudrai pas être là ce jour. Je n’oserai jamais les regarder en face. Je n’oserai… Blaise Pascal avait dit dans ses pensées : «Il est juste que ce qui est juste soit suivi, il est nécessaire que ce qui est le plus fort soit suivi. La justice sans la force est impuissante ; la force sans la justice est tyrannique. La justice sans la force est contredite, parce qu’il y a toujours des méchants ; la force sans la justice est accusée. Il faut donc mettre ensemble la justice et la force ; et pour cela faire que ce qui est juste soit fort, ou que ce qui est fort soit juste.» Et c’est justement ce que j’ai voulu pour l’Algérie ; et surtout pour la France en Algérie. L’écrivain, que je suis, ne peut à lui seul, détenir la vérité absolue ; d’autant plus que cet écrivain porte en lui cette Algérie que l’on se dispute aujourd’hui. Oui, malgré cet attachement ombilical au pays et au soleil, je préfère une Algérie constituée de peuples «fédérés» et reliés à la France qu’une Algérie reliée à «un empire d’Islam». Et mon devoir est de contribuer à la réalisation de la première Algérie qu’à la deuxième. Et tout mon malheur serait de voir la deuxième Algérie se réaliser, par abandon ou par force. Peut-être que je n’ai pas fait le bon choix, mais ce choix je l’ai préféré par amour à l’Algérie. Mais si par malheur un quelconque éclatement venait à se produire, j’accuserai et les uns et les autres. Ceux qui ont osé le séparatisme et ceux qui ont laissé faire. A ce choix, je n’y renoncerai pas. Tel était, est restera, ma volonté… Il sourit. Il bouge sa tête. Il y a comme des gouttes d’eau qui perlent sur son visage. Il dissimule quelque chose derrière son sourire, l’arabe. Il reprend comme si je n’ai rien dit. Comme s’il ne s’était pas arrêté de parler. « Ce n’est pas non plus de ça que je veuille parler. Je sais, toutes les conquêtes commencent, comme vous l’avez mentionné, par des batailles, des chocs, des combats ; et tout ça, se sont, bien sûr, les soldats qui les bâclent. Ça a été toujours comme ça. Depuis que le premier homme avait dit, en délimitant un fonds, c’est à moi. Mais ces guerres ont aussi crée des liens, par l’accouplement ou la servitude, par l’intérêt ou le profit ». Je n’écoute plus. J’entends des cases qui se referment. Des pas qui partent et qui reviennent. Il insiste, me regarde droit dans les yeux ; il reprend : « Rien n’avait été acquis, même après les razzias et la chute des remparts d’Alger et les quelques autres fortifications. A l’ouest, les convois étaient escortés et la peur régnait. Un homme qui s’appelait Abdelkader faisait parler la poudre et l’honneur. Les premiers Français n’avaient pas trouvé une terre vierge. Ils n’avaient pas non plus trouvé des hommes primitifs. C’était tout le contraire de l’Amérique. Religion, langue, culture et histoire jalonnaient le passé des tribus autochtones. Mais les premiers Français agissaient comme si – tout ça, n’était rien. Et ils continuèrent à ignorer la réalité. Et ils conti- nuèrent à dévaster tout sur leur chemin. Troupeaux décimés, femmes violées, hommes faits prisonniers et enrôlés de force dans l’armée. Et puis, la folie et la fièvre de la conquête s’enflammèrent. Jusqu’aux fins fonds du pays, les soldats de l’empire pourchassaient l’arabe en burnous jusqu’au fond des grottes, qu’on emmure ou on enfume, avec femmes, enfants et bêtes, et en été, à plus de quarante degré de température. Les Bosquet, Pélissier, Saint-Arnaud, Lamoricière et Cavaignac gagnaient galon sur galon par les hauts faits des massacres. Même « l’aman » demandé par quelques tribus fut accepté puis violé au nom de la conquête. La civilisation marchait sur la barbarie, disait-on, là-bas, dans la métropole. Même l’habit était suspect ; il faisait ressembler ceux qui le portaient – gandoura, djellaba ou burnous, à des épouvantails sans âme. «D’ailleurs, avaient-ils une âme ces choses vivantes ?», se demandait-on dans les cercles, autour des banquets bien garnis. Les belles dames riaient aux éclats. Et autant en emportait le vent de la mort. Année après année. Hommes et femmes. Enfants et vieillards. Quand la conquête s’installa sur tout le pays maure, d’Est en Ouest, du Nord au Sud, et après avoir maté toutes les voix et tous les soupirs, voilà qu’on eut besoin, pour la cause de l’empire, des indigènes pour chair à canon. Ils seront enrôlés, de guise et de force, en 14-18, en 39-45, pour les campagnes d’Italie et du Tonkin, partout où la France coloniale devait défendre son honneur. Cette chair à canon, dont avait besoin l’armée Française, n’était pas chère ; elle ne coûtait rien. Des contingents remplaçaient d’autres contingents. On n’avait qu’à en avoir le désir pour en avoir davantage. Les bédouins ne savaient que procréer. Comme des bêtes, ils emplissaient les gourbis de progénitures. Sans savoir pour quelle cause ils se battaient, ni même où ils étaient. Quand ils rentraient chez eux, s’ils eurent juste appris à dire «oui missiou», c’était déjà beaucoup. L’opéra tragi-funèbre continue. Peut-être qu’aujourd’hui un peu plus tragique et plus funèbre que dans le siècle passé. Sans pain, et sans justice, on ne peut être homme, monsieur Mucas…» Il veut parler comme les révolutionnaires de Moscou, de 1905, et l’arabe sait que de ce drame j’en ai fait une pièce, «les justes». Il sait mon admiration pour ces hommes et femmes qui avaient défié l’injustice en agissant violemment contre l’ordre du Tsar. Mais je suis sûr que l’arabe n’a pas bien lu, entre les lignes ; ces hommes avaient aussi refusé de commettre un crime pour éviter la mort d’enfants. C’étaient des révolutionnaires purs, durs et humains. Et si les arabes avaient manqué de pain et de justice, les autres, les nôtres, les miens, et tous ceux qui avaient défié l’insécurité, les mers, et avaient atterri dans ce pays, n’avaient pas non plus étaient accueilli avec des fleurs. C’est à la sueur qu’ils avaient acquis pain et logis. Mais si nous restons accrochés au passé, nous ne n’aurons pas d’avenir. C’est à demain qu’il faut penser. Aux enfants qui vivrons ensemble, dans une seule nation, de paix et de prospérité. J’y crois à cette option. J’y apporterai toute ma verve, tous mes écrits, toute mon âme. Au plus près de la mer je voudrais être. Y être pour toujours. Car la mer peut adoucir les rancœurs. Je connais sa grandeur. J’ai passé ma vie à m’inspirer d’elle. Mais il y a mer et mer. Celle qui lèche les côtes d’Algérie est unique. Ses eaux son chaudes, blanches, pleines de lumière ; jamais sombres. Mon dernier pèlerinage je le consacrerai à la mer méditerranée. Nous avons toutes les raisons de vivre ensemble, pourquoi s’acharne-t-on à se faire la guerre, à se haïr ? Le pays est grand, tentaculaire. On vient de découvrir le pétrole. Il parait qu’il y en a au Sahara des quantités importantes. Ça peut donner un nouvel essor, avec la répartition des richesses équitablement. Nous écrirons une nouvelle histoire s’il en faut. Gallo-berbères nous nous appellerons. Des deux mondes, nous ferons une nouvelle identité. Il suffit d’arrêter de s’entretuer et de se regarder en face, de parler, d’exorciser le mal, et d’aller racler le fond des subconscients, quitte à en ressentir de la douleur, les premiers jours, mais à la fin, et j’en suis sûr, nous nous accepterons, les uns les autres. Comme ça, j’aurais le temps de finir mon œuvre. Beaucoup d’idées m’attendent, éparpillées dans les tiroirs, à être remise sur la table. Et une œuvre littéraire ou artistique n’est jamais acquise tant qu’on n’aura pas mis toute sa volonté, et même toute sa sueur, tout son cœur. C’est des nuits complètes à cogiter, à réécrire, à parfaire les mots et les phrases. Ah ! Si j’aurais assez de temps pour pouvoir dire toute ma conviction sur le devenir de l’humanité – à parfaire… A suivre 20 HigH tecH numéro 47 Du 29 octobre au 4 novembre 2014 LEnovo YoGA TAbLET 2 Pro la tablette qui fait tout un cinéma Présentée en même temPs que le Yoga 3 Pro et les Petites tablettes Yoga tablet 2, la Yoga tablet 2 Pro est l’un des Produits Phares du chinois lenovo Pour cette fin d’année. le concePt ? une tablette android à écran 13,3 Pouces embarquant dans son «bourrelet» un Pico Projecteur ! une grande Première dans le monde de l’ardoise numérique. et Pour contenter tout le monde, elle sera disPonible en versions Wi-fi (500 euros) et 4g (600 euros) courant novembre. c’est cette dernière que nous avons eue en test. Imaginez une ardoise Android qui aurait englouti un vidéoprojecteur et un ultraportable dont il aurait oublié de recracher le clavier ! Avec son grand écran tactile de 13,3 pouces en 2560 par 1440 pixels, cette Yoga Tablet 2 Pro vous fait voir l’interface du système d’exploitation Google (4.4.2) en très grand. Elle reprend les lignes et les boîtiers alu’ de ses petites sœurs, de même que le «bourrelet» cylindrique qui permet une meilleure prise en main, surtout lorsqu’on s’en sert comme d’une liseuse. Le-dit bourrelet renferme aussi un support pivotant qui permet de faire varier l’inclinaison de la tablette et ainsi de la positionner en mode chevalet ou pupitre. Il est même possible de la positionner au mur, sur un crochet, car le support est percé en son centre. Et, si malgré la bonne qualité d’affichage de la dalle IPS et les quatre positions possibles vous souhaitez visionner du contenu à plusieurs et autrement, allumez le projo’ ! un pico d’appoint pour la Yoga tablet 2 Pro Lenovo innove en plaçant un pico projecteur dans son cylindre de support. Pour l’activer, rien de plus simple, il suf- fit de presser quelques secondes sur un petit bouton situé sur l’un des flancs de la tablette et, tadam ! La lumière est. Pour régler la focale (la netteté) en fonction de la taille et la distance du mur sur lequel vous projetez, il faut jouer sur un petit bouton, se trouvant lui aussi sur le cylindre. Le pico en fonctionnement, l’écran de la tablette se coupe naturellement mais il est possible de le réactiver en tapotant dessus. La définition de l’image du projecteur n’est pas formidable mais, pour regarder des photos, des vidéos ou afficher une présentation ou un tableau de calcul sur un mur ou une toile, c’est bien suffisant. À noter, changer la petite lampe est impossible. une endurance plutôt décevante Pico allumé, la tablette tient presque 5 heures en projection vidéo continue. Pico coupé, toujours en mode vidéo, l’endurance passe à 7 heures 36 minutes. Elle atteint presque les 8 heures en surf Web. C’est assez peu et c'est surtout la moitié de l'autonomie annoncée par Lenovo. À titre de comparaison, la Galaxy Note Pro 12.2 WiFi tenait 11 heures dans les mêmes conditions. Photo, vidéo et audio : c’est plutôt bon Lors de la présentation, Lenovo était très fier de nous annoncer que son partenariat avec JBL avait débouché sur l’implantation d’un petit caisson de basse de 5 watts (en plus des petites enceintes en façade) au dos de la tablette. La qualité sonore est bien audessus de ce que nous avons l’habitude d’entendre sur les autres ardoises, c’est certain. Mais, rien de bluffant non plus. À noter, le caisson partage sa grille de plastique avec le bouton déverrouillant le socle de la Yoga Tablet 2 Pro mais aussi avec un capteur photo 8 Mpixels, filmant en Full HD. Porter à bout de bras cette ardoise de 950 grammes pour faire des clichés n’est pas ce qu’il y a de plus confortable. Mais pour faire quelques photos ou de courtes séquences vidéo, elle s’en sort bien, il faut le reconnaitre. le verdict La Yoga Tablet 2 Pro de Lenovo est un concept d’ardoise Android original. Pas de doute. Mais il ne nous emballe pas plus que cela. S’en servir dans le cadre familial est plus aisé que dans un environnement professionnel. En outre, l’endurance pas au top et l’absence de clavier physique se font parfois trop ressentir. Enfin, le chinois fait payer la 4G à son juste prix : 600 €. Mais, selon nous, mieux vaut se rabattre sur le modèle Wi-Fi n (2,4 et 5 GHz), vendu 500 euros, si l’appareil vous intéresse réellement. Car pour 600 euros, on peut avoir un ultraportable du même format et digne de ce nom. numéro 47 Du 29 octobre au 4 novembre 2014 21 santé Os en bOnne santé : Mangez des poMMes La pomme a déjà une excellente réputation pour la santé. Bonne pour la ligne, excellente contre le diabète ou les maladies cardiovasculaires, ce fruit riche en antioxydants est aussi recommandé pour une bonne densité osseuse. U ne pomme par jour éloigne le médecin. Un adage confirmé par une étude norvégienne qui a évalué, chez plus de 3 000 femmes, l’impact d’une consommation régulière de flavonoïdes sur la densité minérale osseuse au niveau de la hanche et du rachis. Ils ont conclu que les fruits riches en antioxydants, comme la pomme, ont des effets significatifs sur les os, en particulier une augmentation de la masse osseuse et une plus grande résistance osseuse. Ces effets « ostéoprotecteurs » seraient liés aux antioxydants des fruits qui favorisent la minéralisation des ostéoblastes et diminuent l’action des ostéoclastes (la santé osseuse résulte d’un équilibre entre les ostéoblastes, cellules qui « forment de l’os », et les ostéoclastes, qui dégradent l’os pour permettre son renouvellement). Ces scientifiques constatent une relation positive entre la consommation totale de flavonoïdes - avec un effet particulièrement remarqué pour les anthocyanines et les flavones (très présents dans les pommes) - et une bonne densité osseuse. Une équipe de chercheurs du Texas affirme aussi, dans une étude de décembre 2012, une association positive entre la consommation de fruits et une meilleure densité minérale osseuse, à partir d’une compilation d’études évaluant l’effet des composants actifs des fruits (lycopène, flavonoïdes, acides phénoliques, revératrol, phloridzine et pectines dérivés de tomates, de raisins, de pommes et d’agrumes). Ces nouvelles informations scientifiques viennent confirmer les résultats d’une étude de l’Université de Cambridge et d’une étude française qui soulignent l’effet positif d’une consommation régulière des fruits et légumes, et particulièrement des pommes sur les os. Le manque de soleil nuit à la santé des personnes âgées U n apport insuffisant en vitamine D chez les personnes âgées en particulier les plus fragiles augmenterait leur risque de décès de 30 %, selon une étude américaine. Le soleil a tardé à faire son apparition cet été. Premiers à pâtir de ce caprice météo, le moral et surtout les personnes âgées qui ont plus besoin que les autres de faire le plein de vitamine D. Une vitamine essentielle pour avoir de bons os et de bons mus- cles. Une sous-exposition au soleil peut provoquer des carences en vitamine D car ce sont les rayons du soleil qui permettent à l’organisme de la synthétiser. Une insuffisance en vitamine D augmente le risque d’ostéoporose et donc de fractures. Pire, les personnes âgées carencées augmenteraient leur risque de décès de 30 % par rapport aux personnes âgées ayant un bon niveau de vitamine D, selon une M. Abdelkader Meraïni président du bureau de l’Union générale des entrepreneurs algériens (UGEA) de Chlef présente au nom de tous les adhérents ses meilleurs voeux de bonheur et de prospérité à toute la population de Chlef et sa région à l’occasion de la célébration du nouvel an hégirien et de Achoura. nouvelle étude de l’Oregon State University. Un danger qui menacerait surtout les seniors dits "fragiles" avec un risque de mortalité doublement supérieur à celui de personnes en bonne santé. Les chercheurs qualifient de "fragile" une personne aux capacités physiques diminuées, et qui remplit au moins trois des critères suivants : muscles affaiblis, marche lente, épuisement, perte de poids involontaire et baisse de l’activité physique. à l’occasion de la célébration du nouvel an hégirien correspondant au 1er Mouharem et de Achoura, M. Ameur Amer, président de l’Assemblée Populaire de la wilaya de Chlef présente ses meilleurs voeux de bonheur et de prospérité à tous ses concitoyens. 22 numéro 47 du 29 octobre au 4 novembre 2014 sciences ses paTTes peuvenT s'éTendre sur 30 cenTimèTres eT son poids dépassanT Les 170 grammes Goliath : la plus Grosse araiGnée du monde Alors qu'il explorait de nuit une forêt au Guyana, l'entomologiste Piotr Naskrecki est tombé nez-à-nez avec un énorme arachnide. Il s'agissait d'une araignée Goliath reconnue comme la plus grosse araignée du monde. S' aventurer dans une forêt tropicale peut parfois donner lieu à des rencontres impressionnantes et ce n'est pas Piotr Naskrecki qui dira le contraire. Cet entomologiste du Muséum de zoologie comparée de l'Université de Harvard a pour habitude de partir sur le terrain observer les insectes dans leur milieu naturel. Mais un jour, l'exploration a pris une tournure inattendue, comme vient de le raconter sur son blog le chercheur. Il y a quelques années, alors qu'il explorait de nuit la forêt tropicale de Guyana, Piotr Naskrecki a entendu un bruit suspect. "J'écoutais les bruits de la nuit dans l'obscurité complète quand j'ai entendu le son d'un animal en pleine course. Je pouvais nettement entendre ses pattes frapper le sol et les feuilles sèches plier sous son poids", raconte l'entomologiste. Ce dernier s'attendait alors à apercevoir un petit mammifère, un opossum voire un rat mais ça n'a pas été le cas."Quand j'ai allumé la lumière, j'ai eu du mal à comprendre ce que je voyais", poursuit-il. La créature brune et velue, semblait effectivement aussi grosse qu'un rat mais un second coup d’œil lui a rapidement fait comprendre que ce n'était pas un rongeur. Un corps doté de huit pattes s'est progressivement dessiné : c'était une araignée Goliath. L'araignée Goliath, également connue sous le nom de mygale de Leblond (Theraphosa blondi) est un arachnide aux dimensions impressionnantes. Ses pattes peuvent s'étendre sur 30 centimètres, "soit l'avant-bras d'un enfant", et son corps est aussi large qu'un "gros poing", d'après Piotr Naskrecki, repris par LiveScience. Côté masse, l'araignée peut atteindre les 170 grammes soit autant qu'un "jeune chiot". Sans surprise, ses mensurations valent à l'araignée Goliath le titre de plus grosse araignée du monde, reconnu par le Guinness World Record. "A cause de cette causer des morsures très douloureuses. Ce "serait comme planter un ongle dans votre main", indique l'entomologiste. Mais même si elle vous mord, "un poulet pourrait probablement causer plus dégâts", assure t-il. Selon une étude menée en 2005, la taille gargantuesque de l'araignée Goliath qui n'est active que la nuit, serait liée à un métabolisme plus lent que chez ces cousines et lui permettant de réduire ses besoins en oxygène. Quoi qu'il en soit, ses mensurations lui permettent de s'attaquer à des proies de taille. tout ce qui lui passe sous les crochets taille gargantuesque, l'araignée est probablement la seule au monde à faire du bruit quand elle se déplace. Ses pattes ont des extrémités endurcies et des griffes qui font un bruit de clic très distinct", précise le scientifique sur son blog.Mais ce n'est pas le seul bruit que cette araignée réputée agressive fait. Quand Piotr Naskrecki s'est approché du spécimen, celui-ci a commencé à frotter ses pattes de derrière contre son abdomen. "Oh comme c'est mignon !", j'ai d'abord pensé en voyant cet adorable comportement, jusqu'à ce qu'un nuage de poils urticants atteigne mes yeux, me démange et me fasse pleurer pendant plusieurs jours", explique t-il. redoutables techniques L'araignée Goliath est en effet particulièrement douée quand il s'agit de se défendre ou d'attaquer. La stridulation observée par l'entomologiste est généralement un premier avertissement. Elle bombarde ensuite l'intrus de soies urticantes censées le dissuader d'approcher davantage. Pour Piotr Naskrecki, cela a visiblement suffi mais si ce n'est pas le cas, l'arachnide sort son autre arme : des crochets de plus de deux centimètres.Venimeuse, la mygale de Leblond fabrique une substance neurotoxique mais celle-ci n'est pas mortelle pour l'homme. En revanche, les crochets aussi gros que puissants peuvent Malgré son surnom de "bird-eater" ("mangeuse d'oiseau" en français), l'araignée Goliath ne semble pas véritablement se nourrir d'oiseaux. Toutefois, elle est capable d'attraper et de tuer de petits mammifères, notamment des rongeurs mais aussi des grenouilles et des insectes parfois plus gros qu'elle. "Elle attaquera essentiellement tout ce qu'elle rencontrera", affirme l'entomologiste. Selon ce dernier, sa proie principale serait néanmoins les vers de terre, qui sortent du sol dès qu'il fait un peu humide. "Les vers de terre sont très nutritifs", ajoute t-il. D'une longévité dépassant les 10 ans chez les femelles, les araignées Goliath ne sont pas si fréquentes que cela. Après plus de 15 ans passés à explorer les forêts d'Amérique du sud, Piotr Naskrecki n'en aurait rencontré que trois."Deux ou trois ans après ma première rencontre avec Theraphosa blondi, j'étais de nouveau en Amérique du sud, marchant seul la nuit dans la forêt tropicale du Surinam. Soudain, mon pied a frôlé quelque chose de gros et de mouvant et j'ai failli trébucher. Je me suis figé, m'attendant à un serpent. Non, c'était juste une autre araignée Goliath", conclut-il. Le pharaon TouTankhamon ne seraiT pas morT comme on Le pensaiT Ê Issu d'une union entre un frère et sa sœur, le pharaon Toutankhamon était victime de plusieurs handicaps physiques. Une autopsie virtuelle révèle qu'il n'est probablement pas mort d'un accident de char comme on l'a longtemps cru. tre un dieu-vivant ne protège pas des dures lois de la génétique et Toutankhamon en a fait les frais. Des études sur la momie du jeune roi d’Égypte ont confirmé ce que les spécialistes pensaient : ses parents étaient bien frère et sœur. Et à cause de cela, il souffrait de nombreuses infirmités. Des éléments qui remettent en question les causes supposées de sa mort. Ces travaux sont revenus sur le devant de la scène grâce à un documentaire de la BBC intitulé Tutankhamun: the Truth Uncovered qui revient sur un mystère qui intrigue depuis presque 100 ans les chercheurs. En effet, la tombe et la momie de Toutankhamon ont été mises au jour le 22 novembre 1922 et restent parmi les découvertes les plus emblématiques et plus extraordinaires de l’histoire de l’archéologie. Inhumé dans la vallée des Rois, ce pharaon membre de la 18e dynastie avait accédé au trône en 1332 avant Jésus-Christ, à seulement neuf ans, et a perdu la vie dix ans plus tard. Il a d’abord été estimé qu’il était mort d’un accident lors d’une course de char, mais les dernières analyses mettent cette hypothèse à mal. un pharaon handicapé Plus de 2.000 scans réalisés sur la momie ont permis d’obtenir une image fidèle du corps du défunt par tomographie. A partir de là, une véritable autopsie virtuelle a eu lieu et elle a révélé de nombreuses infirmités. Selon les résultats obtenus, Toutankhamon avait un pied-bot, une mâchoire inférieure trop reculée ainsi que de larges hanches féminines. Pire, il était également atteint de la maladie de Köhler, qui s’attaque aux os du pied et cause de grandes douleurs, affirment les scientifiques. Un diagnostic qui constituerait une preuve que le pharaon n'a pas terminé ses jours comme on le pensait. "Il était important de s’intéresser à sa capacité à conduire un chariot et nous avons conclu que c’était impossible pour lui", explique à the Independent Albert Zink de l’institut des momies d’Italie."Il était incapable de se tenir debout sans aide, d’autant moins quand on prend en compte son pied-bot", poursuit-il. Outre le précieux sarcophage et son immense trésor, la tombe de Toutankhamon comprenait également environ 130 cannes. Cela étaye la thèse d’un pharaon incapable de se déplacer seul. une mort encore mystérieuse Affaibli par les tares génétiques, Toutankhamon aurait en plus souffert de la malaria et d’une mauvaise fracture de la jambe peu avant son décès. Aussi, les spécialistes n'ont pas encore de réponse définitive quant à la cause exacte de sa mort. Outre les problèmes génétiques, "il souffrait de la malaria donc il est difficile de dire si cela a été un facteur important dans la cause de sa mort", indique le professeur Zink. Une autre hypothèse évoque également le rôle de l'épilepsie dans la mort du roi. "Nous avons besoin de davantage d'analyses génétiques parce que cela nous donnera un meilleur aperçu sur ses problèmes", conclut-il. L’inceste était parfois pratiqué dans les dynasties égyptiennes afin de garder la li- gnée la plus pure possible, mais cela a au final affaibli leur descendance, en faisant naitre des individus atteints de défauts ou maladies génétiques. Plus proche de nous, la toute puissante dynastie des Habsbourg a aussi connu son lot de souverains gravement handicapés par la consanguinité. Cela a même provoqué l’extinction pure et simple de sa branche espagnole. Numéro 47 Du 29 octobre au 4 novembre 2014 23 SportS Djelloul Djelloul, boxeur, ancien entraineur De l'équipe nationale De boxe : «Mon vœu est de former des champions à Chlef» Djelloul Djelloul est une véritable légende de la boxe à Chlef. Du moins, pour les générations d'Asnamis qui ont eu le plaisir de voir boxer cet élégant puncheur qui, à la force des bras, s'est frayé une place au sein de l'équipe nationale. Se distinguant dans différents galas de boxe ici et à l'étranger, Djelloul, qui était redouté par ses adversaires pour sa force de frappe -d'ailleurs presque tous ses combats, il les a gagnés au premier round- s'est hissé au rang d'entraineur au sein de l'équipe nationale. Aujourd'hui, le virevoltant pugiliste n'est que l'ombre de lui-même. Marginalisé, ignoré, il est tombé dans l'oubli le plus total. Salle De boxe Du complexe olympique De chlef Djelloul Djelloul A ujourd'hui, que reste-t-il de la légende de Djelloul Djelloul ? Absolument rien si ce n'est ce poste de pointeur chez un mandataire au marchés de gros des fruits et légumes de Chlef. Son salaire lui suffit à peine pour nourrir ses 6 enfants et malgré cette condition de paria, il ne perd jamais le sourire. "J'ai tant envie de faire profiter de mon expérience les jeunes qui veulent se lancer dans la boxe ", nous dit-il, l'air de nous faire comprendre qu'il n'a jamais rompu avec ses premières amours, la boxe, quand bien même cette dernière ne lui a pas permis de vivre dans la décence. "Il existe une salle qui est fermée et que l'on peut utiliser comme salle de boxe", ajoute Djelloul en précisant qu'il s'agit de l'ex-magasin "Bata" du centre-ville de Chlef. Il avoue que lui et son ami Chebli, le champion du monde militaire des années 1980, ont tenté de faire revivre leur sport favori mais le manque de moyens les en a dissuadés. Nous avons questionné Djelloul Djelloul sur son parcours, ses victoires, ses peines et ses douleurs… Ecoutonsle. Le Chélif : Qui êtes-vous M. Djelloul Djelloul ? Djelloul Djelloul : Je suis né le 18 mai 1954 à Chlef, je suis marié et père de 6 enfants, j'habite actuellement à Hay El Houria (La Ferme). Je suis parti en retraite depuis 2011 et, actuellement, j'occupe un poste de pointeur chez un mandataire au niveau du marché de gros de fruits et légumes. Comment êtes-vous arrivé à la boxe ? J'ai commencé comme beaucoup de jeunes de mon époque qui pratiquaient des activités sportives dans les nombreux clubs et associations qui existaient alors. J'ai d'abord commencé à pratiquer le volley-ball, durant la saison 19681969, sous la houlette de l'entraineur Ahmed Belmokhtar et en compagnie de joueurs tels que MohaMed Chebli Bentayeb, Benyamina, Kriche, Kaïci, Moussaoui et nombre d'autres jeunes volleyeurs. Nous pratiquions notre activité à la salle de la Conservation des forêts à Hay Essalem. Après, j'ai opté pour la boxe et ce, en raison de ma petite taille qui ne me permettait pas de percer dans le monde du volley-ball. J'étais très attiré par la technique et la classe de Mohamed Ali -beaucoup me disait d'ailleurs que je lui ressemblais un peu de visage mais aussi de par mes gestes techniques sur le ring. Ce sont les regrettés entraîneurs Rachidi et Tergou qui m'ont découvert à la salle El Khaldounia alors que je n'avais que 15 ans. Je participais à des galas d'exhibition amicaux dans les salles El Djamel, la salle du Creps, ainsi qu'à travers la région centre étant donné que nous dépendions de la ligue d'Alger. C'est à Alger, en 1976, que je fus découvert par l'entraineur de l'équipe nationale, M. Abdelkader Ould Makhloufi et son adjoint, Abdelkader Koussairi. J'ai été convoqué pour un stage bloqué à Alger pour participer aux Jeux nationaux qui se sont déroulés à la salle Harcha. Peut-on connaître vos titres et distinctions ? J'ai participé à plusieurs tournois à l'échelle nationale et internationale, j'ai obtenu ma première médaille d'or à Alger, en 1978, et j'étais parmi les premiers boxeurs sur lesquels l'Algérie comptait pour l'obtention d'une distinction aux Jeux africains de 1978. Mais, par malchance, une méchante épistaxis (saignement du nez) m'a éloigné des rings pendant plusieurs semaines. J'ai participé à des combats organisés en France (seconde place), en Indonésie (4ème place) et en Yougoslavie où a eu lieu en 1981 le tournoi du "gant d'or" et où j'ai décroché la seconde place. A Tunis, lors des Jeux arabes, j'ai été classé second et j'ai obtenu la médaille d'argent. En 1982, alors que je suis passé professionnel, j'ai dû m'éloigner du ring à cause d'une blessure assez grave au niveau du nez. A cette époque, j'étais très impressionné par les boxeurs Loucif Hamani et Abdelkader Ould Makhloufi, que j'essayais d'imiter. Après cela, je suis revenu à Chlef pour intégrer l'équipe de boxe de l'ASO qui s'entrainait alors à la salle de Hay Bensouna. Mohamed Ayad qui était à l'époque président de l'ASO nous a dotés de tous les moyens et nous encourageait sans cesse à poursuivre notre parcours sportif. Ainsi, nous avons pu obtenir plusieurs coupes et titres nationaux, voire internationaux. En effet, l'ASO a eu le privilège de déléguer 5 de ses éléments pour défendre les couleurs nationales à l'étranger. Parmi ces boxeurs, je cite Mostefa Ham (qui vit actuellement en France), Abderezzak Chebli (le frère de Mohamed Chebli, double champion du monde militaire), Benali, Boujeltia Habib, Berrabah Abdelkader… Les éléments Chélifiens ont dignement représenté l'Algérie. Quels sont les boxeurs qui vous ont vraiment marqué à cette époque ? Sans conteste, Mohamed Ali, Loucif Hamani et Abdelkader Ould Makhloufi. Combien d'années avez-vous entrainé l'équipe nationale ? J'ai passé 6 saisons à la tête de l'équipe nationale, soit de 1976 à 1981. Quel combat gardez-vous encore en mémoire ? Mon premier combat à Alger, à la salle de boxe de Kouba. Je ne savais pas encore bien boxer, j'ai envoyé un direct du droit vers mon adversaire qu'il a esquivé, j'ai lancé un autre coup de la gauche qu'il a esquivé également et c'est alors que je lui ai asséné un coup de tête qui l'a mis au tapis. J'ai été bien sûr disqualifié par l'arbitre qui m'a renvoyé vers les vestiaires sous les hurlements du public. Peut-on dire que votre génération est différente de celle d'aujourd'hui ? Il y a un monde entre nous deux. Nous aimions la boxe passionnément et nous boxions sans rien exiger en retour. Malgré le manque de moyens et de compensations financières ou matérielles, nous nous donnions à fond juste pour défendre l'emblème national. Et nous réalisions des résultats flatteurs. Ce n'est plus le cas aujourd'hui où, malgré l'importance des moyens mis à la disposition des sportifs, les résultats sont pratiquement nuls à part quelques exceptions. Pourquoi vous êtes-vous éloigné du monde de la boxe ? La raison en est simple et tous les anciens boxeurs vous le diront : on a pratiquement fermé toutes les salles de boxe, à Chlef notamment, et il n'y a plus de financements. On a mal récompensé les boxeurs de la région qui ont pourtant réalisé des merveilles à l'échelle régionale, nationale et internationale. En ce qui concerne l'entrainement l'équipe nationale, j'ai dû abandonner parce que je ne pouvais pas trop m'éloigner de ma famille et de mes enfants qui étaient encore en bas-âge. Ils avaient besoin de moi et c'est ce qui m'a poussé à rejoindre définitivement Chlef. Quels sont les bons et mauvais souvenirs que vous retenez pendant toute votre carrière ? Le meilleur souvenir, c'était en 1976 lorsque j'ai été recruté à la direction de l'Hydraulique d'El Asnam. L'autre souvenir agréable, c'est le rôle que j'ai obtenu dans le film "Echabka" (les filets) où j'ai joué avec Sid Ali Kouiret et le regretté Hassan El Hassani. Par contre, ce qui m'a le plus frustré, c'est ma défaite aux points face à un boxeur français en France. Les arbitres l'avaient donné vainqueur alors que je l'avais réllement battu. Ils ne m'ont pas permis de jouir de la levée des couleurs nationales et de "Kassaman". Avez-vous un conseil à donner à la génération actuelle ? Je leur conseille de s'entrainer avec rigueur et discipline, de se donner à fond et de suivre les conseils avisés de leurs entraineurs. Je dis à ceux qui poursuivent leurs études de ne pas lâcher prise, de continuer à se former tout en pratiquant leur sport favori. Qu'est-ce qui vous a manqué le plus en tant que boxeur et entraineur ? J'ai tant souhaité participé à un championnat du monde ou aux jeux olympiques. Mais le manque de moyens, à l'époque, n'a pas joué en notre faveur. Il faut dire que les responsables de la fédération de boxe n'ont pas joué le jeu, ils n'ont pas mis les moyens qu'il fallait et c'est qui m'a personnellement empêché de participer à des pugilats très intéressants sur la scène mondiale. Etes-vous en contact avec vos anciens camarades boxeurs ? Oui, je dirai même que les contacts sont nombreux. Je suis tout le temps en contact avec Aboud Kamel, Kouchane Mostefa, Moussa Mostefa, Bouchiche et le liste est longue. A Chlef, je rends souvent visite à mon ami Chebli Mohamed que je considère comme mon bras droit. Le mot de la fin. Je souhaite que les autorités locales nous viennent en aide, mon ami Chebli et moi, en nous affectant une salle où l'on peut enseigner le noble art aux jeunes Chélifiens. En toute modestie, nous pensons être capables de former des champions. Je souhaite également que l'on s'intéresse de près aux champions d'hier qui sont aujourd'hui tombés dans l'oubli et qui vivent des situations sociales préoccupantes. Menouar Aït Saada le chIffre de la semaIne 729 milliards de dollars C’est le montant des revenus pétroliers des 6 pays du conseil de coopération du golfe en 2013. Ces revenus étaient estimés à 756 milliards USD en 2008. La chute du prix du pétrole va aggraver la baisse de ces revenus selon les estimations du FMI. Un noUveaU-né dans le tIssU assocIatIf de la wIlaya L’Association Sport et Santé voit le jour à Oued Fodda Nous nous apprêtions à annoncer la création d’une association anodine comme beaucoup d’autres à Oued Fodda, mais nous fûmes surpris d’abord par la qualité des membres et des responsables ainsi que des objectifs tracés de cette association. Le programme est riche, varié et ambitieux. C ette association est née avec des épaulettes. Cela nous rappelle la création d’un certain parti que les gens disaient être né avec des moustaches. Nous allons vous résumer le document qui nous a été remis par le professeur d’éducation physique et sportive M’hamed Arbouche, très connu sur la scène sportive d’Oued Fodda et sa région et l’un des responsables les plus actifs de l’association. L’Association Sport et Santé, puisque c’est d’elle qu’il s’agit, regroupe des chirurgiens, des spécialistes ORL, des médecins généralistes, des professeurs d’université, des laborantins, des infirmiers, des professeurs d’éducation physique et sportive et des ingénieurs. Du très beau monde ! en fait, le gratin de la société oued fodéenne. L’Association Sport et Santé (ASS) s’est assignée comme objectifs, la sensibilisation pour la pratique du sport surtout chez les catégories séniores par l’organisation de meetings, conférences, débats, marches, tournois de sports collectifs et autres. Pour cette année, elle ouvre le bal par une marche d’une distance de deux kilomètres et trois cents mètres. Les festivités, à l’occasion du premier novembre et le soixantième anniversaire du déclenchement de la révolution, débuteront par un rassemblement devant l’esplanade du stade. Les scouts musulmans, la fanfare de Relizane, et la cavalerie d’Oued Fodda ouvriront la marche jusqu’au centre-ville. La levée des couleurs et la lecture de la Fatiha débuteront les festivités officielles au niveau de l’arbre témoin. Cet arbre a une relation directe avec la fameuse bataille de Zebabdja puisque les deux seuls chahids de cette bataille furent exposés sur cet arbre devant le café Souci. Ce sera également le point de départ de la marche des vétérans âgés entre soixante et soixante quinze ans. Le nombre d’inscrits est de quarante deux, tous assurés nommément. La marche s’allongera sur toute la longueur de la rue de la révolution (quel hasard !) pour croiser la route d’El Karimia en la remontant dans le sens nord sud. La suite se fera par la rue Mimoun et revient vers le centre ville par la rue Si Be- laïd où l’arrivée est prévue au niveau du jet d’eau de la grande mosquée Abdallah Benmessaoud. Selon nos sources, il est très probable que le wali de la wilaya de Chlef donne le signal de départ aux environs de neuf heures. L’hypertension, le diabète, les AVC, les arrêts cardiaques n’ont qu’à reculer. Le territoire d’Oued Fodda sera dorénavant dangereux pour toutes ces maladies et bien d’autres car l’Association Sport et Santé a l’intention de les combattre avec le sport. Nous prions nos lecteurs de réserver leur hebdomadaire Le Chélif, car nous avons l’intention de couvrir les activités de cette jeune association qui s’occupe des séniors. Ali Elouahed Il devance le partI IslamIste d’ennahda Nidaa Tounes remporte les législatives en Tunisie L es élections législatives tunisiennes se sont déroulées dans un climat tendu, mais les électeurs ont été nombreux à se rendre aux urnes la fin de la semaine dernière pour élire les 217 députés qui, désormais, siégeront à l’assemblée nationale. Déjà, il est annoncé la victoire de Nidaa Tounes, le parti dirigé par El Beji Caïd Essebsi, qui devance le parti islamiste d’Ennahda. Accusé d’être à l’origine des troubles et du climat d’insécurité qui règne en Tunisie depuis la chute du président-dictateur Benali, Ennahda a perdu plusieurs sièges mais arrive quand même bon second dans cette course électorale que l’on disait à risques et dont on attendait comment sera la Tunisie de demain. La tenue du scrutin est en ellemême «une victoire démocratique considé- rable», selon l’expression d’un confrère du quotidien La Presse dans son édition de lundi dernier. Le vote n’a été perturbé ni par les groupes terroristes islamistes qui ont juré de mettre à bas la Tunisie et son peuple, ni par les abstentionnistes qui n’ont finalement pas été nombreux comme on le supposait. Des analystes attendaient une abstention à plus de 50%, elle est finalement restée inférieure à 40%, a confirmé un universitaire. Mais par rapport à l’élection de 2011, la participation a chuté puisque, explique-t-il, il y a eu un million d’électeurs de moins. Pour d’autres observateurs de la société tunisienne, les résultats partiels des élections législatives montrent une bipolarisation de la vie politique où l’on a d’un côté Ennahda, le parti islamiste, et de l’autre, Nidaa Tounès, une formation plus nationaliste que laïque, ainsi que tentent de le faire accroire ses opposants. Mais aucun des deux partis ne peut gouverner seul, d’où une nécessaire coalition de laquelle ne sera exclu aucun courant politique. C’est du moins ce qu’espèrent les islamistes d’Ennahda et les dirigeants des formations laïques ayant participé à ces joutes électorales. Les élections législatives préfigurent déjà qui sera président de la Tunisie. Le large succès de Nidda Tounes propulse Essebsi à ce poste malgré son âge avancé, à moins d’un retournement d’alliances pour lui barrer le chemin. Le temps donnera-t-il raison au vieux politicien ou à Marzouki qui, de l’avis de tous les observateurs, n’a pas donné satisfaction en raison de ses penchants islamistes et son asservissement aux dirigeants du Golfe ? L. C. chlef Le patron d’un bureau d’études arrêté pour corruption L e patron d’un bureau d’études technique a été arrêté suite à une plainte déposée par la victime, un entrepreneur, auprès de la sûreté de la wilaya de Chlef pour corruption en flagrant délit, la semaine écoulée, après avoir demandé à sa victime un pot-de-vin. Les éléments de la Brigade de Recherches et d’Investigations (BRI) relevant de la sûreté de Chlef ont procédé à l’ouverture d’une enquête approfondie et minutieuse et ce, après en avoir avisé le parquet de Chlef. Le patron de ce bureau d’études techniques et de la construction a été piégé par sa victime (entrepreneur) avant qu’il ne soit pris en flagrant délit par les policiers en train d’encaisser la somme deman- dée par le gestionnaire dudit bureau d’études, soit un million de dinars. Le suspect a été présenté devant le Procureur de la République du tribunal près de la Cour de Chlef qui l’a placé en détention provisoire en attendant son jugement pour grief de corruption en flagrant délit. Hadj Ould Bled Chronique du temps qui passe comme il a fait lui ! À choisir entre la peste et le choléra, se couper un bras ou une jambe, mourir par balle ou par accident, il prendra ce qu'a pris l'autre, même si l'autre en a pris les deux ! Mais qu'avez vous voulu qu'il prenne? D'où voulez-vous qu'il ait d'autres idées? Et comment le fera-t-il ? Le pauvre, depuis sa naissance, il n'a entendu que "Flène en a fait ainsi, Feltene aussi a fait cela", d'ailleurs son prénom est le même que celui de Flène ! Son domicile a été peint de la même manière que celui de Flène, ils ont acheté une voiture exactement comme Fléne avait fait ! Dans sa villes, les gens investissent dans le même domaine, avec le même design, ils ont créé une sorte de solidarité intellectuelle ! Ils ne font que ce que les autres Flénes ont fait. Mais où réside le secret de ce comportement ? Pourrait-il être héréditaire? Possible, maladif ? Certainement. Réfléchissez un petit moment, n'avez-vous rien remarqué ? Mais c'est la théorie de Darwin ! Sauf que celle-là se fait dans le sens inverse ! Voyons ensemble : si on limite notre capacité intellectuelle à imiter les autres et reproduire exactement ce qu'ils ont déjà fait, quelle différence y aurait-il entre nous et nos amis les singes ? Presque aucune si on prend en compte la parole et même celle-ci est en train de se dégrader et de se réduire à un ensemble de mots insensés. Quand est-ce qu’on apprendra à réfléchir correctement ? À raisonner comme le ferait n'importe quel être humain digne de ce nom? À faire fonctionner le quart de nos neurones ? À faire les choses parceque nous le voulons et non pas parceque les autres l’ont fait aussi ? AA
© Copyright 2024 Paperzz