Ban Ki-moon semonce Harper - cdn

Lise Thibault plaide
coupable Page A 2
Le ministre Arcand défend le Plan Nord
malgré la période d’austérité Page B 1
◆
VO L . C V
No 2 8 0
G RABUGE À
L’ HÔTEL DE
LE
VILLE
PALAIS
www.ledevoir.com
DEVOIR,
LE
MARDI
9
◆
DÉCEMBRE
DES GLACES SUR LA PLACE DES
2014
FESTIVALS
Marc Parent
admet que le
SPVM a écarté P-6
« Les policiers ne se sentaient pas
visés », explique le chef de police
devant les élus montréalais
i les policiers n’ont pas appliqué le règlement
S
P-6 lors de la manifestation des syndiqués
municipaux du 18 août dernier à l’hôtel de ville,
Litigieux règlement P-6
Marc Parent l’a reconnu d’emblée : l’enquête
sur la gestion de l’événement a révélé une série
d’erreurs et de mauvaises décisions. Quatre cadres et quatre syndiqués sont d’ailleurs visés par
des mesures disciplinaires, a-t-il rappelé.
Questionné par le conseiller de Projet Montréal
ANNIK MH DE CARUFEL LE DEVOIR
La place des Festivals se transforme en palais des miroirs contemporain jusqu’au 1er février. La firme RAW Design de Toronto y a planté,
dans le cadre de Luminothérapie, une cinquantaine de prismes que le public est invité à faire tourner pour que jaillisse la magie colorée et sonore. Alors que Prismatica anime la place, sur le site du métro Saint-Laurent, les projections architecturales Fascinoscope conçues par Lüz Studio
plongent les passants dans un jeu interactif géant issu de l’univers forain.
F ESTIVAL
DU FILM DE
M ARRAKECH
Jeremy Irons, routard du cinéma
à Marrakech
I
l a frappé tous les esprits, ce discours inspiré de l’acteur britannique Jeremy Irons à l’heure de recevoir un prix hommage au Festival
international du film de Marrakech,
samedi dernier. Et d’évoquer la première
édition du rendez-vous dix jours seulement après le 11 septembre 2001. « Les
Américains refusaient de célébrer le cinéma
dans cet endroit du monde, rappelait-il. Ce
qui m’a permis de comprendre à quel point
il était important d’y être justement. Même
quand les informations diffusent la barbarie de l’homme, cet hommage au cinéma
montre aux générations futures ce que la
nature humaine peut engendrer de meilleur
pour la suite du monde.»
Le Maroc, il connaît un peu : à travers
ses passages au festival, aussi deux tournages de films, l’un avec Lelouch et pas
des meilleurs And Now… Ladies and
Gentlemen, filmé en survol du pays, l’autre, la grosse production d’époque
VOIR PA GE A 8 : R OU T A R D
Culture › Gregory Charles acquiert
Radio-Classique. La société Musique Greg consolide son statut de
groupe médiatique. Page B 8
Avis légaux.................. B 4
Décès............................ B 6
Météo............................ B 2
Mots croisés............... B 8
Petites annonces ...... B 6
Sudoku......................... B 8
= 1 , 3 0 S|
C LIMAT
Ban Ki-moon
semonce
Harper
lus isolé que jamais sur la scène internatioP
nale en raison de son inaction en matière
de lutte contre les changements climatiques, le
ODILE TREMBLAY
Le Monde › Les États-Unis interdisent le profilage racial. Après les
récentes bavures mortelles impliquant des policiers, Washington
interdit aux forces de l’ordre d’interpeller quelqu’un sur la base de
la race. Page B 5
TA X E S
ALEXANDRE SHIELDS
VOIR PAGE A 8 : GRABUGE
A UJOURD ’ HUI
1 , 1 3 S| +
Le Canada devrait jouer
un rôle de leader, rappelle le
secrétaire général de l’ONU
JEANNE CORRIVEAU
c’est parce qu’ils ne se sentaient pas menacés, a
expliqué lundi le directeur du Service de police
de la Ville de Montréal (SPVM), Marc Parent.
M. Parent a fait face à un barrage de questions
lorsqu’il a présenté aux élus, lundi, le rapport du
SPVM sur la manifestation au cours de laquelle des
syndiqués en colère contre le projet de loi 3 ont investi la salle du conseil municipal et tenté de s’introduire dans le bureau du maire Denis Coderre.
M. Parent a reconnu que de nombreuses erreurs avaient marqué l’intervention policière et
qu’une mauvaise évaluation du danger avait permis à la situation de dégénérer. La première erreur
a été de laisser entrer près de 175 manifestants
dans l’hôtel de ville à 18h39 ce soir-là, a-t-il dit.
Seuls deux policiers étaient présents à l’intérieur de l’hôtel de ville alors que les manifestants
se dispersaient dans l’édifice. Postés au rez-dechaussée, ils n’ont pas assisté au grabuge qui se
déroulait dans la salle du conseil au premier étage.
Ils ont même demandé des renforts, mais le
super viseur qui a pris leur appel n’aurait pas
compris l’urgence de la situation parce que les
policiers « avaient l’air calme et en contrôle », a
expliqué M. Parent. Le centre de commandement a ainsi jugé qu’il valait mieux attendre
avant de déployer d’autres policiers pour ne pas
« provoquer la situation ». Lorsque les policiers
sont finalement entrés dans l’hôtel de ville, il
n’ont fait que constater les dégâts, a-t-il dit.
Prostitution :
le SPVM n’entend
pas mener une
chasse aux
sorcières Page A 3
ABDELJALIL BOUNHAR ASSOCIATED PRESS
Jeremy Irons a reçu samedi un prix hommage pour l’ensemble de sa carrière au Festival
international du film de Marrakech, qui présente aussi une rétrospective de ses films.
Canada se fait maintenant rappeler à l’ordre par
le secrétaire général des Nations unies, Ban Kimoon. Mais peu importe le déluge de critiques,
tout porte à croire qu’Ottawa se présentera les
mains vides à Lima, où s’ouvre ce mardi le volet
politique de la conférence de l’ONU.
« J’exhor te le Canada à être por teur de plus
grandes ambitions, à être plus visionnaire pour
l’avenir de la planète », a plaidé Ban Ki-moon
dans le cadre d’une entrevue accordée à RadioCanada/CBC avant l’ouver ture des négociations ministérielles qui se tiennent cette semaine à Lima, au Pérou.
Il faut dire que cette conférence de l’ONU, qui
réunit pas moins de 190 États, revêt une importance cer taine. Il s’agit en fait de la dernière
grande rencontre de la communauté internationale avant le sommet de Paris, où doit être signé
l’an prochain l’accord de lutte contre les changements climatiques le plus ambitieux de l’histoire.
Dans ce contexte, le secrétaire général des Nations unies presse le gouvernement Harper, partisan avoué des énergies fossiles, d’agir. «Les pays
qui produisent des énergies fossiles sont en train de
trouver de nouvelles manières de réduire leurs émissions. Le Canada pourrait être un meneur de ce
mouvement. Je compte sur le leadership du premier
ministre Stephen Harper», a-t-il souligné, dans un
geste rarissime pour un diplomate de son rang.
Ban Ki-moon est d’ailleurs formel : le Canada
doit faire des efforts pour réduire sa dépendance
à l’exploitation pétrolière, toujours perçue comme
un moteur économique vital pour l’économie du
VOIR PA GE A 8 : CLIMA T
Lire aussi › Le mauvais élève. Un éditorial
de Bernard Descôteaux. Page A 6
P ROCRÉATION
ASSISTÉE
Quand l’austérité
bouleverse les
projets de famille
AMÉLIE DAOUST-BOISVER T
lors que plusieurs se précipitent dans les
A
cliniques de procréation assistée pour profiter de la gratuité dont les semaines sont
comptées, des couples infertiles sont confrontés à des choix déchirants.
«L’austérité nous frappe en plein cœur de notre
projet de vie», lance Christelle. Parents d’une petite fille née du programme québécois lancé en
2010, elle et son conjoint, Alain, ont pu congeler
trois embryons de plus après un cycle de fécondation in vitro (FIV) et souhaitaient au moins un
deuxième enfant. « Le gouvernement a déjà payé
la facture pour le bout le plus cher, et là, il faudrait
que j’abandonne les embryons à la science, car je
n’ai pas d’argent ! », se révolte la femme, qui a
subi six fausses couches avant de passer à la procréation assistée.
En juin dernier, alors que l’incertitude planait
sur le programme, Le Devoir tendait le micro à
Christelle, Dominique et Corinne, qui tentaient
alors leur chance avec la procréation assistée.
Quelques mois plus tard, un bébé est en route
pour la conjointe de Dominique, mais pour les
deux autres couples, l’anxiété est à son comble, et
ils ne sont pas seuls.
VOIR PA GE A 8 : PROCRÉA TION
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D E V O I R ,
L E
M A R D I
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D É C E M B R E
2 0 1 4
ACTUALITÉS
Lise Thibault plaide
coupable pour abus
de confiance et fraude
TERRORISME
Ottawa veut plus d’outils juridiques
pour traquer les « loups solitaires »
DAPHNÉE HACKER-B.
HÉLÈNE BUZZETTI
A
lors que les manifestations
de « loups solitaires » se
multiplient dans l’actualité, le
gouvernement Harper a rappelé
lundi qu’il entend se doter rapidement de nouvelles munitions
juridiques pour permettre aux
forces de l’ordre de procéder à
des arrestations préventives.
À Ottawa, les réactions fusaient au lendemain de l’arrestation d’un Montréalais d’origine tunisienne accusé de terrorisme (voir encadré) et de la
diffusion d’une vidéo dans laquelle apparaît un djihadiste
ontarien. Ce dernier, qui a rejoint les rangs du groupe État
islamique, a lancé un appel aux
« loups solitaires », les exhortant à attaquer des cibles canadiennes en s’inspirant des
récents attentats sur venus à
Saint-Jean-sur-Richelieu et au
parlement. « Cette vidéo qui
donne froid dans le dos est un
autre rappel qu’il faut être vigilant et à quel point nos lois doivent être robustes pour protéger
les Canadiens », a déclaré à sa
sortie de la Chambre des communes le ministre de la Justice,
Peter McKay. Ce dernier a déclaré qu’un projet de loi antiterroriste serait « bientôt » déposé,
sans donner plus de détails.
Son collègue de la Sécurité
publique, Steven Blaney, a
donné quelques vagues indications sur le contenu potentiel
du projet de loi. « Nous avons
l’intention […] de faire en sorte
qu’on puisse traquer plus facilement les individus qui souhaitent voyager pour commettre des
attentats terroristes, ou qui utilisent des réseaux sociaux et qui
justement passent à l’action. »
Inspiré de l’Hexagone
La semaine der nière,
M. Blaney a déclaré en comité
ADRIAN WYLD LA PRESSE CANADIENNE
Le ministre de la Sécurité publique, Steven Blaney
parlementaire qu’il s’inspirerait notamment de la France.
Interrogé par les journalistes,
il a cependant été incapable
d’indiquer quel aspect de la
nouvelle loi française l’inspire.
La loi récemment adoptée par
les dirigeants de l’Hexagone
permet aux autorités de procéder à des arrestations préventives de tout individu qui détient des armes ou des explosifs, ou encore qui a consulté
des sites Inter net appelant
au terrorisme, ou encore qui
a effectué du repérage et/ou
par ticipé à une formation de
maniement d’armes.
Risques de dérapages
Le quotidien National Post a
rappor té il y a quelques semaines que le gouvernement
conservateur songeait à criminaliser le fait de faire l’apologie
d’un geste ter roriste dans
Internet. C’est peut-être là que
se trouve l’inspiration française.
L’avocat criminaliste Robert
La Haye voit d’un très mauvais
œil les intentions du gouvernement Harper. Le juriste estime qu’il est « extrêmement
dangereux » de suspendre les
libertés civiles pour permettre
aux policiers d’arrêter, sans
mener forcément d’enquête,
« toute personne qui respire un
par fum délétère ». « Qui va
faire le par tage entre les farceurs, les jeunes qui cherchent
leur identité, et les réels individus mal intentionnés ? Il faut
bien réfléchir avant de rédiger
une telle loi, il y a un haut
risque d’atteinte à la liberté de
pensée », ajoute Me La Haye.
Ce der nier rappelle qu’en
1970, le gouver nement de
Pier re Elliott Tr udeau avait
adopté la Loi sur les mesures
de guerre, qui permettait d’arrêter toute personne suspectée
d’avoir des liens avec le Front
de libération du Québec. Près
de 500 personnes avaient été
détenues. « C’était complètement excessif. Il ne faut pas
qu’une loi semblable voie à nouveau le jour », lance l’avocat.
Le Devoir
Un Montréalais d’origine tunisienne accusé de terrorisme
La Sûreté du Québec a confirmé lundi
avoir arrêté un citoyen canadien d’origine tunisienne à l’Aéroport MontréalTrudeau, dimanche soir, alors que ce
dernier était de retour de son pays natal.
Nejib Belhaj-Chtioui, âgé de 36 ans, a
fait l’objet d’un mandat d’arrestation relativement à des accusations liées au terrorisme. Ce dernier a été détenu dans la
nuit avant de comparaître brièvement
lundi au palais de justice de Montréal. Il
Nejib BelhajChtioui
reviendra devant le tribunal mardi pour
demander sa libération sous caution.
Les policiers et la Couronne ont refusé de
donner des détails sur la nature de
l’accusation, se contentant d’indiquer
que le suspect est accusé d’avoir
transmis des renseignements « susceptibles de faire craindre que des activités
terroristes sont ou seront menées ». Le
porte-parole de la police provinciale,
le sergent Ronald McInnis, a expliqué
que les autorités avaient commencé à
enquêter sur Belhaj-Chtioui après
avoir été averties que le suspect avait
« écrit quelque chose sur Facebook ».
Avec La Presse canadienne
Le Devoir
MARCO BÉLAIR-CIRINO
Correspondant parlementaire
à Québec
ex-lieutenante-gouverneure
L’
Lise Thibault a abdiqué.
Après avoir maintenu pendant
plus de sept ans n’avoir « jamais » été une « profiteuse »,
elle a plaidé coupable lundi à
deux accusations d’abus de
confiance et quatre accusations de fraude de plus de
5000 $ envers les gouvernements fédéral et québécois.
L’ancienne vice-reine a reconnu avoir mal agi, concédant avoir réclamé à tor t au
moins 310 000 $ de fonds publics durant son mandat de
10 ans. La Couronne réclame,
elle, 430 000 $ à l’ex-représentante de la reine au Québec.
Repas bien ar rosés, escapades avec son garde du corps
ponctuées de leçons de golf
ou de ski, achat d’un régime
enregistré d’épargne-retraite
(REER) : M me Thibault avait
demandé le remboursement
de quelque 710 000 $ de façon
injustifiée du 30 janvier 1997
au 7 juin 2007, a révélé un rapport commun des vérificateurs
généraux du Québec et du
Canada dévoilé en juin 2007.
Les par ties ont jusqu’au
1er mai afin de s’entendre sur
une suggestion commune de
sanction — vraisemblablement un plan de remboursement — à imposer à la femme
âgée de 75 ans. À défaut d’un
accord, le juge Carol St-Cyr
tranchera après avoir entendu
les représentations de chacune d’entre elles.
«Il faut tenir compte de la particularité de la fonction qu’occupait Mme Thibault à ce momentlà », a fait valoir le porte-parole
du Directeur des poursuites
criminelles et pénales (DPCP),
René Verret, en point de presse.
Mme Thibault a convenu de
modifier son plaidoyer à l’occasion de sa première apparition
au palais de justice de Québec
depuis le 1er août. « Si vous pensez que vous n’avez pas commis
de délit, mais que, par ailleurs,
vous voyez les interventions de
la Cour, vous voyez comment les
choses se présentent, les questions de votre propre procureur,
un moment donné, vous pouvez
vous dire : “ Bon, bien là peutêtre qu’il y a des choses que j’ai
faites qui ne sont pas acceptables légalement parlant ” », a
expliqué son avocat, Marc
Labelle, aux journalistes.
La preuve entendue
L’ex-représentante de la
reine au Québec — décrite
comme une personne « frêle »
— souf fre actuellement de
« problèmes de santé importants », a-t-il précisé. Cependant son état de santé n’explique son nouveau plaidoyer
en aucune façon. « Non, non,
non. Son plaidoyer de culpabilité a à voir avec la preuve
qu’elle a entendue devant le tribunal », a souligné Me Labelle.
Selon M. Ver ret, « le juge
s’est assuré que M me Thibault
connaissait les conséquences
du plaidoyer, donc qu’elle reconnaissait les faits, et que ce
n’est pas par pr omesses ou
par menaces d’aucune façon ».
L’ancienne représentante de
la reine a tenté d’échapper à la
justice, plaidant le fait de jouir
d’une immunité royale absolue
selon le principe «The Queen
can do no wrong» ou «La reine
ne peut mal agir ». Donc, elle
non plus, soutenait-elle. En vain.
Une personne r econnue
coupable d’une fraude est passible d’une peine d’emprisonnement maximale de 14 ans.
Le Devoir
Diffamation : Boisclair,
Duchesneau et Legault
s’entendent à l’amiable
MAR TIN OUELLET
à Québec
ancien député caquiste
L’
Jacques Duchesneau a
présenté ses excuses, et le chef
François Legault a reconnu ses
tor ts, mettant ainsi fin à la
poursuite en diffamation intentée par André Boisclair.
Les par ties ont conclu une
entente à l’amiable.
M. Boisclair, alors délégué
général du Québec à New York,
avait intenté une poursuite de
200 000$ en diffamation contre
MM. Duchesneau, Legault et la
CAQ à l’automne 2013 à la suite
des commentaires émis par
l’ex-député de Saint-Jérôme.
M. Duchesneau avait insinué à maintes reprises qu’il
pourrait exister un lien entre
une subvention de 2,5 millions
de dollars accordée à un projet
de restauration piloté par l’entrepreneur Paul Sauvé, l’infiltration de l’entreprise de ce
dernier par le crime organisé
et la consommation passée de
cocaïne de M. Boisclair.
De son côté, le chef de la
CAQ avait appuyé son député
en se présentant à ses côtés
lors d’un point de presse.
Dans un communiqué diffusé
par la Coalition avenir Québec
lundi, M. Duchesneau reconnaît que les propos qu’il a tenus
les 25 et 26 septembre 2013 ont
pu mener à « des conclusions
inexactes et non fondées à l’égard
de M. Boisclair, portant ainsi
atteinte à sa réputation ».
Par conséquent, M. Duchesneau présente des excuses
pour le préjudice subi par l’ancien chef du Par ti québécois
et M. Legault, souligne le communiqué, regrette le préjudice
causé à M. Boisclair.
Les détails de l’entente sont
confidentiels et les parties ont
précisé qu’elles ne feraient aucune autre déclaration publique
à ce sujet. La CAQ tient toutefois
à mentionner qu’aucuns frais engagés dans cette cause ne seront
imputés à l’Assemblée nationale.
L’ex-chef péquiste réclamait
100 000 $ aux défendeurs pour
réparation des dommages moraux ainsi que 100 000 $ supplémentaires pour leurs manquements « illicites et intentionnels » à ses droits fondamentaux. Il accusait aussi la
CAQ d’avoir orchestré une
« fausse controverse » pour en
récolter des gains partisans.
M. Boisclair exigeait une lettre de rétractation et d’excuses publiée aux frais des défendeurs dans tous les médias
ayant mentionné les propos de
M. Duchesneau.
L’ex-leader péquiste avait
demandé à être relevé de ses
fonctions de délégué général
du Québec à New York après
s’être adressé à la cour pour
laver sa réputation.
La Presse canadienne
Congédié ?
Voyez
François Gendron
avocat
LL.L., M.A., Ph.D.
Vieux Montréal 514.845.5545
L E
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ACTUALITES
Bulletin
ministériel
MICHEL
DAVID
a fuite en limousine
sur une pelouse de
Laval n’était pas très
glorieuse, mais Pierre Moreau
(Af faires municipales) a
donné le ton à l’ensemble du
gouvernement avec le projet
de loi 3 sur les régimes de retraite. Le problème de la surrémunération des employés
municipaux demeure toutefois entier. A
Gaétan Barrette (Santé) a
réussi à négocier avec les médecins spécialistes l’étalement
du rattrapage salarial qu’il
avait lui-même arraché à son
prédécesseur. Le bouleversement des structures du réseau
de la santé en laisse plusieurs
perplexes, mais cet excellent
communicateur donne au
moins l’impression de savoir
où il va. Un fonceur qui a les
défauts de ses qualités : insulter l’ensemble de la profession
médicale est-il la meilleure
façon de garantir un meilleur
accès aux soins ? AHélène David (Culture) a su
tour ner à son avantage les
compressions imposées aux
conservatoires régionaux. Les
pr oductions cinématographiques et télévisuelles ont
également été épargnées dans
la révision des crédits d’impôt
aux entreprises. AOn peut reprocher un parti
pris idéologique à Martin Coiteux (Conseil du trésor), mais
il a su contrôler les dépenses
nettement mieux que ses prédécesseurs. Le « dialogue social » promis s’est révélé un
exercice complètement bidon,
bien illustré par le rapport de
la commission Robillard. Un
faux pas passablement gênant
avec la nomination, puis la
démission du grand patron
des services informatiques. B
Jean-Marc Four nier est
l’homme de confiance du premier ministre Couillard. Discret aux Affaires intergouvernementales canadiennes, mais
efficace dans le rôle de leader
parlementaire. Il n’a cependant
pas réussi à négocier avec le
Parti québécois un forum pour
discuter du cas de PKP. B
On n’apprend pas à un vieux
singe comment faire la grimace. Pierre Paradis (Agriculture) a immédiatement volé au
secours de sa clientèle en
pour fendant la commission
Robillard, qui recommandait
des compressions de 300 millions à l’assurance stabilisation. Il a flairé un bon filon en
promettant de sévir contre les
épiciers qui trompent leur
clientèle en réemballant des
produits alimentaires. B
S
◆ ◆ ◆
Sam Hamad (T ravail) a
rempli le principal mandat
qu’on lui avait confié : éviter
un nouveau conflit dans le
secteur de la construction. À
Québec, Régis Labeaume et
lui s’entendent comme larrons en foire. B
François Blais (Emploi et
Solidarité sociale), qui était
par tisan d’un revenu minimum garanti dans sa vie antérieure, fait figure de progressiste égaré dans une bande de
rapaces néo-libéraux. Sa réforme des Carrefours jeunesseemploi, qui priorise les prestataires de l’assurance-emploi et
l’aide sociale, ne fait pas l’unanimité, mais il est déjà remarquable que les budgets soient
maintenus. B
Les attentats de Saint-Jean
et d’Ottawa perpétrés par des
radicaux islamistes ont ser vi
de prétexte pour retarder encore la présentation du projet
de loi sur la laïcité qui devait
l’être au printemps der nier.
Stéphanie Vallée (Justice) a
cependant compris qu’elle ne
pouvait pas demeurer passive
à la suite du décès d’un enfant
de cinq ans lors de la poursuite policière qui a mal
tourné à Longueuil. B
Une sor tie publique assez
audacieuse de Jacques Daoust
(Économie, Innovation et Expor tations) a semblé avoir
Prostitution : pas d’arrestations
de masse en vue à Montréal
pour effet de limiter la réduction des crédits d’impôt aux
entreprises qui était initialement prévue. Il a rapiécé le
projet de cimenterie de PortDaniel pour le rendre moins
risqué pour les contribuables.
Lorsqu’il était président d’Investissement-Québec, son fils
avait la troublante habitude de
se magasiner des emplois
dans des entreprises qui bénéficiaient de subventions. BKathleen Weil (Immigration, Diversité et Inclusion) a
été très discrète depuis sa nomination. Elle doit présenter
au début de 2015 une nouvelle
politique de l’immigration
qu’on dit substantielle. C
Lise Thériault (Sécurité publique) avait été por tée aux
nues quand elle avait tenu tête
aux matamores de la construction, mais le débat soulevé par
l’évasion des trois détenus d’Orsainville a fait conclure à une
nette surévaluation de ses talents politiques, même si elle a
clairement été mal informée. C
Le hasard a bien fait les
choses pour Rober t Poëti
(Transports) qui a pu s’associer à d’heureuses initiatives
auxquelles il était totalement
étranger, qu’il s’agisse de la
mise en ser vice du Train de
l’Est ou encore une rarissime
baisse des tarifs de la SAAQ
pour les permis et les plaques
d’immatriculation. En revanche, il s’est dérobé de façon navrante du débat sur l’opportunité de rebaptiser le pont
Champlain, sous prétexte que
cela relève du gouvernement
fédéral. Il a la mèche un peu
courte lors de ses rencontres
avec la presse. C
Le SPVM ne compte pas changer son plan stratégique
malgré l’entrée en vigueur de la nouvelle loi
HÉLÈNE BUZZETTI
Correspondante parlementaire
à Ottawa
a nouvelle loi sur la prostiL
tution est entrée en vigueur ce week-end, mais ses
détracteurs qui craignaient
une victimisation des prostituées seront rassurés. La police de Montréal n’a pas l’intention de modifier son approche envers la prostitution
de rue afin de procéder à plus
d’arrestations.
En entrevue avec Le Devoir,
l’inspectrice-chef Johanne Paquin, responsable du dossier
prostitution au Ser vice de police de la Ville de Montréal
(SPVM), affirme sans détour
que le « plan stratégique tient
toujours la route » malgré l’entrée en vigueur du projet de loi
C-36. Ce « plan stratégique » cible trois activités auxquelles le
SPVM s’attaque en priorité :
l’exploitation sexuelle des mineurs, la traite de personnes et
la cohabitation problématique
avec les résidants dans certaines zones sensibles. « Ça ne
changera rien dans notre plan
en tant que tel parce que, pour
nous, dans notre réflexion, la
prostituée est une victime », dit
Mme Paquin.
Il n’est donc pas question de
s’attaquer plus spécifiquement
aux prostituées pratiquant
«
On n’est pas là pour interpréter
la loi, mais pour l’appliquer quand
ça répond à un certain besoin.
Inspectrice-chef Johanne Paquin,
responsable du dossier prostitution au SPVM
dans les environs d’écoles, de
parcs, de garderies ou de lieux
de culte, comme le commande
maintenant la loi. Le C-36 accorde une sor te d’amnistie
aux pr ostituées, mais pas
lorsqu’elles travaillent près de
ces lieux, et ce, indépendamment de l’heure du jour ou de la
nuit. L’inspectrice Paquin explique qu’elle n’a jamais toléré
la prostitution à proximité d’une
école le jour. Mais la nuit ? Elle
laisse entendre qu’il faudrait
une plainte pour intervenir.
« À deux heures du matin, je
ne pense pas qu’on aurait une
plainte. […] On n’est pas là
pour interpréter la loi, mais
pour l’appliquer quand ça répond à un certain besoin. »
Mme Paquin rappelle que la
loi fédérale a été concoctée
dans la foulée du jugement
Bedford de la Cour suprême,
qui a invalidé diverses dispositions législatives au motif que
celles-ci mettaient en danger
»
la vie des prostituées. « Donc,
à chaque action policière posée
envers une situation prostitutionnelle, on doit garder en tête
cet aspect de sécurité des personnes », explique-t-elle.
Et la publicité ?
Le gouvernement conservateur a rendu légale la prostitution à domicile, mais a été accusé d’hypocrisie parce qu’il a
criminalisé la publicité de services sexuels. Les personnes
qui annoncent leurs propres
ser vices seront encore une
fois exemptées, mais pas les
médias (journaux, sites Internet, petites annonces, etc.) qui
en seront les dif fuseurs. La
peine prévue peut atteindre
cinq ans d’emprisonnement.
Encore là, le SPVM ne partira
pas à la chasse des petites annonces salaces demain matin.
Quand on pose la question à
l’inspectrice Paquin, elle répond par un rire. « Ça nous
prendrait des ressources à
temps plein, non-stop » pour
s’attaquer à ce secteur qui
est, selon elle, « immense ».
M me Paquin explique que le
SPVM veut s’attaquer en priorité à la traite de personnes,
des dossiers complexes qui
demandent de l’écoute électronique et jusqu’à, dit-elle, deux
ans d’enquête. « C’est cer tain
que les priorités sont accordées
à ces aspects-là. Mais si dans le
cadre de l’enquête on voit des
proxénètes qui mettent des annonces pour vendre leurs filles,
c’est cer tain que ça va passer
dans la machine et que des accusations vont venir avec. »
Il semble que Québecor a
donné la consigne de ne plus
accepter ce genre d’annonces.
Le porte-parole de l’entreprise
n’a pas répondu à notre demande, mais Le Devoir a tenté
de faire publier au Journal de
Montréal une petite annonce
vantant les mérites d’une
« rousse généreuse et coquine
pour soirées torrides à domicile ». L’annonce a été refusée
net par la préposée.
Ce week-end, le magazine
torontois Now a fait savoir qu’il
ne cesserait pas d’accepter ce
genre d’annonces qui ont traditionnellement été une source
appréciable de revenus.
Le Devoir
◆ ◆ ◆
Malgré sa réputation de
grand prévisionniste, Carlos
Leitão (Finances) a complètement raté la cible en matière
de création d’emplois. Le premier ministre a même dû le
rappeler à l’ordre quand il a
tenté de transformer la promesse de 250 000 nouveaux
emplois en simple objectif. CAprès une rencontre confidentielle avec les dirigeants
de TransCanada, Pier re Arcand (Énergie et Ressources
naturelles) a manifesté pour le
projet Énergie Est un enthousiasme que le peu d’information disponible aurait dû tempérer. Il a eu beau manifester
une plus grande réserve par la
suite, il donne la désagréable
impression que les dés sont
pipés. CAprès s’être vivement opposée à l’idée de réduire son ministère à un simple secrétariat,
Christine St-Pierre (Relations
internationales) a déclaré qu’il
ne faudrait pas s’arrêter à une
question de « structure ». Elle
a dû s’excuser auprès de son
prédécesseur, Jean-François
Lisée, qu’elle avait accusé
d’avoir voyagé abusivement
aux frais de l’État pour visiter
sa famille. CLa Cour supérieure a donné
une véritable gifle au ministre
de l’Environnement, David
Heur tel, qu’elle a ni plus ni
moins taxé d’amateurisme
pour avoir autorisé TransCanada à entreprendre des travaux à Cacouna sans égard au
risque pour les bélugas. D
Il n’est jamais facile d’expliquer pourquoi on renie une
promesse, mais la ministre de
la Famille, Francine Charbonneau, n’a jamais donné l’impression de savoir quoi dire.
On a rarement vu une ministre faire marche arrière dès
l e dépôt d’un projet de loi,
comme elle l’a fait dans les cas
des sanctions contre les parents qui acceptent de payer
pour des places « fantômes »
en garderie. E
Le premier ministre a fait un
cadeau empoisonné à Yves
Bolduc en le nommant à
l’Éducation pour qu’il laisse le
champ libre à Gaétan Barrette. Depuis, il a gaf fé sur
tous les dossiers : les bibliothèques scolaires, le diplôme
collégial, les commissions
scolaires, les écoles juives…
Sans parler de sa prime de
215 000 $. Quand M. Couillard
mettra-t-il fin à son calvaire ? E
[email protected]
ANNIK MH DE CARUFEL LE DEVOIR
Il n’est pas question de s’attaquer plus spécifiquement aux prostituées pratiquant dans les environs d’écoles, de parcs, de garderies ou
de lieux de culte, comme le commande maintenant la loi. Le « plan stratégique » du SPVM cible trois activités prioritaires : l’exploitation
sexuelle des mineurs, la traite de personnes et la cohabitation problématique avec les résidants dans certaines zones sensibles.
SÉCURITÉ DES PIPELINES
Les conservateurs s’efforcent d’apaiser
les inquiétudes des Québécois
MARCO BÉLAIR-CIRINO
Correspondant parlementaire
à Québec
L
e ministre fédéral des Ressources naturelles, Greg
Rickford, était introuvable à la
Chambre des communes après
le dépôt du projet de loi sur
la sûreté des pipelines lundi
après-midi. Il était au Québec,
vu comme un terrain hostile
aux projets des sociétés pipelinières, comme Énergie Est.
L’élu conser vateur s’est effor cé d’apaiser les inquiétudes des Québécois sur la
sécurité des pipelines en faisant l’inventaire de la série de
mesures inscrites au projet
de loi C-46.
Les grands joueurs de l’industrie — plus de 250 000 barils par jour — devront assumer, faute ou non, négligence
ou non, jusqu’à un milliard de
dollars en cas de catastrophe
environnementale, prévoit-il.
En plus de reconnaître la
« responsabilité absolue » des
exploitants des pipelines, le
projet de loi mentionne expli-
citement leur « responsabilité
illimitée » lorsqu’elles sont
fautives ou négligentes. Les
sociétés pipelinières majeures
devront « être prêtes en cas
d’incident » en ayant à portée
de main des « ressources financières minimales ». Le seuil a
été fixé à un milliard de dollars pour celles exploitant les
principaux oléoducs, comme
TransCanada ou Enbridge.
La plupar t des mesures
détaillées dans le projet de
loi C-46 ont déjà fait l’objet
d’annonces au fil des derniers
mois par le gouver nement
Harper. Parmi elles, l’augmentation de 100 à 150 du nombre
d’inspections annuelles pour
les pipelines pétroliers et gaziers ef fectuées par l’Of fice
national de l’énergie (ONÉ).
« Nous avons un [bilan sécurité] de 99,999 % pour plus de
72 000 km de pipeline réglementé par le gouvernement fédéral [dont 1500 km au Québec]. On va faire mieux que ça,
si c’est mathématiquement possible », a af firmé M. Rickford
lors d’une conférence de
presse au centre des congrès
de Québec.
Questions légitimes
Le gouver nement Harper
n’a pas laissé au hasard le lieu
où il présentait le projet de loi
C-46. « Ce n’est pas anodin », a
lancé le responsable de la campagne Climat-Énergie à Greenpeace Canada, Patrick Bonin.
Greg Rickford a esquivé la
plupar t des questions sur le
projet de pipeline Énergie Est,
grâce auquel T ransCanada
entend acheminer quelque
1,1 million de barils de pétrole
issu des sables bitumineux
par jour vers l’Est du pays et
l’étranger. « [Les Québécois]
posent des questions légitimes
à mon avis », s’est-il contenté
de dire.
Le ministre n’a pas voulu
préciser si le gouvernement
du Québec était en mesure de
faire barrage au vaste projet
de pipeline. « Je ne vais pas
faire de commentaires sur une
[éventuelle] décision d’une province, d’une municipalité ou
d’une autre organisation », a
af firmé M. Rickford, invitant
toutefois les « provinces », « municipalités » ou « autres organisations » à faire connaître leurs
« commentaires » à l’occasion
des consultations de l’ONE. Si
l’organisme fédéral les reprend, Ottawa y prêtera une
« cer taine impor tance », a-t-il
fait valoir. « Pour Northern Gateway, on a accepté la recommandation de l’ONE de mettre
en œuvre 209 conditions avant
qu’il puisse commencer le projet. Ça, c’est la responsabilité de
notre gouvernement fédéral. »
D’ailleurs, le gouvernement
fédéral ne voit pas nécessairement d’un mauvais œil les sept
conditions posées par Québec
et Toronto afin d’appuyer le
projet Énergie Est, a-t-il indiqué. « Nous sommes d’accord
avec ces principes », a lancé
M. Rickford. Il n’en demeure
pas moins que, « pour l’économie, nous devons accéder à de
nouveaux marchés», a-t-il ajouté.
« La question, c’est “Comment
peut-on faire cela?”.»
Le Devoir
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ACTUALITÉS
Le
registre
des
armes
de
Mulcair
Les nouveaux scénarios
divise le caucus néodémocrate
ne satisfont pas
FUSION DE COMMISSIONS SCOLAIRES
la CSDM
MARIE VASTEL
« Il ne s’agit pas d’une greffe,
c’est une amputation. On ne
es discussions sur les di- peut pas juste fusionner comme
vers scénarios de redé- on fait dans d’autres secteurs.
coupage de la Commission On veut nous amputer sans
scolaire de Montréal (CSDM) qu’on sache trop l’utilité et on
semblent dans l’impasse. Au- nous demande si on préfère se
cun des scénarios proposés par faire enlever la main droite ou
Québec ne fait l’affaire de la plus la main gauche, ou le pied
grosse commission scolaire du droit ou le pied gauche », a illusQuébec, qui ne croit pas qu’ils tré la présidente de la CSDM.
créeront de réelles économies
Le commissaire scolaire
et favoriseront la réussite.
Kenneth George parle de la
Lors d’une rencontre entre proposition de changement du
le ministre de l’Éducation, ministre de l’Éducation, Yves
Yves Bolduc, et la présidente Bolduc, comme d’un geste « irde la CSDM, Catherine Harel- réfléchi et incohérent ». « Ce qui
Bourdon, jeudi dernier, le trans- lui semblait brillant et justifié il
fert à la Commission scolaire y a un mois lui paraît maintenant problématique et
il sort un autre lapin
« Qu’est-ce qui va faire en sorte
de son chapeau », écrit
que transférer des milliers d’élèves d a n s u n e l e t t r e l e
commissaire élu dans
à la Pointe-de-l’Île ça va apporter
V illeray-La PetitePatrie. « La CSDM,
une meilleure réussite de nos
ce n’est pas la somme
de petites écoles, c’est
élèves et plus d’économies ? »
un réseau de services
M a r g u e r i t e - B o u r g e o y s pédagogiques qui font qu’on
(CSMB) des écoles de plu- peut offrir à nos 100 000 élèves
sieurs ar rondissements de des choses que d’autres ne vont
l’ouest de Montréal (Sud- pas offrir. »
Ouest, Côte-des-Neiges–NotreDame-de-Grâce, etc.) aurait été Mécontentement
mis en veilleuse. Mais ce serait et mobilisation
au profit d’un scénario qui vise
Comme ceux de l’école inà inclure des écoles de l’est à la ternationale de Montréal, dans
Commission scolaire Pointe- Westmount, la semaine derde-l’Île (CSPI), qui est jugé nière, les élèves de l’école setout aussi irrecevable.
condaire Saint-Luc ont fait une
« On n’est pas en accord avec immense chaîne humaine
lui [le ministre]. On n’a pas lundi midi autour de leur école
encore compris les objectifs qui pour lui manifester leur attasous-tendent ces changements, a chement. « Avec le démantèledit Catherine Harel-Bourdon. ment de la CSDM, on ne sait
Qu’est-ce qui va faire en sorte pas si on va pouvoir garder nos
que rééquilibrer les trois com- programmes. On est inquiets »,
missions scolaires et transférer a dit le président de l’Associades milliers d’élèves à la Pointe- tion étudiante de l’école Saintde-l’Île ça va apporter une meil- Luc, Ménélik Philip.
leure réussite de nos élèves et
Le Conseil des commisplus d’économies ? »
saires de la CSDM a adopté
Dans la nouvelle car te qui une résolution s’opposant à
circule pour l’île de Montréal, tout projet de démantèlement.
les écoles de Car tier ville se- Lors de son conseil général en
raient intégrées à la CSMB, fin de semaine der nière, la
tandis que cer taines sur les Fédération des commissions
territoires d’Ahuntsic, Ville- scolaires du Québec a plaidé
ray, Saint-Michel et Parc-Ex- pour éviter toute forme de prétension iraient à la CSPI. Cette cipitation, a demandé « une péréorganisation pénaliserait de riode suf fisante de consultanombreux élèves de la CSDM. tion » et a adopté à l’unanimité
Par exemple, dans Saint-Mi- une résolution en ce sens.
chel, l’école secondaire JoAu cabinet du ministre
seph-François-Perreault, qui a Bolduc, on indique qu’aucun
un programme de musique ré- scénario n’a été arrêté et que
puté, ne pourra plus accueillir les discussions se poursuivent.
des élèves de l’école Le Pla- Une rencontre de la Table
teau, son école bassin dans le Québec-commissions scolaires
Plateau-Mont-Royal, car elles est prévue le 18 décembre.
ne seront plus dans la même
commission scolaire.
Le Devoir
homas Mulcair a pris de
T
court certains de ses députés en promettant de créer
LISA-MARIE GERVAIS
L
Correspondante parlementaire
à Ottawa
un nouveau registre des
armes à feu allégé. Au moins
trois néodémocrates ont senti
le besoin de préciser les intentions de leur chef à leurs électeurs et l’un d’entre eux prévient qu’il s’y opposera.
L’abolition de l’ancien registre des armes d’épaule avait
divisé les troupes du NPD en
2012. Deux députés avaient
carrément voté avec le gouvernement conser vateur pour
l’abolir.
Le premier, John Raf fer ty,
a été catégorique sur les
ondes d’une radio de sa circ o n s c r i p t i o n de Thunder
Bay. « Ce qu’il est impor tant
de savoir, c’est qu’en tant que
député je défendrai toujours ce
qui est dans le meilleur intérêt
[de mes électeurs] », a-t-il
tranché jeudi, rappor tait le
journal TB Newswatch.
Son collègue Dennis Bevington a de son côté réitéré
lundi que son parti a « pris position [sur le fait] que nous ne
ramènerons pas le registre ».
Député des Ter ritoires-duNord-Ouest, M. Bevington
s’opposait au registre, car il
criminalisait les propriétaires
d’armes d’épaule. Si une province voulait légiférer, il ne
s’y opposerait pas. « Je ne vois
ADRIAN WYLD LA PRESSE CANADIENNE
Thomas Mulcair a promis, mercredi dernier, un registre plus
« léger » que l’ancien qui permettrait aux policiers de traquer
toutes les armes au pays.
pas de mécanisme fédéral qui
ne serait pas en vertu du Code
criminel », a-t-il toutefois résumé, lorsque Le Devoir l’a
inter rogé sur l’annonce de
son chef.
Thomas Mulcair a promis,
mercredi dernier, un registre
plus « léger » que l’ancien qui
permettrait aux policiers de traquer toutes les armes au pays.
Son bureau n’a pas précisé si
la proposition compterait toujours un aspect criminel.
MM. Rafferty et Bevington
n’étaient cependant pas les
seuls élus de circonscriptions
rurales à hésiter à s’opposer à
l’abolition du registre des
armes longues, au fil des ans.
Leur collègue de la Colombie-Britannique, Nathan Cullen, s’était opposé en pleine
course à la chefferie à ce que
le NPD en promette le retour,
car cela rendrait le par ti vulnérable aux politiques de « division » des conser vateurs,
avait-il affirmé. Mercredi dernier, il a publié une mise au
point sur sa page Facebook
pour répondre, y écrivait-il,
aux messages d’inquiétude
de certains.
M. Cullen a cité une déclaration du bureau de son chef,
précisant que « le NPD a été
clair : nous n’avons aucunement l’intention de réactiver le
fiasco des libéraux qu’est le registre des ar mes d’épaule.
Point à la ligne ». Un message
qui s’est attiré plusieurs dizaines de commentaires. Si
cer tains af fir ment l’importance d’un registre, d’autres
remettaient en question leur
vote pour le NPD.
À sa sortie des Communes
lundi, M. Cullen n’a pas voulu
commenter les intentions de
son chef. « Je dois revoir les
commentaires de M. Mulcair »,
a-t-il dit au Devoir. Car le chef
n’avait pas prévenu ses députés avant d’annoncer ses couleurs en point de presse, a rapporté M. Cullen.
Charlie Angus, qui représente aussi une circonscription
rurale ontarienne à TimminsJames-Bay, a également été
surpris. À tel point qu’il a confié
à un journal de Sault-SainteMarie qu’il s’est « littéralement
tapé la tête sur le bureau »
quand il a appris la nouvelle.
M. Angus, qui avait hésité
avant de s’opposer avec son
parti à la mort du registre, a lui
aussi senti le besoin de clarifier
le tir sur son site Internet. Il
y a publié mot à mot la même
déclaration que M. Cullen.
Le Devoir
LOI SUR LA TRANSPARENCE
Ottawa poursuivra six Premières Nations
ttawa — Le gouver neO
ment fédéral a annoncé
lundi qu’il entreprenait des recours judiciaires contre six
communautés autochtones qui
refusent de publier en ligne
leurs états financiers.
Selon le ministre des Affaires autochtones, Bernard
Valcour t, le ministère continuera à retenir le financement
destiné aux programmes non
essentiels pour près de 50 Premières Nations qui ne se sont
pas conformées à temps à la
nouvelle loi des conservateurs
sur la transparence.
Le gouvernement demande
de plus à la Cour fédérale de
contraindre six nations de l’Alberta et de la Saskatchewan à
publier leurs états financiers
consolidés vérifiés ainsi que
l’annexe de la rémunération
et des dépenses de leur chef
et de leurs conseillers.
« Comme tous les Canadiens,
les membres des Premières Nations méritent que leurs dirigeants élus fassent preuve de
transparence et leur rendent des
comptes », a déclaré lundi le ministre dans un communiqué.
Les communautés visées
par la poursuite sont celles de
Thunderchild, d’Ochapowace
et d’Onion Lake, en Saskatchewan, ainsi que de Sawridge,
des Chipewyan d’Athabasca et
de Cold Lake, en Alberta. Les
chefs des six communautés se
sont bornés à af firmer qu’ils
ne se plieraient pas aux règles.
Le mois dernier, la nation
crie d’Onion Lake, un des
groupes poursuivis par le gouvernement, a aussi entamé des
recours judiciaires, afin de
faire annuler la Loi sur la transparence financière des Pre-
mières Nations. Les chefs autochtones soutiennent qu’elle
sert à détourner l’attention du
sous-financement chronique
des communautés autochtones
et qu’elle enfreint leurs droits.
« Non seulement la loi C-27
enfreint notre relation basée sur
un traité historique, mais elle
omet aussi notre droit international à l’autodétermination en
tant que nations autochtones »,
avaient déclaré les Premières
Nations de l’Ouest canadien
des traités 4, 6 et 7 dans un
communiqué de presse, le
mois dernier.
« De telles conditions oppressives imposées par la force coercitive du gouvernement fédéral
n’existent dans aucun endroit
au Canada autre que les réserves indiennes », avaient-elles
ajouté.
La loi C-27 exigeait des Pre-
mières Nations qu’elles publient leurs états financiers
consolidés vérifiés ainsi que
l’annexe de la rémunération et
des dépenses de leur chef et
de leurs conseillers sur un site
Internet public dans les quatre
mois suivant la fin de l’année
fiscale, le 31 mars 2014. Lundi,
535 communautés sur 582 s’y
étaient pliées.
« En adoptant cette loi, notre
gouvernement a rendu les renseignements financiers plus accessibles aux membres des Premières Nations, ce qui favorise
une gouvernance plus efficace,
plus transparente et plus responsable ainsi que l’émergence
de collectivités plus fortes, plus
autonomes et prospères », a
conclu M. Valcour t dans le
communiqué de lundi.
La Presse canadienne
Peut-on échapper à
l’obsession de la beauté ?
Un documentaire en deux parties
BEAUTÉ FATALE
Ce soir et demain 21h
La quête de la beauté selon Léa Clermont-Dion
LES GRANDS DOCUMENTAIRES DE TÉLÉ-QUÉBEC
telequebec.tv
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ACTUALITÉS
Hausse de taxes à
Laval et à Longueuil
Les compressions de 300 millions imposées aux villes par le
gouvernement Couillard se
font sentir dans le budget des
contribuables. La facture d’impôt foncier de Laval augmentera de 3,2 % en 2015, après
deux années de gel. Les contribuables de Longueuil paieront
de leur côté 3,9 % de plus qu’en
2014. Les coupes budgétaires
de Québec expliquent la
hausse supérieure à l’inflation,
ont expliqué le maire de Laval,
Marc Demers, et son homologue de Longueuil, Caroline
St-Hilaire. Le mois dernier,
l’administration du maire Denis Coderre a limité la hausse
de l’impôt foncier à 2,2 % à
Montréal. Les dépenses de la
Ville pour l’année 2015 ont
même diminué de 0,3 %.
Le Devoir
Des organismes
voués aux démunis
protestent
Des centaines de travailleurs
du monde communautaire ont
participé à des « actions éclair »
aux quatre coins du Québec,
lundi, dénonçant le sous-financement avec lequel ils doivent
composer. À Montréal, des
membres du Regroupement
des organismes en défense
collective des droits (RODCD)
ont chahuté avec sifflets et
casseroles devant le bureau
du ministre des Finances,
Carlos Leitão. Les porte-parole
du RODCD, qui regroupe
quelque 325 organismes voués
à la défense des droits, ont rappelé que les budgets de ces
derniers n’ont été ni indexés ni
bonifiés depuis 1996. Subventionnés par le Secrétariat à l’action communautaire autonome,
une entité provinciale, les
groupes en défense des droits,
comme la Ligue des droits et
libertés, bénéficient d’une
subvention moyenne de
54 000 $, soit à peine 40 % du
financement accordé aux autres groupes communautaires.
Le Devoir
Les dépenses continuent d’augmenter à Québec
États-Unis : la Cour
suprême refuse
la plainte de BP
à Québec
Washington — La Cour suprême des États-Unis a refusé
lundi de se saisir d’un recours
du groupe pétrolier BP qui affirmait être contraint de payer
des centaines de millions de
dollars à des entreprises « sans
lien apparent » avec la marée
noire de 2010 dans le golfe du
Mexique. Après l’avoir examinée à huis clos, les neuf juges
ont annoncé, dans un document, avoir rejeté la plainte du
géant pétrolier britannique.
Celui-ci contestait le règlement d’une plainte en nom collectif d’entreprises et de commerces qui protestaient contre
les répercussions de la catastrophe écologique sur leur activité économique.
Agence France-Presse
Sudation extrême :
trois coupables
Drummondville — Les trois
personnes qui avaient été accusées relativement à la mort de
Chantal Lavigne, survenue il y a
plus de trois ans à la suite d’un
rituel de sudation extrême, ont
été jugées coupables de négligence criminelle ayant causé la
mort. Gabrielle Fréchette, Ginette Duclos et Gérald Fontaine
devront revenir devant le tribunal le 23 décembre afin de fixer
une date pour les représentations sur sentence. Chantal Lavigne, une femme de 35 ans de
Saint-Albert-de-Warwick, avait
perdu la vie alors qu’elle participait à un présumé séminaire de
croissance personnelle dans la
ferme de Gabrielle Fréchette à
Durham-Sud, en juillet 2011.
La Presse canadienne
ISABELLE POR TER
Hausse des
charges fiscales
en 2015
C
ontrairement à la Ville de
Montréal, Québec n’est pas
par venue à réduire ses dépenses, qui continuent d’augmenter de 1,33 à 1,36 milliard
de dollars. Des hausses d’impôt
foncier équivalant à l’inflation
sont aussi imposées, comme
chaque année depuis l’arrivée
au pouvoir de Régis Labeaume.
« On a trimé dur pour limiter
la croissance des dépenses à
2,4 %, a expliqué le vice-président du comité exécutif, Jonatan Julien. C’est une des plus
faibles des dernières années. » À
cet égard, le maire Régis Labeaume a souligné que la
hausse d’impôt foncier était
destinée au plan de remboursement de la dette accéléré de
la Ville. Au rythme où vont les
choses, la dette devrait d’ailleurs commencer à diminuer à
partir de l’an prochain.
Mais pour l’opposition, la
hausse des dépenses n’en est
pas moins inacceptable. « C’est
plus élevé que l’inflation, a fait
valoir le chef Paul Shoir y. Je
vous rappelle que l’École des
hautes études commerciales […]
a déjà produit un rapport il y a
quelques semaines disant que la
Ville de Québec était la ville dont
la croissance des dépenses était la
plus élevée ces dernières années.»
À Montréal, l’administration
du maire Coderre a réduit ses
dépenses de 0,3 % cette année,
une première en 12 ans.
Sur le front de l’impôt foncier,
la Ville de Québec réduit l’effort demandé au secteur commercial. Ce secteur devra composer avec une augmentation
de 2,3 % en 2015, soit 0,5 % de
moins que l’an dernier. Rappelons que l’an der nier, les
hausses imposées par la Ville
avaient suscité une telle colère
dans les milieux d’af faires et
chez les entrepreneurs que l’administration Labeaume avait dû
Immeubles commerciaux :
2,3%
Immeubles résidentiels :
1,8% en moyenne
YAN DOUBLET LE DEVOIR
Contrairement à la Ville de Montréal, Québec n’est pas par venue
à réduire ses dépenses, qui continuent d’augmenter cette fois de
1,33 à 1,36 milliard de dollars.
réviser plus de 5000 avis
d’imposition en février.
Les milieux d’affaires
toujours mécontents
Mais les milieux d’af faires
trouvent qu’on leur en demande encore trop. « L’écar t
entre la taxation résidentielle et
commerciale demeure élevé », a
déploré la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante dans un communiqué.
À la Chambre de commerce,
on prétend que cela aura un
« impact dommageable ». Le président Éric Lavoie souligne en
outre que la croissance n’est
« plus ce qu’elle a été » et que les
entreprises ont déjà moins de
marge de manœuvre.
Dans le secteur résidentiel,
la Ville reprend le scénario
des années précédentes en imposant une hausse équivalant
à l’inflation (1,8 %). Il s’agit toutefois d’une moyenne puisque
les augmentations varient d’un
secteur à l’autre en raison des
ajustements découlant des fusions (voir tableau).
Ainsi, cette hausse n’est que
de 0,7 % à Loretteville alors
qu’elle atteint jusqu’à 2,6 % à
Lac-Saint-Charles. Pour une
maison évaluée à 262 000 $,
cela se traduit cette année par
une augmentation de 21 $ à
68 $ selon les secteurs.
La centrale de police
sacrifiée
Les coupes imposées par le
gouvernement dans le cadre du
Pacte fiscal transitoire (20 millions) ont quant à elles été compensées à parts égales par des
surplus et des compressions
dans les unités administratives.
Fait notable, la Loi sur les
régimes de retraite n’a pas encore d’impact sur le budget
puisque la Ville demande du
temps pour évaluer l’impact de
la loi. Les charges reliées aux
régimes de retraite sont donc
maintenues à 120,3 millions.
Du côté des infrastructures,
l’amphithéâtre demeure le
plus gros investissement, avec
une ponction de 114,6 millions
cette année, dont 44,1 millions
financés exclusivement par la
Ville. Cette der nière inscrit
toutefois pour la première fois
des r evenus liés au pr ojet
* Immeubles résidentiels
par secteur :
Vanier 2,3%
Lac-Saint-Charles 2,6%
Sillery 2,4%
Beauport 2,5%
Charlesbourg 2,5%
Sainte-Foy 1,3%
Québec 1,6%
Saint-Émile 2%
Cap-Rouge 2,3%
Loretteville 0,7%
Val-Bélair 1,7%
* S’ajoute à la hausse le
remboursement de la dette
des anciennes villes qui
s’élève à 61 $, 17 $ ou 0 $
selon les secteurs.
dans son budget avec 1,3 million découlant de sa part dans
la vente de billets.
Outre l’amphithéâtre, les
plus gros investissements prévus pour la période 2015-2017
vont aux autobus (93 millions
de dollars) et au centre de biométhanisation (40 millions).
La ville a par contre mis de
côté cer tains projets d’infrastructures annoncés l’an dernier comme celui de la nouvelle Centrale de police jugée
trop coûteuse. Le projet théâtral Le Diamant, que le gouvernement du Québec hésite à
financer, disparaît lui aussi des
prévisions de la Ville qui s’élevaient l’an dernier à 4 millions
de dollars.
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EDITORIAL
GAZ À EFFET DE SERRE
Le mauvais élève
Le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, est
sorti de la réser ve que lui impose son rôle pour réprimander
le Canada, lui reprochant de ne pas en faire assez pour la planète. Dernier de classe depuis que les conser vateurs sont au
pouvoir, le Canada saura-t-il mettre fin à un refus égoïste d’apporter sa contribution ?
événement est pour le moins singulier. Le secrétaire général des Nations unies prend
garde de ne pas se mêler de la politique intérieure des pays membres, à moins qu’ils
contreviennent à des décisions de l’Assemblée
générale ou du Conseil de sécurité. Or cette
sortie de M. Ban a été planifiée. Il a lui-même
sollicité une entrevue à Radio-Canada et à la
CBC pour lancer un appel au gouvernement
de Stephen Harper pour l’inviter à être visionnaire et à « être porteur de plus grandes ambitions ».
Décodons. Ce geste, Ban Ki-moon l’a fait car il estime, alors que
s’accélèrent les préparatifs de la conférence de Paris sur le climat
de l’été 2015, que le Canada doit cesser d’être un empêcheur de
danser en rond. Depuis 2006, soit depuis l’arrivée de Stephen Harper au pouvoir à Ottawa, tout a été fait pour dénaturer les engagements pris par le Canada lors de la signature en 1997 de l’accord
de Kyoto sur la réduction des gaz à effet de serre (GES), dont il a
fini par se retirer comme pays signataire. Quant
aux cibles de réduction des émissions, elles ont
été abaissées. Lors de la conférence de Copenhague en 2009, le Canada s’était fixé de les ramener de 17% sous le niveau de 2005 d’ici 2020.
Cette cible ne sera vraisemblablement pas
atteinte.
Le problème aux yeux de Ban Ki-moon est
BERNARD
que le mauvais élève déteint sur quelques autres pays qui résistent à se joindre à l’effort plaDESCÔTEAUX
nétaire. À l’inverse, le Canada, s’il redevenait le
pays exemplaire qu’il a déjà été, contribuerait à faire avancer les
négociations. On attend de lui qu’il annonce prochainement un engagement ciblé de réduction des émissions de GES, comme le feront la plupart des pays. Les Nations unies veulent qu’avant même
que ne débute la conférence de Paris un nombre suffisant de pays
se soient engagés, ce qui ouvrirait le chemin à un accord.
L’intervention de Ban Ki-moon vient ajouter à la pression qu’a
créée sur le Canada l’entente intervenue il y a trois semaines entre les deux plus grands pollueurs de la planète, la Chine et les
États-Unis, sur le réchauffement climatique. Les États-Unis se
sont donné une réduction de 26 % à 28 % de leurs émissions de
GES d’ici 2025 par rapport à 2005, et la Chine vise à stabiliser
ses émissions d’ici 2030. Le gouvernement Harper, qui prenait
prétexte de l’inaction américaine pour justifier sa léthargie, ne
pourra pas faire moins que son voisin.
Le premier ministre Harper a déclaré à l’issue du sommet du
G20 tenu en Australie à la mi-novembre que le Canada ferait partie d’un accord contraignant regroupant tous les principaux
émetteurs de GES et qu’il contribuerait prochainement à des
fonds internationaux pour lutter contre les changements climatiques. Mais tous les observateurs sont sceptiques.
Le Canada, « pays moderne et avancé », comme l’a souligné le secrétaire des Nations unies, ne peut plus se cantonner dans un rôle
de leader négatif qui fait prévaloir ses intérêts, soit ici la protection des emplois, sur l’avenir de la planète. Ces prochains jours, la
ministre de l’Environnement, Leona Aglukkaq, sera à Lima, où se
tient une conférence préparatoire à celle de Paris. Ce serait l’occasion de confondre les sceptiques avec de premiers engagements.
Mais encore faudrait-il que celle-ci commence par reconnaître
qu’il y a un phénomène tel que le réchauffement climatique. C’est
dire le chemin à faire pour que ce gouvernement retrouve la lumière de la science qui éclaire les esprits.
FONDÉ PAR HENRI BOURASSA LE 10 JANVIER 1910 › FAIS CE QUE DOIS !
Directeur BERNARD DESCÔTEAUX
Rédactrice en chef JOSÉE BOILEAU
Vice-présidente, développement CHRISTIANNE BENJAMIN
Vice-présidente, ventes publicitaires LISE MILLETTE
Directeur des finances STÉPHANE ROGER
Directrice de l’information MARIE-ANDRÉE CHOUINARD
Adjoints PAUL CAUCHON, LOUIS LAPIERRE, JEAN-FRANÇOIS NADEAU, DOMINIQUE RENY, LOUISE-MAUDE RIOUX SOUCY
Directeur artistique CHRISTIAN TIFFET
Directeur de la production CHRISTIAN GOULET
’L
PROCHES DE HOLLANDE DANS LA TOURMENTE
Le contre-exemple
ncroyable mais vrai ou plutôt incroyable et dévastateur. Depuis quelque temps, il ne se passe pas une semaine sans qu’un ministre de la République ou un
conseiller du président François Hollande démissionne ou soit renvoyé pour cause de délits divers.
Hier matin, on apprenait que l’ex-ministre de la Francophonie Yamina Benguigui avait été convoquée par un tribunal
correctionnel pour avoir camouflé des portions de son patrimoine. Il y a cinq jours à peine, Faouzi Lamdaoui, un proche
d’entre les proches du président, était « viré », car accusé d’abus
de biens sociaux, lui qui était jusqu’alors
conseiller à… l’égalité ! Il y a une dizaine de
jours à peine (bis), le secrétaire d’État aux anciens combattants, Kader Arif, se retirait, car
soupçonné de conflit d’intérêts.
Avant eux, il y eut Thomas Thévenoud pour
fraude fiscale, Jean-Marie Le Guen pour mensonge sur son actif et Aquilino Morelle pour
SERGE
conflit d’intérêts également. Et avant eux tous,
TRUFFAUT
avant cette cohorte de personnages abonnés au
double langage, le moral côté face, l’immoral
côté pile, il y eut le maître, l’artiste du genre, on a nommé Jérôme
Cahuzac, ministre du Budget. Lui chargé de combattre l’évasion
comme la fraude fiscale détenait des comptes au royaume de l’esbroufe monétaire, soit la Suisse un jour, Singapour le lendemain.
L’af faire Cahuzac, il est très impor tant de le souligner, a
éclaté il y a deux ans de cela. On insiste : deux ans, et non deux
mois. Dans la foulée de ce scandale à ranger au rayon des gros,
le président avait formulé des mots si pesants qu’ils résonnent
encore sur les quais de la Seine : « La défaillance d’un homme
doit nous rendre encore plus exigeants, plus intransigeants, et je le
serai, parce que je sais ce que représente pour les Français cette
blessure. L’exemplarité des responsables publics sera totale. C’est
mon engagement. »
Qu’a donc fait l’exécutif des exigences par lui évoquées? Réduites à de la poudre de perlimpinpin. L’exemplarité ? Renvoyée
au catalogue du badinage. L’engagement, le sien ? Ramené à une
promesse conçue pour ferrer le régiment des crédules. Bref, en
haut lieu, on s’est moqué de l’en bas.
Cette histoire ou plus exactement ce chapelet d’histoires a
ceci de très étonnant qu’il oblige à poser la question suivante : le
Parti socialiste serait-il le seul parti des démocraties occidentales à ne pas avoir de « confesseur » chargé de mener un examen préalable sur les petits secrets et les possibles péchés des
éventuels conseillers et ministres ? À l’évidence, Hollande a administré ce dossier avec une désinvolture étonnante quand on
se souvient de l’énorme impact de l’affaire Cahuzac. Étonnante
et surtout masochiste.
I
L E T T R E S
Deux grandes tragédies
Parce que, dans ma famille, le 6 décembre
évoque deux grandes tragédies violentes.
Parce que le matin du 6 décembre 1994,
en bouclant autour de mon bras un brassard blanc en hommage aux « 5 ans » des
victimes du drame de la Polytechnique, je
ne pouvais me douter que mon père vivait
un instant intérieur si souffrant qu’il déciderait de commettre le geste le plus violent
qu’une personne puisse s’infliger… Je ne
pouvais me douter qu’à 21 ans, j’étais à la
veille de vivre le deuxième grand drame de
ma vie… Parce que les désordres émotionnels et la maladie mentale font encore beaucoup trop de victimes de violence physique,
sexuelle, verbale et collatérale… Parce que
c’est noble, de lutter contre le capitalisme
sauvage, l’austérité économique, le changement climatique, la dégradation de l’environnement… Mais tant et aussi longtemps
que l’humain n’acceptera pas d’affronter ses
propres confusions affectives, ses propres
angoisses, sa propre santé mentale et celle
des êtres qui gravitent dans sa société, il farfouillera dans une quête d’absolu qui sera
toujours extérieure à lui-même… Et continuera de créer en lui et autour de lui, un
désordre systémique dont il ne peut comprendre les failles…
En ce 6 décembre 2014, 25e « anniversaire » de la tuerie de la Polytechnique et
20e «anniversaire» du suicide de mon père,
je voudrais dire à tous ceux et celles qui
me lisent qu’il est impératif que la santé
mentale devienne une PRIORITÉ politique
avant toute loi sur les armes à feu, charte
de laïcité, relancement économique et sauvegarde de l’environnement… Car ce n’est
qu’en étant serein avec lui-même que l’être
humain saura trouver les outils nécessaires
pour créer un monde de paix, d’équité, de
liberté et d’harmonie…
Nadia Bélanger
Montréal, le 5 décembre 2014
Le Prince et la rigueur
Dans ce débat sémantique entre la rigueur et l’austérité, quoi de mieux que d’en
référer aux autorités afin de savoir de quoi
il retourne vraiment. On ne peut quand
même pas se fier à l’opinion que les spin
doctors voudraient que l’on s’en fasse
Voyons donc ce qu’en dit Le Robert, Dictionnaire historique de la langue française.
Austérité, du latin austeritas, « âpreté », désigne à l’origine «une attitude psychologique
et morale, et une apparence » selon le
contexte d’utilisation de l’adjectif austère.
Vue ainsi, l’austérité semble appeler la douleur… il n’y manque alors que le cilice! Ce
n’est qu’au sens moderne que le mot désigne aussi une « gestion stricte de l’économie… », comme dans l’expression « Pratiquer une politique d’austérité… de restrictions ». Voyons maintenant le mot « rigueur » : emprunt au latin rigor, « raideur,
dureté, rigidité »… et, au figuré, « inflexibilité, sévérité ». Au sens ancien, ce mot s’applique à «la sévérité, l’inflexibilité, l’austérité
et, par métonymie, à la manière stricte d’appliquer les lois». Mais, dans la seconde moitié du XXe siècle, il désigne aussi «une gestion, une politique financière stricte où les
dépenses sont limitées et contrôlées». C’est là
le seul sens que le Prince et ses acolytes
voudraient que l’on retienne de leurs politiques décriées. Loin d’eux l’austérité que
tout un chacun greffe à leurs nobles mesures qui n’ont d’autres buts que d’assainir
les finances publiques. Présenter ainsi, le
Prince se veut ver tueux. Il est vrai que
l’austérité est plus volontiers associée à la
notion de privations pour des raisons morales et religieuses. Cela dit, il est difficile à
dire du Prince et de ses janissaires s’ils
sont austères au sens latin qui signifie «sévère envers soi-même » ou au sens de l’ancien français qui signifie « sévère pour les
autres ». Mais, au fond, quelle importance,
soyons beau joueur, oublions l’austérité et
admettons que le Prince a raison et qu’il
n’est que rigoureux. D’austère à rigoureux,
il y a sûrement une nuance de sens qui importe puisqu’on y consacre tant d’énergie.
Un dernier effort s’impose, reportons-nous
au Dictionnaire des synonymes de Bénac,
autre autorité sémantique. On y apprend
dans les synonymes du mot austère que le
rigoureux est celui « dont la sévérité ou
l’austérité sévissent sans aucune grâce ni exception». Ah! Voilà la clé manquante!
Benoit Lavallée
Montréal, le 7 décembre 2014
L’austérité touche l’impro
à l’Université Laval
Votre journaliste du cahier culturel Frédérique Doyon, dans votre édition du samedi 6
et dimanche 7 décembre, soulignait que le
milieu culturel subissait les conséquences
de la rigueur budgétaire. Dans la région de
Québec, nous vivons la même situation.
Chaque année, depuis 12 ans, la Ligue universitaire d’improvisation de l’Université Laval organise un tournoi de calibre international, l’OPEN de la LUI, qui se tiendra les 9,
10, 11 janvier prochain. Les organisateurs
ont appris cette semaine que le vice-rectorat
aux études et à l’international avait décidé
de ne pas renouveler la subvention de 1000$
qu’elle accorde à ce tournoi depuis 2002.
Dans ce type d’activité, il faut prévoir l’hébergement, les locations de salle, ce qui engendre d’importantes sommes d’argent.
Voulant assurer la pérennité de l’événement,
la LUI a décidé de faire appel au public, le
public qui soutient cette ligue depuis 33 ans.
En allant sur le site laruchequebec.com et
en recherchant «OPEN de la ligue universitaire d’improvisation », les gens peuvent
contribuer à ce que l’événement ne soit pas
déficitaire, tout en recevant une marque de
reconnaissance. Comme le disait ce proverbe africain: «La culture est un des leviers
les plus importants à actionner pour réhabiliter et relancer l’économie tout en produisant
du sens.»
Louis Hallé
Lévis, le 6 décembre 2014
Le grand modèle
Les tractations interminables visant à faire
venir Jean Béliveau à Montréal, au début
des années cinquante, sont parmi les premiers échos de l’actualité qui aient atteint le
jeune enfant que j’étais. J’ai grandi avec le
grand Jean. Son magnifique numéro 4 emplissait le petit écran, les cours d’école et les
patinoires naturelles de mon village. L’école
secondaire, puis le collège m’ont fait connaître d’autres héros, drapés autrement. Mais
je ne possédais pas deux notions savantes
que déjà je voyais en Jean Béliveau un
joueur philosophe. Son jeu qu’on disait
« scientifique », son élégance physique et
morale, son apparente lenteur, qui déjouait
tout le monde, son respect de tout rejoignaient les valeurs que l’école cherchait,
souvent en s’y prenant plus gauchement, à
m’inculquer. De tous les athlètes populaires
de l’époque, Jean Béliveau est certainement
celui qui réussissait le mieux à combler le
fossé entre la culture de masse et la culture
scolaire. Cinquante ans plus tard, je voue
une solide admiration à Roger Federer. Il
s’agit d’une transposition.
Grand merci à vous, Jean Béliveau !
Yves Presseau
Montréal, le 7 décembre 2014
Je suis pharmacien et je ne
compte pas de pilules
Je suis un jeune pharmacien et je pratique ma profession depuis quelques mois
dans une pharmacie à titre d’employé salarié. J’ai la santé de mes patients à cœur. Je
les conseille sur l’usage de leurs médicaments prescrits et sur les produits qu’ils aimeraient se procurer en vente libre. Je leur
vulgarise une information médicale souvent
difficile à comprendre pour les non-initiés.
J’oriente mes patients vers leur médecin, leur optométriste, leur dentiste, leur
nutritionniste, leur infirmière, au CLSC, à
une clinique sans rendez-vous et certaines
fois à l’urgence lorsque leur vie est en danger. Je mérite tout autant ma place parmi
les acteurs de la première ligne au même
titre qu’un médecin omnipraticien ou
qu’une infirmière œuvrant dans une
clinique médicale. J’analyse les dossiers
de mes patients afin d’éviter les interactions médicamenteuses, les réactions allergiques, les mauvais dosages, les effets
secondaires, les duplications de traitements, etc. Je suis un chaînon important
de la santé publique puisque je peux donner les moyens aux gens d’arrêter de fumer et d’éradiquer les poux dans leur famille. Je peux prescrire la pilule du lendemain à une femme qui est anxieuse de
tomber enceinte involontairement et ce
n’est rien comparé à ce que je pourrai
faire avec l’application des 7 nouveaux
actes prévus par la loi 41.
Je peux faire la différence, et tout cela
puisque je suis un professionnel accessible
et toujours présent pour mes patients à
même leur quartier : 365 jours par année,
les soirs et les fins de semaine. Malheureusement, avec l’arrivée de la loi 28, il serait
utopique de croire qu’il n’y aura aucune répercussion négative sur chacun de nous :
patients, employés de pharmacie, pharmacien et autres professionnels de la santé.
Mais une chose reste claire pour moi,
je ne compte pas de pilules ; je soigne des
patients.
Dominic St-Pierre
Le 7 décembre 2014
L E
D E V O I R ,
L E
M A R D I
9
D É C E M B R E
A 7
2 0 1 4
IDEES
L’APRÈS-RÉFÉRENDUM EN ÉCOSSE
Les offres de Londres sont sur la table
HUBER T RIOUX OUIMET
Doctorant en science politique,
Université McMaster
u lendemain du référendum
du 18 septembre, une commission fut mise sur pied à
Londres afin d’en ar river à
une entente sur la dévolution
de nouveaux pouvoirs à
l’Écosse, à laquelle les formations unionistes — travailliste, conservatrice et libéraledémocrate — s’étaient engagées. Présidée par Lord Robert Haldane Smith
et composée de représentants des branches
écossaises des partis unionistes (6), des verts
(2) et du SNP (2), cette commission a publié
ses recommandations le 27 novembre, le gouvernement britannique devant en tirer un projet de loi d’ici le 25 janvier pour adoption après
les élections générales de mai 2015. Or, s’il demeure que l’Écosse se voit offrir un réel changement de statut au sein du Royaume-Uni, la
Commission Smith et le nouveau Scotland Bill
qui en émergera ne pourront garantir une stabilité constitutionnelle à moyen et long termes.
D’abord, les partis unionistes se seront imposé début septembre un échéancier à la limite
du raisonnable, conséquence de la panique de
leur camp à l’approche du référendum. Deux
mois pour la publication de recommandations,
quatre pour la présentation d’un projet de loi et
moins d’un an pour son adoption, cela donnait
peu de marge pour l’analyse rigoureuse des besoins de l’Écosse. Faire de ces offres un enjeu
électoral national aura également réduit les
chances d’une dévolution acceptable aux yeux
des Écossais, notamment en raison de l’intérêt
des conser vateurs au pouvoir à n’offrir que le
minimum, de manière à ne pas s’aliéner l’électorat nationaliste anglais dont une défection massive vers l’eurosceptique UKIP est déjà en cours.
Les conservateurs sortent d’ailleurs gagnants de
la Commission Smith, au détriment toutefois
d’un appui durable du SNP et, peut-être, de la
population écossaise aux réformes proposées.
En matières fiscales, les recommandations
cor respondent exactement aux vœux des
conservateurs : dévolution complète des taux et
recettes de l’impôt sur le revenu des particuliers, puis dévolution des recettes écossaises
émanant de la première tranche de 10 % sur la
taxe de vente britannique. Ces recommandations représentent d’une pierre trois coups pour
les conservateurs. Elles accentueraient la responsabilité d’Holyrood envers les contribuables.
Elles s’appliqueraient à coût nul pour le Trésor
britannique, l’Écosse n’en tirant aucun nouveau
revenu en raison de l’ajustement correspondant
des transferts budgétaires. Mais surtout, elles
risqueraient d’induire une pression fiscale à la
baisse en Angleterre si un nouveau statut d’autonomie était concurremment of fert aux Anglais. Les Écossais décidant désormais seuls de
leurs taux d’imposition du revenu, l’Angleterre,
où l’appui au conservatisme fiscal est répandu,
A
LESLIE MAR TIN AGENCE FRANCE-PRESSE
Au lendemain du référendum du 18 septembre, une commission fut mise sur pied à Londres afin d’en arriver à une entente sur la dévolution de
nouveaux pouvoirs à l’Écosse. Cette commission a publié ses recommandations le 27 novembre, le gouvernement britannique devant en tirer un projet
de loi d’ici le 25 janvier pour adoption après les élections générales de mai 2015.
pourrait bientôt être habilitée à faire de même
suivant le système « English Votes for English
Laws » (EVEL) envisagé.
La dévolution fiscale se révélerait par ailleurs
assez limitée. Les taxes d’accise — à l’exception des droits de passage aérien — les contributions sociales, la taxe sur l’essence, les taxes
sur le capital, mais surtout les impôts des entreprises puis l’impôt sur les recettes pétrolières
demeureraient britanniques. Les pouvoirs
d’emprunt du gouvernement écossais, conformément au Scotland Act 2012 précédemment
adopté, seraient considérablement augmentés,
mais étroitement encadrés. Si les recommandations de la Commission devaient être appliquées intégralement, l’Écosse contrôlerait 29 %
des taxes et impôts levés sur son territoire puis
37 % des recettes fiscales de son gouvernement.
Un peu moins de 50 % des dépenses publiques
écossaises seraient donc financées par des
taxes et impôts contrôlés au moins partiellement par l’Écosse. Cela se rapprocherait d’un
réel fédéralisme fiscal, mais demeurerait loin
des promesses faites aux Écossais.
Qui plus est, les transfer ts budgétaires du
Trésor britannique vers l’Écosse continueront
d’être calculés sur la base de la « formule
Barnett », c’est-à-dire, notamment, en proportion des dépenses publiques ef fectuées en
Angleterre. Or, si le système EVEL devait être
adopté, un resserrement de ces dépenses serait à prévoir et pourrait influer négativement
sur les capacités de l’Écosse à prendre en
charge les nouvelles responsabilités socioéconomiques qui, bien que limitées, seraient également dévolues. En matières sociales, les offres
sont bien en deçà des attentes : moins de 15 %
des budgets sous responsabilité britannique seraient dévolus, y compris le programme actuel
d’aide à l’emploi, puis les éléments centraux du
filet social, soit le crédit universel incluant les
allocations de logement, les pensions et le salaire minimum, ne le seraient pas. L’Écosse
obtiendrait toutefois une grande par tie des
responsabilités concernant la protection des
consommateurs, un domaine cher au SNP.
Comme le Scotland Act 2012 et conformément à la « convention Sewel », le Scotland Bill
tiré des recommandations de la Commission
Smith sera soumis à une motion de consentement du Parlement écossais. Or, le SNP
conser vera sa majorité jusqu’en mai 2016 au
moins et représente aujourd’hui l’opinion majoritaire en Écosse, favorable à hauteur de 70 %
à la « dévo-max » qui avait été promise à demimot, soit à la dévolution fiscale complète, y
compris les impôts des entreprises. En outre,
le problème du contrôle des ressources pétrolières extracôtières, au cœur du nationalisme
écossais depuis bientôt 50 ans, demeure entier. Non seulement pour les nationalistes
mais pour les Écossais en général, l’application intégrale de ces recommandations sera
donc la condition minimale d’un consentement. Même dans ce cas toutefois, le contrôle
de 70 % des recettes fiscales réalisées en
Écosse et de 85 % des budgets en matières sociales demeurera hors de portée. SNP, verts et
socialistes, qui profiteront tous de la déchéance des travaillistes, ne se gêneront pas
pour le rappeler aux Écossais en attendant
une éventuelle prochaine fois.
Crise de la chaîne du livre : il y a urgence à faire le point
Les problèmes du monde du livre sont suffisamment graves et trop nombreux
pour qu’on s’imagine pouvoir les traiter adéquatement en procédant au cas par cas
ROBER T LAPLANTE
Directeur de L’Action nationale
e monde du livre est
durement travaillé
par des secousses
qui ne tiennent pas
toutes des mêmes
causes. […] Comme
toujours durant de telles périodes, les prophètes font de
bonnes affaires et ils ne manquent pas d’audience ceux-là
qui prédisent la mort du livre
et la fin de l’industrie.
On ne tentera pas de les
relancer et de souscrire à la
surenchère des propositions
de ceux-là qui lisent avec opt i m i s m e ou inquiétude les
feuilles de thé ou les pixels
des magazines branchés en
ligne. Il s’agit simplement de
prendre un peu de recul historique pour se donner un espace de pensée qui permette
d’échapper au prophétisme ou
au fatalisme. Les révolutions
technologiques ne livrent pas
toujours les fr uits que leurs
promoteurs voudraient savourer. La photographie n’a
pas tué la peinture, elle en
a modifié le statut et lui a
fourni matière et nécessité de
se repenser. Le regard en a
été changé et, du coup, la place
de l’image. Ainsi en va-t-il sans
doute déjà de la révolution
numérique et de ses impacts
L
D ES I DÉES
EN REVUES
Chaque mardi, Le Devoir
offre un espace aux artisans
d’un périodique afin qu’ils
présentent leur perspective
sur un sujet qui les préoccupe ou dont ils traitent dans
les pages de leur publication.
Cette semaine, un extrait de
l’éditorial des Cahiers de lecture de L’Action nationale
(Automne 2014, volume IX,
no 1).
sur le livre et la lecture. Il serait donc plus prudent d’éviter
le simplisme et d’en faire la
source de tous les maux. Il ne
faudrait surtout pas, non plus,
céder au fatalisme. Le monde
du livre est mal en point, c’est
vrai. Mais on ne trouvera les
moyens d’une approche de
restauration intelligente et
utile que si l’on prend bien le
temps d’en faire une analyse
rigoureuse et d’en proposer
une lecture assez nuancée
pour que tous les acteurs y
trouvent les motifs sérieux de
contribuer à une action commune de redressement.
On peut d’ores et déjà définir au moins trois grands
registres sur lesquels peuvent
s’organiser les diagnostics.
Le registre économique. Les
problèmes de distribution, la
réorganisation des rappor ts
entre les divers acteurs de la
chaîne, les enjeux de concentration de la propriété qui s’y
posent de manière différente
selon les maillons qu’on observe, les difficultés de maintenir ou de conquérir les marchés dans un contexte d’intensification de la concurrence. Autant de problèmes
et bien d’autres en ces domaines qui renvoient tantôt
aux changements dans les
modèles d’affaires tantôt aux
conjonctures spécifiques des
divers segments de marché
méritent d’être examinés et
ordonnés dans un cadre qui
permettra d’établir les priorités d’action et le par tage
des responsabilités entre les
divers acteurs à mobiliser.
Le registre institutionnel.
L’état des bibliothèques publiques a fait l’objet de très
nombreux diagnostics. En
dépit de quelques améliorations notables et de succès
for t éloquents — celui de la
Grande Bibliothèque est
certes éblouissant, mais il ne
doit pas empêcher de voir
des réussites à échelles plus
réduites, mais néanmoins importantes —, il faut reconnaître que les statistiques comparatives placent le Québec
dans une situation déplorable. Il reste un immense effor t de rattrapage à accomplir. Et force est de reconnaître que la politique d’austérité l’empor tera sur les propos lénifiants du ministr e
repentant. Les tourments qui
seront peut-être évités aux bibliothèques scolaires seront
sans doute infligés aux bibliothèques municipales, selon
les vases communicants de la
logique comptable à cour te
vue qui sévit à Québec.
Les quelques chiffres disponibles sur la contribution des
politiques d’achats des biblio-
thèques à l’édition québécoise
sont affligeants. Les pratiques
en vigueur sont non seulement contradictoires, elles
sont carrément contre-productives quand on considère que
les éditeurs québécois ne sont
pas les principaux bénéficiaires des politiques d’achats
qui bénéficient de subventions
publiques. Il y a des urgences
qui vont coûter beaucoup plus
cher à moyen terme que les
économies de bouts de chandelles qui seront grappillées
dans les deux prochains exercices budgétaires.
Le registre culturel. Il est
inutile de se le cacher, les
besoins sont criants en matière de soutien et de promotion de la lecture, que ce soit
à l’école, dans les loisirs ou
dans les milieux de travail. Il
faut un Plan lecture d’une audace que nous n’avons pas encore eu collectivement pour
faire face aux énormes défis
que nous posent les transformations sociales en cours. Le
maintien et le développement
de notre dynamisme et de notre identité passent par une
action culturelle d’envergure.
Il faut une véritable mobilisation collective qui visera au
renforcement du cadre des
référents communs de la culture, une mobilisation qui évitera le délitement de la cul-
ture nationale et sa dissolution dans le magma de la culture de masse imposée par
les grosses machines de la
médiocrité mondialisée.
Les problèmes sont suf fisamment graves et trop nombreux pour s’imaginer pouvoir
les traiter adéquatement en
procédant au cas par cas. Le
milieu serait mûr pour un
grand for um devant déboucher sur un programme d’action. On n’ose guère appeler
la chose un Sommet tant le
mot a été galvaudé. Il n’en
d e m e u r e pas moins que la
convocation d’un tel rendezvous serait plus per tinente
que les appels à l’aide de la
ministre. Le dossier du livre
est trop important pour qu’on
en soit réduit à le ramener aux
manœuvres de pressions pour
éviter le pire. Son potentiel est
trop grand pour qu’on se prive
des occasions de dépassement que nous offrent les difficultés présentes. Les redresseurs comptables feraient
bien de se répéter l’adage :
nous n’avons pas les moyens
de gaspiller une bonne crise.
Le temps est venu de faire le
point.
Des commentaires ou
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Claudette Béliveau (adjointe administrative), Claudine Chevrier, Florentina Draghici, Céline Furoy et Véronique Pagé.
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(XIIe siècle) avec siège de Jérusalem de Ridley
Scott tournée dans les studios de Ouarzazate
(Kingdom of Heaven). On visite là-bas leurs décors préservés comme les reliques d’un temple au septième art.
En privé, Jeremy Irons raconte que ces tournages-là lui ont permis de descendre camper
aux dunes de Zagora. « J’ai acheté à un grand
Touareg sa magnifique djellaba bleue, sans
me résoudre à la laver, pour lui conserver son
odeur d’orange. »
François Limoges sur le choix
du SPVM de ne pas appliquer le
règlement municipal P-6 alors
qu’à l’extérieur, des manifestants portaient des masques et
avaient allumé des feux,
M. Parent a rétorqué que « les
policiers ne se sentaient pas visés comme dans d’autres manifestations où ils se font lancer
des objets, agresser physiquement par des manifestants ».
«P-6, on ne l’applique pas toujours. On va vraiment l’appliquer
en fonction, disons, du climat de
la manifestation, si on sent vraiment que ça dégénère et que ça va
amener à des méfaits ou des actes
criminels. […] Mais on a déjà toléré des infractions à P-6, des gens
masqués, mais on décidait de ne
pas intervenir parce qu’on ne
voulait pas rendre la manifestation encore plus hostile.»
Un espace de liberté
Le grand acteur aux yeux mélancoliques vous
dira avoir vécu longtemps comme une espèce de
tzigane, routard des années 60, avec sa guitare,
pensant un temps faire du cirque, pour finir par
frapper aux portes d’une école de théâtre. «Parce
que ça constituait un espace de liberté.»
Il avait été d’abord musicien, à l’harmonica et
à la batterie pour un groupe répondant au nom
de Four Pillars of Wisdom, en référence à l’autobiographie de Lawrence d’Arabie, Les sept piliers
de la sagesse. « La musique aide bien sûr dans le
métier de comédien, estime-t-il. Elle occupe une
part immense dans ma formation, et les textes
possèdent leur musique, leur rythme aussi. Mais
tous les arts nourrissent le comédien.»
Il fut le héros romantique de La maîtresse du
lieutenant français, les jumeaux gynécologues
du Dead Ringers de Cronenberg, l’aristocrate
dissolu Claus von Bülow du Reversal of Fortune
de Barbet Schroeder (rôle qui lui valut l’Oscar
en 1991), tant d’autres incarnations mémorables
sur les planches et à l’écran,
dont le frère Gabriel chez les
« Mon métier
Indiens guaranis dans The
Mission de Roland Joffé et
consiste aussi l’amoureux fou de Damage
(Fatale) de Louis Malle.
à parcourir
Mais lui avoue ne voir que
ses défauts à l’écran. Quant à
des endroits
la gloire, elle lui semble insidu monde en gnifiante. L’errance l’a attiré
dans le métier; le perfectioncaravane, à
nisme, cette classe naturelle,
un grain dans le regard
raconter des
oblique l’y ont maintenu,
consacré, hissé en longue sihistoires au
lhouette aristocratique d’amcoin du feu »
biguïté issue du passé souvent, sans le transformer en
monstre d’ambition.
« Mon métier consiste aussi à parcourir des
endroits du monde en caravane, à raconter des
histoires au coin du feu. Ça me convient. J’admirais tant le romantisme de Peter O’Toole
dans Lawrence d’Arabie… »
Membre de la Royal Shakespeare Company
depuis 1976, il estime qu’avoir joué dans tant
de pièces du Grand Will, rite de passage pour
un grand nombre de comédiens britanniques,
aide à plonger en soi-même. « La plupart des
dramaturges et des scénaristes veulent créer des
personnages cohérents et consistants. Pas Skakespeare, qui nous force à chercher la profondeur
dans les failles et les zones d’ombre au tréfonds de
nous, sans filet.»
Jeremy Irons regrette que les cinéastes aient
tendance à proposer le même type de rôles aux
acteurs, «quand le plaisir pour nous est dans l’exploration et la découverte».
Cette semaine, le Festival de Marrakech présente sur l’écran extérieur de la place Jemaa elFna (Die Hard 3: With a Vengeance, où il est un
méchant) et dans deux salles intérieures un florilège d’œuvres où il tient la vedette. Ça le force
à se pencher sur elles.
Entre toutes, il estime que Dead Ringers du
Torontois David Cronenberg (1988), où il donnait la réplique à Geneviève Bujold, a été injustement oublié aux oscars. «Essentiellement à cause
de l’audace du sujet. » Trois ans plus tard, recevant la statuette dorée pour le film de Schroeder,
dans ses remerciements il n’oublia pas ce Cronenberg qui compta tant pour lui.
Jeremy Irons voudrait jouer dans des films
britanniques indépendants. « C’est que vous coûtez trop cher, me répond-on. Mais moi, je veux
bien apporter de l’argent au cinéma d’auteur. »
D’où son incarnation d’un architecte visionnaire
dans High Rise du Britannique Ben Wheatley
d’après un roman thriller de J. G. Ballard, bientôt achevé. « C’est un scénario solide. Un peu
comme celui de The Imitation Game.»
Avant d’entrer bientôt dans l’aventure pas indépendante du tout de Batman vs Superman, il
aura joué ces derniers temps également dans
Night Train to Lisbon de Bille August, qui l’avait
dirigé dans The House of the Spirits. Or voici qu’il
retrouve le cinéaste danois au jury de Marrakech, tout comme sa partenaire du film, la Française Mélanie Laurent.
Tout ce beau monde se croise et déambule
dans ces jardins de l’Hôtel Mamounia, modèles
d’harmonie exotique, où Jeremy Irons reçoit les
journalistes dans le restaurant qui les surplombe.
Il faut dire qu’il s’en évade pour acheter des tapis.
Aussi pour parler aux cinéastes marocains, les
exhortant ainsi: «Ne cherchez pas à faire un film
pour l’exporter, mais à raconter une bonne histoire.
Ce sont elles et elles seules qui font voyager.»
Le Devoir
Notre journaliste séjourne au Maroc
à l’invitation du Festival international du
film de Marrakech.
Les bureaux du Devoir sont situés
au 2050, rue De Bleury, 9e étage,
Montréal (Québec), H3A 3M9
Place-des-Arts
Ils sont ouverts du lundi au vendredi de 8 h 30 à 17 h
Renseignements et administration : 514 985-3333
Il a finalement convenu
que le règlement aurait dû
être appliqué.
La manifestation du 18 août
démontre que l’application du
règlement P-6 compor te une
par t d’arbitraire, notamment
sur la question des « motifs »
des manifestants por tant un
masque, estime Julien Villeneuve, alias Anarchopanda. « Je
soulève un doute quant à la pertinence de ce critère-là parce que
je ne sais pas comment les policiers sont censés détecter les motifs des gens. Ça donne l’arbitraire total aux policiers pour déterminer qui est un bon manifestant et qui est un mauvais manifestant», a-t-il indiqué au Devoir.
Quant aux policiers qui ont
assisté aux méfaits à l’extérieur
sans intervenir, M. Parent a rejeté la thèse de la complaisance
à l’égard des collègues syndiqués. Selon lui, ces policiers
n’ont pas eu les consignes nécessaires pour agir.
L’administration Coderre ne
pouvait prévoir l’ampleur de la
menace, a affirmé de son côté
la responsable de la sécurité
publique au comité exécutif,
Anie Samson. « Ce sont nos employés qui venaient manifester à
l’hôtel de ville. On ne voyait pas
une grande menace de massacre
et de destruction comme on a eu.
[…] Jamais on n’aurait pu penser que des gens entreraient dans
la salle du conseil et feraient du
saccage», a-t-elle fait valoir.
La chef du Vrai Changement
pour Montréal, Lorraine Pagé,
s’est étonnée de l’ampleur du
cafouillage. « Lorsqu’il y avait
des manifestations de carrés
rouges, ils réussissaient toujours
à apprécier la gravité de la situation. Comment se fait-il que
cette fois-ci, ils n’aient pas réussi
à le faire?», s’est-elle demandé.
Rappelons qu’à la suite de la
manifestation à l’hôtel de ville, 6
pompiers avaient été congédiés
et 46 autres suspendus.
Le Devoir
JACQUES NADEAU LE DEVOIR
Les policiers n’ont pas appliqué P-6 malgré le grabuge et les manifestants masqués.
PROCRÉATION
SUITE DE LA PAGE 1
Depuis que le ministre Gaétan Barrette a décrété la suppression prochaine de la couverture
publique, les cliniques offrant des services de
procréation assistée croulent sous la demande.
Cliniques débordées
Au CHUM, par exemple, on reçoit une cinquantaine de demandes de consultation de plus
par semaine, indique la responsable des communications, Sylvie Robitaille.
« Le téléphone sonne beaucoup, rappor te le
Dr Pierre Miron, propriétaire de la clinique Fertilys, à Laval. On entrevoit des mois de janvier et février extrêmement occupés.»
Vendredi, le Dr François Bissonnette sortait
d’une journée intense à la clinique du CHUM
quand il a parlé au Devoir. «On a vraiment beaucoup de pression, on a mal à la tête à se demander
comment répondre à la demande», indique-t-il. Une
hausse d’achalandage semblable est observée
chez OVO, clinique privée dont il est actionnaire.
The Gazette rapportait la semaine dernière que la
clinique du CUSM était dans la même situation.
Et encore, le Dr François Bissonnette s’étonne
du fait qu’environ la moitié des couples qui se sont
retrouvés dans son bureau dans les derniers jours
n’étaient même pas au courant des modifications.
«Si tout le monde était au courant, le volume serait
épouvantable», croit-il. Il accuse le ministre de la
Santé d’avoir «noyé le poisson» en intégrant la fin
du programme à un projet de loi portant aussi sur
la rémunération et la productivité des médecins.
«Les gens tombent des nues, ils ne comprennent pas
encore que le projet de loi, c’est en fait la fin des haricots. Les crédits d’impôt sont d’un ridicule
consommé!»
Le crédit d’impôt ne sera accessible qu’aux
couples sans enfants, pour un seul cycle de
FIV, deux dans le cas des femmes de plus de
37 ans. Il couvrira de 80 à 20 % des coûts, selon
que le revenu familial oscille entre moins de
50 000 et plus de 120 000 $ par an.
Une FIV coûte environ 5500 $, sans compter
les tests diagnostiques et les médicaments, qui
peuvent faire doubler la facture.
« Antinatalistes »
Dans les cliniques bondées, l’anxiété des patients est à son comble. « Les patients sont sonnés », dit le Dr Miron. « Alors que moi, je peux à
la limite faire autre chose comme gynécologue,
eux, ils subissent l’attaque. L’attaque d’hommes
au pouvoir qui ignorent les jeunes qui veulent
fonder une famille ! » Avec les coupes en éducation ou la hausse des tarifs en centres de la petite enfance (CPE), le Dr Miron taxe carrément
les libéraux d’être « antinatalistes ».
Chez Christelle et Alain, le débat fait rage.
Le Devoir sur
ledevoir.com
Christelle doit-elle mettre en péril l’obtention de
son doctorat pour tomber enceinte de nouveau
avant la fin du programme ? Leur situation financière l’inquiète aussi. « Nous n’aurons pas droit
au crédit d’impôt ensuite. J’ai des dettes d’études
colossales. Mon conjoint a un emploi sans sécurité », énumère-t-elle. Sans compter que le couple est atteint par la hausse des tarifs en CPE
pour leur premier enfant. « Carrière ou famille,
la question est déchirante », se désole-t-elle.
Corinne, de son côté, en est à sa quatrième
tentative d’insémination cet automne. Elle doit
faire un test de grossesse dans les jours qui viennent. S’il est négatif, ce qu’elle craint fort après
trois déceptions, la prochaine étape, c’est la FIV.
« Si ça fonctionne, nous serons peut-être parmi
les derniers à bénéficier du programme, dit-elle.
Je me sens protégée, mais en même temps, j’ai été
choquée d’apprendre la fin du programme. »
Dominique et sa conjointe, qui est enceinte à la
suite d’une insémination, estiment l’avoir échappé
belle. «Non seulement nous n’aurons pas besoin de
la FIV, mais le Québec n’est pas tombé dans le débat
de la fermeture pour les couples gais. Ça aurait été
toute une patate chaude politique!», constate Dominique. Comme plusieurs, elle a craint pendant
un temps que le gouvernement exclue seulement
les couples de même sexe. Dominique déplore
que, plutôt que d’instaurer des balises, Québec ait
choisi de simplement mettre fin à un programme
«reconnu dans le monde», surtout pour avoir fait
significativement diminuer les taux de grossesses
multiples issues de la FIV.
La gratuité est maintenue tant que le projet de
loi 20 n’est pas adopté, ce qui pourrait vraisemblablement survenir à l’hiver. La session parlementaire reprendra le 10 février. Ensuite, les patients déjà engagés dans le processus auront
droit à une période de grâce de six mois pour espérer un petit «+» sur un test de grossesse. Seuls
les services d’insémination demeurent ensuite
couverts, en plus de certaines interventions à la
suite de traitements contre le cancer.
Le Devoir
Bilan du programme public
de procréation assistée
Année
2010-2011 3 500
2011-2012 7 416
2012-2013 8 707
2013-2014 8 766
2014-2015* 4 534
Total
32 923
Nombre
de grossesses**
871
1 745
2 109
1 966
–
6 691
*Données provisoires ** À six semaines de gestation
Source : Ministère de la Santé et des Services sociaux
Coût
27,1
62,9
59,8
68,0
M
M
M
M
–
217,8 M
SUITE DE LA PAGE 1
pays. « Lutter contre les changements climatiques
ne veut pas dire que la croissance économique va
ralentir, a-t-il toutefois affirmé en entrevue sur les
ondes du diffuseur public. Nous pouvons gagner
en prospérité, nous pouvons améliorer nos conditions de vie tout en protégeant l’environnement.»
Le diplomate estime en outre qu’Ottawa doit
prendre conscience de ses responsabilités face
à la communauté internationale. « La question
du changement climatique transcende les frontières nationales », a-t-il fait valoir.
Ce n’est pas la première fois cet automne que
le Canada se fait rappeler à l’ordre dans le dossier climatique. En entrevue au Devoir en septembre, la secrétaire exécutive de la Conventioncadre des Nations unies sur les changements climatiques, Christiana Figueres, avait elle aussi
demandé à Ottawa de se détourner des énergies
fossiles. « Il y a assez d’analyses et de preuves
scientifiques qui démontrent les risques de poursuivre les investissements dans les énergies fossiles,
avait-elle fait valoir. Vous devez donc décider si
vous voulez vous situer du bon côté de l’histoire et
du bon côté de la logique économique. »
Mains vides
La ministre de l’Environnement, Leona
Aglukkaq, qui sera à Lima cette semaine, n’a
toutefois pas voulu s’avancer sur d’éventuels
engagements du gouver nement conser vateur. Les cibles que le Canada proposera en
prévision de l’accord de Paris restent à préciser, a-t-elle souligné récemment. La date butoir inter nationale est
fixée à mars 2015.
Ottawa a toujours dit vou- Le Canada est
loir s’aligner sur les cibles de toujours en
réduction de gaz à ef fet de
serre (GES) des États-Unis. voie de rater
Mais le gouvernement Harper semble avoir été pris de complètement
cour t par le récent accord
conclu entre Washington et la ses cibles de
Chine. Premier émetteur réduction de
mondial, la Chine s’est ainsi
fixé comme objectif de plafon- GES pourtant
ner ses émissions de gaz à effet de serre autour de 2030, revues
alors que les États-Unis comptent réduire de 26 % à 28 % à la baisse
leurs émissions d’ici à 2025
par rapport à 2005. La ministre Aglukkaq n’a pas
voulu dire si le Canada se fixerait le même objectif
que son voisin.
Pour le moment, le Canada est toujours en
voie de rater complètement ses cibles de réduction de GES pourtant revues à la baisse par les
conservateurs. Un nouveau rapport publié lundi
par Environnement Canada le confirme. Ainsi, en
2020, les émissions du pays totaliseront 727 millions de tonnes. Pour respecter ses engagements, Ottawa devrait les ramener à 611 millions
de tonnes avant la fin de la décennie. Or, au lieu
de diminuer, les émissions repar tiront à la
hausse au cours des prochaines années.
L’industrie pétrolière sera la grande responsable du phénomène. Uniquement pour les sables
bitumineux, les émissions devraient passer de
20 à 75 millions de tonnes. Et pour le moment, le
gouvernement Harper n’impose aucune restriction aux émissions de GES du secteur de l’exploitation pétrolière et gazière au pays.
L’inaction canadienne a d’ailleurs valu lundi
une très mauvaise position dans le rapport publié
par le groupe Germanwatch et le Réseau action
climat. Le pays se classe au 58 e rang sur 61,
parmi les États émettant 90 % des GES de la planète. Le rapport classe les pays en fonction de
leur volonté à lutter contre les changements climatiques. En fait, le Canada devance seulement
le Kazakhstan, l’Australie et l’Arabie saoudite.
La rencontre de Lima doit permettre de jeter
les bases du futur accord permettant de limiter
la hausse du climat mondial à 2 °C d’ici la fin du
siècle, par rapport au début de l’ère préindustrielle. Pour y parvenir, il faudrait que l’humanité se donne un objectif de « zéro émission » au
plus tard en 2100, selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat.
Pour le moment, les émissions mondiales ne
cessent de croître.
Le Devoir
Lire aussi › La stratégie mondiale doit naître à
Paris, dit la Banque mondiale. Page B 1
Rectificatifs
Une erreur s’est glissée en marge de l’article intitulé « Courir à sa perte en improvisant des réformes parfois nécessaires », et
publié dans notre édition de samedi 6 décembre en page C 1. On y présentait notamment le professeur émérite de l’UQAM
Pierre Fortin comme l’un des signataires du
manifeste Pour un Québec lucide en 1995,
soit dix ans plus tôt qu’en réalité.
◆ ◆ ◆
Contrairement à ce qu’affirmait l’article «Résister à l’obsession sécuritaire dans les écoles»,
publié dans notre édition du 6 et 7 décembre,
et signé par Sarah R. Champagne, aucun des
agents de sécurité travaillant pour l’Université
de Montréal ne porte d’arme.
La rédaction
Avis publics et appels d’offres
Abonnements (lundi à vendredi, 7 h 30 à 16 h 30)
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lundi au samedi par Le Devoir inc. dont le siège social est situé au 2050, rue De Bleury, 9e étage, Montréal (Québec), H3A 3M9. Il est imprimé par Imprimerie Mirabel inc., 12800, rue Brault, Saint-Janvier de Mirabel, division de Quebecor Media, 612, rue Saint-Jacques Ouest, Montréal, qui a retenu pour la région de Québec les
services de l’imprimerie du Journal de Québec, 450, avenue Béchard, Québec, qui est la propriété de Corporation Sun Media, 612, rue Saint-Jacques Ouest, Montréal. Envoi de publication — Enregistrement no 0858. Dépôt légal: Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2007.
Tourisme : le milieu
demande une thérapie
de «choc» Page B 3
Cinéma : rencontre avec
les artisanes du film L’autre
côté de novembre Page B 8
ECONOMIE
CAHIER
B
›
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D E V O I R ,
L E
M A R D I
9
D É C E M B R E
2 0 1 4
CHANGEMENTS CLIMATIQUES
La stratégie
mondiale doit
naître à Paris
Chaque pays est capable
de mettre des politiques
économiques en place,
affirme la Banque Mondiale
FRANÇOIS DESJARDINS
e compte à rebours a commencé, selon la
Banque Mondiale : dans un an, à la ConféL
rence de Paris sur les changements clima-
JACQUES NADEAU LE DEVOIR
En marge du forum sur les ressources naturelles, qui se tenait lundi au Palais des congrès, une manifestation regroupant une vingtaine de personnes
a eu lieu sous sur veillance policière. Les participants dénonçaient le manque de consultation des citoyens dans l’exploitation des ressources québécoises.
Le Plan Nord survivra aux mesures de rigueur
ALEXANDRE SHIELDS
u moment où le gouvernement Couillard
A
impose un plan d’austérité budgétaire aux
Québécois, le ministre des Ressources naturelles, Pierre Arcand, a défendu lundi les investissements publics dans les infrastructures qui
faciliteront le développement minier du Nord.
Reste que des projets inscrits dans la première
version du plan libéral ont été rejetés par le ministère des Transports, faute de rentabilité, a
appris Le Devoir.
Selon ce qu’a fait valoir M. Arcand, le gouvernement ne peut tout simplement pas « délaisser les deux tiers du territoire du Québec »,
comme l’ont fait les gouvernements dans le
passé. « Les populations nordiques ont besoin »
du Plan Nord, selon lui.
« Le Plan Nord n’est pas seulement un développement minier. C’est aussi un développement économique et social », a-t-il également souligné en
marge d’un forum sur les ressources naturelles
organisé par la Chambre de commerce du
Montréal métropolitain.
Reste que le gros morceau justifiant la création de la Société du Plan Nord et le Fonds du
Plan Nord demeure le développement du potentiel minier au nord du 49e parallèle.
Le ministre Arcand a reconnu que le prix
de cer tains minerais, comme le fer, est au
plus bas. Mais selon lui, plusieurs projets devraient néanmoins voir le jour au cours des
prochaines années. D’où la nécessité de
« vendre le Québec à l’international ». « C’est
un bon moment pour faire connaître le Plan
Nord. Il ne faut pas attendre qu’il y ait un
boom minier incontrôlable », a soutenu Pierre
Arcand.
Le ministre responsable du Plan Nord libéral
est d’ailleurs formel : le Québec intéresse toujours les investisseurs étrangers attirés par les
possibilités de profits dans l’exploitation des
ressources minières. Mais pour ce faire, le gouvernement devra injecter des fonds publics dans le développement des infrastructures. « Les investisseurs sont tous
intéressés. Ils nous disent : “nous sommes
intéressés, mais si on investit, il faut
qu’on puisse avoir les infrastructures”», a
résumé le ministre Arcand.
Le gouvernement Couillard a déjà
choisi de miser 20 millions de dollars de
fonds publics pour la réalisation d’une Pierre
étude de faisabilité en vue de la construction d’un nouveau chemin de fer reliant la fosse
du Labrador à Sept-Îles. Une évaluation précédente, menée par le CN et la Caisse de dépôt et
placement, a déjà conclu à la non-faisabilité du
projet, qui pourrait coûter entre trois et quatre
milliards de dollars.
Investissements à venir
D’autres annonces devraient suivre dans les
prochains mois. Selon les informations obtenues
par Le Devoir auprès du ministère des Transports du Québec (MTQ), Québec souhaiterait
développer un « réseau de transport intégré » sur
le territoire. « Différents projets routiers sont prévus au nord du 49e parallèle », a précisé récemment un porte-parole du ministère.
Des investissements publics sont notamment à
l’ordre du jour pour la route 389, qui relie Fer-
mont à Baie-Comeau. Une tranche de 30 millions
de dollars, puisée dans le Fonds du Plan Nord —
dont l’enveloppe doit totaliser deux milliards d’ici
2035 —, a déjà été prévue. Des réfections spécifiques seraient aussi envisagées « en fonction du
cadre budgétaire». Quant à la route 138, elle pourrait être à terme prolongée. Selon les précisions
fournies par le MTQ, un prolongement
de Kegaska à Blanc-Sablon est envisagé.
Des projets inscrits dans le Plan
Nord lancé sous Jean Charest en 2011
ont toutefois été mis de côté depuis, a
appris Le Devoir. C’est le cas du por t
en eaux profondes à WhapmagoostuiKuujjuarapik, sur les rives de la baie
d’Hudson. Ce village de 1500 perArcand sonnes n’est pas relié par la ter re
ferme au reste du Québec. Le gouvernement Charest songeait d’ailleurs à
construire une route pour rejoindre Radisson,
située environ à 250 kilomètres plus au sud.
Mais les deux projets ont été mis de côté, a indiqué le MTQ. La construction du port aurait nécessité des «investissements considérables», a-t-on
répondu, sans donner de précisions sur les montants. Quant à la route, elle ne serait « pas rentable » en l’absence de développements miniers significatifs dans la région.
Le gouvernement Charest avait par ailleurs
entrepris les étapes préliminaires en vue
d’établir un quai en eaux profondes dans le
secteur de Kuujjuaq, dans la baie d’Ungava.
Les études du MTQ ont conclu que le projet
n’était pas réalisable.
VOIR PAGE B 4 : PLAN NORD
RETRAITES
L’OCDE demande de tenir compte du vieillissement
ÉRIC DESROSIERS
e problème des retraites n’a pas
L
fini de nous (pré)occuper, prévient l’Organisation de coopération
et de développement économiques
(OCDE), et pour bien y répondre il
faudra suivre de très près l’évolution constante de l’espérance de
vie, y compris en fonction des différences entre classes sociales.
Les régimes publics et les
caisses privées de retraite, qui ne
tiennent pas compte des progrès
constants en matière de mortalité
et d’espérance de vie dans les
pays développés, pourraient déjà
être, sans le savoir, aux prises
avec un manque à gagner « largement supérieur à 10 % » de leurs
futurs engagements, estime
l’OCDE dans un Panorama des
retraites dévoilé lundi.
« Le fait que les gens vivent plus
longtemps et plus en santé est fondamentalement une bonne nouvelle,
mais le vieillissement de la population remet aussi en cause la solidité,
la solvabilité et l’adéquation des systèmes de retraite », notent d’entrée
de jeu ses auteurs. L’arrivée à l’âge
de la retraite de la masse des baby-
entre les dif férents groupes sociaux. Déjà, il y a 20 ou 30 ans, les
cadres français, les cols blancs américains et les gestionnaires et professionnels britanniques avaient, à
65 ans, environ deux années d’espérance de vie de plus que leurs compatriotes ouvriers, cols bleus et autres employés manuels. Plutôt que
de se réduire, cet écart s’est
légèrement creusé depuis.
Les experts de l’OCDE rappellent
Le même phénomène a
aussi été obser vé au Canotamment que l’espérance de vie
nada. Les retraités disposant
n’est pas la même entre
d’un revenu supérieur à la
moyenne peuvent espérer viles différents groupes sociaux
vre un peu plus longtemps
que ceux qui gagnent moins
accélérer les réformes destinées à et cet écart tend à s’accroître. Iroaméliorer la viabilité financière de niquement, les retraités qui dispoleurs systèmes de retraite ».
sent de meilleurs revenus sont
aussi susceptibles d’avoir étudié
Pas tous égaux
plus longtemps que les autres et
Les exper ts de l’OCDE vou- avoir donc eu moins d’années pour
draient, entre autres choses, que la contribuer aux différents régimes
réglementation force les acteurs publics et privés de retraite.
publics et privés à mieux tenir, dans
Repousser l’âge de la retraite des
leurs calculs actuariels, de l’évolu- régimes publics peut paraître une
tion constante de la situation et des solution simple et logique au properspectives démographiques.
blème posé par l’allongement de
Ils rappellent notamment que l’es- l’espérance de vie, convient le rappérance de vie n’est pas la même port de l’OCDE. « Le lien entre ces
boomers posait déjà un sérieux
défi avant que « la lenteur de la
croissance, le bas niveau des taux
d’intérêt et la faiblesse des rendements des placements liés à la léthargie de l’économie mondiale » ne
viennent aggraver les choses,
poursuivent-ils. La Grande Récession « a incité la plupart des pays à
deux facteurs doit toutefois être considéré avec beaucoup de prudence,
compte tenu du fait que le taux de
mor talité et l’espérance de vie varient en fonction du statut socio-économique. Une solution alternative
pourrait être de lier le nombre d’années de contribution [aux régimes
publics de retraite] à l’espérance de
vie de façon à maintenir un certain
ratio de nombre d’années à la retraite et d’années de contribution. »
Réformes au pas de course
Le Canada est l’un des nombreux pays à avoir décidé de repousser l’âge de la retraite (de
65 ans à 67 ans d’ici 2029) pour
réduire un peu la pression sur
son régime public, constate
l’OCDE. Les exemples canadien
et québécois sont aussi cités pour
leur relèvement des cotisations
au régime public de retraite et
leur encouragement à l’épargne
des par ticuliers par l’entremise
d’un nouveau « régime volontaire
d’épargne-retraite ».
L’OCDE voudrait aussi que les
gouvernements adoptent des lois
VOIR PAGE B 4 : R E TR A ITE S
tiques, le monde devra une fois pour toutes
édifier les politiques économiques nécessaires
à la réduction des émissions de carbone dans
l’atmosphère.
Les pays devront sans faute s’entendre sur
les cibles à atteindre et sur les moyens de s’y
conformer afin d’arriver à un niveau d’émissions nul d’ici 2100, a affirmé l’organisme deux
mois et demi après la publication d’une liste de
73 pays qui croient à la tarification du carbone.
« Contrairement aux protocoles du passé, l’accord de Paris doit traiter autant de la transformation économique que de la pollution ou des cibles de réduction d’émissions de carbone », a affirmé lundi le président de la Banque Mondiale,
Jim Yong Kim, lors d’une allocution au Council
on Foreign Relations, un groupe de recherche
de Washington.
Ses propos sur viennent alors que les pays
sont réunis à Lima, capitale péruvienne, pour
discuter des changements climatiques et des
façons de s’y attaquer afin de limiter à deux
degrés Celsius la hausse de la température de
la Terre. La conférence, organisée par l’ONU,
a débuté le 1 er décembre et prendra fin vendredi prochain.
Le discours de M. Kim est en quelque
sor te une réponse aux obser vateurs et aux
États qui estiment impossible la tâche de
mettre en place des mesures environnementales sans nécessairement toucher à la croissance économique.
« Chaque pays, quel que soit son stade de développement, peut s’efforcer de gérer son économie
et de se décarboniser en s’attaquant aussi à la
pauvreté et en accentuant la prospérité collective », a ajouté M. Kim. « Au minimum, cela signifie : des politiques fortes qui fixent clairement
les cibles à long terme ; la tarification du carbone ; des énergies
à prix adéquat et liées à des
normes d’ef ficacité ; et l’abolition des subventions qui sont
nuisibles, y compris les subventions des carburants fossiles. »
Le président de la Banque
Mondiale a notamment évoqué le cas de la Colombie-Bri- Jim Yong Kim
tannique, qui a adopté en 2008
une taxe carbone qui s’est avérée à coût nul
pour les contribuables, car cer taines autres
taxes ont été réduites.
Contrairement à un plaidoyer livré en septembre, la Banque Mondiale n’a pas mentionné cette fois-ci le Québec, qui fait équipe
avec la Californie dans la création d’un marché du carbone appelé Système de plafonnement et d’échange des droits d’émissions
(SPEDE). Les deux États ont commencé à organiser des enchères communes pour la vente
de droits d’émissions.
Effort collectif réaffirmé
En parallèle, le Québec, l’Ontario, la Colombie-Britannique et la Californie ont diffusé lundi un communiqué commun dans lequel ils répètent leur engagement collectif
dans la lutte aux changements climatiques.
« Notre expérience révèle que l’engagement envers un avenir énergétique sobre en carbone est
également un puissant moteur de croissance
économique », a mentionné le Secrétaire à la
protection de l’environnement de la Californie, Matthew Rodriquez.
Dans la liste des 73 pays en faveur de la tarification du carbone publiée au mois de septembre, plusieurs gros noms brillaient par
leur absence. Parmi ceux-ci : le Canada, les
États-Unis et l’Inde. Les signataires représentent 54 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre et environ la moitié du produit intérieur brut mondial.
La Banque Mondiale en avait rajouté en diffusant du même coup une liste de centaines
d’entreprises et de gouvernements régionaux
qui appuient l’exercice consistant à coller un
prix au carbone pour réduire les émissions.
Le développement du marché du carbone
évolue de façon inégale dans le monde. Les derniers ont été marqués tant par l’abandon de la
taxe australienne sur le carbone que par l’élaboration, en Chine, d’un marché national prévu en
2016. Sept systèmes régionaux sont déjà en
construction.
Le Devoir
B 2
L E
D E V O I R ,
L E
M A R D I
9
D É C E M B R E
2 0 1 4
ÉCONOMIE
PRATT & WHITNEY
Investissement de 1 milliard
en recherche et développement
JULIEN ARSENAULT
L
PAUL CHIASSON LA PRESSE CANADIENNE
Le ministre fédéral des Infrastructures, Denis Lebel, s’est rendu à l’usine Pratt & Whitney de
Longueuil, lundi, pour participer à l’annonce.
MARCHÉS BOURSIERS
TORONTO
New
York
S&P 500
S&P TSX
14 144,17 ▼
-329,53
-2,3%
PÉTROLE
63,05
-2,79 $US
-4,2%
▼
2060,31
▼
-15,06
-0,7% OR
1194,90
+4,50 $US
+0,4%
NASDAQ
▼
4740,69
▲
-40,07 DOLLAR CANADIEN
-0,8%
87,09
-0,38 $US
-0,4%
DOW JONES
17 852,48 ▼
▼
1$US = 1,1482$
-106,31
-0,6%
70,75
-0,42 EURO
1 EURO = 1,4135
Titre
Symbole
Fermeture
Variation
(%)
($)
Volume Titre
(000)
SPTT14144.17-329.53
TX20 560.12 -12.98
TX60 828.11 -18.05
TX6C 915.73 -19.95
TTCS 401.05 -4.24
TTCD 165.64 -2.24
TTEN 204.89 -14.21
TTFS 249.70 -3.68
2.00
TTGD 148.25
0.06
TTHC 102.34
45.37 -0.98
TTTK
TTIN 184.12 -5.64
TTMT 215.50 -1.47
TTRE 264.25 -3.40
TTTS 127.18 -0.58
TTUT 223.92 -3.19
TTMN 660.14 -23.59
-2.28 285279
-2.26 91001
-2.13 136845
-2.13 136845
-1.05 3511
-1.33 7199
-6.49 127310
-1.45 34193
1.37 50988
0.06 2300
-2.11 7346
-2.97 15084
-0.68 59912
-1.27 6564
-0.45 3885
-1.40 4472
-3.45 10630
TSX CROISSANCE
TSX Venture
JX
679.83 -22.16
-3.16 77360
ENTREPRISES DE CONSOMMATION DISCRÉTIONNAIRE
Alim. Couche-Tard
Canadian-Tire
Cogeco
Corus
Groupe TVA
Jean Coutu
Loblaw
Magna
Metro
Quebecor
Rona
Saputo
Shaw
Shoppers Drug Mart
Tim Hortons
Transat A.T.
Yellow Media
ATD.B 38.94
CTC.A 125.32
CCA
66.38
CJR.B 22.55
TVA.B
6.79
PJC.A 27.04
L
59.91
MG 123.20
MRU
88.49
QBR.B 31.53
RON
13.26
SAP
33.69
SJR.B 30.64
SC
60.83
THI
96.17
TRZ.B
9.18
Y
19.34
BCE
Bell Aliant
Rogers
Telus
-0.31
-0.04
-0.78
-0.39
605
677
BB
GIB.A
12.10
41.25
-0.11
-0.72
-0.90
-1.72
3165
1757
52.09
31.66
45.12
41.14
-0.15
0.00
0.02
-0.29
-0.29
0.00
0.04
-0.70
1657
0
991
966
0.10
-0.22
-0.35
-0.16
-0.50
0.32
-0.83
-0.90
-0.66
-2.18
40
18
2992
380
390
iShares DEX
iShares MSCI
iShares MSCI EMU
iShares S&P 500
iShares S&P/TSX
XBB
XEM
EZU
XSP
XIC
31.32
26.18
38.44
23.93
22.47
LES PLUS ACTIFS DE LA BOURSE DE TORONTO
PACIFIC RUBIALES
SUNCOR ENERGY INC
TORONTO DOMINION
iShares S&P TSX 60
CANADIAN OIL SANDS
CANADIAN NATURAL
MEG ENERGY CORP
ENCANA CORP
MANULIFE FINANCIAL
GOLDCORP INC
1724
5676
5846
3103
5144
1257
4516
1320
6394
6314
2756
33
CM 101.63
BMO
79.35
LB
50.11
NA
49.16
RY
79.85
BNS
65.07
TD
52.72
BAM.A 56.08
CUF.UN 18.17
PWF
35.59
MFC
22.81
SLF
42.57
GWO
33.27
IAG
46.67
POW
31.82
X
51.38
-0.70
-0.92
-0.89
-0.54
-0.55
-1.13
-1.53
-0.80
-0.04
-0.46
-0.20
-0.60
-0.13
-0.82
-0.53
-0.57
-0.68
-1.15
-1.75
-1.09
-0.68
-1.71
-2.82
-1.41
-0.22
-1.28
-0.87
-1.39
-0.39
-1.73
-1.64
-1.10
AC.B
9.30
0.00
BBD.B
4.09 -0.11
CAE
14.72 -0.16
CP 207.84 -11.09
CNR
76.29 -1.32
SNC
39.10 -2.39
TCL.A 14.51 -0.01
TFI
28.48 -0.61
0.00
-2.62
-1.08
-5.07
-1.70
-5.76
-0.07
-2.10
1506
2524 LES GAGNANTS EN
83
2238 HB S&P TSX BEAR
3742 HORIZONS BETAPRO
4452 FRACO-NEVADA CORP
6195 LOBLAW COMPANIES
819 CALLIDUS CAPITAL
660 HB NYMEX CL BEAR
597 HB NYMEX NG BEAR
5003 THE INTERTAIN
1511 ENBRIDGE INCOME
407 AGNICO EAGLE MINES
178 LES PERDANTS EN
877 CANADIAN PACIFIC
25 KEYERA CORP
AUTOCANADA INC
0 TRANSCANADA
3116 HOME CAPITAL GROUP
363 IMPERIAL OIL LTD
548 SIERRA WIRELESS
1909 BONTERRA ENERGY
471 VERMILION ENERGY
100 TOURMALINE OIL
262
-1.11
0.45
0.27
-0.56
1.14
-1.31
-4.27
575
3319
4562
2837
1288
1556
3426
-1.23
0.06
0.06
-0.02
0.31
-0.53
-0.71
39.29
10.25
alors que le ministre fédéral ront mis à contribution. « Des
des Infrastructures, Denis Le- technologies qui servent à amébel, présent pour l’annonce, a liorer les moteurs au niveau de
affirmé qu’il ne disposait pas la performance, de l’efficacité,
de ces informations. « Ce n’est des émissions et de la consompas que je ne le sais pas (mais) mation de carburant », a dit
je ne suis pas prête à en discu- Mme Della Posta.
Elle n’a toutefois pas voulu
ter », a af fir mé Mme Della
Posta, au cours d’une cour te dire s’il y aura de nouvelles
mêlée de presse. C’est finale- embauches, alors que de son
ment une directrice d’Indus- côté, le ministre Lebel a inditrie Canada, Lisa Setlakwe, qui qué que le fabricant de moa indiqué que P & WC aura au teurs d’avions ne s’était pas
moins 15 ans pour rembourser engagé à maintenir des cibles
les 300 millions une fois que quant à l’emploi. « P & WC
vend des moteurs, a-tles investissements
il dit. Si le marché est
auront été complétés. Le
plus difficile, c’est difAu fil des années,
le fabricant de mo- gouvernement ficile pour nous de demander de maintenir
teurs a souvent pu
profiter des contri- fédéral injecte des emplois. »
M m e Della Posta
butions financières
300 millions
n’a pas voulu se prod’Ottawa. M m e Setlakwe a indiqué que dans le projet noncer sur la réduction des crédits
l’entr eprise avait
reçu un autre mon- sous la forme d’impôt décrétée
par le gouver netant de 300 millions
ment de Philippe
dans le cadr e de d’une
Couillard, mais elle
l’ISAD pour un procontribution
a af fir mé que l’enjet d’investissement
treprise n’avait pas
terminé en août der- financière
appr oché Québec
nier et que le remboursement n’a pas remboursable relativement à l’annonce faite lundi.
débuté. Auparavant,
Présente sur place, la présiOttawa avait injecté près de
1 milliard dans P & WC en dente-directrice générale
lien avec le programme de d’Aéro Montréal, Suzanne BePar tenariat technologique noît, a rappelé que le secteur
Canada. Jusqu’ici, le tiers du québécois de l’aérospatial représentait 43 500 emplois et
montant a été remboursé.
un chiffre d’affaires annuel de
Crédits d’impôt
12,1 milliards. Aussi, « 70 % de
Pratt & Whitney est notam- toute la recherche et développement le fabricant du moteur ment canadienne se fait au
de la CSeries, le nouvel avion Québec. S’il y a une si for te
commercial de Bombardier, concentration, c’est parce que
qui doit notamment permettre Québec est là pour les soutedes économies de carburant nir. » D’après Mme Benoît, les
pouvant atteindre 20 %.
crédits d’impôt expliquent en
Les prochains investisse- grande par tie pourquoi des
ments en recherche et déve- grands donneurs d’ordres
loppement de la société vise- comme Bombardier, P & WC,
ront à développer la pro- CAE et Bell Helicopter sont
chaine génération de moteurs présents au Québec.
à haut rendement et plus de
65 fournisseurs canadiens seLa Presse canadienne
FONDS NÉGOCIÉS EN BOURSE
-3.92
-4.04
-10.35
-4.02
-8.49
-10.94
-8.71
-5.63
-5.73
-4.23
-5.64
0.80
AGU 109.47
ABX
13.27
G
22.37
K
3.53
AEM
27.40
POT
39.89
TCK.B 15.93
FTS
TA
BCE
BA
RCI.B
T
-0.76
-1.50
-1.16
-2.35
-1.43
-1.53
-0.27
-2.94
-2.05
-0.19
-3.16
0.13
ENTREPRISES DE MATÉRIAUX
Agrium
Barrick Gold
Goldcorp
Kinross Gold
Mines Agnico-Eagle
Potash
Teck Resources
Volume
(000)
TÉLÉCOMMUNICATIONS
18.63
35.64
10.05
56.11
15.41
12.46
2.83
49.28
33.70
4.30
52.85
16.34
INDUSTRIELLES
Air Canada
Bombardier
CAE
Canadien Pacifique
Chemin de fer CN
SNC-Lavalin
Transcontinental
TransForce
BlackBerry
CGI
1390
240
247
282
3
196
784
557
187
172
74
377
765
0
1466
51
25
CCO
CNQ
COS
ENB
ECA
ERF
PGF
IMO
SU
TLM
TRP
VNR
Variation
(%)
($)
TECHNOLOGIE
-3.13
-1.76
-0.35
-0.49
-7.74
-0.48
1.22
-2.10
-0.57
0.10
-1.34
-2.23
-0.55
0.00
-0.82
0.66
-1.78
FINANCIÈRES
B. CIBC
B. de Montréal
B. Laurentienne
B. Nationale
B. Royale
B. Scotia
B. TD
Brookfield Asset
Cominar Real
Corp. Fin. Power
Fin. Manuvie
Fin. Sun Life
Great-West Lifeco
Industrielle All.
Power Corporation
TMX
Fortis
TransAlta
-1.26
-2.25
-0.23
-0.11
-0.57
-0.13
0.72
-2.64
-0.51
0.03
-0.18
-0.77
-0.17
0.00
-0.80
0.06
-0.35
ÉNERGIE
Cameco
Canadian Natural
Canadian Oil Sands
Enbridge
EnCana
Enerplus
Pengrowth Energy
Pétrolière Impériale
Suncor Energy
Talisman Energy
TransCanada
Valener
Fermeture
SERVICES PUBLICS
LES INSDICES DE LA BOURSE DE TORONTO
S&P TSX
S&P TX20
S&P TX60
S&P TX60 Cap.
Cons. de base
Cons. discré.
Énergie
Finance
Aurifère
Santé
Tech. de l’info
Industrie
Matériaux
Immobilier
Télécoms
Sev. collect.
Métaux/minerals
Symbole
ongueuil — Pratt & Whitney Canada (P & WC) bénéficiera une fois de plus du
soutien d’Ottawa afin de réaliser un investissement de 1 milliard en recherche et développement au cours des quatre
prochaines années et demie.
D’après le fabricant de moteurs d’avion — qui emploie
6000 personnes au Canada —
cet investissement se traduira
par la consolidation de près de
1500 emplois au Québec ainsi
qu’en Ontario, dont près de
1000 postes à ses installations
de Longueuil.
Le gouvernement fédéral injecte 300 millions dans le projet sous la forme d’une contribution financière remboursable dans le cadre de l’Initiative
stratégique pour l’aérospatiale
et la défense (ISAD).
En marge de cette annonce
ef fectuée lundi par des dirigeants de P & WC et deux ministres du gouvernement Harper, au cours de conférences
de presse simultanées à Longueuil et Mississauga en Ontario, tous les représentants ont
été avares de commentaires.
« À peu près 65 % au Québec
et 35 % en Ontario », s’est limitée à dire la vice-présidente
principale aux ventes et au
marketing de P & WC, Maria
Della Posta, quant à la répartition des investissements.
Questionnée à maintes reprises par les jour nalistes,
Mme Della Posta a affirmé du
bout des lèvres que l’avenir
« d’un peu moins » de 1000
postes serait assuré à Longueuil. Pratt & Whitney Canada compte quelque 5000
travailleurs dans la province,
dont 2500 syndiqués répartis
à Longueuil, Saint-Huber t et
Mirabel.
La représentante de l’entreprise n’a pas voulu dévoiler les
modalités de remboursement,
PRE
SU
TD
XIU
COS
CNQ
MEG
ECA
MFC
G
7.11
33.70
52.72
20.94
10.05
35.64
14.90
15.41
22.81
22.37
-1.79
-2.05
-1.53
-0.44
-1.16
-1.50
-2.71
-1.43
-0.20
0.06
-20.11
-5.73
-2.82
-2.06
-10.35
-4.04
-15.39
-8.49
-0.87
0.27
7335
6394
6195
6046
5846
5676
5349
5144
5003
4562
19.69
7.68
8.21
10.98
5.32
7.86
19.65
9.33
5.33
5.04
2.25
0.60
0.61
0.77
0.21
0.27
0.66
0.27
0.15
0.12
12.90
8.47
8.03
7.54
4.11
3.56
3.48
2.98
2.90
2.44
125
2168
2091
1046
378
2814
1087
1510
1658
819
7.11
8.89
14.90
5.22
16.46
7.89
5.93
5.56
12.46
6.80
-1.79
-1.70
-2.71
-0.88
-2.45
-1.09
-0.79
-0.71
-1.53
-0.80
-20.11
-16.05
-15.39
-14.43
-12.96
-12.14
-11.76
-11.32
-10.94
-10.53
7335
177
5349
382
3638
1338
1803
1799
1257
499
19.69
10.98
58.89
59.91
19.65
8.21
7.68
16.45
34.39
27.40
2.25
0.77
0.76
0.72
0.66
0.61
0.60
0.35
0.33
0.31
12.90
7.54
1.31
1.22
3.48
8.03
8.47
2.17
0.97
1.14
125
1046
630
784
1087
2091
2168
122
345
1288
207.84 -11.09
75.61 -4.93
44.00 -4.90
52.85 -3.16
46.90 -3.06
49.28 -2.94
44.80 -2.94
36.10 -2.90
46.14 -2.85
37.41 -2.83
-5.07
-6.12
-10.02
-5.64
-6.12
-5.63
-6.16
-7.44
-5.82
-7.03
548
550
366
2756
389
1320
161
264
769
2469
LES GAGNANTS EN %
HB S&P TSX BEAR
HB NYMEX NG BEAR
HB NYMEX CL BEAR
HORIZONS BETAPRO
HB S&P TSX 60 BEAR
ELDORADO GOLD CORP
CALLIDUS CAPITAL
DETOUR GOLD CORP
S&P TSX GLOBAL
FORTUNA SILVER
HED
HND
HOD
HVU
HXD
ELD
CBL
DGC
HGU
FVI
LES PERDANTS EN %
PACIFIC RUBIALES
NORTHERN BLIZZARD
MEG ENERGY CORP
WESTERN ENERGY
BAYTEX ENERGY CORP
TRILOGY ENERGY
TRICAN WELL
CREW ENERGY INC
ENERPLUS CORP
PAREX RESOURCES
PRE
NBZ
MEG
WRG
BTE
TET
TCW
CR
ERF
PXT
$
HED
HVU
FNV
L
CBL
HOD
HND
IT
ENF
AEM
$
CP
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du Département de finance de l’Université
de Sherbrooke et
de l’Institut de recherche en
économie contemporaine
INDICES QUÉBÉCOIS
Indice
Fermeture
var. pts
var. %
IQ30
IQ120
2115,81
2109,17
-28,32
-26,37
-1,32
-1,23
Les pétrolières sont malmenées
GÉRARD BÉRUBÉ
a glissade continue des
cours de l’or noir ébranle
L
le secteur énergétique sur ses
fondements. Depuis le statu
quo de l’OPEP le 27 novembre, cette composante de l’indice boursier S & P/TSX a
perdu le quart de sa valeur.
Le pétrole de référence poursuivait sa chute hier, de mau-
vaises statistiques économiques venant d’Asie laissant
présager un excédent d’offre
persistant. À New York, le Wester n Texas Intermediate a
perdu 2,79 $US pour toucher
les 63,05 $US le baril, du jamais
vu depuis juillet 2009. À Londres le Brent a terminé la
séance sur un plongeon de
2,88 $US, à 66,19 $US. Cette
chute a provoqué un recul gé-
néralisé des cours boursiers
lundi, engendrant notamment
un repli de 6,5 % de composante
énergétique du S & P/TSX.
Depuis la décision de l’Organisation des pays exportateurs
de pétrole (OPEP) de maintenir le niveau général de leur
production à 30 millions de barils par jour, les prix de référence sont en recul de 10 $US
le baril à New York et de près
de 12 $US à Londres. Ces replis sont venus accélérer une
glissade amorcée l’été dernier
ayant provoqué à ce jour un recul généralisé des cours de l’or
noir de quelque 40 %.
Sur cette période d’une semaine et demie, le segment
énergétique de la Bourse de
Toronto a perdu 23 % de sa valeur. L’indice baromètre S &
P/TSX a, pour sa part, reculé
de 6 %, dont 2,3 % uniquement
lundi. L’indice torontois a encaissé une per te de près de
330 points lundi, après une
glissade en séance atteignant
un creux de 500 points.
Selon l’analyste Tim Evans,
du cabinet Citi Futures, le marché se rend à l’évidence que la
situation d’offre excédentaire
dans le monde est appelée à
perdurer, avec l’essor de la
production de pétrole non
conventionnel aux États-Unis.
Au cours de la semaine achevée le 5 décembre, 1575 puits
pétroliers étaient en activité,
contre 1572 la semaine précédente, selon la société américaine de ser vices pétroliers
Baker Hughes. « Sans une intervention de l’OPEP, les marchés risquent de devenir de plus
en plus plombés par la surabondance de l’offre » par rapport à
la demande, qui devrait « atteindre un pic au deuxième trimestre 2015 », ont estimé des
analystes de Morgan Stanley.
Ces analystes ont abaissé de
30 % leurs prévisions de prix
pour le brut en 2015. Le Brent
de Londres pourrait s’échanger, en moyenne, autour des
70$US l’an prochain, croient-ils,
mais non sans flirter avec les
43$US au deuxième trimestre.
Avec l’Agence France-Presse
Le Devoir
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ECONOMIE
TOURISME
Front commun
pour le recours
aux travailleurs
étrangers
L’industrie a besoin d’un « électrochoc »
Certains acteurs réclament l’abolition du ministère
KARL
RETTINO-PARAZELLI
lusieurs inter venants de
l’industrie touristique quéP
bécoise en ont assez de la « cacophonie » et du manque de leadership qui caractérisent leur
milieu. Dans une cinglante lettre ouver te, ils proposent
d’abolir le ministère et Tourisme et de le remplacer par
une société d’État ou une entité
indépendante qui pourrait relancer ce secteur en difficulté.
«La faible performance du tourisme québécois s’explique en premier lieu par l’absence de leadership au plus haut niveau. Force
est de constater l’absence d’un véritable patron dans le domaine
du tourisme et par conséquent de
politiques bien définies», écrivent
huit acteurs de l’industrie, y
compris d’ex-dirigeants d’organismes touristiques, dans la lettre dévoilée lundi.
Les auteurs font valoir qu’il
y a trop d’instances, d’organismes et d’entreprises impliquées dans le développement
du tourisme au Québec, mais
trop peu de cohésion et de responsabilisation. « Actuellement,
on investit environ 500 millions de dollars de fonds publics
en tourisme au Québec, mais
cela se fait sans un cadre d’intervention clair, qui soit basé
sur une connaissance pointue
de notre offre et surtout de nos
clients actuels et potentiels »,
soulignent-ils.
La nouvelle entité réclamée
aurait le mandat de colliger
des renseignements sur les
clientèles visées, de super vi-
ser le développement de l’offre touristique et de commercialiser le tourisme du Québec
autant à l’intérieur qu’à l’extérieur de ses frontières.
Chiffres décevants
Cet « électrochoc » est devenu
nécessaire en raison de la piètre performance de l’industrie
québécoise, estiment les signataires. Pendant les huit premiers mois de 2014, le Québec
a connu une hausse de 4,1 % du
tourisme international, ce qui
demeure bien en deçà de l’augmentation de 9 % enregistrée
en Amérique du Nord, notentils. En 2012, le déficit touristique du Québec s’est élevé à
plus de 3,4 milliards de dollars.
Cela signifie que le montant
des dépenses des Québécois à
l’étranger a dépassé de 3,4 milliards celui des voyageurs
étrangers au Québec.
En réponse aux inquiétudes du milieu touristique,
le gouver nement provincial
s’est doté en 2012 d’un Plan
de développement de l’industrie touristique s’échelonnant
jusqu’en 2020. Celui-ci établit
une cible de croissance annuelle de 5 % des recettes touristiques pour toute la durée
du plan. Les plus récentes
données de Tourisme Québec indiquent par exemple
que les recettes touristiques
ont augmenté de 3,9 % entre 2011 et 2012.
Dans l’état actuel des
choses, les objectifs du plan
gouvernemental sont « totalement irréalistes », juge le
consultant en tourisme et cosi-
JACQUES NADEAU LE DEVOIR
Le tourisme de plein air fait partie des niches de l’industrie québécoise.
gnataire de la lettre, Jean-Michel Per ron. « On se rend
compte que, même si on a un
plan stratégique de développement, on a un problème structurel, explique-t-il. Tu peux
avoir une vision assez claire de
ce que tu veux faire, mais si tu
n’as pas les bons outils pour y
arriver, c’est un cul-de-sac. »
Pour un « ministère fort »
Les sévères critiques exprimées dans la lettre ouver te
r eflètent par tiellement le
759 millions pour la fusion
de Norbord et d’Ainsworth
oronto – Deux fabricants
T
canadiens de produits en
bois, Norbord et Ainswor th
Lumber, prévoient s’unir par
l’entremise d’une transaction
évaluée à 759 millions qui
créera un des plus grands producteurs mondiaux de panneaux à copeaux orientés, largement utilisés dans les secteurs de la construction résidentielle et industrielle.
Brookfield Asset Management, le propriétaire majoritaire de chacune des deux entreprises, détiendra environ
53 % de la nouvelle entité, si
l’accord obtient les autorisations réglementaires d’usage.
Le président et chef de la
direction de Norbord, Peter
Wijnbergen, conser vera son
poste de grand patron au sein
de la nouvelle entreprise, tandis que le chef de la direction
d’Ainsworth, Jim Lake, agira
à titre de conseiller pour une
période de six mois. Le regroupement des deux entreprises conser vera un bureau
à Vancouver — où se trouve
le siège social d’Ainsworth —
pour ser vir ses efforts stratégiques visant à faire croître
les exportations de la société
vers l’Asie.
Les deux entreprises détiennent des installations
complémentaires du point de
vue géographique. Norbord
compte sept usines nor daméricaines, essentiellement
dans le sud-est des ÉtatsUnis et une au Québec, tandis qu’Ainswor th possède
quatr e installations canadiennes, soit une en Ontario
et trois dans l’Ouest canadien. Norbord exploite aussi
quatre usines en Europe.
Transferts
Les entreprises estiment
que leur regroupement entraînera des synergies annuelles de 45 millions, essentiellement grâce aux transfer ts de technologies dans
leurs installations, à l’appréciation des ventes et aux réductions de coûts pendant les
18 à 24 premiers mois. La capacité de production de la
nouvelle entité sera de
7,7 milliards de pieds cubes
de panneaux à copeaux orientés — la plus grande de l’industrie mondiale.
En vertu de l’accord, la torontoise Norbord rachètera
Ainswor th Lumber en
échange d’actions valant environ 759 millions, selon les
cours des actions des deux
entr eprises vendr edi dernier. Les actionnaires d’Ainswor th recevraient 0,1321 action de Norbor d pour chacune de leur action. L’of fre
évalue chaque titre d’Ainsworth à environ 3,15 $, — ce
qui représente une prime de
5,7 % par rappor t aux cours
de clôture de vendredi des
deux actions.
Brookfield et ses sociétés affiliées contrôlent environ 55 %
des actions d’Ainswor th et
52 % de celles de Norbord. Elle
s’est engagée à voter en faveur
de la transaction mais l’entente requiert aussi le feu vert
de ses créanciers, actionnaires
minoritaires et des tribunaux.
point de vue de l’Association
québécoise de l’industrie touristique (AQIT). « Si on veut
atteindre les cibles qu’on s’est
données, il va falloir en faire
plus que de simplement repenser notre produit et faire des
choix d’investissement », reconnaît sa directrice générale, Lucie Charland.
Celle-ci ne croit toutefois
pas que l’abolition du ministère du Tourisme soit la solution à privilégier et préfère miser sur un « ministère for t ».
Avec la ministre Dominique
Vien, « on a af faire à une personne solide et extrêmement déterminée », soutient-elle.
Depuis septembre, Mme Vien
a organisé une série de rencontres avec différents acteurs
de l’industrie touristique pour
procéder à une révision du
« modèle d’affaires et de gouvernance » en vigueur. Elle sera de
passage mardi à Boucherville
lors de la rencontre stratégique annuelle de l’AQIT pour
présenter ses principaux
Quatre associations canadiennes représentant les
secteurs de la restauration,
de l’hébergement et du
commerce de détail ont demandé lundi au gouvernement fédéral d’éliminer les
« politiques discriminatoires » contre les entreprises qu’elles représentent. Dans une lettre envoyée au ministre de l’Emploi, Jason Kenney, et à celui de l’Immigration, Chris
Alexander, les organisations ont notamment exigé
un accès plus libre au Programme des travailleurs
étrangers temporaires
(PTET). Dans une réforme
annoncée en juin, Ottawa a
exclu du PTET les postes
peu qualifiés dans les secteurs de l’hébergement, de
la restauration et du commerce de détail qui sont offerts dans les régions où le
taux de chômage est supérieur à 6 %. La lettre est signée par l’Association de
l’industrie touristique du
Canada, la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante, le Conseil canadien du commerce de détail
et Restaurants Canada.
constats aux différentes associations touristiques.
La ministre V ien n’a pas
voulu réagir lundi à la publication de la lettre ouverte, préférant attendre la fin de la rencontre de mardi.
Le Devoir
AU BOUT DES DOIGTS.
PRATIQUE, SIMPLE,
CONVIVIAL.
La Presse canadienne
La valeur des permis de bâtir a progressé
de 0,7 % en octobre
ttawa — La valeur totale des permis de bâO
tir s’est chiffrée à 7,5 milliards en octobre,
en légère hausse de 0,7 % par rapport à septembre, a indiqué lundi Statistique Canada.
L’augmentation provenait principalement
de la hausse des intentions de construction
en Colombie-Britannique, en Alber ta et en
Saskatchewan.
La valeur des permis de construction non résidentielle s’est élevée à 3,1 milliards en octobre, en hausse de 2,4 % par rapport au mois précédent. Des augmentations ont été enregistrées dans cinq provinces, la Colombie-Britannique arrivant en tête, suivie du Québec, loin
au deuxième rang. Le Yukon a également affiché une hausse importante en octobre. L’Ontario a observé la baisse la plus marquée, et ce, à
la suite d’une forte hausse notée en septembre.
Dans le secteur résidentiel, la valeur des permis s’est légèrement repliée de 0,4 % pour s’établir à 4,5 milliards en octobre, après avoir enregistré une croissance de 7,4 % en septembre.
Les intentions de construction résidentielle
ont reculé dans cinq provinces, le Québec et
l’Ontario ayant été à l’origine de la majeure partie de la baisse observée à l’échelle nationale.
L’Alberta et la Nouvelle-Écosse ont affiché les
plus fortes augmentations.
Mises en chantier en hausse
Pour sa part, le nombre de mises en chantier
d’habitations est reparti à la hausse en novembre, essentiellement grâce aux projets de logements collectifs dans les milieux urbains, a indiqué lundi la Société canadienne d’hypothèques
et de logement (SHCL). La plus for te croissance des mises en chantier a été enregistrée
par la Colombie-Britannique, suivie du Québec,
de l’Ontario et de l’Atlantique.
Un déclin a cependant été observé dans les
mises en chantier en milieu urbain de la région des Prairies.
Le nombre mensuel désaisonnalisé et annualisé de mises en chantier a grimpé à 195 620 le
mois dernier, comparativement à 183 659 en octobre, a précisé la SCHL.
La Presse canadienne
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ÉCONOMIE
PLAN NORD
RETRAITES
SUITE DE LA PAGE B 1
SUITE DE LA PAGE B 1
destes du reste de la population. Cet écart est renforcé par
un investissement insuffisant
de ces familles dans l’éducation
qui limite les possibilités d’instruction de leurs enfants ainsi
que la mobilité sociale et le développement des compétences.
L’organisation souligne que la
lutte «contre les inégalités par les
impôts et les transferts ne nuit
pas à la croissance ». Les pouvoirs publics doivent cibler leurs
politiques d’aide vers ces 40% de
familles les plus défavorisées.
Le secteur minier représente, les meilleures
années, environ 2,5 % du PIB du Québec. Il se situe actuellement autour de 1 % du PIB. À titre de
comparaison, l’industrie touristique se maintient bon an mal an autour de 2,5 % du PIB. Pour
la période 2014-2016, les prévisions de Québec
indiquent que les minières doivent verser un total de 405 millions de dollars en redevances. La
valeur brute des ressources non renouvelables
extraites devrait dépasser les 24 milliards de
dollars au cours de la même période.
L’État québécois a par ailleurs hérité au fil
des ans de 698 sites miniers abandonnés. La
facture, estimée à 1,2 milliard de dollars, sera
entièrement payée par les contribuables québécois. Québec n’a toujours pas de plan pour venir à bout de cet héritage toxique.
aidant à la création de nouveaux produits financiers sûrs et transparents permettant aux
caisses de retraite, aux assureurs et autres acteurs du marché de renforcer leurs assises face
au choc démographique. Un autre défi, dit son
rapport, consistera à rassurer les jeunes générations afin qu’elles aient confiance que les systèmes de retraite ne les trahiront pas
lorsqu’elles en auront besoin à leur tour.
« Il est encourageant d’observer les progrès accomplis ces dernières années pour améliorer la
viabilité et l’adéquation des systèmes de retraite »,
a déclaré le secrétaire général de l’OCDE, Angel Gurría. « Néanmoins, les évolutions démographiques rapides qui sont en cours et le ralentissement de l’économie mondiale soulignent la
nécessité de poursuivre les réformes. »
Agence France-Presse
Le Devoir
Le Devoir
Plus grand écart entre riches
et pauvres depuis 30 ans
aris — Les inégalités entre
riches et pauvres n’ont jaP
mais été aussi fortes dans les
pays de l’OCDE en 30 ans et
leur coûtent des points de
croissance, affirme un rapport
paru mardi.
Dans ces pays, «le revenu des
10 % de la population les plus
riches est 9,5 fois plus élevé que
celui des 10% les plus pauvres».
Dans les années 1980, les plus
riches gagnaient au maximum
sept fois le revenu des plus pauvres. Les aggravations d’inégalités affectent la croissance, selon
l’Organisation de Coopération
et de Développement économiques. «Le creusement des inégalités a coûté plus de 10 points
de croissance au Mexique et à la
Nouvelle-Zélande», près de 9 au
Royaume-Uni, à la Finlande et à
la Nor vège et de 6 à 7 points
aux États-Unis, à l’Italie et la
Suède. En revanche, une «situation plus égalitaire avant la
crise» a participé à l’augmentation du PIB par habitant en Espagne, en France et en Irlande.
L’impact négatif des inégalités sur la croissance serait dû
au fossé qui sépare les 40 % de
foyers aux revenus plus mo-
AV IS L É G AU X E T AP P E LS D ’ O F F RE S
Tombées
Période des Fêtes
Pour la publication
d’avis légaux et d’appels d’offres
Le Devoir ne sera pas publié
les 25 et 26 décembre 2014
ainsi que les 1er et 2 janvier 2015
Le service des avis sera fermé
ces mêmes journées.
RÉSERVATIONS ET MATÉRIELS
Publications des mercredis 24 déc. et 31 déc. : les lundis précédents avant midi
Publications des samedis 27 déc. et 3 janv. : les lundis précédents avant 16h00
Publications des lundis 29 déc. et 5 janv. : les mardis précédents avant midi
Publications des mardis 30 déc. et 6 janv. : les mardis précédents avant 16h00
[email protected]
Tél.: 514-985-3344 Télec.: 514-985-3340
AVIS PUBLIC
Le conseil de la Communauté métropolitaine
de Montréal a adopté, lors de son assemblée
ordinaire tenue le 27 novembre 2014,
le Règlement numéro 2014-63 modifiant le
Règlement numéro 2001-1 sur l’établissement
des quotes-parts et leur paiement par les
municipalités faisant partie de la Communauté
métropolitaine de Montréal.
Ce règlement entre en vigueur aujourd’hui,
date de sa publication et est accessible sur
le site Internet de la Communauté à
l’adresse www.cmm.qc.ca ou au siège de
la Communauté situé au 1002, rue Sherbrooke
Ouest, bureau 2400, Montréal.
Claude Séguin, avocat
Secrétaire de la Communauté
AVIS PUBLIC
AUX PERSONNES INTÉRESSÉES AYANT LE
DROIT DE SIGNER UNE
DEMANDE DE PARTICIPATION À UN
RÉFÉRENDUM
SECOND PROJET DE RÈGLEMENT NUMÉRO
01-279-40
OBJET DU PROJET ET DEMANDE DE
PARTICIPATION À UN RÉFÉRENDUM
À la suite de l’assemblée publique de consultation
tenue le 1 er décembre 2014, le conseil
d’arrondissement a adopté lors de la séance tenue
ce même jour le second projet de Règlement 01279-40 intitulé : « Règlement modifiant le
Règlement d’urbanisme de l’arrondissement
Rosemont-Petite-Patrie (01-279) », afin de
permettre les usages « aquaculture » et « activité
agricole maraîchère ou horticole », dans certains
secteurs et à certaines conditions.
En résumé, l’objet du présent projet de règlement
vise à modifier le Règlement d’urbanisme de
l’arrondissement Rosemont-Petite-Patrie (01-279),
afin de permettre les usages « aquaculture » et «
activité agricole maraîchère ou horticole », dans
certains secteurs et à certaines conditions.
Ce second projet de règlement contient des
dispositions
susceptibles
d’approbation
référendaire s’appliquant dans des zones
particulières, lesquelles dispositions peuvent faire
l’objet d’une demande de la part des personnes
intéressées afin qu’un règlement qui les contient
soit soumis à l’approbation de certaines personnes
habiles à voter, conformément à la Loi sur les
élections et les référendums dans les municipalités.
Ces dispositions sont résumées ci-dessous :
Dispositions non susceptibles d’approbation
référendaire.
Article 1 :
» et «aquaculture ».
Avis public
Avis public
AVIS PUBLIC – Changements importants
relatifs à la période de questions du public
Avis est donné qu’une assemblée ordinaire du
conseil municipal aura lieu :
Date
le lundi 15 décembre 2014, à 14 h
Lieu
Salle du conseil de l’hôtel de ville
275, rue Notre-Dame Est
(métro Champ-de-Mars)
Veuillez noter que la période de questions du
public n’aura pas lieu au début de l’assemblée
mais à 19 h. Les personnes qui désirent poser
des questions doivent se présenter entre 17 h et
18 h 30 au rez-de-chaussée de l’édifice
Chaussegros-de-Léry situé au 303, rue NotreDame Est pour obtenir un numéro d’inscription.
Toutefois, les personnes à mobilité réduite
peuvent se présenter à l’hôtel de ville, au 275,
rue Notre-Dame Est. Le tirage au sort
déterminant l’ordre dans lequel les personnes
pourront poser leur question se déroulera au
303, rue Notre-Dame Est à compter de 18 h 30. Il
est impératif d’avoir en sa possession une
preuve d’identité avec photo aux fins de son
inscription. À défaut, une personne ne pourra
être inscrite. Les personnes inscrites recevront
une carte d’identification qui leur permettra
d’accéder à la salle du conseil municipal afin de
pouvoir poser leur question.
Prenez note qu’en prévision de la séance du
mardi 16 décembre 2014, la période d’inscription
débutera à 8 h 30 et le tirage au sort se déroulera
à compter de 9 h, et ce, au même endroit, soit
dans l’édifice Chaussegros-de-Léry situé au 303,
rue Notre-Dame Est.
Les personnes à mobilité réduite accèdent à
l’hôtel de ville par la porte du côté ouest (place
Vauquelin).
La salle est équipée d’un système d’aide à
l’audition. Pour y avoir accès, il suffit de
syntoniser la fréquence 100,3 sur la bande FM de
votre baladeur.
De plus, un service
d’interprétation pour les personnes ayant des
limitations auditives est offert sur demande,
sous réserve de la disponibilité d’interprètes.
Veuillez communiquer, au moins 3 jours
ouvrables à l’avance, au 514-872-3142.
Montréal, le 9 décembre 2014
Avis est donné qu’une assemblée ordinaire du
conseil d’agglomération aura lieu :
Date
le jeudi 18 décembre 2014, à 17 h
Lieu
Salle du conseil de l’hôtel de ville
275, rue Notre-Dame Est
(métro Champ-de-Mars)
Une période de questions du public est prévue
au début de l’assemblée. Les personnes qui
désirent poser des questions doivent se
présenter entre 15 h et 16 h 30 au rez-dechaussée de l’édifice Chaussegros-de-Léry
situé au 303, rue Notre-Dame Est pour
obtenir un numéro d’inscription. Toutefois, les
personnes à mobilité réduite peuvent se
présenter à l’hôtel de ville, au 275, rue NotreDame Est. Le tirage au sort déterminant l’ordre
dans lequel les personnes pourront poser leur
question se déroulera au 303, rue Notre-Dame
Est à compter de 16 h 30. Il est impératif d’avoir
en sa possession une preuve d’identité avec
photo aux fins de son inscription. À défaut, une
personne ne pourra être inscrite. Les personnes
inscrites recevront une carte d’identification qui
leur permettra d’accéder à la salle du conseil
municipal afin de pouvoir poser leur question.
Les personnes à mobilité réduite accèdent à
l’hôtel de ville par la porte du côté ouest (place
Vauquelin).
La salle est équipée d’un système d’aide à
l’audition. Pour y avoir accès, il suffit de
syntoniser la fréquence 100,3 sur la bande FM de
votre baladeur.
De plus, un service
d’interprétation pour les personnes ayant des
limitations auditives est offert sur demande,
sous réserve de la disponibilité d’interprètes.
Veuillez communiquer, au moins 3 jours
ouvrables à l’avance, au 514-872-3142.
Montréal, le 9 décembre 2014
Définition des termes « serre
Article 2 :
Exempter la serre du calcul de
la superficie maximale permise pour les ouvertures
en façade.
Ces dispositions sont réputées constituer des
dispositions distinctes s’appliquant particulièrement
à chaque zone mentionnée. Une telle demande vise
à ce que le règlement contenant cette disposition
soit soumis à l’approbation des personnes habiles à
voter de la zone à laquelle le règlement s’applique,
ainsi que de celles de toute zone contiguë d’où
provient une demande valide.
Le plan illustrant les zones visées et leurs zones
contiguës peut être consulté au bureau Accès
Montréal de l’arrondissement, au 5650, rue
e
D’Iberville, 3 étage, du lundi au vendredi, de 9 h à
17 h.
Dispositions susceptibles d’approbation
référendaire et s’appliquant dans des zones
particulières.
CONDITIONS DE VALIDITÉ D’UNE DEMANDE
Articles 3 et 4: Permettre l’usage « aquaculture »
et la vente des produits cultivés par les
établissements exploitant cet usage, sur le site de la
production, à certaines conditions. Ces articles
visent toutes les zones où les catégories d’usages
I.2 et I.4 de la famille industrie sont autorisées. La
liste des zones visées est disponible au bureau
Accès Montréal de l’arrondissement. Le plan
numéro 1 ci-dessous illustre les zones visées et
contigües concernées par ces articles.
indiquer clairement la disposition qui en fait l’objet
et la zone d’où elle provient;
Pour être valide, toute demande doit :
être reçue au bureau d’arrondissement dans
les huit jours suivant le présent avis, soit au
plus tard le 17 décembre 2014 à 17 h, à
l’adresse suivante :
Secrétaire de l’arrondissement
Arrondissement de Rosemont–La Petite-Patrie
5650, rue D’Iberville, 3e étage
Montréal (Québec) H2G 2B3
être signée par au moins 12 personnes intéressées
de la zone d’où elle provient ou par au moins la
majorité d’entre elles si le nombre de personnes
intéressées dans la zone n’excède pas 21.
Le greffier de la Ville,
Me Yves Saindon
DEMANDE D’APPROBATION RÉFÉRENDAIRE
RÈGLEMENT RCA 40-12
AVIS PUBLIC est par les présentes donné, à
toutes les personnes intéressées ayant le droit de
signer une demande d’approbation référendaire :
Objet du second projet
d’approbation référendaire
et
demande
À la suite de l’assemblée publique de consultation
tenue le 2 décembre 2014, le conseil d’arrondis sement a adopté, le 2 décembre 2014, le second
projet de règlement numéro RCA 40-12, modifiant
le règlement concernant le zonage (RCA 40);
Ce second projet contient des dispositions qui
peuvent faire l’objet d’une demande de la part des
personnes intéressées des zones concernées et de
leurs zones contiguës afin qu’un règlement qui les
contienne soit soumis à leur approbation,
conformément à la Loi sur les élections et les
référendums dans les municipalités;
Une copie de ce projet peut être obtenue, sans
frais, par toute personne qui en fait la demande.
Description des dispositions
L’objet de ce règlement est, d’une part, d’ajouter
des dispositions relatives aux services de garde et
pensions pour les animaux domestiques et d’autre
part, d’ajouter un élément aux usages et aux
constructions temporaires à savoir l’abri
temporaire pour clôture.
Articles 5, 6, 10 et 11 : Permettre l’usage «
activité agricole maraîchère ou horticole » dans les
zones visées identifiées au plan numéro 2, à
certaines conditions, et la vente des produits
cultivés par les établissements exploitant cet usage
sur le site de la production. Prévoir des dispositions
permettant d’autoriser, par usages conditionnels,
une superficie de production supérieure à celle
maximale prescrite, selon des critères d’évaluation
précis. La liste des zones visées est disponible au
bureau Accès Montréal de l’arrondissement. Le plan
numéro 2 ci-dessous illustre les zones visées et
contigües concernées par ces articles.
Article 7 : Prescrire une disposition relative à
l’affichage pour l’usage « activité agricole
maraîchère ou horticole ». La liste des zones visées
est disponible au bureau Accès Montréal de
l’arrondissement. Le plan numéro 2 ci-dessous
illustre les zones visées et contigües concernées par
cette disposition.
Articles 8 et 9 : Prescrire des dispositions
relatives au chargement et au stationnement pour
l’usage « activité agricole maraîchère ou horticole ».
La liste des zones visées est disponible au bureau
Accès Montréal de l’arrondissement. Le plan
numéro 2 ci-dessous illustre les zones visées et
contigües concernées par ces articles.
Les renseignements permettant de déterminer
quelles sont les personnes intéressées ayant le droit
de signer une demande et les modalités d’exercice
par une personne morale du droit de signer une
demande peuvent être obtenus au bureau Accès
Montréal de l’arrondissement, situé au 5650, rue
e
D’Iberville, 3 étage, du lundi au vendredi, de 9 h à
17 h.
ABSENCE DE DEMANDE
En l’absence de demande valide provenant d’une
ou de plusieurs zones, les dispositions du second
projet pourront être incluses dans un règlement qui
n’aura pas à être approuvé par les personnes
habiles à voter.
CONSULTATION DU PROJET
Le second projet de Règlement numéro 01-279-40
est disponible pour consultation au bureau Accès
Montréal de l’arrondissement, situé au 5650, rue
e
D’Iberville, 3 étage, du lundi au vendredi, de 9 h à
17 h. Le présent avis est également disponible via le
site Internet de l’arrondissement dont l’adresse est :
ville.montreal.qc.ca/rpp, en cliquant sur « Nos
avis publics ».
Fait à Montréal, ce 9 décembre 2014
Le secrétaire d’arrondissement substitut,
Patrick Martel
Le règlement vise l’ensemble du territoire de
l’arrondissement d’Anjou.
Les personnes
intéressées de chaque zone de l’ensemble du
territoire ainsi que des zones contiguës situées sur
les territoires des arrondissements limitrophes, soit
Rivière-des-Prairies—Pointe-aux-Trembles,
Mercier—Hochelaga-Maisonneuve et SaintLéonard, peuvent demander à ce qu’une et/ou
l’autre des dispositions du règlement fassent l’objet
d’une approbation par les personnes habiles à
voter de la zone visée et des zones contiguës d’où
provient une demande valide;
Les dispositions du règlement qui peuvent être
applicables indistinctement à plusieurs zones, sont
réputées constituer une disposition distincte
s’appliquant particulièrement à chaque zone
illustrée au plan de zonage. Le plan décrivant les
zones du territoire de l’arrondissement d’Anjou
peut être consulté à la mairie d’arrondissement
située au 7701 du boulevard Louis-H.-La Fontaine,
durant les heures d’ouverture.
Conditions de validité d’une demande
– être majeure, de citoyenneté canadienne et ne
pas être en curatelle;
– être domiciliée dans la zone d’où peut provenir
une demande;
– être domiciliée depuis au moins 6 mois au
Québec.
Tout propriétaire unique d’un immeuble ou
occupant unique d’un établissement d’entreprise
qui n’est frappé d’aucune incapacité de voter et qui
remplit les conditions suivantes le 2 décembre 2014
– être propriétaire d’un immeuble ou occupant d’un
établissement d’entreprise situé dans la zone d’où
peut provenir une demande depuis au moins 12
mois;
avoir produit ou produire en même temps que la
demande un écrit signé par le propriétaire ou
l’occupant demandant l’inscription sur la liste
référendaire, le cas échéant.
Tout copropriétaire indivis d’un immeuble ou
cooccupant d’un établissement d’entreprise qui
n’est frappé d’aucune incapacité de voter et qui
remplit les conditions suivantes le 2 décembre
2014 :
– être copropriétaire indivis d’un immeuble ou
cooccupant d’un établissement d’entreprise dans
la zone d’où peut provenir une demande depuis
au moins 12 mois;
– être désigné, au moyen d’une procuration signée
par la majorité des personnes qui sont
copropriétaires ou cooccupants depuis au moins
12 mois comme celui qui a le droit de signer la
demande en leur nom et d’être inscrit sur la liste
référendaire, le cas échéant. La procuration doit
avoir été produite ou être produite avec la
demande.
Dans le cas d’une personne morale, il faut :
– avoir
désigné
parmi
ses
membres,
administrateurs ou employés, par résolution, une
personne qui le 2 décembre 2014 est majeure, de
citoyenneté canadienne, qui n’est pas en curatelle
et n’est pas frappée d’aucune incapacité de voter
prévue par la loi;
– avoir produit ou produire en même temps que la
demande une résolution désignant la personne
autorisée à signer la demande et à être inscrite
sur la liste référendaire, le cas échéant.
Sauf dans le cas d’une personne désignée à titre de
représentant d’une personne morale, nul ne peut
être considéré comme personne intéressée à plus
d’un titre conformément à l’article 531 de la Loi sur
les élections et les référendums dans les
municipalités.
Absence de demandes
– indiquer clairement la disposition qui en fait
l’objet et le secteur de zone d’où elle provient;
– être reçue au bureau de la secrétaire
d’arrondissement par intérim au plus tard le 17
décembre 2014;
– être signée par au moins 12 personnes
intéressées du secteur de zone d’où elle provient
ou par au moins la majorité d’entre elles si le
nombre de personnes intéressées dans le secteur
de zone n’excède pas 21.
En l’absence de demande valide provenant d’une
ou de plusieurs zones ou d’un ou de plusieurs
secteurs de zones, les dispositions du second projet
pourront être incluses dans un règlement qui
n’aura pas à être approuvé par les personnes
habiles à voter.
Est une personne intéressée :
Toute personne qui n’est frappée d’aucune
incapacité de voter et qui remplit les conditions
suivantes le 2 décembre 2014 :
Les réservations
doivent être faites
avant 16h00
pour publication
deux (2) jours
plus tard.
Publications
du lundi:
Réservations
avant
12 h 00
le vendredi
Publications
du mardi:
Réservations
avant
16 h 00
le vendredi
Tél.:
514-985-3344
Fax:
514-985-3340
Sur Internet :
www.ledevoir.com/serviceset-annonces/avis-publics
www.ledevoir.com/serviceset-annonces/appels-d-offres
Courriel :
AVIS À TOUS NOS ANNONCEURS
Veuillez, s’il vous plaît, prendre connaissance de
votre annonce et nous signaler immédiatement toute
anomalie qui s’y serait glissée.
En cas d’erreur de l’éditeur, sa responsabilité se
limite au coût de la parution.
Pour être valide, toute demande doit :
Personnes intéressées
HEURES DE TOMBÉE
[email protected]
Avis public
Description des zones concernées
PERSONNES INTÉRESSÉES
Le greffier de la Ville,
Me Yves Saindon
AVIS
LÉGAUX
& APPELS
D’OFFRES
Consultation du projet
Le second projet peut être consulté à la mairie
d’arrondissement située au 7701 du boulevard
Louis-H.-La Fontaine, dans l’arrondissement
d’Anjou, durant les heures d’ouverture.
Donné à Montréal, arrondissement d’Anjou, le 9
décembre 2014
La secrétaire d’arrondissement
Louise Goudreault
AVIS DE
CLÔTURE D’INVENTAIRE
Prenez Avis de la clôture de l’inventaire des biens de Feue Gilberte Rivard, en son vivant du
50, St-Patrice Est, Magog, Qc,
J1X 3X3, décédée le 5 avril
2014, lequel inventaire peut être
consulté par tout intéressé à
l’étude de Me Daniel Théorêt,
notaire pratiquant au 3095, boul.
Dagenais Ouest, Laval, Qc, H7P
1T8.
Marius Rivard, liquidateur
CANADA
PROVINCE DE QUÉBEC
DISTRICT DE MONTRÉAL
No.: 500-22-217348-146
COUR DU QUÉBEC/
CHAMBRE CIVILE
COMMISSION DE LA CONSTRUCTION DU QUÉBEC,
Partie demanderesse
c.
GTF DÉMOLITION INC.,
Partie défenderesse
ASSIGNATION (139 C.p.c.)
PAR ORDRE DU TRIBUNAL:
[1] Avis est donné à la partie défenderesse que la partie demanderesse a déposé au greffe de la
Cour du Québec/chambre civile
du district de Montréal une Requête introductive d’instance.
Des copies de cette Requête introductive d’instance, de l’Avis à
la partie défenderesse (art. 119
C.p.c.) et l’Avis de dénonciation
des pièces ont été laissées à l’intention de la partie défenderesse, au greffe du tribunal, au palais de justice de Montréal, situé
au 1, rue Notre-Dame Est, salle
1.120. Il est ordonné à la partie
défenderesse de comparaître
dans un délai de trente (30)
jours de la publication de la présente ordonnance.
[2] À défaut de comparaître dans
ce délai, un jugement par défaut
pourra être rendu contre vous
sans autre avis dès l’expiration
de ce délai de trente (30) jours.
[3] Soyez aussi avisée que la
Requête introductive d’instance
sera présentée pour décision devant le tribunal le 30 janvier
2015 à 9:00 heures en la salle
2.06 du palais de justice de
Montréal.
À Montréal, le 5 décembre 2014
RUXANDRA CORNELIA IEPAN
Greffière adjointe
J.I. 0058
L E
D E V O I R ,
L E
M A R D I
9
D É C E M B R E
B 5
2 0 1 4
LE MONDE
BAVURES POLICIÈRES AUX ÉTATS-UNIS
Eric Holder interdit le contrôle au faciès
CHANTAL VALERY
à Washington
ashington — Les policiers américains seront frappés par l’interdiction formelle de
W
conduire des contrôles au faciès, après une série de bavures mortelles qui provoquent toujours des manifestations, selon une réforme
présentée lundi par le ministre de la Justice sortant Eric Holder.
À l’exception du contrôle aux frontières ou
d’une menace pour la sécurité nationale, Eric
Holder a annoncé un élargissement de l’interdiction faite à la police de contrôler l’identité ou
d’interpeller une personne en fonction de la
race, de l’ethnie, de la nationalité, de la religion,
du sexe et de l’orientation sexuelle.
Sous la première présidence noire de l’histoire américaine, Eric Holder, lui-même noir,
avait promis d’agir après une série de récentes
bavures restées impunies, qui ont vu la mort de
Noirs tués par des policiers blancs à Ferguson
(Missouri), New York, Cleveland ou encore
Phœnix. Dénonçant ces bavures, des manifestations émaillées de violences ont eu lieu dimanche soir pour la deuxième nuit consécutive
en Californie près de Los Angeles, tandis que
des manifestants ont défilé encore pour la cinquième nuit à New York.
Le président américain Barack Obama a invité lundi les jeunes à « être persévérants » dans
leur lutte contre le racisme, qui prendra du
temps. « Cela ne va pas être résolu du jour au
lendemain, c’est quelque chose qui est profondément enraciné dans notre société, dans notre histoire », a déclaré M. Obama dans un entretien à
la chaîne Black enter tainment television
(BET), au public surtout noir.
« À la lumière de certains incidents récents »
au niveau local, le ministre Eric Holder a jugé
« impératif d’entreprendre toutes les actions possibles pour instituer des pratiques policières saines
et fortes ». « Le contrôle au faciès par les forces de
l’ordre est non seulement mauvais mais profondément malencontreux et inef ficace, car il gaspille nos précieuses ressources et sape la
confiance populaire », a souligné Eric Holder.
« Avec cette nouvelle étape, nous faisons
un pas majeur et impor tant vers une police
ef ficace », a ajouté le ministre démissionnaire, qui doit quitter ses fonctions au plus
ÉGYPTE
Les ambassades
du Canada et de la
Grande-Bretagne
sont fermées
au public
L
e Caire — L’ambassade du Canada au Caire a
suspendu lundi ses services au public pour
des raisons de sécurité, après une décision similaire prise la veille par la Grande-Bretagne.
Ces fermetures surviennent alors que l’Égypte
est le théâtre d’une vague d’attentats visant notamment les forces de sécurité depuis la destitution par l’armée du président islamiste Mohamed
Morsi en juillet 2013.
Aucun attentat n’a néanmoins visé les missions
étrangères qui ont renforcé leurs mesures de
sécurité.
« Pour des raisons de sécurité, l’ambassade du
Canada au Caire sera fermée le lundi», a affirmé
le gouvernement canadien sur son site officiel.
Cette mesure restera en vigueur «jusqu’à nouvel
ordre», précise une missive adressée aux ressortissants canadiens.
La veille, l’ambassade du Royaume-Uni avait
elle aussi annoncé la suspension de ses services
au public pour « des raisons de sécurité » et pour
une période indéterminée. Son porte-aprole a
précisé que la décision avait été prise «dans l’intérêt de notre personnel et de l’ambassade». L’ambassade des États-Unis était en revanche ouverte
lundi.
Ni l’ambassade du Canada ni celle de GrandeBretagne n’ont spécifié clairement les «raisons de
sécurité » à l’origine de leur décision. Interrogé
par l’AFP, le porte-parole du ministère égyptien
des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a dit ne
pas être au courant de « menaces spécifiques »
contre ces ambassades.
Agence France-Presse
Le Sénat publie
le rapport sur la
torture pratiquée
par la CIA
JÉRÔME CAR TILLIER
à Washington
ttendu depuis des mois, le rapport parlementaire sur les méthodes de torture utilisées
A
par la CIA après les attentats du 11 septem-
MANUEL BALCE ASSOCIATED PRESS
Un «die-in» à Washington
tard dans quelques semaines.
Cette réforme, chère au ministre sortant et
qui restera comme son héritage, « sera l’une des
réalisations clés de son mandat », a résumé un
porte-parole du ministère. M. Holder devait expliquer à tous les policiers américains, via une
conférence téléphonique lundi, quels sont les
nouveaux critères, après une révision des principes établis par son prédécesseur en 2003,
sous George W. Bush.
Les frontières exclues
Cependant, les nouveaux critères ne s’appliqueront pas au contrôle des frontières, comme
lors de la vérification des identités ou des
bagages dans les aéroports, qui reste du ressort d’un autre département, celui de la Sécurité intérieure.
Ils s’appliquent à tous les policiers, qu’ils
soient fédéraux ou locaux, à condition qu’ils
agissent dans le cadre d’une opération fédérale. Enfin, ils ne s’appliqueront pas non plus
aux autres personnels fédéraux que les forces
de l’ordre, comme ceux de l’armée, du renseignement ou de la diplomatie. M. Holder,
qui veut laisser un héritage en matière de
lutte contre les discriminations, a ajouté que ce
nouveau dispositif renforçait « de manière significative la défense des droits civiques » des Américains, au-delà des exigences de la Constitution. Il a précisé qu’il était le fruit de cinq ans
de réflexion et de travail, bien avant les récentes bavures.
Les contrôles d’identité « de routine » ou menés de manière « spontanée » aux feux tricolores
ou dans la rue ne devront plus être motivés par
des critères de race, de sexe ou de religion, à
quelques exceptions près, si les personnes à
contrôler sont impliquées dans « un acte criminel, un réseau ou une organisation criminelle,
une menace pour la sécurité nationale, ou une
opération autorisée du renseignement ».
Agence France-Presse
Crises humanitaires: l’ONU aura
besoin de 16,14 milliards en 2015
enève — Les agences humanitaires des Nations
G
Unies veulent aider 57,7 millions de personnes en 2015, un
chiffre record qui met en difficulté leurs capacités et elles
ont besoin pour cela de
16,14 milliards de dollars, selon l’appel pour l’aide humanitaire lancé lundi à Genève.
« L’augmentation croissante
des besoins dépasse notre capacité de réponse », a souligné Valerie Amos, secrétaire générale adjointe pour les affaires
humanitaires et la coordination
des secours d’urgence.
Elle a par ailleurs annoncé
que l’appel d’urgence lancé la
semaine dernière par le Programme alimentaire mondial
(PAM) pour éviter la suspension de l’aide alimentaire aux
réfugiés syriens a été couvert
pour décembre. Il était demandé 64 millions de dollars,
or plus de 80 millions ont été
recueillis à ce jour, a-t-elle dit.
« Les besoins ont atteint des
niveaux sans précédent et,
sans davantage de soutien,
il n’est simplement pas possible de faire face à ces situations humanitaires qui
surgissent, région après région
et conflit après conflit », a affir mé Antonio Guter res, le
haut commissaire pour les réfugiés.
Pour aider ces quelque
58 millions de personnes,
considérées comme les plus
vulnérables, les agences onusiennes ont besoin de
bre 2001 sera rendu public mardi, entraînant un
renforcement des mesures de sécurité autour
des installations diplomatiques américaines à travers le monde. La Maison-Blanche, qui a annoncé lundi la publication imminente de ce document par le Sénat, a jugé que la démarche était
utile «pour permettre aux gens aux États-Unis et à
travers le monde de comprendre exactement ce qui
s’est passé».
Le rapport de la commission est le fruit de plus
de trois ans d’une enquête méticuleuse (20092012) visant à faire la lumière sur le programme
créé en secret par la CIA pour interroger des détenus soupçonnés de liens avec al-Qaïda, notamment par la simulation de noyade ou la privation
de sommeil. Évoquant, début août, cette page de
l’histoire américaine, le président Barack Obama,
qui a officiellement mis fin à ce programme dès
son arrivée à la Maison-Blanche en janvier 2009,
avait estimé que les États-Unis avaient fait des
choses «contraires» à leurs valeurs.
«Lorsque nous avons utilisé certaines techniques
d’interrogatoire poussé, des techniques que je considère et que toute personne honnête devrait considérer comme de la torture, nous avons franchi une
ligne», avait-il déclaré, tout en appelant à se tenir
à l’écart des jugements moralisateurs.
Le porte-parole de l’exécutif américain, Josh
Earnest, a précisé lundi que l’administration
s’était préparée depuis « des mois » à la publication de ce document et avait pris des mesures de
précaution face à de possibles réactions violentes
dans certains pays, tout en se refusant à entrer
dans les détails du dispositif.
Confidentiel, le rapport d’enquête a été approuvé à huis clos par la commission du Renseignement du Sénat en décembre 2012, et ses sénateurs ont voté en avril dernier pour rendre publics 20 conclusions et un résumé d’environ 500
pages, expurgées des informations les plus sensibles. Les conclusions du rappor t sont « choquantes », avait alors affirmé Dianne Feinstein,
présidente de la commission. « La création de
sites noirs clandestins sur le long terme et l’utilisation de techniques d’interrogatoire musclé ont été
de terribles erreurs», avait-elle affirmé. Selon elle,
le rapport montre que les méthodes utilisées
n’ont pas produit des renseignements ayant permis de localiser Oussama ben Laden.
De nombreux républicains au pouvoir lorsque
ces méthodes ont été utilisées, ont dénoncé par
avance la publication du document. «Nous avons
la chance d’avoir des hommes et des femmes qui
travaillent dur à la CIA […] ce sont des patriotes»,
a déclaré M. Bush dans un entretien diffusé dimanche sur CNN.
Agence France-Presse
Uber interdite à Delhi
après un viol présumé
SALVATORE DI NOLFI ASSOCIATED PRESS
Valerie Amos, secrétaire générale adjointe, et Antonio Manuel de
Oliveira Guterres, haut commissaire aux réfugiés, ont donné une
conférence de presse lundi.
16,14 milliards de dollars
(13,6 milliards d’euros), un
chif fre qui ne comprend pas
l’aide pour les 9 pays de la région du Sahel et pour Djibouti
en cours d’évaluation qui sera
communiquée en février.
Crise syrienne
La crise syrienne, qui dure
depuis 2011, va absorber près
de la moitié de l’aide, entre
celle fournie à l’intérieur du
pays (12,2 millions de personnes concernées) et l’aide
pour les réfugiés et les communautés (6 millions de personnes dont 3,2 millions de réfugiés) qui les accueillent dans
la pays limitrophes.
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LeDevoir.com/PromoNoel
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Noe 1 800
ew Delhi — Uber ne pourra désormais
N
plus offrir son service de voiturage dans la
capitale indienne, les autorités de New Delhi lui
Le Sud-Soudan est la seconde priorité de cette aide
avec 1,8 milliard de dollars prévus.Les autres crises majeures
sont la République Centrafricaine, l’Afghanistan, la République démocratique du
Congo, la Birmanie, les Territoires Palestiniens occupés, la
Somalie, le Soudan, l’Ukraine
et le Yémen.
Pour 2014, les agences de
l’ONU avaient évalué leurs besoins financiers à 17,9 milliards de dollars, un chiffre record qui n’a été couver t à ce
jour qu’à hauteur de 52 % par
les donateurs.
ayant interdit lundi d’y opérer, après le viol présumé d’une jeune femme par l’un de ses chauffeurs, un nouveau coup porté à la réputation de
la start-up.
Uber doit af fronter une multitude de critiques en Inde depuis ce nouvel épisode de violence sexuelle contre une femme, la jeune cadre accusant un chauf feur de la société de
l’avoir violée vendredi soir dans sa voiture.
Selon la presse, la jeune compagnie de voiturage n’avait pas vérifié le passé du chauffeur de
32 ans. Incarcéré plusieurs mois dans une autre
affaire de viol, il avait été acquitté en 2012, rapportent les médias indiens.
Après ce crime, le dépar tement des transports de la ville « a interdit toutes les activités de
services de transport par Uber.com avec effet immédiat » et décidé que la compagnie ne pourra
offrir ses services dans le futur, selon un communiqué. Cette interdiction por te un sévère
coup à la réputation déjà controversée d’Uber.
Agence France-Presse
Agence France-Presse
B 6
L E
D E V O I R ,
L E
M A R D I
9
D É C E M B R E
2 0 1 4
LES SPORTS
C’EST DU SPOR T !
Therrien : « Nous sommes privilégiés de faire
partie de l’histoire du Canadien »
Le traitement
olympique
JEAN
DION
e Comité international
olympique, institution vénérable s’il en est où se
côtoient notamment mais non
exclusivement altesses royales,
princes, princesses, barons,
comtes et autres personnages
plus égaux que d’autres, a donc
résolu d’autoriser désormais
des candidatures communes à
la présentation de ses précieux
et lucratifs Jeux. C’est le genre
de choses qui arrivent, semble-til, lorsqu’on se retrouve avec
deux prétendants seulement à
l’accueil des JO d’hiver 2022 et
que l’un d’eux est Pékin et l’autre Almaty, au Kazakhstan.
Ces der niers temps, plusieurs villes européennes se
sont succédé pour dire non
merci au CIO, soit abandonnant l’idée très tôt devant une
certaine fureur du contribuable moyen, soit considérant
sérieusement la chose avant
de se désister pour des motifs
financiers. C’est qu’il est de
notoriété publique et parapublique que ce n’est pas gratis,
ce bidule, et que l’héritage
qu’il laisse n’est pas toujours
évident. Et la facture de 51 milliards de beaux dollars à Sotchi suscite de fort compréhensibles inquiétudes.
La dernière en date à se retirer fut Oslo, qui aurait très certainement décroché le rendezvous de 2022 les doigts dans le
nez vu la concurrence. Trop
onéreux, ont finalement décidé
les autorités compétentes. Et
puis, il y avait ce cahier des
charges qui a fait exploser de
rire la planète entière et provoqué la colère des Nor végiens
lorsque des extraits ont été
rendus publics par des médias.
Une colère accompagnée d’une
forme de soulagement de savoir qu’ils n’auraient pas à se
plier à une mascarade ridicule.
Car le CIO ne se prend pas
pour de la crotte de bique, mais
il montre une certaine tendance
à considérer que le reste de l’humanité n’est même pas digne de
passer la vadrouille derrière ses
pas. Ainsi a-t-on pu prendre
connaissance il y a quelques
jours d’une nomenclature des
exigences de l’organisme à l’endroit des bonnes gens d’Oslo
s’ils voulaient obtenir le privilège inestimable de présenter
les JO. Parmi celles-ci:
• Une rencontre avec le roi de
Nor vège avant la cérémonie
d’ouverture, et une réception
sous forme de cocktail après
la rencontre.
• Des boissons offertes gratui-
L
tement par le Palais royal ou par
le comité organisateur local.
• Une voiture et un chauffeur
personnels pour chaque membre du CIO.
• Des voies réser vées sur
toutes les routes empruntées
par les membres du CIO. Ces
voies devaient être absolument interdites aux autres automobilistes et même aux véhicules de transport collectif.
• Un message de bienvenue
du président du comité organisateur et du gérant de l’hôtel
(cinq étoiles) dans la chambre
de chaque membre, accompagné d’un panier de gâteaux et
de fruits de saison (comme le
notait un fin obser vateur, les
fruits de saison en février en
Nor vège, voilà qui ressemble
aux fraises de Panoramix dans
Astérix le Gaulois).
• L’ouverture du bar de l’hôtel à
des heures très tardives et la présence exclusive dans le bar et les
minibars situés dans les chambres de produits Coca-Cola.
• Un accueil cérémonieux,
avec déroulement de tapis
rouge, fait au président du
CIO à sa sortie d’avion sur la
piste d’atterrissage.
• Des portes d’entrée et de sortie à l’aéroport réservées spécialement aux membres du CIO.
• Dans la loge du CIO, un service de bar complet offert pendant les cérémonies d’ouverture et de clôture. Pendant les
jours de compétitions, du vin
et de la bière suffiront.
• Un accueil avec le sourire à
l’arrivée des membres du CIO
à leur hôtel.
• Maintien de la température
des salles de réunion à 20 °C
très exactement en tout temps.
• Remplacement de la nourriture chaude ser vie dans les
loges du CIO et sur les sites à
inter valles réguliers, car les
membres pourraient avoir à
manger plusieurs fois au même
endroit pendant les Jeux et ne
voudraient pas avoir à manger
toujours la même affaire.
Voilà qui est plutôt formidable et nous fait songer qu’il est
donc dommage que ça n’ait
pas fonctionné, trouvez pas ?
Après le désistement d’Oslo,
le CIO a fait une déclaration
mentionnant que la Norvège ne
savait pas ce qu’elle manquait,
la sotte, et que c’était bien de
valeur, mais elle se privait ainsi
de profits incalculables. On a
aussi rappelé que les Nor végiens ne s’étaient pas présentés
à une réunion visant à expliquer ces exigences et que,
conséquemment, la décision
prise s’appuyait sur des demivérités et des erreurs de fait.
Ensuite de quoi, selon des
sources, le CIO est allé noyer
sa peine dans un bon Coke et
la Norvège a calé un Pepsi.
Téléphone : 514 985-3322
Télécopieur : 514 985-3340
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200 • 299
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s r
r
TM
Hommage
d’avant-match
es joueurs du Canadien de
L
Montréal sont allés of frir
leurs condoléances à la famille
de Jean Béliveau lundi matin
au Centre Bell, avant de se diriger à Brossard pour une
séance d’entraînement, et leur
entraîneur-chef, Michel Therrien, a dit espérer que les
jeunes de l’équipe aient saisi
toute l’impor tance de l’héritage que laissent d’anciens
joueurs comme l’ex-numéro 4.
« Jouer pour le Canadien de
Montréal, faire partie du Canadien de Montréal, ça vient avec
un héritage, a déclaré Therrien
après la séance. Nos jeunes
joueurs n’ont pas connu M. Béliveau personnellement, mais ils
ont pu comprendre l’ampleur de
l’héritage d’anciens joueurs
comme lui. Il y a une histoire
derrière le Canadien, et ce sont
ces gars-là qui l’ont créée. Nous
sommes privilégiés de faire partie de l’histoire du Canadien de
Montréal. »
Sur le plan personnel, Therrien s’est dit choyé d’avoir pu
côtoyer ce « grand homme, qui
était très simple. Je le connaissais depuis mon premier passage à la barre du Canadien
[au début des années 2000]. Il
était toujours disponible pour
discuter ou te donner des mots
d’encouragement. C’était tellement un grand homme, un
homme qui dégageait le respect,
une grande aura. J’ai été privilégié de faire sa connaissance. »
Au nom de ses coéquipiers,
l’attaquant Max Pacioretty a
transmis à l’épouse de M. Béliveau, Élise, ainsi qu’à sa fille,
Hélène, et à ses petites-filles,
RYAN REMIORZ LA PRESSE CANADIENNE
Max Pacioretty, David Desharnais et Pierre-Alexandre Parenteau
ont of fert lundi leurs condoléances à la veuve de Jean Béliveau,
Élise, à l’occasion de la deuxième journée de chapelle ardente.
Mylène et Magalie, tout le respect qu’on voue à l’endroit de
l’ancienne grande vedette de
l’équipe.
« J’ai été impressionné par la
grande force de Mme Béliveau »,
a relevé Paciorettty, qui a
conversé avec elle pendant un
bon moment. « Elle m’a dit
qu’au moins, Jean ne souffrait
plus, et j’ai été étonné de combien elle est positive. Ça va de
pair avec l’attitude que son
mari avait. C’est une journée
que je n’oublierai pas de sitôt.
Elle fera de moi une meilleure
personne, un meilleur athlète et
un meilleur coéquipier. »
L’attaquant Pierre-Alexandre Parenteau a dit être devenu ému à la vue de Mme Béliveau qui se tenait debout près
du cercueil de son mari.
« Nous avons pu rencontrer la
famille en privé, c’était bien de
nous le permettre, a-t-il souligné. Voir son épouse à ses côtés,
c’était touchant. Elle a également passé toute la journée de
dimanche à recevoir les condoléances de tout le monde. »
Parenteau a évoqué « tout un
monsieur » qui incarnait le parfait gentilhomme par la façon
dont il par venait à vite tisser
des liens avec les gens. « Plusieurs joueurs peuvent s’inspirer de lui », a-t-il fait valoir.
Après le Canadien, les membres des Canucks de Vancouver, les visiteurs au Centre
Bell mardi, sont passés à la
chapelle ardente.
Pour l’attaquant québécois
Alexandre Burrows, il était important d’offrir ses sympathies à
la famille. Burrows a raconté
avoir pris goût au hockey à
cause de la passion qu’avait sa
grand-mère pour le CH, et particulièrement pour le «Gros Bill».
« Il était le joueur préféré de
ma grand-mère, a évoqué le patineur originaire de Pincourt. Elle
oins de 18 mois après
avoir été nommé entraîM
neur-chef de l’année dans la
Ligue nationale de hockey, Paul
MacLean a perdu son emploi.
Les Sénateurs d’Ottawa ont
congédié MacLean lundi après
avoir amorcé la saison avec
une fiche de 11-11-5. Il semble
toutefois que les critiques des
dirigeants de l’équipe envers
MacLean remontaient à la saison dernière, quand l’équipe a
raté les séries éliminatoires.
Le directeur général des Sénateurs, Br yan Mur ray, a
confir mé lors d’une conférence de presse que l’adjoint
Dave Cameron prenait la relève comme entraîneur-chef.
« J’ai connu des journées difficiles depuis quelque temps », a
raconté Murray, qui subit ac-
tuellement des traitements
pour un cancer. « Celle d’aujourd’hui s’ajoute à la liste. »
Le message de MacLean,
premier pilote à être congédié
cette saison dans la LNH, ne
semblait plus passer auprès
des joueurs puisque ses stratégies menaient régulièrement
leurs adversaires à avoir
l’avantage au chapitre des tirs
au but. Après 27 rencontres,
les Sénateurs occupaient
l’avant-dernier rang du circuit
pour les lancers concédés, devant seulement les Sabres de
Buffalo.
Mur ray, qui a annoncé la
nouvelle à MacLean lundi matin, a mentionné qu’il était frustré de voir les Sénateurs accumuler les revirements match
après match. « Nous continuons
à être une équipe qui commet
beaucoup de revirements dans
sa zone, a-t-il dit. Nos gardiens
ont été excellents lors de la majorité des matchs et ils nous donnent une chance de gagner. Les
occasions de marquer contre
nous sont par fois atroces. Je
pense qu’il y a une obligation
pour beaucoup de gens, y compris les joueurs, de faire mieux.
Mais le chef de la meute est
toujours l’entraîneur. »
Les stratégies en défensive
de MacLean ont permis un accès plus facile aux adversaires
à la zone des Sénateurs et elles
expliquent le fait que l’équipe a
été dominée en moyenne
34,4 contre 28,8 au chapitre
des tirs au but. « Je pense que le
positionnement dans notre zone
est un gros, gros problème », a
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m’en parlait avec passion quand
j’étais jeune et c’est peut-être l’une
des raisons pourquoi je suis
tombé en amour avec le hockey.
Elle me disait qu’il était incroyable dans sa manière de se comporter avec les gens ainsi que sur
la patinoire. Elle le suivait beaucoup, à tous les samedis soirs, autant à la radio qu’à la télévision.
Elle était une grande partisane.»
La Presse canadienne
Les Sénateurs limogent Paul MacLean
PROPRIÉTÉS À VENDRE
DISCRIMINATION
INTERDITE
La Commission des droits de la
personne du Québec rappelle que
lorsqu'un logement est offert en location (ou sous-location), toute personne disposée à payer le loyer et
à respecter le bail doit être traitée
en pleine égalité, sans distinction,
exclusion ou préférence fondée sur
la race, la couleur, le sexe, la grossesse, l'orientation sexuelle, l'état
civil, l'âge du locataire ou de et à
ses enfants, la religion, les convictions politiques, la langue, l'origine
ethnique ou nationale, la condition
sociale, le handicap ou l'utilisation
d'un moyen pour pallier ce handicap.
Brossard — Le Canadien
rendra un hommage particulier à Jean Béliveau avant
son match de mardi contre
les Canucks de Vancouver.
Un membre de l’organisation a indiqué qu’il s’agira
d’une courte cérémonie
parce qu’on prévoit que la
rencontre s’ébranlera à
l’heure prévue, soit 19 h 37.
La famille proche du disparu
assistera au match au Centre
Bell, et on a indiqué que le
siège qu’il occupait derrière
le banc de l’équipe demeurera vide pour le moment.
Le siège arborant le numéro
4 de l’ancienne grande
gloire du Tricolore a été
illuminé au cours des deux
journées de la chapelle
ardente, dimanche et lundi.
Les funérailles de Jean Béliveau auront lieu mercredi à
14 h à la cathédrale MarieReine-du-Monde, située sur
le boulevard RenéLévesque, à l’angle de la
rue Mansfield, à Montréal.
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poursuivi Mur ray, ajoutant
qu’il en avait parlé à MacLean
mais que « rien n’avait changé
à cet égard ».
Murray a aussi laissé entendre qu’il y avait un cer tain
« malaise » dans le vestiaire.
« Certains des meilleurs joueurs
avaient l’impression qu’ils
étaient peut-être trop souvent
montrés du doigt, a expliqué le
d.g. Les athlètes d’aujourd’hui
sont comme ça. Ils veulent bien
faire les choses, suivre les
consignes, mais aussi avoir la
chance de jouer sans être au
cœur des discussions dans le
vestiaire. »
Il a dit qu’il croyait que le
style de Cameron allait être
plus efficace.
La Presse canadienne
AVIS DE DÉCÈS
L E
D E V O I R ,
L E
M A R D I
9
D É C E M B R E
B 7
2 0 1 4
CULTURE
LIVRES
THÉÂTRE
Chrystine Brouillet quitte La courte échelle Le bijou et l’écrin
FRANÇOIS LÉVESQUE
L
a romancière Chr ystine
Brouillet a annoncé lundi
qu’elle ne poursuivrait pas sa
collaboration avec La cour te
échelle, qui vient d’être acquise
par Mariève et Raymond Talbot
au terme d’une véritable saga.
Cela étant, Mme Brouillet laisse
ses 38 titres déjà publiés par la
maison dans le catalogue de
celle-ci. Ce faisant, elle recouvrera ses droits d’auteur im-
payés, plus de 60 000 $. C’est
désormais aux éditions Druide
qu’enquêtera la très populaire
détective Maud Graham.
«Raymond et Mariève sont des
gens sérieux, et je me réjouis que
La courte échelle soit sauvée. Ma
décision de transférer le personnage de Maud Graham aux éditions Druide découle de l’expérience très positive que j’y ai vécue récemment lors de ma participation à l’ouvrage collectif
Crimes à la librairie. Ça m’a
donné envie de donner suite. »
Laquelle paraîtra cet été.
Toutes les parties ont beau
être en bons termes, il n’en demeure pas moins qu’il s’agit
d’une lourde per te pour La
courte échelle nouvelle formule,
et d’un gain significatif pour
Dr uide. À titre indicatif, La
chasse est ouverte, une enquête
de Maud Graham publiée en
2012, s’est écoulé à plus de
30 000 exemplaires l’année de sa
parution.
Quant à l’autre héroïne de
Chr ystine Brouillet, Louise
l’amoureuse des chats vedette
de Chère voisine et de Louise est
de retour, elle reste aux Éditions
de l’Homme. « Ça se passe très
bien et je suis vraiment contente
du travail effectué sur le prochain
Louise.» La prochaine aventure
homicide de cette dernière, La
mort mène le bal, sera publiée
en février.
Le Devoir
Rien pour
Le Diamant
dans le budget
Dans son budget déposé
lundi, la Ville de Québec a retiré le projet Le Diamant de
ses projets d’investissements.
Or l’an dernier, elle avait inscrit que 4 millions y seraient
consacrés en 2015 et 2016.
Ces derniers jours, La Presse
canadienne a révélé que Le
Diamant était menacé et que
le gouvernement songeait à
retirer l’investissement de
30 millions de dollars qu’il
s’était engagé à y faire. À la
Ville de Québec, lundi, on disait toujours attendre des nouvelles du ministère à ce propos. Impossible en outre de
savoir ce qu’il adviendra du
théâtre pour enfant Les Gros
Becs qui devait déménager
dans la Caserne Dalhousie à la
suite de l’ouverture du Diamant. Lundi, sa directrice,
Louise Allaire, s’est refusée à
tout commentaire.
Le Devoir
HUGO B. LEFOR T
Les personnages de Tranche-Cul sont des monstres et c’est souvent leur bouc émissaire (joué par
Anne Trudel) qui encaisse les violentes attaques de ses collègues.
THÉÂTRE
Un été de cape
et d’épée au TNM
La loi du plus fort
Après un Cyrano de Bergerac
maniant le verbe aussi haut que
l’épée, Serge Denoncourt renouera cet été avec le drame de
cape et de fer. Cette fois, le metteur en scène s’attaque au chefd’œuvre d’Alexandre Dumas
père: Les trois mousquetaires.
Le texte adapté par Pierre Yves
Lemieux vient renouveler la
collaboration estivale qui unit le
festival Juste pour rire au Théâtre du Nouveau Monde. Serge
Denoncourt y retrouvera également l’équipe de concepteurs
qui a sublimé son Cyrano:
François Barbeau, aux costumes, Guillaume Lord à la scénographie, Philip Pinsky à la
musique et Huy Phong Doan
aux duels de cape et d’épée.
L’annonce faite lundi a également permis de mettre un nom
sur le visage de ce futur D’Artagnan dont la fougue sera incarnée sur scène par l’acteur Philippe Thibault-Denis, déjà de
l’équipe de Cyrano. Le reste de
la distribution rassemblant 18
comédiens sera dévoilé avant
mars prochain. Cela n’empêche
pas la machine d’être déjà bien
en marche, avec des billets en
vente dès maintenant.
Le Devoir
TRANCHE-CUL
CANAUX
18h00
18h30
Le Téléjournal 18 h
Texte et mise en scène : Jean-Philippe Baril Guérard. Une production du Théâtre En petites coupures. À Espace Libre jusqu’au 20 décembre.
CHRISTIAN SAINT-PIERRE
ertains créateurs se donnent pour mission
C
d’explorer les coins les plus sombres de
l’âme humaine. Évoluant loin du politiquement
correct, de la bienséance et de la bien-pensance,
ils sont rarement célébrés, rarement portés aux
nues, rarement invités dans les maisons dites respectables. En assistant à la première version de
Tranche-Cul, en 2013, à la Zone Homa, il m’est
clairement apparu que Jean-Philippe Baril Guérard faisait partie de ces artistes de théâtre déterminés à accomplir cette tâche délicate, aussi
exigeante que nécessaire.
Il faut commencer par décrire le dispositif sur
lequel l’ensemble de la représentation s’appuie.
Dans ce théâtre de la confrontation, les 14 interprètes, assis dans le public, se lèvent subitement
pour adresser leurs diatribes à un spectateur se
trouvant en face, de l’autre côté, pour ainsi dire
dans l’autre camp. Souvent, aussi, c’est Anne Trudel, la comédienne qui tient le rôle du bouc émissaire, qui encaisse les violentes attaques de ses
collègues. Le procédé, d’une redoutable efficacité,
empêche le spectateur de s’évader, de se soustraire au propos, en somme de fuir l’introspection.
Les personnages de Tranche-Cul sont des
monstres, des créatures immondes, fielleuses,
qui ne semblent vivre que pour persécuter leur
prochain. Mais sont-ils si différents de nous ?
19h00
19h30
18h00
18h30
19h00
La Facture
20h00
20h30
21h00
Collaborateur
Le Devoir
21h30
22h00
22h30
23h00
S
23h30
minuit
Grand Rire de Québec / Jean- Le Téléjournal
Pour le plaisir
La Facture
SRC
Michel Anctil
17h55 TVA
Le Tricheur / Les Gags
SURFEUSE DANS L'ÂME (2011) avec Dennis Quaid, Helen Hunt, 21h45 Brigitte TVA nouvelles 22h35 Denis Lévesque
23h35 Signé 0h05 POUR
TVA
nouvelles
Claude Legault
AnnaSophia Robb.
Boisjoli
M / Les alcools TOUJOURS
Mystérieuses La
Le code
Format familial National Geographic / Les
Beauté fatale / Jouer à la
Deux hommes en or
Les francs-tireurs
Les grands
TQ
Cités
Pat'Patrouille Chastenay
secrets de la mangrove
poupée
documentaires
Atomes
Un souper
L'arbitre
Rire et délire L'ARBRE À SOUHAITS (2012) avec Erica Cerra, Richard
Price Is Right: À vous de jouer Duo
L'Instant Gagnant
V
crochus
presque parfait
Harmon, Jason Gedrick.
RDI économie
24/60
Les grands reportages
Le Téléjournal
RDI économie
24/60
Grands rep.
RDI
17h50 Champi.. Journal FR
La famille Katz
La famille Katz / Un aller simple Planète corps
Hôpital vétérinaire
TV5 le journal 23h40 François Rabelais
TV5
Le convoi de l'extrême
Billy
Billy
Mayday / Courir au désastre
J'ai frôlé la mort!
Au pays des Cajuns
Ax Men: Danger en forêt
Docu-D
D
Pimp garage
ByeMaison
Idées-grandeur Manon/ cuisine Maigrir ou mourir Partie 1 de 2 On a raté ma chirurgie
Décore ta vie Design V.I.P. Sans coupons Sans coupons As gâteaux
VIE
Top musique
Buzz
M. Net
Cliptoman
17 ans et maman
Blackout total Trop malade! Ce show Mike Buzz bis
Mister T
MP
Rajotte
Histoire style Smash
Génération 70
Albums classiques
Cliptographie / Cyndi Lauper
Génération 90 / 1990
Aujourd'hui
MX
On rit la nuit! Teen Wolf / Musca
Switched / Le regard des autres Glee / Un héros ordinaire
Glee Project
Degrassi
Fan Club
Hors d'ondes
VRAK.TV VRAK la vie
Les Simpson Finn et Jake
RegularShow Johnny Test
American Dad Faut pas rêver! Les Simpson Family Guy
South Park
Faut pas rêver! Les Simpson RobotChicken American Dad
TTF
17h00 Le 5 à 7 Hockey 360°
LNH Hockey / Canucks de Vancouver c. Canadiens de Montréal (D)
22h15 L'antichambre
23h15 Sport30 23h45 Canadiens express
RDS
Fous bolides
Pawn Stars
Fièvre encans Chasseurs
Les enquêtes du NCIS
Restauration Pawn Stars
Profession: brocanteur
Détectives
HISTORIA Les a$ de la brocante
Cormoran / Projets de mariage Design partout Catherine
Lire
Maîtres de l'illusion
Rectify
IncroyableExpérience
Catherine
ARTV
Ils ont fait l'Amérique
Le monde de demain
Un film, une histoire
Superstructures SOS
Ganges
EXPLORA L'hôpital des animaux marins Océania
C.S.I: Miami / Le dernier fugitif La Marraine
Bones / Au nom de la liberté
Blue Bloods
La Reine / La fête des galants Le dernier flic
SÉRIES+ C.S.I: Les experts
Dans l'net
Pia$$e
Remorquage Bad Ink
Démons De Vinci / Le Diable
Surnaturel / Blade Runners
The Tomorrow People
Vikings / L'ultime Drakkar
Les stupéfiants
ZTÉLÉ
Encore plus
Publications
Au coeur du cinéma québécois soirées des Grands
ChangementClimatique
Beyond the Headlines
Apostrophes
C. SAVOIR La Grande Guerre
Orignal &
Mordu de la pêche
Maîtres de la survie / L'Arctique OuiSurf / Maroc 2
Duo sans limites
Vu sur terre / Hawaï
OuiSurf
ÉVASION Orignal &
LeRanch
Wendy
Flip
Subito texto
Les jumelles
24.7
LE DERNIER MÉTRO (1980) Catherine Deneuve.
23h15 Flip
23h45 Visite
0h15 24.7
TFO
19h20 BOIRES ET DÉBOIRES (1987) Bruce Willis.
AU REVOIR, MR. CHIPS (1969) avec Petula Clark, Peter O'Toole.
RUE ARLINGTON (1998)
Cinépop 17h15 UN TEMPS POUR A...
18h05 AU-DELÀ DES TÉNÈBRES (2012) Mischa Barton.
GRANDES PERSONNES 2 (2013)
21h45 LE MAJORDOME (2013) avec Oprah Winfrey, Forest Whitaker.
Cinéma
SÉcran
Larguez les amarres
Vous reprendrez bien du clone? Les chirurgiens de l'espoir
Super méduse
Les chirurgiens de l'espoir
Le Trésor
Dahlia Noir
Planète
Libre-service
Montréalité
Le cahier
Premières vues
Tout le monde tout lu!
Catherine et Laurent
Libre-service
À 4 épingles
MATV
17h00 News
Coronation St. Murdoch Mysteries
22 Years / Cathy Jones
JFL: Mega Stars Vol 2
CBC News: The National
CBCNews
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The Big Bang The Flash
Marvel's Agents of S.H.I.E.L.D. Person of Interest / Lady Killer CTV National News Montreal 0h05 Daily Sh.
CTV (Mont.) CTV News Montreal
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Local 22 News Inside Edition Santa Claus Is Comin' to Town Marvel's Agents of S.H.I.E.L.D. Forever / Skinny Dipper
Local 22 News 23h35 Jimmy Kimmel Live
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23h35 David Letterman
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Inside the NFL / 2014: Week 15 Lost Songs
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17h30 GHOSTBUSTERS (1984) Bill Murray.
HOME ALONE 2: LOST IN NEW YORK (1992) avec Joe Pesci, Macaulay Culkin. HOME ALONE 2: LOST IN NEW YORK (1992) Macaulay Culkin.
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HULK (2003) avec Jennifer Connelly, Sam Elliott, Eric Bana.
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AddikTV Les enquêtes de Murdoch
LNH Hockey / Capitals de Washington c. Lightning de Tampa Bay (D)
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Le TVA sports Premier Trio
Expédition
TVA Sports Le Premier Trio
Murdoch Mysteries
Modern Family Modern Family The Story of Frozen
New Girl
Mindy Project 2 Broke Girls Two and Half EP Daily
Reviews
Extra
CityTV
12/09
30 vies
N’avons-nous pas, nous aussi, un jour ou l’autre,
joui de notre supériorité dans la chaîne alimentaire ? N’avons-nous pas, ne serait-ce qu’un centième de seconde, espéré que la théorie de l’évolution favoriserait l’extinction des plus faibles,
ceux qui nous ralentissent fâcheusement dans notre course vers la perfection ? C’est avec effroi
que chacun sera contraint de se reconnaître
quelque part dans ce terrible portrait de société.
S’il prolonge ici ce qu’il a commencé à accomplir dans Baiseries et ménageries, Baril Guérard va
aussi beaucoup plus loin. Dans le ton et la manière, sa maîtrise impressionne. Dans leurs
brèves interventions, ses personnages usent des
sophismes les plus pernicieux, détournent le bon
sens avec une conviction qui donne froid dans le
dos. Il est principalement question de sexualité et
d’argent, autrement dit de pouvoir, mais aussi de
politique, de santé, d’art, d’environnement et d’apparence. Des sujets abordés de la façon la plus
contemporaine qui soit, c’est-à-dire avec une
cruauté inouïe.
Depuis le laboratoire, l’auteur et metteur en
scène a fait ses devoirs. Le spectacle actuel est
bien entendu plus soigné, mais il est aussi moins
redondant, plus équilibré sur le fond et la forme.
Il faut dire que l’inquiétant personnage incarné
par Mathieu Handfield relie très efficacement les
pièces du puzzle jusqu’au magnifique tableau final
où apparaissent autant de raisons de garder
espoir que de s’apitoyer sur son sort. À vous de
choisir votre camp.
Au printemps dernier, en entrevue avec Isabelle Houde du
Soleil, Robert Lepage confiait
ALEXANDRE
justement: «C’est tellement éphéCADIEUX
mère, la vie d’un spectacle théâtral, contrairement au cinéma.
[…] On n’a pas le réflexe ici de
elon une persistante garder les productions en vie.
rumeur, le gouverne- Quand on veut faire état de la
ment Couillard laisse- mémoire du théâtre au Québec, il
rait tomber Le Diamant, lieu faut se fier à ce qui a été écrit làde création et de diffusion en dessus, ce qui a été enregistré.»
plein cœur du Vieux-Québec
On peut louer le caractère
imaginé par Rober t Lepage. évanescent de la rencontre
Le projet d’aménagement, théâtrale et cultiver la douce
évalué à 54 millions de dollars, nostalgie historique du « il faldevait être soutenu par le gou- lait être là ». Mais dans un mivernement provincial à la hau- lieu où l’on a tellement tout
teur de 30 millions, somme misé sur la création, quitte à
d ’ a b o r d p r o m i s e p a r J e a n s’épuiser, l’apparition du DiaCharest et qui figurait encore mant m’apparaissait comme
dans les engagements électo- la mise sur pied d’un laboraraux des libéraux le printemps toire de diffusion permettant
dernier. Plus de trace non plus enfin d’envisager sous un
des 4 millions promis par la nouveau jour la notion de
Ville de Québec dans son bud- réper toire vivant dans le
get déposé lundi. Mais bon, contexte québécois.
pour ce que vaut ce type de
Il y a des compagnies qui
promesse…
maintiennent en vie un certain
Outre les actuelles compres- nombre de spectacles à la fois,
sions budgétaires qui n’épar- parfois durant des années ; sauf
gnent aucun secteur,
erreur, elles se consaon évoquerait aussi, Avec le
crent pour la plupart
selon Jocelyne Richer,
aux jeunes publics, ce
de La Presse cana- nouveau lieu
qui suppose des modienne, la saturation
dalités et des réseaux
du marché régional d’Ex Machina, de circulation disen matière d’offre cultincts. J’ai plutôt en
turelle, notamment au on pouvait
tête une philosophie
moment où se profile rêver d’un
de conser vation par
à l’horizon l’ouverture
l’action, tels ces
d ’ u n a r é n a q u i , à endroit où le
exemples d’ef for ts
défaut de gros hockey
déployés pour faire vià c o u r t o u m o y e n répertoire
vre au présent les
terme, devra être enhéritages chorégracore plus rempli par lepagien
phiques d’une Pina
de gros spectacles.
Bausch, d’un Maurice
pourrait en
On voit mal comBéjart ou encore, plus
ment Le Diamant, qui quelque sorte près de nous, d’un
serait ainsi amputé de
Jean-Pierre Perreault.
plus de la moitié de bénéficier
Faut-il vraiment attenson budget projeté,
dre que l’artiste soit
pourrait le cas échéant d’une vitrine
inactif ou disparu ?
être extrait des ruines pérenne
Avec le nouveau
de l’ancien YMCA aclieu d’Ex Machina, on
coté au Capitole. Autre glas qui pouvait rêver d’un endroit où,
serait alors sonné, celui de l’éta- grâce à un système d’alterblissement tant attendu des nance par exemple, le réperGros Becs, diffuseur spécialisé toire lepagien pour rait en
en théâtre jeunes publics qui quelque sorte bénéficier d’une
s’apprêtait enfin à gagner pi- vitrine pérenne. Est-ce là mégagnon sur rue en investissant la lomanie ? On parle ici de l’un
Caserne Dalhousie, actuel chef- des artistes les plus célébrés et
lieu de la compagnie Ex Ma- demandés de la planète, un
china de Lepage qui se prépa- homme qui n’a jamais ménagé
rait à migrer place d’Youville.
ses efforts pour que cette reOutre les futures œuvres nommée crée des retombées
imaginées par le maître d’œu- sur sa ville d’origine. Si le fanvre de La trilogie des dragons, tasme d’une troupe permaLes sept branches de la rivière nente demeure follement coûOta et Lipsynch, le nouveau teux, disposer d’une structure
lieu — que l’on imagine à la spécifique permettrait tout de
fine pointe de la technologie même d’imaginer d’autres mo— devait également ser vir à dèles organisationnels, qui
l’accueil de spectacles étran- pourraient notamment tabler
gers, à l’occasion du Carrefour sur le fort bassin d’interprètes
inter national de théâtre par talentueux à qui la Vieille Capiexemple. Autre usage envi- tale ne peut offrir qu’un nomsagé : un pied-à-terre pour le bre restreint de débouchés.
maintien en circulation des
Évidemment, le tout nécesœuvres passées de la compa- siterait volonté, prise de risque
gnie, une avenue déjà exploi- et vision à long terme. Rien à
tée grâce à l’appor t de ces voir avec la réalité, les vraies
doublures grand luxe que sont a f f a i r e s e t l ’ a n n é e 2 0 1 6
Yves Jacques (La face cachée comme seule échéance. D’où
de la lune, Le projet Andersen) un doute légitime…
et Marc Labrèche (Les
aiguilles et l’opium).
[email protected]
19h30
Les Morissette
20h00
20h30
21h00
21h30
22h00
22h30
23h00
23h30
minuit
À LA TÉLÉ
Nos choix ce soir
DE BELLES « BÉBELLES » ET
UN HÉRITAGE CONTESTÉ
Deux propositions aux antipodes sur la chaîne
d’information continue: une édition spéciale
«guide d’achats des Fêtes», des bidules électroniques aux cadeaux «alternatifs», puis un «grand
reportage» sur la saga entourant l’héritage des
manuscrits de Franz Kafka que se disputent des
héritiers «légaux», l’Allemagne et Israël.
RDI Économie et Kafka : le dernier procès, RDI,
18 h 30 et 20 h
LA PRISON DE CHAIR
Ce que Nelly Arcan appelait la «burqa de chair»,
ce carcan de l’image de la femme «impossible»,
filiforme et magnifique, qui mine la vie de nombre d’adolescentes et femmes qui font leur possible pour s’y conformer, au point de parfois mettre
en péril leur santé. La jeune Léa Clermont-Dion
enquête sur ce phénomène au Québec. Suite
demain même heure.
Beauté fatale: jouer à la poupée, Télé-Québec, 21 h
THÉÂTRE OCCUPÉ
Toujours un plaisir de revoir cet antépénultième
opus de François Truffaut, qui raconte la vie
d’un théâtre mené à partir du sous-sol par son
directeur juif sous l’occupation nazie. La première rencontre Deneuve-Depardieu à l’écran.
Cinéma : Le dernier métro, TFO, 21 h
Amélie Gaudreau
B 8
L E
D E V O I R ,
L E
M A R D I
9
D É C E M B R E
2 0 1 4
CULTURE
Gregory Charles
acquiert
Radio-Classique
La société de l’homme-orchestre
consolide son statut de groupe médiatique
FRANÇOIS LÉVESQUE
es stations Radio-Classique
L
de Montréal (99,5 CJPXFM) et de Québec (92,7 CJSQ-
ANNIK MH DE CARUFEL LE DEVOIR
Arsinée Khanjian et la cinéaste Mar yanne Zéhil partagent une dualité culturelle qui teinte le film L’autre côté de novembre.
TOURNAGE
La double vie d’Arsinée
Le nouveau film de Maryanne Zéhil met en vedette Arsinée Khanjian
dans deux rôles différents
FRANÇOIS LÉVESQUE
éa est une neurochirurgienne vivant au Québec
«L
et Layla est une couturière vivant
dans un village éloigné au Liban. Toutes les deux font des miracles avec leurs mains.» Ainsi la
cinéaste Mar yanne Zéhil résume-t-elle le point de départ de
son troisième long métrage,
L’autre côté de novembre, en
tournage à Montréal jusqu’au
21 décembre. Léa et Layla ont
ceci de particulier qu’elles sont
toutes les deux interprétées par
Arsinée Khanjian.
De ma fenêtre sans maison et
La vallée des larmes, les deux
films précédents de Maryanne
Zéhil sortis respectivement en
2005 et en 2012, faisaient déjà
écho aux origines libanaises
de la cinéaste installée au Québec depuis 1996. De nouveau,
elle est allée tourner une partie de l’histoire au Liban, du
20 au 31 octobre der nier en
l’occurrence, avec les difficultés d’usage, les compagnies
d’assurance jugeant le pays « à
risques ». Voilà pour l’existence
de Layla, celle de Léa se dérou-
lant à Montréal.
« Cette double identité est inscrite en moi. Je suis habitée par
ça, et c’est évident que c’est ce
qui m’inspire. Dans mon premier film, mon héroïne était une
jeune Libanaise qui venait demander des comptes à sa mère,
émigrée au Québec depuis plusieurs années, rappelle-t-elle.
Dans mon second, ma protagoniste était une éditrice québécoise qui s’intéressait au Liban
par l’entremise du témoignage
d’un émigré. Ce n’était pas
conscient, mais on dirait qu’avec
ce film-ci, j’ai conjugué ces deux
parts de moi-même: la libanaise
et la québécoise.»
C’est cette dualité culturelle
précise qui, d’emblée, a gagné
la comédienne Arsinée Khanjian, qui par tage le même
héritage. « Je suis arrivée à
Montréal à 17 ans. Nos parcours
à Maryanne et à moi sont similaires à maints égards alors, forcément, ça m’a intéressée, ça m’a
intriguée, explique-t-elle. C’est
une proposition qui table sur un
questionnement que j’ai encore à
ce jour, à savoir : quelle aurait
été ma vie si j’étais restée au
Dans la tête
du chef d’orchestre
vec la série Musique, Maestro !, l’Orchestre symphoA
nique de Laval désire attirer un
nouveau public, intéressé par
la musique en train de se faire,
et ouvrira, mercredi à 14 h, les
portes de la répétition pour son
concert du soir.
Mercredi à 20 h, dans sa
salle André-Mathieu, l’Orchestre symphonique de Laval proposera son concert de Noël, intitulé Casse-noisette et opéra. Il
mettra en vedette Alexandra
Beley, Cécile Muhire et Pascale Spinney, de l’Atelier lyrique de l’Opéra de Montréal
ainsi que les Petits Chanteurs
de Laval dans un programme
d’extraits (chantés en français)
de l’opéra Hänsel und Gretel de
Humperdinck, du ballet Cassenoisette de Tchaïkovski à, ainsi
qu’une partie « sing-along » où
tout le monde pourra chanter
des airs connus.
À 14 h, pour une séance de
75 minutes maximum, le public
pourra participer aux derniers
préparatifs de ce rendez-vous.
Pour la directrice générale de
Rolland, l’idée de ce nouveau
rendez-vous, qui se reproduira
encore deux fois cette saison,
est gagnante à tous les points
de vue : « L’idée est d’offrir une
proposition à un public qui n’a
plus envie de se déplacer le soir
— spectateurs jeunes ou âgés,
Des femmes de substance
Évidemment, au-delà de ces
«affinités électives», il y avait le
scénario, aspect crucial d’une
production s’il en est. Là encore,
Arsinée Khanjian a été séduite.
« Maryanne possède une belle
écriture, très fine, très sensible.
Le fait qu’elle puise en elle, dans
son vécu, la substance de ses œuvres, c’est quelque chose qui
me plaît, c’est quelque chose que
je trouve nécessaire, parce que,
dès lors, je sais que je participe
à la réalisation d’une vision
d’auteur. C’est dans ce genre de
projets que je désire m’investir,
exclusivement ; c’est un choix
que j’ai fait très tôt dans ma
carrière », précise Arsinée
Khanjian, conjointe et muse du
cinéaste Atom Egoyan (L’expert
Le Prix de la bande
à Moebius à Lebrun
MUSIQUE CLASSIQUE
CHRISTOPHE HUSS
Liban ? Dans la vie, on fait
des choix, constamment, mais
contrairement à ce que l’on pense
souvent, plutôt que de régler une
question, la décision prise ne fait
qu’ouvrir sur d’autres choix.»
On pourra voir dans les récits
croisés de Léa et Layla, entre
autres choses, une illustration
de ce principe.
Julie Lebrun remporte le Prix
de la bande à Moebius 2014, organisé par cette revue de création littéraire tous azimuts, avec
sa nouvelle Le petit prince des
mais aussi de donner aux musiciens la possibilité de travailler
plus. » Le r ythme habituel de
préparation d’un concert est de
trois répétitions, une générale
et le concer t. Pour MariePierre Rolland « cela prenait
une quatrième répétition ». Un
cachet négocié avec les musiciens rend possible la chose
tout en ouvrant les por tes
au public.
Un microphone rend intelligibles les interventions du chef et
la rencontre permet au public
de lui poser des questions. Pour
la directrice générale, «c’est une
manière très simple d’avoir accès
à la musique et de comprendre ce
qui se passe dans la tête du chef
et du soliste. » Bref, « une introduction simple et sympathique,
avec du “vrai monde”», le tout
finissant par un goûter.
Pour l’heure, la difficulté est
« de faire savoir qu’il se passe
quelque chose de dif férent à
14 h ». D’un côté, l’orchestre
tente d’attirer les classes de
secondaire et, de l’autre, il
compte sur un partenariat avec
Alfred Dallaire-Memoria qui
commandite la série et of fre
des abonnements à ses clients.
La série Musique, Maestro !
attirera-t-elle plus de jeunes ou
davantage de têtes blanches.
Bilan en fin de saison, dans
quelques mois…
Le Devoir
en sinistres, Exotica, Le voyage
de Felicia, etc.) dont on a également pu apprécier les qualités
« caméléonesques » dans le
polar français Poopoupidou, de
Gérald Hustache-Mathieu, et
qu’on pourra bientôt voir dans
Eden, de Mia Hansen-Love.
« J’ai vraiment l’impression
d’avoir trouvé mon alter ego,
explique Mar yanne Zéhil.
Pour moi, Arsinée constitue la
représentation par faite de ce
métissage : elle est d’ici et du
Liban, mais elle dégage un
je-ne-sais-quoi d’européen également. Avant même d’écrire le
rôle pour elle, c’est comme si
j’avais inconsciemment imaginé le personnage pour qu’elle
puisse l’incarner. Ce devait être
elle. Je me pince encore qu’elle
ait accepté. »
Produit par K-Films Amérique, L’autre côté de novembre, un titre qui évoque « la
nostalgie de l’automne », dixit
l’auteure, met également en
vedette Pascale Bussières et
Marc Labrèche. Le film prendra l’affiche en 2015.
Le Devoir
fourmis. Une mention spéciale
est allée à la poète Kim Doré
pour Conversation entre Eupalinos et la Pythie à propos de Paul
Valéry. Les autres finalistes
étaient Manon Boner-Gaillard
et Natalie Jean. La lauréate a
reçu une bourse de 300$.
Le Devoir
FM) ont un nouveau propriétaire. Il s’agit du chanteur, animateur et homme d’af faires
Gregory Charles qui, ce faisant,
«joint l’utile à l’agréable», selon
ses propres dires. C’est en vertu
d’une lettre d’entente signée
lundi qu’il se porte acquéreur
des actifs des stations fondées
par Jean-Pierre Coallier, pour
celle de Montréal, en 1996, et
pour celle de Québec, en 2007.
«C’était une occasion à saisir,
explique Gregor y Charles. Je
pense que M. Coallier était prêt à
passer le flambeau. C’est formidable, ce qu’il a fait avec RadioClassique. Plusieurs joueurs
étaient intéressés. M. Coallier est
un passionné de radio, ce que je
suis ; il est un passionné de musique classique, ce que je suis.
Créer Radio-Classique a signifié
beaucoup dans sa vie, et l’acquérir aujourd’hui signifie beaucoup
pour ma compagnie, Musique
Greg. Je suis heureux qu’il nous
ait fait confiance pour la suite.
Pour moi, c’est à la fois un projet
de cœur et de tête. De cœur, parce
que je crois dans cette radio, une
radio que ma mère, qui souffre
de la maladie d’Alzheimer,
écoute toute la journée. Et de
tête, parce que nous sommes un
petit groupe médiatique qui était
rendu à l’étape de s’adjoindre des
plateformes de dif fusion de
contenu.»
Expansion
À cet égard, la nouvelle de
l’achat de Radio-Classique par
Musique Greg s’accompagne
d’une seconde annonce qui participe du même plan d’expansion du groupe, qui entend développer davantage son concept
de théâtre mobile, rebaptisé
QUBE. Surnommé « Félix » en
l’honneur de Félix Leclerc,
QUBE no 1, le théâtre mobile
sis au Casino de Montréal, aura
un frère, ou plutôt une sœur :
«
Je suis
heureux qu’[on]
nous ait fait
confiance pour
la suite. Pour
moi, c’est à la
fois un projet de
cœur et de tête.
Gregory Charles
»
QUBE n o 2, alias « Alys », en
hommage à Alys Roby.
Le chapiteau de ce second
théâtre mobile sera planté au
Pier 97 de l’Hudson River Park à
New York, une zone fréquentée
par quelque 17 millions de touristes annuellement. Le but est
clair: investir le marché américain. Rachid Badouri et Roch Voisine seront les premiers artistes
à s’y produire, les 14 et 21 avril
2015, respectivement, et en anglais dans les deux cas. Gregory
Charles y proposera aussi son
spectacle Vintage, début mai.
« J’aimerais qu’on puisse à
terme faire tourner un même
spectacle dans un QUBE à
Montréal, puis à New York, à
Londres, à Shanghai… Oui, c’est
ambitieux, mais là encore, je
pense à ma mère qui, plus jeune,
n’avait rien, ce qui ne l’a pas empêchée de réussir. Quand j’étais
petit, elle me disait toujours: “La
vie, c’est comme un navire dont
tu es le capitaine. Si le but était
de préserver le navire, il resterait
au port. Au contraire, le but est
d’explorer et de découvrir, quitte
à prendre des risques.” C’est la
philosophie qui me guide. Et je
peux déjà dire qu’un troisième
QUBE sera inauguré en 2015,
sur un autre continent.»
Le Devoir