Lise Thibault plaide coupable Page A 2 Le ministre Arcand défend le Plan Nord malgré la période d’austérité Page B 1 ◆ VO L . C V No 2 8 0 G RABUGE À L’ HÔTEL DE LE VILLE PALAIS www.ledevoir.com DEVOIR, LE MARDI 9 ◆ DÉCEMBRE DES GLACES SUR LA PLACE DES 2014 FESTIVALS Marc Parent admet que le SPVM a écarté P-6 « Les policiers ne se sentaient pas visés », explique le chef de police devant les élus montréalais i les policiers n’ont pas appliqué le règlement S P-6 lors de la manifestation des syndiqués municipaux du 18 août dernier à l’hôtel de ville, Litigieux règlement P-6 Marc Parent l’a reconnu d’emblée : l’enquête sur la gestion de l’événement a révélé une série d’erreurs et de mauvaises décisions. Quatre cadres et quatre syndiqués sont d’ailleurs visés par des mesures disciplinaires, a-t-il rappelé. Questionné par le conseiller de Projet Montréal ANNIK MH DE CARUFEL LE DEVOIR La place des Festivals se transforme en palais des miroirs contemporain jusqu’au 1er février. La firme RAW Design de Toronto y a planté, dans le cadre de Luminothérapie, une cinquantaine de prismes que le public est invité à faire tourner pour que jaillisse la magie colorée et sonore. Alors que Prismatica anime la place, sur le site du métro Saint-Laurent, les projections architecturales Fascinoscope conçues par Lüz Studio plongent les passants dans un jeu interactif géant issu de l’univers forain. F ESTIVAL DU FILM DE M ARRAKECH Jeremy Irons, routard du cinéma à Marrakech I l a frappé tous les esprits, ce discours inspiré de l’acteur britannique Jeremy Irons à l’heure de recevoir un prix hommage au Festival international du film de Marrakech, samedi dernier. Et d’évoquer la première édition du rendez-vous dix jours seulement après le 11 septembre 2001. « Les Américains refusaient de célébrer le cinéma dans cet endroit du monde, rappelait-il. Ce qui m’a permis de comprendre à quel point il était important d’y être justement. Même quand les informations diffusent la barbarie de l’homme, cet hommage au cinéma montre aux générations futures ce que la nature humaine peut engendrer de meilleur pour la suite du monde.» Le Maroc, il connaît un peu : à travers ses passages au festival, aussi deux tournages de films, l’un avec Lelouch et pas des meilleurs And Now… Ladies and Gentlemen, filmé en survol du pays, l’autre, la grosse production d’époque VOIR PA GE A 8 : R OU T A R D Culture › Gregory Charles acquiert Radio-Classique. La société Musique Greg consolide son statut de groupe médiatique. Page B 8 Avis légaux.................. B 4 Décès............................ B 6 Météo............................ B 2 Mots croisés............... B 8 Petites annonces ...... B 6 Sudoku......................... B 8 = 1 , 3 0 S| C LIMAT Ban Ki-moon semonce Harper lus isolé que jamais sur la scène internatioP nale en raison de son inaction en matière de lutte contre les changements climatiques, le ODILE TREMBLAY Le Monde › Les États-Unis interdisent le profilage racial. Après les récentes bavures mortelles impliquant des policiers, Washington interdit aux forces de l’ordre d’interpeller quelqu’un sur la base de la race. Page B 5 TA X E S ALEXANDRE SHIELDS VOIR PAGE A 8 : GRABUGE A UJOURD ’ HUI 1 , 1 3 S| + Le Canada devrait jouer un rôle de leader, rappelle le secrétaire général de l’ONU JEANNE CORRIVEAU c’est parce qu’ils ne se sentaient pas menacés, a expliqué lundi le directeur du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), Marc Parent. M. Parent a fait face à un barrage de questions lorsqu’il a présenté aux élus, lundi, le rapport du SPVM sur la manifestation au cours de laquelle des syndiqués en colère contre le projet de loi 3 ont investi la salle du conseil municipal et tenté de s’introduire dans le bureau du maire Denis Coderre. M. Parent a reconnu que de nombreuses erreurs avaient marqué l’intervention policière et qu’une mauvaise évaluation du danger avait permis à la situation de dégénérer. La première erreur a été de laisser entrer près de 175 manifestants dans l’hôtel de ville à 18h39 ce soir-là, a-t-il dit. Seuls deux policiers étaient présents à l’intérieur de l’hôtel de ville alors que les manifestants se dispersaient dans l’édifice. Postés au rez-dechaussée, ils n’ont pas assisté au grabuge qui se déroulait dans la salle du conseil au premier étage. Ils ont même demandé des renforts, mais le super viseur qui a pris leur appel n’aurait pas compris l’urgence de la situation parce que les policiers « avaient l’air calme et en contrôle », a expliqué M. Parent. Le centre de commandement a ainsi jugé qu’il valait mieux attendre avant de déployer d’autres policiers pour ne pas « provoquer la situation ». Lorsque les policiers sont finalement entrés dans l’hôtel de ville, il n’ont fait que constater les dégâts, a-t-il dit. Prostitution : le SPVM n’entend pas mener une chasse aux sorcières Page A 3 ABDELJALIL BOUNHAR ASSOCIATED PRESS Jeremy Irons a reçu samedi un prix hommage pour l’ensemble de sa carrière au Festival international du film de Marrakech, qui présente aussi une rétrospective de ses films. Canada se fait maintenant rappeler à l’ordre par le secrétaire général des Nations unies, Ban Kimoon. Mais peu importe le déluge de critiques, tout porte à croire qu’Ottawa se présentera les mains vides à Lima, où s’ouvre ce mardi le volet politique de la conférence de l’ONU. « J’exhor te le Canada à être por teur de plus grandes ambitions, à être plus visionnaire pour l’avenir de la planète », a plaidé Ban Ki-moon dans le cadre d’une entrevue accordée à RadioCanada/CBC avant l’ouver ture des négociations ministérielles qui se tiennent cette semaine à Lima, au Pérou. Il faut dire que cette conférence de l’ONU, qui réunit pas moins de 190 États, revêt une importance cer taine. Il s’agit en fait de la dernière grande rencontre de la communauté internationale avant le sommet de Paris, où doit être signé l’an prochain l’accord de lutte contre les changements climatiques le plus ambitieux de l’histoire. Dans ce contexte, le secrétaire général des Nations unies presse le gouvernement Harper, partisan avoué des énergies fossiles, d’agir. «Les pays qui produisent des énergies fossiles sont en train de trouver de nouvelles manières de réduire leurs émissions. Le Canada pourrait être un meneur de ce mouvement. Je compte sur le leadership du premier ministre Stephen Harper», a-t-il souligné, dans un geste rarissime pour un diplomate de son rang. Ban Ki-moon est d’ailleurs formel : le Canada doit faire des efforts pour réduire sa dépendance à l’exploitation pétrolière, toujours perçue comme un moteur économique vital pour l’économie du VOIR PA GE A 8 : CLIMA T Lire aussi › Le mauvais élève. Un éditorial de Bernard Descôteaux. Page A 6 P ROCRÉATION ASSISTÉE Quand l’austérité bouleverse les projets de famille AMÉLIE DAOUST-BOISVER T lors que plusieurs se précipitent dans les A cliniques de procréation assistée pour profiter de la gratuité dont les semaines sont comptées, des couples infertiles sont confrontés à des choix déchirants. «L’austérité nous frappe en plein cœur de notre projet de vie», lance Christelle. Parents d’une petite fille née du programme québécois lancé en 2010, elle et son conjoint, Alain, ont pu congeler trois embryons de plus après un cycle de fécondation in vitro (FIV) et souhaitaient au moins un deuxième enfant. « Le gouvernement a déjà payé la facture pour le bout le plus cher, et là, il faudrait que j’abandonne les embryons à la science, car je n’ai pas d’argent ! », se révolte la femme, qui a subi six fausses couches avant de passer à la procréation assistée. En juin dernier, alors que l’incertitude planait sur le programme, Le Devoir tendait le micro à Christelle, Dominique et Corinne, qui tentaient alors leur chance avec la procréation assistée. Quelques mois plus tard, un bébé est en route pour la conjointe de Dominique, mais pour les deux autres couples, l’anxiété est à son comble, et ils ne sont pas seuls. VOIR PA GE A 8 : PROCRÉA TION A 2 L E D E V O I R , L E M A R D I 9 D É C E M B R E 2 0 1 4 ACTUALITÉS Lise Thibault plaide coupable pour abus de confiance et fraude TERRORISME Ottawa veut plus d’outils juridiques pour traquer les « loups solitaires » DAPHNÉE HACKER-B. HÉLÈNE BUZZETTI A lors que les manifestations de « loups solitaires » se multiplient dans l’actualité, le gouvernement Harper a rappelé lundi qu’il entend se doter rapidement de nouvelles munitions juridiques pour permettre aux forces de l’ordre de procéder à des arrestations préventives. À Ottawa, les réactions fusaient au lendemain de l’arrestation d’un Montréalais d’origine tunisienne accusé de terrorisme (voir encadré) et de la diffusion d’une vidéo dans laquelle apparaît un djihadiste ontarien. Ce dernier, qui a rejoint les rangs du groupe État islamique, a lancé un appel aux « loups solitaires », les exhortant à attaquer des cibles canadiennes en s’inspirant des récents attentats sur venus à Saint-Jean-sur-Richelieu et au parlement. « Cette vidéo qui donne froid dans le dos est un autre rappel qu’il faut être vigilant et à quel point nos lois doivent être robustes pour protéger les Canadiens », a déclaré à sa sortie de la Chambre des communes le ministre de la Justice, Peter McKay. Ce dernier a déclaré qu’un projet de loi antiterroriste serait « bientôt » déposé, sans donner plus de détails. Son collègue de la Sécurité publique, Steven Blaney, a donné quelques vagues indications sur le contenu potentiel du projet de loi. « Nous avons l’intention […] de faire en sorte qu’on puisse traquer plus facilement les individus qui souhaitent voyager pour commettre des attentats terroristes, ou qui utilisent des réseaux sociaux et qui justement passent à l’action. » Inspiré de l’Hexagone La semaine der nière, M. Blaney a déclaré en comité ADRIAN WYLD LA PRESSE CANADIENNE Le ministre de la Sécurité publique, Steven Blaney parlementaire qu’il s’inspirerait notamment de la France. Interrogé par les journalistes, il a cependant été incapable d’indiquer quel aspect de la nouvelle loi française l’inspire. La loi récemment adoptée par les dirigeants de l’Hexagone permet aux autorités de procéder à des arrestations préventives de tout individu qui détient des armes ou des explosifs, ou encore qui a consulté des sites Inter net appelant au terrorisme, ou encore qui a effectué du repérage et/ou par ticipé à une formation de maniement d’armes. Risques de dérapages Le quotidien National Post a rappor té il y a quelques semaines que le gouvernement conservateur songeait à criminaliser le fait de faire l’apologie d’un geste ter roriste dans Internet. C’est peut-être là que se trouve l’inspiration française. L’avocat criminaliste Robert La Haye voit d’un très mauvais œil les intentions du gouvernement Harper. Le juriste estime qu’il est « extrêmement dangereux » de suspendre les libertés civiles pour permettre aux policiers d’arrêter, sans mener forcément d’enquête, « toute personne qui respire un par fum délétère ». « Qui va faire le par tage entre les farceurs, les jeunes qui cherchent leur identité, et les réels individus mal intentionnés ? Il faut bien réfléchir avant de rédiger une telle loi, il y a un haut risque d’atteinte à la liberté de pensée », ajoute Me La Haye. Ce der nier rappelle qu’en 1970, le gouver nement de Pier re Elliott Tr udeau avait adopté la Loi sur les mesures de guerre, qui permettait d’arrêter toute personne suspectée d’avoir des liens avec le Front de libération du Québec. Près de 500 personnes avaient été détenues. « C’était complètement excessif. Il ne faut pas qu’une loi semblable voie à nouveau le jour », lance l’avocat. Le Devoir Un Montréalais d’origine tunisienne accusé de terrorisme La Sûreté du Québec a confirmé lundi avoir arrêté un citoyen canadien d’origine tunisienne à l’Aéroport MontréalTrudeau, dimanche soir, alors que ce dernier était de retour de son pays natal. Nejib Belhaj-Chtioui, âgé de 36 ans, a fait l’objet d’un mandat d’arrestation relativement à des accusations liées au terrorisme. Ce dernier a été détenu dans la nuit avant de comparaître brièvement lundi au palais de justice de Montréal. Il Nejib BelhajChtioui reviendra devant le tribunal mardi pour demander sa libération sous caution. Les policiers et la Couronne ont refusé de donner des détails sur la nature de l’accusation, se contentant d’indiquer que le suspect est accusé d’avoir transmis des renseignements « susceptibles de faire craindre que des activités terroristes sont ou seront menées ». Le porte-parole de la police provinciale, le sergent Ronald McInnis, a expliqué que les autorités avaient commencé à enquêter sur Belhaj-Chtioui après avoir été averties que le suspect avait « écrit quelque chose sur Facebook ». Avec La Presse canadienne Le Devoir MARCO BÉLAIR-CIRINO Correspondant parlementaire à Québec ex-lieutenante-gouverneure L’ Lise Thibault a abdiqué. Après avoir maintenu pendant plus de sept ans n’avoir « jamais » été une « profiteuse », elle a plaidé coupable lundi à deux accusations d’abus de confiance et quatre accusations de fraude de plus de 5000 $ envers les gouvernements fédéral et québécois. L’ancienne vice-reine a reconnu avoir mal agi, concédant avoir réclamé à tor t au moins 310 000 $ de fonds publics durant son mandat de 10 ans. La Couronne réclame, elle, 430 000 $ à l’ex-représentante de la reine au Québec. Repas bien ar rosés, escapades avec son garde du corps ponctuées de leçons de golf ou de ski, achat d’un régime enregistré d’épargne-retraite (REER) : M me Thibault avait demandé le remboursement de quelque 710 000 $ de façon injustifiée du 30 janvier 1997 au 7 juin 2007, a révélé un rapport commun des vérificateurs généraux du Québec et du Canada dévoilé en juin 2007. Les par ties ont jusqu’au 1er mai afin de s’entendre sur une suggestion commune de sanction — vraisemblablement un plan de remboursement — à imposer à la femme âgée de 75 ans. À défaut d’un accord, le juge Carol St-Cyr tranchera après avoir entendu les représentations de chacune d’entre elles. «Il faut tenir compte de la particularité de la fonction qu’occupait Mme Thibault à ce momentlà », a fait valoir le porte-parole du Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP), René Verret, en point de presse. Mme Thibault a convenu de modifier son plaidoyer à l’occasion de sa première apparition au palais de justice de Québec depuis le 1er août. « Si vous pensez que vous n’avez pas commis de délit, mais que, par ailleurs, vous voyez les interventions de la Cour, vous voyez comment les choses se présentent, les questions de votre propre procureur, un moment donné, vous pouvez vous dire : “ Bon, bien là peutêtre qu’il y a des choses que j’ai faites qui ne sont pas acceptables légalement parlant ” », a expliqué son avocat, Marc Labelle, aux journalistes. La preuve entendue L’ex-représentante de la reine au Québec — décrite comme une personne « frêle » — souf fre actuellement de « problèmes de santé importants », a-t-il précisé. Cependant son état de santé n’explique son nouveau plaidoyer en aucune façon. « Non, non, non. Son plaidoyer de culpabilité a à voir avec la preuve qu’elle a entendue devant le tribunal », a souligné Me Labelle. Selon M. Ver ret, « le juge s’est assuré que M me Thibault connaissait les conséquences du plaidoyer, donc qu’elle reconnaissait les faits, et que ce n’est pas par pr omesses ou par menaces d’aucune façon ». L’ancienne représentante de la reine a tenté d’échapper à la justice, plaidant le fait de jouir d’une immunité royale absolue selon le principe «The Queen can do no wrong» ou «La reine ne peut mal agir ». Donc, elle non plus, soutenait-elle. En vain. Une personne r econnue coupable d’une fraude est passible d’une peine d’emprisonnement maximale de 14 ans. Le Devoir Diffamation : Boisclair, Duchesneau et Legault s’entendent à l’amiable MAR TIN OUELLET à Québec ancien député caquiste L’ Jacques Duchesneau a présenté ses excuses, et le chef François Legault a reconnu ses tor ts, mettant ainsi fin à la poursuite en diffamation intentée par André Boisclair. Les par ties ont conclu une entente à l’amiable. M. Boisclair, alors délégué général du Québec à New York, avait intenté une poursuite de 200 000$ en diffamation contre MM. Duchesneau, Legault et la CAQ à l’automne 2013 à la suite des commentaires émis par l’ex-député de Saint-Jérôme. M. Duchesneau avait insinué à maintes reprises qu’il pourrait exister un lien entre une subvention de 2,5 millions de dollars accordée à un projet de restauration piloté par l’entrepreneur Paul Sauvé, l’infiltration de l’entreprise de ce dernier par le crime organisé et la consommation passée de cocaïne de M. Boisclair. De son côté, le chef de la CAQ avait appuyé son député en se présentant à ses côtés lors d’un point de presse. Dans un communiqué diffusé par la Coalition avenir Québec lundi, M. Duchesneau reconnaît que les propos qu’il a tenus les 25 et 26 septembre 2013 ont pu mener à « des conclusions inexactes et non fondées à l’égard de M. Boisclair, portant ainsi atteinte à sa réputation ». Par conséquent, M. Duchesneau présente des excuses pour le préjudice subi par l’ancien chef du Par ti québécois et M. Legault, souligne le communiqué, regrette le préjudice causé à M. Boisclair. Les détails de l’entente sont confidentiels et les parties ont précisé qu’elles ne feraient aucune autre déclaration publique à ce sujet. La CAQ tient toutefois à mentionner qu’aucuns frais engagés dans cette cause ne seront imputés à l’Assemblée nationale. L’ex-chef péquiste réclamait 100 000 $ aux défendeurs pour réparation des dommages moraux ainsi que 100 000 $ supplémentaires pour leurs manquements « illicites et intentionnels » à ses droits fondamentaux. Il accusait aussi la CAQ d’avoir orchestré une « fausse controverse » pour en récolter des gains partisans. M. Boisclair exigeait une lettre de rétractation et d’excuses publiée aux frais des défendeurs dans tous les médias ayant mentionné les propos de M. Duchesneau. L’ex-leader péquiste avait demandé à être relevé de ses fonctions de délégué général du Québec à New York après s’être adressé à la cour pour laver sa réputation. La Presse canadienne Congédié ? Voyez François Gendron avocat LL.L., M.A., Ph.D. Vieux Montréal 514.845.5545 L E D E V O I R , L E M A R D I 9 D É C E M B R E A 3 2 0 1 4 ACTUALITES Bulletin ministériel MICHEL DAVID a fuite en limousine sur une pelouse de Laval n’était pas très glorieuse, mais Pierre Moreau (Af faires municipales) a donné le ton à l’ensemble du gouvernement avec le projet de loi 3 sur les régimes de retraite. Le problème de la surrémunération des employés municipaux demeure toutefois entier. A Gaétan Barrette (Santé) a réussi à négocier avec les médecins spécialistes l’étalement du rattrapage salarial qu’il avait lui-même arraché à son prédécesseur. Le bouleversement des structures du réseau de la santé en laisse plusieurs perplexes, mais cet excellent communicateur donne au moins l’impression de savoir où il va. Un fonceur qui a les défauts de ses qualités : insulter l’ensemble de la profession médicale est-il la meilleure façon de garantir un meilleur accès aux soins ? AHélène David (Culture) a su tour ner à son avantage les compressions imposées aux conservatoires régionaux. Les pr oductions cinématographiques et télévisuelles ont également été épargnées dans la révision des crédits d’impôt aux entreprises. AOn peut reprocher un parti pris idéologique à Martin Coiteux (Conseil du trésor), mais il a su contrôler les dépenses nettement mieux que ses prédécesseurs. Le « dialogue social » promis s’est révélé un exercice complètement bidon, bien illustré par le rapport de la commission Robillard. Un faux pas passablement gênant avec la nomination, puis la démission du grand patron des services informatiques. B Jean-Marc Four nier est l’homme de confiance du premier ministre Couillard. Discret aux Affaires intergouvernementales canadiennes, mais efficace dans le rôle de leader parlementaire. Il n’a cependant pas réussi à négocier avec le Parti québécois un forum pour discuter du cas de PKP. B On n’apprend pas à un vieux singe comment faire la grimace. Pierre Paradis (Agriculture) a immédiatement volé au secours de sa clientèle en pour fendant la commission Robillard, qui recommandait des compressions de 300 millions à l’assurance stabilisation. Il a flairé un bon filon en promettant de sévir contre les épiciers qui trompent leur clientèle en réemballant des produits alimentaires. B S ◆ ◆ ◆ Sam Hamad (T ravail) a rempli le principal mandat qu’on lui avait confié : éviter un nouveau conflit dans le secteur de la construction. À Québec, Régis Labeaume et lui s’entendent comme larrons en foire. B François Blais (Emploi et Solidarité sociale), qui était par tisan d’un revenu minimum garanti dans sa vie antérieure, fait figure de progressiste égaré dans une bande de rapaces néo-libéraux. Sa réforme des Carrefours jeunesseemploi, qui priorise les prestataires de l’assurance-emploi et l’aide sociale, ne fait pas l’unanimité, mais il est déjà remarquable que les budgets soient maintenus. B Les attentats de Saint-Jean et d’Ottawa perpétrés par des radicaux islamistes ont ser vi de prétexte pour retarder encore la présentation du projet de loi sur la laïcité qui devait l’être au printemps der nier. Stéphanie Vallée (Justice) a cependant compris qu’elle ne pouvait pas demeurer passive à la suite du décès d’un enfant de cinq ans lors de la poursuite policière qui a mal tourné à Longueuil. B Une sor tie publique assez audacieuse de Jacques Daoust (Économie, Innovation et Expor tations) a semblé avoir Prostitution : pas d’arrestations de masse en vue à Montréal pour effet de limiter la réduction des crédits d’impôt aux entreprises qui était initialement prévue. Il a rapiécé le projet de cimenterie de PortDaniel pour le rendre moins risqué pour les contribuables. Lorsqu’il était président d’Investissement-Québec, son fils avait la troublante habitude de se magasiner des emplois dans des entreprises qui bénéficiaient de subventions. BKathleen Weil (Immigration, Diversité et Inclusion) a été très discrète depuis sa nomination. Elle doit présenter au début de 2015 une nouvelle politique de l’immigration qu’on dit substantielle. C Lise Thériault (Sécurité publique) avait été por tée aux nues quand elle avait tenu tête aux matamores de la construction, mais le débat soulevé par l’évasion des trois détenus d’Orsainville a fait conclure à une nette surévaluation de ses talents politiques, même si elle a clairement été mal informée. C Le hasard a bien fait les choses pour Rober t Poëti (Transports) qui a pu s’associer à d’heureuses initiatives auxquelles il était totalement étranger, qu’il s’agisse de la mise en ser vice du Train de l’Est ou encore une rarissime baisse des tarifs de la SAAQ pour les permis et les plaques d’immatriculation. En revanche, il s’est dérobé de façon navrante du débat sur l’opportunité de rebaptiser le pont Champlain, sous prétexte que cela relève du gouvernement fédéral. Il a la mèche un peu courte lors de ses rencontres avec la presse. C Le SPVM ne compte pas changer son plan stratégique malgré l’entrée en vigueur de la nouvelle loi HÉLÈNE BUZZETTI Correspondante parlementaire à Ottawa a nouvelle loi sur la prostiL tution est entrée en vigueur ce week-end, mais ses détracteurs qui craignaient une victimisation des prostituées seront rassurés. La police de Montréal n’a pas l’intention de modifier son approche envers la prostitution de rue afin de procéder à plus d’arrestations. En entrevue avec Le Devoir, l’inspectrice-chef Johanne Paquin, responsable du dossier prostitution au Ser vice de police de la Ville de Montréal (SPVM), affirme sans détour que le « plan stratégique tient toujours la route » malgré l’entrée en vigueur du projet de loi C-36. Ce « plan stratégique » cible trois activités auxquelles le SPVM s’attaque en priorité : l’exploitation sexuelle des mineurs, la traite de personnes et la cohabitation problématique avec les résidants dans certaines zones sensibles. « Ça ne changera rien dans notre plan en tant que tel parce que, pour nous, dans notre réflexion, la prostituée est une victime », dit Mme Paquin. Il n’est donc pas question de s’attaquer plus spécifiquement aux prostituées pratiquant « On n’est pas là pour interpréter la loi, mais pour l’appliquer quand ça répond à un certain besoin. Inspectrice-chef Johanne Paquin, responsable du dossier prostitution au SPVM dans les environs d’écoles, de parcs, de garderies ou de lieux de culte, comme le commande maintenant la loi. Le C-36 accorde une sor te d’amnistie aux pr ostituées, mais pas lorsqu’elles travaillent près de ces lieux, et ce, indépendamment de l’heure du jour ou de la nuit. L’inspectrice Paquin explique qu’elle n’a jamais toléré la prostitution à proximité d’une école le jour. Mais la nuit ? Elle laisse entendre qu’il faudrait une plainte pour intervenir. « À deux heures du matin, je ne pense pas qu’on aurait une plainte. […] On n’est pas là pour interpréter la loi, mais pour l’appliquer quand ça répond à un certain besoin. » Mme Paquin rappelle que la loi fédérale a été concoctée dans la foulée du jugement Bedford de la Cour suprême, qui a invalidé diverses dispositions législatives au motif que celles-ci mettaient en danger » la vie des prostituées. « Donc, à chaque action policière posée envers une situation prostitutionnelle, on doit garder en tête cet aspect de sécurité des personnes », explique-t-elle. Et la publicité ? Le gouvernement conservateur a rendu légale la prostitution à domicile, mais a été accusé d’hypocrisie parce qu’il a criminalisé la publicité de services sexuels. Les personnes qui annoncent leurs propres ser vices seront encore une fois exemptées, mais pas les médias (journaux, sites Internet, petites annonces, etc.) qui en seront les dif fuseurs. La peine prévue peut atteindre cinq ans d’emprisonnement. Encore là, le SPVM ne partira pas à la chasse des petites annonces salaces demain matin. Quand on pose la question à l’inspectrice Paquin, elle répond par un rire. « Ça nous prendrait des ressources à temps plein, non-stop » pour s’attaquer à ce secteur qui est, selon elle, « immense ». M me Paquin explique que le SPVM veut s’attaquer en priorité à la traite de personnes, des dossiers complexes qui demandent de l’écoute électronique et jusqu’à, dit-elle, deux ans d’enquête. « C’est cer tain que les priorités sont accordées à ces aspects-là. Mais si dans le cadre de l’enquête on voit des proxénètes qui mettent des annonces pour vendre leurs filles, c’est cer tain que ça va passer dans la machine et que des accusations vont venir avec. » Il semble que Québecor a donné la consigne de ne plus accepter ce genre d’annonces. Le porte-parole de l’entreprise n’a pas répondu à notre demande, mais Le Devoir a tenté de faire publier au Journal de Montréal une petite annonce vantant les mérites d’une « rousse généreuse et coquine pour soirées torrides à domicile ». L’annonce a été refusée net par la préposée. Ce week-end, le magazine torontois Now a fait savoir qu’il ne cesserait pas d’accepter ce genre d’annonces qui ont traditionnellement été une source appréciable de revenus. Le Devoir ◆ ◆ ◆ Malgré sa réputation de grand prévisionniste, Carlos Leitão (Finances) a complètement raté la cible en matière de création d’emplois. Le premier ministre a même dû le rappeler à l’ordre quand il a tenté de transformer la promesse de 250 000 nouveaux emplois en simple objectif. CAprès une rencontre confidentielle avec les dirigeants de TransCanada, Pier re Arcand (Énergie et Ressources naturelles) a manifesté pour le projet Énergie Est un enthousiasme que le peu d’information disponible aurait dû tempérer. Il a eu beau manifester une plus grande réserve par la suite, il donne la désagréable impression que les dés sont pipés. CAprès s’être vivement opposée à l’idée de réduire son ministère à un simple secrétariat, Christine St-Pierre (Relations internationales) a déclaré qu’il ne faudrait pas s’arrêter à une question de « structure ». Elle a dû s’excuser auprès de son prédécesseur, Jean-François Lisée, qu’elle avait accusé d’avoir voyagé abusivement aux frais de l’État pour visiter sa famille. CLa Cour supérieure a donné une véritable gifle au ministre de l’Environnement, David Heur tel, qu’elle a ni plus ni moins taxé d’amateurisme pour avoir autorisé TransCanada à entreprendre des travaux à Cacouna sans égard au risque pour les bélugas. D Il n’est jamais facile d’expliquer pourquoi on renie une promesse, mais la ministre de la Famille, Francine Charbonneau, n’a jamais donné l’impression de savoir quoi dire. On a rarement vu une ministre faire marche arrière dès l e dépôt d’un projet de loi, comme elle l’a fait dans les cas des sanctions contre les parents qui acceptent de payer pour des places « fantômes » en garderie. E Le premier ministre a fait un cadeau empoisonné à Yves Bolduc en le nommant à l’Éducation pour qu’il laisse le champ libre à Gaétan Barrette. Depuis, il a gaf fé sur tous les dossiers : les bibliothèques scolaires, le diplôme collégial, les commissions scolaires, les écoles juives… Sans parler de sa prime de 215 000 $. Quand M. Couillard mettra-t-il fin à son calvaire ? E [email protected] ANNIK MH DE CARUFEL LE DEVOIR Il n’est pas question de s’attaquer plus spécifiquement aux prostituées pratiquant dans les environs d’écoles, de parcs, de garderies ou de lieux de culte, comme le commande maintenant la loi. Le « plan stratégique » du SPVM cible trois activités prioritaires : l’exploitation sexuelle des mineurs, la traite de personnes et la cohabitation problématique avec les résidants dans certaines zones sensibles. SÉCURITÉ DES PIPELINES Les conservateurs s’efforcent d’apaiser les inquiétudes des Québécois MARCO BÉLAIR-CIRINO Correspondant parlementaire à Québec L e ministre fédéral des Ressources naturelles, Greg Rickford, était introuvable à la Chambre des communes après le dépôt du projet de loi sur la sûreté des pipelines lundi après-midi. Il était au Québec, vu comme un terrain hostile aux projets des sociétés pipelinières, comme Énergie Est. L’élu conser vateur s’est effor cé d’apaiser les inquiétudes des Québécois sur la sécurité des pipelines en faisant l’inventaire de la série de mesures inscrites au projet de loi C-46. Les grands joueurs de l’industrie — plus de 250 000 barils par jour — devront assumer, faute ou non, négligence ou non, jusqu’à un milliard de dollars en cas de catastrophe environnementale, prévoit-il. En plus de reconnaître la « responsabilité absolue » des exploitants des pipelines, le projet de loi mentionne expli- citement leur « responsabilité illimitée » lorsqu’elles sont fautives ou négligentes. Les sociétés pipelinières majeures devront « être prêtes en cas d’incident » en ayant à portée de main des « ressources financières minimales ». Le seuil a été fixé à un milliard de dollars pour celles exploitant les principaux oléoducs, comme TransCanada ou Enbridge. La plupar t des mesures détaillées dans le projet de loi C-46 ont déjà fait l’objet d’annonces au fil des derniers mois par le gouver nement Harper. Parmi elles, l’augmentation de 100 à 150 du nombre d’inspections annuelles pour les pipelines pétroliers et gaziers ef fectuées par l’Of fice national de l’énergie (ONÉ). « Nous avons un [bilan sécurité] de 99,999 % pour plus de 72 000 km de pipeline réglementé par le gouvernement fédéral [dont 1500 km au Québec]. On va faire mieux que ça, si c’est mathématiquement possible », a af firmé M. Rickford lors d’une conférence de presse au centre des congrès de Québec. Questions légitimes Le gouver nement Harper n’a pas laissé au hasard le lieu où il présentait le projet de loi C-46. « Ce n’est pas anodin », a lancé le responsable de la campagne Climat-Énergie à Greenpeace Canada, Patrick Bonin. Greg Rickford a esquivé la plupar t des questions sur le projet de pipeline Énergie Est, grâce auquel T ransCanada entend acheminer quelque 1,1 million de barils de pétrole issu des sables bitumineux par jour vers l’Est du pays et l’étranger. « [Les Québécois] posent des questions légitimes à mon avis », s’est-il contenté de dire. Le ministre n’a pas voulu préciser si le gouvernement du Québec était en mesure de faire barrage au vaste projet de pipeline. « Je ne vais pas faire de commentaires sur une [éventuelle] décision d’une province, d’une municipalité ou d’une autre organisation », a af firmé M. Rickford, invitant toutefois les « provinces », « municipalités » ou « autres organisations » à faire connaître leurs « commentaires » à l’occasion des consultations de l’ONE. Si l’organisme fédéral les reprend, Ottawa y prêtera une « cer taine impor tance », a-t-il fait valoir. « Pour Northern Gateway, on a accepté la recommandation de l’ONE de mettre en œuvre 209 conditions avant qu’il puisse commencer le projet. Ça, c’est la responsabilité de notre gouvernement fédéral. » D’ailleurs, le gouvernement fédéral ne voit pas nécessairement d’un mauvais œil les sept conditions posées par Québec et Toronto afin d’appuyer le projet Énergie Est, a-t-il indiqué. « Nous sommes d’accord avec ces principes », a lancé M. Rickford. Il n’en demeure pas moins que, « pour l’économie, nous devons accéder à de nouveaux marchés», a-t-il ajouté. « La question, c’est “Comment peut-on faire cela?”.» Le Devoir A 4 L E D E V O I R , L E M A R D I 9 D É C E M B R E 2 0 1 4 ACTUALITÉS Le registre des armes de Mulcair Les nouveaux scénarios divise le caucus néodémocrate ne satisfont pas FUSION DE COMMISSIONS SCOLAIRES la CSDM MARIE VASTEL « Il ne s’agit pas d’une greffe, c’est une amputation. On ne es discussions sur les di- peut pas juste fusionner comme vers scénarios de redé- on fait dans d’autres secteurs. coupage de la Commission On veut nous amputer sans scolaire de Montréal (CSDM) qu’on sache trop l’utilité et on semblent dans l’impasse. Au- nous demande si on préfère se cun des scénarios proposés par faire enlever la main droite ou Québec ne fait l’affaire de la plus la main gauche, ou le pied grosse commission scolaire du droit ou le pied gauche », a illusQuébec, qui ne croit pas qu’ils tré la présidente de la CSDM. créeront de réelles économies Le commissaire scolaire et favoriseront la réussite. Kenneth George parle de la Lors d’une rencontre entre proposition de changement du le ministre de l’Éducation, ministre de l’Éducation, Yves Yves Bolduc, et la présidente Bolduc, comme d’un geste « irde la CSDM, Catherine Harel- réfléchi et incohérent ». « Ce qui Bourdon, jeudi dernier, le trans- lui semblait brillant et justifié il fert à la Commission scolaire y a un mois lui paraît maintenant problématique et il sort un autre lapin « Qu’est-ce qui va faire en sorte de son chapeau », écrit que transférer des milliers d’élèves d a n s u n e l e t t r e l e commissaire élu dans à la Pointe-de-l’Île ça va apporter V illeray-La PetitePatrie. « La CSDM, une meilleure réussite de nos ce n’est pas la somme de petites écoles, c’est élèves et plus d’économies ? » un réseau de services M a r g u e r i t e - B o u r g e o y s pédagogiques qui font qu’on (CSMB) des écoles de plu- peut offrir à nos 100 000 élèves sieurs ar rondissements de des choses que d’autres ne vont l’ouest de Montréal (Sud- pas offrir. » Ouest, Côte-des-Neiges–NotreDame-de-Grâce, etc.) aurait été Mécontentement mis en veilleuse. Mais ce serait et mobilisation au profit d’un scénario qui vise Comme ceux de l’école inà inclure des écoles de l’est à la ternationale de Montréal, dans Commission scolaire Pointe- Westmount, la semaine derde-l’Île (CSPI), qui est jugé nière, les élèves de l’école setout aussi irrecevable. condaire Saint-Luc ont fait une « On n’est pas en accord avec immense chaîne humaine lui [le ministre]. On n’a pas lundi midi autour de leur école encore compris les objectifs qui pour lui manifester leur attasous-tendent ces changements, a chement. « Avec le démantèledit Catherine Harel-Bourdon. ment de la CSDM, on ne sait Qu’est-ce qui va faire en sorte pas si on va pouvoir garder nos que rééquilibrer les trois com- programmes. On est inquiets », missions scolaires et transférer a dit le président de l’Associades milliers d’élèves à la Pointe- tion étudiante de l’école Saintde-l’Île ça va apporter une meil- Luc, Ménélik Philip. leure réussite de nos élèves et Le Conseil des commisplus d’économies ? » saires de la CSDM a adopté Dans la nouvelle car te qui une résolution s’opposant à circule pour l’île de Montréal, tout projet de démantèlement. les écoles de Car tier ville se- Lors de son conseil général en raient intégrées à la CSMB, fin de semaine der nière, la tandis que cer taines sur les Fédération des commissions territoires d’Ahuntsic, Ville- scolaires du Québec a plaidé ray, Saint-Michel et Parc-Ex- pour éviter toute forme de prétension iraient à la CSPI. Cette cipitation, a demandé « une péréorganisation pénaliserait de riode suf fisante de consultanombreux élèves de la CSDM. tion » et a adopté à l’unanimité Par exemple, dans Saint-Mi- une résolution en ce sens. chel, l’école secondaire JoAu cabinet du ministre seph-François-Perreault, qui a Bolduc, on indique qu’aucun un programme de musique ré- scénario n’a été arrêté et que puté, ne pourra plus accueillir les discussions se poursuivent. des élèves de l’école Le Pla- Une rencontre de la Table teau, son école bassin dans le Québec-commissions scolaires Plateau-Mont-Royal, car elles est prévue le 18 décembre. ne seront plus dans la même commission scolaire. Le Devoir homas Mulcair a pris de T court certains de ses députés en promettant de créer LISA-MARIE GERVAIS L Correspondante parlementaire à Ottawa un nouveau registre des armes à feu allégé. Au moins trois néodémocrates ont senti le besoin de préciser les intentions de leur chef à leurs électeurs et l’un d’entre eux prévient qu’il s’y opposera. L’abolition de l’ancien registre des armes d’épaule avait divisé les troupes du NPD en 2012. Deux députés avaient carrément voté avec le gouvernement conser vateur pour l’abolir. Le premier, John Raf fer ty, a été catégorique sur les ondes d’une radio de sa circ o n s c r i p t i o n de Thunder Bay. « Ce qu’il est impor tant de savoir, c’est qu’en tant que député je défendrai toujours ce qui est dans le meilleur intérêt [de mes électeurs] », a-t-il tranché jeudi, rappor tait le journal TB Newswatch. Son collègue Dennis Bevington a de son côté réitéré lundi que son parti a « pris position [sur le fait] que nous ne ramènerons pas le registre ». Député des Ter ritoires-duNord-Ouest, M. Bevington s’opposait au registre, car il criminalisait les propriétaires d’armes d’épaule. Si une province voulait légiférer, il ne s’y opposerait pas. « Je ne vois ADRIAN WYLD LA PRESSE CANADIENNE Thomas Mulcair a promis, mercredi dernier, un registre plus « léger » que l’ancien qui permettrait aux policiers de traquer toutes les armes au pays. pas de mécanisme fédéral qui ne serait pas en vertu du Code criminel », a-t-il toutefois résumé, lorsque Le Devoir l’a inter rogé sur l’annonce de son chef. Thomas Mulcair a promis, mercredi dernier, un registre plus « léger » que l’ancien qui permettrait aux policiers de traquer toutes les armes au pays. Son bureau n’a pas précisé si la proposition compterait toujours un aspect criminel. MM. Rafferty et Bevington n’étaient cependant pas les seuls élus de circonscriptions rurales à hésiter à s’opposer à l’abolition du registre des armes longues, au fil des ans. Leur collègue de la Colombie-Britannique, Nathan Cullen, s’était opposé en pleine course à la chefferie à ce que le NPD en promette le retour, car cela rendrait le par ti vulnérable aux politiques de « division » des conser vateurs, avait-il affirmé. Mercredi dernier, il a publié une mise au point sur sa page Facebook pour répondre, y écrivait-il, aux messages d’inquiétude de certains. M. Cullen a cité une déclaration du bureau de son chef, précisant que « le NPD a été clair : nous n’avons aucunement l’intention de réactiver le fiasco des libéraux qu’est le registre des ar mes d’épaule. Point à la ligne ». Un message qui s’est attiré plusieurs dizaines de commentaires. Si cer tains af fir ment l’importance d’un registre, d’autres remettaient en question leur vote pour le NPD. À sa sortie des Communes lundi, M. Cullen n’a pas voulu commenter les intentions de son chef. « Je dois revoir les commentaires de M. Mulcair », a-t-il dit au Devoir. Car le chef n’avait pas prévenu ses députés avant d’annoncer ses couleurs en point de presse, a rapporté M. Cullen. Charlie Angus, qui représente aussi une circonscription rurale ontarienne à TimminsJames-Bay, a également été surpris. À tel point qu’il a confié à un journal de Sault-SainteMarie qu’il s’est « littéralement tapé la tête sur le bureau » quand il a appris la nouvelle. M. Angus, qui avait hésité avant de s’opposer avec son parti à la mort du registre, a lui aussi senti le besoin de clarifier le tir sur son site Internet. Il y a publié mot à mot la même déclaration que M. Cullen. Le Devoir LOI SUR LA TRANSPARENCE Ottawa poursuivra six Premières Nations ttawa — Le gouver neO ment fédéral a annoncé lundi qu’il entreprenait des recours judiciaires contre six communautés autochtones qui refusent de publier en ligne leurs états financiers. Selon le ministre des Affaires autochtones, Bernard Valcour t, le ministère continuera à retenir le financement destiné aux programmes non essentiels pour près de 50 Premières Nations qui ne se sont pas conformées à temps à la nouvelle loi des conservateurs sur la transparence. Le gouvernement demande de plus à la Cour fédérale de contraindre six nations de l’Alberta et de la Saskatchewan à publier leurs états financiers consolidés vérifiés ainsi que l’annexe de la rémunération et des dépenses de leur chef et de leurs conseillers. « Comme tous les Canadiens, les membres des Premières Nations méritent que leurs dirigeants élus fassent preuve de transparence et leur rendent des comptes », a déclaré lundi le ministre dans un communiqué. Les communautés visées par la poursuite sont celles de Thunderchild, d’Ochapowace et d’Onion Lake, en Saskatchewan, ainsi que de Sawridge, des Chipewyan d’Athabasca et de Cold Lake, en Alberta. Les chefs des six communautés se sont bornés à af firmer qu’ils ne se plieraient pas aux règles. Le mois dernier, la nation crie d’Onion Lake, un des groupes poursuivis par le gouvernement, a aussi entamé des recours judiciaires, afin de faire annuler la Loi sur la transparence financière des Pre- mières Nations. Les chefs autochtones soutiennent qu’elle sert à détourner l’attention du sous-financement chronique des communautés autochtones et qu’elle enfreint leurs droits. « Non seulement la loi C-27 enfreint notre relation basée sur un traité historique, mais elle omet aussi notre droit international à l’autodétermination en tant que nations autochtones », avaient déclaré les Premières Nations de l’Ouest canadien des traités 4, 6 et 7 dans un communiqué de presse, le mois dernier. « De telles conditions oppressives imposées par la force coercitive du gouvernement fédéral n’existent dans aucun endroit au Canada autre que les réserves indiennes », avaient-elles ajouté. La loi C-27 exigeait des Pre- mières Nations qu’elles publient leurs états financiers consolidés vérifiés ainsi que l’annexe de la rémunération et des dépenses de leur chef et de leurs conseillers sur un site Internet public dans les quatre mois suivant la fin de l’année fiscale, le 31 mars 2014. Lundi, 535 communautés sur 582 s’y étaient pliées. « En adoptant cette loi, notre gouvernement a rendu les renseignements financiers plus accessibles aux membres des Premières Nations, ce qui favorise une gouvernance plus efficace, plus transparente et plus responsable ainsi que l’émergence de collectivités plus fortes, plus autonomes et prospères », a conclu M. Valcour t dans le communiqué de lundi. La Presse canadienne Peut-on échapper à l’obsession de la beauté ? Un documentaire en deux parties BEAUTÉ FATALE Ce soir et demain 21h La quête de la beauté selon Léa Clermont-Dion LES GRANDS DOCUMENTAIRES DE TÉLÉ-QUÉBEC telequebec.tv L E D E V O I R , L E M A R D I 9 D É C E M B R E A 5 2 0 1 4 ACTUALITÉS Hausse de taxes à Laval et à Longueuil Les compressions de 300 millions imposées aux villes par le gouvernement Couillard se font sentir dans le budget des contribuables. La facture d’impôt foncier de Laval augmentera de 3,2 % en 2015, après deux années de gel. Les contribuables de Longueuil paieront de leur côté 3,9 % de plus qu’en 2014. Les coupes budgétaires de Québec expliquent la hausse supérieure à l’inflation, ont expliqué le maire de Laval, Marc Demers, et son homologue de Longueuil, Caroline St-Hilaire. Le mois dernier, l’administration du maire Denis Coderre a limité la hausse de l’impôt foncier à 2,2 % à Montréal. Les dépenses de la Ville pour l’année 2015 ont même diminué de 0,3 %. Le Devoir Des organismes voués aux démunis protestent Des centaines de travailleurs du monde communautaire ont participé à des « actions éclair » aux quatre coins du Québec, lundi, dénonçant le sous-financement avec lequel ils doivent composer. À Montréal, des membres du Regroupement des organismes en défense collective des droits (RODCD) ont chahuté avec sifflets et casseroles devant le bureau du ministre des Finances, Carlos Leitão. Les porte-parole du RODCD, qui regroupe quelque 325 organismes voués à la défense des droits, ont rappelé que les budgets de ces derniers n’ont été ni indexés ni bonifiés depuis 1996. Subventionnés par le Secrétariat à l’action communautaire autonome, une entité provinciale, les groupes en défense des droits, comme la Ligue des droits et libertés, bénéficient d’une subvention moyenne de 54 000 $, soit à peine 40 % du financement accordé aux autres groupes communautaires. Le Devoir Les dépenses continuent d’augmenter à Québec États-Unis : la Cour suprême refuse la plainte de BP à Québec Washington — La Cour suprême des États-Unis a refusé lundi de se saisir d’un recours du groupe pétrolier BP qui affirmait être contraint de payer des centaines de millions de dollars à des entreprises « sans lien apparent » avec la marée noire de 2010 dans le golfe du Mexique. Après l’avoir examinée à huis clos, les neuf juges ont annoncé, dans un document, avoir rejeté la plainte du géant pétrolier britannique. Celui-ci contestait le règlement d’une plainte en nom collectif d’entreprises et de commerces qui protestaient contre les répercussions de la catastrophe écologique sur leur activité économique. Agence France-Presse Sudation extrême : trois coupables Drummondville — Les trois personnes qui avaient été accusées relativement à la mort de Chantal Lavigne, survenue il y a plus de trois ans à la suite d’un rituel de sudation extrême, ont été jugées coupables de négligence criminelle ayant causé la mort. Gabrielle Fréchette, Ginette Duclos et Gérald Fontaine devront revenir devant le tribunal le 23 décembre afin de fixer une date pour les représentations sur sentence. Chantal Lavigne, une femme de 35 ans de Saint-Albert-de-Warwick, avait perdu la vie alors qu’elle participait à un présumé séminaire de croissance personnelle dans la ferme de Gabrielle Fréchette à Durham-Sud, en juillet 2011. La Presse canadienne ISABELLE POR TER Hausse des charges fiscales en 2015 C ontrairement à la Ville de Montréal, Québec n’est pas par venue à réduire ses dépenses, qui continuent d’augmenter de 1,33 à 1,36 milliard de dollars. Des hausses d’impôt foncier équivalant à l’inflation sont aussi imposées, comme chaque année depuis l’arrivée au pouvoir de Régis Labeaume. « On a trimé dur pour limiter la croissance des dépenses à 2,4 %, a expliqué le vice-président du comité exécutif, Jonatan Julien. C’est une des plus faibles des dernières années. » À cet égard, le maire Régis Labeaume a souligné que la hausse d’impôt foncier était destinée au plan de remboursement de la dette accéléré de la Ville. Au rythme où vont les choses, la dette devrait d’ailleurs commencer à diminuer à partir de l’an prochain. Mais pour l’opposition, la hausse des dépenses n’en est pas moins inacceptable. « C’est plus élevé que l’inflation, a fait valoir le chef Paul Shoir y. Je vous rappelle que l’École des hautes études commerciales […] a déjà produit un rapport il y a quelques semaines disant que la Ville de Québec était la ville dont la croissance des dépenses était la plus élevée ces dernières années.» À Montréal, l’administration du maire Coderre a réduit ses dépenses de 0,3 % cette année, une première en 12 ans. Sur le front de l’impôt foncier, la Ville de Québec réduit l’effort demandé au secteur commercial. Ce secteur devra composer avec une augmentation de 2,3 % en 2015, soit 0,5 % de moins que l’an dernier. Rappelons que l’an der nier, les hausses imposées par la Ville avaient suscité une telle colère dans les milieux d’af faires et chez les entrepreneurs que l’administration Labeaume avait dû Immeubles commerciaux : 2,3% Immeubles résidentiels : 1,8% en moyenne YAN DOUBLET LE DEVOIR Contrairement à la Ville de Montréal, Québec n’est pas par venue à réduire ses dépenses, qui continuent d’augmenter cette fois de 1,33 à 1,36 milliard de dollars. réviser plus de 5000 avis d’imposition en février. Les milieux d’affaires toujours mécontents Mais les milieux d’af faires trouvent qu’on leur en demande encore trop. « L’écar t entre la taxation résidentielle et commerciale demeure élevé », a déploré la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante dans un communiqué. À la Chambre de commerce, on prétend que cela aura un « impact dommageable ». Le président Éric Lavoie souligne en outre que la croissance n’est « plus ce qu’elle a été » et que les entreprises ont déjà moins de marge de manœuvre. Dans le secteur résidentiel, la Ville reprend le scénario des années précédentes en imposant une hausse équivalant à l’inflation (1,8 %). Il s’agit toutefois d’une moyenne puisque les augmentations varient d’un secteur à l’autre en raison des ajustements découlant des fusions (voir tableau). Ainsi, cette hausse n’est que de 0,7 % à Loretteville alors qu’elle atteint jusqu’à 2,6 % à Lac-Saint-Charles. Pour une maison évaluée à 262 000 $, cela se traduit cette année par une augmentation de 21 $ à 68 $ selon les secteurs. La centrale de police sacrifiée Les coupes imposées par le gouvernement dans le cadre du Pacte fiscal transitoire (20 millions) ont quant à elles été compensées à parts égales par des surplus et des compressions dans les unités administratives. Fait notable, la Loi sur les régimes de retraite n’a pas encore d’impact sur le budget puisque la Ville demande du temps pour évaluer l’impact de la loi. Les charges reliées aux régimes de retraite sont donc maintenues à 120,3 millions. Du côté des infrastructures, l’amphithéâtre demeure le plus gros investissement, avec une ponction de 114,6 millions cette année, dont 44,1 millions financés exclusivement par la Ville. Cette der nière inscrit toutefois pour la première fois des r evenus liés au pr ojet * Immeubles résidentiels par secteur : Vanier 2,3% Lac-Saint-Charles 2,6% Sillery 2,4% Beauport 2,5% Charlesbourg 2,5% Sainte-Foy 1,3% Québec 1,6% Saint-Émile 2% Cap-Rouge 2,3% Loretteville 0,7% Val-Bélair 1,7% * S’ajoute à la hausse le remboursement de la dette des anciennes villes qui s’élève à 61 $, 17 $ ou 0 $ selon les secteurs. dans son budget avec 1,3 million découlant de sa part dans la vente de billets. Outre l’amphithéâtre, les plus gros investissements prévus pour la période 2015-2017 vont aux autobus (93 millions de dollars) et au centre de biométhanisation (40 millions). La ville a par contre mis de côté cer tains projets d’infrastructures annoncés l’an dernier comme celui de la nouvelle Centrale de police jugée trop coûteuse. Le projet théâtral Le Diamant, que le gouvernement du Québec hésite à financer, disparaît lui aussi des prévisions de la Ville qui s’élevaient l’an dernier à 4 millions de dollars. Le Devoir A 6 L E D E V O I R , L E M A R D I 9 D É C E M B R E 2 0 1 4 EDITORIAL GAZ À EFFET DE SERRE Le mauvais élève Le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, est sorti de la réser ve que lui impose son rôle pour réprimander le Canada, lui reprochant de ne pas en faire assez pour la planète. Dernier de classe depuis que les conser vateurs sont au pouvoir, le Canada saura-t-il mettre fin à un refus égoïste d’apporter sa contribution ? événement est pour le moins singulier. Le secrétaire général des Nations unies prend garde de ne pas se mêler de la politique intérieure des pays membres, à moins qu’ils contreviennent à des décisions de l’Assemblée générale ou du Conseil de sécurité. Or cette sortie de M. Ban a été planifiée. Il a lui-même sollicité une entrevue à Radio-Canada et à la CBC pour lancer un appel au gouvernement de Stephen Harper pour l’inviter à être visionnaire et à « être porteur de plus grandes ambitions ». Décodons. Ce geste, Ban Ki-moon l’a fait car il estime, alors que s’accélèrent les préparatifs de la conférence de Paris sur le climat de l’été 2015, que le Canada doit cesser d’être un empêcheur de danser en rond. Depuis 2006, soit depuis l’arrivée de Stephen Harper au pouvoir à Ottawa, tout a été fait pour dénaturer les engagements pris par le Canada lors de la signature en 1997 de l’accord de Kyoto sur la réduction des gaz à effet de serre (GES), dont il a fini par se retirer comme pays signataire. Quant aux cibles de réduction des émissions, elles ont été abaissées. Lors de la conférence de Copenhague en 2009, le Canada s’était fixé de les ramener de 17% sous le niveau de 2005 d’ici 2020. Cette cible ne sera vraisemblablement pas atteinte. Le problème aux yeux de Ban Ki-moon est BERNARD que le mauvais élève déteint sur quelques autres pays qui résistent à se joindre à l’effort plaDESCÔTEAUX nétaire. À l’inverse, le Canada, s’il redevenait le pays exemplaire qu’il a déjà été, contribuerait à faire avancer les négociations. On attend de lui qu’il annonce prochainement un engagement ciblé de réduction des émissions de GES, comme le feront la plupart des pays. Les Nations unies veulent qu’avant même que ne débute la conférence de Paris un nombre suffisant de pays se soient engagés, ce qui ouvrirait le chemin à un accord. L’intervention de Ban Ki-moon vient ajouter à la pression qu’a créée sur le Canada l’entente intervenue il y a trois semaines entre les deux plus grands pollueurs de la planète, la Chine et les États-Unis, sur le réchauffement climatique. Les États-Unis se sont donné une réduction de 26 % à 28 % de leurs émissions de GES d’ici 2025 par rapport à 2005, et la Chine vise à stabiliser ses émissions d’ici 2030. Le gouvernement Harper, qui prenait prétexte de l’inaction américaine pour justifier sa léthargie, ne pourra pas faire moins que son voisin. Le premier ministre Harper a déclaré à l’issue du sommet du G20 tenu en Australie à la mi-novembre que le Canada ferait partie d’un accord contraignant regroupant tous les principaux émetteurs de GES et qu’il contribuerait prochainement à des fonds internationaux pour lutter contre les changements climatiques. Mais tous les observateurs sont sceptiques. Le Canada, « pays moderne et avancé », comme l’a souligné le secrétaire des Nations unies, ne peut plus se cantonner dans un rôle de leader négatif qui fait prévaloir ses intérêts, soit ici la protection des emplois, sur l’avenir de la planète. Ces prochains jours, la ministre de l’Environnement, Leona Aglukkaq, sera à Lima, où se tient une conférence préparatoire à celle de Paris. Ce serait l’occasion de confondre les sceptiques avec de premiers engagements. Mais encore faudrait-il que celle-ci commence par reconnaître qu’il y a un phénomène tel que le réchauffement climatique. C’est dire le chemin à faire pour que ce gouvernement retrouve la lumière de la science qui éclaire les esprits. FONDÉ PAR HENRI BOURASSA LE 10 JANVIER 1910 › FAIS CE QUE DOIS ! Directeur BERNARD DESCÔTEAUX Rédactrice en chef JOSÉE BOILEAU Vice-présidente, développement CHRISTIANNE BENJAMIN Vice-présidente, ventes publicitaires LISE MILLETTE Directeur des finances STÉPHANE ROGER Directrice de l’information MARIE-ANDRÉE CHOUINARD Adjoints PAUL CAUCHON, LOUIS LAPIERRE, JEAN-FRANÇOIS NADEAU, DOMINIQUE RENY, LOUISE-MAUDE RIOUX SOUCY Directeur artistique CHRISTIAN TIFFET Directeur de la production CHRISTIAN GOULET ’L PROCHES DE HOLLANDE DANS LA TOURMENTE Le contre-exemple ncroyable mais vrai ou plutôt incroyable et dévastateur. Depuis quelque temps, il ne se passe pas une semaine sans qu’un ministre de la République ou un conseiller du président François Hollande démissionne ou soit renvoyé pour cause de délits divers. Hier matin, on apprenait que l’ex-ministre de la Francophonie Yamina Benguigui avait été convoquée par un tribunal correctionnel pour avoir camouflé des portions de son patrimoine. Il y a cinq jours à peine, Faouzi Lamdaoui, un proche d’entre les proches du président, était « viré », car accusé d’abus de biens sociaux, lui qui était jusqu’alors conseiller à… l’égalité ! Il y a une dizaine de jours à peine (bis), le secrétaire d’État aux anciens combattants, Kader Arif, se retirait, car soupçonné de conflit d’intérêts. Avant eux, il y eut Thomas Thévenoud pour fraude fiscale, Jean-Marie Le Guen pour mensonge sur son actif et Aquilino Morelle pour SERGE conflit d’intérêts également. Et avant eux tous, TRUFFAUT avant cette cohorte de personnages abonnés au double langage, le moral côté face, l’immoral côté pile, il y eut le maître, l’artiste du genre, on a nommé Jérôme Cahuzac, ministre du Budget. Lui chargé de combattre l’évasion comme la fraude fiscale détenait des comptes au royaume de l’esbroufe monétaire, soit la Suisse un jour, Singapour le lendemain. L’af faire Cahuzac, il est très impor tant de le souligner, a éclaté il y a deux ans de cela. On insiste : deux ans, et non deux mois. Dans la foulée de ce scandale à ranger au rayon des gros, le président avait formulé des mots si pesants qu’ils résonnent encore sur les quais de la Seine : « La défaillance d’un homme doit nous rendre encore plus exigeants, plus intransigeants, et je le serai, parce que je sais ce que représente pour les Français cette blessure. L’exemplarité des responsables publics sera totale. C’est mon engagement. » Qu’a donc fait l’exécutif des exigences par lui évoquées? Réduites à de la poudre de perlimpinpin. L’exemplarité ? Renvoyée au catalogue du badinage. L’engagement, le sien ? Ramené à une promesse conçue pour ferrer le régiment des crédules. Bref, en haut lieu, on s’est moqué de l’en bas. Cette histoire ou plus exactement ce chapelet d’histoires a ceci de très étonnant qu’il oblige à poser la question suivante : le Parti socialiste serait-il le seul parti des démocraties occidentales à ne pas avoir de « confesseur » chargé de mener un examen préalable sur les petits secrets et les possibles péchés des éventuels conseillers et ministres ? À l’évidence, Hollande a administré ce dossier avec une désinvolture étonnante quand on se souvient de l’énorme impact de l’affaire Cahuzac. Étonnante et surtout masochiste. I L E T T R E S Deux grandes tragédies Parce que, dans ma famille, le 6 décembre évoque deux grandes tragédies violentes. Parce que le matin du 6 décembre 1994, en bouclant autour de mon bras un brassard blanc en hommage aux « 5 ans » des victimes du drame de la Polytechnique, je ne pouvais me douter que mon père vivait un instant intérieur si souffrant qu’il déciderait de commettre le geste le plus violent qu’une personne puisse s’infliger… Je ne pouvais me douter qu’à 21 ans, j’étais à la veille de vivre le deuxième grand drame de ma vie… Parce que les désordres émotionnels et la maladie mentale font encore beaucoup trop de victimes de violence physique, sexuelle, verbale et collatérale… Parce que c’est noble, de lutter contre le capitalisme sauvage, l’austérité économique, le changement climatique, la dégradation de l’environnement… Mais tant et aussi longtemps que l’humain n’acceptera pas d’affronter ses propres confusions affectives, ses propres angoisses, sa propre santé mentale et celle des êtres qui gravitent dans sa société, il farfouillera dans une quête d’absolu qui sera toujours extérieure à lui-même… Et continuera de créer en lui et autour de lui, un désordre systémique dont il ne peut comprendre les failles… En ce 6 décembre 2014, 25e « anniversaire » de la tuerie de la Polytechnique et 20e «anniversaire» du suicide de mon père, je voudrais dire à tous ceux et celles qui me lisent qu’il est impératif que la santé mentale devienne une PRIORITÉ politique avant toute loi sur les armes à feu, charte de laïcité, relancement économique et sauvegarde de l’environnement… Car ce n’est qu’en étant serein avec lui-même que l’être humain saura trouver les outils nécessaires pour créer un monde de paix, d’équité, de liberté et d’harmonie… Nadia Bélanger Montréal, le 5 décembre 2014 Le Prince et la rigueur Dans ce débat sémantique entre la rigueur et l’austérité, quoi de mieux que d’en référer aux autorités afin de savoir de quoi il retourne vraiment. On ne peut quand même pas se fier à l’opinion que les spin doctors voudraient que l’on s’en fasse Voyons donc ce qu’en dit Le Robert, Dictionnaire historique de la langue française. Austérité, du latin austeritas, « âpreté », désigne à l’origine «une attitude psychologique et morale, et une apparence » selon le contexte d’utilisation de l’adjectif austère. Vue ainsi, l’austérité semble appeler la douleur… il n’y manque alors que le cilice! Ce n’est qu’au sens moderne que le mot désigne aussi une « gestion stricte de l’économie… », comme dans l’expression « Pratiquer une politique d’austérité… de restrictions ». Voyons maintenant le mot « rigueur » : emprunt au latin rigor, « raideur, dureté, rigidité »… et, au figuré, « inflexibilité, sévérité ». Au sens ancien, ce mot s’applique à «la sévérité, l’inflexibilité, l’austérité et, par métonymie, à la manière stricte d’appliquer les lois». Mais, dans la seconde moitié du XXe siècle, il désigne aussi «une gestion, une politique financière stricte où les dépenses sont limitées et contrôlées». C’est là le seul sens que le Prince et ses acolytes voudraient que l’on retienne de leurs politiques décriées. Loin d’eux l’austérité que tout un chacun greffe à leurs nobles mesures qui n’ont d’autres buts que d’assainir les finances publiques. Présenter ainsi, le Prince se veut ver tueux. Il est vrai que l’austérité est plus volontiers associée à la notion de privations pour des raisons morales et religieuses. Cela dit, il est difficile à dire du Prince et de ses janissaires s’ils sont austères au sens latin qui signifie «sévère envers soi-même » ou au sens de l’ancien français qui signifie « sévère pour les autres ». Mais, au fond, quelle importance, soyons beau joueur, oublions l’austérité et admettons que le Prince a raison et qu’il n’est que rigoureux. D’austère à rigoureux, il y a sûrement une nuance de sens qui importe puisqu’on y consacre tant d’énergie. Un dernier effort s’impose, reportons-nous au Dictionnaire des synonymes de Bénac, autre autorité sémantique. On y apprend dans les synonymes du mot austère que le rigoureux est celui « dont la sévérité ou l’austérité sévissent sans aucune grâce ni exception». Ah! Voilà la clé manquante! Benoit Lavallée Montréal, le 7 décembre 2014 L’austérité touche l’impro à l’Université Laval Votre journaliste du cahier culturel Frédérique Doyon, dans votre édition du samedi 6 et dimanche 7 décembre, soulignait que le milieu culturel subissait les conséquences de la rigueur budgétaire. Dans la région de Québec, nous vivons la même situation. Chaque année, depuis 12 ans, la Ligue universitaire d’improvisation de l’Université Laval organise un tournoi de calibre international, l’OPEN de la LUI, qui se tiendra les 9, 10, 11 janvier prochain. Les organisateurs ont appris cette semaine que le vice-rectorat aux études et à l’international avait décidé de ne pas renouveler la subvention de 1000$ qu’elle accorde à ce tournoi depuis 2002. Dans ce type d’activité, il faut prévoir l’hébergement, les locations de salle, ce qui engendre d’importantes sommes d’argent. Voulant assurer la pérennité de l’événement, la LUI a décidé de faire appel au public, le public qui soutient cette ligue depuis 33 ans. En allant sur le site laruchequebec.com et en recherchant «OPEN de la ligue universitaire d’improvisation », les gens peuvent contribuer à ce que l’événement ne soit pas déficitaire, tout en recevant une marque de reconnaissance. Comme le disait ce proverbe africain: «La culture est un des leviers les plus importants à actionner pour réhabiliter et relancer l’économie tout en produisant du sens.» Louis Hallé Lévis, le 6 décembre 2014 Le grand modèle Les tractations interminables visant à faire venir Jean Béliveau à Montréal, au début des années cinquante, sont parmi les premiers échos de l’actualité qui aient atteint le jeune enfant que j’étais. J’ai grandi avec le grand Jean. Son magnifique numéro 4 emplissait le petit écran, les cours d’école et les patinoires naturelles de mon village. L’école secondaire, puis le collège m’ont fait connaître d’autres héros, drapés autrement. Mais je ne possédais pas deux notions savantes que déjà je voyais en Jean Béliveau un joueur philosophe. Son jeu qu’on disait « scientifique », son élégance physique et morale, son apparente lenteur, qui déjouait tout le monde, son respect de tout rejoignaient les valeurs que l’école cherchait, souvent en s’y prenant plus gauchement, à m’inculquer. De tous les athlètes populaires de l’époque, Jean Béliveau est certainement celui qui réussissait le mieux à combler le fossé entre la culture de masse et la culture scolaire. Cinquante ans plus tard, je voue une solide admiration à Roger Federer. Il s’agit d’une transposition. Grand merci à vous, Jean Béliveau ! Yves Presseau Montréal, le 7 décembre 2014 Je suis pharmacien et je ne compte pas de pilules Je suis un jeune pharmacien et je pratique ma profession depuis quelques mois dans une pharmacie à titre d’employé salarié. J’ai la santé de mes patients à cœur. Je les conseille sur l’usage de leurs médicaments prescrits et sur les produits qu’ils aimeraient se procurer en vente libre. Je leur vulgarise une information médicale souvent difficile à comprendre pour les non-initiés. J’oriente mes patients vers leur médecin, leur optométriste, leur dentiste, leur nutritionniste, leur infirmière, au CLSC, à une clinique sans rendez-vous et certaines fois à l’urgence lorsque leur vie est en danger. Je mérite tout autant ma place parmi les acteurs de la première ligne au même titre qu’un médecin omnipraticien ou qu’une infirmière œuvrant dans une clinique médicale. J’analyse les dossiers de mes patients afin d’éviter les interactions médicamenteuses, les réactions allergiques, les mauvais dosages, les effets secondaires, les duplications de traitements, etc. Je suis un chaînon important de la santé publique puisque je peux donner les moyens aux gens d’arrêter de fumer et d’éradiquer les poux dans leur famille. Je peux prescrire la pilule du lendemain à une femme qui est anxieuse de tomber enceinte involontairement et ce n’est rien comparé à ce que je pourrai faire avec l’application des 7 nouveaux actes prévus par la loi 41. Je peux faire la différence, et tout cela puisque je suis un professionnel accessible et toujours présent pour mes patients à même leur quartier : 365 jours par année, les soirs et les fins de semaine. Malheureusement, avec l’arrivée de la loi 28, il serait utopique de croire qu’il n’y aura aucune répercussion négative sur chacun de nous : patients, employés de pharmacie, pharmacien et autres professionnels de la santé. Mais une chose reste claire pour moi, je ne compte pas de pilules ; je soigne des patients. Dominic St-Pierre Le 7 décembre 2014 L E D E V O I R , L E M A R D I 9 D É C E M B R E A 7 2 0 1 4 IDEES L’APRÈS-RÉFÉRENDUM EN ÉCOSSE Les offres de Londres sont sur la table HUBER T RIOUX OUIMET Doctorant en science politique, Université McMaster u lendemain du référendum du 18 septembre, une commission fut mise sur pied à Londres afin d’en ar river à une entente sur la dévolution de nouveaux pouvoirs à l’Écosse, à laquelle les formations unionistes — travailliste, conservatrice et libéraledémocrate — s’étaient engagées. Présidée par Lord Robert Haldane Smith et composée de représentants des branches écossaises des partis unionistes (6), des verts (2) et du SNP (2), cette commission a publié ses recommandations le 27 novembre, le gouvernement britannique devant en tirer un projet de loi d’ici le 25 janvier pour adoption après les élections générales de mai 2015. Or, s’il demeure que l’Écosse se voit offrir un réel changement de statut au sein du Royaume-Uni, la Commission Smith et le nouveau Scotland Bill qui en émergera ne pourront garantir une stabilité constitutionnelle à moyen et long termes. D’abord, les partis unionistes se seront imposé début septembre un échéancier à la limite du raisonnable, conséquence de la panique de leur camp à l’approche du référendum. Deux mois pour la publication de recommandations, quatre pour la présentation d’un projet de loi et moins d’un an pour son adoption, cela donnait peu de marge pour l’analyse rigoureuse des besoins de l’Écosse. Faire de ces offres un enjeu électoral national aura également réduit les chances d’une dévolution acceptable aux yeux des Écossais, notamment en raison de l’intérêt des conser vateurs au pouvoir à n’offrir que le minimum, de manière à ne pas s’aliéner l’électorat nationaliste anglais dont une défection massive vers l’eurosceptique UKIP est déjà en cours. Les conservateurs sortent d’ailleurs gagnants de la Commission Smith, au détriment toutefois d’un appui durable du SNP et, peut-être, de la population écossaise aux réformes proposées. En matières fiscales, les recommandations cor respondent exactement aux vœux des conservateurs : dévolution complète des taux et recettes de l’impôt sur le revenu des particuliers, puis dévolution des recettes écossaises émanant de la première tranche de 10 % sur la taxe de vente britannique. Ces recommandations représentent d’une pierre trois coups pour les conservateurs. Elles accentueraient la responsabilité d’Holyrood envers les contribuables. Elles s’appliqueraient à coût nul pour le Trésor britannique, l’Écosse n’en tirant aucun nouveau revenu en raison de l’ajustement correspondant des transferts budgétaires. Mais surtout, elles risqueraient d’induire une pression fiscale à la baisse en Angleterre si un nouveau statut d’autonomie était concurremment of fert aux Anglais. Les Écossais décidant désormais seuls de leurs taux d’imposition du revenu, l’Angleterre, où l’appui au conservatisme fiscal est répandu, A LESLIE MAR TIN AGENCE FRANCE-PRESSE Au lendemain du référendum du 18 septembre, une commission fut mise sur pied à Londres afin d’en arriver à une entente sur la dévolution de nouveaux pouvoirs à l’Écosse. Cette commission a publié ses recommandations le 27 novembre, le gouvernement britannique devant en tirer un projet de loi d’ici le 25 janvier pour adoption après les élections générales de mai 2015. pourrait bientôt être habilitée à faire de même suivant le système « English Votes for English Laws » (EVEL) envisagé. La dévolution fiscale se révélerait par ailleurs assez limitée. Les taxes d’accise — à l’exception des droits de passage aérien — les contributions sociales, la taxe sur l’essence, les taxes sur le capital, mais surtout les impôts des entreprises puis l’impôt sur les recettes pétrolières demeureraient britanniques. Les pouvoirs d’emprunt du gouvernement écossais, conformément au Scotland Act 2012 précédemment adopté, seraient considérablement augmentés, mais étroitement encadrés. Si les recommandations de la Commission devaient être appliquées intégralement, l’Écosse contrôlerait 29 % des taxes et impôts levés sur son territoire puis 37 % des recettes fiscales de son gouvernement. Un peu moins de 50 % des dépenses publiques écossaises seraient donc financées par des taxes et impôts contrôlés au moins partiellement par l’Écosse. Cela se rapprocherait d’un réel fédéralisme fiscal, mais demeurerait loin des promesses faites aux Écossais. Qui plus est, les transfer ts budgétaires du Trésor britannique vers l’Écosse continueront d’être calculés sur la base de la « formule Barnett », c’est-à-dire, notamment, en proportion des dépenses publiques ef fectuées en Angleterre. Or, si le système EVEL devait être adopté, un resserrement de ces dépenses serait à prévoir et pourrait influer négativement sur les capacités de l’Écosse à prendre en charge les nouvelles responsabilités socioéconomiques qui, bien que limitées, seraient également dévolues. En matières sociales, les offres sont bien en deçà des attentes : moins de 15 % des budgets sous responsabilité britannique seraient dévolus, y compris le programme actuel d’aide à l’emploi, puis les éléments centraux du filet social, soit le crédit universel incluant les allocations de logement, les pensions et le salaire minimum, ne le seraient pas. L’Écosse obtiendrait toutefois une grande par tie des responsabilités concernant la protection des consommateurs, un domaine cher au SNP. Comme le Scotland Act 2012 et conformément à la « convention Sewel », le Scotland Bill tiré des recommandations de la Commission Smith sera soumis à une motion de consentement du Parlement écossais. Or, le SNP conser vera sa majorité jusqu’en mai 2016 au moins et représente aujourd’hui l’opinion majoritaire en Écosse, favorable à hauteur de 70 % à la « dévo-max » qui avait été promise à demimot, soit à la dévolution fiscale complète, y compris les impôts des entreprises. En outre, le problème du contrôle des ressources pétrolières extracôtières, au cœur du nationalisme écossais depuis bientôt 50 ans, demeure entier. Non seulement pour les nationalistes mais pour les Écossais en général, l’application intégrale de ces recommandations sera donc la condition minimale d’un consentement. Même dans ce cas toutefois, le contrôle de 70 % des recettes fiscales réalisées en Écosse et de 85 % des budgets en matières sociales demeurera hors de portée. SNP, verts et socialistes, qui profiteront tous de la déchéance des travaillistes, ne se gêneront pas pour le rappeler aux Écossais en attendant une éventuelle prochaine fois. Crise de la chaîne du livre : il y a urgence à faire le point Les problèmes du monde du livre sont suffisamment graves et trop nombreux pour qu’on s’imagine pouvoir les traiter adéquatement en procédant au cas par cas ROBER T LAPLANTE Directeur de L’Action nationale e monde du livre est durement travaillé par des secousses qui ne tiennent pas toutes des mêmes causes. […] Comme toujours durant de telles périodes, les prophètes font de bonnes affaires et ils ne manquent pas d’audience ceux-là qui prédisent la mort du livre et la fin de l’industrie. On ne tentera pas de les relancer et de souscrire à la surenchère des propositions de ceux-là qui lisent avec opt i m i s m e ou inquiétude les feuilles de thé ou les pixels des magazines branchés en ligne. Il s’agit simplement de prendre un peu de recul historique pour se donner un espace de pensée qui permette d’échapper au prophétisme ou au fatalisme. Les révolutions technologiques ne livrent pas toujours les fr uits que leurs promoteurs voudraient savourer. La photographie n’a pas tué la peinture, elle en a modifié le statut et lui a fourni matière et nécessité de se repenser. Le regard en a été changé et, du coup, la place de l’image. Ainsi en va-t-il sans doute déjà de la révolution numérique et de ses impacts L D ES I DÉES EN REVUES Chaque mardi, Le Devoir offre un espace aux artisans d’un périodique afin qu’ils présentent leur perspective sur un sujet qui les préoccupe ou dont ils traitent dans les pages de leur publication. Cette semaine, un extrait de l’éditorial des Cahiers de lecture de L’Action nationale (Automne 2014, volume IX, no 1). sur le livre et la lecture. Il serait donc plus prudent d’éviter le simplisme et d’en faire la source de tous les maux. Il ne faudrait surtout pas, non plus, céder au fatalisme. Le monde du livre est mal en point, c’est vrai. Mais on ne trouvera les moyens d’une approche de restauration intelligente et utile que si l’on prend bien le temps d’en faire une analyse rigoureuse et d’en proposer une lecture assez nuancée pour que tous les acteurs y trouvent les motifs sérieux de contribuer à une action commune de redressement. On peut d’ores et déjà définir au moins trois grands registres sur lesquels peuvent s’organiser les diagnostics. Le registre économique. Les problèmes de distribution, la réorganisation des rappor ts entre les divers acteurs de la chaîne, les enjeux de concentration de la propriété qui s’y posent de manière différente selon les maillons qu’on observe, les difficultés de maintenir ou de conquérir les marchés dans un contexte d’intensification de la concurrence. Autant de problèmes et bien d’autres en ces domaines qui renvoient tantôt aux changements dans les modèles d’affaires tantôt aux conjonctures spécifiques des divers segments de marché méritent d’être examinés et ordonnés dans un cadre qui permettra d’établir les priorités d’action et le par tage des responsabilités entre les divers acteurs à mobiliser. Le registre institutionnel. L’état des bibliothèques publiques a fait l’objet de très nombreux diagnostics. En dépit de quelques améliorations notables et de succès for t éloquents — celui de la Grande Bibliothèque est certes éblouissant, mais il ne doit pas empêcher de voir des réussites à échelles plus réduites, mais néanmoins importantes —, il faut reconnaître que les statistiques comparatives placent le Québec dans une situation déplorable. Il reste un immense effor t de rattrapage à accomplir. Et force est de reconnaître que la politique d’austérité l’empor tera sur les propos lénifiants du ministr e repentant. Les tourments qui seront peut-être évités aux bibliothèques scolaires seront sans doute infligés aux bibliothèques municipales, selon les vases communicants de la logique comptable à cour te vue qui sévit à Québec. Les quelques chiffres disponibles sur la contribution des politiques d’achats des biblio- thèques à l’édition québécoise sont affligeants. Les pratiques en vigueur sont non seulement contradictoires, elles sont carrément contre-productives quand on considère que les éditeurs québécois ne sont pas les principaux bénéficiaires des politiques d’achats qui bénéficient de subventions publiques. Il y a des urgences qui vont coûter beaucoup plus cher à moyen terme que les économies de bouts de chandelles qui seront grappillées dans les deux prochains exercices budgétaires. Le registre culturel. Il est inutile de se le cacher, les besoins sont criants en matière de soutien et de promotion de la lecture, que ce soit à l’école, dans les loisirs ou dans les milieux de travail. Il faut un Plan lecture d’une audace que nous n’avons pas encore eu collectivement pour faire face aux énormes défis que nous posent les transformations sociales en cours. Le maintien et le développement de notre dynamisme et de notre identité passent par une action culturelle d’envergure. Il faut une véritable mobilisation collective qui visera au renforcement du cadre des référents communs de la culture, une mobilisation qui évitera le délitement de la cul- ture nationale et sa dissolution dans le magma de la culture de masse imposée par les grosses machines de la médiocrité mondialisée. Les problèmes sont suf fisamment graves et trop nombreux pour s’imaginer pouvoir les traiter adéquatement en procédant au cas par cas. Le milieu serait mûr pour un grand for um devant déboucher sur un programme d’action. On n’ose guère appeler la chose un Sommet tant le mot a été galvaudé. Il n’en d e m e u r e pas moins que la convocation d’un tel rendezvous serait plus per tinente que les appels à l’aide de la ministre. Le dossier du livre est trop important pour qu’on en soit réduit à le ramener aux manœuvres de pressions pour éviter le pire. Son potentiel est trop grand pour qu’on se prive des occasions de dépassement que nous offrent les difficultés présentes. Les redresseurs comptables feraient bien de se répéter l’adage : nous n’avons pas les moyens de gaspiller une bonne crise. Le temps est venu de faire le point. Des commentaires ou des suggestions pour Des Idées en revues ? Écrivez à [email protected] L’ÉQUIPE DU DEVOIR RÉDACTION Antoine Robitaille (éditorialiste, responsable de la page Idées), Jacques Nadeau (photographe), Michel Garneau (caricaturiste); information générale : Isabelle Paré (chef de division), Caroline Montpetit (af faires sociales), Lisa-Marie Ger vais (éducation), Alexandre Shields (environnement), Amélie Daoust-Boisvert (santé), Pauline Gravel (sciences), Fabien Deglise (société), Jean Dion (sports), Mélanie Loisel et Philippe Orfali (reporters); information politique : Marco Fortier (chef de division), Michel David(chroniqueur), Hélène Buzzetti et Marie Vastel (correspondantes parlementaires à Ottawa), Marco Bélair-Cirino et Robert Dutrisac (correspondants parlementaires à Québec), Jeanne Corriveau et Brian Myles (af faires municipales, Montréal), Isabelle Porter (af faires municipales, Québec), Guillaume Bourgault-Côté (reporter); Véronique Chagnon et Louis Gagné (pupitre). information culturelle : Catherine Lalonde (responsable du cahier Livres), Odile Tremblay (cinéma), Stéphane Baillargeon (médias), Frédérique Doyon et François Lévesque (reporters), Julie Carpentier (pupitre); information économique : Gérard Bérubé (chef de division), François Desjardins, Éric Desrosiers, Jessica Nadeau et Karl Rettino-Parazelli (reporters), Gérald Dallaire (pupitre) ; information internationale : Serge Truffaut (éditorialiste), Claude Lévesque et Guy Taillefer (reporters), Jean-Pierre Legault (pupitre international, page éditoriale et cahier Perspectives); section art de vivre: Diane Précourt (responsable des cahiers Week-end et Plaisirs), Émilie Folie-Boivin (pupitre) ; équipe internet: Laurence Clavel, Marie-Pier Frappier, Benoît Munger, Philippe Papineau et Geneviève Tremblay (pupitre), Martin Blais, Sophie Chartier et Florence Sara G. Ferraris (assistants) ; correction : Andréanne Bédard, Christine Dumazet et Michèle Malenfant ; soutien à la rédaction: Amélie Gaudreau (secrétaire); Laura Pelletier et Arnaud Stopa (commis). DOCUMENTATION Gilles Paré (directeur), Manon Derome (Montréal), Vanessa Racine (Ottawa), Dave Noël (Québec). PUBLICITÉ Édith Caron (adjointe), Jean de Billy, Jean-François Bossé, Marlène Côté, Evelyne De Varennes, Amel Elimam, Nathalie Jobin (par intérim), Claire Paquet, et Chantal Rainville (publicitaires), Sylvie Laporte (avis légaux), Amélie Maltais (coordonnatrice), Laurence Hémond (secrétaire). PRODUCTION Olivier Zuida (directeur adjoint), Michel Bernatchez, Richard Des Cormiers, Donald Filion, Yannick Morin et Nathalie Zemaitis. INFORMATIQUE Yanick Martel (administrateur web), Imane Boudhar (analyste programmeur), Hansel Matthews (technicien informatique). 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En privé, Jeremy Irons raconte que ces tournages-là lui ont permis de descendre camper aux dunes de Zagora. « J’ai acheté à un grand Touareg sa magnifique djellaba bleue, sans me résoudre à la laver, pour lui conserver son odeur d’orange. » François Limoges sur le choix du SPVM de ne pas appliquer le règlement municipal P-6 alors qu’à l’extérieur, des manifestants portaient des masques et avaient allumé des feux, M. Parent a rétorqué que « les policiers ne se sentaient pas visés comme dans d’autres manifestations où ils se font lancer des objets, agresser physiquement par des manifestants ». «P-6, on ne l’applique pas toujours. On va vraiment l’appliquer en fonction, disons, du climat de la manifestation, si on sent vraiment que ça dégénère et que ça va amener à des méfaits ou des actes criminels. […] Mais on a déjà toléré des infractions à P-6, des gens masqués, mais on décidait de ne pas intervenir parce qu’on ne voulait pas rendre la manifestation encore plus hostile.» Un espace de liberté Le grand acteur aux yeux mélancoliques vous dira avoir vécu longtemps comme une espèce de tzigane, routard des années 60, avec sa guitare, pensant un temps faire du cirque, pour finir par frapper aux portes d’une école de théâtre. «Parce que ça constituait un espace de liberté.» Il avait été d’abord musicien, à l’harmonica et à la batterie pour un groupe répondant au nom de Four Pillars of Wisdom, en référence à l’autobiographie de Lawrence d’Arabie, Les sept piliers de la sagesse. « La musique aide bien sûr dans le métier de comédien, estime-t-il. Elle occupe une part immense dans ma formation, et les textes possèdent leur musique, leur rythme aussi. Mais tous les arts nourrissent le comédien.» Il fut le héros romantique de La maîtresse du lieutenant français, les jumeaux gynécologues du Dead Ringers de Cronenberg, l’aristocrate dissolu Claus von Bülow du Reversal of Fortune de Barbet Schroeder (rôle qui lui valut l’Oscar en 1991), tant d’autres incarnations mémorables sur les planches et à l’écran, dont le frère Gabriel chez les « Mon métier Indiens guaranis dans The Mission de Roland Joffé et consiste aussi l’amoureux fou de Damage (Fatale) de Louis Malle. à parcourir Mais lui avoue ne voir que ses défauts à l’écran. Quant à des endroits la gloire, elle lui semble insidu monde en gnifiante. L’errance l’a attiré dans le métier; le perfectioncaravane, à nisme, cette classe naturelle, un grain dans le regard raconter des oblique l’y ont maintenu, consacré, hissé en longue sihistoires au lhouette aristocratique d’amcoin du feu » biguïté issue du passé souvent, sans le transformer en monstre d’ambition. « Mon métier consiste aussi à parcourir des endroits du monde en caravane, à raconter des histoires au coin du feu. Ça me convient. J’admirais tant le romantisme de Peter O’Toole dans Lawrence d’Arabie… » Membre de la Royal Shakespeare Company depuis 1976, il estime qu’avoir joué dans tant de pièces du Grand Will, rite de passage pour un grand nombre de comédiens britanniques, aide à plonger en soi-même. « La plupart des dramaturges et des scénaristes veulent créer des personnages cohérents et consistants. Pas Skakespeare, qui nous force à chercher la profondeur dans les failles et les zones d’ombre au tréfonds de nous, sans filet.» Jeremy Irons regrette que les cinéastes aient tendance à proposer le même type de rôles aux acteurs, «quand le plaisir pour nous est dans l’exploration et la découverte». Cette semaine, le Festival de Marrakech présente sur l’écran extérieur de la place Jemaa elFna (Die Hard 3: With a Vengeance, où il est un méchant) et dans deux salles intérieures un florilège d’œuvres où il tient la vedette. Ça le force à se pencher sur elles. Entre toutes, il estime que Dead Ringers du Torontois David Cronenberg (1988), où il donnait la réplique à Geneviève Bujold, a été injustement oublié aux oscars. «Essentiellement à cause de l’audace du sujet. » Trois ans plus tard, recevant la statuette dorée pour le film de Schroeder, dans ses remerciements il n’oublia pas ce Cronenberg qui compta tant pour lui. Jeremy Irons voudrait jouer dans des films britanniques indépendants. « C’est que vous coûtez trop cher, me répond-on. Mais moi, je veux bien apporter de l’argent au cinéma d’auteur. » D’où son incarnation d’un architecte visionnaire dans High Rise du Britannique Ben Wheatley d’après un roman thriller de J. G. Ballard, bientôt achevé. « C’est un scénario solide. Un peu comme celui de The Imitation Game.» Avant d’entrer bientôt dans l’aventure pas indépendante du tout de Batman vs Superman, il aura joué ces derniers temps également dans Night Train to Lisbon de Bille August, qui l’avait dirigé dans The House of the Spirits. Or voici qu’il retrouve le cinéaste danois au jury de Marrakech, tout comme sa partenaire du film, la Française Mélanie Laurent. Tout ce beau monde se croise et déambule dans ces jardins de l’Hôtel Mamounia, modèles d’harmonie exotique, où Jeremy Irons reçoit les journalistes dans le restaurant qui les surplombe. Il faut dire qu’il s’en évade pour acheter des tapis. Aussi pour parler aux cinéastes marocains, les exhortant ainsi: «Ne cherchez pas à faire un film pour l’exporter, mais à raconter une bonne histoire. Ce sont elles et elles seules qui font voyager.» Le Devoir Notre journaliste séjourne au Maroc à l’invitation du Festival international du film de Marrakech. Les bureaux du Devoir sont situés au 2050, rue De Bleury, 9e étage, Montréal (Québec), H3A 3M9 Place-des-Arts Ils sont ouverts du lundi au vendredi de 8 h 30 à 17 h Renseignements et administration : 514 985-3333 Il a finalement convenu que le règlement aurait dû être appliqué. La manifestation du 18 août démontre que l’application du règlement P-6 compor te une par t d’arbitraire, notamment sur la question des « motifs » des manifestants por tant un masque, estime Julien Villeneuve, alias Anarchopanda. « Je soulève un doute quant à la pertinence de ce critère-là parce que je ne sais pas comment les policiers sont censés détecter les motifs des gens. Ça donne l’arbitraire total aux policiers pour déterminer qui est un bon manifestant et qui est un mauvais manifestant», a-t-il indiqué au Devoir. Quant aux policiers qui ont assisté aux méfaits à l’extérieur sans intervenir, M. Parent a rejeté la thèse de la complaisance à l’égard des collègues syndiqués. Selon lui, ces policiers n’ont pas eu les consignes nécessaires pour agir. L’administration Coderre ne pouvait prévoir l’ampleur de la menace, a affirmé de son côté la responsable de la sécurité publique au comité exécutif, Anie Samson. « Ce sont nos employés qui venaient manifester à l’hôtel de ville. On ne voyait pas une grande menace de massacre et de destruction comme on a eu. […] Jamais on n’aurait pu penser que des gens entreraient dans la salle du conseil et feraient du saccage», a-t-elle fait valoir. La chef du Vrai Changement pour Montréal, Lorraine Pagé, s’est étonnée de l’ampleur du cafouillage. « Lorsqu’il y avait des manifestations de carrés rouges, ils réussissaient toujours à apprécier la gravité de la situation. Comment se fait-il que cette fois-ci, ils n’aient pas réussi à le faire?», s’est-elle demandé. Rappelons qu’à la suite de la manifestation à l’hôtel de ville, 6 pompiers avaient été congédiés et 46 autres suspendus. Le Devoir JACQUES NADEAU LE DEVOIR Les policiers n’ont pas appliqué P-6 malgré le grabuge et les manifestants masqués. PROCRÉATION SUITE DE LA PAGE 1 Depuis que le ministre Gaétan Barrette a décrété la suppression prochaine de la couverture publique, les cliniques offrant des services de procréation assistée croulent sous la demande. Cliniques débordées Au CHUM, par exemple, on reçoit une cinquantaine de demandes de consultation de plus par semaine, indique la responsable des communications, Sylvie Robitaille. « Le téléphone sonne beaucoup, rappor te le Dr Pierre Miron, propriétaire de la clinique Fertilys, à Laval. On entrevoit des mois de janvier et février extrêmement occupés.» Vendredi, le Dr François Bissonnette sortait d’une journée intense à la clinique du CHUM quand il a parlé au Devoir. «On a vraiment beaucoup de pression, on a mal à la tête à se demander comment répondre à la demande», indique-t-il. Une hausse d’achalandage semblable est observée chez OVO, clinique privée dont il est actionnaire. The Gazette rapportait la semaine dernière que la clinique du CUSM était dans la même situation. Et encore, le Dr François Bissonnette s’étonne du fait qu’environ la moitié des couples qui se sont retrouvés dans son bureau dans les derniers jours n’étaient même pas au courant des modifications. «Si tout le monde était au courant, le volume serait épouvantable», croit-il. Il accuse le ministre de la Santé d’avoir «noyé le poisson» en intégrant la fin du programme à un projet de loi portant aussi sur la rémunération et la productivité des médecins. «Les gens tombent des nues, ils ne comprennent pas encore que le projet de loi, c’est en fait la fin des haricots. Les crédits d’impôt sont d’un ridicule consommé!» Le crédit d’impôt ne sera accessible qu’aux couples sans enfants, pour un seul cycle de FIV, deux dans le cas des femmes de plus de 37 ans. Il couvrira de 80 à 20 % des coûts, selon que le revenu familial oscille entre moins de 50 000 et plus de 120 000 $ par an. Une FIV coûte environ 5500 $, sans compter les tests diagnostiques et les médicaments, qui peuvent faire doubler la facture. « Antinatalistes » Dans les cliniques bondées, l’anxiété des patients est à son comble. « Les patients sont sonnés », dit le Dr Miron. « Alors que moi, je peux à la limite faire autre chose comme gynécologue, eux, ils subissent l’attaque. L’attaque d’hommes au pouvoir qui ignorent les jeunes qui veulent fonder une famille ! » Avec les coupes en éducation ou la hausse des tarifs en centres de la petite enfance (CPE), le Dr Miron taxe carrément les libéraux d’être « antinatalistes ». Chez Christelle et Alain, le débat fait rage. Le Devoir sur ledevoir.com Christelle doit-elle mettre en péril l’obtention de son doctorat pour tomber enceinte de nouveau avant la fin du programme ? Leur situation financière l’inquiète aussi. « Nous n’aurons pas droit au crédit d’impôt ensuite. J’ai des dettes d’études colossales. Mon conjoint a un emploi sans sécurité », énumère-t-elle. Sans compter que le couple est atteint par la hausse des tarifs en CPE pour leur premier enfant. « Carrière ou famille, la question est déchirante », se désole-t-elle. Corinne, de son côté, en est à sa quatrième tentative d’insémination cet automne. Elle doit faire un test de grossesse dans les jours qui viennent. S’il est négatif, ce qu’elle craint fort après trois déceptions, la prochaine étape, c’est la FIV. « Si ça fonctionne, nous serons peut-être parmi les derniers à bénéficier du programme, dit-elle. Je me sens protégée, mais en même temps, j’ai été choquée d’apprendre la fin du programme. » Dominique et sa conjointe, qui est enceinte à la suite d’une insémination, estiment l’avoir échappé belle. «Non seulement nous n’aurons pas besoin de la FIV, mais le Québec n’est pas tombé dans le débat de la fermeture pour les couples gais. Ça aurait été toute une patate chaude politique!», constate Dominique. Comme plusieurs, elle a craint pendant un temps que le gouvernement exclue seulement les couples de même sexe. Dominique déplore que, plutôt que d’instaurer des balises, Québec ait choisi de simplement mettre fin à un programme «reconnu dans le monde», surtout pour avoir fait significativement diminuer les taux de grossesses multiples issues de la FIV. La gratuité est maintenue tant que le projet de loi 20 n’est pas adopté, ce qui pourrait vraisemblablement survenir à l’hiver. La session parlementaire reprendra le 10 février. Ensuite, les patients déjà engagés dans le processus auront droit à une période de grâce de six mois pour espérer un petit «+» sur un test de grossesse. Seuls les services d’insémination demeurent ensuite couverts, en plus de certaines interventions à la suite de traitements contre le cancer. Le Devoir Bilan du programme public de procréation assistée Année 2010-2011 3 500 2011-2012 7 416 2012-2013 8 707 2013-2014 8 766 2014-2015* 4 534 Total 32 923 Nombre de grossesses** 871 1 745 2 109 1 966 – 6 691 *Données provisoires ** À six semaines de gestation Source : Ministère de la Santé et des Services sociaux Coût 27,1 62,9 59,8 68,0 M M M M – 217,8 M SUITE DE LA PAGE 1 pays. « Lutter contre les changements climatiques ne veut pas dire que la croissance économique va ralentir, a-t-il toutefois affirmé en entrevue sur les ondes du diffuseur public. Nous pouvons gagner en prospérité, nous pouvons améliorer nos conditions de vie tout en protégeant l’environnement.» Le diplomate estime en outre qu’Ottawa doit prendre conscience de ses responsabilités face à la communauté internationale. « La question du changement climatique transcende les frontières nationales », a-t-il fait valoir. Ce n’est pas la première fois cet automne que le Canada se fait rappeler à l’ordre dans le dossier climatique. En entrevue au Devoir en septembre, la secrétaire exécutive de la Conventioncadre des Nations unies sur les changements climatiques, Christiana Figueres, avait elle aussi demandé à Ottawa de se détourner des énergies fossiles. « Il y a assez d’analyses et de preuves scientifiques qui démontrent les risques de poursuivre les investissements dans les énergies fossiles, avait-elle fait valoir. Vous devez donc décider si vous voulez vous situer du bon côté de l’histoire et du bon côté de la logique économique. » Mains vides La ministre de l’Environnement, Leona Aglukkaq, qui sera à Lima cette semaine, n’a toutefois pas voulu s’avancer sur d’éventuels engagements du gouver nement conser vateur. Les cibles que le Canada proposera en prévision de l’accord de Paris restent à préciser, a-t-elle souligné récemment. La date butoir inter nationale est fixée à mars 2015. Ottawa a toujours dit vou- Le Canada est loir s’aligner sur les cibles de toujours en réduction de gaz à ef fet de serre (GES) des États-Unis. voie de rater Mais le gouvernement Harper semble avoir été pris de complètement cour t par le récent accord conclu entre Washington et la ses cibles de Chine. Premier émetteur réduction de mondial, la Chine s’est ainsi fixé comme objectif de plafon- GES pourtant ner ses émissions de gaz à effet de serre autour de 2030, revues alors que les États-Unis comptent réduire de 26 % à 28 % à la baisse leurs émissions d’ici à 2025 par rapport à 2005. La ministre Aglukkaq n’a pas voulu dire si le Canada se fixerait le même objectif que son voisin. Pour le moment, le Canada est toujours en voie de rater complètement ses cibles de réduction de GES pourtant revues à la baisse par les conservateurs. Un nouveau rapport publié lundi par Environnement Canada le confirme. Ainsi, en 2020, les émissions du pays totaliseront 727 millions de tonnes. Pour respecter ses engagements, Ottawa devrait les ramener à 611 millions de tonnes avant la fin de la décennie. Or, au lieu de diminuer, les émissions repar tiront à la hausse au cours des prochaines années. L’industrie pétrolière sera la grande responsable du phénomène. Uniquement pour les sables bitumineux, les émissions devraient passer de 20 à 75 millions de tonnes. Et pour le moment, le gouvernement Harper n’impose aucune restriction aux émissions de GES du secteur de l’exploitation pétrolière et gazière au pays. L’inaction canadienne a d’ailleurs valu lundi une très mauvaise position dans le rapport publié par le groupe Germanwatch et le Réseau action climat. Le pays se classe au 58 e rang sur 61, parmi les États émettant 90 % des GES de la planète. Le rapport classe les pays en fonction de leur volonté à lutter contre les changements climatiques. En fait, le Canada devance seulement le Kazakhstan, l’Australie et l’Arabie saoudite. La rencontre de Lima doit permettre de jeter les bases du futur accord permettant de limiter la hausse du climat mondial à 2 °C d’ici la fin du siècle, par rapport au début de l’ère préindustrielle. Pour y parvenir, il faudrait que l’humanité se donne un objectif de « zéro émission » au plus tard en 2100, selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat. Pour le moment, les émissions mondiales ne cessent de croître. Le Devoir Lire aussi › La stratégie mondiale doit naître à Paris, dit la Banque mondiale. Page B 1 Rectificatifs Une erreur s’est glissée en marge de l’article intitulé « Courir à sa perte en improvisant des réformes parfois nécessaires », et publié dans notre édition de samedi 6 décembre en page C 1. On y présentait notamment le professeur émérite de l’UQAM Pierre Fortin comme l’un des signataires du manifeste Pour un Québec lucide en 1995, soit dix ans plus tôt qu’en réalité. ◆ ◆ ◆ Contrairement à ce qu’affirmait l’article «Résister à l’obsession sécuritaire dans les écoles», publié dans notre édition du 6 et 7 décembre, et signé par Sarah R. Champagne, aucun des agents de sécurité travaillant pour l’Université de Montréal ne porte d’arme. La rédaction Avis publics et appels d’offres Abonnements (lundi à vendredi, 7 h 30 à 16 h 30) Au téléphone Par courriel Par télécopieur Au téléphone Par courriel Par télécopieur Au téléphone 514 985-3355 Extérieur de Montréal (sans frais) 1 800 463-7559 Par courriel [email protected] Par télécopieur 514 985-5967 514 985-3333 / 418 643-1541 [email protected] 514 985-3360 Publicité sur Facebook et sur Twitter Nombre de cycles CLIMAT Au téléphone Extérieur de Montréal (sans frais) Par télécopieur 514 985-3399 1 800 363-0305 514 985-3390 514 985-3344 [email protected] 514 985-3340 Petites annonces et publicité par regroupement Au téléphone Par télécopieur 514 985-3322 514 985-3340 Agenda culturel Par courriel [email protected] Le Devoir peut, à l’occasion, mettre la liste d’adresses de ses abonnés à la disposition d’organisations reconnues dont la cause, les produits ou les services peuvent intéresser ses lecteurs. Si vous ne souhaitez pas recevoir de correspondance de ces organisations, veuillez en avertir notre service à la clientèle. Le Devoir est publié du lundi au samedi par Le Devoir inc. dont le siège social est situé au 2050, rue De Bleury, 9e étage, Montréal (Québec), H3A 3M9. Il est imprimé par Imprimerie Mirabel inc., 12800, rue Brault, Saint-Janvier de Mirabel, division de Quebecor Media, 612, rue Saint-Jacques Ouest, Montréal, qui a retenu pour la région de Québec les services de l’imprimerie du Journal de Québec, 450, avenue Béchard, Québec, qui est la propriété de Corporation Sun Media, 612, rue Saint-Jacques Ouest, Montréal. Envoi de publication — Enregistrement no 0858. Dépôt légal: Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2007. Tourisme : le milieu demande une thérapie de «choc» Page B 3 Cinéma : rencontre avec les artisanes du film L’autre côté de novembre Page B 8 ECONOMIE CAHIER B › L E D E V O I R , L E M A R D I 9 D É C E M B R E 2 0 1 4 CHANGEMENTS CLIMATIQUES La stratégie mondiale doit naître à Paris Chaque pays est capable de mettre des politiques économiques en place, affirme la Banque Mondiale FRANÇOIS DESJARDINS e compte à rebours a commencé, selon la Banque Mondiale : dans un an, à la ConféL rence de Paris sur les changements clima- JACQUES NADEAU LE DEVOIR En marge du forum sur les ressources naturelles, qui se tenait lundi au Palais des congrès, une manifestation regroupant une vingtaine de personnes a eu lieu sous sur veillance policière. Les participants dénonçaient le manque de consultation des citoyens dans l’exploitation des ressources québécoises. Le Plan Nord survivra aux mesures de rigueur ALEXANDRE SHIELDS u moment où le gouvernement Couillard A impose un plan d’austérité budgétaire aux Québécois, le ministre des Ressources naturelles, Pierre Arcand, a défendu lundi les investissements publics dans les infrastructures qui faciliteront le développement minier du Nord. Reste que des projets inscrits dans la première version du plan libéral ont été rejetés par le ministère des Transports, faute de rentabilité, a appris Le Devoir. Selon ce qu’a fait valoir M. Arcand, le gouvernement ne peut tout simplement pas « délaisser les deux tiers du territoire du Québec », comme l’ont fait les gouvernements dans le passé. « Les populations nordiques ont besoin » du Plan Nord, selon lui. « Le Plan Nord n’est pas seulement un développement minier. C’est aussi un développement économique et social », a-t-il également souligné en marge d’un forum sur les ressources naturelles organisé par la Chambre de commerce du Montréal métropolitain. Reste que le gros morceau justifiant la création de la Société du Plan Nord et le Fonds du Plan Nord demeure le développement du potentiel minier au nord du 49e parallèle. Le ministre Arcand a reconnu que le prix de cer tains minerais, comme le fer, est au plus bas. Mais selon lui, plusieurs projets devraient néanmoins voir le jour au cours des prochaines années. D’où la nécessité de « vendre le Québec à l’international ». « C’est un bon moment pour faire connaître le Plan Nord. Il ne faut pas attendre qu’il y ait un boom minier incontrôlable », a soutenu Pierre Arcand. Le ministre responsable du Plan Nord libéral est d’ailleurs formel : le Québec intéresse toujours les investisseurs étrangers attirés par les possibilités de profits dans l’exploitation des ressources minières. Mais pour ce faire, le gouvernement devra injecter des fonds publics dans le développement des infrastructures. « Les investisseurs sont tous intéressés. Ils nous disent : “nous sommes intéressés, mais si on investit, il faut qu’on puisse avoir les infrastructures”», a résumé le ministre Arcand. Le gouvernement Couillard a déjà choisi de miser 20 millions de dollars de fonds publics pour la réalisation d’une Pierre étude de faisabilité en vue de la construction d’un nouveau chemin de fer reliant la fosse du Labrador à Sept-Îles. Une évaluation précédente, menée par le CN et la Caisse de dépôt et placement, a déjà conclu à la non-faisabilité du projet, qui pourrait coûter entre trois et quatre milliards de dollars. Investissements à venir D’autres annonces devraient suivre dans les prochains mois. Selon les informations obtenues par Le Devoir auprès du ministère des Transports du Québec (MTQ), Québec souhaiterait développer un « réseau de transport intégré » sur le territoire. « Différents projets routiers sont prévus au nord du 49e parallèle », a précisé récemment un porte-parole du ministère. Des investissements publics sont notamment à l’ordre du jour pour la route 389, qui relie Fer- mont à Baie-Comeau. Une tranche de 30 millions de dollars, puisée dans le Fonds du Plan Nord — dont l’enveloppe doit totaliser deux milliards d’ici 2035 —, a déjà été prévue. Des réfections spécifiques seraient aussi envisagées « en fonction du cadre budgétaire». Quant à la route 138, elle pourrait être à terme prolongée. Selon les précisions fournies par le MTQ, un prolongement de Kegaska à Blanc-Sablon est envisagé. Des projets inscrits dans le Plan Nord lancé sous Jean Charest en 2011 ont toutefois été mis de côté depuis, a appris Le Devoir. C’est le cas du por t en eaux profondes à WhapmagoostuiKuujjuarapik, sur les rives de la baie d’Hudson. Ce village de 1500 perArcand sonnes n’est pas relié par la ter re ferme au reste du Québec. Le gouvernement Charest songeait d’ailleurs à construire une route pour rejoindre Radisson, située environ à 250 kilomètres plus au sud. Mais les deux projets ont été mis de côté, a indiqué le MTQ. La construction du port aurait nécessité des «investissements considérables», a-t-on répondu, sans donner de précisions sur les montants. Quant à la route, elle ne serait « pas rentable » en l’absence de développements miniers significatifs dans la région. Le gouvernement Charest avait par ailleurs entrepris les étapes préliminaires en vue d’établir un quai en eaux profondes dans le secteur de Kuujjuaq, dans la baie d’Ungava. Les études du MTQ ont conclu que le projet n’était pas réalisable. VOIR PAGE B 4 : PLAN NORD RETRAITES L’OCDE demande de tenir compte du vieillissement ÉRIC DESROSIERS e problème des retraites n’a pas L fini de nous (pré)occuper, prévient l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), et pour bien y répondre il faudra suivre de très près l’évolution constante de l’espérance de vie, y compris en fonction des différences entre classes sociales. Les régimes publics et les caisses privées de retraite, qui ne tiennent pas compte des progrès constants en matière de mortalité et d’espérance de vie dans les pays développés, pourraient déjà être, sans le savoir, aux prises avec un manque à gagner « largement supérieur à 10 % » de leurs futurs engagements, estime l’OCDE dans un Panorama des retraites dévoilé lundi. « Le fait que les gens vivent plus longtemps et plus en santé est fondamentalement une bonne nouvelle, mais le vieillissement de la population remet aussi en cause la solidité, la solvabilité et l’adéquation des systèmes de retraite », notent d’entrée de jeu ses auteurs. L’arrivée à l’âge de la retraite de la masse des baby- entre les dif férents groupes sociaux. Déjà, il y a 20 ou 30 ans, les cadres français, les cols blancs américains et les gestionnaires et professionnels britanniques avaient, à 65 ans, environ deux années d’espérance de vie de plus que leurs compatriotes ouvriers, cols bleus et autres employés manuels. Plutôt que de se réduire, cet écart s’est légèrement creusé depuis. Les experts de l’OCDE rappellent Le même phénomène a aussi été obser vé au Canotamment que l’espérance de vie nada. Les retraités disposant n’est pas la même entre d’un revenu supérieur à la moyenne peuvent espérer viles différents groupes sociaux vre un peu plus longtemps que ceux qui gagnent moins accélérer les réformes destinées à et cet écart tend à s’accroître. Iroaméliorer la viabilité financière de niquement, les retraités qui dispoleurs systèmes de retraite ». sent de meilleurs revenus sont aussi susceptibles d’avoir étudié Pas tous égaux plus longtemps que les autres et Les exper ts de l’OCDE vou- avoir donc eu moins d’années pour draient, entre autres choses, que la contribuer aux différents régimes réglementation force les acteurs publics et privés de retraite. publics et privés à mieux tenir, dans Repousser l’âge de la retraite des leurs calculs actuariels, de l’évolu- régimes publics peut paraître une tion constante de la situation et des solution simple et logique au properspectives démographiques. blème posé par l’allongement de Ils rappellent notamment que l’es- l’espérance de vie, convient le rappérance de vie n’est pas la même port de l’OCDE. « Le lien entre ces boomers posait déjà un sérieux défi avant que « la lenteur de la croissance, le bas niveau des taux d’intérêt et la faiblesse des rendements des placements liés à la léthargie de l’économie mondiale » ne viennent aggraver les choses, poursuivent-ils. La Grande Récession « a incité la plupart des pays à deux facteurs doit toutefois être considéré avec beaucoup de prudence, compte tenu du fait que le taux de mor talité et l’espérance de vie varient en fonction du statut socio-économique. Une solution alternative pourrait être de lier le nombre d’années de contribution [aux régimes publics de retraite] à l’espérance de vie de façon à maintenir un certain ratio de nombre d’années à la retraite et d’années de contribution. » Réformes au pas de course Le Canada est l’un des nombreux pays à avoir décidé de repousser l’âge de la retraite (de 65 ans à 67 ans d’ici 2029) pour réduire un peu la pression sur son régime public, constate l’OCDE. Les exemples canadien et québécois sont aussi cités pour leur relèvement des cotisations au régime public de retraite et leur encouragement à l’épargne des par ticuliers par l’entremise d’un nouveau « régime volontaire d’épargne-retraite ». L’OCDE voudrait aussi que les gouvernements adoptent des lois VOIR PAGE B 4 : R E TR A ITE S tiques, le monde devra une fois pour toutes édifier les politiques économiques nécessaires à la réduction des émissions de carbone dans l’atmosphère. Les pays devront sans faute s’entendre sur les cibles à atteindre et sur les moyens de s’y conformer afin d’arriver à un niveau d’émissions nul d’ici 2100, a affirmé l’organisme deux mois et demi après la publication d’une liste de 73 pays qui croient à la tarification du carbone. « Contrairement aux protocoles du passé, l’accord de Paris doit traiter autant de la transformation économique que de la pollution ou des cibles de réduction d’émissions de carbone », a affirmé lundi le président de la Banque Mondiale, Jim Yong Kim, lors d’une allocution au Council on Foreign Relations, un groupe de recherche de Washington. Ses propos sur viennent alors que les pays sont réunis à Lima, capitale péruvienne, pour discuter des changements climatiques et des façons de s’y attaquer afin de limiter à deux degrés Celsius la hausse de la température de la Terre. La conférence, organisée par l’ONU, a débuté le 1 er décembre et prendra fin vendredi prochain. Le discours de M. Kim est en quelque sor te une réponse aux obser vateurs et aux États qui estiment impossible la tâche de mettre en place des mesures environnementales sans nécessairement toucher à la croissance économique. « Chaque pays, quel que soit son stade de développement, peut s’efforcer de gérer son économie et de se décarboniser en s’attaquant aussi à la pauvreté et en accentuant la prospérité collective », a ajouté M. Kim. « Au minimum, cela signifie : des politiques fortes qui fixent clairement les cibles à long terme ; la tarification du carbone ; des énergies à prix adéquat et liées à des normes d’ef ficacité ; et l’abolition des subventions qui sont nuisibles, y compris les subventions des carburants fossiles. » Le président de la Banque Mondiale a notamment évoqué le cas de la Colombie-Bri- Jim Yong Kim tannique, qui a adopté en 2008 une taxe carbone qui s’est avérée à coût nul pour les contribuables, car cer taines autres taxes ont été réduites. Contrairement à un plaidoyer livré en septembre, la Banque Mondiale n’a pas mentionné cette fois-ci le Québec, qui fait équipe avec la Californie dans la création d’un marché du carbone appelé Système de plafonnement et d’échange des droits d’émissions (SPEDE). Les deux États ont commencé à organiser des enchères communes pour la vente de droits d’émissions. Effort collectif réaffirmé En parallèle, le Québec, l’Ontario, la Colombie-Britannique et la Californie ont diffusé lundi un communiqué commun dans lequel ils répètent leur engagement collectif dans la lutte aux changements climatiques. « Notre expérience révèle que l’engagement envers un avenir énergétique sobre en carbone est également un puissant moteur de croissance économique », a mentionné le Secrétaire à la protection de l’environnement de la Californie, Matthew Rodriquez. Dans la liste des 73 pays en faveur de la tarification du carbone publiée au mois de septembre, plusieurs gros noms brillaient par leur absence. Parmi ceux-ci : le Canada, les États-Unis et l’Inde. Les signataires représentent 54 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre et environ la moitié du produit intérieur brut mondial. La Banque Mondiale en avait rajouté en diffusant du même coup une liste de centaines d’entreprises et de gouvernements régionaux qui appuient l’exercice consistant à coller un prix au carbone pour réduire les émissions. Le développement du marché du carbone évolue de façon inégale dans le monde. Les derniers ont été marqués tant par l’abandon de la taxe australienne sur le carbone que par l’élaboration, en Chine, d’un marché national prévu en 2016. Sept systèmes régionaux sont déjà en construction. Le Devoir B 2 L E D E V O I R , L E M A R D I 9 D É C E M B R E 2 0 1 4 ÉCONOMIE PRATT & WHITNEY Investissement de 1 milliard en recherche et développement JULIEN ARSENAULT L PAUL CHIASSON LA PRESSE CANADIENNE Le ministre fédéral des Infrastructures, Denis Lebel, s’est rendu à l’usine Pratt & Whitney de Longueuil, lundi, pour participer à l’annonce. MARCHÉS BOURSIERS TORONTO New York S&P 500 S&P TSX 14 144,17 ▼ -329,53 -2,3% PÉTROLE 63,05 -2,79 $US -4,2% ▼ 2060,31 ▼ -15,06 -0,7% OR 1194,90 +4,50 $US +0,4% NASDAQ ▼ 4740,69 ▲ -40,07 DOLLAR CANADIEN -0,8% 87,09 -0,38 $US -0,4% DOW JONES 17 852,48 ▼ ▼ 1$US = 1,1482$ -106,31 -0,6% 70,75 -0,42 EURO 1 EURO = 1,4135 Titre Symbole Fermeture Variation (%) ($) Volume Titre (000) SPTT14144.17-329.53 TX20 560.12 -12.98 TX60 828.11 -18.05 TX6C 915.73 -19.95 TTCS 401.05 -4.24 TTCD 165.64 -2.24 TTEN 204.89 -14.21 TTFS 249.70 -3.68 2.00 TTGD 148.25 0.06 TTHC 102.34 45.37 -0.98 TTTK TTIN 184.12 -5.64 TTMT 215.50 -1.47 TTRE 264.25 -3.40 TTTS 127.18 -0.58 TTUT 223.92 -3.19 TTMN 660.14 -23.59 -2.28 285279 -2.26 91001 -2.13 136845 -2.13 136845 -1.05 3511 -1.33 7199 -6.49 127310 -1.45 34193 1.37 50988 0.06 2300 -2.11 7346 -2.97 15084 -0.68 59912 -1.27 6564 -0.45 3885 -1.40 4472 -3.45 10630 TSX CROISSANCE TSX Venture JX 679.83 -22.16 -3.16 77360 ENTREPRISES DE CONSOMMATION DISCRÉTIONNAIRE Alim. Couche-Tard Canadian-Tire Cogeco Corus Groupe TVA Jean Coutu Loblaw Magna Metro Quebecor Rona Saputo Shaw Shoppers Drug Mart Tim Hortons Transat A.T. Yellow Media ATD.B 38.94 CTC.A 125.32 CCA 66.38 CJR.B 22.55 TVA.B 6.79 PJC.A 27.04 L 59.91 MG 123.20 MRU 88.49 QBR.B 31.53 RON 13.26 SAP 33.69 SJR.B 30.64 SC 60.83 THI 96.17 TRZ.B 9.18 Y 19.34 BCE Bell Aliant Rogers Telus -0.31 -0.04 -0.78 -0.39 605 677 BB GIB.A 12.10 41.25 -0.11 -0.72 -0.90 -1.72 3165 1757 52.09 31.66 45.12 41.14 -0.15 0.00 0.02 -0.29 -0.29 0.00 0.04 -0.70 1657 0 991 966 0.10 -0.22 -0.35 -0.16 -0.50 0.32 -0.83 -0.90 -0.66 -2.18 40 18 2992 380 390 iShares DEX iShares MSCI iShares MSCI EMU iShares S&P 500 iShares S&P/TSX XBB XEM EZU XSP XIC 31.32 26.18 38.44 23.93 22.47 LES PLUS ACTIFS DE LA BOURSE DE TORONTO PACIFIC RUBIALES SUNCOR ENERGY INC TORONTO DOMINION iShares S&P TSX 60 CANADIAN OIL SANDS CANADIAN NATURAL MEG ENERGY CORP ENCANA CORP MANULIFE FINANCIAL GOLDCORP INC 1724 5676 5846 3103 5144 1257 4516 1320 6394 6314 2756 33 CM 101.63 BMO 79.35 LB 50.11 NA 49.16 RY 79.85 BNS 65.07 TD 52.72 BAM.A 56.08 CUF.UN 18.17 PWF 35.59 MFC 22.81 SLF 42.57 GWO 33.27 IAG 46.67 POW 31.82 X 51.38 -0.70 -0.92 -0.89 -0.54 -0.55 -1.13 -1.53 -0.80 -0.04 -0.46 -0.20 -0.60 -0.13 -0.82 -0.53 -0.57 -0.68 -1.15 -1.75 -1.09 -0.68 -1.71 -2.82 -1.41 -0.22 -1.28 -0.87 -1.39 -0.39 -1.73 -1.64 -1.10 AC.B 9.30 0.00 BBD.B 4.09 -0.11 CAE 14.72 -0.16 CP 207.84 -11.09 CNR 76.29 -1.32 SNC 39.10 -2.39 TCL.A 14.51 -0.01 TFI 28.48 -0.61 0.00 -2.62 -1.08 -5.07 -1.70 -5.76 -0.07 -2.10 1506 2524 LES GAGNANTS EN 83 2238 HB S&P TSX BEAR 3742 HORIZONS BETAPRO 4452 FRACO-NEVADA CORP 6195 LOBLAW COMPANIES 819 CALLIDUS CAPITAL 660 HB NYMEX CL BEAR 597 HB NYMEX NG BEAR 5003 THE INTERTAIN 1511 ENBRIDGE INCOME 407 AGNICO EAGLE MINES 178 LES PERDANTS EN 877 CANADIAN PACIFIC 25 KEYERA CORP AUTOCANADA INC 0 TRANSCANADA 3116 HOME CAPITAL GROUP 363 IMPERIAL OIL LTD 548 SIERRA WIRELESS 1909 BONTERRA ENERGY 471 VERMILION ENERGY 100 TOURMALINE OIL 262 -1.11 0.45 0.27 -0.56 1.14 -1.31 -4.27 575 3319 4562 2837 1288 1556 3426 -1.23 0.06 0.06 -0.02 0.31 -0.53 -0.71 39.29 10.25 alors que le ministre fédéral ront mis à contribution. « Des des Infrastructures, Denis Le- technologies qui servent à amébel, présent pour l’annonce, a liorer les moteurs au niveau de affirmé qu’il ne disposait pas la performance, de l’efficacité, de ces informations. « Ce n’est des émissions et de la consompas que je ne le sais pas (mais) mation de carburant », a dit je ne suis pas prête à en discu- Mme Della Posta. Elle n’a toutefois pas voulu ter », a af fir mé Mme Della Posta, au cours d’une cour te dire s’il y aura de nouvelles mêlée de presse. C’est finale- embauches, alors que de son ment une directrice d’Indus- côté, le ministre Lebel a inditrie Canada, Lisa Setlakwe, qui qué que le fabricant de moa indiqué que P & WC aura au teurs d’avions ne s’était pas moins 15 ans pour rembourser engagé à maintenir des cibles les 300 millions une fois que quant à l’emploi. « P & WC vend des moteurs, a-tles investissements il dit. Si le marché est auront été complétés. Le plus difficile, c’est difAu fil des années, le fabricant de mo- gouvernement ficile pour nous de demander de maintenir teurs a souvent pu profiter des contri- fédéral injecte des emplois. » M m e Della Posta butions financières 300 millions n’a pas voulu se prod’Ottawa. M m e Setlakwe a indiqué que dans le projet noncer sur la réduction des crédits l’entr eprise avait reçu un autre mon- sous la forme d’impôt décrétée par le gouver netant de 300 millions ment de Philippe dans le cadr e de d’une Couillard, mais elle l’ISAD pour un procontribution a af fir mé que l’enjet d’investissement treprise n’avait pas terminé en août der- financière appr oché Québec nier et que le remboursement n’a pas remboursable relativement à l’annonce faite lundi. débuté. Auparavant, Présente sur place, la présiOttawa avait injecté près de 1 milliard dans P & WC en dente-directrice générale lien avec le programme de d’Aéro Montréal, Suzanne BePar tenariat technologique noît, a rappelé que le secteur Canada. Jusqu’ici, le tiers du québécois de l’aérospatial représentait 43 500 emplois et montant a été remboursé. un chiffre d’affaires annuel de Crédits d’impôt 12,1 milliards. Aussi, « 70 % de Pratt & Whitney est notam- toute la recherche et développement le fabricant du moteur ment canadienne se fait au de la CSeries, le nouvel avion Québec. S’il y a une si for te commercial de Bombardier, concentration, c’est parce que qui doit notamment permettre Québec est là pour les soutedes économies de carburant nir. » D’après Mme Benoît, les pouvant atteindre 20 %. crédits d’impôt expliquent en Les prochains investisse- grande par tie pourquoi des ments en recherche et déve- grands donneurs d’ordres loppement de la société vise- comme Bombardier, P & WC, ront à développer la pro- CAE et Bell Helicopter sont chaine génération de moteurs présents au Québec. à haut rendement et plus de 65 fournisseurs canadiens seLa Presse canadienne FONDS NÉGOCIÉS EN BOURSE -3.92 -4.04 -10.35 -4.02 -8.49 -10.94 -8.71 -5.63 -5.73 -4.23 -5.64 0.80 AGU 109.47 ABX 13.27 G 22.37 K 3.53 AEM 27.40 POT 39.89 TCK.B 15.93 FTS TA BCE BA RCI.B T -0.76 -1.50 -1.16 -2.35 -1.43 -1.53 -0.27 -2.94 -2.05 -0.19 -3.16 0.13 ENTREPRISES DE MATÉRIAUX Agrium Barrick Gold Goldcorp Kinross Gold Mines Agnico-Eagle Potash Teck Resources Volume (000) TÉLÉCOMMUNICATIONS 18.63 35.64 10.05 56.11 15.41 12.46 2.83 49.28 33.70 4.30 52.85 16.34 INDUSTRIELLES Air Canada Bombardier CAE Canadien Pacifique Chemin de fer CN SNC-Lavalin Transcontinental TransForce BlackBerry CGI 1390 240 247 282 3 196 784 557 187 172 74 377 765 0 1466 51 25 CCO CNQ COS ENB ECA ERF PGF IMO SU TLM TRP VNR Variation (%) ($) TECHNOLOGIE -3.13 -1.76 -0.35 -0.49 -7.74 -0.48 1.22 -2.10 -0.57 0.10 -1.34 -2.23 -0.55 0.00 -0.82 0.66 -1.78 FINANCIÈRES B. CIBC B. de Montréal B. Laurentienne B. Nationale B. Royale B. Scotia B. TD Brookfield Asset Cominar Real Corp. Fin. Power Fin. Manuvie Fin. Sun Life Great-West Lifeco Industrielle All. Power Corporation TMX Fortis TransAlta -1.26 -2.25 -0.23 -0.11 -0.57 -0.13 0.72 -2.64 -0.51 0.03 -0.18 -0.77 -0.17 0.00 -0.80 0.06 -0.35 ÉNERGIE Cameco Canadian Natural Canadian Oil Sands Enbridge EnCana Enerplus Pengrowth Energy Pétrolière Impériale Suncor Energy Talisman Energy TransCanada Valener Fermeture SERVICES PUBLICS LES INSDICES DE LA BOURSE DE TORONTO S&P TSX S&P TX20 S&P TX60 S&P TX60 Cap. Cons. de base Cons. discré. Énergie Finance Aurifère Santé Tech. de l’info Industrie Matériaux Immobilier Télécoms Sev. collect. Métaux/minerals Symbole ongueuil — Pratt & Whitney Canada (P & WC) bénéficiera une fois de plus du soutien d’Ottawa afin de réaliser un investissement de 1 milliard en recherche et développement au cours des quatre prochaines années et demie. D’après le fabricant de moteurs d’avion — qui emploie 6000 personnes au Canada — cet investissement se traduira par la consolidation de près de 1500 emplois au Québec ainsi qu’en Ontario, dont près de 1000 postes à ses installations de Longueuil. Le gouvernement fédéral injecte 300 millions dans le projet sous la forme d’une contribution financière remboursable dans le cadre de l’Initiative stratégique pour l’aérospatiale et la défense (ISAD). En marge de cette annonce ef fectuée lundi par des dirigeants de P & WC et deux ministres du gouvernement Harper, au cours de conférences de presse simultanées à Longueuil et Mississauga en Ontario, tous les représentants ont été avares de commentaires. « À peu près 65 % au Québec et 35 % en Ontario », s’est limitée à dire la vice-présidente principale aux ventes et au marketing de P & WC, Maria Della Posta, quant à la répartition des investissements. Questionnée à maintes reprises par les jour nalistes, Mme Della Posta a affirmé du bout des lèvres que l’avenir « d’un peu moins » de 1000 postes serait assuré à Longueuil. Pratt & Whitney Canada compte quelque 5000 travailleurs dans la province, dont 2500 syndiqués répartis à Longueuil, Saint-Huber t et Mirabel. La représentante de l’entreprise n’a pas voulu dévoiler les modalités de remboursement, PRE SU TD XIU COS CNQ MEG ECA MFC G 7.11 33.70 52.72 20.94 10.05 35.64 14.90 15.41 22.81 22.37 -1.79 -2.05 -1.53 -0.44 -1.16 -1.50 -2.71 -1.43 -0.20 0.06 -20.11 -5.73 -2.82 -2.06 -10.35 -4.04 -15.39 -8.49 -0.87 0.27 7335 6394 6195 6046 5846 5676 5349 5144 5003 4562 19.69 7.68 8.21 10.98 5.32 7.86 19.65 9.33 5.33 5.04 2.25 0.60 0.61 0.77 0.21 0.27 0.66 0.27 0.15 0.12 12.90 8.47 8.03 7.54 4.11 3.56 3.48 2.98 2.90 2.44 125 2168 2091 1046 378 2814 1087 1510 1658 819 7.11 8.89 14.90 5.22 16.46 7.89 5.93 5.56 12.46 6.80 -1.79 -1.70 -2.71 -0.88 -2.45 -1.09 -0.79 -0.71 -1.53 -0.80 -20.11 -16.05 -15.39 -14.43 -12.96 -12.14 -11.76 -11.32 -10.94 -10.53 7335 177 5349 382 3638 1338 1803 1799 1257 499 19.69 10.98 58.89 59.91 19.65 8.21 7.68 16.45 34.39 27.40 2.25 0.77 0.76 0.72 0.66 0.61 0.60 0.35 0.33 0.31 12.90 7.54 1.31 1.22 3.48 8.03 8.47 2.17 0.97 1.14 125 1046 630 784 1087 2091 2168 122 345 1288 207.84 -11.09 75.61 -4.93 44.00 -4.90 52.85 -3.16 46.90 -3.06 49.28 -2.94 44.80 -2.94 36.10 -2.90 46.14 -2.85 37.41 -2.83 -5.07 -6.12 -10.02 -5.64 -6.12 -5.63 -6.16 -7.44 -5.82 -7.03 548 550 366 2756 389 1320 161 264 769 2469 LES GAGNANTS EN % HB S&P TSX BEAR HB NYMEX NG BEAR HB NYMEX CL BEAR HORIZONS BETAPRO HB S&P TSX 60 BEAR ELDORADO GOLD CORP CALLIDUS CAPITAL DETOUR GOLD CORP S&P TSX GLOBAL FORTUNA SILVER HED HND HOD HVU HXD ELD CBL DGC HGU FVI LES PERDANTS EN % PACIFIC RUBIALES NORTHERN BLIZZARD MEG ENERGY CORP WESTERN ENERGY BAYTEX ENERGY CORP TRILOGY ENERGY TRICAN WELL CREW ENERGY INC ENERPLUS CORP PAREX RESOURCES PRE NBZ MEG WRG BTE TET TCW CR ERF PXT $ HED HVU FNV L CBL HOD HND IT ENF AEM $ CP KEY ACQ TRP HCG IMO SW BNE VET TOU Consultez toutes les cotes boursières sur www.decisionplus.com CENTRE D’ANALYSE ET DE SUIVI DE L’INDICE QUÉBEC L’indice Québec est une initiative du Département de finance de l’Université de Sherbrooke et de l’Institut de recherche en économie contemporaine INDICES QUÉBÉCOIS Indice Fermeture var. pts var. % IQ30 IQ120 2115,81 2109,17 -28,32 -26,37 -1,32 -1,23 Les pétrolières sont malmenées GÉRARD BÉRUBÉ a glissade continue des cours de l’or noir ébranle L le secteur énergétique sur ses fondements. Depuis le statu quo de l’OPEP le 27 novembre, cette composante de l’indice boursier S & P/TSX a perdu le quart de sa valeur. Le pétrole de référence poursuivait sa chute hier, de mau- vaises statistiques économiques venant d’Asie laissant présager un excédent d’offre persistant. À New York, le Wester n Texas Intermediate a perdu 2,79 $US pour toucher les 63,05 $US le baril, du jamais vu depuis juillet 2009. À Londres le Brent a terminé la séance sur un plongeon de 2,88 $US, à 66,19 $US. Cette chute a provoqué un recul gé- néralisé des cours boursiers lundi, engendrant notamment un repli de 6,5 % de composante énergétique du S & P/TSX. Depuis la décision de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) de maintenir le niveau général de leur production à 30 millions de barils par jour, les prix de référence sont en recul de 10 $US le baril à New York et de près de 12 $US à Londres. Ces replis sont venus accélérer une glissade amorcée l’été dernier ayant provoqué à ce jour un recul généralisé des cours de l’or noir de quelque 40 %. Sur cette période d’une semaine et demie, le segment énergétique de la Bourse de Toronto a perdu 23 % de sa valeur. L’indice baromètre S & P/TSX a, pour sa part, reculé de 6 %, dont 2,3 % uniquement lundi. L’indice torontois a encaissé une per te de près de 330 points lundi, après une glissade en séance atteignant un creux de 500 points. Selon l’analyste Tim Evans, du cabinet Citi Futures, le marché se rend à l’évidence que la situation d’offre excédentaire dans le monde est appelée à perdurer, avec l’essor de la production de pétrole non conventionnel aux États-Unis. Au cours de la semaine achevée le 5 décembre, 1575 puits pétroliers étaient en activité, contre 1572 la semaine précédente, selon la société américaine de ser vices pétroliers Baker Hughes. « Sans une intervention de l’OPEP, les marchés risquent de devenir de plus en plus plombés par la surabondance de l’offre » par rapport à la demande, qui devrait « atteindre un pic au deuxième trimestre 2015 », ont estimé des analystes de Morgan Stanley. Ces analystes ont abaissé de 30 % leurs prévisions de prix pour le brut en 2015. Le Brent de Londres pourrait s’échanger, en moyenne, autour des 70$US l’an prochain, croient-ils, mais non sans flirter avec les 43$US au deuxième trimestre. Avec l’Agence France-Presse Le Devoir L E D E V O I R , L E M A R D I 9 D É C E M B R E B 3 2 0 1 4 ECONOMIE TOURISME Front commun pour le recours aux travailleurs étrangers L’industrie a besoin d’un « électrochoc » Certains acteurs réclament l’abolition du ministère KARL RETTINO-PARAZELLI lusieurs inter venants de l’industrie touristique quéP bécoise en ont assez de la « cacophonie » et du manque de leadership qui caractérisent leur milieu. Dans une cinglante lettre ouver te, ils proposent d’abolir le ministère et Tourisme et de le remplacer par une société d’État ou une entité indépendante qui pourrait relancer ce secteur en difficulté. «La faible performance du tourisme québécois s’explique en premier lieu par l’absence de leadership au plus haut niveau. Force est de constater l’absence d’un véritable patron dans le domaine du tourisme et par conséquent de politiques bien définies», écrivent huit acteurs de l’industrie, y compris d’ex-dirigeants d’organismes touristiques, dans la lettre dévoilée lundi. Les auteurs font valoir qu’il y a trop d’instances, d’organismes et d’entreprises impliquées dans le développement du tourisme au Québec, mais trop peu de cohésion et de responsabilisation. « Actuellement, on investit environ 500 millions de dollars de fonds publics en tourisme au Québec, mais cela se fait sans un cadre d’intervention clair, qui soit basé sur une connaissance pointue de notre offre et surtout de nos clients actuels et potentiels », soulignent-ils. La nouvelle entité réclamée aurait le mandat de colliger des renseignements sur les clientèles visées, de super vi- ser le développement de l’offre touristique et de commercialiser le tourisme du Québec autant à l’intérieur qu’à l’extérieur de ses frontières. Chiffres décevants Cet « électrochoc » est devenu nécessaire en raison de la piètre performance de l’industrie québécoise, estiment les signataires. Pendant les huit premiers mois de 2014, le Québec a connu une hausse de 4,1 % du tourisme international, ce qui demeure bien en deçà de l’augmentation de 9 % enregistrée en Amérique du Nord, notentils. En 2012, le déficit touristique du Québec s’est élevé à plus de 3,4 milliards de dollars. Cela signifie que le montant des dépenses des Québécois à l’étranger a dépassé de 3,4 milliards celui des voyageurs étrangers au Québec. En réponse aux inquiétudes du milieu touristique, le gouver nement provincial s’est doté en 2012 d’un Plan de développement de l’industrie touristique s’échelonnant jusqu’en 2020. Celui-ci établit une cible de croissance annuelle de 5 % des recettes touristiques pour toute la durée du plan. Les plus récentes données de Tourisme Québec indiquent par exemple que les recettes touristiques ont augmenté de 3,9 % entre 2011 et 2012. Dans l’état actuel des choses, les objectifs du plan gouvernemental sont « totalement irréalistes », juge le consultant en tourisme et cosi- JACQUES NADEAU LE DEVOIR Le tourisme de plein air fait partie des niches de l’industrie québécoise. gnataire de la lettre, Jean-Michel Per ron. « On se rend compte que, même si on a un plan stratégique de développement, on a un problème structurel, explique-t-il. Tu peux avoir une vision assez claire de ce que tu veux faire, mais si tu n’as pas les bons outils pour y arriver, c’est un cul-de-sac. » Pour un « ministère fort » Les sévères critiques exprimées dans la lettre ouver te r eflètent par tiellement le 759 millions pour la fusion de Norbord et d’Ainsworth oronto – Deux fabricants T canadiens de produits en bois, Norbord et Ainswor th Lumber, prévoient s’unir par l’entremise d’une transaction évaluée à 759 millions qui créera un des plus grands producteurs mondiaux de panneaux à copeaux orientés, largement utilisés dans les secteurs de la construction résidentielle et industrielle. Brookfield Asset Management, le propriétaire majoritaire de chacune des deux entreprises, détiendra environ 53 % de la nouvelle entité, si l’accord obtient les autorisations réglementaires d’usage. Le président et chef de la direction de Norbord, Peter Wijnbergen, conser vera son poste de grand patron au sein de la nouvelle entreprise, tandis que le chef de la direction d’Ainsworth, Jim Lake, agira à titre de conseiller pour une période de six mois. Le regroupement des deux entreprises conser vera un bureau à Vancouver — où se trouve le siège social d’Ainsworth — pour ser vir ses efforts stratégiques visant à faire croître les exportations de la société vers l’Asie. Les deux entreprises détiennent des installations complémentaires du point de vue géographique. Norbord compte sept usines nor daméricaines, essentiellement dans le sud-est des ÉtatsUnis et une au Québec, tandis qu’Ainswor th possède quatr e installations canadiennes, soit une en Ontario et trois dans l’Ouest canadien. Norbord exploite aussi quatre usines en Europe. Transferts Les entreprises estiment que leur regroupement entraînera des synergies annuelles de 45 millions, essentiellement grâce aux transfer ts de technologies dans leurs installations, à l’appréciation des ventes et aux réductions de coûts pendant les 18 à 24 premiers mois. La capacité de production de la nouvelle entité sera de 7,7 milliards de pieds cubes de panneaux à copeaux orientés — la plus grande de l’industrie mondiale. En vertu de l’accord, la torontoise Norbord rachètera Ainswor th Lumber en échange d’actions valant environ 759 millions, selon les cours des actions des deux entr eprises vendr edi dernier. Les actionnaires d’Ainswor th recevraient 0,1321 action de Norbor d pour chacune de leur action. L’of fre évalue chaque titre d’Ainsworth à environ 3,15 $, — ce qui représente une prime de 5,7 % par rappor t aux cours de clôture de vendredi des deux actions. Brookfield et ses sociétés affiliées contrôlent environ 55 % des actions d’Ainswor th et 52 % de celles de Norbord. Elle s’est engagée à voter en faveur de la transaction mais l’entente requiert aussi le feu vert de ses créanciers, actionnaires minoritaires et des tribunaux. point de vue de l’Association québécoise de l’industrie touristique (AQIT). « Si on veut atteindre les cibles qu’on s’est données, il va falloir en faire plus que de simplement repenser notre produit et faire des choix d’investissement », reconnaît sa directrice générale, Lucie Charland. Celle-ci ne croit toutefois pas que l’abolition du ministère du Tourisme soit la solution à privilégier et préfère miser sur un « ministère for t ». Avec la ministre Dominique Vien, « on a af faire à une personne solide et extrêmement déterminée », soutient-elle. Depuis septembre, Mme Vien a organisé une série de rencontres avec différents acteurs de l’industrie touristique pour procéder à une révision du « modèle d’affaires et de gouvernance » en vigueur. Elle sera de passage mardi à Boucherville lors de la rencontre stratégique annuelle de l’AQIT pour présenter ses principaux Quatre associations canadiennes représentant les secteurs de la restauration, de l’hébergement et du commerce de détail ont demandé lundi au gouvernement fédéral d’éliminer les « politiques discriminatoires » contre les entreprises qu’elles représentent. Dans une lettre envoyée au ministre de l’Emploi, Jason Kenney, et à celui de l’Immigration, Chris Alexander, les organisations ont notamment exigé un accès plus libre au Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET). Dans une réforme annoncée en juin, Ottawa a exclu du PTET les postes peu qualifiés dans les secteurs de l’hébergement, de la restauration et du commerce de détail qui sont offerts dans les régions où le taux de chômage est supérieur à 6 %. La lettre est signée par l’Association de l’industrie touristique du Canada, la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante, le Conseil canadien du commerce de détail et Restaurants Canada. constats aux différentes associations touristiques. La ministre V ien n’a pas voulu réagir lundi à la publication de la lettre ouverte, préférant attendre la fin de la rencontre de mardi. Le Devoir AU BOUT DES DOIGTS. PRATIQUE, SIMPLE, CONVIVIAL. La Presse canadienne La valeur des permis de bâtir a progressé de 0,7 % en octobre ttawa — La valeur totale des permis de bâO tir s’est chiffrée à 7,5 milliards en octobre, en légère hausse de 0,7 % par rapport à septembre, a indiqué lundi Statistique Canada. L’augmentation provenait principalement de la hausse des intentions de construction en Colombie-Britannique, en Alber ta et en Saskatchewan. La valeur des permis de construction non résidentielle s’est élevée à 3,1 milliards en octobre, en hausse de 2,4 % par rapport au mois précédent. Des augmentations ont été enregistrées dans cinq provinces, la Colombie-Britannique arrivant en tête, suivie du Québec, loin au deuxième rang. Le Yukon a également affiché une hausse importante en octobre. L’Ontario a observé la baisse la plus marquée, et ce, à la suite d’une forte hausse notée en septembre. Dans le secteur résidentiel, la valeur des permis s’est légèrement repliée de 0,4 % pour s’établir à 4,5 milliards en octobre, après avoir enregistré une croissance de 7,4 % en septembre. Les intentions de construction résidentielle ont reculé dans cinq provinces, le Québec et l’Ontario ayant été à l’origine de la majeure partie de la baisse observée à l’échelle nationale. L’Alberta et la Nouvelle-Écosse ont affiché les plus fortes augmentations. Mises en chantier en hausse Pour sa part, le nombre de mises en chantier d’habitations est reparti à la hausse en novembre, essentiellement grâce aux projets de logements collectifs dans les milieux urbains, a indiqué lundi la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SHCL). La plus for te croissance des mises en chantier a été enregistrée par la Colombie-Britannique, suivie du Québec, de l’Ontario et de l’Atlantique. Un déclin a cependant été observé dans les mises en chantier en milieu urbain de la région des Prairies. Le nombre mensuel désaisonnalisé et annualisé de mises en chantier a grimpé à 195 620 le mois dernier, comparativement à 183 659 en octobre, a précisé la SCHL. La Presse canadienne MODE HORSCONNEXION CONTENU ENRICHI NAVIGATION INTUITIVE L’OFFRE GRATUITE SE POURSUIT JUSQU’AU 5 JANVIER. TÉLÉCHARGEZ SANS TARDER. B 4 L E D E V O I R , L E M A R D I 9 D É C E M B R E 2 0 1 4 ÉCONOMIE PLAN NORD RETRAITES SUITE DE LA PAGE B 1 SUITE DE LA PAGE B 1 destes du reste de la population. Cet écart est renforcé par un investissement insuffisant de ces familles dans l’éducation qui limite les possibilités d’instruction de leurs enfants ainsi que la mobilité sociale et le développement des compétences. L’organisation souligne que la lutte «contre les inégalités par les impôts et les transferts ne nuit pas à la croissance ». Les pouvoirs publics doivent cibler leurs politiques d’aide vers ces 40% de familles les plus défavorisées. Le secteur minier représente, les meilleures années, environ 2,5 % du PIB du Québec. Il se situe actuellement autour de 1 % du PIB. À titre de comparaison, l’industrie touristique se maintient bon an mal an autour de 2,5 % du PIB. Pour la période 2014-2016, les prévisions de Québec indiquent que les minières doivent verser un total de 405 millions de dollars en redevances. La valeur brute des ressources non renouvelables extraites devrait dépasser les 24 milliards de dollars au cours de la même période. L’État québécois a par ailleurs hérité au fil des ans de 698 sites miniers abandonnés. La facture, estimée à 1,2 milliard de dollars, sera entièrement payée par les contribuables québécois. Québec n’a toujours pas de plan pour venir à bout de cet héritage toxique. aidant à la création de nouveaux produits financiers sûrs et transparents permettant aux caisses de retraite, aux assureurs et autres acteurs du marché de renforcer leurs assises face au choc démographique. Un autre défi, dit son rapport, consistera à rassurer les jeunes générations afin qu’elles aient confiance que les systèmes de retraite ne les trahiront pas lorsqu’elles en auront besoin à leur tour. « Il est encourageant d’observer les progrès accomplis ces dernières années pour améliorer la viabilité et l’adéquation des systèmes de retraite », a déclaré le secrétaire général de l’OCDE, Angel Gurría. « Néanmoins, les évolutions démographiques rapides qui sont en cours et le ralentissement de l’économie mondiale soulignent la nécessité de poursuivre les réformes. » Agence France-Presse Le Devoir Le Devoir Plus grand écart entre riches et pauvres depuis 30 ans aris — Les inégalités entre riches et pauvres n’ont jaP mais été aussi fortes dans les pays de l’OCDE en 30 ans et leur coûtent des points de croissance, affirme un rapport paru mardi. Dans ces pays, «le revenu des 10 % de la population les plus riches est 9,5 fois plus élevé que celui des 10% les plus pauvres». Dans les années 1980, les plus riches gagnaient au maximum sept fois le revenu des plus pauvres. Les aggravations d’inégalités affectent la croissance, selon l’Organisation de Coopération et de Développement économiques. «Le creusement des inégalités a coûté plus de 10 points de croissance au Mexique et à la Nouvelle-Zélande», près de 9 au Royaume-Uni, à la Finlande et à la Nor vège et de 6 à 7 points aux États-Unis, à l’Italie et la Suède. En revanche, une «situation plus égalitaire avant la crise» a participé à l’augmentation du PIB par habitant en Espagne, en France et en Irlande. L’impact négatif des inégalités sur la croissance serait dû au fossé qui sépare les 40 % de foyers aux revenus plus mo- AV IS L É G AU X E T AP P E LS D ’ O F F RE S Tombées Période des Fêtes Pour la publication d’avis légaux et d’appels d’offres Le Devoir ne sera pas publié les 25 et 26 décembre 2014 ainsi que les 1er et 2 janvier 2015 Le service des avis sera fermé ces mêmes journées. RÉSERVATIONS ET MATÉRIELS Publications des mercredis 24 déc. et 31 déc. : les lundis précédents avant midi Publications des samedis 27 déc. et 3 janv. : les lundis précédents avant 16h00 Publications des lundis 29 déc. et 5 janv. : les mardis précédents avant midi Publications des mardis 30 déc. et 6 janv. : les mardis précédents avant 16h00 [email protected] Tél.: 514-985-3344 Télec.: 514-985-3340 AVIS PUBLIC Le conseil de la Communauté métropolitaine de Montréal a adopté, lors de son assemblée ordinaire tenue le 27 novembre 2014, le Règlement numéro 2014-63 modifiant le Règlement numéro 2001-1 sur l’établissement des quotes-parts et leur paiement par les municipalités faisant partie de la Communauté métropolitaine de Montréal. Ce règlement entre en vigueur aujourd’hui, date de sa publication et est accessible sur le site Internet de la Communauté à l’adresse www.cmm.qc.ca ou au siège de la Communauté situé au 1002, rue Sherbrooke Ouest, bureau 2400, Montréal. Claude Séguin, avocat Secrétaire de la Communauté AVIS PUBLIC AUX PERSONNES INTÉRESSÉES AYANT LE DROIT DE SIGNER UNE DEMANDE DE PARTICIPATION À UN RÉFÉRENDUM SECOND PROJET DE RÈGLEMENT NUMÉRO 01-279-40 OBJET DU PROJET ET DEMANDE DE PARTICIPATION À UN RÉFÉRENDUM À la suite de l’assemblée publique de consultation tenue le 1 er décembre 2014, le conseil d’arrondissement a adopté lors de la séance tenue ce même jour le second projet de Règlement 01279-40 intitulé : « Règlement modifiant le Règlement d’urbanisme de l’arrondissement Rosemont-Petite-Patrie (01-279) », afin de permettre les usages « aquaculture » et « activité agricole maraîchère ou horticole », dans certains secteurs et à certaines conditions. En résumé, l’objet du présent projet de règlement vise à modifier le Règlement d’urbanisme de l’arrondissement Rosemont-Petite-Patrie (01-279), afin de permettre les usages « aquaculture » et « activité agricole maraîchère ou horticole », dans certains secteurs et à certaines conditions. Ce second projet de règlement contient des dispositions susceptibles d’approbation référendaire s’appliquant dans des zones particulières, lesquelles dispositions peuvent faire l’objet d’une demande de la part des personnes intéressées afin qu’un règlement qui les contient soit soumis à l’approbation de certaines personnes habiles à voter, conformément à la Loi sur les élections et les référendums dans les municipalités. Ces dispositions sont résumées ci-dessous : Dispositions non susceptibles d’approbation référendaire. Article 1 : » et «aquaculture ». Avis public Avis public AVIS PUBLIC – Changements importants relatifs à la période de questions du public Avis est donné qu’une assemblée ordinaire du conseil municipal aura lieu : Date le lundi 15 décembre 2014, à 14 h Lieu Salle du conseil de l’hôtel de ville 275, rue Notre-Dame Est (métro Champ-de-Mars) Veuillez noter que la période de questions du public n’aura pas lieu au début de l’assemblée mais à 19 h. Les personnes qui désirent poser des questions doivent se présenter entre 17 h et 18 h 30 au rez-de-chaussée de l’édifice Chaussegros-de-Léry situé au 303, rue NotreDame Est pour obtenir un numéro d’inscription. Toutefois, les personnes à mobilité réduite peuvent se présenter à l’hôtel de ville, au 275, rue Notre-Dame Est. Le tirage au sort déterminant l’ordre dans lequel les personnes pourront poser leur question se déroulera au 303, rue Notre-Dame Est à compter de 18 h 30. Il est impératif d’avoir en sa possession une preuve d’identité avec photo aux fins de son inscription. À défaut, une personne ne pourra être inscrite. Les personnes inscrites recevront une carte d’identification qui leur permettra d’accéder à la salle du conseil municipal afin de pouvoir poser leur question. Prenez note qu’en prévision de la séance du mardi 16 décembre 2014, la période d’inscription débutera à 8 h 30 et le tirage au sort se déroulera à compter de 9 h, et ce, au même endroit, soit dans l’édifice Chaussegros-de-Léry situé au 303, rue Notre-Dame Est. Les personnes à mobilité réduite accèdent à l’hôtel de ville par la porte du côté ouest (place Vauquelin). La salle est équipée d’un système d’aide à l’audition. Pour y avoir accès, il suffit de syntoniser la fréquence 100,3 sur la bande FM de votre baladeur. De plus, un service d’interprétation pour les personnes ayant des limitations auditives est offert sur demande, sous réserve de la disponibilité d’interprètes. Veuillez communiquer, au moins 3 jours ouvrables à l’avance, au 514-872-3142. Montréal, le 9 décembre 2014 Avis est donné qu’une assemblée ordinaire du conseil d’agglomération aura lieu : Date le jeudi 18 décembre 2014, à 17 h Lieu Salle du conseil de l’hôtel de ville 275, rue Notre-Dame Est (métro Champ-de-Mars) Une période de questions du public est prévue au début de l’assemblée. Les personnes qui désirent poser des questions doivent se présenter entre 15 h et 16 h 30 au rez-dechaussée de l’édifice Chaussegros-de-Léry situé au 303, rue Notre-Dame Est pour obtenir un numéro d’inscription. Toutefois, les personnes à mobilité réduite peuvent se présenter à l’hôtel de ville, au 275, rue NotreDame Est. Le tirage au sort déterminant l’ordre dans lequel les personnes pourront poser leur question se déroulera au 303, rue Notre-Dame Est à compter de 16 h 30. Il est impératif d’avoir en sa possession une preuve d’identité avec photo aux fins de son inscription. À défaut, une personne ne pourra être inscrite. Les personnes inscrites recevront une carte d’identification qui leur permettra d’accéder à la salle du conseil municipal afin de pouvoir poser leur question. Les personnes à mobilité réduite accèdent à l’hôtel de ville par la porte du côté ouest (place Vauquelin). La salle est équipée d’un système d’aide à l’audition. Pour y avoir accès, il suffit de syntoniser la fréquence 100,3 sur la bande FM de votre baladeur. De plus, un service d’interprétation pour les personnes ayant des limitations auditives est offert sur demande, sous réserve de la disponibilité d’interprètes. Veuillez communiquer, au moins 3 jours ouvrables à l’avance, au 514-872-3142. Montréal, le 9 décembre 2014 Définition des termes « serre Article 2 : Exempter la serre du calcul de la superficie maximale permise pour les ouvertures en façade. Ces dispositions sont réputées constituer des dispositions distinctes s’appliquant particulièrement à chaque zone mentionnée. Une telle demande vise à ce que le règlement contenant cette disposition soit soumis à l’approbation des personnes habiles à voter de la zone à laquelle le règlement s’applique, ainsi que de celles de toute zone contiguë d’où provient une demande valide. Le plan illustrant les zones visées et leurs zones contiguës peut être consulté au bureau Accès Montréal de l’arrondissement, au 5650, rue e D’Iberville, 3 étage, du lundi au vendredi, de 9 h à 17 h. Dispositions susceptibles d’approbation référendaire et s’appliquant dans des zones particulières. CONDITIONS DE VALIDITÉ D’UNE DEMANDE Articles 3 et 4: Permettre l’usage « aquaculture » et la vente des produits cultivés par les établissements exploitant cet usage, sur le site de la production, à certaines conditions. Ces articles visent toutes les zones où les catégories d’usages I.2 et I.4 de la famille industrie sont autorisées. La liste des zones visées est disponible au bureau Accès Montréal de l’arrondissement. Le plan numéro 1 ci-dessous illustre les zones visées et contigües concernées par ces articles. indiquer clairement la disposition qui en fait l’objet et la zone d’où elle provient; Pour être valide, toute demande doit : être reçue au bureau d’arrondissement dans les huit jours suivant le présent avis, soit au plus tard le 17 décembre 2014 à 17 h, à l’adresse suivante : Secrétaire de l’arrondissement Arrondissement de Rosemont–La Petite-Patrie 5650, rue D’Iberville, 3e étage Montréal (Québec) H2G 2B3 être signée par au moins 12 personnes intéressées de la zone d’où elle provient ou par au moins la majorité d’entre elles si le nombre de personnes intéressées dans la zone n’excède pas 21. Le greffier de la Ville, Me Yves Saindon DEMANDE D’APPROBATION RÉFÉRENDAIRE RÈGLEMENT RCA 40-12 AVIS PUBLIC est par les présentes donné, à toutes les personnes intéressées ayant le droit de signer une demande d’approbation référendaire : Objet du second projet d’approbation référendaire et demande À la suite de l’assemblée publique de consultation tenue le 2 décembre 2014, le conseil d’arrondis sement a adopté, le 2 décembre 2014, le second projet de règlement numéro RCA 40-12, modifiant le règlement concernant le zonage (RCA 40); Ce second projet contient des dispositions qui peuvent faire l’objet d’une demande de la part des personnes intéressées des zones concernées et de leurs zones contiguës afin qu’un règlement qui les contienne soit soumis à leur approbation, conformément à la Loi sur les élections et les référendums dans les municipalités; Une copie de ce projet peut être obtenue, sans frais, par toute personne qui en fait la demande. Description des dispositions L’objet de ce règlement est, d’une part, d’ajouter des dispositions relatives aux services de garde et pensions pour les animaux domestiques et d’autre part, d’ajouter un élément aux usages et aux constructions temporaires à savoir l’abri temporaire pour clôture. Articles 5, 6, 10 et 11 : Permettre l’usage « activité agricole maraîchère ou horticole » dans les zones visées identifiées au plan numéro 2, à certaines conditions, et la vente des produits cultivés par les établissements exploitant cet usage sur le site de la production. Prévoir des dispositions permettant d’autoriser, par usages conditionnels, une superficie de production supérieure à celle maximale prescrite, selon des critères d’évaluation précis. La liste des zones visées est disponible au bureau Accès Montréal de l’arrondissement. Le plan numéro 2 ci-dessous illustre les zones visées et contigües concernées par ces articles. Article 7 : Prescrire une disposition relative à l’affichage pour l’usage « activité agricole maraîchère ou horticole ». La liste des zones visées est disponible au bureau Accès Montréal de l’arrondissement. Le plan numéro 2 ci-dessous illustre les zones visées et contigües concernées par cette disposition. Articles 8 et 9 : Prescrire des dispositions relatives au chargement et au stationnement pour l’usage « activité agricole maraîchère ou horticole ». La liste des zones visées est disponible au bureau Accès Montréal de l’arrondissement. Le plan numéro 2 ci-dessous illustre les zones visées et contigües concernées par ces articles. Les renseignements permettant de déterminer quelles sont les personnes intéressées ayant le droit de signer une demande et les modalités d’exercice par une personne morale du droit de signer une demande peuvent être obtenus au bureau Accès Montréal de l’arrondissement, situé au 5650, rue e D’Iberville, 3 étage, du lundi au vendredi, de 9 h à 17 h. ABSENCE DE DEMANDE En l’absence de demande valide provenant d’une ou de plusieurs zones, les dispositions du second projet pourront être incluses dans un règlement qui n’aura pas à être approuvé par les personnes habiles à voter. CONSULTATION DU PROJET Le second projet de Règlement numéro 01-279-40 est disponible pour consultation au bureau Accès Montréal de l’arrondissement, situé au 5650, rue e D’Iberville, 3 étage, du lundi au vendredi, de 9 h à 17 h. Le présent avis est également disponible via le site Internet de l’arrondissement dont l’adresse est : ville.montreal.qc.ca/rpp, en cliquant sur « Nos avis publics ». Fait à Montréal, ce 9 décembre 2014 Le secrétaire d’arrondissement substitut, Patrick Martel Le règlement vise l’ensemble du territoire de l’arrondissement d’Anjou. Les personnes intéressées de chaque zone de l’ensemble du territoire ainsi que des zones contiguës situées sur les territoires des arrondissements limitrophes, soit Rivière-des-Prairies—Pointe-aux-Trembles, Mercier—Hochelaga-Maisonneuve et SaintLéonard, peuvent demander à ce qu’une et/ou l’autre des dispositions du règlement fassent l’objet d’une approbation par les personnes habiles à voter de la zone visée et des zones contiguës d’où provient une demande valide; Les dispositions du règlement qui peuvent être applicables indistinctement à plusieurs zones, sont réputées constituer une disposition distincte s’appliquant particulièrement à chaque zone illustrée au plan de zonage. Le plan décrivant les zones du territoire de l’arrondissement d’Anjou peut être consulté à la mairie d’arrondissement située au 7701 du boulevard Louis-H.-La Fontaine, durant les heures d’ouverture. Conditions de validité d’une demande – être majeure, de citoyenneté canadienne et ne pas être en curatelle; – être domiciliée dans la zone d’où peut provenir une demande; – être domiciliée depuis au moins 6 mois au Québec. Tout propriétaire unique d’un immeuble ou occupant unique d’un établissement d’entreprise qui n’est frappé d’aucune incapacité de voter et qui remplit les conditions suivantes le 2 décembre 2014 – être propriétaire d’un immeuble ou occupant d’un établissement d’entreprise situé dans la zone d’où peut provenir une demande depuis au moins 12 mois; avoir produit ou produire en même temps que la demande un écrit signé par le propriétaire ou l’occupant demandant l’inscription sur la liste référendaire, le cas échéant. Tout copropriétaire indivis d’un immeuble ou cooccupant d’un établissement d’entreprise qui n’est frappé d’aucune incapacité de voter et qui remplit les conditions suivantes le 2 décembre 2014 : – être copropriétaire indivis d’un immeuble ou cooccupant d’un établissement d’entreprise dans la zone d’où peut provenir une demande depuis au moins 12 mois; – être désigné, au moyen d’une procuration signée par la majorité des personnes qui sont copropriétaires ou cooccupants depuis au moins 12 mois comme celui qui a le droit de signer la demande en leur nom et d’être inscrit sur la liste référendaire, le cas échéant. La procuration doit avoir été produite ou être produite avec la demande. Dans le cas d’une personne morale, il faut : – avoir désigné parmi ses membres, administrateurs ou employés, par résolution, une personne qui le 2 décembre 2014 est majeure, de citoyenneté canadienne, qui n’est pas en curatelle et n’est pas frappée d’aucune incapacité de voter prévue par la loi; – avoir produit ou produire en même temps que la demande une résolution désignant la personne autorisée à signer la demande et à être inscrite sur la liste référendaire, le cas échéant. Sauf dans le cas d’une personne désignée à titre de représentant d’une personne morale, nul ne peut être considéré comme personne intéressée à plus d’un titre conformément à l’article 531 de la Loi sur les élections et les référendums dans les municipalités. Absence de demandes – indiquer clairement la disposition qui en fait l’objet et le secteur de zone d’où elle provient; – être reçue au bureau de la secrétaire d’arrondissement par intérim au plus tard le 17 décembre 2014; – être signée par au moins 12 personnes intéressées du secteur de zone d’où elle provient ou par au moins la majorité d’entre elles si le nombre de personnes intéressées dans le secteur de zone n’excède pas 21. En l’absence de demande valide provenant d’une ou de plusieurs zones ou d’un ou de plusieurs secteurs de zones, les dispositions du second projet pourront être incluses dans un règlement qui n’aura pas à être approuvé par les personnes habiles à voter. Est une personne intéressée : Toute personne qui n’est frappée d’aucune incapacité de voter et qui remplit les conditions suivantes le 2 décembre 2014 : Les réservations doivent être faites avant 16h00 pour publication deux (2) jours plus tard. Publications du lundi: Réservations avant 12 h 00 le vendredi Publications du mardi: Réservations avant 16 h 00 le vendredi Tél.: 514-985-3344 Fax: 514-985-3340 Sur Internet : www.ledevoir.com/serviceset-annonces/avis-publics www.ledevoir.com/serviceset-annonces/appels-d-offres Courriel : AVIS À TOUS NOS ANNONCEURS Veuillez, s’il vous plaît, prendre connaissance de votre annonce et nous signaler immédiatement toute anomalie qui s’y serait glissée. En cas d’erreur de l’éditeur, sa responsabilité se limite au coût de la parution. Pour être valide, toute demande doit : Personnes intéressées HEURES DE TOMBÉE [email protected] Avis public Description des zones concernées PERSONNES INTÉRESSÉES Le greffier de la Ville, Me Yves Saindon AVIS LÉGAUX & APPELS D’OFFRES Consultation du projet Le second projet peut être consulté à la mairie d’arrondissement située au 7701 du boulevard Louis-H.-La Fontaine, dans l’arrondissement d’Anjou, durant les heures d’ouverture. Donné à Montréal, arrondissement d’Anjou, le 9 décembre 2014 La secrétaire d’arrondissement Louise Goudreault AVIS DE CLÔTURE D’INVENTAIRE Prenez Avis de la clôture de l’inventaire des biens de Feue Gilberte Rivard, en son vivant du 50, St-Patrice Est, Magog, Qc, J1X 3X3, décédée le 5 avril 2014, lequel inventaire peut être consulté par tout intéressé à l’étude de Me Daniel Théorêt, notaire pratiquant au 3095, boul. Dagenais Ouest, Laval, Qc, H7P 1T8. Marius Rivard, liquidateur CANADA PROVINCE DE QUÉBEC DISTRICT DE MONTRÉAL No.: 500-22-217348-146 COUR DU QUÉBEC/ CHAMBRE CIVILE COMMISSION DE LA CONSTRUCTION DU QUÉBEC, Partie demanderesse c. GTF DÉMOLITION INC., Partie défenderesse ASSIGNATION (139 C.p.c.) PAR ORDRE DU TRIBUNAL: [1] Avis est donné à la partie défenderesse que la partie demanderesse a déposé au greffe de la Cour du Québec/chambre civile du district de Montréal une Requête introductive d’instance. Des copies de cette Requête introductive d’instance, de l’Avis à la partie défenderesse (art. 119 C.p.c.) et l’Avis de dénonciation des pièces ont été laissées à l’intention de la partie défenderesse, au greffe du tribunal, au palais de justice de Montréal, situé au 1, rue Notre-Dame Est, salle 1.120. Il est ordonné à la partie défenderesse de comparaître dans un délai de trente (30) jours de la publication de la présente ordonnance. [2] À défaut de comparaître dans ce délai, un jugement par défaut pourra être rendu contre vous sans autre avis dès l’expiration de ce délai de trente (30) jours. [3] Soyez aussi avisée que la Requête introductive d’instance sera présentée pour décision devant le tribunal le 30 janvier 2015 à 9:00 heures en la salle 2.06 du palais de justice de Montréal. À Montréal, le 5 décembre 2014 RUXANDRA CORNELIA IEPAN Greffière adjointe J.I. 0058 L E D E V O I R , L E M A R D I 9 D É C E M B R E B 5 2 0 1 4 LE MONDE BAVURES POLICIÈRES AUX ÉTATS-UNIS Eric Holder interdit le contrôle au faciès CHANTAL VALERY à Washington ashington — Les policiers américains seront frappés par l’interdiction formelle de W conduire des contrôles au faciès, après une série de bavures mortelles qui provoquent toujours des manifestations, selon une réforme présentée lundi par le ministre de la Justice sortant Eric Holder. À l’exception du contrôle aux frontières ou d’une menace pour la sécurité nationale, Eric Holder a annoncé un élargissement de l’interdiction faite à la police de contrôler l’identité ou d’interpeller une personne en fonction de la race, de l’ethnie, de la nationalité, de la religion, du sexe et de l’orientation sexuelle. Sous la première présidence noire de l’histoire américaine, Eric Holder, lui-même noir, avait promis d’agir après une série de récentes bavures restées impunies, qui ont vu la mort de Noirs tués par des policiers blancs à Ferguson (Missouri), New York, Cleveland ou encore Phœnix. Dénonçant ces bavures, des manifestations émaillées de violences ont eu lieu dimanche soir pour la deuxième nuit consécutive en Californie près de Los Angeles, tandis que des manifestants ont défilé encore pour la cinquième nuit à New York. Le président américain Barack Obama a invité lundi les jeunes à « être persévérants » dans leur lutte contre le racisme, qui prendra du temps. « Cela ne va pas être résolu du jour au lendemain, c’est quelque chose qui est profondément enraciné dans notre société, dans notre histoire », a déclaré M. Obama dans un entretien à la chaîne Black enter tainment television (BET), au public surtout noir. « À la lumière de certains incidents récents » au niveau local, le ministre Eric Holder a jugé « impératif d’entreprendre toutes les actions possibles pour instituer des pratiques policières saines et fortes ». « Le contrôle au faciès par les forces de l’ordre est non seulement mauvais mais profondément malencontreux et inef ficace, car il gaspille nos précieuses ressources et sape la confiance populaire », a souligné Eric Holder. « Avec cette nouvelle étape, nous faisons un pas majeur et impor tant vers une police ef ficace », a ajouté le ministre démissionnaire, qui doit quitter ses fonctions au plus ÉGYPTE Les ambassades du Canada et de la Grande-Bretagne sont fermées au public L e Caire — L’ambassade du Canada au Caire a suspendu lundi ses services au public pour des raisons de sécurité, après une décision similaire prise la veille par la Grande-Bretagne. Ces fermetures surviennent alors que l’Égypte est le théâtre d’une vague d’attentats visant notamment les forces de sécurité depuis la destitution par l’armée du président islamiste Mohamed Morsi en juillet 2013. Aucun attentat n’a néanmoins visé les missions étrangères qui ont renforcé leurs mesures de sécurité. « Pour des raisons de sécurité, l’ambassade du Canada au Caire sera fermée le lundi», a affirmé le gouvernement canadien sur son site officiel. Cette mesure restera en vigueur «jusqu’à nouvel ordre», précise une missive adressée aux ressortissants canadiens. La veille, l’ambassade du Royaume-Uni avait elle aussi annoncé la suspension de ses services au public pour « des raisons de sécurité » et pour une période indéterminée. Son porte-aprole a précisé que la décision avait été prise «dans l’intérêt de notre personnel et de l’ambassade». L’ambassade des États-Unis était en revanche ouverte lundi. Ni l’ambassade du Canada ni celle de GrandeBretagne n’ont spécifié clairement les «raisons de sécurité » à l’origine de leur décision. Interrogé par l’AFP, le porte-parole du ministère égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a dit ne pas être au courant de « menaces spécifiques » contre ces ambassades. Agence France-Presse Le Sénat publie le rapport sur la torture pratiquée par la CIA JÉRÔME CAR TILLIER à Washington ttendu depuis des mois, le rapport parlementaire sur les méthodes de torture utilisées A par la CIA après les attentats du 11 septem- MANUEL BALCE ASSOCIATED PRESS Un «die-in» à Washington tard dans quelques semaines. Cette réforme, chère au ministre sortant et qui restera comme son héritage, « sera l’une des réalisations clés de son mandat », a résumé un porte-parole du ministère. M. Holder devait expliquer à tous les policiers américains, via une conférence téléphonique lundi, quels sont les nouveaux critères, après une révision des principes établis par son prédécesseur en 2003, sous George W. Bush. Les frontières exclues Cependant, les nouveaux critères ne s’appliqueront pas au contrôle des frontières, comme lors de la vérification des identités ou des bagages dans les aéroports, qui reste du ressort d’un autre département, celui de la Sécurité intérieure. Ils s’appliquent à tous les policiers, qu’ils soient fédéraux ou locaux, à condition qu’ils agissent dans le cadre d’une opération fédérale. Enfin, ils ne s’appliqueront pas non plus aux autres personnels fédéraux que les forces de l’ordre, comme ceux de l’armée, du renseignement ou de la diplomatie. M. Holder, qui veut laisser un héritage en matière de lutte contre les discriminations, a ajouté que ce nouveau dispositif renforçait « de manière significative la défense des droits civiques » des Américains, au-delà des exigences de la Constitution. Il a précisé qu’il était le fruit de cinq ans de réflexion et de travail, bien avant les récentes bavures. Les contrôles d’identité « de routine » ou menés de manière « spontanée » aux feux tricolores ou dans la rue ne devront plus être motivés par des critères de race, de sexe ou de religion, à quelques exceptions près, si les personnes à contrôler sont impliquées dans « un acte criminel, un réseau ou une organisation criminelle, une menace pour la sécurité nationale, ou une opération autorisée du renseignement ». Agence France-Presse Crises humanitaires: l’ONU aura besoin de 16,14 milliards en 2015 enève — Les agences humanitaires des Nations G Unies veulent aider 57,7 millions de personnes en 2015, un chiffre record qui met en difficulté leurs capacités et elles ont besoin pour cela de 16,14 milliards de dollars, selon l’appel pour l’aide humanitaire lancé lundi à Genève. « L’augmentation croissante des besoins dépasse notre capacité de réponse », a souligné Valerie Amos, secrétaire générale adjointe pour les affaires humanitaires et la coordination des secours d’urgence. Elle a par ailleurs annoncé que l’appel d’urgence lancé la semaine dernière par le Programme alimentaire mondial (PAM) pour éviter la suspension de l’aide alimentaire aux réfugiés syriens a été couvert pour décembre. Il était demandé 64 millions de dollars, or plus de 80 millions ont été recueillis à ce jour, a-t-elle dit. « Les besoins ont atteint des niveaux sans précédent et, sans davantage de soutien, il n’est simplement pas possible de faire face à ces situations humanitaires qui surgissent, région après région et conflit après conflit », a affir mé Antonio Guter res, le haut commissaire pour les réfugiés. Pour aider ces quelque 58 millions de personnes, considérées comme les plus vulnérables, les agences onusiennes ont besoin de bre 2001 sera rendu public mardi, entraînant un renforcement des mesures de sécurité autour des installations diplomatiques américaines à travers le monde. La Maison-Blanche, qui a annoncé lundi la publication imminente de ce document par le Sénat, a jugé que la démarche était utile «pour permettre aux gens aux États-Unis et à travers le monde de comprendre exactement ce qui s’est passé». Le rapport de la commission est le fruit de plus de trois ans d’une enquête méticuleuse (20092012) visant à faire la lumière sur le programme créé en secret par la CIA pour interroger des détenus soupçonnés de liens avec al-Qaïda, notamment par la simulation de noyade ou la privation de sommeil. Évoquant, début août, cette page de l’histoire américaine, le président Barack Obama, qui a officiellement mis fin à ce programme dès son arrivée à la Maison-Blanche en janvier 2009, avait estimé que les États-Unis avaient fait des choses «contraires» à leurs valeurs. «Lorsque nous avons utilisé certaines techniques d’interrogatoire poussé, des techniques que je considère et que toute personne honnête devrait considérer comme de la torture, nous avons franchi une ligne», avait-il déclaré, tout en appelant à se tenir à l’écart des jugements moralisateurs. Le porte-parole de l’exécutif américain, Josh Earnest, a précisé lundi que l’administration s’était préparée depuis « des mois » à la publication de ce document et avait pris des mesures de précaution face à de possibles réactions violentes dans certains pays, tout en se refusant à entrer dans les détails du dispositif. Confidentiel, le rapport d’enquête a été approuvé à huis clos par la commission du Renseignement du Sénat en décembre 2012, et ses sénateurs ont voté en avril dernier pour rendre publics 20 conclusions et un résumé d’environ 500 pages, expurgées des informations les plus sensibles. Les conclusions du rappor t sont « choquantes », avait alors affirmé Dianne Feinstein, présidente de la commission. « La création de sites noirs clandestins sur le long terme et l’utilisation de techniques d’interrogatoire musclé ont été de terribles erreurs», avait-elle affirmé. Selon elle, le rapport montre que les méthodes utilisées n’ont pas produit des renseignements ayant permis de localiser Oussama ben Laden. De nombreux républicains au pouvoir lorsque ces méthodes ont été utilisées, ont dénoncé par avance la publication du document. «Nous avons la chance d’avoir des hommes et des femmes qui travaillent dur à la CIA […] ce sont des patriotes», a déclaré M. Bush dans un entretien diffusé dimanche sur CNN. Agence France-Presse Uber interdite à Delhi après un viol présumé SALVATORE DI NOLFI ASSOCIATED PRESS Valerie Amos, secrétaire générale adjointe, et Antonio Manuel de Oliveira Guterres, haut commissaire aux réfugiés, ont donné une conférence de presse lundi. 16,14 milliards de dollars (13,6 milliards d’euros), un chif fre qui ne comprend pas l’aide pour les 9 pays de la région du Sahel et pour Djibouti en cours d’évaluation qui sera communiquée en février. Crise syrienne La crise syrienne, qui dure depuis 2011, va absorber près de la moitié de l’aide, entre celle fournie à l’intérieur du pays (12,2 millions de personnes concernées) et l’aide pour les réfugiés et les communautés (6 millions de personnes dont 3,2 millions de réfugiés) qui les accueillent dans la pays limitrophes. RL LES SF F S FF FFRE FRE RE EN CADEAU AU ECEVEZ ZL L’ANNUEL ANN AN G GAR GARNOTTE E 2014 ( aleurr de 24 00 04 463 3-7 755 59 LeDevoir.com/PromoNoel LeDevoir L e om/ om/ m rom o oN oNo Noe 1 800 ew Delhi — Uber ne pourra désormais N plus offrir son service de voiturage dans la capitale indienne, les autorités de New Delhi lui Le Sud-Soudan est la seconde priorité de cette aide avec 1,8 milliard de dollars prévus.Les autres crises majeures sont la République Centrafricaine, l’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, les Territoires Palestiniens occupés, la Somalie, le Soudan, l’Ukraine et le Yémen. Pour 2014, les agences de l’ONU avaient évalué leurs besoins financiers à 17,9 milliards de dollars, un chiffre record qui n’a été couver t à ce jour qu’à hauteur de 52 % par les donateurs. ayant interdit lundi d’y opérer, après le viol présumé d’une jeune femme par l’un de ses chauffeurs, un nouveau coup porté à la réputation de la start-up. Uber doit af fronter une multitude de critiques en Inde depuis ce nouvel épisode de violence sexuelle contre une femme, la jeune cadre accusant un chauf feur de la société de l’avoir violée vendredi soir dans sa voiture. Selon la presse, la jeune compagnie de voiturage n’avait pas vérifié le passé du chauffeur de 32 ans. Incarcéré plusieurs mois dans une autre affaire de viol, il avait été acquitté en 2012, rapportent les médias indiens. Après ce crime, le dépar tement des transports de la ville « a interdit toutes les activités de services de transport par Uber.com avec effet immédiat » et décidé que la compagnie ne pourra offrir ses services dans le futur, selon un communiqué. Cette interdiction por te un sévère coup à la réputation déjà controversée d’Uber. Agence France-Presse Agence France-Presse B 6 L E D E V O I R , L E M A R D I 9 D É C E M B R E 2 0 1 4 LES SPORTS C’EST DU SPOR T ! Therrien : « Nous sommes privilégiés de faire partie de l’histoire du Canadien » Le traitement olympique JEAN DION e Comité international olympique, institution vénérable s’il en est où se côtoient notamment mais non exclusivement altesses royales, princes, princesses, barons, comtes et autres personnages plus égaux que d’autres, a donc résolu d’autoriser désormais des candidatures communes à la présentation de ses précieux et lucratifs Jeux. C’est le genre de choses qui arrivent, semble-til, lorsqu’on se retrouve avec deux prétendants seulement à l’accueil des JO d’hiver 2022 et que l’un d’eux est Pékin et l’autre Almaty, au Kazakhstan. Ces der niers temps, plusieurs villes européennes se sont succédé pour dire non merci au CIO, soit abandonnant l’idée très tôt devant une certaine fureur du contribuable moyen, soit considérant sérieusement la chose avant de se désister pour des motifs financiers. C’est qu’il est de notoriété publique et parapublique que ce n’est pas gratis, ce bidule, et que l’héritage qu’il laisse n’est pas toujours évident. Et la facture de 51 milliards de beaux dollars à Sotchi suscite de fort compréhensibles inquiétudes. La dernière en date à se retirer fut Oslo, qui aurait très certainement décroché le rendezvous de 2022 les doigts dans le nez vu la concurrence. Trop onéreux, ont finalement décidé les autorités compétentes. Et puis, il y avait ce cahier des charges qui a fait exploser de rire la planète entière et provoqué la colère des Nor végiens lorsque des extraits ont été rendus publics par des médias. Une colère accompagnée d’une forme de soulagement de savoir qu’ils n’auraient pas à se plier à une mascarade ridicule. Car le CIO ne se prend pas pour de la crotte de bique, mais il montre une certaine tendance à considérer que le reste de l’humanité n’est même pas digne de passer la vadrouille derrière ses pas. Ainsi a-t-on pu prendre connaissance il y a quelques jours d’une nomenclature des exigences de l’organisme à l’endroit des bonnes gens d’Oslo s’ils voulaient obtenir le privilège inestimable de présenter les JO. Parmi celles-ci: • Une rencontre avec le roi de Nor vège avant la cérémonie d’ouverture, et une réception sous forme de cocktail après la rencontre. • Des boissons offertes gratui- L tement par le Palais royal ou par le comité organisateur local. • Une voiture et un chauffeur personnels pour chaque membre du CIO. • Des voies réser vées sur toutes les routes empruntées par les membres du CIO. Ces voies devaient être absolument interdites aux autres automobilistes et même aux véhicules de transport collectif. • Un message de bienvenue du président du comité organisateur et du gérant de l’hôtel (cinq étoiles) dans la chambre de chaque membre, accompagné d’un panier de gâteaux et de fruits de saison (comme le notait un fin obser vateur, les fruits de saison en février en Nor vège, voilà qui ressemble aux fraises de Panoramix dans Astérix le Gaulois). • L’ouverture du bar de l’hôtel à des heures très tardives et la présence exclusive dans le bar et les minibars situés dans les chambres de produits Coca-Cola. • Un accueil cérémonieux, avec déroulement de tapis rouge, fait au président du CIO à sa sortie d’avion sur la piste d’atterrissage. • Des portes d’entrée et de sortie à l’aéroport réservées spécialement aux membres du CIO. • Dans la loge du CIO, un service de bar complet offert pendant les cérémonies d’ouverture et de clôture. Pendant les jours de compétitions, du vin et de la bière suffiront. • Un accueil avec le sourire à l’arrivée des membres du CIO à leur hôtel. • Maintien de la température des salles de réunion à 20 °C très exactement en tout temps. • Remplacement de la nourriture chaude ser vie dans les loges du CIO et sur les sites à inter valles réguliers, car les membres pourraient avoir à manger plusieurs fois au même endroit pendant les Jeux et ne voudraient pas avoir à manger toujours la même affaire. Voilà qui est plutôt formidable et nous fait songer qu’il est donc dommage que ça n’ait pas fonctionné, trouvez pas ? Après le désistement d’Oslo, le CIO a fait une déclaration mentionnant que la Norvège ne savait pas ce qu’elle manquait, la sotte, et que c’était bien de valeur, mais elle se privait ainsi de profits incalculables. On a aussi rappelé que les Nor végiens ne s’étaient pas présentés à une réunion visant à expliquer ces exigences et que, conséquemment, la décision prise s’appuyait sur des demivérités et des erreurs de fait. Ensuite de quoi, selon des sources, le CIO est allé noyer sa peine dans un bon Coke et la Norvège a calé un Pepsi. Téléphone : 514 985-3322 Télécopieur : 514 985-3340 100 • 199 200 • 299 300 • 399 400 • 499 500 • 599 600 • 699 IMMOBILIER RÉSIDENTIEL 100 • 150 Achat-vente-échange 160 • 199 Location IMMOBILIER COMMERCIAL 200 • 250 Achat-vente-échange 251 • 299 Location MARCHANDISES OFFRES D’EMPLOI PROPOSITIONS D’AFFAIRES ET DE SERVICES VÉHICULES LES PETITES ANNONCES DU LUNDI AU VENDREDI DE 8H30 À 17H00 Pour placer, modifier ou annuler votre annonce, téléphonez avant 14 h 30 pour lʼédition du lendemain. 514-985-3322 Télécopieur: 514-985-3340 Téléphone: [email protected] Conditions de paiement : cartes de crédit s r r TM Hommage d’avant-match es joueurs du Canadien de L Montréal sont allés of frir leurs condoléances à la famille de Jean Béliveau lundi matin au Centre Bell, avant de se diriger à Brossard pour une séance d’entraînement, et leur entraîneur-chef, Michel Therrien, a dit espérer que les jeunes de l’équipe aient saisi toute l’impor tance de l’héritage que laissent d’anciens joueurs comme l’ex-numéro 4. « Jouer pour le Canadien de Montréal, faire partie du Canadien de Montréal, ça vient avec un héritage, a déclaré Therrien après la séance. Nos jeunes joueurs n’ont pas connu M. Béliveau personnellement, mais ils ont pu comprendre l’ampleur de l’héritage d’anciens joueurs comme lui. Il y a une histoire derrière le Canadien, et ce sont ces gars-là qui l’ont créée. Nous sommes privilégiés de faire partie de l’histoire du Canadien de Montréal. » Sur le plan personnel, Therrien s’est dit choyé d’avoir pu côtoyer ce « grand homme, qui était très simple. Je le connaissais depuis mon premier passage à la barre du Canadien [au début des années 2000]. Il était toujours disponible pour discuter ou te donner des mots d’encouragement. C’était tellement un grand homme, un homme qui dégageait le respect, une grande aura. J’ai été privilégié de faire sa connaissance. » Au nom de ses coéquipiers, l’attaquant Max Pacioretty a transmis à l’épouse de M. Béliveau, Élise, ainsi qu’à sa fille, Hélène, et à ses petites-filles, RYAN REMIORZ LA PRESSE CANADIENNE Max Pacioretty, David Desharnais et Pierre-Alexandre Parenteau ont of fert lundi leurs condoléances à la veuve de Jean Béliveau, Élise, à l’occasion de la deuxième journée de chapelle ardente. Mylène et Magalie, tout le respect qu’on voue à l’endroit de l’ancienne grande vedette de l’équipe. « J’ai été impressionné par la grande force de Mme Béliveau », a relevé Paciorettty, qui a conversé avec elle pendant un bon moment. « Elle m’a dit qu’au moins, Jean ne souffrait plus, et j’ai été étonné de combien elle est positive. Ça va de pair avec l’attitude que son mari avait. C’est une journée que je n’oublierai pas de sitôt. Elle fera de moi une meilleure personne, un meilleur athlète et un meilleur coéquipier. » L’attaquant Pierre-Alexandre Parenteau a dit être devenu ému à la vue de Mme Béliveau qui se tenait debout près du cercueil de son mari. « Nous avons pu rencontrer la famille en privé, c’était bien de nous le permettre, a-t-il souligné. Voir son épouse à ses côtés, c’était touchant. Elle a également passé toute la journée de dimanche à recevoir les condoléances de tout le monde. » Parenteau a évoqué « tout un monsieur » qui incarnait le parfait gentilhomme par la façon dont il par venait à vite tisser des liens avec les gens. « Plusieurs joueurs peuvent s’inspirer de lui », a-t-il fait valoir. Après le Canadien, les membres des Canucks de Vancouver, les visiteurs au Centre Bell mardi, sont passés à la chapelle ardente. Pour l’attaquant québécois Alexandre Burrows, il était important d’offrir ses sympathies à la famille. Burrows a raconté avoir pris goût au hockey à cause de la passion qu’avait sa grand-mère pour le CH, et particulièrement pour le «Gros Bill». « Il était le joueur préféré de ma grand-mère, a évoqué le patineur originaire de Pincourt. Elle oins de 18 mois après avoir été nommé entraîM neur-chef de l’année dans la Ligue nationale de hockey, Paul MacLean a perdu son emploi. Les Sénateurs d’Ottawa ont congédié MacLean lundi après avoir amorcé la saison avec une fiche de 11-11-5. Il semble toutefois que les critiques des dirigeants de l’équipe envers MacLean remontaient à la saison dernière, quand l’équipe a raté les séries éliminatoires. Le directeur général des Sénateurs, Br yan Mur ray, a confir mé lors d’une conférence de presse que l’adjoint Dave Cameron prenait la relève comme entraîneur-chef. « J’ai connu des journées difficiles depuis quelque temps », a raconté Murray, qui subit ac- tuellement des traitements pour un cancer. « Celle d’aujourd’hui s’ajoute à la liste. » Le message de MacLean, premier pilote à être congédié cette saison dans la LNH, ne semblait plus passer auprès des joueurs puisque ses stratégies menaient régulièrement leurs adversaires à avoir l’avantage au chapitre des tirs au but. Après 27 rencontres, les Sénateurs occupaient l’avant-dernier rang du circuit pour les lancers concédés, devant seulement les Sabres de Buffalo. Mur ray, qui a annoncé la nouvelle à MacLean lundi matin, a mentionné qu’il était frustré de voir les Sénateurs accumuler les revirements match après match. « Nous continuons à être une équipe qui commet beaucoup de revirements dans sa zone, a-t-il dit. Nos gardiens ont été excellents lors de la majorité des matchs et ils nous donnent une chance de gagner. Les occasions de marquer contre nous sont par fois atroces. Je pense qu’il y a une obligation pour beaucoup de gens, y compris les joueurs, de faire mieux. Mais le chef de la meute est toujours l’entraîneur. » Les stratégies en défensive de MacLean ont permis un accès plus facile aux adversaires à la zone des Sénateurs et elles expliquent le fait que l’équipe a été dominée en moyenne 34,4 contre 28,8 au chapitre des tirs au but. « Je pense que le positionnement dans notre zone est un gros, gros problème », a Courriel : [email protected] 101 164 307 599 599 CONDOMINIUMS À LOUER LIVRES ET DISQUES MESSAGES MESSAGES VILLAGE MONKLAND - NDG. Cottage jumelé impec. Gr. jardin. Toiture 2014. 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Elle était une grande partisane.» La Presse canadienne Les Sénateurs limogent Paul MacLean PROPRIÉTÉS À VENDRE DISCRIMINATION INTERDITE La Commission des droits de la personne du Québec rappelle que lorsqu'un logement est offert en location (ou sous-location), toute personne disposée à payer le loyer et à respecter le bail doit être traitée en pleine égalité, sans distinction, exclusion ou préférence fondée sur la race, la couleur, le sexe, la grossesse, l'orientation sexuelle, l'état civil, l'âge du locataire ou de et à ses enfants, la religion, les convictions politiques, la langue, l'origine ethnique ou nationale, la condition sociale, le handicap ou l'utilisation d'un moyen pour pallier ce handicap. Brossard — Le Canadien rendra un hommage particulier à Jean Béliveau avant son match de mardi contre les Canucks de Vancouver. Un membre de l’organisation a indiqué qu’il s’agira d’une courte cérémonie parce qu’on prévoit que la rencontre s’ébranlera à l’heure prévue, soit 19 h 37. La famille proche du disparu assistera au match au Centre Bell, et on a indiqué que le siège qu’il occupait derrière le banc de l’équipe demeurera vide pour le moment. Le siège arborant le numéro 4 de l’ancienne grande gloire du Tricolore a été illuminé au cours des deux journées de la chapelle ardente, dimanche et lundi. Les funérailles de Jean Béliveau auront lieu mercredi à 14 h à la cathédrale MarieReine-du-Monde, située sur le boulevard RenéLévesque, à l’angle de la rue Mansfield, à Montréal. HOCKEY LES PETITES ANNONCES I •N •D •E •X R E G R O U P E M E N TS D E R U B R I Q U E S ALEXANDRE GEOFFRION-MCINNIS ROBER T LAFLAMME PARIS VII - XV Champ-de-Mars Site exceptionnel - 2 1/2 rénové 08 Tt équipé, très ensoleillé. Sur jardin Sem/mois 514 272-1803 PROVENCE Vallée du Rhône Maison de village dans le quartier médiéval de Nyons. 2 c.c. 2 s. de b. Toute équipée. Terrasse ensoleillée. 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La Presse canadienne AVIS DE DÉCÈS L E D E V O I R , L E M A R D I 9 D É C E M B R E B 7 2 0 1 4 CULTURE LIVRES THÉÂTRE Chrystine Brouillet quitte La courte échelle Le bijou et l’écrin FRANÇOIS LÉVESQUE L a romancière Chr ystine Brouillet a annoncé lundi qu’elle ne poursuivrait pas sa collaboration avec La cour te échelle, qui vient d’être acquise par Mariève et Raymond Talbot au terme d’une véritable saga. Cela étant, Mme Brouillet laisse ses 38 titres déjà publiés par la maison dans le catalogue de celle-ci. Ce faisant, elle recouvrera ses droits d’auteur im- payés, plus de 60 000 $. C’est désormais aux éditions Druide qu’enquêtera la très populaire détective Maud Graham. «Raymond et Mariève sont des gens sérieux, et je me réjouis que La courte échelle soit sauvée. Ma décision de transférer le personnage de Maud Graham aux éditions Druide découle de l’expérience très positive que j’y ai vécue récemment lors de ma participation à l’ouvrage collectif Crimes à la librairie. Ça m’a donné envie de donner suite. » Laquelle paraîtra cet été. Toutes les parties ont beau être en bons termes, il n’en demeure pas moins qu’il s’agit d’une lourde per te pour La courte échelle nouvelle formule, et d’un gain significatif pour Dr uide. À titre indicatif, La chasse est ouverte, une enquête de Maud Graham publiée en 2012, s’est écoulé à plus de 30 000 exemplaires l’année de sa parution. Quant à l’autre héroïne de Chr ystine Brouillet, Louise l’amoureuse des chats vedette de Chère voisine et de Louise est de retour, elle reste aux Éditions de l’Homme. « Ça se passe très bien et je suis vraiment contente du travail effectué sur le prochain Louise.» La prochaine aventure homicide de cette dernière, La mort mène le bal, sera publiée en février. Le Devoir Rien pour Le Diamant dans le budget Dans son budget déposé lundi, la Ville de Québec a retiré le projet Le Diamant de ses projets d’investissements. Or l’an dernier, elle avait inscrit que 4 millions y seraient consacrés en 2015 et 2016. Ces derniers jours, La Presse canadienne a révélé que Le Diamant était menacé et que le gouvernement songeait à retirer l’investissement de 30 millions de dollars qu’il s’était engagé à y faire. À la Ville de Québec, lundi, on disait toujours attendre des nouvelles du ministère à ce propos. Impossible en outre de savoir ce qu’il adviendra du théâtre pour enfant Les Gros Becs qui devait déménager dans la Caserne Dalhousie à la suite de l’ouverture du Diamant. Lundi, sa directrice, Louise Allaire, s’est refusée à tout commentaire. Le Devoir HUGO B. LEFOR T Les personnages de Tranche-Cul sont des monstres et c’est souvent leur bouc émissaire (joué par Anne Trudel) qui encaisse les violentes attaques de ses collègues. THÉÂTRE Un été de cape et d’épée au TNM La loi du plus fort Après un Cyrano de Bergerac maniant le verbe aussi haut que l’épée, Serge Denoncourt renouera cet été avec le drame de cape et de fer. Cette fois, le metteur en scène s’attaque au chefd’œuvre d’Alexandre Dumas père: Les trois mousquetaires. Le texte adapté par Pierre Yves Lemieux vient renouveler la collaboration estivale qui unit le festival Juste pour rire au Théâtre du Nouveau Monde. Serge Denoncourt y retrouvera également l’équipe de concepteurs qui a sublimé son Cyrano: François Barbeau, aux costumes, Guillaume Lord à la scénographie, Philip Pinsky à la musique et Huy Phong Doan aux duels de cape et d’épée. L’annonce faite lundi a également permis de mettre un nom sur le visage de ce futur D’Artagnan dont la fougue sera incarnée sur scène par l’acteur Philippe Thibault-Denis, déjà de l’équipe de Cyrano. Le reste de la distribution rassemblant 18 comédiens sera dévoilé avant mars prochain. Cela n’empêche pas la machine d’être déjà bien en marche, avec des billets en vente dès maintenant. Le Devoir TRANCHE-CUL CANAUX 18h00 18h30 Le Téléjournal 18 h Texte et mise en scène : Jean-Philippe Baril Guérard. Une production du Théâtre En petites coupures. À Espace Libre jusqu’au 20 décembre. CHRISTIAN SAINT-PIERRE ertains créateurs se donnent pour mission C d’explorer les coins les plus sombres de l’âme humaine. Évoluant loin du politiquement correct, de la bienséance et de la bien-pensance, ils sont rarement célébrés, rarement portés aux nues, rarement invités dans les maisons dites respectables. En assistant à la première version de Tranche-Cul, en 2013, à la Zone Homa, il m’est clairement apparu que Jean-Philippe Baril Guérard faisait partie de ces artistes de théâtre déterminés à accomplir cette tâche délicate, aussi exigeante que nécessaire. Il faut commencer par décrire le dispositif sur lequel l’ensemble de la représentation s’appuie. Dans ce théâtre de la confrontation, les 14 interprètes, assis dans le public, se lèvent subitement pour adresser leurs diatribes à un spectateur se trouvant en face, de l’autre côté, pour ainsi dire dans l’autre camp. Souvent, aussi, c’est Anne Trudel, la comédienne qui tient le rôle du bouc émissaire, qui encaisse les violentes attaques de ses collègues. Le procédé, d’une redoutable efficacité, empêche le spectateur de s’évader, de se soustraire au propos, en somme de fuir l’introspection. Les personnages de Tranche-Cul sont des monstres, des créatures immondes, fielleuses, qui ne semblent vivre que pour persécuter leur prochain. Mais sont-ils si différents de nous ? 19h00 19h30 18h00 18h30 19h00 La Facture 20h00 20h30 21h00 Collaborateur Le Devoir 21h30 22h00 22h30 23h00 S 23h30 minuit Grand Rire de Québec / Jean- Le Téléjournal Pour le plaisir La Facture SRC Michel Anctil 17h55 TVA Le Tricheur / Les Gags SURFEUSE DANS L'ÂME (2011) avec Dennis Quaid, Helen Hunt, 21h45 Brigitte TVA nouvelles 22h35 Denis Lévesque 23h35 Signé 0h05 POUR TVA nouvelles Claude Legault AnnaSophia Robb. Boisjoli M / Les alcools TOUJOURS Mystérieuses La Le code Format familial National Geographic / Les Beauté fatale / Jouer à la Deux hommes en or Les francs-tireurs Les grands TQ Cités Pat'Patrouille Chastenay secrets de la mangrove poupée documentaires Atomes Un souper L'arbitre Rire et délire L'ARBRE À SOUHAITS (2012) avec Erica Cerra, Richard Price Is Right: À vous de jouer Duo L'Instant Gagnant V crochus presque parfait Harmon, Jason Gedrick. RDI économie 24/60 Les grands reportages Le Téléjournal RDI économie 24/60 Grands rep. RDI 17h50 Champi.. Journal FR La famille Katz La famille Katz / Un aller simple Planète corps Hôpital vétérinaire TV5 le journal 23h40 François Rabelais TV5 Le convoi de l'extrême Billy Billy Mayday / Courir au désastre J'ai frôlé la mort! Au pays des Cajuns Ax Men: Danger en forêt Docu-D D Pimp garage ByeMaison Idées-grandeur Manon/ cuisine Maigrir ou mourir Partie 1 de 2 On a raté ma chirurgie Décore ta vie Design V.I.P. Sans coupons Sans coupons As gâteaux VIE Top musique Buzz M. Net Cliptoman 17 ans et maman Blackout total Trop malade! Ce show Mike Buzz bis Mister T MP Rajotte Histoire style Smash Génération 70 Albums classiques Cliptographie / Cyndi Lauper Génération 90 / 1990 Aujourd'hui MX On rit la nuit! Teen Wolf / Musca Switched / Le regard des autres Glee / Un héros ordinaire Glee Project Degrassi Fan Club Hors d'ondes VRAK.TV VRAK la vie Les Simpson Finn et Jake RegularShow Johnny Test American Dad Faut pas rêver! Les Simpson Family Guy South Park Faut pas rêver! Les Simpson RobotChicken American Dad TTF 17h00 Le 5 à 7 Hockey 360° LNH Hockey / Canucks de Vancouver c. Canadiens de Montréal (D) 22h15 L'antichambre 23h15 Sport30 23h45 Canadiens express RDS Fous bolides Pawn Stars Fièvre encans Chasseurs Les enquêtes du NCIS Restauration Pawn Stars Profession: brocanteur Détectives HISTORIA Les a$ de la brocante Cormoran / Projets de mariage Design partout Catherine Lire Maîtres de l'illusion Rectify IncroyableExpérience Catherine ARTV Ils ont fait l'Amérique Le monde de demain Un film, une histoire Superstructures SOS Ganges EXPLORA L'hôpital des animaux marins Océania C.S.I: Miami / Le dernier fugitif La Marraine Bones / Au nom de la liberté Blue Bloods La Reine / La fête des galants Le dernier flic SÉRIES+ C.S.I: Les experts Dans l'net Pia$$e Remorquage Bad Ink Démons De Vinci / Le Diable Surnaturel / Blade Runners The Tomorrow People Vikings / L'ultime Drakkar Les stupéfiants ZTÉLÉ Encore plus Publications Au coeur du cinéma québécois soirées des Grands ChangementClimatique Beyond the Headlines Apostrophes C. SAVOIR La Grande Guerre Orignal & Mordu de la pêche Maîtres de la survie / L'Arctique OuiSurf / Maroc 2 Duo sans limites Vu sur terre / Hawaï OuiSurf ÉVASION Orignal & LeRanch Wendy Flip Subito texto Les jumelles 24.7 LE DERNIER MÉTRO (1980) Catherine Deneuve. 23h15 Flip 23h45 Visite 0h15 24.7 TFO 19h20 BOIRES ET DÉBOIRES (1987) Bruce Willis. AU REVOIR, MR. CHIPS (1969) avec Petula Clark, Peter O'Toole. RUE ARLINGTON (1998) Cinépop 17h15 UN TEMPS POUR A... 18h05 AU-DELÀ DES TÉNÈBRES (2012) Mischa Barton. GRANDES PERSONNES 2 (2013) 21h45 LE MAJORDOME (2013) avec Oprah Winfrey, Forest Whitaker. Cinéma SÉcran Larguez les amarres Vous reprendrez bien du clone? Les chirurgiens de l'espoir Super méduse Les chirurgiens de l'espoir Le Trésor Dahlia Noir Planète Libre-service Montréalité Le cahier Premières vues Tout le monde tout lu! Catherine et Laurent Libre-service À 4 épingles MATV 17h00 News Coronation St. Murdoch Mysteries 22 Years / Cathy Jones JFL: Mega Stars Vol 2 CBC News: The National CBCNews Rick Mercer 22 Minutes CBC eTalk The Big Bang The Flash Marvel's Agents of S.H.I.E.L.D. Person of Interest / Lady Killer CTV National News Montreal 0h05 Daily Sh. CTV (Mont.) CTV News Montreal Evening News Global National E.T. Canada Ent. Tonight THE POLAR EXPRESS (2004) Tom Hanks. Victoria's Secret / Adriana Lima News Final E.T. Canada Ent. Tonight GBL Local 22 News World News Local 22 News Inside Edition Santa Claus Is Comin' to Town Marvel's Agents of S.H.I.E.L.D. Forever / Skinny Dipper Local 22 News 23h35 Jimmy Kimmel Live ABC Channel 3 News at 6 p.m. Evening News Ent. Tonight Rudolph Red Reindeer NCIS / Twenty Klicks Victoria's Secret / Adriana Lima Ch 3 News 23h35 David Letterman CBS Newschannel 5 NBC News Jeopardy! 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Homeland 17h30 GHOSTBUSTERS (1984) Bill Murray. HOME ALONE 2: LOST IN NEW YORK (1992) avec Joe Pesci, Macaulay Culkin. HOME ALONE 2: LOST IN NEW YORK (1992) Macaulay Culkin. AMC Les Borgia HULK (2003) avec Jennifer Connelly, Sam Elliott, Eric Bana. Des trésors Pilliers de la terre / Sorcellerie L'instant fatal AddikTV Les enquêtes de Murdoch LNH Hockey / Capitals de Washington c. Lightning de Tampa Bay (D) Dave Morissette en direct Le TVA sports Premier Trio Expédition TVA Sports Le Premier Trio Murdoch Mysteries Modern Family Modern Family The Story of Frozen New Girl Mindy Project 2 Broke Girls Two and Half EP Daily Reviews Extra CityTV 12/09 30 vies N’avons-nous pas, nous aussi, un jour ou l’autre, joui de notre supériorité dans la chaîne alimentaire ? N’avons-nous pas, ne serait-ce qu’un centième de seconde, espéré que la théorie de l’évolution favoriserait l’extinction des plus faibles, ceux qui nous ralentissent fâcheusement dans notre course vers la perfection ? C’est avec effroi que chacun sera contraint de se reconnaître quelque part dans ce terrible portrait de société. S’il prolonge ici ce qu’il a commencé à accomplir dans Baiseries et ménageries, Baril Guérard va aussi beaucoup plus loin. Dans le ton et la manière, sa maîtrise impressionne. Dans leurs brèves interventions, ses personnages usent des sophismes les plus pernicieux, détournent le bon sens avec une conviction qui donne froid dans le dos. Il est principalement question de sexualité et d’argent, autrement dit de pouvoir, mais aussi de politique, de santé, d’art, d’environnement et d’apparence. Des sujets abordés de la façon la plus contemporaine qui soit, c’est-à-dire avec une cruauté inouïe. Depuis le laboratoire, l’auteur et metteur en scène a fait ses devoirs. Le spectacle actuel est bien entendu plus soigné, mais il est aussi moins redondant, plus équilibré sur le fond et la forme. Il faut dire que l’inquiétant personnage incarné par Mathieu Handfield relie très efficacement les pièces du puzzle jusqu’au magnifique tableau final où apparaissent autant de raisons de garder espoir que de s’apitoyer sur son sort. À vous de choisir votre camp. Au printemps dernier, en entrevue avec Isabelle Houde du Soleil, Robert Lepage confiait ALEXANDRE justement: «C’est tellement éphéCADIEUX mère, la vie d’un spectacle théâtral, contrairement au cinéma. […] On n’a pas le réflexe ici de elon une persistante garder les productions en vie. rumeur, le gouverne- Quand on veut faire état de la ment Couillard laisse- mémoire du théâtre au Québec, il rait tomber Le Diamant, lieu faut se fier à ce qui a été écrit làde création et de diffusion en dessus, ce qui a été enregistré.» plein cœur du Vieux-Québec On peut louer le caractère imaginé par Rober t Lepage. évanescent de la rencontre Le projet d’aménagement, théâtrale et cultiver la douce évalué à 54 millions de dollars, nostalgie historique du « il faldevait être soutenu par le gou- lait être là ». Mais dans un mivernement provincial à la hau- lieu où l’on a tellement tout teur de 30 millions, somme misé sur la création, quitte à d ’ a b o r d p r o m i s e p a r J e a n s’épuiser, l’apparition du DiaCharest et qui figurait encore mant m’apparaissait comme dans les engagements électo- la mise sur pied d’un laboraraux des libéraux le printemps toire de diffusion permettant dernier. Plus de trace non plus enfin d’envisager sous un des 4 millions promis par la nouveau jour la notion de Ville de Québec dans son bud- réper toire vivant dans le get déposé lundi. Mais bon, contexte québécois. pour ce que vaut ce type de Il y a des compagnies qui promesse… maintiennent en vie un certain Outre les actuelles compres- nombre de spectacles à la fois, sions budgétaires qui n’épar- parfois durant des années ; sauf gnent aucun secteur, erreur, elles se consaon évoquerait aussi, Avec le crent pour la plupart selon Jocelyne Richer, aux jeunes publics, ce de La Presse cana- nouveau lieu qui suppose des modienne, la saturation dalités et des réseaux du marché régional d’Ex Machina, de circulation disen matière d’offre cultincts. J’ai plutôt en turelle, notamment au on pouvait tête une philosophie moment où se profile rêver d’un de conser vation par à l’horizon l’ouverture l’action, tels ces d ’ u n a r é n a q u i , à endroit où le exemples d’ef for ts défaut de gros hockey déployés pour faire vià c o u r t o u m o y e n répertoire vre au présent les terme, devra être enhéritages chorégracore plus rempli par lepagien phiques d’une Pina de gros spectacles. Bausch, d’un Maurice pourrait en On voit mal comBéjart ou encore, plus ment Le Diamant, qui quelque sorte près de nous, d’un serait ainsi amputé de Jean-Pierre Perreault. plus de la moitié de bénéficier Faut-il vraiment attenson budget projeté, dre que l’artiste soit pourrait le cas échéant d’une vitrine inactif ou disparu ? être extrait des ruines pérenne Avec le nouveau de l’ancien YMCA aclieu d’Ex Machina, on coté au Capitole. Autre glas qui pouvait rêver d’un endroit où, serait alors sonné, celui de l’éta- grâce à un système d’alterblissement tant attendu des nance par exemple, le réperGros Becs, diffuseur spécialisé toire lepagien pour rait en en théâtre jeunes publics qui quelque sorte bénéficier d’une s’apprêtait enfin à gagner pi- vitrine pérenne. Est-ce là mégagnon sur rue en investissant la lomanie ? On parle ici de l’un Caserne Dalhousie, actuel chef- des artistes les plus célébrés et lieu de la compagnie Ex Ma- demandés de la planète, un china de Lepage qui se prépa- homme qui n’a jamais ménagé rait à migrer place d’Youville. ses efforts pour que cette reOutre les futures œuvres nommée crée des retombées imaginées par le maître d’œu- sur sa ville d’origine. Si le fanvre de La trilogie des dragons, tasme d’une troupe permaLes sept branches de la rivière nente demeure follement coûOta et Lipsynch, le nouveau teux, disposer d’une structure lieu — que l’on imagine à la spécifique permettrait tout de fine pointe de la technologie même d’imaginer d’autres mo— devait également ser vir à dèles organisationnels, qui l’accueil de spectacles étran- pourraient notamment tabler gers, à l’occasion du Carrefour sur le fort bassin d’interprètes inter national de théâtre par talentueux à qui la Vieille Capiexemple. Autre usage envi- tale ne peut offrir qu’un nomsagé : un pied-à-terre pour le bre restreint de débouchés. maintien en circulation des Évidemment, le tout nécesœuvres passées de la compa- siterait volonté, prise de risque gnie, une avenue déjà exploi- et vision à long terme. Rien à tée grâce à l’appor t de ces voir avec la réalité, les vraies doublures grand luxe que sont a f f a i r e s e t l ’ a n n é e 2 0 1 6 Yves Jacques (La face cachée comme seule échéance. D’où de la lune, Le projet Andersen) un doute légitime… et Marc Labrèche (Les aiguilles et l’opium). [email protected] 19h30 Les Morissette 20h00 20h30 21h00 21h30 22h00 22h30 23h00 23h30 minuit À LA TÉLÉ Nos choix ce soir DE BELLES « BÉBELLES » ET UN HÉRITAGE CONTESTÉ Deux propositions aux antipodes sur la chaîne d’information continue: une édition spéciale «guide d’achats des Fêtes», des bidules électroniques aux cadeaux «alternatifs», puis un «grand reportage» sur la saga entourant l’héritage des manuscrits de Franz Kafka que se disputent des héritiers «légaux», l’Allemagne et Israël. RDI Économie et Kafka : le dernier procès, RDI, 18 h 30 et 20 h LA PRISON DE CHAIR Ce que Nelly Arcan appelait la «burqa de chair», ce carcan de l’image de la femme «impossible», filiforme et magnifique, qui mine la vie de nombre d’adolescentes et femmes qui font leur possible pour s’y conformer, au point de parfois mettre en péril leur santé. La jeune Léa Clermont-Dion enquête sur ce phénomène au Québec. Suite demain même heure. Beauté fatale: jouer à la poupée, Télé-Québec, 21 h THÉÂTRE OCCUPÉ Toujours un plaisir de revoir cet antépénultième opus de François Truffaut, qui raconte la vie d’un théâtre mené à partir du sous-sol par son directeur juif sous l’occupation nazie. La première rencontre Deneuve-Depardieu à l’écran. Cinéma : Le dernier métro, TFO, 21 h Amélie Gaudreau B 8 L E D E V O I R , L E M A R D I 9 D É C E M B R E 2 0 1 4 CULTURE Gregory Charles acquiert Radio-Classique La société de l’homme-orchestre consolide son statut de groupe médiatique FRANÇOIS LÉVESQUE es stations Radio-Classique L de Montréal (99,5 CJPXFM) et de Québec (92,7 CJSQ- ANNIK MH DE CARUFEL LE DEVOIR Arsinée Khanjian et la cinéaste Mar yanne Zéhil partagent une dualité culturelle qui teinte le film L’autre côté de novembre. TOURNAGE La double vie d’Arsinée Le nouveau film de Maryanne Zéhil met en vedette Arsinée Khanjian dans deux rôles différents FRANÇOIS LÉVESQUE éa est une neurochirurgienne vivant au Québec «L et Layla est une couturière vivant dans un village éloigné au Liban. Toutes les deux font des miracles avec leurs mains.» Ainsi la cinéaste Mar yanne Zéhil résume-t-elle le point de départ de son troisième long métrage, L’autre côté de novembre, en tournage à Montréal jusqu’au 21 décembre. Léa et Layla ont ceci de particulier qu’elles sont toutes les deux interprétées par Arsinée Khanjian. De ma fenêtre sans maison et La vallée des larmes, les deux films précédents de Maryanne Zéhil sortis respectivement en 2005 et en 2012, faisaient déjà écho aux origines libanaises de la cinéaste installée au Québec depuis 1996. De nouveau, elle est allée tourner une partie de l’histoire au Liban, du 20 au 31 octobre der nier en l’occurrence, avec les difficultés d’usage, les compagnies d’assurance jugeant le pays « à risques ». Voilà pour l’existence de Layla, celle de Léa se dérou- lant à Montréal. « Cette double identité est inscrite en moi. Je suis habitée par ça, et c’est évident que c’est ce qui m’inspire. Dans mon premier film, mon héroïne était une jeune Libanaise qui venait demander des comptes à sa mère, émigrée au Québec depuis plusieurs années, rappelle-t-elle. Dans mon second, ma protagoniste était une éditrice québécoise qui s’intéressait au Liban par l’entremise du témoignage d’un émigré. Ce n’était pas conscient, mais on dirait qu’avec ce film-ci, j’ai conjugué ces deux parts de moi-même: la libanaise et la québécoise.» C’est cette dualité culturelle précise qui, d’emblée, a gagné la comédienne Arsinée Khanjian, qui par tage le même héritage. « Je suis arrivée à Montréal à 17 ans. Nos parcours à Maryanne et à moi sont similaires à maints égards alors, forcément, ça m’a intéressée, ça m’a intriguée, explique-t-elle. C’est une proposition qui table sur un questionnement que j’ai encore à ce jour, à savoir : quelle aurait été ma vie si j’étais restée au Dans la tête du chef d’orchestre vec la série Musique, Maestro !, l’Orchestre symphoA nique de Laval désire attirer un nouveau public, intéressé par la musique en train de se faire, et ouvrira, mercredi à 14 h, les portes de la répétition pour son concert du soir. Mercredi à 20 h, dans sa salle André-Mathieu, l’Orchestre symphonique de Laval proposera son concert de Noël, intitulé Casse-noisette et opéra. Il mettra en vedette Alexandra Beley, Cécile Muhire et Pascale Spinney, de l’Atelier lyrique de l’Opéra de Montréal ainsi que les Petits Chanteurs de Laval dans un programme d’extraits (chantés en français) de l’opéra Hänsel und Gretel de Humperdinck, du ballet Cassenoisette de Tchaïkovski à, ainsi qu’une partie « sing-along » où tout le monde pourra chanter des airs connus. À 14 h, pour une séance de 75 minutes maximum, le public pourra participer aux derniers préparatifs de ce rendez-vous. Pour la directrice générale de Rolland, l’idée de ce nouveau rendez-vous, qui se reproduira encore deux fois cette saison, est gagnante à tous les points de vue : « L’idée est d’offrir une proposition à un public qui n’a plus envie de se déplacer le soir — spectateurs jeunes ou âgés, Des femmes de substance Évidemment, au-delà de ces «affinités électives», il y avait le scénario, aspect crucial d’une production s’il en est. Là encore, Arsinée Khanjian a été séduite. « Maryanne possède une belle écriture, très fine, très sensible. Le fait qu’elle puise en elle, dans son vécu, la substance de ses œuvres, c’est quelque chose qui me plaît, c’est quelque chose que je trouve nécessaire, parce que, dès lors, je sais que je participe à la réalisation d’une vision d’auteur. C’est dans ce genre de projets que je désire m’investir, exclusivement ; c’est un choix que j’ai fait très tôt dans ma carrière », précise Arsinée Khanjian, conjointe et muse du cinéaste Atom Egoyan (L’expert Le Prix de la bande à Moebius à Lebrun MUSIQUE CLASSIQUE CHRISTOPHE HUSS Liban ? Dans la vie, on fait des choix, constamment, mais contrairement à ce que l’on pense souvent, plutôt que de régler une question, la décision prise ne fait qu’ouvrir sur d’autres choix.» On pourra voir dans les récits croisés de Léa et Layla, entre autres choses, une illustration de ce principe. Julie Lebrun remporte le Prix de la bande à Moebius 2014, organisé par cette revue de création littéraire tous azimuts, avec sa nouvelle Le petit prince des mais aussi de donner aux musiciens la possibilité de travailler plus. » Le r ythme habituel de préparation d’un concert est de trois répétitions, une générale et le concer t. Pour MariePierre Rolland « cela prenait une quatrième répétition ». Un cachet négocié avec les musiciens rend possible la chose tout en ouvrant les por tes au public. Un microphone rend intelligibles les interventions du chef et la rencontre permet au public de lui poser des questions. Pour la directrice générale, «c’est une manière très simple d’avoir accès à la musique et de comprendre ce qui se passe dans la tête du chef et du soliste. » Bref, « une introduction simple et sympathique, avec du “vrai monde”», le tout finissant par un goûter. Pour l’heure, la difficulté est « de faire savoir qu’il se passe quelque chose de dif férent à 14 h ». D’un côté, l’orchestre tente d’attirer les classes de secondaire et, de l’autre, il compte sur un partenariat avec Alfred Dallaire-Memoria qui commandite la série et of fre des abonnements à ses clients. La série Musique, Maestro ! attirera-t-elle plus de jeunes ou davantage de têtes blanches. Bilan en fin de saison, dans quelques mois… Le Devoir en sinistres, Exotica, Le voyage de Felicia, etc.) dont on a également pu apprécier les qualités « caméléonesques » dans le polar français Poopoupidou, de Gérald Hustache-Mathieu, et qu’on pourra bientôt voir dans Eden, de Mia Hansen-Love. « J’ai vraiment l’impression d’avoir trouvé mon alter ego, explique Mar yanne Zéhil. Pour moi, Arsinée constitue la représentation par faite de ce métissage : elle est d’ici et du Liban, mais elle dégage un je-ne-sais-quoi d’européen également. Avant même d’écrire le rôle pour elle, c’est comme si j’avais inconsciemment imaginé le personnage pour qu’elle puisse l’incarner. Ce devait être elle. Je me pince encore qu’elle ait accepté. » Produit par K-Films Amérique, L’autre côté de novembre, un titre qui évoque « la nostalgie de l’automne », dixit l’auteure, met également en vedette Pascale Bussières et Marc Labrèche. Le film prendra l’affiche en 2015. Le Devoir fourmis. Une mention spéciale est allée à la poète Kim Doré pour Conversation entre Eupalinos et la Pythie à propos de Paul Valéry. Les autres finalistes étaient Manon Boner-Gaillard et Natalie Jean. La lauréate a reçu une bourse de 300$. Le Devoir FM) ont un nouveau propriétaire. Il s’agit du chanteur, animateur et homme d’af faires Gregory Charles qui, ce faisant, «joint l’utile à l’agréable», selon ses propres dires. C’est en vertu d’une lettre d’entente signée lundi qu’il se porte acquéreur des actifs des stations fondées par Jean-Pierre Coallier, pour celle de Montréal, en 1996, et pour celle de Québec, en 2007. «C’était une occasion à saisir, explique Gregor y Charles. Je pense que M. Coallier était prêt à passer le flambeau. C’est formidable, ce qu’il a fait avec RadioClassique. Plusieurs joueurs étaient intéressés. M. Coallier est un passionné de radio, ce que je suis ; il est un passionné de musique classique, ce que je suis. Créer Radio-Classique a signifié beaucoup dans sa vie, et l’acquérir aujourd’hui signifie beaucoup pour ma compagnie, Musique Greg. Je suis heureux qu’il nous ait fait confiance pour la suite. Pour moi, c’est à la fois un projet de cœur et de tête. De cœur, parce que je crois dans cette radio, une radio que ma mère, qui souffre de la maladie d’Alzheimer, écoute toute la journée. Et de tête, parce que nous sommes un petit groupe médiatique qui était rendu à l’étape de s’adjoindre des plateformes de dif fusion de contenu.» Expansion À cet égard, la nouvelle de l’achat de Radio-Classique par Musique Greg s’accompagne d’une seconde annonce qui participe du même plan d’expansion du groupe, qui entend développer davantage son concept de théâtre mobile, rebaptisé QUBE. Surnommé « Félix » en l’honneur de Félix Leclerc, QUBE no 1, le théâtre mobile sis au Casino de Montréal, aura un frère, ou plutôt une sœur : « Je suis heureux qu’[on] nous ait fait confiance pour la suite. Pour moi, c’est à la fois un projet de cœur et de tête. Gregory Charles » QUBE n o 2, alias « Alys », en hommage à Alys Roby. Le chapiteau de ce second théâtre mobile sera planté au Pier 97 de l’Hudson River Park à New York, une zone fréquentée par quelque 17 millions de touristes annuellement. Le but est clair: investir le marché américain. Rachid Badouri et Roch Voisine seront les premiers artistes à s’y produire, les 14 et 21 avril 2015, respectivement, et en anglais dans les deux cas. Gregory Charles y proposera aussi son spectacle Vintage, début mai. « J’aimerais qu’on puisse à terme faire tourner un même spectacle dans un QUBE à Montréal, puis à New York, à Londres, à Shanghai… Oui, c’est ambitieux, mais là encore, je pense à ma mère qui, plus jeune, n’avait rien, ce qui ne l’a pas empêchée de réussir. Quand j’étais petit, elle me disait toujours: “La vie, c’est comme un navire dont tu es le capitaine. Si le but était de préserver le navire, il resterait au port. Au contraire, le but est d’explorer et de découvrir, quitte à prendre des risques.” C’est la philosophie qui me guide. Et je peux déjà dire qu’un troisième QUBE sera inauguré en 2015, sur un autre continent.» Le Devoir
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