www.algerienews.info - www.facebook.com/algerienews.dz C’est parti pour la Coupe du monde Brasiiiiil ! Un tiers de la population mondiale aura les yeux rivés sur l'Itaquerao. Les Verts ont une mission sacrée, celle de défendre les couleurs nationales. Les poulains de Halilo ont rendez-vous avec l'histoire. > Lire pages 2, 3 et 4 Quotidien national - Jeudi 12 juin 2014 - N°2040 - Prix : 10 DZD - 1 EURO - ISSN 1112-7406 2 > A L A U N E LE LIEN Yanis Ramy Fennecs, droit au but Ils ont une mission sacrée, celle de défendre les couleurs nationales. Les Fennecs devront bouffer du lion pour affronter des adversaires qui ont mouillé leurs maillots pour arriver aux finales de la plus grande rencontre footballistique au monde . Ils doivent se surpasser pour passer au second tour. Tant attendu, ce jour est arrivé. Aujourd’hui, c’est la cérémonie d’ouverture dans les rues de Rio la et dans le stade qui se parera officiellement de ses plus beaux atouts bien que ses entrailles grondent de colère des Favelas, car Rio ce n’est pas uniquement la Samba et la Saleçao. Ce sont aussi ces taudis de misère où la prostitution, la drogue et la violence y trouvent refuge. Nation du foot par excellence, le Brésil aura à relever plusieurs défis, tels que l’organisation, la sécurité et le plus important, celui des dividendes commerciaux. C’est pour la deuxième fois de l'histoire de la compétition que le Brésil s'apprête à accueillir le sport le plus populaire de la planète. Entre dépenses, travaux et sécurité, ce Mondial 2014 est sans conteste celui de la démesure. Avec un total de 8 milliards d'euros investis, le Brésil a en effet placé la barre très haut, loin devant l'Afrique du Sud, qui avait dépensé 3,5 milliards d'euros pour la Coupe du monde de 2010. A tel point que les Brésiliens, longtemps heureux d'accueillir l'événement, ont multiplié manifestations et mouvements sociaux pour protester contre le Mondial. La balle ronde rend fous les inconditionnels, mais elle procure aussi la joie, la folie et la liesse. Les poulains de Halilhodzic n’ont pas rendez-vous avec une compétition sportive, mais avec l’histoire qu’accompagnent les cœurs de millions d’Algériens. Les Verts à l’assaut de Rio Objectif, le deuxième tour C’est aujourd’hui que sera donné le coup de starter de la Coupe du monde à Sao Paulo, avec le match d'ouverture Brésil-Croatie. B résiliens et Croates auront ainsi le grand honneur d'annoncer la couleur d'un Mondial au cours duquel 32 nations tenteront à leur tour d'entrer dans l'histoire du sport le plus prisé au monde, et qui se déroulera de surcroît dans un pays où le ballon rond a de tout temps été une forte passion, voire une religion. L’équipe algérienne de football, qui s’apprête à aborder sa quatrième participation à une Coupe du monde, tentera de franchir le cap du premier tour au Brésil, ce qui constituera un exploit historique pour les Verts. Un cap qui reste possible pour les Fennecs, qui affronteront les Diables rouges de Belgique pour le compte de la première journée du premier tour dans cinq jours. Un bon résultat contre la Belgique, une équipe redoutable, ouvrirait les portes aux camarades de Sofiane Feghouli, pour réaliser le rêve le plus attendu des milliers de supporters algériens en particulier et ceux du monde arabe en général, qui auront les yeux braqués sur la prestation de notre équipe nationale. Halilhodzic très optimiste Sous la houlette du sélectionneur bosnien, Vahid Halilhodzic, l'Algérie, qui rencontrera dans le groupe H, la Belgique, la Russie, et la Corée du Sud, aura à cœur de réaliser le miracle au pays de la Samba. Même si la mission semble a priori difficile, elle est néanmoins réalisable. « Nous irons au Brésil pour défendre crânement nos chances, et essayer de passer au deuxième tour de la compétition, qui reste notre principal objectif. Je ne promets pas de miracle au peuple algérien, mais nous tâcherons d'être à la hauteur », avait indiqué Halilhodzic dans l'une de ses sorties médiatiques. Ce dernier n’a pas caché sa satisfaction, lors de la dernière sortie amicale de notre équipe nationale contre la Roumanie qui a été le meilleur match de l'équipe nationale depuis qu'il est en poste, a-t-il déclaré. Il a estimé qu'il s'agit du match référence pour l'équipe nationale, d'autant plus, a-t-il dit, que le match était « d'un assez haut niveau ». Halilhodzic évoque notamment la deuxième mi-temps au cours de laquelle le rendement de l'équipe s'est amélioré. Des déclarations qui donnent de l’espoir aux fans des Verts, ces derniers qui seront corps et âme avec leurs protégés lors de ce grand rendez-vous footballistique. La Belgique sera le premier adversaire des Verts lors du Mondial. Le match est prévu le 17 juin à Belo Horizonte. Les Fennecs auront fort à faire face à cette équipe, qui effectue son retour au Mondial après douze ans d’absence. Sur papier, elle est considérée comme le favori numéro un du groupe H, en compagnie de la Russie, dirigée par le rusé Fabio Capello et le géant asiatique, la Corée du Sud. L’Algérie fait clairement figure d’épouvantail dans la poule, selon les observateurs de la balle ronde. Les Algériens ne partent pas avec les faveurs des pronostics, eux dont la dernière victoire au Mondial remonte à la Coupe du monde de l’Espagne 1982. En somme, en dépit de la difficulté de la tâche qui attend les joueurs de Vahid Halilhodzic, il n'en demeure pas moins qu'ils n'auront rien à perdre mais tout à gagner dans une compétition qui devrait tenir toutes ses promesses. Le sélectionneur de l'équipe algérienne de football, a estimé dimanche dernier, que les Verts « sont prêts » à aborder la Coupe du monde 2014 au Brésil tout en nourrissant le secret espoir d'aller le plus loin possible dans cette compétition. « Nous attendons ce moment depuis trois ans, nous sommes aujourd'hui au Brésil. Nous avons beaucoup travaillé pour y arriver. Toutes les dispositions affichées jusque-là par l'équipe montrent qu'elle est prête à disputer la Coupe du monde», a affirmé le coach national, juste après l'arrivée des Verts au Brésil. Evoquant le premier adversaire de l'Algérie au tournoi, la Belgique, Halilhodzic refuse de se mettre dans la peau d’une victime expiatoire. « Nous ne pouvons pas dire que la Belgique est plus forte que nous, mais dans un match tout peut arriver. Si nous voulons vraiment surprendre la Belgique, il faudra réaliser un match d'exception », a-t-il conclu. ALGERIE NEWS Jeudi 12 juin 2014 Les joueurs plus que déterminés Pour ce faire, l’entraîneur de l’équipe nationale s’est beaucoup axé ces derniers jours sur la concentration de ses poulains qui sont actuellement en conclave à Sorocaba, à 100 km de Sao Paolo. Ayant disputé déjà deux joutes amicales en Suisse, les camarades de Abdelmoumen Djabou ne veulent rien laisser au hasard. C'est avec un moral au beau fixe que les Algériens préparent ce grand rendez-vous au pays de la Samba. En faisant tourner l'effectif pendant les joutes amicales, le coach bosnien Vahid Halilhodzic s'est montré optimiste, même si à ses yeux, des rectificatifs sont à apporter pendant cette période qui précède la compétition officielle. Ils sont sur une courbe ascendante. Les Brahimi, Ghilas, Djabou, Bentaleb et consorts sont plus que jamais déterminés à aller jusqu'au bout de leur rêve, à savoir atteindre le second tour qui reste réalisable. Une ambition qui est devenue au fil des journées possible grâce notamment à l'état d'esprit qui anime actuellement le groupe. Aussi, les trois dernières victoires consécutives en amical et les sept buts marqués semblent donner des ailes aux Fennecs pour réaliser un parcours positif au Brésil. Les joueurs donnent tous l'impression de se concentrer entièrement à leur préparation, afin d’être au rendez-vous dans cinq jours. Le coach Halilhodzic, qui sait que ses poulains baignent encore dans l'euphorie des trois belles victoires consécutives en amical, veut les sensibiliser sur la difficulté de leur mission lors de ce rendez- vous qui réunira les meilleures sélections du monde entier. Une manière de leur faire prendre conscience que le plus dur reste à faire. En attendant, tous les yeux sont braqués ces jours-ci sur les guerriers du désert. Tous les fans pensent que les chances de l’équipe nationale de passer au deuxième tour, sont grandes et intactes au même titre que leurs adversaires. Mohammed Zerrouki > A L A U N E 3 En colère contre lui-même Le Brésil accueille la Coupe du monde L'événement devait être une consécration. Pour le Brésil et pour Dilma Rousseff, sa porte-voix. Une fête planétaire de la paix et du ballon rond avec près d'un tiers de la population mondiale les yeux rivés sur le stade flambant neuf de l'Itaquerao, dans la banlieue est de la grande Sao Paulo. A la tribune d'honneur, pas moins de onze chefs d'Etat s'apprêtent à prendre place, aujourd’hui, aux côtés de la présidente brésilienne pour l'ouverture de la vingtième Coupe du monde. L'occasion pour l'héritière de Luiz Inacio Lula da Silva d'affirmer un leadership que beaucoup lui contestaient à l'orée de son mandat. Mais Dilma Rousseff a signalé qu'elle ne prendrait pas la parole. Contrairement à ses homologues sud-africain, allemand ou même sud-coréen lors des précédentes éditions, elle ne profitera pas de cette tribune, par crainte d'un concert de sifflets de réprobation. L'image de la bronca au stade de Brasilia lors du coup d'envoi de la Coupe des Confédérations de juin 2013 semble avoir laissé des traces. L'événement avait alors été marqué par les débuts de la fronde sociale qui, depuis, n'a eu de cesse de traverser le pays. Chose impensable jusque-là, dans un pays où le football est roi, voilà la plus grande fête sportive au monde fragilisée avant même d'avoir commencé. Pour le journaliste et cinéaste Arnaldo Jabor, c'est le pays qui est « en colère contre lui-même ». Moins de 48 heures avant le coup d'envoi de la Coupe du monde de football au Brésil, la présidente Dilma est contre la corruption et exhorte ses compatriotes à réserver le meilleur accueil aux fans du ballon rond. Roussef a défendu le coût induit par l'organisation d'un tel évènement, se disant au passage déterminée à lutter. Elle réagissait ainsi à ceux qui, depuis un an, estiment que les 11 milliards de dollars dépensés par le Brésil pour la Coupe du monde auraient dû être consacrés au financement de services élémentaires auxquels une frange importante de la population n'a pas accès. Dilma Roussef, qui brigue un second mandat lors des élections présidentielles d'octobre prochain, a déclaré lors d'une allocution télévisée que les investissements consentis dans les stades, les terminaux aéroportuaires et autres infrastructures seraient bénéfiques sur le long terme pour le pays. « Nous avons fait ceci, avant tout, pour les Brésiliens », a-t-elle dit, reprenant sa formule selon laquelle les travaux publics lancés pour le tournoi ne « repartiront pas dans les valises des touristes ». La Coupe du monde 2014, qui commencera jeudi avec le match entre le Brésil et la Croatie jeudi à Sao Paulo, est la plus coûteuse depuis le lancement de cette compétition il y a 84 ans. Alors que nombre d'habitants des 12 villes hôtes de la compétition se plaignent que nombre des projets de développement ont été reportés, voire abandonnés, Dilma Rousseff a tenu à souligner ce qui avait été accompli. Elle a également rejeté l'idée qui voudrait que les dépenses liées à la Coupe du monde ait, d'une manière ou d'une autre, diminué les investissements dans le secteur de la santé, celui de l'éducation et autre service public. Dilma Roussef, favorite pour le scrutin du 5 octobre, a déclaré que les dépenses publiques consacrées à la santé et à l'éducation figuraient parmi les lignes de budget qui avaient enregistré la progression la plus marquée pendant sa présidence. En raison des soupçons de scandales qui entourent la Fifa, les instances dirigeantes du football international, et des pratiques de corruption ancrées depuis longtemps au Brésil, bon nombre de Brésiliens partent du principe que le coût élevé de l'organisation du tournoi, les retards et les promesses non tenues sont le fait de pratiques répréhensibles. Dilma Rousseff a déclaré que le gouvernement passe en revue toutes les dépenses, ajoutant que toute forme de corruption serait punie. (Eduardo Simoes, Benoît Van Overstraeten pour le service français). Mohamed B. A propos de la qualification au second tour : ce qu’en pensent les professionnels Megharia Fodil, ancien joueur de l’EN Mustapha Kouici, ancien défenseur de l'équipe nationale «La clef de qualification se jouera «Nous pouvons passer au premier match» le deuxième tour mais...» Pour l’ancien défenseur de l’EN, les chances des Fennecs de passer au deuxième tour sont intactes. « Les quatre équipes ont les mêmes chances. Mais je pense que notre équipe nationale a bien préparé ce Mondial, et les deux derniers matchs amicaux ont démontré que nous avons une équipe très soudée. Mais je pense que le premier match face à la Belgique sera la clef de qualification au deuxième tour. Nous ne devons pas perdre ce match, sinon la mission deviendra très compliquée. Mais je pense que les deux derniers matches amicaux ont été très bénéfiques pour l’EN, car cela leur a permis de combler les lacunes. Enfin, je vous rappelle que la qualification au deuxième tour se jouera au premier match » insiste-t-il. Lakhdar Belloumi, ancienne gloire de l’EN «Nos chances sont égales par rapport aux autres équipes» L’ancienne vedette de notre équipe nationale s’est montrée très optimiste. « Les chances de se qualifier au deuxième tour sont égales, le groupe est très équilibré. Mais pour notre EN, je pense que le match le plus important, et que nous ne devons pas perdre, c’est celui face à la Belgique. Si nous gagnons ce match, je pense que la suite sera facile, et nous pouvons ainsi assurer notre qualification dès le premier match. Cependant, je pense que notre équipe nationale, manque un peu de préparation, ce qui pourrait se répercuter sur son rendement, mais vu le dernier match disputé face à la Roumanie, je pense que nous avons quand même une équipe soudée, qui peut créer la surprise au Mondial. Les nouveaux éléments tels que Bentaleb et Mahrez ont su facilement comment intégrer le groupe et ont même créé la différence lors des matches amicaux qu’ils ont disputés. Mais jouer un troisième match amical sera bénéfique pour le groupe » décortique-t-il. Pour les points faibles de l’EN, notre interlocuteur évoque l’axe, qui est selon lui très lourd. Pour cet ancien défenseur de l’équipe nationale, les chances des Fennecs sont intactes. « Je pense que nous avons une très bonne équipe qui peut relever le défi, la preuve, lors des deux derniers matches amicaux, les joueurs ont démontré beaucoup de potentiel et de qualité de jeu. Alors je vous dirais que je suis très optimiste, et je crois que nous allons passer ce deuxième tour, mais à la condition que les joueurs doivent avoir le même état d’esprit que celui démontré lors des matches amicaux, ainsi que beaucoup de combattivité. Alors je vous dirais, que nous avons les mêmes chances que les trois autres équipes, mais dans tous les cas c’est sur le terrain que les joueurs doivent faire la différence. Cependant, je pense que les compartiments les plus faibles restent le côté droit et l’axe. Bouguerra n’est plus celui de 2010, sinon, les autres lignes sont bien en place », nuance-t-il. Younès Ifticen, entraîneur «Gagner le premier match sera déterminant» Notre interlocuteur s’est voulu très optimiste, il croit dur comme fer aux chances de l’EN. « Notre équipe nationale possède des individualités de très haut niveau, ce qui est un grand atout pour le groupe. En plus, nous constatons qu’il existe une cohésion au sein du groupe, en dépit de l’arrivée des nouveaux joueurs. Mais le coach a bien su comment enrôler 95% de son effectif lors des matches amicaux disputés récemment. Certes, il existe des lacunes notamment au niveau de la défense, mais je suis persuadé que ce problème sera pris en charge. Alors pour revenir à nos chances, je vous dirais que tout dépend du résultat du premier match, faire un bon résultat devant la Belgique sera déterminant » analyse-t-il. ALGERIE NEWS Jeudi 12 juin 2014 Mustapha Hedane, entraîneur «L’EN a bien préparé ce Mondial» L’équipe nationale a bien réussi sa préparation, estime Mustapha Hedane. « Je pense que l’entraîneur national a bien réussi la préparation de son équipe, la preuve, les deux derniers matches amicaux, les joueurs étaient à la hauteur notamment sur les plans physique et technique. Néanmoins, il existe certaines lacunes, notamment dans la défense, qui était à l’époque notre point fort, mais je pense que le coach prendra en charge ce côté. Alors je vous dirais que notre équipe est presque prête, la qualification est jouable, il suffit d’avoir cette confiance en soi » prône-t-il. Mounir Zeghdoud, ancien défenseur de l’EN « Il faut être confiant » « Certes il s’agit de la Coupe du monde, mais je crois en les chances de notre EN, et je dirais même que la qualification au deuxième tour est jouable, nous avons toutes les chances de passer. Mais il faut avoir de la confiance, et jouer match par match, et j’espère que nos joueurs seront à la hauteur le jour J. » Cherif El Ouazzani, ancien joueur de l’EN et entraîneur « Nous avons une bonne équipe qui peut créer des surprises au Mondial » Pour cet ancien joueur de l’EN, les deux matches amicaux ont été très bénéfiques pour les coéquipiers de Bouguerra. « C’était une bonne chose, c’est une occasion pour faire enrôler le groupe et les joueurs qui manquent de compétition. Les joueurs étaient à la hauteur, certes nous avons affronté de grandes équipes, mais nous avons aussi une bonne équipe qui peut relever le défi » estime-t-il. Propos recueillis par Yahia Maouchi 4 > A L A U N E Des joueurs et des chiffres 236 joueurs de Brésil 2014 ont déjà participé au moins une fois à la Coupe du monde. L'Espagne est l'équipe la plus expérimentée en la matière, avec 16 joueurs, devant l'Uruguay (15) et le Cameroun (13). Faryd Mondragon, qui a découvert le tournoi dès 1994 aux États-Unis, affiche quant à lui la plus grande longévité. Le gardien de but colombien était également présent lors de France 1998, aux côtés de Samuel Eto'o et Gianluigi Buffon. Ce dernier est seulement le troisième joueur de l'histoire – après le Mexicain Antonio Carbajal et l'Allemand Lothar Matthäus – à être sélectionné pour une cinquième Coupe du monde. Ses deux prédécesseurs ont en revanche joué à chaque fois, alors que le gardien italien n'a pas disputé la moindre minute de France 1998. Il devrait néanmoins prendre part au Brésil à sa quatrième édition. Une performance que visent également DaMarcus Beasley (États-Unis), Iker Casillas et Xavi (Espagne), Samuel Eto'o (Cameroun), Miroslav Klose (Allemagne) et Rafael Marquez(Mexique). Eto'o a déjà égalé un record africain en étant appelé pour sa quatrième Coupe du monde, comme Jacques Songo'o et Rigobert Song avant lui. Sur la Toile Les Brésiliens toujours divisés «La Coupe du monde aura lieu, bien sûr, et elle va coûter cher. Et que restera t-il après ? Rien, sauf si l'on gagne la compétition.» A la veille de l'ouverture du Mondial, les Brésiliens n'économisent pas leurs critiques liées aux dépenses excessives et aux problèmes d'infrastructures et d'organisation dans le pays. Mais à l'approche de la compétition, un contre-mouvement veut aussi faire croire que, malgré les difficultés, la Coupe du monde sera une réussite. Un jour avant le match d'ouverture de la Coupe du monde de football entre l'équipe brésilienne et la Croatie, la fronde sociale ne cède pas au Brésil. Les critiques contre les dépenses liées au Mondial déferlent sur les réseaux sociaux et des manifestations sont prévues durant tout le mois de juin. Les réseaux, vitrines de la contestation brésilienne sur Facebook, plusieurs mouvements sociaux se mobilisent dans le but de transformer cet événement planétaire en plateforme revendicative. Sur une page créée par les protestataires, plus de 7 000 personnes ont confirmé leur participation à une manifestation prévue pour ce jeudi. La grève des fonctionnaires du métro à São Paulo, qui a provoqué des embouteillages gigantesques dans la ville, en est un exemple. De retour au travail ce mardi, les employés n'ont pas exclu une nouvelle mobilisation demain. Sur les réseaux sociaux, la Coupe du monde des mécontents est représentée par le mot-dièse #NaoVaiTerCopa ( « Il n'y aura pas de Coupe du monde », en français). Utilisé pour la première fois au mois de janvier, il a déjà été mentionné 60 000 sur Twitter et Instagram, le réseau de photos acheté par Facebook très prisé par les Brésiliens. « Cette campagne a 'capturé' le sentiment de frustration des Brésiliens et ne seraitce que pour cela, elle a été victorieuse. Le #NãoVaiTerCopa a réussi à dépasser le populisme, a exposé les fragilités, la corruption et a généré des doutes », a résumé une internaute brésilienne sur Facebook. Critique de l'organisation du Mondial En référence au mot-dièse #NaoVaiTerCopa, le publicitaire brésilien Raphael Evangelista, 26 ans, a inventé, en février, la campagne #VaiTerCopaSim (« Oui, la Coupe du monde aura lieu », en français). Plus de 80 000 personnes ont adhéré au mouvement, une façon apolitique de critiquer l'organisation du Mondial, qui a renforcé, selon lui, quelques clichés sur le pays « du foot et du Carnaval ». « La Coupe du monde aura lieu, bien sûr, et elle va coûter cher. Et que restera-t-il après ? Rien, sauf si l'on gagne la compétition. On aime le foot et la Coupe du monde, bien sûr. Mais on sait aussi qu'il s'agit d'un cirque qui a mis le Brésil au devant de la scène », a déclaré le publicitaire au site brésilien UOL. La décision de la présidente Dilma Rousseff de ne pas faire de discours à l'ouverture du Mondial illustre bien l'ambiance plutôt tiède qui règne dans le pays. L'année dernière, à l'occasion de la Coupe des Confédérations, la chef d'Etat brésilienne avait été huée par les supporters à Brasília. La politique et le sport font-ils bon ménage « Vous pouvez dire ce que vous voulez. J'aime la Coupe du monde. Aujourd’hui, je vois mon quartier pulser. C'est là que la Coupe du monde va commencer et que le monde va s'arrêter », a écrit sur sa page Facebook Marcos Sergio Silva, un journaliste brésilien qui a grandi dans le quartier d'Itaquera, où aura lieu le match d'ouverture à São Paulo. Ce quartier est aussi situé dans l'une des zones plus pauvres de la capitale. Le ministre brésilien du Sport, Aldo Rebello, défend lui aussi l'idée qu'il faut séparer le sport de la politique. « Au Brésil, le football aide à insérer la population la plus pauvre. La Coupe du monde est une compétition sportive, pas une institution chargée de régler les problèmes du pays », a t-il déclaré au magazine Epoca. « Les manifestations sont nécessaires, mais le mouvement 'Não Vai Ter Copa' est exagéré. La Coupe du monde aura lieu et essayer d'empêcher cela est ridicule. Il ne s'agit pas d’arrêter de protester pendant le Mondial, mais utiliser la visibilité de la compétition pour mettre en évidence le mécontentement social », conclut le journaliste sportif Paulo Armando, dans une tribune publiée par le site Brasil Post. M. B. ALGERIE NEWS 100% des joueurs de la sélection de Russie pour Brésil 2014 évoluent dans leur championnat national. L'Angleterre arrive juste derrière, avec 95,6% de joueurs de Premier League, soit 22 sur 23. Le gardien de but du Celtic Fraser Forster est le seul «expatrié». Seuls 4,3 % des joueurs (1 sur 23) de la Bosnie-Herzégovine, de la Côte d'Ivoire, du Ghana et de l'Uruguay jouent en revanche dans le pays qu'ils représentent. 68 comme le nombre de bougies que Fabio Capello, doyen des sélectionneurs de Brésil 2014, soufflera pendant la compétition. En charge de la Russie, l'Italien deviendra par ailleurs le quatrième entraîneur le plus âgé de l'histoire de la Coupe du monde. Une liste dominée par Otto Rehhagel, qui avait 71 ans en 2010 avec la Grèce. L'Uruguayen Oscar Tabarez (67 ans et 3 mois) et le successeur de Capello sur le banc anglais, Roy Hodgson (66 ans et 10 mois), seront les deux autres plus vieux sélectionneurs au Brésil. 58 joueurs célébreront leur anniversaire au cours de Brésil 2014. Le Chilien Mauricio Isla (26 ans) et l'Australien Eugene Galekovic (33 ans) seront les deux premiers à souffler leurs bougies, le 12 juin, pour l'ouverture de la compétition. Le doyen de la Coupe du monde, Faryd Mondragon, fêtera quant à lui ses 43 ans le 23 juin, la veille du 27e anniversaire de Lionel Messi. Le Ghanéen John Mensah et le MexicainGuillermo Ochoa rêveront sans doute de s'offrir une finale le jour de leur anniversaire, le 13 juillet prochain. 52championnats différents seront représentés lors du tournoi. L'Angleterre est celui qui fournira le plus gros contingent, avec 114 des 736 joueurs (15,4 %) issus de la Premier League ou des divisions inférieures. L'Allemagne et l'Italiecomplètent le podium, avec respectivement 81 et 78 joueurs. Parmi les 297 clubs représentés, 28 sont par ailleurs situés en Angleterre, contre 21 pour l'Allemagne. Le Bayern Munich est le club à compter le plus d'internationaux au Brésil. Avec 15 joueurs, le champion d'Allemagne Jeudi 12 juin 2014 devance Manchester United d'une unité. La Turquie mène la danse des pays non qualifiés pour la Coupe du Mmonde, avec 26 joueurs de son championnat appelés dans les différentes sélections. L'Europe est de loin le plus gros fournisseur de la compétition. 76 % des joueurs engagés au Brésil évoluent en effet sur le Vieux Continent. L'Algérie est par ailleurs la deuxième équipe de l'histoire, après la Serbie il y a quatre ans, à présenter des joueurs issus de 23 clubs différents. 29 ans, c'est la moyenne d'âge de l'Argentine, la sélection la plus âgée de Brésil 2014. Le Honduras, l'Iran, le Portugal et l'Uruguay sont sur les talons de l'Albiceleste, avec seulement cinq mois de moins. Le Ghana (25 ans et 6 mois de moyenne d'âge) est en revanche l'équipe la plus jeune de la compétition, devant l'un de ses rivaux africains, le Nigeria (25 ans et 10 mois), et la Belgique (25 ans et 11 mois). 27 ans et 5 mois est l'âge moyen de l'ensemble des joueurs observé lors des trois dernières éditions de la Coupe du monde. Ce chiffre n'a presque pas bougé au cours des deux dernières décennies. États-Unis 1994 présentait en effet la même moyenne d'âge que les millésimes 2006, 2010 et 2014. Les joueurs étaient en moyenne plus âgés de deux mois lors de France 1998, avant de redescendre légèrement à 27 ans et demi pour Corée/Japon 2002. 20 anciens vainqueurs de la Coupe du monde tenteront de soulever une nouvelle fois le trophée au Brésil. Sans surprise, l'Espagne fournit le plus gros de ce contingent, avec 16 joueurs titrés en 2010, auxquels s'ajoutent les rescapés italiens de l'édition 2006 : Andrea Barzagli, Gianluigi Buffon, Daniele De Rossi etAndrea Pirlo. Aucun des champions du monde brésiliens de 2002 ne sera en revanche représenté, Kaka et Ronaldinho n'ayant pas été retenus dans la liste des 23 de Luiz Felipe Scolari. Avec 16 joueurs sacrés lors de l'édition précédente, l'Espagne établit un nouveau record en la matière, devant la France de 2002 et ses 13 champions du monde en titre. 18 ans et 1 mois, Tel est l'âge du plus jeune joueur de Brésil 2014, Fabrice Olinga. S'il rentrait en jeu, le Camerounais deviendrait le neuvième joueur le plus précoce de l'histoire de la compétition. Trois de ses compatriotes le devanceraient malgré tout dans ce classement : Samuel Eto'o (deuxième à l'âge de 17 ans et 3 mois), Salomon Olembe (quatrième à 17 ans et 6 mois) et Rigobert Song (septième à 17 ans et 11 mois). Le plus jeune joueur à avoir jamais évolué en Coupe du monde est le Nord-Irlandais Norman Whiteside, seulement 41 jours après son 17e anniversaire, lors d'Espagne 1982. Le latéral gauche anglais de 19 ans Luke Shaw et l'Américain Julian Green, d'un mois son aîné, compléteront le podium au Brésil derrière Olinga. 14 buts en Coupe du monde, c'est le total que Miroslav Klose, joueur le plus prolifique de l'histoire du tournoi à participer à Brésil 2014, tentera d'améliorer pendant la compétition. L'attaquant allemand n'est qu'à une longueur du record établi en 2006 par le Brésilien Ronaldo. Il peut également devenir le troisième joueur de l'histoire à marquer lors de quatre éditions différentes, après son compatriote Uwe Seeleret le grand Pelé. > A C T U 5 11 recommandations sanctionnent la Conférence nationale de transition Un document sera proposé au pouvoir Un organisme de concertation et de suivi sera constitué par la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique. Telle est la principale des 11 résolutions de la conférence nationale de transition, tenue mardi à Zeralda. « L a CNLTD se charge de poursuivre les consultations avec les partis et personnalités afin de garantir le maintien de la coordination et du travail commun avec les participants », annonce un communiqué sanctionnant les travaux de la Conférence nationale de transition. La CNLTD relève que les interventions ayant marqué cette rencontre étaient «concentrées». « Un débat libre, riche et transparent » a caractérisé les travaux de la conférence, considérée par tous les participants comme « une rencontre nationale historique et un évènement important dans l’histoire de l’Algérie indépendante », ajoute-t-on dans le même document. Cette rencontre, estime la CNLTD, « est fondatrice d’une nouvelle étape du combat pour un consensus autour de la transition, ses étapes et ses mécanismes ». Après avoir établi le diagnostic de la « crise » que vit l’Algérie et « le blocage qui mènera à l’effondrement de l’Etat », expliquent les rédacteurs du document final, la conférence a adopté onze recommandations qui constitueront la feuille de route à adopter pour l’avenir. Ainsi, outre « l’organisme de concertation et de suivi », il y a lieu de « poursuivre le combat pour une véritable transition, de façon à concrétiser la souveraineté du peuple qui aura à choisir ses représentants et son droit à les interpeller ou les destituer », « approfondir le dialogue, enrichir la plateforme de la première conférence avec les interventions et les propositions et préparer un document consensuel qui sera proposé au pouvoir et à la société ». Aussi, les participants qui « appel- lent le pouvoir à ne pas rater l’occasion historique » de la conférence pour s’associer au processus de transition, ont résolu de communiquer continuellement avec toutes les composantes du peuple algérien, le mobiliser pour lui inculquer la démocratie, les libertés et les droits, à travers des activités, des conférences et autres rencontre politiques. La première conférence de transition recommande, entre autres, de « faire participer les jeunes et la femme » dans le processus de transition, comme elle compte « élargir le front des partis et personnalités convaincus du changement et de la transition». Par ailleurs, la CNLTD n’a pas manqué d’insister sur « une réconciliation nationale fondée sur la vérité et la justice », prenant acte de l’intervention de Me Ali Yahia Abdenour, militant des droits de l’homme et ancien président de la LADDH. Hanoune a-t-elle choisi son camp ? Ce sont toutes les interventions et les propositions des uns et des autres qui ont trouvé, pour ainsi dire, leur place dans le document final de cette première conférence, à laquelle ont pris part presque tous les partis et personnalités politiques de l’opposition, après de longues années de division. Un pari réussi pour les ex-boycotteurs de la présidentielle que sont le MSP, le RCD, le FJD, Jil Jadid, Ennahdha et Ahmed Benbitour, ancien Chef de gouvernement. Ces six membres de la CNLTD ont eu ce long souffle pour aller jusqu’au bout de leur initiative et sont parvenus à tenir et réussir cette conférence, malgré les intimi- dations, les entraves et les obstacles orchestrés par l’administration. Seuls grands absents, peut-être, à relever lors de cette rencontre, Liamine Zeroual et Sid-Ahmed Ghozali. L’ancien président n’a pas été au rendez-vous bien qu’il « partage la démarche de la CNLTD », nous confie Soufiane Sekhri, porte-parole de Jil Jadid. Ce dernier garde l’espère de voir Zeroual rejoindre la coordination ou, le moins, « envoyer un message de soutien ». Autre absent à la Les ordures inondent les trottoirs Alger « la blanche » a noirci L e ramassage des ordures à Alger fait grandement défaut, sans perspectives d’amélioration. De jour en jour Alger « la Blanche » perd de cette qualité « identitaire » ressemblant de plus en plus à une vaste poubelle à ciel ouvert. Il faut voir ces rues, impasses et périphéries devenues de véritables dépotoirs enlaidissant une capitale qui se paupérise chaque jour un peu plus. Les sacs-poubelles éventrés laissent apparaître les restes de repas et détritus divers, étalés à même le sol et libérant des odeurs nauséabondes de putréfaction, la voilà la nouvelle image de la capitale de l’Algérie ! En effet, désormais il faut regarder où mettre les pieds et se boucher le nez. Pourquoi les autorités publiques ne font-elles rien pour mettre un terme à cette situation pour redonner à Alger son lustre d’antan ? Et les habitants, dont l’incivisme s’est accentué ne font rien pour respecter un minimum de règles de propreté par le simple geste de se conformer aux normes de convenance. Les APC font-elles convenablement leur travail consistant au nettoyage des rues et avenues et maintenir l’image de marque de la première ville du pays ? Certes, les autorités ne font pas toujours ce qui était attendu d’elles, mais ils faut également relever, hélas, la disparition du civisme citoyen de la vie quotidienne des Algériens dans les villes et villages en général et dans les grandes cités en particulier. Si les adultes balancent des sacs poubelle par les fenêtres, que voulez-vous obtenir de leurs enfants ? Chacun de nous peut faire un geste de civisme et jeter les ordures durant la nuit dans un sac hermétiquement fermé et surtout dans des endroits prévus à cet effet. Malheureusement, c’est toujours après le passage du camion de ramassage des ordures que les habitants sortent leurs sachets d’ordures. Les communes d’Alger submergées par les ordures Les habitants ont du mal à comprendre le sens du civisme. C’est rare de trouver une cité populaire qui ne soit pas « ornée » de poubelles ou des détritus jetés en vrac sur la chaussée. La cité sur le haut du boulevard Bougara à El Biar, connue sous le nom de «l’Africana » est l’exemple concret de l’incivisme citadin. Ces derniers sont entourés d’un tas de poubelles qui exaspèrent les visiteurs. Un autre phénomène qui caractérise les Algériens, c’est le jet de poubelles et de bouteilles vides par les fenêtres. Donc, les citoyens ne facilitent pas la tâche aux agents de la société de nettoyage et d’hygiène Netcom, rendant leur mission plus difficile. Selon les éboueurs, certains habitants d’Alger jettent leurs ordures à tout moment de la journée, mais aussi la nuit. En effet, la majorité des citoyens se débarrassent de leurs ordures à toute heure et ne se donnent même pas la peine de les mettre dans des sacs poubelle fermés pour faciliter la tâche aux éboueurs qui ne peuvent pas, à eux seuls, faire face à ces montagnes d’ordures. Il est à rappeler que 30 000 bacs sont mis à chaque coin de rue et à chaque entrée d’immeuble, et des endroits spéciaux ont été aménagés pour le dépôt des déchets domestiques. Toutefois, un grand nombre de citoyens ne respectent pas cette pratique et continue de jeter de grandes quantités de déchets sur les trottoirs, aux entrées des immeubles et devant les murs. Selon l’enquête internationale Mercer, publiée l’année dernière, Alger a été classée à la 179e place sur 221 dans son classement sur la qualité de la vie, faisant d’elle l’une des villes les plus sales dans le monde. L’Algérie avait été mal notée sur ses infrastructures, sa propreté, ses transports, ou son approvisionnement en eau et en électricité. Khalil Merdaci Khaled ALGERIE NEWS Jeudi 12 juin 2014 conférence, Louisa Hanoune. Il paraît que la première dame du PT a définitivement signé son divorce avec l’opposition et choisi son camp. Absente d’un tel rendez-vous, il ne reste plus rien à Hanoune de quoi crier son opposition au pouvoir. Elle qui s’est distinguée ces dernières années par ses attaques contre les islamistes et autres adversaires de Bouteflika, évitant à ce dernier la moindre critique. Aïssa Moussi Accident de circulation 13 morts et 14 blessés en 24 heures Plusieurs accidents de la circulation ont été enregistrés par les éléments de la Protection civile, durant les dernières 24 heures, dont dix les plus mortelles ayant causé le décès de 13 personnes sur les lieux de l’accident et 14 autres blessés, traités et évacués vers les structures hospitalières. Le bilan le plus lourd a été enregistré dans la wilaya d’El-Bayadh avec quatre personnes décédées et une autre blessée, suite à une collision entre deux camions survenue sur la route nationale n° 6 dans la commune de Heither. Durant la même période, les unités de la Protection civile ont enregistré 2 819 interventions, dans les différents types d’intervention pour répondre aux appels de secours pour des accidents de la circulation, domestiques ou évacuations sanitaires. En outre, les secours de la protection civile sont intervenus pour l’extinction d’un incendie urbain dans la wilaya Khenchela. Cet incendie a causé des gênes respiratoire à trois personnes évacuées vers l’hôpital local. À Alger, les secours sont intervenus, avant-hier soir, suite à un effondrement partiel d’une vieille bâtisse dans la rue Abdelkader Ben M'Barek à la place 1er-Mai. Cet effondrement a causé des fractures à un vieux âgé de 83 ans, au niveau de la jambe et des ecchymoses au niveau du visage. Quelque 1 033 interventions ont été effectuées suite à la mise en place, depuis le 1er juin, du dispositif de la surveillance des plages et des baignades à travers les wilayas côtières où 563 personnes ont été secourues et sauvées de noyade. Cinq personnes sont décédées, dont quatre, en dehors des horaires de surveillance et une personne dans les plages interdites à la baignade. S’agissant des personnes noyées dans les réserves d’eau, les unités de la Protection civile ont enregistré le décès de six personnes dont deux cas dans les mares d’eau et retenues collinaires. Une personne a trouvé la mort dans les barrages, deux dans les oueds et une autre dans un lac. Mohammed Zerrouki 6 > A C T U Distribution de l'eau Le gouvernement renonce à la gestion déléguée Le gouvernement a décidé de renoncer à la gestion déléguée des services publics de l'eau dans les grandes métropoles, confiée depuis 2005 à des entreprises internationales, en optant pour une nouvelle formule d'assistance technique, a annoncé mercredi le ministre des Ressources en eau, Houcine Necib. « N ous avons décidé avec l'accord du gouvernement d'aller vers une nouvelle formule de gestion de l'eau où l'intervention des opérateurs étrangers devra s'opérer selon une nouvelle formule du contrat d'assistance technique», a déclaré Necib dans un entretien accordé à l'APS. Afin d'améliorer la distribution de l'eau dans les grandes villes, l'Etat avait délégué sa gestion en 2005 à des opérateurs internationaux. Le Français Suez Environnement s'est vu confier la gestion de l'eau dans la capitale et Tipasa. En plus de Suez environnement l'Etat avait signé des contrats de gestion des services publics de l'eau avec la Société des eaux de Marseille pour Constantine et aussi avec l'Espagnol Agbar pour la wilaya d'Oran. La distribution de l'eau dans les wilayas d’Annaba et d'El Taref a été confiée à l'Allemand Gelssen Wasser. Les entreprises qui seront reconduites à la fin de leur contrat de gestion déléguée seront retenues comme des partenaires techniques qui vont assister les filiales de distribution algériennes dans des domaines bien précis, selon les explications du ministre. « Actuellement nous nous orientons vers une autre forme de partenariat, celle de l'assistance technique, nous estimons que nos filiales peuvent aujourd'hui se suffire d'un encadrement décisionnel exclusivement algérien qui sera soutenu par une expertise internationale choisie et ciblant les domaines où le déficit est encore présent», indiqué Necib. Les domaines enregistrant toujours des déficits et nécessitant l'expertise étrangère ont été déjà définis selon une évaluation objective, a enchaîné le ministre, citant en cela le domaine de la relation avec les clients qui n'est pas encore maîtrisé par les entreprises algériennes. « On va aller vers une reconduction aménagée, nous allons gérer avec l'objectif de préserver les acquis pour Blida Les étudiants de l’université «Saâd Dahlab» mécontents L es étudiants de l’université « Saâd Dahlab » de Blida comptent recourir à la protestation. A l’origine, un retard dans l’affichage des résultats du deuxième semestre. Pis encore, l’administration décide de tenir les examens de rattrapage lundi prochain. Ce qui rajoute l’huile sur le feu, c’est la programmation des soutenances de mémoire de fin d’année pour les étudiants de troisième année et ce dans plusieurs départements. Les étudiants sont mécontents et ne savent pas quoi faire et comment réagir. « Ma soutenance est programmée ce jeudi, alors que je n’ai aucune idée sur mes notes des examens du deuxième semestre (…) nous sommes dans un doute terrible devant le silence de l’administration », confie une étudiante. Selon notre interlocutrice, les étudiants sont désemparés et veulent exprimer leur colère. Ils demandent notamment de reporter les examens de rattrapage jusqu’après l’affichage des résultats. Les étudiants de l’université de Blida réclament également le droit à la consul- tation des copies des examens, estimant que les professeurs font plusieurs fois des erreurs dans la correction des copies. « La consultation nous permet de confirmer que la note qui nous a été donnée est la bonne. Personnellement j’ai corrigé ma note à maintes reprises (…) il faut dire que des étudiants refont parfois pour un ou deux points, donc c’est primordial d’organiser cette année encore les consultations », explique un autre étudiant. Les étudiants expliquent la décision de l’administration par l’approche du mois de ramadhan qui est prévu pour la fin du mois de juin. Ils af- firment que l’administration veut se débarrasser de tous les examens à cause des vacances. Devant le mécontentement des étudiants et leur menace de protester, le rectorat de l’université Saâd Dahlab préfère garder le silence pour ne pas dégénérer la situation. Il faut dire que ce problème est également vécu, chaque année à cette période, dans de nombreuses universités du pays. H.Z. ALGERIE NEWS ne pas reculer, voire même les améliorer, a souligné Necib. Evaluant l'ancienne formule de gestion de l'eau, le ministre a relevé qu'à l'exception de l'expérience d’Annaba et d'El Taref qui s'est avérée non concluante et pour laquelle les actionnaires, l'Algérienne des eaux (ADE) et l'Office national de l'assainissement (ONA) ont pris à temps les dispositions nécessaires en résiliant le contrat, les autres partenariats ont été globalement positifs. Ces contrats ont permis particulièrement d'améliorer la distribution de l'eau en H24, la réparation des fuites ainsi que le rapprochement des usagers et le transfert du savoir-faire. L'Espagnol Agbar qui gère la distribution de l'eau à Oran sera reconduit comme accompagnateur technique, selon la nouvelle formule de gestion. Les négociations entre le ministère des Ressources en Eau et Agbar qui avait obtenu les meilleures performances avec l'ancienne formule ont été bouclées dans ce sens. Interrogé par ailleurs sur l'avancée de l'arbitrage international opposant l'Algérie à l'Allemand Gelssen Wasser après la résiliation de son contrat à Annaba, le ministre a indiqué que la procédure de l'arbitrage a été momentanément suspendue. Pour le différend avec « Gelssen Wasser on est à l'aise, la procédure d'arbitrage a été momentanément suspendue, ils veulent un rapprochement, un règlement à l'amiable », a -t-il répondu. « C'est une résiliation au tort exclusif, on leur a fait supporter toute la responsabilité de toutes les défaillances, avec payement de préjudices», a ajouté le ministre. Yanis Ramy Sommet mondial sur la société de l'information (SMSI) Une entreprise algérienne en TIC récompensée L’ Union internationale des télécommunications (UIT) a annoncé, mardi soir, les noms des lauréats des prix récompensant des projets liés au SMSI pour 2014, à l'occasion de la Manifestation de haut niveau SMSI+10, qui s'est ouverte avant-hier à Genève. L'édition 2014 du concours récompensant des projets en rapport avec le SMSI offre l'occasion d'identifier et de présenter des exemples et modèles de réussite facilement reproductibles et qui donnent aux populations locales des moyens d'agir, compte tenu des efforts déployés par les parties prenantes pour atteindre les objectifs du SMSI. Dix-sept projets ont été récompensés pour leur contribution remarquable au renforcement de la mise en œuvre des résultats du Sommet mondial sur la société de l'information (SMSI). En effet, le premier prix est revenu au ministère des Technologies de l'information et des communications de la Colombie, suivi du Fonds d'investissement du Ghana pour les communications électroniques (Ghana). Ainsi, le troisième prix Jeudi 12 juin 2014 revient à une entreprise algérienne «GEOSYS». Cette rencontre est centrée sur le bilan sur dix ans de la mise en œuvre des résultats du Sommet mondial sur la société de l'information (SMSI), qui s'était déroulé à Genève en 2003 et à Tunis en 2005. Le SMSI+10 fixera de nouvelles priorités en vue de renforcer le rôle de catalyseur joué par les TIC dans le programme de développement pour l'après-2015. Un nombre croissant d'entités, dont des gouvernements, des organisations internationales, le secteur privé, la société civile, des établissements universitaires et d'autres représentants de différents secteurs, participent au concours récompensant des projets en rapport avec le SMSI, afin d'échanger de bonnes pratiques quant à la mise en œuvre des résultats de ce Sommet. Cet engagement met en valeur le caractère inclusif et l’efficacité du processus du SMSI dans l'optique de l'édification de la société de l'information. Plus de 140 projets ont été retenus pour l'édition 2014 de ce concours. H.Z. > C A P I T A L CRASH BOOM Le moral des dirigeants de petites et moyennes entreprises américaines a atteint en mai son plus haut niveau depuis plus de six ans et demi, un nouveau signe suggérant une accélération de la croissance de la première économie mondiale. La National federation of independent business (NFIB) a annoncé que son « indice de l'optimisme des PME » avait progressé de 1,4 point, le mois dernier, à 96,6, le chiffre le plus élevé enregistré depuis septembre 2007. Cet indicateur, considéré comme un bon baromètre de la santé de l'économie, est en hausse pour le troisième mois consécutif. Cinq des dix composantes de l'indice ont progressé en mai, parmi lesquelles les ventes et les prévisions de bénéfices, et les PME se déclarent majoritairement très optimistes pour les six mois à venir. La proportion d'entreprises prévoyant d'augmenter leurs effectifs a également augmenté. LE CHIFFRE La chaîne américaine de magasins d'électronique grand public RadioShack a annoncé avoir creusé ses pertes au premier trimestre en raison notamment des remises consenties sur les prix des tablettes et des smartphones et de ventes décevantes dans l'électroménager. L'action du distributeur chutait d'environ 22% dans les transactions d'avant Bourse. Affaibli par le départ de plusieurs de ses dirigeants et par une concurrence de plus en plus vive de groupes comme Best Buy, Amazon et Wal-Mart, RadioShack a vu ses ventes reculer depuis 2010 et vient d'enchaîner neuf trimestres consécutifs de pertes. En mars, il a annoncé prévoir de fermer jusqu'à 1 100 points de ventes jugés insuffisamment rentables. Il a toutefois annoncé en mai avoir trouvé des accords avec des créanciers qui vont lui permettre de conserver certains d'entre eux. Micro-entreprises De nouvelles modalités introduites Un arrêté interministériel vient d’être publié au J ournal officiel et fixant les modalités d'octroi préférentiel de la commande publique aux microentreprises. C et arrêté précise que lorsque certains besoins des services contractants, dans le cadre de marchés de travaux, fournitures, études ou services, peuvent être satisfaits par des microentreprises, le service contractant, sauf exception dûment justifiée, doit leur réserver, exclusivement, les prestations y afférentes, dans la limite du seuil de 20 %, au maximum, de la commande publique, prévu à l'article 55 du décret présidentiel n°10236 du 7octobre 2010. L'exception suscitée doit être justifiée dans le rapport de présentation du projet de marché ou de contrat. Aussi, les besoins qui peuvent être satisfaits par des micro-entreprises sont identifiés par les services contractants, préalablement au lancement de toute procédure de passation de commande, dans la limite du seuil précité. Ils sont arrêtés pour les marchés de travaux en fonction de la valeur globale des besoins relatifs à une même opération de travaux, et pour les marchés de fournitures, études et services en fonction de leur homogénéité. Ces besoins font l'objet, soit d'un cahier des charges distinct, concernant uniquement les commandes à confier aux micro-entreprises, soit d'un ou de plusieurs lots dans le cadre d'un cahier des charges alloti. Dans tous les cas, le cahier des charges doit prévoir un système d'évaluation des offres et des conditions d'éligibilité adaptées aux microentreprises. Les services contractants se référent, dans le cadre de la mise en œuvre de cette loi, aux listes des micro-entreprises tenues par les services territorialement compétents de l'Agence nationale de soutien à l'emploi des jeunes (Ansej), la Caisse nationale d'assurance-chômage (Cnac) et l'Agence nationale de développement de l'investissement (Andi). Les organismes précités doivent tenir à jour et publier la liste des micro-entreprises par tous moyens appropriés. Les commandes confiées dans le cadre du dispositif mis en place par cet arrêté ne peuvent être réalisées que par les micro-entreprises auxquelles elles ont été attribuées. Lorsque le service contractant recourt au mode d'appel d'offres, il retient l'appel d'offres restreint destiné aux micro-entreprises activant dans le domaine considéré. Il publie l'avis d'appel d'offres dans les conditions fixées à l'article 49 du décret présidentiel n°10-236 du 7 octobre 2010. Le taux maximum de 20 % de la commande publique est calculé, pour chaque service contractant, par référence au montant de la commande publique annuelle. Le service contractant n'est pas tenu d'appliquer systématiquement ce taux à chaque commande. Par ailleurs, le service contractant est tenu d'informer trimestriellement, selon le cas, les services territorialement compétents de l'Ansej, la Cnac ou l'Andi des marchés attribués aux micro-entreprises. F.A.A. ALGERIE NEWS 7 Jeudi 12 juin 2014 500 La Société de gestion des participations « productions animales » (SGP-Proda) ouvrira quelque 500 points de vente de viande durant le mois de Ramadhan. Saison estivale L’ONA actionne son dispositif d’alerte A la veille de l’ouverture de la « saison estivale », l’Office national de l’assainissement actionne son dispositif habituel d’intervention et d’alerte, afin d’assurer un fonctionnement normal des systèmes d’assainissement dans les communes côtières gérées par l’ONA. Ce dispositif a pour objet la protection des plages autorisées à la baignade contre la pollution des eaux usées. Il permet aussi le maintien du bon fonctionnement des ouvrages d’assainissement et, particulièrement, la surveillance et le curage des points noirs. Ce dispositif permet également la prise en charge des dysfonctionnements pouvant survenir dans ces ouvrages et la sécurisation des stations de relevage et des stations d’épuration. Il importe de sensibiliser les citoyens des zones côtières sur l’importance de l’éradication des rejets sauvages en mer et de veiller à respecter l’obligation d’être branchés au réseau public d’assainissement afin de préserver les zones de baignade. A ce titre, selon la loi 05-12, dans le chapitre « Dispositions spécifiques à l’assainissement », il est stipulé respectivement à l’article 118 et 121 : « En zone agglomérée, est obligatoire le branchement au réseau public d’assainissement de toute habitation ou établissement » et « dans les zones à habitat dispersé ou dans les centres ne disposant pas d’un système d’assainissement collectif, l’évacuation des eaux usées doit se faire au moyen d’installations autonomes agréées et contrôlées par l’administration chargée des ressources en eau. » 8 > A C T U Taux de croissance de La promesse de Sellal La future bataille de la relance économique de l’Algérie et notre place dans la compétition mondiale se gagneront grâce à une bonne gouvernance et à notre capacité à innover au sein du grand Maghreb, tel est l’objet de cette contribution Bilan socioéconomique au 1er janvier 2014 En cette année 2014, l’Algérie est toujours, après plus de 50 ans d’indépendance politique, une économie rentière où tant la société (70% du pouvoir d’achat des Algériens) que l’économie dépendent de la rente des hydrocarbures. Je m’en tiendrai à l’indice du produit intérieur brutPIB- bien que l’indice de développement humain (IRH) soit plus significatif. L’IRH combine l’éducation, l’espérance de vie à la naissance et le RNB/par habitant (PPA) où l’Algérie est passée de la position 96e au niveau mondial, en 2012, à la 93e, en 2013. Mais cet indice est artificiellement gonflé par les transferts sociaux et les subventions généralisées sans ciblage. Ainsi, le produit intérieur brut PIB a évolué de 2005 à 2013, passant de 42 milliards de dollars à prix courants (devant déflater par l’indice des prix à la production pour avoir des prix constants) à 220,6 milliards de dollars. Certes, selon un calcul statique, les hydrocarbures dans le PIB varient de 40% et que hors hydrocarbures, nous avons environ 60%. Mais ces derniers segments sont induits par la dépense publique directement ou indirectement. Avec la technique de la triangularisation, l’on peut démontrer qu’à peine 20% de la valeur ajoutée provient des entreprises publiques et privées, dont le taux d’intégration ne dépasse pas 15%, 80% étant l’effet de la dépense publique, via la rente des hydrocarbures. Pour preuve, selon les statistiques officielles, les services marchands représentent 35% du PIB, les services non marchands 28%, le BTPH 16%, soit, au total, 79%, et l’agriculture qui connait une nette amélioration, bien que les prix soient élevés (fruits/ légumes, viande), contribue pour 14%, en 2013. Selon l’organe officiel de la statistique, ONS, la superficie économique globale est représentée par plus de 83% de petits commerce-services.L’industrie représente environ 5% du PIB mais est constituée à 95% de petites PMI-PME peu initiées au management stratégique. Les réserves de change ont clôturé à 194 milliards de dollars fin 2013 non compris les 173 tonnes d’or ayant rapporté entre 4 et 4,5 milliards de dollars d’intérêts. Entre 83/86% sont placées à l’étranger, en grande partie en bons de trésor américains et en obligations européennes, à un taux fixe 2,5 à 3% et une fraction dans des banques privées cotées, dites AAA, à un taux supérieur mais avec plus de risques. Le taux de chômage est estimé à 10% mais gonflé par les emplois administratifs, les emplois rentes temporaires et la sphère informelle représente 53% des actifs qui approchent les 12 millions selon l’ONS, sous estimant d’ailleurs l’emploi féminin. Le taux d’inflation fluctuerait entre 4/5% ( 8,9% en 2012 du au versements de salaires en partie) mais compressé artificiellement par les subventions généralisées représentant plus de 12% du PIB. Qu’en sera t-il donc en cas d’épuisement des recettes d’hydrocarbures traditionnels et de la prévision d’une chute des recettes entre 2017/2020, en cas de non découALGERIE NEWS Jeudi 12 juin 2014 vertes substantielles avec un cout compétitif du fait de la forte concurrence internationale, pouvant découvrir des milliers de gisements non rentables. L’Algérie a environ 12 milliards de barils de pétrole de réserve. Avec une exportation prévue de 2 millions de barils jour et une consommation intérieure de pétrole entre 6/8 millions de barils/jour avec les nouvelles raffineries, la durée serait entre 10/15 ans. Pour le gaz, les exportations qui peinent actuellement à atteindre 55 milliards de m3, une chute par rapport aux années précédentes, il est prévu 85 milliards de m3, les partenaires étrangers demandant une baisse de prix. Avec une consommation intérieure en 2017, estimée à environ 70/75 milliards de m3 (doublement de la production d’électricité à partir de turbines de gaz) allant à 100 milliards de m3, horizon 2025/2030, pour des réserves variant ente 2500/3000 milliards de m3 (non pas de 4,500, données de BP, année 1999, non réactualisées), le pic serait atteint entre 2025/2030, comme l’a annoncé le Premier ministre en juin 2014, au moment où la population algérienne tendra vers 50 millions d’habitants. D’où l’urgence, pour la sécurité nationale, d’aller vers une transition énergétique reposant sur un Mix énergétique. Après l ’ i mportation massive pour 403 milliards de dollars en 2005/2013, que faire ? Lorsque le gouvernement invoque comme secteur dynamisant entre 2015/2020 pour atteindre un taux de croissance de 7%, notamment le tourisme, l’industrie, l’agriculture, les services, l’on doit avoir une vision précise, projet par projet, et s’inscrire dans le cadre de filières internationalisées selon les normes coût-qualité, en rapport avec les nouvelles mutations mondiales et non parler de secteur globalement. Comme doivent être pris en compte en dynamique les accords de libre échange passés avec l’ Europe depuis le 1er septembre 2005, un dégrèvement tarifaire progressif zéro, horizon 2020, étant prévu, sans compter les contraintes de l’OMC en cas d’adhésion. Aurons-nous à cette période courte des entreprises compétitives ? La politique de substitution à l’importation pour alléger la facture d’importation doit reposer sur une analyse minutieuse de la rubrique importation, produit par produit, à > A C T U 9 7% entre 2017/2020 sera-t-elle tenue ? partir des grandes masses. Je m’en teindrai aux statistiques officielles en prenant la période 2005/2013, la réalité est que la valeur monétaire est supérieure, en prenant en compte les importations de la sphère informelle non déclarées qui contrôle plus de 40% de la masse monétaire en circulation et 65% des produits de première nécessité (voir mon étude à ce sujet à l’Institut français des relations internationales-Ifri- Paris décembre 2013). Les masses globales étant peu significatives pour une action opératoire, il faut donc appliquer le théorème des 20/80%, c’est-à-dire, prendre les rubriques essentielles d’importation et voir si à l’intérieur de ces rubriques peuvent se réaliser certaines substitutions pour une balance devises, technologique et managériale positive. Ainsi, pour l e s b i e n s industriels, en prenant les deux dernières années 2012/2013, nous avons des importations de voitures de tourisme en 2012 pour 3 909 millions de dollars et 3724 millions, en 2013, plus les voitures de transport avec, respectivement, 2206 et 2223 millions, donnant un montant de 6115 millions de dollars pour 2012 et 5947 pour 2013. Ces importations entre 2005/2013 pour les deux rubriques ont été de 30 428 millions de dollars. Vient ensuite l’importation des turbines à gaz, après la décision de doubler la capacité d’électricité à partir du gaz, où nous avons 512 pour 2012 et 1 213 millions de dollars pour 2013. En quatrième positon, les articles de robinetterie pour 365 millions de dollars en 2012 et 392 en 2013. Le total de la rubrique biens d’équipement, entre 2005/2013, a été de 59353 millions de dollars. Concernant les demi-produits, nous avons les tubes, travaux profilés, barres en acier- produits laminés en fer et en acier pour 3 323, en 2012, et 30 635, en 2013, avec un cumul entre 2005/2013 de 28 763 millions de dollars. Paradoxe pour un pays doté d’hydrocarbures, l’importation du gas-oil a été de 954 millions de dollars en 2012 et 2 223, en 2013, et du super 413millions de dollars en 2012 et 1 251 millions de dollars, en 2013. Vient ensuite l’importation du bois et dérivés, avec 605 millions de dollars en 2012 et 565, en 2013. Le total de cette rubrique entre 2005/2013 a été de 42 336 millions de dollars. Pour les produits alimentaires, nous avons le blé, avec 2 129 millions de dollars en 2012 et 2121, en 2013, donnant un total cumulé entre 2005/2013 de 8 671 millions de dollars. Le lait en poudre a été d e 363 millions de dollars en 2012 et 345 en 2013. La rubrique biens non alimentaires totalise 18 421 millions de dollars entre 2005/2013. Globalement, les importations de biens sont passées de 20 357 millions de dollars en 2005, à 21 456 en 2006, 27 631 en 2007, 39 479 en 2008, 39 294 en 2009, 40 472 en 2010, 46 453 en 2011, 47 490 en 2011 et 54 852 en 2013, ce qui nous donne un total cumulé entre 2005/2013 d’environ 340 milliards de dollars. Si l’on ajoute les services au niveau de la balance des paiements, qui ont été uniquement pour les deux dernières années 2012/2013 de 12 milliards de dollars, et en prenant une moyenne annuelle de 7 milliards de dollars, cela donne 63 milliards de dollars. Le total de transfert de devises entre 2005/2013 a été d’environ 403 milliards de dollars. Pour 2000/2013, selon les données de la Banque mondiale, correspondant à celles de la Banque d’Algérie pour la période 20002013, l’Algérie a exporté 707,250 milliards de dollars et a importé pour 491,200 milliards. La différence est de 216 milliards et si on enlève le remboursement anticipé 1091, en 2012, et 1 072, en 2013, donnant un total cumulé entre 2005/2013 de 8 671 millions de dollars. L’importation du sucre a été de 961 en 2012 et 881 en 2013 donnant un total cumulé entre 2005/2013 de 5 680 millions de dollars. L’huile de soja a été de 572 millions de dollars en 2012 et 6 373 en 2013, donnant un total cumulé entre 2005/2013 de 3 559 millions de dollars. Au total, cette rubrique a engendré une importation entre 2005/2013 de 45 790 millions de dollars. Concernant les biens non alimentaires, le poste le plus important est celui du médicament (produits pharmaceutiques et autres), avec 2 303 millions de dollars en 2012 et 2 348 en 2013, donnant un cumul entre 2005/2013 de 15 747 millions de dollars. La rubrique pièces détachées a été de 360 en 2012 et 374 en 2013. L’importation du tabac a été de de la dette, on retombe sur le chiffre des réserves actuelles fin 2013. Pour sa part, le magazine Jeune Afrique dans son hebdomadaire du 10 avril 2014 citant également la BM parle de 800 milliards de dollars de recettes entre 1999/2013. En étant réaliste, en prenant seulement 40% de substitution, en référence à l’année 2013 où les importations de biens et servies sont évaluées à 67 milliards de dollars, les économies de devises serait de 27 milliards de dollars de quoi créer des milliers d’emplois productifs et dynamiser l’économie nationale sur des bases durables. Si on avait préparé la base de développement, reposant sur la bonne gouvernance la ressource humaine et le management stratégique l’Algérie aurait pu économiser entre 2005/2013 plus de 160 milliards de dollars soit 84% des réserves de change actuel et entre 2000/2013 un montant supérieur aux réserves de change de 2014. Si l’on prend en compte la non maturation des projets avec les différentes réévaluations et les surcoûts qui ont été parfois entre 25/30% selon le rapport de la banque mondiale, ALGERIE NEWS Jeudi 12 juin 2014 (dépenser sans compter), le montant représenterait 130% des réserves de change. La dépense publique entre 2000/2013 (budget d’équipement et de fonctionnement) a été environ 630 milliards de dollars pour un taux de croissance moyen de 3% alors qu’il aurait du dépasser les 10%, l’Algérie selon les normes internationales dépensant deux fois plus pour avoir deux fois moins de résultats par rapport aux pays similaires de la région MENA. 4.- Investir dans des segments à avantages comparatifs En cette ère de mondialisation, il me semble erroné de parler de stratégie industrielle, ce qui supposerait une autonomie totale de la décision économique surtout pour un micro-Etat comme l'Algérie, alors que la tendance est aux grands ensembles, d'où l'importance d'espaces économiques fiables maghrébin, euro-méditerranéen et africain, espace naturel de l'Algérie. En ce XXIe siècle, on assiste à l'évolution d'une accumulation passée, se fondant sur une vision purement matérielle, caractérisée par des organisations hiérarchiques rigides et un nouveau mode d'accumulation fondé sur la maîtrise des connaissances et de nouvelles technologies et des organisations souples en réseaux comme une toile d'araignée à travers le monde, avec des chaînes mondiales segmentées de production où l'investissement, en avantages comparatifs, se réalise au sein de sous-segments au sein de ces chaînes. Or, l'assainissement des entreprises publiques a coûté au Trésor public plus de 60 milliards de dollars entre 1971 et 2013, dont la majorité sont revenues à la case de départ. Les banques publiques sont malades de leurs clients, à savoir les entreprises publiques, ce qui explique également, couplé avec l'inefficacité des dépenses publiques, que ce n'est pas une question de finances mais renvoie à l'urgence d'un réajustement de la politique économique et sociale algérienne. Cela renvoie aux contraintes d'environnement : bureaucratie et corruption posant la problématique de la gouvernance, système financier sclérosé, absence d'un marché foncier libre, d'un marché de travail et d'une main d'œuvre adaptée et surtout aux changements perpétuels du cadre juridique. Rappelons que de 1965 à 1980, nous avons de grandes sociétés nationales et de 1980 à 1988, nous assistons à une première restructuration découpant les grandes sociétés nationales. Avec la crise de 1986 l'Etat crée 8 fonds de participation qui étaient chargés de gérer les portefeuilles de l'Etat. Comme conséquence de la cessation de paiement en 1994, avec le rééchelonnement, en 1996, l'Etat crée 11 holdings en plus des 5 régionaux avec un Conseil national des privatisations ; en 2000, nous assistons à leur fusion en 5 mégaholdings et la suppression du Conseil national des privatisations ; en 2001, nouvelle organisation avec la création de 28 sociétés de gestion des participations (SGP) de l'Etat. Tâtonnement depuis 2009 où les SGP devraient être progressivement dissoutes et remplacées par des groupes industriels avec des zones intégrées. Le risque n’est-il pas de revenir à l'ancienne organisation administrative des années 1970 de tutelle de chaque département ministériel ? Par ailleurs récemment en reconnaissant l'échec dans l'attrait de l'investissement direct étranger, l’on avance l’assouplissement de la règle des 49/51%. Or, l’erreur est d’avoir codifié cette règle dans une loi ne laissant plus de marges de manœuvre et créant des polémiques inutiles au niveau international, nuisibles à l’image de l’Algérie. Comme cette illusion de croire qu’un nouveau code d’investissement dynamiserait l’investissement productif alors que l’Algérie manque de vision stratégique pour s’adapter aux nouvelles mutations. Ces changements d'organisation périodiques démobilisent les cadres du secteur économique public, les investisseurs privés locaux et étrangers montrant clairement la dominance de la démarche bureaucratique au détriment de la démarche opérationnelle économique. En résumé, on ne crée pas des groupes industriels par décret. C'est le marché local et mondial qui est l'élément déterminant. Cela suppose de relever le défi du XXIe siècle, à savoir l’Etat de Droit, la bonne gouvernance, la valorisation du savoir sur lesquels doivent s'appuyer des entreprises dynamiques ouvertes à la concurrence internationale. Faute de quoi la production et les exportations hors hydrocarbures et le taux de croissance de 7% entre 2017/2020 sans réformes structurelles et management stratégique ne seront qu'un vœu pieux. Car la vision bureaucratique administrative ne peut que conduire le pays à l'impasse, faute de vision stratégique, et ce au moment où l'industrie au niveau mondial, devrait connaitre d’importantes reconfigurations à l'horizon 2015/2020. Aussi, les différents documents disponibles actuellement au niveau du gouvernement, portant stratégie industrielle en Algérie, pour être opérationnels et cohérents, ont besoin d’une quantification précise et datée. L’Algérie, si elle veut devenir un pays émergent, elle en a les capacités, n’a pas besoin d’une stratégie non industrielle, vision des années 1970/1980, mais d’une stratégie d’entreprises dans le cadre de filières internationalisées si l’on veut dynamiser les exportations hors hydrocarbures. A.M. dclg é A n a l y s e s & aa e D é c r y p t a g e s La rédaction d'Algérie News propose une nouvelle rubrique dédiée à l'analyse et au décryptage de l'actualité qui nous concerne et qui nous entoure. Nous lançons un appel à tous ceux et toutes celles qui veulent y contribuer à travers des articles ou des propositions. Vos contributions seront les bienvenues. Contact : [email protected] Al-Qods pèlerinage La normalisation par la théologie Par René Naba Le patriarche de la communauté maronite libanaise, Mgr Béchara Ar Rahi et une fraction des dignitaires musulmans sunnites des grands pays arabes ont entrepris des démarches dont le synchronisme apparaît comme devant aboutir à une normalisation de facto des pays arabes avec Israël, sous couvert de théologie.. > Suite pages 12 - 13 L’œil du bijoutier Vu de Paris : la France conduite par un chauffeur de taxi Par K. Derraz Paris mou, Paris flou. C’est la tradition du journaliste étranger : discuter avec le chauffeur de taxi, première agence de presse dans le monde, source d’avis et de moukhabarate, thermomètre d’opinions et fontaine de clichés. A Paris, les chauffeurs de taxi ne sont pas tous français ni tous algériens, non plus. Le métier est le sas d’entrée pour ceux qui ont choisi l’exil ou qui veulent vivre en Occident et gagner le pain halal. Du coup, l’avis sur la France est plus étudié car le chauffeur est un homme « intégré » mais pas dissout dans la francité. En gros, il lit les journaux mais ne les croit pas, il vote mais ne choisit pas. Il a le scepticisme de son pays d’origine mais la correction professionnelle acquise au pays d’accueil et du pain. Le sujet classique balance entre trois thèmes dont l’un est discret : la nostalgie ou la terre d’origine. Les deux autres sont la météo et François Hollande. Le ciel, pour le Parisien, chauffeur de taxi ou vieux maraudeur, est un objet de litige et de dégustation : beau, il reflète la terre, gris, il a l’air d’une humeur. Le second thème est plus vaste : la Hollandland, terre mentale du Français moyen. « On ne savait pas qu’il était aussi mauvais », se justifie le chauffeur. L’explication est que « c’était un vote-sanction contre Sarkozy, mais, maintenant, je regrette Sarkozy ! » L’hommeparlent canaille d’autrefois est aujourd’hui de devenu presque un objet Sarko comme de nostalgie face à d’un l’homme mou « homme d’aujourd’hui. Beaucoup volontaire, parlent aujourd’hui de manipulateur, Sarko comme d’un mais fort, qui a du « homme volontaire, caractère, de la manipulateur, mais fort, poigne ». qui a du caractère, de la poigne ». La France rêve d’un gaullisme musclé et d’un Messie sous forme d’un parrain face à Hollande. « Il a fait pire que Sarko et Sarko m’a l’air d’un ange, aujourd’hui », théorise le chauffeur de taxi pendant que le compteur avalait les euros du touriste algérien. En gros, les Français, de souche ou de couche, vivent le syndrome Bush. Celui qui a frappé l’Amérique, qui a voté pour un idiot pour se protéger des méchants et qui a découvert que l’idiot était tout aussi méchant. « Tout le monde a voté pour Bush mais chacun dit que c’est l’autre », avait expliqué un journaliste américain à l’auteur de ces lignes, en 2005. Le trauma est frenchy pour cette fois. Face au désastre Hollande, tous disent avoir voté contre Sarkozy, seulement. Et Marine Le Pen ? « Elle ne pourra pas gouverner. C’est facile de faire de l’opposition mais, si elle prend le pouvoir, elle va arrondir les angles et changer de ton et de convictions », jure le politologue assis au volant. «Faire quoi ? Chasser quatre millions d’Algériens ? Et les Chinois ? Les Blacks ? Les autres ? La France va s’effondrer si elle le faisait », conclut, ferme, l’homme du taxi. Français ? « Oui, par mes papiers seulement », confie-t-il, après analyse du faciès du client à l’arrière. Et donc ? « On va voir, mais je ne suis pas angoissé. Pour Hollande ? Il est fini l’homme. Moi, je crois que c’est lui qui a filé les photos du scooter à la presse. Il voulait se débarrasser de son ex-compagne. » C’est tordu ? On le croit. Hollande est affabulé de tous les maux, aujourd’hui. Paris semble être mieux conduite par un chauffeur de taxi que par son actuel président. Il y a un antihollandisme en France qui unit la France. Mais autour d’un vide. 20 euros, après, le taxi nous quitte. Les rues de la ville sont belles. Mais la France n’a pas gagné de guerre depuis longtemps. Ni de grands matches. C’est le temps du roi sans Os ! Beaucoup ALGERIE NEWS Jeudi 12 juin 2014 11 12 a a e Décryptage dclg é A n a l y s e s & D é c r y p t a g e s Al-Qods-Pèlerinage La normalisation par la th D ans une décision qui fera date dans l’histoire, le prélat libanais s’est porté volontaire pour accompagner le Pape François dans sa visite officielle en Terre sainte, les 24-26 mai 2014, sans la moindre obligation pastorale, rompant ainsi avec une position de principe du Liban, et de l’ensemble de la chrétienté arabe, au-delà du patriarcat maronite, de ne pas reconnaître l’existence d’Israël. Mgr Rahi a justifié ce déplacement par son souci de rendre visite aux communautés maronites de Palestine. Mais son argumentation n’a pas convaincu bon nombre de Libanais et de chrétiens arabes, en ce qu’elle tranche avec celle d’autres dignitaires chrétiens arabes, notamment Mgr Hilarion Capucci, archevêque grec catholique de Jérusalem, incarcéré par les autorités israéliennes pour son soutien à la résistance palestinienne, de même que le patriarche copte d’Egypte, le Pape Chenouda, qui s’était engagé comme soldat de 1re classe dans les rangs de l’armée égyptienne pour participer aux combats pour la reconquête du Sinaï, en 1973, et avait interdit à ses fidèles de se rendre à Jérusalem avant la création d’un Etat palestinien, avec Jérusalem pour capitale. Cette décision controversée du patriarche maronite intervient au pire moment, alors qu’Israël envisage d’obliger les «chrétiens israéliens» - en fait des Palestiniens de confession chrétienne porteurs de la nationalité israélienne-, à servir dans l’armée israélienne, dans une tentative de diviser les Palestiniens entre chrétiens et musulmans. Les Palestiniens chrétiens de nationalité israélienne seraient de l’ordre de 130 000. Tout comme les juifs orthodoxes (20 pour cent de la population, 1,5 million d’habitants), ils étaient jusqu’à présent exemptés du service militaire. Elle pourrait raviver la sourde suspicion qui pèse sur cette communauté, du fait de son tropisme israélien et, partant, fragiliser considérablement le sort des chrétiens arabes, particulièrement à une période marquée par la montée en puissance du djihadisme takfirste, d’inspiration pétro-monarchique. La convergence souterraine israélo-maronite s’est matérialisée par un «pacte secret», conclu, le 30 mai 1946, entre l’Agence juive et l’Eglise maronite (1). Elle s’est transformée en connivence ouverte lors de la guerre civile libanaise (1975-1990), avec l’alliance des milices chrétiennes avec l’Etat hébreu. Elle a culminé avec l’élection du chef phalangiste Bachir Gemayel à la présidence libanaise, dans la foulée de l’invasion israélienne de Beyrouth, en juin 1982, puis par le traité de paix entre Israël et le Liban, sous la présidence de son frère Amine Gemayel. Le voyage du dignitaire religieux à Jérusalem pourrait réduire à néant les bénéfices du fait d’armes glorieux du Liban, seul pays arabe à avoir obtenu le dégagement militaire israélien sans négociation ni traité de paix, et le placer en porte-à-faux, en ce que la rituelle pastorale du patriarche aura eu raison de ce qu’Israël n’aura pas réussi par les armes. Beyrouth-Ouest (à majorité sunnite), a payé son tribut de sang face aux Israéliens, en 1982, Beyrouth-Sud (chiite) a repris le flambeau d’une manière identiquement admirable, vingt-quatre ans plus tard, en 2006. Le jour où Beyrouth-Est (chrétien) prendra la relève, un avenir radieux se profilera pour le Liban. Mais, pour ce faire, il importera au préalable de balayer la scène des scories de la politique, de ces nouveaux «bourgeois de Calais» libanais, dont l’un, Samy Gemayel (maronite du Mont Liban), meurt d’envie de signer un nouveau traité de paix avec Israël, en un pitoyable remake du chefd’œuvre de son père, feignant d’ignorer le traitement de laquais qu’ont réservé les Israéliens à son père et à son oncle, Bachir. Ah, le fameux entretien houleux de Menahem Begin avec Bachir Gemayel, à Herzliya, dans la foulée de l’invasion israélienne du Liban ! Ah, quelle humiliation ! A vous vacciner à jamais contre le syndrome de la trahison. Ce patriarche, accueilli à son élection comme un héros salvateur d’une communauté traumatisée par l’alliance de ses chefs miliciens avec Israël, durant la guerre civile libanaise, a désormais une «image brouillée dans tout l’Orient», a estimé le commentaALGERIE NEWS Jeudi 12 juin 2014 teur de l’influent journal n’est pas exclusivement un justifier son déplacement p Il porte la croix, en même rique. Il est un symbole na semble du Moyen-Orient, face aux bourreaux et aux un message. Qu’il commen Maâloula, la bourgade chré par les djihadistes, a conc de «patriarche de la norm «Vers un retournement Rahi? » « Péché historique titrait dans ce contexte, sa quotidien nationaliste ara malisation » avec « l’occup du patriarche des maronite important en Orient, dan niens occupés [...], ne sert des Libanais, ni ceux Palestiniens, ni ceux des nisme », explique le journ du prélat maronite comm reux ». Le Centre catholiq précisé que le patriarche u passeport diplomatique é rencontrera aucun respons sa visite. En revanche, il re l’Autorité palestinienne M sa grande nervosité, le pr studios à Amman, lors d’u chaîne française «France 2 en Terre Sainte. Le Liban d’armistice avec Israël de traité de paix avec Israël, e président Amine Gemay Mais ce traité n’a jamais ét Il a été aboli, un an plus ta vement généralisé de la f population libanaise. Les M tante minorité des minori dispose de la présidence d du système confessionnel ce pays pluriconfessionnel Le positionnemen sunnite : la fatwa La démarche du patria avec une décision similaire taires religieux de l’islam Décryptage 13 théologie libanais Al Akhbar. «Rahi n homme de religion pour par une mission pastorale. temps qu’un espoir histoational, libanais, pour l’en, arabes chrétiens ou non, x oppresseurs. Sa visite est nce, donc, par se rendre à étienne de Syrie » dévastée lu le journal, le qualifiant malisation». Cf. à ce propos politique de Béchara Ar e : Rahi se rend en Israël », amedi 3 mai, As-Safir, un abe qui évoque « une norpant israélien ». « La visite es, le poste spirituel le plus ns les Territoires palestit ni les intérêts du Liban et de la Palestine et des chrétiens et du christianal, qui décrit la démarche me un « précédent dangeque d’information (CCI) a utilisera pour ce voyage un émis par le Vatican et ne sable israélien au cours de encontrera le président de Mahmoud Abbas. Indice de rélat a claqué la porte des un entretien effectué par la 24», à la veille de sa visite n, lié par une convention puis 1948, avait signé un en 1983, sous le mandat du yel (milices chrétiennes). té ratifié par le Parlement. ard, sous l’effet d’un soulèfraction progressiste de la Maronites, la plus imporités chrétiennes du Liban, de la République en vertu libanais, en vigueur dans l. nt de l’islam de la discorde arche maronite a coïncidé e d’une fraction des dignim sunnite, rendant licite, sous certaines conditions, le pèlerinage à Jérusalem. Cette décision, elle aussi controversée, parait devoir constituer, par excellence, la fatwa de la discorde, en ce qu’elle apparait comme une normalisation par la théologie avec Israël. En vertu de cette fatwa par un congrès des Oulémas, tenu le 1er mai 2014 à Amman, le pèlerinage sera possible à toutes les personnes d’origine palestinienne et à tous les musulmans des pays non arabes ou musulmans, c’est à dire aux musulmans du continent américain, dans ses deux versants, d’Europe et d’Océanie, soit un total de 450 millions de personnes. La double décision du prélat libanais et des dignitaires sunnites de lever l’interdit pour des motifs pastoraux ou pour des raisons religieuses à un voyage à Jérusalem apporte une caution rétrospective à la thèse du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu, visant à occulter la dimension palestinienne, éminemment politique, du conflit israélo-arabe, en le réduisant à son strict aspect religieux. Une querelle de voisinage judéo-musulmane des religions abrahamiques qui pourrait trouver sa résolution par l’aménagement d’une co-existence, sinon une contiguïté, entre Israël et l’Arabie saoudite, les deux partenaires majeurs des Etats-Unis au Moyen-Orient, parallèlement à la mise en quarantaine des takfiristes, c’est-à-dire les chiites et l’ensemble des dissidents, tous les contestataires de l’ordre capitaliste des néo-conservateurs israélo-occidentaux et de la pétro-dynastie wahhabite. Israël a procédé à l’annexion de la totalité de Jérusalem, en 1980, faisant de la ville sainte la capitale éternelle de l’Etat juif, en y englobant le secteur arabe, y compris la mosquée Al-Aqsa, 3e haut lieu de l’islam, occupée depuis 1967 par les Israéliens. Reflet du clivage idéologique du monde arabe, le mufti de Jérusalem, Dr Mohamad Hussein, le mufti saoudien Mohamad Al Arfi, ainsi que le mufti d’Egypte, Dr Ali Joundi, se sont prononcés en faveur de la levée de l’interdit, l’assortissant de certaines conditions. Le mufti d’Egypte, dont le pays a signé un traité de paix avec Israël, a effectué dernièrement le pèlerinage à Al-Qods, à l’invitation du gouvernement…jordanien, ancien tuteur des Lieux saints musulmans de Jérusalem. Et l’Arabie Saoudite, sous couvert de guerre contre le terrorisme, notamment la criminalisation de la confrérie des Frères musulmans, a engagé une normalisation de facto avec Israël, confiant à une société israélienne la charge de la sécurité de l‘aéroport de Djeddah, porte d’entrée des pèlerins du monde entier du pèlerinage à la Mecque. La folle équipée milicienne leur a valu un déclassement de leurs prérogatives constitutionnelles dans le pacte de Taêf (1989-Arabie saoudite), portant fondation de la 2e République libanaise qui mit fin à la guerre civile. La surprenante position de Mahmoud Abbas La position de Mahmoud Abbas peut surprendre. L’influent journaliste palestinien, Abdel Bari Atwane, fondateur du journal trans-arabe Al- Qods Al Arabi et propriétaire d’Ar Rai Al Yom, a ironisé sur cette forme de normalisation déguisée par la théologie : «Mahmoud Abbas, chef de l’Autorité palestinienne, s’est prononcé en faveur de la levée du boycott alors que, résidant lui-même à Ramallah, en Cisjordanie occupée, à quelques dizaines de km de Jérusalem, il n’est pas autorisé par les Israéliens à se recueillir sur l’esplanade de la mosquée, encore moins à prier à Al-Aqsa», écrit-il, le 2 mai, commentant cette fatwa sur son site en ligne Ar Rai al Yom. Faisant concession sur concession, sans contrepartie, Mahmoud Abbas a admis, en mai 2014, que le génocide hitlérien à l’encontre des juifs était la pire vilénie de l’histoire contemporaine, sans même mentionner le sociocide dont est victime son propre peuple, le peuple palestinien. Une déclaration hautement contre-productive en ce qu’elle a laissé de marbre les Israéliens, tout en lui aliénant une fraction de l’opinion arabe pour sa reptilité devant les oukases israélo-américains. Le grand écart de Youssef Qaradawi Par contre, cheikh Youssef Al-Qaradawi, président de la Confédération mondiale des oulémas, s’est prononcé pour le maintien du boycott, de même que son allié, le mouvement palestinien du Hamas. Qaradawi et le Hamas, situés dans la mouvance de la confrérie des Frères musulmans, sont des alliés majeurs du Qatar, un des plus actifs soutiens à la stratégie atlantiste dans le monde arabe, particulièrement contre les régimes républicains arabes. Pour sa crédibilité, le duo devrait purger sa contradiction, dont le soutien au Qatar, un des meilleurs alliés d’Israël, principal protecteur d’Israël, lui a aliéné la sympathie d’une large fraction de l’opinion arabe. A l’origine de la grave crise entre le Qatar et l’Arabie Saoudite, par ses prêches incendiaires, ce ALGERIE NEWS Jeudi 12 juin 2014 téléprédicateur est désigné, par dérision, mufti de l’Otan, pour ses suppliques répétées en faveur d’une intervention militaire contre la Syrie, de la part des pays occidentaux, anciens colonisateurs des pays arabes, alors que le Hamas, lui, pâtit d’un discrédit à la suite de l’installation de son chef politique, Khaled Mech’al, à Doha, à une trentaine de km de la base d’Aydid, du Centcom, la plus importante base américaine du tiers-monde. «Al-Qods et Al-Aqsa ont été protégés depuis des décennies par la résistance opiniâtre et quotidienne des habitants de Jérusalem qui supportent seuls le poids de l’occupation. Ce n’est pas l’achat de quelques souvenirs dans les échoppes de la vieille ville qui va soutenir la résistance du peuple palestinien. Il serait plus sain que tous les oulémas, les Arabes et musulmans, fassent pression sur leurs dirigeants en vue de les inciter à s’engager sérieusement dans des actions énergiques pour mettre un terme à une telle situation et non de financer, à grands frais, des guerres inter-arabes», conclut Atwane. Selon les estimations les plus généralement admises, près de 10 milliards de dollars ont été dilapidés par les pétro-monarchies du Golfe pour financer la contre-révolution arabe en Libye, en Tunisie, en Egypte, au Yémen, au Bahreïn et en Syrie. L’incendie de la Mosquée «Al-Aqsa», le 21 août 1969, survenu deux ans après la défaite de juin 1967, avait été d’emblée perçu comme le prélude à la judaïsation rampante du secteur arabe de Jérusalem. Elle mettra en ébullition le monde arabe et musulman et favorisera leur jonction symbolique, donnant lieu à la tenue du premier Sommet islamique contemporain, le 1er septembre 1969, à Rabat, sous l’égide des monarques arabes pro-américains, Fayçal d’Arabie et Hassan II du Maroc, épaulés en la circonstance par le chah d’Iran Reza Pahlévi et le Pakistan, plus grand Etat islamique après l’Indonésie et une des grandes puissances militaires d’Asie. A ce titre, l’incendie du troisième haut Lieu saint de l’islam apparaît rétrospectivement comme l’acte de naissance de l’islamisme politique, une date fondatrice de l’histoire de la sphère arabo-musulmane, devenue, au fil des jours, un des défis majeurs de l’histoire contemporaine. Israël, puissance occupante, s’est empressé d’imputer la responsabilité de cet acte sacrilège à un illuminé, un Australien de confession juive, Michael Rosen, diagnostiqué comme atteint de troubles mentaux. Le même diagnostic sera porté, 24 ans plus tard, à l’encontre d’un autre illuminé, Baruch Goldstein, militant intégriste juif, auteur d’une fusillade contre la mosquée d’Hébron, en 1994, faisant plusieurs dizaines de victimes. A croire que la démence est un argument commode pour s’exonérer de toute responsabilité et se dispenser de toute remise en cause de sa propre politique. L’homme, Michael Rosen, son forfait accompli, est tombé depuis lors dans l’oubli, mais les conséquences de son acte se font sentir encore de nos jours, confirmant non seulement le rôle détonateur de Jérusalem, comme en témoigne la provocation d’Ariel Sharon sur l’esplanade de la mosquée en septembre 2000, déclenchant la seconde Intifada palestinienne, mais également la prépondérance prise par l’équation islamique dans la radicalisation du conflit israélo-arabe. A noter, pour l’histoire, qu’aucun dignitaire religieux chiite n’a participé au colloque d’Amman, dégageant ainsi la responsabilité de la branche rivale du sunnisme dans cette forme de normalisation déguisée par la théologie avec Israël. L’Iran chiite et le Hezbollah libanais constituent les deux seules entités à proclamer leur attachement à la célébration de la Journée mondiale d’«Al-Qods», commémorée chaque année, le dernier vendredi du ramadhan, en l’absence de la moindre participation sunnite, alors que la Palestine est dans sa très grande majorité peuplée de sunnites et d’une minorité chrétienne arabe, dont la population ne comporte aucun chiite et que la responsabilité de la défense des Lieux saints musulmans incombe aux vingt pays arabes se réclamant du sunnisme, branche majoritaire de l’islam. R. N. é 14 dclg a a e Kiosque international A n a l y s e s & D é c r y p t a g e s LES TATARS CRIMÉENS La vie dans un nouveau contexte Par La Voix de la Russie | Les Tatars de Crimée avaient des craintes avant le référendum sur la réunification de la presqu'île avec la Russie. C’est un phénomène logique dû à l’isolement informationnel prolongé de la communauté des Tatars de Crimée. P rès de trois mois se sont écoulés depuis le référendum sur la réunification de la presqu’île de Crimée avec la Russie. Les médias ukrainiens informent sans cesse tout le monde sur une vie difficile des Criméens en général et des Tatars de Crimée, en particulier. Certaines difficultés décrites avec satisfaction par la presse kiévienne existent en réalité. Cependant, elles ont été créées par les autorités ukrainiennes qui voulaient « punir » leurs anciens compatriotes. Les difficul- tés dans le système bancaire en Crimée ont suivi l’interdiction par la Banque nationale d’Ukraine aux banques du pays de fonctionner dans la péninsule. Les banques ont, d’ailleurs, essuyé des pertes sérieuses. Le problème lié au brusque « dessèchement » du Canal de Crimée du Nord est le résultat des actes de Kiev qui a fermé les écluses. Les problèmes économiques ne sont qu’une partie de l’héritage ukrainien en Crimée. Les autorités ukrainiennes n’ont pas réglé pendant vingt ans de leur séjour au pouvoir les problèmes de la presqu’île. Selon le doyen de la chaire de sciences politiques de la faculté de philosophie de l’Université nationale de Tauride Andrei Nikiforov, le Centre ukrainien d’études économiques et politiques Alexandre Razoumkov étudie dès 2011 les problèmes auxquels se heurtent les Criméens. Tous les habitants de Crimée « étaient sérieusement préoccupés par les problèmes de la garantie de l’emploi, du logement, de l’octroi de lots de terre aux représentants des peuples déportés, par un taux élevé du chômage, les prix, un bas salaire, l’impossibilité de développer la culture nationale et d’assurer l’enseignement en langue maternelle ». Selon le leader du mouvement des Tatars de Crimée « Renaissance » Chevket Moustafaev, les Tatars criméens avaient des craintes avant le référendum sur la réunification de la Crimée avec la Russie. C’est un phénomène logique dû à l’isolement informationnel prolongé de la communauté des Tatars de Crimée. « Pour les Tatars de Crimée, la Russie est la suite de l’Union soviétique. IlsneconnaissentpaslanouvelleRuss ie. La peur intérieure leur empêchait de faire des pas décisifs. Or, ayant compris que l’Ukraine n’avait pas édité pendant 25 ans un décret approprié, les Tatars de Crimée se sont convaincus de l’absence de perspectives en Ukraine et ont fini par adopter une attitude neutre. D’aucuns insistent : « nous serons avec l’Ukraine » et essaient de démontrer leur position par des provocations. Or, aujourd’hui les Tatars de Crimée reçoivent activement les passeports russes. C’est un fait incontestable qui traduit leur choix. » Les Tatars de Crimée sont aujourd’hui à même de régler tous leurs problèmes, et les craintes sont graduellement dissipées. Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur. Sissi mis au défi de stopper les violences sexuelles contre les femmes Par l’Orient Le Jour « L es agressions sexuelles et les viols par des groupes d'hommes sont désormais monnaie courante. Jusqu'où vont aller les choses? Il s'agit de terrorisme sexuel ». La vidéo d'une étudiante agressée sexuellement par un groupe d'hommes pendant les célébrations d'investiture du président Sissi a mis en lumière le problème endémique des violences faites aux femmes en Egypte, les militants dénonçant l'insuffisance des mesures prises par les autorités. Diffusés sur internet, ces images, qui semblent avoir été filmées avec un téléphone portable, montrent une jeune femme nue portant des traces de sang et des ecchymoses, escortée par des policiers et une ambulance, alors que des dizaines d'hommes continuent à se masser autour d'elle. La scène se déroule au milieu d'une foule réunie place Tahrir au Caire pour fêter l'investiture du nouveau président égyptien, Abdel Fatah Al-Sissi.Des militants ont appelé à manifester samedi pour dénoncer le fléau des violences sexuelles dans le pays, tandis que le quotidien pro-gouvernemental Al-Watan réclamait en une mardi l'exécution des agresseurs de la jeune femme. « Les agressions sexuelles et les viols par des groupes d'hommes sont désormais monnaie courante. Jusqu'où vont aller les choses? Il s'agit de terrorisme sexuel », dénonce Zeinab Sabet, militante au sein du groupe « dignité sans frontières », qui se bat contre les violences sexuelles. « Cela se produit depuis 2012 (...) Le fait qu'une telle agression ait eu lieu à nouveau (dimanche) montre que les autorités ne se soucient même pas de nous », souligne-t-elle. Au moins neuf agressions sexuelles se sont produites la semaine passée au cours de manifestations célébrant la victoire de M. Sissi à la présidentielle, selon des militants. Une femme a notamment été brûlée à l'eau bouillante sur Tahrir par trois assaillants qui l'ont déshabillée avant de s'en prendre à sa fille, a indiqué le bureau du procureur. Au total, les autorités ont indiqué avoir procédé à une dizaine d'arrestations pour ces différentes agressions. Première législation spécifique L'Egypte a adopté ce mois-ci sa toute première législation punissant spécifiquement le harcèlement sexuel, avec une série de sanctions allant de l'amende à la prison ferme. Mardi, M. Sissi a enjoint son ministre de l'Intérieur à appliquer la loi "avec fermeté". Mais ces amendements ont été jugés "insuffisants" par un groupe de 25 associations de défense des droits de l'Homme, qui ont appelé à une "stratégie globale" pour lutter contre ce phénomène dont 99% des femmes affirment avoir été victimes, qu'elles soient vêtues « à l'occidentale » ou voilées, selon une étude de l'ONU parue en 2013. Des experts affirment que la hausse du chômage, le coût exorbitant des mariages ou encore le tabou du sexe avant le mariage contribuent à la hausse de ces violences, devenues de plus en plus fréquentes depuis la révolution de 2011 ayant renversé Hosni Moubarak. Entre novembre 2012 et juin 2013, environ 250 cas de harcèlements, d'agressions sexuelles ou de viols sous la menace d'armes ont ainsi eu lieu lors de manifestations au Caire, selon des militants. Tests de virginité L'ONG Human Rights Watch ALGERIE NEWS Jeudi 12 juin 2014 a affirmé dans un rapport publié mardi que les femmes égyptiennes faisaient face à des "niveaux endémiques" de violences, déplorant le peu d'actions entreprises par les autorités pour traduire les agresseurs en justice. Les militants doutent que le nouveau pouvoir, qui a pourtant tendu la main à l'électorat féminin durant la campagne, soit à même d'endiguer ces violences. "Pendant sa campagne, les discours de M. Sissi sur les questions concernant les femmes étaient grotesques et vagues", affirme Fathi Farid, du groupe "I saw Harassment" (J'ai vu du harcèlement). "Il n'a pas évoqué de questions controversées (...) et n'a pas abordé l'émancipation politique, économique et sociale des femmes". Mi-2011, alors chef du renseignement militaire, M. Sissi avait justifié les tests de virginité pratiqués par l'armée sur des manifestantes arrêtées, en soulignant qu'ils permettaient de se prémunir contre d'éventuelles accusations de viols par des militaires en détention. "Je ne peux pas faire confiance à un président qui a justifié ces tests", souligne Zeinab Sabet. "Je ne pense pas que les droits des femmes ou la lutte contre les agressions sexuelles par des groupes d'hommes et les viols figurent dans ses projets", dit-elle. Kiosque international aa e dclg é A n a l y s e s & 15 D é c r y p t a g e s VU D’HAÏTI Le football n'existe qu'à la télévision D epuis leur unique participation à un Mondial, en 1974, l'Etat permet aux Haïtiens de suivre les grands matchs à la télévision. Paradoxalement, cela ne profite ni à la fédération ni aux clubs du pays : en Haïti, on regarde le foot sans pouvoir y jouer, déplore l'éditorialiste. A l'heure où vous lirez ces lignes, nous serons plongés dans la Coupe du monde de football. La fièvre bat déjà son plein. Il faut ne pas être en bonne santé pour ne pas acheter son drapeau, chercher son calendrier de la compétition ou dégager de tout rendez-vous l'heure des matchs de son équipe favorite. Equipe ou équipes au pluriel, car à aimer des formations qui ne se savent pas aimées de vous, on aime au pluriel. Et, ainsi, comme au casino, on répartit ses chances de jubiler. On aime une équipe par habitude, une autre pour son style de jeu ou pour son joueur vedette. On finira aussi par aimer une sélection en cours de route pour un match épique ou une réplique cinglante contre le honni de toujours. Le football, jusqu'à mi-juillet, va focaliser toutes les attentions. Nous allons vivre football plus que jamais. Il se dit, rien n'est officiel, que c'est finalement l'Etat haïtien qui va acquérir, pour près de 100 millions de gourdes [1,6 million d'euros], les droits de retransmission de la compétition. Faire plaisir aux fous de foot n'a pas de prix. Depuis 1974 que les téléspectateurs haïtiens ont pris l'habitude de regarder en direct toutes les rencontres, ce serait un crime de ne pas mettre la main à la poche pour garantir ce petit plaisir au plus grand nombre. Retransmission gratuite 1974 est une année charnière dans l'histoire du football et de l'audiovisuel en Haïti. Le gouvernement de Jean-Claude Duvalier fut le premier, et le seul jusqu'à présent, à avoir vécu l'aventure de la participation d'une équipe haïtienne à la phase finale de la Coupe du monde de football. En 1974, nous faisions partie de l'élite de ce sport. Parmi les 16 équipes présentes en Allemagne, le drapeau haïtien flotta. 1974 est aussi le début de la diffusion des matchs des équipes étrangères sur nos petits écrans. Après la Coupe du monde, la Coupe de l'indépendance américaine en 1976, les matchs du championnat allemand, Télé-Haïti, la seule chaîne de télévision de l'époque, se mit à faire de plus en plus de coups avec le foot. Les amoureux du ballon rond, depuis, se régalent de matchs joués ailleurs. L'arrivée de la Télévision nationale d'Haïti accentua l'appétit du public pour le foot étranger. Le championnat d'Italie au début, puis, trente ans plus tard, avec la démocratisation des ondes, tous les championnats de la Terre sont devenus des rendez-vous banals de la télévision en Haïti. Le tout sans que le téléspectateur paie une gourde. Spectacle Paradoxalement, l'invasion des matchs étrangers s'accompagna de la déchéance des championnats locaux. Coupe Pradel et Interrégional dépérirent. Le foot interscolaire mourut. Il n'y a plus de grandes équipes à la capitale. N'était la province, le sport roi serait en deuil de spectacle. Pour preuve, une capitale de 3 millions d'habitants n'arrive à remplir son seul stade que pour la sélection nationale. Et pas à chaque match. En Haïti comme toujours, nous avons détraqué le modèle qui fait la force des autres pays. Ailleurs, le foot à la télévision, comme tous les autres sports, enrichit les fédérations, les équipes, les joueurs et les capitalistes qui misent sur toute la chaîne de valeurs du football. Il y a un modèle économique bien établi. Il roule des milliards. En Haïti, personne du monde du football ne gagne une gourde sur les matchs diffusés à la télévision. Tant que cela sera en vigueur, nous n'aurons d'autre choix que de regarder les vedettes d'ailleurs, de pleurer la défaite des autres et de resquiller les joies d'autrui. Ici, l'important c'est de regarder. Délicieux spectacle. Pas de participer. Triste sort. Hollande, ennemi de la Finance, chevaliers de banques Par Woodward Et Newton : Bakchich A u point où il en est de ses reniements, François II le Mou-Tout-Flou devrait instaurer le 5 juin, fête des banques… C’était donc le 5 juin, dans un resto’ chic de la capitale. Le chef de l’Etat dînait en comité très restreint en compagnie de Barack Obama invité le lendemain à la soixante dixième édition du pèlerinage d’Omaha Beach. Au menu, l’affaire BNP PARIBAS et la sanction de 10 milliards de dollars qui plane au dessus de la tête de la banque pour s’être délibérément et pendant plusieurs années, assise sur les mesures d’embargo US visant notamment l’Iran, le Soudan et la Syrie. A en juger côté français, par les démarches épistolaires et téléphoniques suscitées depuis avril par la possible condamnation, on pourrait croire que l’anathème lancé il y a peu contre la finance ennemie excluait la banque tricolore : Pensez-donc, une sanction si « disproportionnée » injuste et étrange s’agissant de transaction opérées, certes en dollars, la monnaie de référence en matière d’échanges internationaux, de plus en plus contestée d’ailleurs, mais à partir de la Suisse ! Amende vs Tafta? Sapin pour sa part, a laissé entendre dans l’interview accordé au confrère Le Monde, qu’une telle mesure serait de nature à compromettre les discussions sur le partenariat transatlantique déjà mal barré après les révélations quotidiennes des agissements de la NSA envers les partenaires européens des Etats Unis. Un chantage mezza vocce qui a singulièrement agacé les Verts lesquels se sont fendus d’un communiqué furibard : « c’est avec stupeur qu’EELV apprend que le Président de la République souhaite conditionner la signature du traité de libre-échange à l’abandon des poursuites de la justice américaine contre la BNP » avant de poursuivre et de conclure par un magistral pied de nez à l’adversaire auto proclamé de la finance : « EELV se félicite que le président envisage enfin ce traité avec circonspection, mais tient à rappeler que s’il faut refuser le traité transatlantique actuellement négocié dans le plus grand secret entre la Commission et le Département d’Etat américain, ce n’est donc pas pour favoriser telle ou telle entreprise, mais bien pour protéger l’intérêt général des citoyens français et européens… ». Directement concerné, Fabius s’y est aussi collé sur France 2 : « S’il y a une faute, il est normal qu’il y ait sanction, mais la sanction doit être proportionnée et raisonnable. Ces chiffres là ne sont pas raisonnables… ». Des propos relayés par Jeroen Djisselbloem dont pas un lecteur de Bakchich n’ignore qu’il est le président de l’Eurogroupe, et qui a craint publiquement qu’une telle sanction « n’affecte la zone euro »… Côté hexagonal c’est – pour l’instant – l’impayable Montebourg qui a clos sur Europe 1 le festival de surenchères en affirmant « …qu’il est parfaitement normal que nous demandions le retour à la raison car, quelles que soient les fautes, la peine de mort n’est acceptable sur aucune entreprise quelle qu’elle soit… ». Une pas si grosse amende Il va sans dire que le garçon n’a probablement jamais jeté un œil au bilan de la banque verte et noire pour proférer une telle bêtise. Si une prune de 10 milliards de dollars était susceptible de signer l’arrêt de mort l’une des prime banks mondiales, ça se saurait. Et le ministère de la justice US cesserait d’ailleurs de racketter les banksters opérant sur son territoire au sens large, comme il le fait pour donner le change sur les protections bien réelles qu’il leur prodiguent plus discrètement. Des amendes oui, des condamnations pénales pour leurs dirigeants : jamais ; en tous cas pas sous l’administration Obama. De plus l’Homme à la Marinière aurait aussi pu se faire communiquer pour mémoire le montant (4,9 milliards de dollars – certes loin derrière la Société Générale avec 11,9 milliards de dollars) dont la même banque a bénéficié de la part de la Réserve Fédérale US, (programme dit TARP) au moment où l’Internationale des Banksters avait mis son existence en danger en s’encanaillant par exemple avec AIG et ses Credit Default Swaps merdiques ayant donné lieu à 182 milliards de dollars de réparations fédérales.« Les marchés interbancaires restent congestionnées » confessait le 26 septembre 2008 d’une plume mal assurée et dans un doux euphémisme un certain Eric Vergnaud du Département des Etudes Economiques du groupe BNP PARIBAS, pour concéder que les ALGERIE NEWS Jeudi 12 juin 2014 banksters n’avaient plus du tout confiance les uns dans les autres aux pires moments de la crise financière. On ne garde étrangement aucun souvenir des protestations des autorités françaises de l’époque contre le gaspillage des deniers du contribuable yankee pour venir en aide aux banques tricolores ayant fauté outre Atlantique…Séparation des pouvoirs, la belle blague d'Obama Comme l’on pouvait s’y attendre, la requête du président français a été reçue comme il se doit de la part de son homologue américain. Sans prompteur pour une fois, Barack y est allé de bon cœur dans l’enflure démagogique : « La tradition américaine c’est que le président n’interfère pas dans les poursuites judiciaires. Je ne décroche pas mon téléphone pour dire au Ministre de la Justice comment il doit conduire les plaintes dont il a la charge. Ce sont des décisions prises par un ministère de la justice indépendant ». Si les exploits d’Eric Holder ne nous étaient pas familiers, on aurait presque pu y croire … Bref, à la fête le 5 juin la banque française a eu un avant goût de la grande considération dont elle jouit au même titre que ses collègues, de la part de la Banque Centrale Européenne dont le Conseil des Gouverneurs s’est réuni la veille. A l’unanimité, avec l’approbation pour cette fois du turbulent Jens Weidmann président de la Bundesbank, les grosses têtes de la banque centrale ont décidé de réduire à 0,15% son taux directeur qui était de 0,25% depuis novembre 2013. Une mesure prise pour soit disant maintenir aux environs de 2% l’inflation à l’intérieur de la zone euro, alors qu’elle flirte dangereusement dit-on à l’envi, avec les 0,5%. Mieux, ou pire, l’avenir nous le dira, la BCE a pris la décision d’entrer dans la zone inconnue du taux d’intérêt négatif (0,1%) pour rémunérer les dépôts que les banques européennes y déposent paisiblement aux lieu de les prêter à des chômeurs insolvables et des entreprises agonisantes auxquelles elles font la sourde oreille. La BCE essaie le yoyo Plus à une connerie près, comme aurait dit les Guignols de Canal singeant le divin chauve Barthez, François Hollande s’est félicité de la mesure : « Réduire les taux d’intérêt ne suffit pas. Il fallait améliorer l’accès au crédit et c’est ce que la Banque Centrale a compris en ne se contentant pas de réduire ses taux mais en facilitant l’accès au crédit des banques, et donc de l’économie ». Si l’on en croit la version des banquiers, la baisse des concours bancaires d’une année sur l’autre depuis la crise financière, s’explique moins par une politique délibérée de restriction, que par une baisse de la demande de financements de la part de l’économie réelle qui, faute de commandes ou en mal de délocalisation à cause d’un coût nominal excessif du travail at home, persiste à licencier et à réduire la voilure. Une perspective que ne risque pas de modifier sensiblement à court terme la hausse de l’Euro sur les marchés qui a salué la décision de la BCE. La hausse de l’Euro ? Ce n’est pas ce que critiquait les mêmes avec force ? 16 > N O T R E V I S I O N Sur le fil Etats-Unis Barack Obama a appelé hier les Américains à un «examen de conscience» sur les armes à feu, qui ont encore tué plus tôt dans la journée deux personnes dans un lycée et dont le Congrès peine à contrôler la circulation. « Le pays doit faire un examen de conscience. Cela devient la norme et nous prenons ces faits pour acquis d'une manière que je trouve terrifiante en tant que parent », a déploré M. Obama, qui répondait à des utilisateurs du réseau social Tumblr. La fréquence des fusillades atteint un niveau « jamais vu », a estimé le président américain. Selon le centre Brady, qui lutte contre la violence par armes à feu, 32 Américains sont tués chaque jour par arme à feu. Espagne Les députés espagnols ont voté massivement, mercredi, la loi permettant l'abdication du roi Juan Carlos, ouvrant la voie à l'arrivée sur le trône, le 19 juin, du prince héritier Felipe, selon un scénario inédit depuis le retour à la démocratie en 1978.Par 299 voix pour, essentiellement celles du Parti populaire, au pouvoir, et de l'opposition socialiste, 19 contre et 23 abstentions, le Congrès a voté cette loi qui doit être approuvée par le Sénat le 17 juin, après avoir rejeté les amendements de petits partis qui réclamaient un référendum. Inde Les exportations depuis l'Inde ont atteint en mai leur plus haut niveau depuis six mois, un signe "encourageant" pour l'économie, a indiqué mercredi le gouvernement du nouveau Premier ministre Narendra Modi. Elles ont progressé de 12,40% sur un an à 28 milliards de dollars en mai, profitant d'une demande accrue des pays occidentaux et d'une roupie faible, selon des statistiques officielles. Les importations ont reculé de 11,4% à 39,2 milliards de dollars sur un an, en particulier grâce à la chute de 72% des importations d'or suite à des restrictions prises l'an dernier à l'importation du métal jaune pour réduire le déficit courant. Le déficit commercial s'établit à 11,2 milliards de dollars, supérieur à celui du mois précédent (10 milliards) mais moindre qu'en mai 2013 où il avait atteint 19,4 milliards. France Un train sur trois en moyenne en région parisienne, un TGV sur deux ou trois selon les axes: le trafic était perturbé mercredi en France par une grève reconductible à l'appel de plusieurs syndicats. A cette grève démarrée mardi soir, s'ajoutait un mouvement européen des taxis contre la concurrence des voitures avec chauffeurs (VTC). Plusieurs centaines de taxis ont notamment bloqué dans la matinée les aéroports parisiens d'Orly et de Roissy. Concernant les trains, sur les dessertes européennes, trois Thalys sur quatre circulent, et un train sur deux vers l'Espagne. En revanche, les trains Eurostar vers l'Angleterre roulent normalement, ainsi que ceux vers l'Allemagne, selon la Société nationale des chemins de fer (SNCF). LES GENS Pinar Selek D U M O N D E Irak Les jihadistes contrôlent Mossoul Les jihadistes contrôlent mercredi la deuxième ville d'Irak, Mossoul, après s'en être emparés la veille comme d'autres secteurs du nord du pays, patrouillant dans les rues de la ville, dont 500.000 habitants ont fui les combats de ces derniers jours. L es Etats-Unis, qui avaient envahi l'Irak en 2003 et en étaient partis fin 2011, ont qualifié l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), qui a pris Mossoul avec d'autres groupes jihadistes, de "menace pour la stabilité de toute la région". L'ONU s'est également inquiétée des avancées jihadistes.Les Etats-Unis, qui avaient envahi l'Irak en 2003 et en étaient partis fin 2011, ont qualifié l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), qui a pris Mossoul avec d'autres groupes jihadistes, de « menace pour la stabilité de toute la région ». L'ONU s'est également inquiétée des avancées jihadistes.L'EIIL, qui contrôle déjà avec d'autres combattants anti-gouvernementaux de larges secteurs de la province d'al-Anbar (ouest), veut installer un Etat islamique dans une région située entre la Syrie, où il est également très présent, et l'Irak. Les jihadistes ont pris mardi coup sur coup la province de Ninive, dont Mossoul est la capitale, et de secteurs de deux autres provinces proches, Kirkouk et Salaheddine, une progression devant laquelle les autorités semblaient impuissantes. Vêtus d'uniformes militaires pour certains ou de tenues noires pour d'autres, les combattants, qui opèrent à visage découvert se sont positionnés mercredi à Mossoul près des banques et des administrations publiques, ont indiqué des témoins par téléphone à un journaliste de l'AFP se trouvant à Bashiqa, une ville à l'est de Mossoul. Ils ont pris également position au siège du conseil provincial, abandonné. Le calme régnait dans la matinée dans la ville selon des témoins. D'après Hassan alJobouri, 45 ans, qui habite dans le sud de Mossoul, les jihadistes sillonnent la ville à bord de véhicules et appellent par haut-parleurs les fonctionnaires à rejoindre leur poste. Exode massif « Je n'ai pas ouvert la porte du magasin depuis jeudi dernier en raison des problèmes de sécurité", a indiqué pour sa part Abou Ahmed, 30 ans, le propriétaire d'un magasin de la ville, où des combats avaient éclaté jeudi entre insurgés et forces de sécurité. Les violences de ces derniers jours ont entraîné « le déplacement de plus de 500.000 personnes à l'intérieur et autour de la ville », qui compte habituellement deux millions d'habitants, a indiqué hier l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) dans un communiqué. L'OIM a fait état d' « un nombre important de victimes parmi les civils », soulignant que le centre de soins principal de la ville constitué de quatre hôpitaux avait été « inaccessible car situé en plein dans une zone des combats ». L'usage des voitures est interdit dans la ville et les habitants fuient à pied, l'eau potable manque aux alentours de Mossoul et les réserves de vivres sont maigres, précise l'organisation. Selon l'OMI, les habitants fuient à l'intérieur de Mossoul de la rive ouest du Tigre vers la rive est, vers d'autres régions du gouvernorat de Ninive et vers la région autonome du Kurdistan. Peur pour les libertés Bassam Mohammed, un étudiant de 25 ans, dit vouloir rester à Mossoul. « Mais j'ai peur au sujet des libertés, et j'ai tout spécialement peur qu'ils nous imposent de nouvelles lois ». En Syrie, dans la guerre qui oppose depuis trois ans le régime syrien et les rebelles, l'EIIL avait été initialement bien accueilli par les insurgés mais les abus qui lui sont attribués, notamment l'enlèvement et l'exécution de civils et de rebelles, ont poussé les autres groupes rebelles à retourner leurs armes contre lui. Le gouvernement irakien, impuissant et miné par des clivages confessionnels entre chiites et sunnites, a annoncé qu'il fournirait des armes à tous les citoyens qui se porteraient volontaires pour combattre les insurgés. Il a aussi appelé le Parlement à "annoncer l'état d'urgence". « Nous sommes en contact avec les dirigeants irakiens mais au bout du compte, c'est au gouvernement et aux forces irakiennes de faire face » à cette situation, a déclaré le porte-parole du Pentagone, le contre-amiral John Kirby. R. I. Egypte La Cour de cassation turque a annulé mercredi la condamnation controversée à la prison à perpétuité infligée en 2013 à la sociologue turque réfugiée en France Pinar Selek pour sa participation à un attentat en 1998 à Istanbul qu'elle a toujours niée.Mme Selek sera jugée une nouvelle fois par un tribunal à Istanbul à une date qui reste à fixer, a-ton appris auprès de la Cour. « La lutte continue, car ils ont annulé seulement la condamnation (...) je dois attendre mon acquittement définitif », at-elle réagi à l'AFP, jointe par téléphone depuis Strasbourg (est de la France), où elle vit aujourd'hui. Un célèbre militant de gauche condamné à 15 ans de prison U n tribunal égyptien a condamné mercredi à 15 ans de prison le célèbre militant de gauche ainsi que 24 autres personnes reconnues coupables d'avoir participé à des manifestations illégales, a indiqué à l'AFP son avocat.Juste après l'annonce du verdict, M. Abdel Fattah et deux autres militants ont été arrêtés alors qu'ils se trouvaient à l'extérieur du tribunal, a indiqué à l'AFP l'avocat Ahmed Seif.Un des leaders de la ALGERIE NEWS révolte qui a chassé du pouvoir le président Hosni Moubarak début 2011, Alaa Abdel Fattah, avait été arrêté en novembre pour violences lors d'une manifestation non autorisée avant d'être libéré sous caution en mars. Il était poursuivi pour avoir enfreint une loi controversée limitant le droit de manifester. Après la destitution en juillet 2013 du premier président élu démocratiquement du pays, l'islamiste Mohamed Morsi, les autorités dirigées Jeudi 12 juin 2014 par l'armée s'en étaient pris aux islamistes mais aussi aux mouvements de jeunesse, fer de lance de la révolte antiMoubarak. En avril, un tribunal égyptien avait confirmé les peines de trois ans de prison ferme infligées à Ahmed Maher, fondateur du mouvement du 6-Avril, fer de lance de la révolte de 2011, à Mohamed Adel et à Ahmed Douma. Ils étaient eux aussi poursuivis pour avoir enfreint la loi limitant le droit de manifester. > N O T R E V I S I O N D U M A G H R E B 17 Libye L’instabilité se poursuit ! La Libye est en plein chaos, en proie à l'instabilité institutionnelle et aux affrontements entre militaires et djihadistes. V ingt mois après la mort de Mouammar Kadhafi, le pays est au bord de l’éclatement. Au point d’imaginer qu’une nouvelle guerre puisse s’y dérouler ? Les signes inquiétants, en tout cas, se multiplient. Récemment, les ambassades des États-Unis, du Canada et des Philippines ont demandé à leurs ressortissants de quitter le pays. Le HCR (Haut Commissariat aux réfugiés) envisage de rouvrir les camps à la frontière tunisienne, pour prévenir un exode de la population libyenne. Depuis la mi-mai, le navire d’assaut amphibie américain USS Bataan sillonne la Méditerranée avec 1 000 marines à son bord en cas d’évacuation d’urgence. L’heure n’est pas à la fuite mais… "Nous avons tous un sac d’urgence prêt au cas où", confie un diplomate européen. Moins de 200 000 b/ j La Libye produit actuellement moins de 200 000 barils par jour, a admis hier à Vienne, dans une déclaration à la presse, le ministre libyen du Pétrole par intérim, Omar Chakmak. Omar Chakmak, indique l'AFP, qui a rapporté l'information, doit prendre part demain, dans la capitale autrichienne, à la l65e réunion de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP). Les capacités de production pétrolière de la Libye sont estimées à 1,5 million de barils par jour (mbj). La division par au moins sept de sa production est due à des mouvements de protestation sur les lieux de production de brut mais surtout au niveau des ports pétroliers. Ces mouvements ont pour principal théâtre la Cyrénaïque, grande province orientale riche en hydrocarbures, où il existe un fort mouvement autonomiste. Ils sont menés par des milices armées, ce qui rend difficile pour le gouvernement d'y mettre un terme. Selon le directeur des marchés à la Banque centrale de Libye (BCL), Musbah Al-Akari, les pertes de la Libye en raison de ces mouvements de protestation sont estimées à 30 milliards de dollars américains. Les pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) sont arrivés à un "consensus" sur le maintien du plafond de production, a déclaré mercredi le ministre vénézuélien du Pétrole Rafael Ramirez. « Il y a un consensus pour ne pas changer la production (fixée à 30 millions de barils par jour depuis fin 2011). Le marché est stable, les prix sont à un bon niveau», a-t-il indiqué quelques minutes avant le début de la 165e réunion de l'Opep. « Je pense qu'il y a aura une nouvelle reconduction » du plafond, a de son côté déclaré le secrétaire général de l'Opep, le Libyen Abdallah El-Badri, avant le commencement de la réunion. « Tout est à sa place, l'offre est bonne, la demande est bonne, les prix sont bons », a appuyé le ministre saoudien du Pétrole, Ali al-Nouaïmi. Depuis la dernière réunion de l'Opep en décembre 2013, les cours du pétrole ont évolué dans une fourchette étroite, le Brent oscillant entre 105 et 110 dollars le baril, un niveau jugé idéal par l'Arabie Saoudite, chef de file et plus important producteur du cartel. De son côté, la ministre nigériane du Pétrole, Diezani Alison-Madueke, a refusé de confirmer qu'elle était candidate à la succession de M. El-Badri, qui est en poste depuis janvier 2007 et a été reconduit en décembre dernier pour un an faute d'accord entre l'Arabie Saoudite, l'Iran et l'Irak. Y. R. Tunisie Nouvelle aide de la BM Coronavirus Le Maroc prend ses dispositions L a Banque mondiale (BM) vient d'octroyer à la Tunisie, une nouvelle aide d'environ 43,30 millions de dinars (MDT) (26,2 millions de dollars), pour la modernisation des infrastructures et des services de l'approvisionnement en eau dans le Grand Tunis et d'autres villes. Le projet vient, en général, « optimiser le fonctionnement de la Sonede, compléter les initiatives pour la conservation de l'eau et financer la remise en état et l'expansion de capacité de l'usine de traitement du Grand Tunis de Ghdir-el- Gollah ainsi que celle de Belli, qui alimente tout le littoral oriental du pays pour éviter des pénuries d'eau à court et moyen termes », a indiqué un communiqué de la BM. Ces deux installations, qui font partie des cinq plus importantes centrales administrées par la Sonede, jouent également un rôle essentiel pour répondre aux besoins de la population et à ceux de l'industrie. D'après l'institution mondiale, ce financement fait partie du Programme national d'investissement dans la sécurité de l'eau élaboré par la Sonede et le gouvernement tunisien pour s'assurer que les villes tunisiennes continuent de recevoir un approvisionnement en eau sans perturbation de service (24 heures sur 24, 7 jours sur 7) au cours de la prochaine décennie, en dépit d'une demande qui augmente rapidement et de l'impact négatif du changement climatique. En fait, quelque 5 millions de Tunisiens, soit pratiquement la moitié des ALGERIE NEWS 11 millions d'habitants du pays, devraient bénéficier de ce financement additionnel de la Banque mondiale, selon la même source. La BM a rappelé qu'elle a développé un partenariat stratégique avec la Sonede, dont une assistance technique pour une étude afin d'assurer la viabilité financière de la compagnie sur le moyen terme. Ce partenariat inclue également le jumelage avec d'autres services publics performants dans la région, et ce afin de renforcer la gestion des ressources en eau. La Sonede dessert l'ensemble des citadins dans 500 villes du pays et la moitié environ des habitants de 659 villages et communautés rurales. R. M. Jeudi 12 juin 2014 Le ministère de la santé a assuré, mercredi, qu’aucun cas du Syndrome respiratoire du Moyen-Orient (coronavirus MERS) n’a été enregistré jusqu’à présent au Maroc, formulant des recommandations à l’endroit des Marocains désirant effectuer le pèlerinage ou la Omra en vue d’éviter de contracter le virus. Dans un communiqué, le ministère invite les citoyens marocains désireux de se rendre aux lieux saints pour accomplir le pèlerinage ou la Omra à observer une série de recommandations, afin de préserver leur santé, les appelant à se conformer aux informations sanitaires destinées à éviter une propagation des infections respiratoires contagieuses en général, dont celles dues au coronavirus, et ce en suivant les conseils et les informations mis à leur disposition dans les dépliants qui leurs sont remis avant leur départ du territoire national. Le ministère les invite également à utiliser dans les lieux publics les masques de protection qui leur sont délivrés par les services du ministère de la santé dans les aéroports et qui aident grandement à éviter la maladie, et à prendre les précautions nécessaires liées aux conditions de propreté et d’hygiène publiques et personnelles qui contribuent largement à prévenir les maladies. > M E D I A N E T Il rachète rachète la totalité d'UCWeb Alibaba s’introduit en Bourse Le géant chinois du commerce électronique Alibaba Group Holding, sur le point de s'introduire en Bourse à New York, a annoncé mercredi la prise de contrôle du navigateur pour mobiles UCWeb, une opération présentée comme la plus importante de l'histoire d'internet en Chine. «C ette intégration représente la plus importante fusion dans l'histoire d'internet en Chine», a déclaré sur son blog Alibaba, qui détenait déjà 66% du capital d'UCWeb selon le prospectus de son IPO. L'opération pourrait dépasser le rachat en 2013 pour 1,9 milliard de dollars de 91 Wireless par le portail Baidu. Alibaba et UCWeb donneront naissance au UCWeb Mobile Business Group, chargé des navigateurs, moteurs de recherche, services de localisation, plate-formes de jeux, services de librairie et de la distribution d'applications mobiles, selon un communiqué d'UCWeb. UCWeb revendique une part de marché de plus de 20% avec son moteur de recherches pour mobiles. Alibaba, en pleine frénésie d'achats, a déjà consacré plus de 4,8 milliards de dollars à des acquisitions depuis le début de l'année. Le rachat des participations Satellites Skybox Google acquiert la société Le géant de l'internet américain Google poursuit sa boulimie d'achats, avec l'acquisition de la société d'imagerie satellite Skybox Imaging pour 500 millions de dollars, a-t-elle annoncé mardi. «Nous avons conclu un accord pour acquérir Skybox Imaging et nous sommes impatients de les accueillir dans la famille Google», se réjouit le groupe de Mountain View (Californie), qui a avalé en avril dernier les drones de Titan Aerospace. Fondée en 2009 dans la Silicon Valley, Skybox fabrique de petits satellites d'observation de la Terre qui sont capables de prendre des photos et des vidéos en haute résolution. Pour l'instant, la société ne dispose que d'un seul satellite opérationnel mais elle espère en déployer une dizaine d'ici fin 2016. Skybox permettrait à Google de mettre à jour ses bases d'images incluses dans les applications Google Earth et Google Maps et d'en améliorer la qualité. «Leurs satellites vont nous aider à actualiser nos cartes pour qu'elles soient les plus précises possible. Par la suite, nous espérons que l'équipe de Skybox et sa technologie nous aideront à améliorer l'accès à internet et l'appel à l'aide en cas de catastrophe, deux domaines auxquels Google s'intéresse depuis longtemps», explique le groupe. L'opération, qui se fait en numéraire, doit encore recevoir le feu vert des autorités de la régulation. minoritaires d'UCWeb illustre la volonté du spécialiste chinois de l'e-commerce de se renforcer dans les mobiles en Chine, premier marché mondial pour les smartphones. Son concurrent Tencent Holdings, première société chinoise cotée en termes de capitalisation, domine le marché chinois des applications pour smartphones avec sa très populaire messagerie WeChat. Alibaba prépare actuellement son introduction en Bourse à New York et, selon plusieurs analystes, l'opération pourrait conférer à Alibaba une valeur de marché de plus de 150 milliards de dollars. R. T. Produits électroniques Des mini-drones pilotés par téléphone intelligent E n attendant les drones personnels ou de livraison de colis, le groupe français Parrot va commercialiser cet été deux mini-drones, des jouets connectés qui se commandent depuis un appareil mobile. «On a voulu créer des robots connectés pour la génération des smartphones et des tablettes», explique à l'AFP la porte-parole Vanessa Loury lors d'une présentation mardi à New York. Le «Rolling Spider», doté de quatre hélices et pouvant s'adapter sur deux roues latérales, vole ou roule sur le sol ou les murs. Le «Jumping Sumo» roule aussi, mais peut aussi sauter jusqu'à 80 centimètres en hauteur ou en longueur. Tous les deux se commandent depuis une application mobile compatible avec les systèmes d'exploitation iOS (iPhone, iPad) et Android, avec une version pour Windows annoncée pour septembre. Le premier communique en Bluetooth, soit dans un rayon d'une vingtaine de mètres, et permet de prendre quelques photos en vol. Le second utilise une connexion wifi, qui permet de le contrôler également depuis la pièce voisine et de regarder en direct sur son téléphone les images qu'il filme avec sa caméra embarquée. 19 Armée chinoise Des pirates visent l'industrie spatiale Une unité de l'armée chinoise a lancé une campagne de piratage informatique pour intercepter les communications des satellites occidentaux et percer les secrets de leur industrie spatiale, a rapporté mardi une société américaine de sécurité informatique. Ce piratage s'est développé après l'inculpation par les États-Unis en mai de cinq militaires chinois pour «piratage informatique» et «espionnage économique», a précisé Crowdstrike. Cette unité basée à Shanghai (est de la Chine) est un «groupe ennemi déterminé» qui opère depuis au moins 2007, en envoyant des courriels visant la messagerie Microsoft Outlook, le programme Adobe Reader et d'autres logiciels, a précisé Crowdstrike. Sa stratégie consiste à envoyer des messages à partir d'une adresse apparemment inoffensive, [email protected] par exemple, avec de fausses invitations, dans l'espoir que les utilisateurs cliquent dessus par inadvertance, ce qui permet alors aux pirates d'accéder au contenu de l'ordinateur. Une pièce jointe envoyée ainsi au centre spatial de Toulouse en France faisait de la publicité pour un cours de yoga promouvant une «méthode universelle pour mieux se connaître (...) et connaître l'Univers et les Dieux, comme le recommandait Socrate!». Il s'agit pour les militaires chinois «d'obtenir des secrets économiques ou de brevets liés aux technologies du secteur de la défense» dans le but de «surveiller l'espace, de détecter et d'intercepter les communications par satellite». Crowdstrike est parvenu, via ces fausses adresses de courriel, à remonter jusqu'au blogue d'un homme de 35 ans, nommé Chen Ping, qui affirme travailler pour «l'armée/la police» et qui publie sur son blogue des photos apparemment de lui, participant à des exercices militaires ou vêtu d'un uniforme en train de célébrer un anniversaire arrosé. La société a relié ses activités à l'unité chinoise 61486, localisée dans un immeuble du nord-ouest de Shanghai. Lancement de la plate-forme de services de proximité L'autonomie de la batterie rechargeable est en revanche assez courte: 8 minutes et 20 minutes respectivement. Les deux appareils seront vendus à partir de mi-juillet en France et en août aux États-Unis. À côté des jouets, Parrot investit aussi beaucoup dans les drones civils et professionnels, avec par exemple son aile eBee, réalisée en partenariat avec la société suisse Sensefly et utilisée à des fins de cartographie par des géomètres par exemple, ou dans l'agriculture pour surveiller les récoltes. Les drones reçoivent actuellement beaucoup d'attention aux États-Unis, avec de multiples usages évoqués. Google vient ALGERIE NEWS d'acheter un fabricant de drones solaires qui pourraient servir de relais internet, et Amazon a envisagé leur possible utilisation un jour pour livrer des petits colis. «Nous sommes sur le marché des drones depuis presque cinq ans, nous en avons vendus trois quarts de million dans le monde» dont «environ la moitié aux États-Unis», a commenté Peter George, vice-président de Parrot chargé des ventes sur le continent américain. Pour lui, l'essentiel du marché pour l'instant repose sur des jouets, ou de plus en plus «des appareils photo dans le ciel». Les drones de livraisons en revanche, «je ne vois pas ça avant 20 ans», dit-il. Jeudi 12 juin 2014 La nouveauté chez Amazon.com Amazon.com a l'intention de lancer dans le courant de l'année une plate-forme de services de proximité, qui proposera une large palette de prestations allant du babysitting au bricolage, apprendon de plusieurs sources proches du dossier. Cette plate-forme vise à concurrencer directement les sites de consommateurs comme Yelp et Angie's List, ainsi que les chaînes de bricolage comme Home Depot et Lowe's Companies qui ont toutes deux investi à leur façon pour mettre leurs clients en contact avec des plombiers et autres peintres. Amazon a refusé de commenter ces informations. 22 > C U L T U R E Festival international du court-métrage de Berne Escale en Egypte et en Afrique du Sud Le Caire, capitale égyptienne, et la ville sud-africaine du Cap, accueilleront cette année encore le Festival international du cours métrage de Berne en Suisse. ’est devenu une tradition. Le Caire en sera à sa 3e fois. Le Cap est sollicité pour la 5e fois. En 2014, le festival, qui en est à sa 12e édition, se tiendra du 8 au 12 octobre. En même temps que l’évènement se déroulera en Egypte et en Afrique, celui-ci aura lieu à Berne en Suisse, à San José au Costa Rica, à Buenos Aires en Argentine, à Tokyo au Japon et à Bangkok en Thaïlande. Le festival sera en ligne du 13 au 17 octobre. La grande finale mondiale aura lieu à New-York aux EtatsUnis, le 19 octobre. Le Festival international du court métrage de Berne, en Suisse, a la particularité de se dérouler simultanément dans huit villes à travers les cinq continents. Dans chaque pays, il y a une compétition locale, avec jury local. Mais certaines productions sont enregistrées pour le concours international. Les villes hôtes, appelés « terrains de jeu », sont d’ailleurs projetées dans la compétition internationale. Les publics locaux peuvent voter pour un film afin que celui-ci remporte le prix de la meilleure audience. Pour les quatre autres catégories, un jury décide. Une distinction peut rapporter jusqu’à 100 000 dollars US. Le festival se veut une plateforme de ren- C contre entre les réalisateurs, les scénaristes et les producteurs. Démarré en 2003, l’évènement s’est internationalisé progressivement, intégrant une diversité de courts métrages. Le programme du festival s’est également étoffé avec, hormis les projections, des ate- Festival international du film indépendant La Tunisie invitée d’honneur en 2015 P réparant les 40 ans du Festival international du film indépendant (FIFI) de Bruxelles (Belgique) en 2015 "nous envisageons un programme exceptionnel: La Tunisie sera à l'honneur pour l'Afrique, la France pour l'Europe, pour l'Asie les Philippines et également le Mexique pour l'Amérique" a déclaré Salvatore Leocata le directeur du FIFI dans une interview accordée à l'agence TAP en marge de la 67e édition du Festival de Cannes. La Tunisie a été choisie pour mettre en avant sa création cinématographique et dévoiler ainsi son univers artistique afin de faire découvrir au public le cinéma et la culture de ce pays aux multiples facettes. Débordant d'énergie pour faire avancer les choses Salvatore confie: "nous essayons avec les autorités belges de relancer les tournages en Tunisie". Aussi, la Belgique dispose de la politique du "tax shelter": "C'est un mécanisme financier", similaire à un bouclier anti-taxe spécialement conçu pour encourager la production et la création cinématographique. En parlant du programme relatif à la Tunisie, Salvatore Leocata a émis l'espoir d'organiser une soirée consacrée à la Tunisie qui sera marquée éventuellement par la projection d'un long et d'un court-métrages qui seront des premières en Belgique. "On envisage également d'organiser une table ronde entre des cinéastes belges et des producteurs tunisiens pour rappeler qu'il est possible de tourner en Tunisie d'autant plus que les plages et les lumières tunisiennes sont très intéressantes pour ceux qui veulent investir dans le tournage" a-t-il relevé. Cette initiative a-t-il dit est une manière de renforcer l'amitié entre les deux pays qui sont déjà très proches grâce à une communauté belge très active en Tunisie, surtout dans le domaine culturel. Il rappelle "il y a deux ans, envisager un projet de film en Tunisie n'était pas possible, mais maintenant il existe une nouvelle politique pour promouvoir le tourisme culturel et rassurer les investisseurs étrangers. C'est ce que nous avons notamment perçu lors de la visite du Président tunisien à Bruxelles au mois d'avril dernier à l'occasion du sommet UE-Afrique". "Nous avons eu beaucoup d'expériences de co-production auparavant avec le Maroc et le Liban et maintenant est venu le tour de la Tunisie." A ce sujet, il estime que "L'Europe a un droit moral envers la Tunisie celui de l'aider notamment à travers le cinéma et le ciné-tourisme". Depuis quelques temps "on parle beaucoup de la Tunisie grâce à "Star wars" et le mouvement "Sauver Tataouine" a crée le buzz sur les réseaux sociaux, mais il n'y a pas que ce lieu de tournage en Tunisie. Plusieurs endroits sont à découvrir, notamment les maisons d'hôtes dont l'image de charme qu'ils véhiculent peut être merveilleusement exploitée". "Je pense qu'il faut aujourd'hui recommencer à zéro tout le travail de promotion dans la culture en général: les livres, les festivals de cinéma, la musique et toutes les autres expressions artistiques", conclu-t-il. Devenu un rendez-vous incontournable du cinéma belge et international, le FIFI présente une compétition nationale et internationale qui essaie de mettre en avant un cinéma riche mais souvent méconnu, des quatre coins du monde. ALGERIE NEWS Jeudi 12 juin 2014 liers et des conférences publiques sur le cinéma. Au moins 200 productions sont désormais attendues. Tétouan e 17 Fête des livres L a direction régionale de la Culture de TangerTétouan organise, du 13 au 20 juin, la 17e édition de la Fête du livre de Tétouan, placée sous le thème “L'écriture et le voyage”. La conférence inaugurale de cette édition verra la participation des écrivains Mehdi Akhrif, Chouaib Halifi et Azeddine Tazi, aux côtés de plusieurs chercheurs et intellectuels. Cette Fête du livre sera aussi marquée par le vernissage d'une exposition de photographies anciennes sur le thème de la mémoire maroco-andalouse. La cérémonie d'ouverture se tiendra dans le site historique de Bab El Oqla avec la participation de maisons d'édition, de centres culturels étrangers et d'institutions publiques et académiques, notamment l'université Abdelmalek Essaâdi. Également au programme de cette manifestation culturelle, la présentation d'œuvres récentes par leurs auteurs, la présentation de deux pièces de théâtre : La porte et la tête de Redouane Hdadou et L'homme du Pain Nu de Zoubir Ben Bouchta. Par ailleurs, l'École des arts et métiers de Tétouan accueillera les cérémonies de présentation d'œuvres dédiées à la critique littéraire. > C U L T U R E « Yemma » clôture le Festival maghrébin 23 Féminisme précautionneux ! Célèbre acteur de comédies populaires au Maroc, Rachid El Ouali se met derrière la caméra et vient présenter son premier-long-métrage en compétition officielle au 2e Festival d’Alger du film maghrébin. « Yemma » coécrit par le réalisateur et Hicham Lasri (C’est eux les chiens) est une ode quelque peu aseptisée à la femme. R éalisateur et premier-rôle dans le film, Rachid El Ouali incarne Boujemaâ, alias Bob, jeune concepteur de publicités qui, malgré une vie aisée et un succès auprès des femmes de son milieu, est un homme solitaire, timide et taciturne qui vit en reclus avec un hamster. Seule détail « palpitant » de sa vie : ses longues discussions virtuelles avec une internaute dont il ne connaît ni le visage ni le nom. Lorsque son père le convoque pour le mariage de sa s?ur dans leur village isolé du Rif marocain, Bob, le citadin, va très vite suffoquer : sa très jeune s?urse marie avec un homme qu’elle ne connaît pas, son père est polygame, sa mère qu’il décrit comme un esprit émancipé mais ayant échoué à s’imposer dans une société machiste, est malade et vit en ascète dans une petite piaule. « Yemma » plante donc les décors d’un paradigme social moult fois traité au cinéma, souvent avec des accents misérabilistes. Il y a cependant cette interprétation juste et efficace du comédien, la mise en scène souvent sobre même si certains plans vont abuser du mélo avec les indispensables violons et ralentis... Bob, fuyant son village, va croiser un jeune adolescent qui le supplie de l’emmener en ville : scène touchante mais toujours collé à cette représentation dualiste entre mythe citadin et misère rurale. Puis il dépanne Leila (Yasmine Meriem Guerlach), une germano-marocaine et sa s?ur attardée mentale qui vont en Corse, là où sa dulcinée virtuelle habite justement. Le personnage décide donc de prendre le bateau pour l’île de beauté avec la ferme intention d’y chercher l’inconnue d’Internet. Arrivé là-bas, il fera des rencontres plus ou moins fantasques : le bon samaritain corse qui aide une immigrée clandestine marocaine, le vieux couple qui l’adopte pendant quelques jours en souvenir de leur fils Julien, la punk qui le dévalise, le mari jaloux de Leila, la communauté marocaine dans l’île… On est donc face à un voyage initiatique où le désir de retrouver l’incon- nue s’estompe peu à peu, notamment face à une Leila qui commence à incarner l’idéal féminin de Bob. Il est important à ce propos de souligner que Rachid El Ouali que l’on peut qualifier de féministe-conservateur, prodigue à petites doses un discours assez équivoque : en stigmatisant les jeunes filles hyper-libérées gravitant dans le monde de la pub (présentées comme très entreprenantes, voire frivoles et sans cervelles) et en dénonçant explicitement (à travers une voixoff encombrante) les violences faites aux femmes rurales, et enfin, en sublimant Leila qui n’est ni « pute ni soumise », le réalisateur ramène le féminisme dans un giron moral acceptable de tous et semble dire à son grand public qu’il n’est pas là pour le bousculer ou décrier sa mentalité, mais seulement pour l’aider à comprendre que le respect de la femme ne va pas à l’encontre des traditions ; d’où le titre du film et la figure discrète mais symbolique de la mère. Certes « Yemma » est loin d’être aussi insipide que « La source des femmes » (Radu Mihaileanu, 2011) mais la prudence du propos et les amalgames traversant le film de bout en bout jettent une ombre sur la beauté de certaines situations et la fantaisie rafraichissante du scénario. On retiendra néanmoins la fluidité salutaire du récit et le rythme énergique du montage qui parviennent à minimiser la pesanteur de certaines séquences tout à fait mélodramatiques et à maintenir le film dans un équilibre correct. « Yemma » est le dernier longmétrage projeté dans le cadre de la compétition officielle du festival maghrébin clôturé hier soir. A l’heure où nous mettons sous presse, le palmarès n’a pas encore été annoncé mais il est clair que parmi les favoris, « Révolution Zendj » de Tariq Teguia figure en tête de liste, suivi de « Challat de Tunis » de Kaouther Benhania, « C’est eux les chiens » de Hicham Lasri et « Les terrasses » de Merzak Allouache. S. H. Compétition documentaire « Mémoire noire » très applaudi L e film documentaire "La mémoire noire, témoignages contre l’oubli", consacré aux tortures subies par des militants de gauche tunisiens dans les prisons de la Sûreté d’Etat sous le régime de Habib Bourguiba (1957-1987), a fait sensation lundi lors de sa projection à Alger. Réalisé par le Tunisien Hichem Ben Ameur, ce documentaire de 52 mn, en compétition officielle du 2e Festival du cinéma maghrébin, propose une réflexion profonde sur les séquelles psychologiques de la torture, le pardon et le rapport entre tortionnaires et leurs victimes, en se basant sur les témoignages de membres du mouvement progressiste "Perspectives", emprisonnés dans les années 1970. Malgré des avancées non négligeables au plan socio-économique et des efforts louables pour la modernisation du pays, le long règne de l'ex-président Bourguiba, "père de l'indépendance de la Tunisie", a été jalonné de nombreux épisodes de répression massive dirigée contre les opposants tunisiens, de gauche mais aussi d'obédience islamiste, jetés par dizaines dans les prisons tunisiennes. Dans la première partie de son documentaire construit sur le récit poignant de quatre militants, des reconstitutions et des extraits de correspondances, Hichem Ben Ameur met l’accent sur la barbarie des geôliers, en s’attardant sur les sévices subis par les prisonniers. Grâce aux témoignages, cette première partie permet, également, de donner un aperçu sur les relations "étranges et absurdes" qui peuvent se nouer entre bourreaux "formés à la torture méthodique", et victimes déployant mille et une ressources psychologiques pour survivre à la douleur et aux sévices. La deuxième partie est consaALGERIE NEWS crée aux conditions inhumaines (exiguïté et insalubrité des lieux) de détention des militants, transférés des locaux de la Sûreté d’Etat à des prisons civiles où ils sont séparés des prisonniers de droits commun. Ce "travail de mémoire", sur une réalité "peu abordée" en Tunisie s’illustre également par une écriture et une esthétiques "épurées", ainsi qualifiées par le réalisateur lui-même, et qui confère au documentaire une vision "universelle", sur les séquelles morales de la torture et le travail de reconstruction nécessaire après la délivrance, ont estimé des spectateurs à travers des propos livrés à chaud au sortir de la projection. Inauguré mercredi, le 2e Festival d’Alger du cinéma maghrébin se poursuivra jusqu’au 11 juin à la salle El Mouggar et à la cinémathèque d’Alger avec 38 ?uvres maghrébines en compétition dans trois catégories. R. C. Jeudi 12 juin 2014 l K Les ettres du mont oukou Fabulations pour un vieux bedeau (Fin) Par Nadir Bacha L Les larmes du chauffeur ne disaient rien qui vaille à Martin Varel, qui voulait avant de se lancer sur la route du nord, faire un tour vers l’ouest, toujours sur la côte, pour aller voir les lieux de sa naissance, dans un faubourg de Port-de-Bouc, à moins de cinquante bornes. Ses parents lui avaient raconté que c’était un endroit paradisiaque, et que tout petit enfant qu’il était, il aimait courir sur le bord de la mer, les mains levées au ciel pour cueillir les hirondelles. Mais le visage affligé de son ange gardien au volant de la Simca lui dicta de remettre cette villégiature pour le retour, avant de prendre de nouveau le paquebot pour rentrer à Alger. « La guerre est l’événement humain le plus perfide dans la vie des hommes et des peuples, Félicien, la mort, la déchirure et la haine envers autrui, sont ses lots quotidiens, ce ne sont pas les êtres de la vie simple qui la provoquent mais les esprits qui gouvernent et qui croient que c’est toujours par la force que les sociétés rentrent dans la logique de l’ordre, mais ils ont tort, mon ami, c’est par le langage de l’amour et du pardon que la raison trouve sa mesure, mais en fin de compte il appartient à l’Eternel de décider de notre existence, lorsque nous faisons en sorte d’être à la hauteur de nos légitimes et honnêtes espérances ; tu conduis ce véhicule, n’est-ce pas, et tu nous emmènes à notre bonne destination, si tu fais la chose comme il faut le faire selon l’entendement, nous y arriverons au bout de notre peine sans difficulté, par contre si tu fais selon les désirs propres à toi, Félicien, ta façon de voir la route, nous pourrons mourir tous les deux avant d’arriver même dans les environs de Lyon ! Mais tout ça n’oblige en rien que nous ne fassions pas tous les deux une prière pour la paix en Algérie et le retour sain et sauf de ton cher frère, pour le bonheur de toute la famille et pour celui de sa fiancée ! » Le conducteur avait sourit à tous les mots prononcés par le bedeau en lui faisant, avec beaucoup de respect, remarquer que Félicien c’était son frère parti en guerre en Algérie, et que lui c’était Herbert, Herbert Halilhodzic, que la famille était bosniaque depuis des siècles, ayant fui le régime du maréchal Tito, « qui était un bon dirigeant mais qui voyait mal une partie de ses citoyens pratiquer l’islam. Le prénom de Félicien était Ferhudin et le mien Hajrudin, nous avons un demifrère, par notre père, de l’âge de Félicien qui joue à l’Olympique de Marseille ! » Martin Varel esquissa un large sourire, à son tour, et dit sèchement : « Donc, Herbert, vous venez en France pour rester musulmans! » Le chauffeur répondit en relevant les sourcils et les bras, la tête tirée vers l’arrière. Célestine avait été conviée à déjeuner chez sa cousine, au sortir de la classe – il s’agissait du premier cours de son existence, une leçon pour les cours moyens première année, sur la voie passive. C’était le retour de l’école après les vacances de Noël. Elle venait de poster, le matin à l’ouverture du bureau, sa lettre pour son bien-aimé ; dans laquelle elle lui disait qu’elle avait hâte que la guerre finisse et qu’ils puissent enfin se retrouver et être heureux ensemble. Elle lui expliqua qu’elle avait fini par être acceptée de donner des cours dans une école pastorale à quelques kilomètres de Fontainebleau, entre Villeneuve-la-Guyard et Champigny, à quelques pas de la maison de sa tante maternelle. Il avait plu toute la nuit, un peu le matin, jusqu’à vers la récréation et la température était assez fraîche. Nora-Célestine avait mis son manteau de flanelle mauve, avec son col, les bouts des manches et le tour des basques, en fourrure ; pour cette première journée d’enseignement, pour elle comme nouvelle et pour l’ensemble de l’école finissant les fêtes de la Nativité et de la Saint-Sylvestre, elle avait choisi de se faire belle et d’aller chez la coiffeuse pour une permanente, malgré sa chevelure, lisse et noire de jais brillant, qui lui arrivait jusqu’à la moitié des assises. Afin de bien célébrer l’évènement, elle insista pour que sa cousine fasse aussi une coupe ; sa cousine, Solange, plus jeune qu’elle de deux années, atteinte de poliomyélite à la jambe droite, était presque aussi belle que Célestine et elle exerçait comme infirmière dans un asile de vieillards à Champigny. Elle devait reprendre la classe à quinze heures et Solange était dans sa journée de récupération. La tante avait fait rapprocher la table au plus près de la cheminée pour entendre le bois crépiter et les étin- C’est par le langage de l’amour et du pardon que la raison trouve sa mesure, mais en fin de compte il appartient à l’Eternel de décider de notre existence, lorsque nous faisons en sorte d’être à la hauteur de nos légitimes et honnêtes espérances. celles des braises voltiger. Elle avait préparé des pommes au four piquées à l’ail, avec du veau et de la volaille, assortis dans une sauce rouge pleine d’épices. Il y avait des marrons pour le dessert et de la tarte au chocolat. Elles déjeunèrent tendrement en se racontant les dernières anecdotes dans les environnements respectives en même temps que les souvenirs, des plus récents au plus lointains ; et la pauvre tante, comme à son habitude, elle parla de son défunt mari, mort dans un déraillement de train, au retour d’un voyage de travail en Bretagne où il devait présenter des produit de pêche ; quant à Solange, la gorge serrée, elle regardait dans la béance rougeoyante de l’âtre en essayant de se souvenir combien elle étaient heureuses et comblées avec lui. Mais elles ne disent mot sur le papa de Célestine, emprisonné dans la prison de Barberousse à Alger et condamnée à la peine de mort – son épouse et maman de Célestine, était quelque part dans un des quartiers lettrés de Paris, occupée à faire intervenir des militants internationaux et des intellectuels de renom pour s’exprimer et agir dans l’intention du révolutionnaire indigène très actif, dirigeant fort craint du FLN, pour le faire libérer, sinon de suspendre la peine. Une fois seulement la tante demanda des nouvelles de Mahfoud, parti en Egypte rejoindre des étudiants et des universitaires proche de Nasser. Martin Varel et Herbert, pour leur part, cassèrent la croûte avant de quitter Dijon dans la nationale 5. Ils mangèrent des saucisses, du fromage et du pain de mie ; le bedeau ne laissa pas son chauffeur toucher au vin sur la table, posé par le tavernier, il lui commanda du cidre de Bretagne sans alcool, tandis que lui, il ne se priva pas déguster deux bières blondes, l’une derrière l’autre. Herbert avait jusqu’alors conduit comme un maître, précautionneux et fidèle aux normes de la circulation dans la route, il respectait les priorités et ne chercha pas, ne serait-ce qu’une seule fois, de tenter de dépasser sans raison forcée. « Votre fiancée doit languir d’impatience de vous attendre, monsieur Martin ! Je suis certain qu’elle n’a pas dormi depuis que vous avez annoncé votre visite en plein hiver et après les fêtes ! » Le bedeau ne fait que sourire dans la direction des mains de Hebert en train de manipuler dans le volant et les manettes, évitant de lui avouer qu’il faisait une visite surprise à sa bienaimée. Vers les coups de quatorze heures trente, la Simca ne s’arrêta pas à Champigny, mais quelques bornes plus loin, avant l’agglomération de Villeneuve-la-Guyard, Martin Varel eut une insoutenable envie d’uriner. Le jeune bedeau n’avait pas le tempérament frustre de demander à son conducteur de s’arrêter pour aller dans quelques frondaison se soulager, « Fontainebleau est juste devant, il faut tenir le coup, mon vieux ! » dit Martin in petto. Mais le Bosniaque ne manqua pas de remarquer le moindre geste de son respectable et respectueux client, manifestant la douleur irradiant partout dans son entité physique. Juste après le virage, il ya une grande forêt, monsieur Varela, j’ai de l’eau dans la malle, vous allez dans la nature, sans gêner personne et vous faites votre devoir avec la dignité qu’il faut, le bon Dieu en vous sera reconnaissant pour la paix que vous donnez à votre âme ! » Le bedeau resta stupéfait, il serra se genoux avant de mettre une jambe sur l’autre, puis les sépara, mais il vira sa tête sur son chauffeur et lui demanda de trouver un bon accotement pour s’arrêter. Devant eux, à une quarantaine de mètres, roulait une Citroën 2CV bleu ciel, à très petite vitesse. « Nous allons dépasser vite fait cette tortue, monsieur Varel, un instant seulement, et vous choisirez le coin dans le bois qu’il vous plait ! » Herbert passa à une vitesse supérieure avant d’accélérer, mais en même temps qu’il alla déboiter pour saisir la ligne du dépassement qu’un éclair cisailla le ciel, commençant à s’ennuager. Il n’y eut pas de grondement de tonnerre mais la Citroën freina soudain sec à deux mères d’un baudet surgissant d’on ne sut où pour lancer des pas sur la chaussée. Herbert était désarçonné d’autant qu’une voiture arrivait derrière à une incroyable vitesse ; le Bosniaque reprit magistralement sa droite en procédant ensuite au freinage moteur pour éviter de percuter la 2CV. Mais le bolide était déjà à la gauche de Herbert, le baudet en plein milieu de la chassée. Martin eut juste le temps d’entamer l’ave maria, que le satané véhicule frappa de son aile une partie de la croupe de la bête asinienne qui se mit à courir vers la forêt en brayant. « C’est une Facel Vega, un merveilleux moteur, monsieur Varel, il roule à 200 à l’heure sans aucun problème ! » dit Herbert, après avoir dépassé la Citroën. Mais deux secondes après un extraordinaire bruit de fracas retentit devant eux, en même temps que de la fumée qui s’élevait dans le ciel dans l’endroit de la collision - contre un arbre. Les gendarmes arrivèrent en moins de cinq minutes. Le brigadier reconnut le passager à côté du chauffeur, mort sur le coup, c’était Albert Camus. Célestine resta dans sa 2CV, assez loin de l’affreux spectacle, attendant qu’un badaud venant de la direction opposée, la renseigne de ce qui se fut passé.
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