Six terroristes abattus à Bouira

Irak : troubles dans la Zone verte de Baghdad
Lire en page 19
Retrouvez votre
journal sur son
nouveau site :
latribunedz.com
Quotidien national d'information
N° 6384 Prix 10 DA France 1 C
Dimanche 22 mai 2016
LORS D’UNE OPÉRATION DE RATISSAGE TOUJOURS EN COURS
Six terroristes abattus à Bouira
Par
Dans la forêt E’chaâra, commune de Yakouren, dans la wilaya
de Tizi Ouzou, où les forces militaires mènent un autre ratissage, les
POUR ASSURER UN SUIVI RÉGULIER
DE L’APPROVISIONNEMENT
UN dispositif spécial de surveillance et de contrôle du marché
durant le Ramadhan et la saison
estivale a été mis en place par le
ministère du Commerce, a appris
l’APS auprès de ce département
ministériel. Les services locaux du
ministère ont ainsi été instruits d’assurer un suivi régulier de l’approvisionnement du marché et une
observation quotidienne efficace des
prix, accompagnés d’une analyse
des données recueillies et
exploitées.
Suite en page 3
PLUS de 700 000 élèves se présenteront aujourd’hui aux épreuves de
l’examen de fin de cycle primaire
(2015-2016) à travers tout le territoire
national. 705 460 élèves, dont
366 057 garçons et 339 403 filles, passeront l’examen de fin de cycle primaire dans 13 118 centres d’examen à
travers tout le territoire national, selon
les chiffres de l’Office national des
examens et concours (Onec) obtenus
par l’APS. L’examen porte sur trois
matières, à savoir la langue arabe, les
mathématiques et la langue française.
Cette année, 10 centres de regroupement pour le codage, 59 centres de correction et trois centres de regroupement pour l’annonce des résultats sont réquisitionnés à travers le territoire
national. La ministre de l’Education nationale, Nouria Benghebrit, donnera
le coup d’envoi de cet examen à partir de la wilaya d’Illizi.
R. N.
Supplément sports
Le sport, otage
d'un anachronique
empirisme
Lire pp 11 à 16
terroristes et une bombe de confection artisanale. A l’autre bout du
pays, l’extrême sud, l’ANP est
engagée dans le même combat, avec
la même volonté de faire barrage à
tous les criminels et toutes les
actions qu’ils entreprendraient.
Ainsi, grâce à la vigilance constante
des forces de l’ANP, un détachement de forces combinées qui faisait
une
patrouille
de
reconnaissance près des frontières
sud du pays, a découvert, vendredi
dernier, à Bordj Badji
M o k h t a r, f r o n t i è r e s a l g é r o maliennes, une cache d’arme contenant un important arsenal, a indiqué
un communiqué de ministère de la
Défense nationale. Détaillant le lot
d’armements, munitions et équipement découvert, le communiqué
indique que les forces militaires ont
mis la main sur deux fusilsmitrailleurs de type FM, quatre pistolets-mitrailleurs de type
Kalachnikov, un fusil à répétition,
un fusil de chasse, dix-neuf grenades, six roquettes RPG-7,
dix-neuf détonateurs, deux postes
radio et une grande quantité de
munitions de guerre de différents
calibres. Le ministère de la Défense
nationale rappellera que c’est la
deuxième fois qu’un important
arsenal de guerre est découvert dans
cette région durant ce mois.
R. C.
ACTUALITÉ
PARTIS
Plus de 700 000 élèves à l’examen
de fin de cycle primaire
Photo : Archives
Par
explosifs et un groupe électrogène.
Par ailleurs, d’autres détachements
ont découvert et détruit à Batna,
Jijel et Aïn Defla, trois abris pour
LES ÉPREUVES SE DÉROULERONT À TRAVERS
TOUT LE TERRITOIRE NATIONAL
Un dispositif spécial de contrôle
du marché durant le Ramadhan
et la saison estivale
Abdallah Kaddour
éléments de l’ANP ont découvert,
hier, un abri pour terroristes contenant 19 mines de confection artisanale, 4 kilogrammes de produits
„ Le FFS réaffirme son
attachement au «Consensus
national» ............................p2
ÉCONOMIE
Photo : Archives
L’OPÉRATION de ratissage
que mènent les éléments de l’Armée
nationale populaire (ANP) dans la
forêt d’Errich, commune d’Aïn
Turk, dans la wilaya de Bouira, a
permis la neutralisation de six
autres terroristes, qui ont été abattus
dans la matinée d’hier par les forces
militaires, a annoncé un communiqué du ministère de la Défense
nationale. Les six criminels ont été
identifiés. Il s’agit de A. Mustapha,
alias Abou Rawaha, ayant rejoint
les groupes terroristes en 1997,
N. Belkacem, alias Abou Fares,
ayant rejoint les groupes terroristes
en 1998, A. Mohammed, alias Abou
Silah, ayant rejoint les groupes terroristes en 1998, M. Mekki, alias
Abou Youcef, C. Ismaïl, alias
Ammar Eldjound et H. Abdelhakim,
alias Abdelhakim, précisera un
autre communiqué en fin de
journée.
Quatre pistolets-mitrailleurs de
type Kalachnikov, un fusilmitrailleur de type RPK, un fusil
semi-automatique de type Simonov
et une quantité de munitions, ont été
également récupérés au cours de
cette opération. Ainsi, le bilan du
ratissage qui a été lancé le 17 mai
dernier, et qui est toujours en cours,
s’élève à ce jour à huit terroristes
abattus et un neuvième capturé.
Photo : Archives
Reda Cadi
„ Forum d'affaires algérobritannique pour identifier
de nouveaux créneaux
de coopération ..................p3
CULTURE
„ Sahi bel noum, une satire
sociale pour un théâtre
populaire..........................p21
2
L ’ É V É N E M E N T
Dimanche 22 mai 2016
UN NOUVEAU PREMIER SECRÉTAIRE DU PARTI A ÉTÉ NOMMÉ
Le FFS réaffirme son attachement
au «Consensus national»
Par
Adel Boucherguine
ceux qui «délivrent» le certificat géographique de
partis politiques, le FFS
répond par la méthode politique et
démocratique. C’est au moment
d’une conjoncture incertaine, marquée par des guerres politiquomédiatiques fratricides, que le parti
d’Aït Ahmed réaffirme sa dimension nationale, et nomme un premier responsable, issu de l’est du
pays. Refusant l’embrigadement du
parti dans la seule région du centre
et de la Kabylie -que le temps et le
climat délétère à la pratique politique lui ont imposé- le travail de
proximité, de terrain, la participation tactique aux dernières législatives, le FFS semble réussir sa
mission historique, celle de reconquérir l’Algérie profonde, pour
laquelle, il s’est pleinement investi
depuis quelques années. Pour un
observateur de la scène politique, le
Front a désormais de fortes fédérations dans au moins une trentaine
de wilayas du pays. Lesquelles, à
leurs têtes des militants, capables
d’assumer des tâches, longtemps
occupées sinon réservées, par circonstances ou force des choses, aux
seuls cadres du centre du pays.
Certes, la Kabylie restera le cœur
palpitant d’une Algérie avide de
fédération de ses enfants, mais il
était cependant temps d’aller à la
reconquête de ces forces démocratiques.
Ainsi, le conseil national réunit
en session ordinaire ce week-end au
siège national du parti, a, sur proposition du présidium (instance
Photo : DR
À
dirigeante du parti), plébiscité
Abdelmalek Bouchafaâ premier
secrétaire national du vieux parti
d’opposition. «C’est une décision
prise dans l’esprit d’alternance, de
collégialité et de rotation des
cadres dirigeants du parti», a-t-on
expliqué, dans un laconique communiqué. Premier secrétaire fédéral
de la puissante fédération de la
capitale de l’Est, Constantine, l’enfant prodige de Jijel est compté
parmi les fidèles du parti, depuis les
années chaudes de «l’ouverture
démocratique». A la faveur des
dernières élections locales, le
désormais chef du FFS a été élu
membre à l’Assemblée populaire
de wilaya (APW) où il préside la
commission «jeunesse et sport». En
compagnie de ses camarades de la
même structure locale, le parti lui
témoigne d’un travail conséquent
auprès de la population et de la
mobilisation autour des idéaux du
parti, dans un contexte des plus
hostiles à la pratique partisane et
politique. Succédant au désormais
ex-premier secrétaire, Mohamed
Nebbou, ce dernier, rappelons-le, a
eu à gérer le premier parti d’opposition dans des conditions très particulières, marquées d’abord, par les
cycles de rencontres et débat en vue
de la reconstruction d’un consensus
national, ensuite par la disparition
du leader charismatique, chef spirituel de l’opposition algérienne, le
révolutionnaire Hocine Aït Ahmed.
A son tour, le très connu du
mouvement associatif constantinois
et désormais nouveau patron du
FFS aura à emboîter le pas à son
prédécesseur dans la continuité du
processus de concertation de la
classe politique en vue d’asseoir
une conférence nationale de
consensus mais, il aura aussi à
gérer l’échéance électorale prochaine, prévue pour 2017. Dans une
quinzaine de jours, le tout nouveau
chef du parti réunira son premier
conseil national post-Nebbou et
proposera, pour approbation, sa
nouvelle composante du secrétariat
national.
Par ailleurs, dans une résolution
rendue publique, le conseil national
décortique la situation politique du
pays et analyse les déballages politico- médiatiques étalés au grand
jour. «La situation politique est
caractérisée : d’un côté, par l’aggravation de la crise nationale, à la
fois systémique, structurelle et multidimensionnelle; de l’autre côté
par des campagnes de diversion
qui se succèdent à un rythme
effréné pour nous empêcher de
réfléchir, de comprendre, de nous
organiser et donc d’agir. Ces campagnes détournent l’attention de
l’opinion publique des défis et des
enjeux qui engagent l’avenir de
notre pays», indique le communiqué du FFS, soulignant «l’incapacité» du pouvoir à trouver une
cohérence et une cohésion interne
autour d’un programme politique et
économique consensuel. Un pouvoir, ajoute le conseil, «qui
continue de gérer d’une façon autoritaire et unilatérale les affaires de
l’Etat et tente de gagner du temps
pour imposer ses choix et son
agenda politique et économique».
Une attitude, qui, regrette-t-il,
«menace la stabilité nationale et la
cohésion sociale tout en exposant
notre pays aux menaces extérieures». Cette situation déjà alarmante s’est aggravée avec la chute
des prix du pétrole, rappelle-t-il.
«Le pouvoir croyait compenser sa
faiblesse politique, démocratique et
institutionnelle par la redistribution
de la rente pétrolière qu’il répartit
entre ses clans et clientèles», analyse le conseil qui rétorque: «C’est
une thérapeutique qui soulage,
mais qui ne guérit pas.»
Se démarquant de toute ou alternance clanique, le FFS réaffirme,
encore une fois, sa volonté de réaliser un «consensus national le plus
large possible pour la concrétisation d’une deuxième République
fondée sur l’Etat de droit, la souveraineté nationale et populaire, la
démocratie et la justice sociale».
A. B.
DANS UN MEETING RÉGIONAL À TÉBESSA
Saâdani s’attaque au «lobby actionné par des généraux à la retraite»
Par
Reda Cadi
ANIMANT un meeting
régional des mouhafadhate de l’Est
et du Sud-est du pays à Tébessa, le
secrétaire général du Front de libération nationale (FLN), Amar
Saâdani, a tiré, hier, à boulets
rouges sur «un lobby» qui mènerait
une campagne exécutée par «plu-
sieurs relais» pour imposer le futur
président de la République.
M. Saâdani représente ce lobby
comme «une pieuvre avec cinq
bras, sécuritaire, médiatique,
politique, financier et administratif», qui seraient actionnés par
des généraux à la retraite, avec
l’objectif de prendre en main l’administration, les rouages de l’Etat
et même les commandes. Plus
précis, le SG du FLN cible, selon
TSA, l’ex-patron du DRS qu’il
accuse d’être à la tête de ce lobby
grâce auquel il souhaite revenir et
s’imposer à travers d’autres relais,
notamment le bras politique. Plus
virulent, il s’attaque aux partis qui
soutiennent le Groupe El Khabar
contre le ministère de la Communication, particulièrement le PT. «Ils
se disent trotskistes, socialistes ou
démocrates; en réalité ils sont très
loin de ce qu’ils revendiquent,
preuve en est le Parti des travailleurs ne voit aucun inconvénient à ce qu’on vende les
employés d’El Khabar à l’homme
d’affaires, Issad Rebrab»,
dénonce-t-il, ajoutant que c’est en
fait le général Toufik qui souhaite
reprendre El Khabar et non
Rebrab, et que le général à la
retraite a également projeté de
racheter un autre journal francophone, pour préparer les élections
de 2019. Revenant à Issad Rebrab,
il dira de lui que «l’homme d’affaires qui s’est bien enrichi veut
faire maintenant de la politique».
«Il faut choisir entre la politique et
les affaires. Si Rebrab opte pour le
premier, il perdra son argent»,
avertit M. Saâdani.
R. C.
zzz AU FIL DES JOURS
Bruit d’obusier
Par
A. Samil
L’OBUSIER est à la gâchette ce que le tonneau vide est à la fiole de nectar, breuvage
divin qui n’a pas son pareil, selon la légende.
Dans le passé, les armées qui ont privilégié
les grands obusiers effrayants par leur bruit
de fin du monde se sont parfois trouvées
démunies face à la redoutable mobilité de
petites troupes qui ne visent que pour faire
mouche. Comme quoi une fine gâchette,
économe de ses munitions mais cadrant bien
sa cible peut se révéler plus utile sur le
théâtre des opérations. Hier, M. Amar
Saâdani, jusqu’à présent mitrailleur intermittent, n’a pas craint de s’essayer à l’obusier. Depuis Tébessa où il présidait une
rencontre des militants de son parti après
une absence du pays de plusieurs semaines,
il a tiré à boulets rouges sur plusieurs cibles
à la fois. Il est sûr que cela fera du bruit et
mettra en émoi les médias qu’il cible. Mais
pas qu’eux.
Comme la pièce d’artillerie est trop lourde
pour cibler plus finement, le secrétaire
général du FLN ne fait pas dans le détail.
Voudrait-il signer son retour en grâce qu’il
ne s’y prendrait pas autrement, à en juger
par les personnes et groupes de personnes
qu’il bombarde. A tout seigneur tout honneur, le général Toufik, bien qu’à la retraite,
prend la part du lion dans ce canardement
en règle. Comme s’il avait un retard à rattraper ou était mû par un fort désir de
retrouver son rôle d’oracle des décideurs, il
accuse l’ancien homme fort de rien moins
que de comploter pour revenir au pouvoir à
la faveur de l’élection présidentielle de 2019.
Raison pour laquelle, d’après lui, l’ancien
patron du DRS, à travers l’homme d’affaires
Rebrab, est derrière l’opération de rachat
du Groupe de presse El Khabar.
En homme bien «sourcé», M. Saâdani se fait
fort de démonter la mécanique du «complot». Il évoque l’existence d’un «lobby» s’activant à une campagne exécutée par
«plusieurs relais» pour imposer le futur président de la République : ce lobby ressemble
«à une pieuvre avec cinq bras, sécuritaire,
médiatique, politique, financier et administratif. Au passage, le patron de Cevital est
sommé de choisir entre «la politique et les
affaires». Non son assortir son propos d’une
lourde menace : «Si Rebrab opte pour la politique, il perdra son argent.»
«Le pire des mensonges est celui qui contient
90% de vérité», disait récemment un grand
économiste français à propos de l’affaire
«Panama Papers». Dans le réquisitoire de
M. Saâdani, il y a une part de vrai. Dans
quelle proportion ? Seul lui le sait. Si c’est
90%, les 10% restant représentent la part
de la manœuvre. Franchement, comment
imaginer un seul instant l’ancien chef du
DRS à la tête d’une conspiration alors qu’il a
été dessaisi de tous ses pouvoirs, le président Bouteflika l’ayant soumis à un véritable
effeuillage avant de le faire partir à la
retraite : transfert à l’état-major des directions importantes, dissolution du redoutable
GIS (Groupe d’interventions spéciales),
seule force de frappe dont pouvait disposer
le général Toufik…Au surplus quelle serait
cette logique qui le conduirait à conspirer
pour ravir un pouvoir qui ne l’a pas tenté au
faîte de sa puissance. Peut-être que
M. Saâdani condescendra à nous en dire plus
les tout prochains jours.
A. S.
L ’ É V É N E M E N T
Dimanche 22 mai 2016
PÉNÉTRANTE
AUTOROUTIÈRE
BÉJAÏA-AHNIF
LA RENCONTRE S’OUVRE AUJOURD’HUI À ALGER
Forum d’affaires algéro-britannique pour identifier
de nouveaux créneaux de coopération
La moitié du
linéaire sera livrée
le 20 août prochain
Par
Ziad Abelhadi
our exprimer leur grand
intérêt au marché algérien,
190 hommes d’affaires britanniques prendront part au forum
algéro-britannique sur l’investissement qui va se tenir aujourd’hui à
Alger. Selon M. Sandhu, P-dg de
Developing Markets Associates,
organisateur de ce forum en
partenariat avec le gouvernement
algérien, cité hier par l’APS, les
hommes d’affaires britanniques
commencent à comprendre «la
détermination du gouvernement
algérien à diversifier l’économie
algérienne». C’est d’ailleurs pourquoi, d’après l’organisateur, ils se
disent intéressés par les secteurs
proches de leurs corps de métier.
On peut citer, entre autres, les secteurs de l’industrie, des hydrocarbures, des infrastructures, des
énergies renouvelables, du transport, des TIC, des finances et des
services juridiques.
Ces hommes d’affaires britanniques venus en explorateurs pourront à cette occasion se faire une
idée sur les opportunités d’affaires
en Algérie, a indiqué M. Sandhu.
Ce dernier a, par ailleurs, fait savoir
que le forum sera rehaussé par la
présence du côté britannique de
Richard Risby, représentant personnel du Premier ministre britannique, David Cameron, du ministre
chargé du Trésor, Gregory Hands,
et de la présidente du Conseil d’affaires algéro-britannique (Algerian
British Business Council-Abbc),
Lady Olga Maitland. Pour sa part,
Lord Risby, cité part l’APS, a
déclaré que le forum était une occasion supplémentaire de mettre en
évidence les opportunités pour plus
d’investissements britanniques en
Algérie comme il a souligné que le
Royaume-Uni est «toujours disponible» pour accompagner l’Algérie
dans la diversification de son économie. Il a également exprimé sa
grande satisfaction quant à l’élargis-
3
De notre correspondant
à Béjaïa
P
Photo : Archives
Kamel Amghar
sement du partenariat entre les deux
pays, en dehors du secteur des
hydrocarbures, affirmant que
l’Algérie est un «partenaire privilégié» pour le Royaume-Uni. De
son côté, l’Ambassadeur d’Algérie
à Londres, Amar Abba, estime que
le forum est un «moment fort» dans
les relations entre les deux pays, et
que la coopération économique a
été marquée ces dix dernières
années par l’édification d’un partenariat multiforme allant au-delà du
secteur traditionnel des hydrocarbures, et que la rencontre constitue
une «excellente opportunité» pour
les deux gouvernements d’évaluer
l’état de la coopération économique
bilatérale et d’identifier de nouveaux créneaux pour la renforcer
davantage, mais aussi pour les
hommes d’affaires, afin d’approfondir leurs contacts en vue de
l’établissement de partenariats
mutuellement avantageux. A noter
que les secteurs présents à ce forum
seront le transport, l’ingénierie et la
logistique, représentés par Tell
Group et Sarens, les services pétroliers par Petrofac, l’ingénierie, l’installation et la maintenance des
centrales électriques par Clarke
Energy, la gestion des projets par
Amec Foster Wheeler, et les
services par Grant Thornton. De
même qu’Astra-Zeneca, déjà présent en Algérie, producteur de produits pharmaceutiques, et DLA
Piper, spécialisé dans le secteur
juridique.
Il faut savoir, par ailleurs, que
les Britanniques manifestent un
grand intérêt pour le créneau très
porteur des technologies de l’information et de la communication.
Soulignons également que la
coopération entre les deux pays se
distingue aussi par l’obtention par
les compagnies britanniques de
nombreux projets tels que la
conception du nouveau terminal de
l’aéroport d’Alger, les études relatives à la construction de trois raffineries de pétrole et la fourniture de
réacteurs Rolls-Royce à la compagnie aérienne Air Algérie.
Il est à préciser que le RoyaumeUni se place parmi les premiers partenaires économiques de l’Algérie
dans l’industrie pétrolière et
gazière, mais de nombreux autres
secteurs de l’activité économique
ont été investis par les compagnies
britanniques. Le secteur bancaire a
été le premier concerné, avec l’installation en Algérie de Hsbc en
2007. il y a eu également Unilever,
pour la production de détergents,
qui a installé une unité à Oran, et,
dans l’industrie mécanique, l’angloaméricain Massey Ferguson qui a
choisi Constantine pour la production de tracteurs. Dans le domaine
de l’élevage, une unité de production laitière britannico-irlandaise
active dans le sud du pays,
un domaine dans lequel les
Britanniques détiennent un savoirfaire mondialement reconnu. Soulignons qu’en 2015 les exportations
du Royaume-Uni à destination de
l’Algérie s’élevaient à plus de
471 millions USD, et ses importations à 2,53 milliards USD. Les
principales exportations du
Royaume-Uni vers l’Algérie étaient
principalement les produits chimiques, les dérivés pétroliers, les
machines industrielles, les véhicules
et les produits manufacturés, tandis
que ses principales importations
étaient le pétrole et le gaz, pour un
montant de 2,46 milliards USD.
Rappelons qu’un premier Forum
similaire s’est tenu à Londres en
décembre 2014, en présence de près
de 500 compagnies des deux pays,
qui a été, selon M. Sandhu, un
«succès» d’où la décision «d’organiser une deuxième édition».
Z. A./APS
Un dispositif spécial de contrôle du marché durant
le Ramadhan et la saison estivale
Suite de la page 1
En matière de suivi de l’approvisionnement
du marché, le système d’information consiste à
communiquer quotidiennement, jusqu’à la fin de
la saison estivale, les renseignements relatifs à la
disponibilité des produits de base sur le marché,
aux produits faisant l’objet d’une augmentation
de la demande et les répercussions sur les prix
pratiqués. Il s’agit de surveiller les conditions de
distribution de ces produits et de s’enquérir de la
cause d’éventuelles tensions et perturbations qui
pourraient les toucher. Les brigades chargées de
l’observation des prix du marché sont, quant à
elles, mobilisées pour le suivi des prix pratiqués
sur le marché ainsi que leur tendance à travers
l’élaboration et la communication du relevé des
prix sur le marché de gros et de détail. En cas de
perturbation du marché pour un produit de base
donné, le système d’alerte mis en place
est immédiatement déclenché. Concernant l’information et la sensibilisation des consommateurs, les actions envisagées s’articulent autour
de la poursuite de la campagne de sensibilisation
sur la prévention des risques liés aux intoxications alimentaires avec la participation des associations des consommateurs et des associations
professionnelles. Cette campagne est axée sur le
respect des conditions de conservation et d’entreposage des produits alimentaires sensibles périssables, notamment la chaîne de froid, la lutte
contre l’exposition et la vente des produits et
denrées alimentaires sur la voie publique et
devantures de magasins et le respect des conditions d’hygiène. D’autre part, le ministère prévoit
la poursuite de la campagne de sensibilisation
des commerçants distributeurs (grossistes et
détaillants) pour assurer l’approvisionnement
régulier des citoyens en produits à forte demande
en cette période, le respect des prix réglementés,
le maintien des prix à des niveaux raisonnables et
la lutte contre toute pratique spéculative comme
la rétention des stocks de produits. «La campagne de sensibilisation des commerçants vise à
assurer à la population un approvisionnement
fluide du marché, durant la saison estivale et à la
veille et durant le mois de Ramadhan, pour
contrecarrer toute velléité de spéculation ou
d’augmentation injustifiée des prix», précise le
ministère du Commerce. Par ailleurs, il est prévu
la reconduction du dispositif relatif à l’organisation des marchés spécifiques à l’occasion du
Ramadhan, et ce conjointement avec l’Ugta et
l’Union générale des commerçants (Ugcaa). En
matière de contrôle économique et de la répres-
sion des fraudes, les activités de contrôle visent à
veiller au respect des règles de transparence et de
loyauté des transactions commerciales ainsi qu’à
la conformité des biens et des services mis sur le
marché. À ce titre, un dispositif spécifique de
contrôle est arrêté et sera mis en oeuvre à partir
du 25 mai en cours pour la période considérée.
Ce dispositif sera modulé en fonction des spécificités de cette période, notamment en ce qui
concerne la prolifération de certaines pratiques
illicites ou frauduleuses susceptibles de porter
atteinte à la santé, à la sécurité et aux intérêts
matériels du consommateur, voire leurs répercussions sur les niveaux des prix pratiqués sur certains produits particulièrement à la veille et
durant la première semaine du Ramadhan.
Ainsi, les actions programmées seront axées
sur la surveillance des unités de production des
produits alimentaires afin de s’enquérir des
conditions de fabrication et du respect de l’obligation de l’autocontrôle et des règles d’hygiène
et de salubrité. Ces actions s’articuleront aussi
sur le respect de chaîne de froid lors du processus
de la mise à la consommation des produits alimentaires périssables notamment lors du transport et de la manutention.
A. K./APS
LES TRAVAUX de réalisation de la pénétrante
autoroutière, qui reliera
prochainement la ville de
Béjaïa à l’autoroute EstOuest, avancent désormais
à une cadence jugée acceptable, selon le wali de
Béjaïa qui s’est récemment
rendu in-situ pour inspecter
de très près les différents
ateliers. S’étalant sur
un linéaire total de
100 ki l om èt r es ( Béj aï aAhnif, dans la wilaya de
Boui r a) , l ’ ouvr age com prend huit échangeurs, un
tunnel et 71 ouvrages d’art
(ponts et viaducs). Un
premier tronçon de
50 kilomètres (AhnifOuzellagène) sera livré et
ouvert à la circulation cet
été. Son inauguration
officielle coïncidera avec
les festivités du 20 Août,
marquant le 60 e anniversai r e du Congr ès de l a
Soummam. Le lancement
du chantier a été, pour
rappel, contrarié par des
oppositions tous azimuts
des propriétaires terriens
qui réclament des indemnisations largement
supérieures aux dédommagements proposés par les
pouvoirs publics. Ces perturbations ont évidemment
engendré du retard que les
ent r epr i ses r éal i sat r i ces
( l e gr oupem ent chi noi s
Crcc, le groupe public
Sapta et le privé national
Etrhb) s’emploient à ratt r aper pour êt r e dans l e
délai contractuel de
livraison de l’intégralité de
l ’ ouvr age, f i xé pour l e
1 er Novembre prochain, à
l’occasion du 62 e anniversaire de la Révolution
algérienne. Pour la seconde
moitié de l’autoroute
(Ouzellaguène-Béjaïa) où
est concentré l’essentiel des
ouvrages d’art, «le tracé a
pris forme et le bitume a été
posé par endroit», indique
la cellule de communication
de la wilaya, en soulignant
que le wali veille personnellement à aplanir toutes
les difficultés rencontrées
par les entreprises
engagées. Cependant, «le
wali a instruit les responsables du projet afin
d’accélérer la cadence des
travaux et de rattraper le
ret ard accusé pour permet t re l a l i vrai son du
proj et dans l es dél ai s
contractuels», ajoute la
même source. 1 700 travailleurs chinois et
3 000 algériens travaillent
ce gr and chant i er . Les
entreprises se plaignent toutefois du manque de la
main-d’œuvre, malgré les
appels lancés aux jeunes
chômeurs de la région.
K. A.
4
Dimanche 22 mai 2016
L ’ É V É N E M E N T
DES DISPOSITIFS OPÉRATIONNELS FIXES ET MOBILES SONT MIS EN PLACE
Premier carrefour
de l’employabilité
à Oran
La Gendarmerie mobilisée
pour les examens de fin
d’année scolaire
Par
Algérie presse service
a Gendarmerie nationale
a mis en place tous les
moyens humains et matériels afin de garantir le bon
déroulement des examens de
fin d’année scolaire (primaire,
moyen et secondaire), indique
samedi le Commandement
de la Gendarmerie nationale
dans un communiqué. La
Gendarmerie nationale, en
coordination avec le ministère
de l’Education nationale, «a
mis en place des dispositifs
opérationnels, fixes et mobiles»
pour la réussite de cette opération inscrite dans le cadre de la
sécurisation de ces examens qui
se dérouleront le 22 mai 2016
pour le cycle primaire, du 24 au
26 mai pour le Brevet de l’enseignement moyen (BEM) et
du 29 mai au 2 juin pour le
Baccalauréat, précise la même
source.
«Les unités de la Gendarmerie nationale mettront en
place tous les moyens humains
et matériels afin de garantir le
bon déroulement de cet événement d’importance nationale
au niveau des 48 wilayas en
déployant un dispositif préventif et opérationnel spécial
pour la couverture sécuritaire
des centres d’impression,
centres d’examens regroupement pour le codage et les
centres de correction», assure
cette source. Il s’agit d’assurer
les escortes par les unités de la
Gendarmerie nationale des
sujets et feuilles d’examens en
Photo : DR
L
coordination avec les responsables du secteur de l’Education nationale vers tous les
centres d’examens. Il s’agit
également de sécuriser les
centres d’examens et de leurs
alentours et des sièges des
directions de l’éducation par les
brigades de la Gendarmerie
nationale.
La Gendarmerie nationale
veillera, en outre, à la sécurisation et l’escorte lors de l’acheminement des sujets de
l’examen en temps réel et de
l’escorte et la protection des
sujets d’examens à partir des
directions de l’éducation vers
les centres d’examens. Elle
veillera, aussi, à la sécurisation
de l’acheminement des feuilles
d’examens pour la correction à
partir des centres d’examen
vers les directions de l’éducation et à partir des directions de
l’éducation vers les centres de
correction.
Les unités de la
Gendarmerie nationale auront
pour mission le renforcement
du dispositif de la sécurité routière sur l’ensemble des routes
nationales, chemins de wilayas
et communales, surtout au
niveau des pénétrantes vers les
agglomérations avant et pendant le déroulement des examens. Il s’agit aussi de mettre
en place une organisation de
service et des dispositifs fixes
et mobiles des unités qui exécutent un plan, points de contrôle
et exécution des patrouilles
dans les différentes zones de
compétence de la Gendarmerie
nationale pour assurer une
meilleure couverture sécuritaire
des lieux du déroulement de ces
examens selon le nombre de
centres d’examens dans toutes
les wilayas du pays.
APS
ENCOURAGEANT L'INVESTISSEMENT DANS LES ACTIVITÉS RÉPONDANT
À SES SPÉCIFICITÉS
Sidi Bel Abbès veut développer son économie locale
LE DIRECTEUR de
l'Agence nationale du soutien à
l'emploi des jeunes (Ansej) de
Sidi Bel-Abbès, Bekkdour
Hakim, a insisté, hier, sur la
nécessité d'investir dans les
activités qui répondent aux spécificités de la région afin d'assurer le succès de ces micros
projets financés par l'Etat. En
marge de la 6e édition du Salon
national de l'emploi des jeunes,
qui se tient à la Maison de la
culture Kateb-Yacine, ce responsable a invité les jeunes à
investir des créneaux répondant
aux spécificités de la région
pour assurer une meilleure rentabilité des projets et créer de
l'emploi. Dans ce contexte,
Bekkdour Hakim a rappelé que
la wilaya dispose de plusieurs
potentialités dans le domaine
agricole qui nécessite le renforcement de l'investissement dans
les différentes filières et dans
l'industrie alimentaire afin d'assurer la sécurité alimentaire
locale. La wilaya dispose également d'un tissu industriel
important, représenté notamment par l'Entreprise nationale
des industries électroniques
(Enie), ce qui ouvre des possibilités d'investissements importantes dans le domaine de la
recherche et fabrication de multiples composants et renforcer
l'investissement dans les énergies renouvelables, en plus du
développement de l'industrie
électronique.
Concernant les entreprises
créées au niveau de la wilaya
dans le cadre de l'Ansej, le
même responsable a indiqué
que la wilaya compte
8 000 micro-entreprises activant dans plusieurs domaines,
ajoutant que les agents de
l'Agence effectuent périodiquement des sorties pour contrôler
les activités de ces entreprises.
Dans ce cadre, quelque
1 000 micro-entreprises ont été
contrôlées. Sur ce nombre,
800 d'entre elles ont réussi à
concrétiser leurs projets tandis
que les 200 restantes ont soit
échoué ou changé de domiciliation, a-t-il précisé. Ces sorties
visent, selon la même source, à
assister ces jeunes porteurs de
projets non concrétisés à les
réorienter pour relancer leurs
entreprises et de ce fait pouvoir
rembourser leurs crédits.
Concernant le financement
de nouveaux projets, le responsable a indiqué que l'Agence
donne la priorité aux activités
qui ne connaissent pas une
saturation et ceux qui vont
apporter une valeur ajoutée
pour impulser la dynamique du
développement.
A noter que cette 6e édition
du Salon national, ouverte le
19 mai dernier à l' occasion de
la célébration de la Journée
nationale de l'étudiant, enregistre la participation de plus de
60 entreprises créées dans le
cadre de l'Ansej.
APS
L’université Oran 2 organise, du
29 mai au 2 juin prochain, un carrefour de l’employabilité dans le
but de rapprocher l’université des
partenaires socio-économiques, a
appris l’APS auprès des organisateurs. «Le Carrefour de
l’Employabilité s’inscrit comme un
véritable pont multidisciplinaire qui
vise à réunir tous les acteurs
socioéconomiques», a-t-on souligné. Dans le cadre de cet évènement, l’université mettra à la disposition des acteurs socio-économiques, impliqués dans le processus d’innovation, un espace
afin de leur permettre de mettre
en exergue leurs différentes activités dans le secteur ainsi que
leur stratégie en matière de politique de recrutement. Ce carrefour vise à aider l’étudiant dans
«la recherche du poste qu’il souhaite occuper», a-t-on souligné
ajoutant qu’il est important pour
l’université de développer chez
l’étudiant la «capacité de trouver
un emploi dans des délais raisonnables». Selon les organisateurs,
ce carrefour regroupera un grand
nombre d’entreprises qui exposeront leurs activités et leurs
besoins en matière d’emploi.
Cette initiative vient en réponse
aux instructions du ministère de
tutelle qui n’a cessé de souligner
l’importance d’adapter les formations des universités aux besoins
des partenaires socioéconomiques et de construire avec eux
des partenariats solides et
durables.
Plus de 6 600 qx de
blé dur moissonnés
à In Salah
Une production de 6 640 quintaux de blé dur a été engrangée
dans la wilaya déléguée d’In Salah
(Tamanrasset) lors de la campagne moissons-battage qui a pris
fin, hier, a appris l’APS auprès de
la délégation des services agricoles. Cette production a été réalisée sur une superficie globale de
270 hectares, emblavée sous
pivot, à travers différentes
périmètres agricoles des communes d’In Salah, Foggaret
Ezzoua et In Ghar, a précisé le
délégué du secteur, Boudjemaâ
Cherouine. Tous les moyens
requis ont été mobilisés par la
Coopérative des céréales et
légumes secs (Ccls) de la wilaya
d’Adrar, dont deux moissonneuses, deux camions de grand
tonnage et un tracteur agricole,
pour assurer la réussite de cette
campagne, a-t-il ajouté.
M. Cherouine a fait savoir, en
outre, que le secteur s’attelle, en
prévision de la prochaine saison
agricole, à élargir les surfaces
réservées à la culture du blé dur
sous pivot dans cette région pour
la porter à 1 000 hectares, dans le
but d’augmenter la production, et
ce en assurant l’accompagnement
des agriculteurs désireux d’investir dans la céréaliculture.
5
Selon un bilan de l’Office
national de lutte contre
la drogue et la toxicomanie
28 tonnes de cannabis
saisies au 1er trimestre 2016
L ’ É V É N E M E N T
Dimanche 22 mai 2016
AUGMENTATION EFFECTIVE DU PARC HÔTELIER À CONSTANTINE
Plus d’une année de retard
pour la réception du Cirta
De notre correspondant à Constantine
A. Lemili
ul ne saura combien
d’étrangers ont visité
Constantine au cours
de l’année culturelle arabe.
C’est du moins la réponse
donnée par M. Lebad, directeur de wilaya du tourisme,
qui, toutefois, n’hésite pas à
donner des chiffres en ce sens
mais des chiffres concernant le
nombre de nuitées enregistrées
à hauteur des structures
d’hébergement, notamment
celles spécifiquement
affectées à la manifestation,
«150 000 nuitées pour les
nationaux et 30 000 pour les
étrangers». Le directeur du
tourisme soulignant, toutefois,
que les infrastructures créées à
cet effet, et non encore réceptionnées, représentent un
investissement à long terme et
devraient par voie de conséquence fournir une solution
définitive au problème d’accueil des touristes dans une
ville qui regorge de sites naturels, culturels et historiques
qui leur sont dédiés.
En fait, durant toute l’année
culturelle c’est pratiquement
l’hôtel Marriott, compte tenu
de son incontestable faste, qui
a absorbé l’essentiel des
invités de la manifestation et
plus particulièrement les étrangers. Les deux grands autres
hôtels qui devaient faire
l’appoint à partir du jour de
l’ouverture de «Constantine,
capitale de la culture arabe»
n’ont pas ouvert à ce jour,
d’abord pour le récurrent motif
de travaux d’aménagement et
réhabilitation trainant en longueur, notamment pour l’hôtel
Cirta, et pour un contentieux
administratif s’agissant du
Panoramic. Un conflit concernant la gestion post-réception
avec la Société d’investissement hôtelier (maître
Par
N
Photo : Archives
Fatiha Ouidir
d’ouvrage délégué).A ce sujet,
conscient de la complexité du
contentieux qui oppose le propriétaire du Panoramic, en
l’occurrence l’EGT Est, et la
SIH, son partenaire a récemment affirmé que «les deux
parties sont en négociation
pour déterminer à qui sera
dévolue la gestion de la structure», le directeur du tourisme
considérant que désormais
celle-ci (gestion) ne saurait se
suffire de prestations approximatives et nécessite un management à hauteur des normes
internationales en la matière
«à l’image de ce qui se fait à
l’hôtel Marriott», précise-t-il.
Il est vrai que jusque-là le
Cirta et le Panoramic ont
fonctionné avec un personnel
formé sur le tas, les deux
structures n’ayant commencé à
renouveler le personnel, toutes
activités liées à celles
spécifiques à la réception, la
restauration, que durant les
deux dernières années seulement. Or, la Société d’investissement hôtelier souhaiterait
pour sa part à ce que la gestion
soit confiée à des intervenants
étrangers. D’où les âpres
négociations entreprises
depuis l’ouverture ponctuelle
et surtout provisoire du Panoramic lors de la clôture de la
manifestation «Constantine,
Capitale de la culture arabe
2015» (Ccca-2015). «Quoiqu’il en soit, ce petit contretemps administratif devra
trouver dans les jours à venir
une solution dans la mesure
où tous les cas de figure susceptibles de contrarier l’une
ou l’autre partie seront
aplanis par des dispositions
contractuelles pour une durée
déterminée». Quant au Cirta, il
demeure toujours fermé, en
chantier et ne devrait certainement pas être réceptionné
avant le début de l’été. Ce qui
fera que la durée du retard
aura largement dépassé celle
annoncée pour sa réhabilitation. Encore heureux qu’entretemps la wilaya s’est dotée de
nombreux autres complexes
privés qui n’ont rien à envier à
ceux publics, voire qui leur
seraient même supérieurs
notamment en ce qui concerne
la qualité des prestations.
En conclusion, malgré la
présence d’un parc hôtelier
important le tourisme ne
décolle toujours pas. Il relèverait carrément du vœu pieux
de croire à la présence de visiteurs, nationaux et/ou étrangers, autres que ceux faisant le
déplacement dans le cadre
d’affaires, qui sont à mêmes
de donner toutes les garanties
aux investisseurs qui ont fait le
choix de ce créneau de voir
leurs affaires prospérer à
l’avenir.
A. L.
ENCADRÉS PAR 60 AGENCES DE TOURISME PRIVÉES
Hadj 2016 : plus de 16 000 hadjis
LE DIRECTEUR de
l’Office national du Hadj et de
la Omra (Onho), Youcef
Azzouza, a fait savoir, hier à
Alger, que 60 agences de tourisme prendront en charge plus
de 16 000 hadjis dans le cadre
du Hadj 2016.
16 360 hadjis seront encadrés par des agences de tourisme privées soit plus de 60%
des 28 7000 pèlerins a indiqué
M. Azzouza dans une déclaration à la presse à l’issue d’une
rencontre d’orientation en
direction des agences de tourisme et de voyages participant
au Hadj 2016. Deux agences
de tourisme publiques prendront en charge 12 400 hadjis,
a-t-il ajouté, soulignant
l’augmentation du nombre
d’agences privées chargées de
l’encadrement des hadjis
par rapport à l’année dernière
(43).
A une question sur le quota
de chaque agence il a répondu
qu’il variait entre 130, 260 et
520 pèlerins expliquant cette
différence par la capacité
d’accueil des avions.
Les agences de voyages
remplaceront les pèlerins dans
toutes les opérations relatives
au Hadj, à commencer par
le paiement du coût du
pèlerinage à la réception du
passeport avec visa pour les
Lieux saints, a-t-il dit, rappelant que le billet d’avion sera
acquis cette année avant l’obtention du visa. Il a encore fait
savoir que cinq commissions
ont été créées dans le but de
procéder à l’évaluation de
prestations de ces agences et
des membres de la mission
nationale du Hadji. «L’Onho
appliquera des sanctions
sévères allant jusqu’à l’exclusion des agences défaillantes»,
a soutenu son responsable.
Pour ce qui est des mesures
adoptées pour l’encadrement
du Hadj 2016, il a rappelé le
processus numérique de transport et d’hébergement des
pèlerins qui permettra selon lui
de localiser la position du
hadji depuis son départ vers
les Lieux saints à son retour au
pays. En plus la tenue unifiée
des hadjis algériens facilitera
leur orientation.
Le ministre des Affaires
religieuses et des Wakfs,
Mohamed Aïssa, présent
à la réunion, a appelé les
représentants des agences
associées à l’organisation du
Hadj 2016 à fournir des
prestations de qualité aux
hadjis pour leur permettre
d’accomplir leurs rites dans les
meilleures conditions.
Il a donné dans le même
contexte le coup d’envoi de la
caravane du hadj destinée à
initier les pèlerins à l’accomplissement des rites. Cette
caravane sillonnera dans une
première étape 14 wilayas.
Elle sera généralisée à partir
de l’année prochaine à tout le
territoire national, a indiqué
M. Aïssa qui inspectait des
répliques miniaturisées des
Lieux saints élaborées à cette
fin. Les pèlerins recevront des
attestations au terme de cette
initiation.
APS
L’OFFICE national de lutte
contre la drogue et la toxicomanie
(Onldt) a indiqué dans son dernier
rapport basé sur les bilans des services de lutte contre les stupéfiants
(Gendarmerie nationale, police et
D o u a n e s), q u e d u ra n t le p re m ie r
trimestre de 2016, une quantité de
27,8 tonnes de résine de cannabis a
été saisie en Algérie dont plus de
81% à l’ouest du pays. Selon une
source proche de l’Office, la quantité
de résine de cannabis saisie durant les
trois premiers mois de 2016 a enregistré une baisse de 21,42% en raison
du renforcement du dispositif sécuritaire aux niveaux des frontières. Mais
malgré cette baisse, les quantités
saisies restent encore élevées.
Selon le même rapport, 10,68% de
la quantité saisie a été enregistrée
dans la région sud du pays, 6,12%
dans la région Centre et 2,19% dans
l’est du pays. S’agissant des drogues
dures, la quantité d’héroïne saisie en
Algérie a fortement augmenté,
passant de 18,3 grammes à
145,44 grammes, soit une hausse de
694,75% durant la même période de
référence, ajoute le même bilan. En
re v a n c h e , la q u a n tité d e c o c a ïn e
sa isie a e n re g istré u n e b a isse d e
91,69%, passant de 84 216 grammes
durant la même période de 2015 à
7 000 grammes en 2016. Le rapport a
également relevé une légère augmentation des saisies des comprimés de
types psychotropes, passant de
197 616 à 215 081 comprimés durant
la même période de référence, soit
une hausse de 8,84%, dont 39,67%
saisies à l’ouest du pays. Par ailleurs,
les investigations menées par les services concernés ont abouti à l’interpellation de 9 806 individus dont
49 étrangers pour des affaires liées à
la drogue, selon le même bilan qui
fait ressortir que sur la totalité des
personnes impliquées, 280 sont présentement en fuite. Les données de ce
bilan révèlent également que parmi
les personnes interpellées, 2 305 sont
des trafiquants alors que 5 459 sont
des usagers de la résine de cannabis
et que 1 072 sont des trafiquants de
substances psychotropes et 905 autres
en sont des usagers. S’agissant du
trafic de cocaïne, les services de
sécurité ont procédé à l’arrestation de
58 trafiquants et de 5 usagers de cette
drogue, en plus d’un 1 trafiquant
d’héroïne et d’un 1 autre cultivateur
de cannabis. Selon la même source, le
nombre des personnes interpellées
pour des affaires liées à la drogue est
en forte hausse, passant de 6 520 à
9 8 0 6 in d iv id u s, d u ra n t la m ê m e
période de comparaison. Durant le
1 er trimestre de l’année en cours,
7 467 affaires ont été traitées, contre
4 883 affaires en 2015, en hausse de
52,92%. Sur le total de ces affaires,
1 969 sont liées au trafic illicite de la
drogue et 5 497 autres à la détention
et à l’usage de drogue, conclut la
même source.
F. O./APS
I D É E S
Dimanche 22 mai 2016
ÉDITORIAL
Bienvenue !?
Réaffirmer la loi humanitaire
Par
Par
Javier Solana*
Hassan Gherab
L’ÉTÉ ARRIVE. Les pays où le tourisme est un secteur économique performant sont déjà prêts à accueillir les milliers, voire
millions, de visiteurs. La toile est inondée. Tour-operators, sites
spécialisés, entreprises touristiques, sociétés de services, compagnies de transports multiplient formules et offres pour accrocher
le touriste. Parcs aquatiques, hôtels, restaurants, particuliers proposant des locations de logements, offices de tourisme…publient
des images attrayantes et proposent des visites virtuelles, avec
commentaires de voyageurs, pour promouvoir et vendre leurs
produits. Et ça marche. Pas en Algérie. On parle du tourisme,
mais on ne l’exploite pas, bien qu’on reconnaisse son potentiel
économique et qu’on lui accorde un caractère prioritaire dans la
stratégie du gouvernement. La contribution de ce secteur au PIB,
selon son premier responsable, n’a été que de 4%, contre seulement 2% à fin 2015, et les projections portent sur 10% dans les
prochaines années. Que fait-on pour atteindre cet objectif ? Pas
grand-chose. Certes, des hôtels et complexes touristiques ont été
construits, des mesures d’encouragement de l’investissement ont
été mises en place. Le ministère du Tourisme travaille même, en
coordination avec le ministère des Affaires étrangères, à la facilitation de l’octroi de visas d’entrée en Algérie aux touristes étrangers à partir de cet été. Des opérateurs algériens ont aussi conclu
une trentaine d’accords avec des partenaires étrangers pour
attirer les touristes en Algérie. Est-ce suffisant ? Certainement
non. Car, un bel hôtel, de beaux sites à visiter et toutes les facilitations ne sont pas les seuls critères d’un produit touristique ni
les seuls arguments de ventes. Une destination touristique est
définie autant par les structures d’accueil que par l’environnement. La société algérienne est-elle prête à accueillir des touristes
qui se baladeraient en shorts et bikinis en ville ? Sorti de son
hôtel, un touriste trouvera-t-il toutes les commodités pour passer
une journée agréable ? En résumé, est-ce que l’Algérien peut
devenir un promoteur du tourisme ? Pour illustrer la problématique, on citera l’exemple de la Suède, où le tourisme n’est pas la
première ressource du pays. Initiative publicitaire de l’Association suédoise du Tourisme, la Suède s’est dotée d’un numéro de
téléphone à l’international (+46 771 793 336). En appelant ce
numéro, on vous répond que «vous allez être connecté à un
Suédois, au hasard, quelque part en Suède». Et une personne
prendra l’appel. Ce sont des volontaires suédois qui prennent au
téléphone des étrangers du monde entier voulant mieux connaître
leur pays et leur façon de vivre. Une journaliste a testé ce numéro
et, après avoir discuté avec trois bénévoles, a conclu qu’elle
n’avait pas appelé un pays, mais qu’elle avait appelé de vrais
citoyens et que c’était «merveilleux». C’est à ce niveau que se
situe le défi que doit relever l’Algérie pour devenir un pays touristique.
H. G.
Quotidien national d’information
Edité par la SARL Omnium maghrébin de presse
au capital de 100 000 DA
Maison de la Presse Tahar Djaout - 1, rue Bachir Attar Place du 1er Mai, Alger
http://www.latribunedz.com
Directeur de la publication-Gérant
Hassen BACHIR-CHERIF
Directeur de la rédaction
Hassan Gherab
Administratrice
Sabira Boushaki
Publicité :
Rédaction :
e-mail: [email protected]
e-mail: [email protected]
Tél.: 021.67.63.31/021.66.02.60
Alger : Tél.: 021.68.54.24
021.66.02.66/0770.32.98.24
Fax.: 021.68.54.23
Fax: 021.68.54.22
Béjaïa : Tél./Fax: 034.21.29.11
Impression :
Oran : Tél./Fax: 041.58.79.06
Centre : SIA - Est : SIE - Ouest : SIO
Constantine : Tél./Fax: 031.92.17.03
Sud : SIA Ouargla
Tizi Ouzou : Tél./Fax: 026.22.37.32
Diffusion : Centre : OMP la Tribune Bouira : Tél./Fax: 026.94.81.38
Est : AMP - Ouest : KDPO
ANEP: Tél.: 021.71.16.64 / 021.73.71.28
Sud : SARL TDS
Fax: 021.73.95.59 / 021.73.99.19
Membres fondateurs
Ameyar Kheïreddine, Cherif Tifaoui,
Hassen Bachir-Cherif, Baya Gacemi, Djamel Djerad
Tous les documents remis au journal ne peuvent faire l'objet d'aucune
réclamation, sauf accord préalable avec la direction.
ême au milieu du chaos et des catastrophes causés par la guerre, il existe à
l’échelle internationale des limites
reconnues quant au comportement des combattants. Et pourtant, les récentes attaques
délibérées sur les camps et les hôpitaux de réfugiés, en Syrie et ailleurs, démontrent un mépris
absolu des normes humanitaires fondamentales.
En effet, de tels comportements – ainsi que
l’obstruction de l’aide humanitaire et les attaques
contre le personnel médical et humanitaire – sont
devenus bien trop communs.
Aujourd’hui, l’Organisation des Nations unies
estime qu’environ 125 millions de personnes
dépendent de l’aide humanitaire – un nombre qui
augmente chaque année. Plus de 60 millions de
personnes – dont la moitié est des enfants – sont
actuellement déplacées à la suite de violences ou
de conflits. Au cours de la dernière décennie seulement, le coût de l’aide humanitaire a augmenté
de 600%, ce qui compromet sa viabilité.
C’est avec cette préoccupation à l’esprit que
le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a
convoqué un sommet humanitaire mondial, le
premier du genre en 60 ans d’histoire de l’ONU.
Les réunions et discussions qui auront lieu à
Istanbul les 23 et 24 mai aborderont les cinq éléments de base présentés dans le document
Agenda for Humanity des Nations unies : prévenir et faire cesser les conflits; défendre les
normes humanitaires ; réduire le nombre de personnes déplacées, protéger les femmes et les
filles et assurer l’éducation dans les zones de
conflit; renforcer les capacités nationales et
locales à fournir de l’aide humanitaire ; et augmenter les investissements dans le développement humain.
Bien que les besoins causés par les catastrophes naturelles (certaines liées au changement
climatique) ou les épidémies soient urgents, ceux
liés aux conflits ne le sont pas moins. Compte
tenu de la longueur et de l’ampleur de la plupart
des conflits actuels – dans lesquels de grandes
puissances sont fréquemment impliquées, un
engagement international audacieux et global est
nécessaire d’urgence dans les domaines de la
prévention et de la réponse humanitaire.
En plus de chefs d’Etat et de gouvernement
de partout dans le monde, le sommet réunira des
organisations de la société civile et du secteur
privé, parce que, en ce qui concerne la satisfaction des besoins humanitaires, tout le monde doit
être impliqué. Néanmoins, tandis que la responsabilité de faire respecter les normes humanitaires ne concerne pas seulement les
gouvernements, ces derniers sont essentiels pour
assurer leur application.
Afin de prévenir les catastrophes humanitaires
résultant de la guerre, la première priorité est de
respecter les normes visant à protéger les civils.
Les Conventions de Genève concernent les personnes et les zones qui doivent rester hors de
portée du conflit armé et qui devraient bénéficier
d’une aide garantie. Le fait que des acteurs non
gouvernementaux, comme les terroristes, ne tiennent pas compte de cette loi de la guerre ne doit
en aucun cas être un prétexte à des comportements similaires de la part de pays.
Ce qui est en jeu est à la fois la vie de milliers
de civils et l’efficacité durable du système multilatéral, par lequel ces normes ont été adoptées et
des mécanismes pour les faire respecter établis.
Le 3 mai, le Conseil de sécurité de l’ONU a
adopté une résolution appelant à la protection
des civils dans les conflits et condamnant fermement les récentes violations du droit international
humanitaire. Ces messages doivent être mis en
œuvre concrètement, en particulier parmi les
membres du Conseil de sécurité.
Ce sommet doit, au minimum, servir de puissant appel aux Etats pour qu’ils respectent les
normes établies, mais aussi pour qu’ils poussent
d’autres à le faire. Si nous voulons éviter de
perdre un siècle de progrès dans la promotion du
M
Photo : DR
6
respect de la dignité humaine, nous devons
reconnaître que la responsabilité d’un pays ne
peut pas se limiter à son propre comportement
dans les conflits ; elle devrait s’étendre aux
actions de ses alliés. Nous avons adopté ces
normes pour éviter la barbarie ; si nous voulons
qu’elles soient respectées, nous avons besoin de
l’engagement indéfectible des grandes puissances, tel que la promesse de ne pas soutenir ni
de rester dans des coalitions avec ceux qui
méprisent les normes humanitaires.
L’une des mesures proposées dans le rapport
préparatoire du sommet visant à l’application
effective des normes, est la création d’un organe
de contrôle spécialisé. En outre, tous les pays
devraient reconnaître l’autorité des tribunaux
internationaux, comme la Cour pénale internationale, pour faciliter la poursuite de ceux qui violent le droit humanitaire.
Le rapport soutient également une demande
faite il y a quelque temps : que les cinq membres
permanents du Conseil de sécurité renoncent à
leur droit de veto lorsque des mesures pour éviter
des atrocités de masse sont soumises au vote.
Cette proposition est cruciale pour rendre le
Conseil de sécurité un organe essentiel et efficace en matière de sécurité mondiale.
Il est essentiel que les pays profitent de l’occasion offerte par le sommet d’Istanbul pour
réaffirmer leurs engagements juridiques à
protéger les civils dans les conflits et pour
accélérer le développement de nouveaux mécanismes pour empêcher que les victimes de catastrophes soient abandonnées à leur sort. Le
respect des normes les plus fondamentales que
nous nous sommes données pour garantir la protection de l’humanité est une affaire sérieuse. Il
est de notre responsabilité de citoyens d’exiger
que nos dirigeants nationaux respectent ces principes, de sorte que les accords conclus à Istanbul
ne restent pas de vagues désirs utopiques.
La protection de la vie humaine – même au
milieu de la guerre et des catastrophes – devrait
être une préoccupation pour nous tous, en tant
que citoyens du monde. Au cours des trois prochaines années, les progrès vers la réalisation des
engagements pris lors du prochain sommet
seront évalués. Pendant ce temps, nous ne
devons pas nous laisser devenir habitués à des
images de personnes qui se noient en fuyant la
persécution, ou d’hôpitaux et de camps de réfugiés qui sont rasés. La mesure du progrès humain
est de savoir si un tel comportement est
considéré – par quiconque – comme normal ou
inévitable.
J. S.
(Traduit de l’anglais par
Timothée Demont)
*Président du Centre ESADE pour l’économie mondiale et Géopolitique, Distinguished Fellow à la Brookings Institution et
membre du Forum économique mondial.
Ancien haut représentant de l’UE pour la
politique étrangère et la sécurité, Secrétaire
général de l’OTAN, et ministre des Affaires
étrangères de l’Espagne.
In project-syndicate.org
R É G I O N S
Dimanche 22 mai 2016
7
JADIS HAUTS LIEUX DE SAVOIR ET DE CULTURE
Les librairies d’Oran ne font plus recette
es librairies d’Oran sont
désertées par les lecteurs
qui ne franchissent que
rarement le seuil de ces commerces, jadis hauts lieux de
savoir et de culture, de rencontres et d’échanges fructueux. Aujourd’hui, le nombre
de ces librairies est nettement
bas pour une ville ayant un
statut de capitale de l’ouest du
pays, avec ses universités, ses
centres de recherche et de milliers d’étudiants fréquentant les
bancs des campus.
«La fureur de lire» n’est
plus à l’ordre du jour à Oran
où, comme dans toutes les
régions du pays, les moyens de
communication modernes et
Internet ont donné le coup de
grâce au livre et à la lecture
Actuellement, seule «la
Librairie Internationale» organise parfois des rencontres avec
des auteurs venus dédicacer
leurs ouvrages et débattre de
leurs contenus avec des universitaires, des hommes de culture
et des journalistes. Les autres
se contentent de ranger les
livres sur des étalages et
attendre un hypothétique client.
Au cours d’une tournée
effectuée par une journaliste de
l’APS dans certaines librairies
du centre-ville, leurs gérants
ont confirmé une situation
qu’ils vivent âprement et au
quotidien, à savoir la désertion
du large public et le peu
d’intérêt qu’il accorde à la lecture et au livre en général.
La gérante de la librairie «El
Djaliss» explique cette réticence par le fait que les jeunes,
sont plus «accrocs» des nouvelles technologies de la communication et de l’information
qu’au livre dans sa version
papier.
Les prix affichés expliquent
également cette situation. «De
nos jours, acheter un livre à
1 000 dinars est un véritable
sacrifice et grève sérieusement
le budget familial», explique-telle.
La gérante d’El Djaliss souligne que de nombreux jeunes
entrent dans la librairie, repèrent l’ouvrage qui les intéresse,
le feuillettent, l’examinent sous
toutes les coutures, mais à la
vue du prix affiché, ils ressortent les mains vides. «Les livres
sont chers. Certaines collections de théologie sont proposées jusqu’à 100 000 DA.
C’est hors de portée du citoyen
ordinaire», déplore un quinquagénaire rencontré sur place.
Des coins de lecture
pour les accrocs
Afin de contourner une
situation plus que déplorable, la
gérante de cette librairie a aménagé un coin de lecture à l’intention de ceux qui ne peuvent
acquérir un ouvrage. Des tables
et des chaises sont là pour
Photo : S. Zoheir
L
«accueillir» les lecteurs d’un
jour et leur permettre d’assouvir leur soif de lire.
La gérante d’«El Djaliss»
assume pleinement ce choix
même si cela va au détriment
de son chiffre d’affaires. «Nous
avons choisi cette méthode
pour encourager la lecture et
l’accès au savoir. Nous ne
sommes pas de vulgaires commerçants qui cherchent uniquement le gain facile. Nous ne
transformerons jamais notre
espace en fastfood ou en pizzeria. Notre mission est noble.
Nous voulons diffuser le savoir
et la culture pour que notre
peuple puisse s’ouvrir sur les
autres», déclare-t-elle.
La gérante de la librairie
«Millénium» à Hai El Emir, au
centre-ville, est catégorique.
Son constat est sans ambigüité :
«La nouvelle génération n’aime
pas lire», avoue-t-elle. Pour
elle, ceux qui franchissent le
seuil de sa librairie ne viennent
que pour chercher des manuels
scolaires, des annales des examens du baccalauréat ou du
BEM ou autres ouvrages parascolaires.
La dame considère aussi que
la jeune génération est beaucoup plus ouverte aux TIC et
accède facilement aux ouvrages
électroniques du fait de sa maitrise parfaite de l’outil informatique et des Ntic.
Derrière son comptoir, la
gérante constate chaque jour
que seules les personnes d’un
certain âge - des quinquagénaires et des retraités essentiellement- viennent consulter les
ouvrages disponibles et achètent parfois un ouvrage ou
deux comme c’est le cas pour
des universitaires. Elle déplore
les «ravages» du «copier-
coller» auquel recourent les
étudiants pour élaborer leurs
exposés ou mémoires. «Ce
n’est plus dans le contenu des
livres que l’on puise l’information, mais dans Internet»,
constate-t-elle.
Le livre pour enfants
à la cote
Le propriétaire de la
librairie «Tawkiya», l’une des
plus anciennes sur le boulevard Emir Abdelkader du
centre-ville d’Oran, estime que
les ouvrages d’histoire, les
mémoires de personnalités, les
livres de droit et religieux ainsi
que les livres de cuisine sont
très demandés chez lui. Tous
les responsables des librairies
visitées soulignent le succès
remporté par le livre pour
enfants.
Parents et écoliers demandent des ouvrages didactiques
et des contes puisés dans les
patrimoines national et universel. Leurs prix sont jugés à
la portée de toutes les bourses.
Sur les étalages et dans les
rayons des librairies, des
dizaines de titres d’ouvrages,
aux couvertures chatoyantes et
bien colorées, sont proposés
aux petits lecteurs. Plusieurs
parents rencontrés dans certaines librairies estiment qu’il
est de leur responsabilité et de
leur devoir de faire aimer la
lecture à leurs enfants.
«J’encourage mes enfants à
lire dès leur jeune âge. Je les
emmène avec moi aux librairies et chez moi, je laisse toujours un livre à leur portée.
C’est comme cela qu’ils pourront aimer le livre et la
lecture», indique-t-il.
La gérante de la librairie «El
Djaliss» considère que la présence d’un enfant dans une
librairie est en soit une chose
positive. «C’est à cet âge là
qu’on peut susciter l’amour du
livre et la fureur de lire»,
opine-t-elle.
Les libraires d’Oran ont
constaté une forte demande
pour les ouvrages de référence
en Tamazight, comme les
lexiques, les dictionnaires et
autres livres d’apprentissage de
cette langue nationale. Sa
récente officialisation serait à
l’origine de cet engouement
pour ce genre livresque, estimet-on.
En dépit du fait qu’elle soit
la seconde plus importante
métropole du pays, Oran reste
très peu «desservie» sur le plan
culturel comme le reflètent le
nombre réduit de ses librairies,
leur très faible fréquentation
par le public et la «pauvreté»
flagrante de leurs fonds
livresques.
«Le Petit Lecteur», l’association qui œuvre et milite pour
encourager la lecture dans le
milieu des enfants, tente de
«compenser» un tant soit peu
ces manques. Mais, comme dit
l’adage, une hirondelle ne peut
faire, à elle seule, le printemps
...du livre.
APS
Photo : S. Zoheir
Par
Algérie presse service
8
Dimanche 22 mai 2016
C O N J O N C T U R E
COMMENT LA DETTE A ATTEINT 100% DU PIB
L’Espagne doit 1 095 milliards d’euros
Par
(2 points) et plus fort entre 2011 et
2015 (plus de 10 points). Enfin, les
intérêts payés ont contribué à augmenter le stock de dettes de
7 points entre 2007 et 2011 et de
13 points entre 2011 et 2015.
Romaric Godin
elon la Banque d’Espagne, la
dette publique espagnole a
dépassé pour la première
fois depuis 1909 le niveau
de la richesse du pays. Explication
d’un mouvement qui ramène
l’Espagne à un passé qu’elle voulait oublier.
L’Espagne est entrée en mars
2016 dans le club des pays dont la
dette publique dépasse le PIB.
Selon les chiffres publiés jeudi
19 mai par la Banque d’Espagne,
les administrations publiques espagnoles sont endettées à hauteur de
1 095 milliards d’euros, soit
101,3% du PIB du pays.
Le chiffre doit certes être pris avec
précaution dans la mesure où les
chiffres du PIB peuvent être
révisés à la hausse, comme à la
baisse. La meilleure croissance du
premier trimestre 2015 a ainsi
permis à l’Espagne de demeurer, à
cette date, sous la barre des 10 %
du PIB (à 99,8% exactement),
contrairement à ce qu’avait initialement annoncé la Banque
d’Espagne.
S
Une position parmi
les pays les plus endettés
Si ce chiffre symbolique est
confirmé, l’Espagne rejoindra cinq
autres pays de la zone euro parmi
ceux qui ont une dette supérieure à
la richesse nationale : la Grèce
(dont la dette s’élève à 176,9% du
PIB), l’Italie (132,7% du PIB), le
Portugal (129% du PIB), Chypre
(108,9% du PIB) et la Belgique
(106% du PIB). Grâce à sa forte
croissance, l’Irlande est repassée
sous cette barre symbolique, mais
avec l’arrivée de l’Espagne, ce sont
désormais quatre des cinq pays
ayant connu la visite de la troïka
qui sont au-dessus de ce niveau de
100% du PIB.
En termes d’évolution,
l’Espagne figure parmi les plus
fortes hausses de l’endettement
public dans la zone euro et l’Union
européenne. A fin 2007, la dette
publique espagnole se situait à
35,5% du PIB. Le ratio a donc,
depuis, été multiplié par 2,8.
L’Irlande, endettée fin 2007 à hauteur de 23,9% du PIB a fait pire,
même avec la baisse récente,
puisque ce ratio a été multiplié en
huit ans par 3,8. En revanche, les
ratios grec (mais la Grèce a
restructuré sa dette à hauteur de
100 milliards d’euros en 2012), italien ou portugais ont progressé de
moins de 100%.
L’Espagne, ancien
mauvais élève de la dette
Historiquement, ce niveau rappelle de fort mauvais souvenirs à
l’Espagne. Selon les données de
l’historien de l’économie de l’université de Alcalá de Henares,
Francisco Comin, il faut remonter
à 1909 pour retrouver un tel niveau
de dette de l’économie espagnole.
Dans son article de juin 2012 résumant ses travaux qui lui ont permis
de reconstituer le parcours de la
dette espagnole depuis 1850,
Francisco Comín estime que le
point haut du ratio d’endettement
du pays date de 1879 où il était de
165% du PIB.
Cet endettement était cependant
réglé par la faillite, car l’Espagne a
longtemps été un des principaux
mauvais payeurs de l’Europe. La
Photo : DR
La dynamique
de l’endettement
monarchie espagnole était, comme
sa cousine française, une habituée
des banqueroutes régulières pour
financer ses dépenses. Mais si, en
France, malgré la banqueroute de
1797, la révolution a rompu avec
ses méthodes et placé le respect
des créanciers de l’Etat comme
priorité pour l’administration,
l’Espagne n’a pas connu cette évolution et les pratiques anciennes se
sont longtemps perpétuées. Le pays
était connu au 19e siècle pour être
le favori des spéculateurs d’effets
publics. On pouvait gagner gros
sur les intérêts promis... ou tout
perdre sur une décision de Madrid.
Selon les données de Carmen
Reinhart et Kenneth Rogoff,
l’Espagne a, depuis 1800, connu
13 restructurations ou défauts, un
record en Europe et vécu 23,7 ans
en état de défaut sur ses engagements, ce qui le place en cinquième
position européenne.
Du reste, c’est ce qui explique
que, selon les calculs de Francisco
Comín, la dette espagnole n’a que
modérément progressé durant la
guerre civile espagnole (1936-39).
En 1940, le ratio d’endettement
était de 71,9% du PIB en 1940
contre 67,6% du PIB en 1933.
Mais le régime franquiste n’a pas
reconnu les dettes émises par le
régime républicain. La guerre
avait, par ailleurs, été plutôt
financée par de l’émission monétaire que par de la dette.
La conversion
espagnole à l’orthodoxie
budgétaire
Ce passé de mauvais payeur a
longtemps hanté les dirigeants
espagnols qui se sont évertués,
après la guerre civile, à réduire la
dette. Le régime franquiste a réduit
le ratio jusqu’à 9% du PIB en ayant
recours à des méthodes autoritaires, notamment la captation de
l’épargne locale servie à des taux
d’intérêts artificiellement bas, ce
qui faisait jouer pleinement l’effet
inflationniste. Après le retour de la
démocratie en 1978, les gouvernements ont eu plus largement
recours à la dette publique pour
financer le développement du pays,
mais dans des proportions plus
raisonnables que beaucoup d’autres
pays européens. Le ratio d’endettement est ainsi passé de 13,8% en
1978 à 60,5% du PIB en 1996,
franchissant la barre des 60%
du PIB fixée par le traité de
Maastricht. Mais la réaction du
gouvernement Aznar a été vive :
pour «qualifier» le pays dans la
zone euro et sauvegarder la bonne
image du pays sur les marchés,
l’Espagne a réduit fortement son
déficit, dégageant régulièrement
des excédents. De plus, grâce à
l’accélération de la croissance dans
les années 2000, alimentée par la
spéculation immobilière, le ratio
est redescendu à 35,5% en 2007.
On perçoit combien les dirigeants
espagnols étaient soucieux d’effacer les souvenirs d’antan et de
restaurer la crédibilité de l’Etat
espagnol. Avec succès, car, au
milieu des années 2000, la dette
espagnole est très recherchée sur
les marchés et elle bénéficiera
même d’une prime par rapport à la
dette allemande. L’Espagne est
alors un exemple brandi par
Bruxelles pour tous les pays de la
zone euro. On comprend que l’explosion de la dette mette les Espagnols dans une situation délicate,
face à un passé qu’ils auraient
voulu oublier.
Mais cette orthodoxie budgétaire des années 1996-2007 n’a
pourtant pas placé l’Espagne à
l’abri de la crise de la dette. Pour
une raison simple : la faible dette
publique cachait en réalité une
immense dette privée qui est une
des raisons de la bonne santé, à
l’époque, des finances publiques
du Royaume. Après la crise, cette
dette privée est devenue insoutenable. Elle a donc été reprise par
l’Etat qui, pour faire face, a dû, en
2011, faire appel au Fonds
européen de stabilité financière qui
a réclamé au pays un régime
d’austérité qui avait, en fait, débuté
dès 2010.
Les raisons
de l’explosion de la dette
La dynamique de la dette est un
sujet complexe qui relève de plusieurs facteurs. Le Trésor espagnol
a tenté d’identifier entre 2007 et
2015 les raisons de la hausse de la
dette. Cette analyse relève que, jusqu’en 2011, le déficit primaire de
l’Espagne a été le premier contributeur à la hausse de la dette, à
hauteur de 25 points de pourcentage. Entre 2011 et 2015, ce même
déficit a rajouté 10 points. Viennent ensuite les «éléments exceptionnels», lié entre autres au
sauvetage bancaire, qui sont assez
faibles entre 2007 et 2011
Ce détail est intéressant, mais il
ne rend pas compte des mécanismes en œuvre et donne
l’impression de causes «indépendantes», ce qui n’est pas le cas. Le
point de départ, on l’a vu, est l’explosion de la bulle immobilière.
Cette explosion est le fruit des
déséquilibres internes à la zone
euro où certains pays dégagent de
forts excédents qu’il faut rentabiliser. Parallèlement, l’unification
de la zone euro a conduit à des
taux bas en Espagne, ce qui a fait
grimper le rendement immobilier
et attirer les fonds en quête de forte
rémunération. Lorsque les prix se
sont effondrés, le secteur de la
construction a massivement
débauché et le nombre de cas de
surendettement a explosé, conduisant à un recul de la demande intérieure. Ceci a doublement joué sur
le déficit espagnol en réduisant les
recettes et en augmentant les
dépenses liées au chômage.
Effet boule de neige
des intérêts
Cette situation a provoqué le
doute sur les marchés et a augmenté les taux demandés, ce qui a
conduit à une nouvelle augmentation du déficit et, partant, du besoin
d’endettement. Or, cet effet
d’intérêt est redoutable, car il provoque un «effet boule de neige» en
renchérissant la dette. Il conduit
alors à une aggravation des
mesures austéritaires qui réduisent
davantage les recettes fiscales et
creusent le déficit. Dans le cas de
l’Espagne, le sauvetage bancaire et
l’appel aux Fonds européens de
Stabilité financière (FESF) qui a
imposé des politiques «d’ajustement» ont encore amplifié le phénomène. La hausse de la dette
s’auto-alimente alors et le retour à
la croissance ne suffit pas à le
freiner. Selon le Trésor espagnol,
la croissance a ainsi ôté 2 points de
PIB à la croissance de la dette entre
2011 et 2015, alors que les intérêts
ont pesé pour 12 points de plus...
Des taux bas, mais...
Quel avenir pour la dette espagnole ? Il existe quelques éléments
positifs. D’abord, les taux sont
désormais très faibles. Grâce à la
politique de rachat de la BCE, ils
sont historiquement bas. Le taux
espagnol à 10 ans est proche de
1,5% et est désormais inférieur à
celui des Etats-Unis. Le problème,
c’est que l’inflation espagnole ne
décolle pas. Depuis juin 2014, l’inflation espagnole est nulle ou négative, ce qui renchérit les taux et
empêche la dévalorisation du
capital de la dette. Or, la «taxe
inflationniste» est le moyen le plus
efficace de réduction de la dette.
Avec une inflation négative de 1,2% en avril 2016, le taux réel
espagnol à 10 ans est de 2,7%.
C’est moins qu’en juillet 2012,
lorsque le taux de 7,2% était compensé par une inflation de 1,8%,
mais c’est plus que voici dix ans,
en avril 2006 où le taux réel espagnol était nul...
Croissance forte, mais...
Deuxième élément positif : la
croissance est assez forte, mais on
a vu qu’il faudrait une croissance
plus forte et plus durable pour
briser la dynamique. Même la
croissance de 0,8% au premier trimestre n’a pas suffi pour freiner la
hausse de la dette. Le problème est
que la croissance espagnole est une
croissance fondée principalement
sur la déflation : déflation salariale
pour augmenter la compétitivité
externe, et impact sur le pouvoir
d’achat des ménages de la baisse
du prix de l’énergie. C’est donc
une croissance qui a un impact
limité sur les recettes fiscales et qui
ne réduit que de façon limitée les
dépenses sociales, notamment
celles liées au chômage qui reste
très élevé (20,4% de la population
active) et qui ne descend plus
depuis quelques mois. Si l’on
ajoute l’approche des élections du
20 décembre où le gouvernement
était en danger, on aura le cocktail
qui explique le maintien à un
niveau élevé du déficit espagnol à
5,1% du PIB en 2015, ce qui a
contribué à constituer ce nouveau
record de mars 2016.
Mouvement lent
et marges de manœuvre
réduites
La Commission s’attend en fin
d’année à un ratio de dette
publique de 100,3% du PIB, le
FMI de 99%. On voit que le point
haut a peut-être été atteint, mais
que la décrue sera limitée et
longue. La marge de manœuvre
espagnole est cependant limitée :
baisser les dépenses comme l’avait
demandé la Commission
européenne, avant d’accorder mercredi un nouveau délai, conduirait
à affaiblir la reprise et à aggraver la
déflation. Il n’est pas à exclure que
ce soit le choix fait par le gouvernement après le 26 juin. Mariano
Rajoy, le président du gouvernement, a dit vouloir aussi baisser les
impôts, donc les recettes, tout en
restant dans les clous du pacte de
stabilité, donc en baissant les
dépenses. Ce serait un cocktail
risqué pour l’économie espagnole.
Face à ces solutions «classiques»,
Podemos et son nouvel allié IU
(«gauche unie») réfléchissent à des
moyens alternatifs pour rendre la
dette moins contraignante. La dette
est donc au cœur des enjeux politiques espagnols. Pour preuve :
selon El Mundo, Berlin aurait
demandé à Bruxelles de la compréhension pour soutenir la campagne
de Mariano Rajoy...
Moyen de pression
pour les Catalans
Sans compter que cette dette est
aussi un moyen de pression des
indépendantistes catalans
qui menacent de laisser ces
1 095 milliards de dettes publiques
à la charge d’un Royaume sans la
Catalogne (17% du PIB). Dans ce
cas, le ratio passerait à 122% avec
des pertes de recettes fiscales
importantes... Le chef du parti de la
Gauche Républicaine Catalane
(ERC), Oriol Junqueras, vice-président de Catalogne, a souvent
évoqué ce moyen de pression en
cas de dégradation de la situation
entre Madrid et Barcelone. Cette
dette risque donc de peser lourd à
l’avenir dans le Royaume.
R. G.
In latribune.fr
C O N J O N C T U R E
Dimanche 22 mai 2016
9
SOUTENUE PAR LE SECTEUR TECHNOLOGIQUE
Wall Street a profité du bond
des valeurs technologiques
Par
Reuters
a Bourse de New York a fini
en hausse modérée vendredi,
soutenue par un secteur
technologique lui-même dopé par
le bond de près de 14% de l’action
Applied Materials après que le
numéro un mondial des équipements pour semi-conducteurs a
annoncé des résultats supérieurs
aux attentes
L’indice Dow Jones a gagné
0,38%, soit 65,54 points, à
17 500,94. Le S&P-500, plus large,
a pris 12,28 points, soit 0,6%, à
2 052,32. Le Nasdaq Composite, à
forte pondération technologique, a
avancé de son côté de 57,03 points
(+1,21%) à 4 769,56.
Sur l’ensemble de la semaine,
le Dow Jones accuse toutefois un
repli de 0,2%, accumulant sa quatrième perte hebdomadaire de
suite. Mais le S&P est dans le vert
sur la semaine (+0,3%), mettant fin
à une série de trois baisses hebdomadaires de suite. Et le Nasdaq,
avec un gain hebdomadaire de
1,1%, inscrit une première semaine
de hausse après quatre semaines
d’affilée dans le rouge.
Le titre Applied Materials a terminé sur un gain de 13,81%, à
21,66 dollars, après avoir également fait état jeudi soir de prévisions pour le trimestre en cours
également supérieurs aux attentes.
L’indice S&P regroupant les
Photo : DR
L
valeurs technologiques a progressé
de 1,18%, meilleure performance
sectorielle du jour, qui s’explique
aussi par le bond de 7,25% de
l’action Micron Technology,
deuxième plus forte hausse du S&P
500 derrière Applied Materials.
Les investisseurs commencent à se
faire à l’idée que la Réserve fédérale pourrait relever ses taux en
juin, comme la Banque centrale
américaine l’a suggéré mercredi,
prenant alors de court les acteurs
de marché. Le fait que, selon la statistique du jour, les reventes de
logements ont augmenté plus que
prévu en avril aux Etats-Unis,
confirmant ainsi le rebond de la
première économie du monde au
deuxième trimestre, ne peut aller
que dans le sens d’un tour de vis
monétaire.«Cela pourrait être une
bonne dynamique : que le marché
actions monte dans la perspective
d’une probable hausse des taux
d’intérêt (en juin)», a noté Walter
Todd, chargé des investissements
chez Greenwood Capital Associates.
Baisse du titre de Yahoo. Les
autres résultats digérés ce vendredi
n’ont pas reçu le même accueil que
ceux d’Applied Materials. Le titre
Campbell Soup a plongé de 6,38%,
deuxième recul le plus prononcé du
S&P 500, après que le premier
fabricant mondial de soupes a
annoncé un chiffre d’affaires
trimestriel inférieur aux attentes.
L’action Deere a perdu 5,48% à
la suite de l’abaissement des prévisions annuelles annoncé par le
fabricant d’équipements agricoles.
Le titre Foot Locker a reculé de
6,46%, plus forte baisse du S&P
500, après que le chiffre d’affaires
trimestriel inférieur aux attentes
publié par la chaîne de magasins de
chaussures. Toujours dans l’habillement, l’action Gap a en
revanche pris 4,22%, l’une des plus
fortes hausses du S&P 500, au lendemain de l’annonce du groupe de
prêt-à-porter de la fermeture de
75 magasins Old Navy et Banana
Republic à l’étranger, principalement au Japon, après un premier
trimestre marqué par des résultats
en forte baisse. Le titre Interoil a
pris 37,66% après une offre de
rachat de cette compagnie pétrolière et gazière pour 2,2 milliards
de dollars par l’australien Oil
Search. L’action Yahoo a fini sur
un repli de 1,40% à la suite d’un
article du Wall Street Journal
disant que les candidats intéressés
par ses activités internet devraient
proposer de deux à trois milliards
de dollars pour les racheter, moins
que ce qu’espérait le groupe.
Reuters
ALLÈGEMENT DE LA DETTE GRECQUE
Le FMI détaille son projet
rait le poids de l’amortissement de
la dette d’environ cinq points de
produit intérieur brut sur la période
2020-2040, pour le ramener de
13% à 8% du PIB, précise le
document. Le FMI souhaite également que les échéances des prêts
accordés dans le cadre des trois
plans d’aide conclus depuis le
début de la crise soient reportées à
2080, soit de 40 ans pour le premier plan, de 24 ans pour le
deuxième et de 20 ans pour le troisième. «Cela contribuera à maintenir les besoins bruts de
financement sous 20% jusqu’en
2060», précise le FMI. Le Fonds
précise souhaiter que toutes les
modalités soient arrêtées dès maintenant, ce qui risque de susciter des
réticences car l’accord serait lié à
des réformes promises par Athènes
dans le programme actuel mais pas
encore appliquées.
Plusieurs pays de la zone euro,
emmenés par l’Allemagne,
s’opposent à l’adoption immédiate
de décisions à long terme de peur
de perdre de l’influence sur la
Grèce, qui n’a pas respecté la totalité de ses engagements dans le
passé.
«Les modalités de l’allègement
de la dette devraient être conclues
immédiatement», dit le document
du FMI, tout en esquissant un compromis qui consisterait à assortir
l’accord de conditions liées à la
mise en oeuvre des réformes, avec
un examen annuel.
Reuters
Photo : DR
LE FONDS monétaire international (FMI) souhaite que les pays
de la zone euro prolongent jusqu’en 2040 le délai de grâce
accordé à la Grèce sur ses
emprunts et reporte l’échéance de
ceux-ci à 2080, avec un taux fixe
jusqu’en 2045, montre un document confidentiel de l’organisation. Le document, intitulé «Grèce
: note résumée sur la viabilité de la
dette», constitue la contribution du
FMI aux débats à venir sur la
restructuration de la dette publique
d’Athènes, censés permettre que
les intérêts et les remboursements
ne plombent pas indéfiniment l’économie. «Le premier objectif clé
est de maintenir les besoins bruts
de financement à l’intérieur de la
fourchette de 15% à 20% du PIB
(...) pendant la période de prévisions», explique le document que
s’est procuré Reuters. Les
prévisions du Fonds portent
jusqu’en 2060.
«Le deuxième objectif est de
maintenir le ratio d’endettement
sur une pente baissière.»
Pour atteindre ce double
objectif, l’organisation dirigée par
Christine Lagarde propose que les
pays de la zone euro allongent la
période de grâce déjà prévue sur la
totalité de leurs prêts à la Grèce,
afin que cette dernière n’ait à
débourser ni intérêts ni remboursement du principal avant 2040.
Cela reviendrait à prolonger la
période de grâce de 20 ans pour le
premier plan d’aide, de 17 ans pour
le deuxième et de six ans pour le
troisième. Une telle mesure rédui-
Brexit : le G7 inquiet pour l’économie mondiale mais sans alternative
CONSCIENTS qu’une sortie
de la Grande-Bretagne de l’Union
européenne aurait de «lourdes
conséquences», les ministres du
G7 n’ont cependant pas pu faire
beaucoup plus qu’afficher leur
soutien au Premier ministre
britannique David Cameron, avant
le référendum du 23 juin.
Une mise en garde à défaut de
mieux. La réunion des ministre des
Finances du G7 s’est achevée
samedi au Japon sur un constat
commun qu’une sortie du
Royaume-uni de l’Union
européenne porterait tort à
l’économie mondiale, mais aussi
qu’il n’y a pas grand chose de
plus à faire qu’espérer que les
Britanniques ne voteront pas en
faveur du Brexit. «Le G7 n’a pas
évoqué de plan B pour répondre
à ce qui arriverait si la
Grande-Bretagne quittait l’Union
européenne», a déclaré à Reuters le
ministre français des Finances,
Michel Sapin.«Nous avons parlé
des moyens d’aider la Grande-Bretagne à rester dans l’UE», a-t-il
ajouté sans les détailler, insistant
toutefois sur les «lourdes conséquences» qu’aurait un Brexit.
«Nous sommes clairement inquiets,
collectivement, du risque de Brexit
(...) mais nous n’avons pas parlé
de mesures spécifiques qui pourraient être prises à ce sujet», a
déclaré à Reuters le ministre
canadien des Finances, Bill Morneau. «Il suffit de parler avec les
ministres des Finances français,
allemand et d’autres pays
européens pour comprendre que si
le Royaume-Uni quittait l’UE et
voulait accéder au marché unique
(...) nous devrions payer pour le
budget de l’UE, accepter la liberté
de mouvement des personnes, le
tout sans avoir notre mot à dire sur
ces politiques», avait déjà souligné
le ministre britannique des
Finances, George Osborne, vendredi à Sendai. L’issue du référendum qui sera organisé le 23 juin
inquiète les marchés financiers et
les responsables politiques mondiaux, dont les grandes institutions
multilatérales (FMI, Ocde), qui ont
été nombreux à se prononcer publiquement en faveur du maintien du
Royaume-uni dans le bloc des 28.
Les ministres du G7 n’ont cependant pas pu faire beaucoup plus
qu’afficher leur soutien au Premier
ministre britannique. La campagne
de David Cameron en faveur du
«oui» semble pour le moment
porter ses fruits, à en croire un sondage Ipsos-Mori publié vendredi
qui donne une nette avance au
camp du maintien (55% contre
37%), ce qui a contribué à faire
remonter la livre sterling à un plus
haut de trois mois et demi face à
l’euro.
Reuters et AFP
10
F O C U S
Dimanche 22 mai 2016
SELON UN RAPPORT DE LA FONDATION TENT ET L’OPEN POLITICAL ECONOMY NETWORK
Les réfugiés, futur moteur économique
des pays riches de l’UE
Par
Georgi Gotev*
es réfugiés ont beaucoup à
offrir en tant que
travailleurs, entrepreneurs,
innovateurs, contribuables,
consommateurs et investisseurs,
révèle un rapport réalisé par la
Fondation Tent et l’Open Political
Economy Network (Open) publié
le 18 mai.
Selon l’auteur du rapport,
Philippe Legrain, c’est la première
étude internationale et complète
sur la manière dont les réfugiés
peuvent contribuer à des
économies avancées. Elle s’appuie
que des estimations du Fonds
monétaire international sur
l’impact économique des
demandeurs d’asile et des réfugiés
sur l’Union européenne.
«Les réfugiés sont souvent
perçus comme un fardeau que l’on
se partage ou que l’on esquive,
alors qu’en réalité ils représentent
une véritable opportunité qu’il faudrait accueillir», explique Philippe
Legrain, fondateur d’Open et chercheur émérite à l’institut européen
de la London School of
Economics. «Avec des investissements de départ adaptés, les
réfugiés qui travaillent, quelles que
soient leurs compétences, ont
beaucoup à offrir à l’économie,
aux entreprises et au secteur
public.»
À travers différents graphiques,
la situation dans les pays européens
les plus riches tels que l’Autriche,
la Belgique, le Danemark, la
France, l’Allemagne, l’Italie, la
Suède, et le Royaume-Uni est
analysée.
«Accueillir des réfugiés n’est
pas seulement une obligation
juridique et humanitaire : c’est
un investissement qui peut avoir
des retombées économiques
importantes», indique le rapport.
1% du PIB. Les dépenses de
l’Allemagne devraient quant à elles
passer de 0,08% à 0,35% du PIB.
La Commission européenne
propose aussi de réallouer
1,7 milliard d’euros du budget
européen (soit 0,01% du PIB de
l’UE) à la crise des réfugiés,
ramenant ainsi le total des
dépenses à 9,2 milliards d’euros
(0,07% du PIB de l’UE) en
2015-2016.
Les Etats-Unis, le Canada et
l’Australie, concentrent leur investissement initial sur les réfugiés
réinstallés, en dépensant entre
7 400 et 9 100 dollars par personne. L’UE reçoit principalement
des demandeurs d’asile et dépense
jusqu’à 12 000 euros pour chacun
d’eux la première année.
Retour
Alors que les migrants qui
viennent pour travailler et trouvent
un emploi dès qu’ils arrivent
sont beaucoup plus efficaces que
les pays européens pour intégrer
les réfugiés dans le monde du
travail.
Le FMI calcule que cette
dépense supplémentaire pour les
demandeurs d’asile et les réfugiés
dopera le PIB de l’UE de 0,09% en
2016 et de 0,13% en 2017. D’ici à
2017, l’impact le plus fort se fera
ressentir en Autriche, où le PIB
devrait augmenter de 0,5%, suivie
de la Suède (0,4%) et de l’Allemagne (0,3%).
deviennent immédiatement des
contributeurs nets à l’économie, les
réfugiés représentent généralement
un coût budgétaire net, mais c’est
aussi le cas pour les citoyens du
pays en question. Les réfugiés
peuvent donc même devenir des
contributeurs nets avant les locaux,
affirme l’auteur du rapport.
Selon lui, une fois que les
réfugiés commencent à travailler,
cet investissement peut engendrer
sept fois plus de dividendes.
Certains réfugiés se lancent dans
des emplois difficiles, dangereux
ou ennuyeux que les natifs
refusent, tels que le nettoyage de
bureau, ou le soin aux personnes
âgées, qui est le domaine où la
croissance de l’emploi est la plus
rapide des économies avancées.
Cela permet aux citoyens du pays
de prétendre à des emplois plus
qualifiés et mieux payés.
Le rapport montre entre autres
que dans l’ensemble, les États-Unis
Facteur démographique
Sans migration, le nombre de
personnes en âge de travailler dans
l’UE par personne en âge de partir
à la retraite chuterait de 3,5 en
2015 à 2,5 en 2030. C’est en
Allemagne que les changements
démographiques sont les plus
extrêmes.
Sans migration, la population
active diminuerait d’un sixième
d’ici à 2030 (8,7 millions de personnes), alors que la population de
personnes âgées augmenterait de
plus d’un quart (4,7 millions de
personnes). Au total la population
de l’Allemagne diminuerait de
5 millions d’habitants.
L’Allemagne n’aurait donc plus
que deux personnes actives pour
chaque personne à la retraite.
Les décideurs politiques et les
professionnels devraient donc
arrêter de voir les réfugiés comme
un fardeau et comprendre que les
accueillir peut avoir des retombées
économiques considérables qui
augmenteront à mesure qu’ils
évoluent dans leur nouveau pays.
Recommandations
Photo : DR
Dépenses
Le FMI estime que les dépenses
publiques pour les réfugiés et les
demandeurs d’asile en Europe
passeront de 0,08% du PIB en
2014 à 0,19% en 2016. La plus
forte hausse devrait être enregistrée
en Suède, où elles atteindraient
Photo : DR
L
Le rapport conseille de replacer
les réfugiés dans des régions où il y
a de l’emploi, et non pas là où les
loyers sont peu chers, mais où le
marché du travail est dans
l’impasse. Par ailleurs, les
gouvernements devraient faire
appliquer vigoureusement les lois
anti-discrimination. Les pays ayant
des marchés du travail trop rigides,
qui privilégient les citoyens au
détriment des immigrants devrait
ouvrir leur marché et faciliter la
recherche d’emploi des réfugiés.
Permettre aux réfugiés de créer
des entreprises est une autre raison
que les gouvernements devraient
prendre en compte pour alléger les
lourdeurs administratives qui
étouffent les entreprises. Le rapport
indique que les gouvernements
doivent se tourner vers l’avenir
et s’assurer que les enfants ne
sont pas laissés pour compte à
l’école.
Les réfugiés peuvent aussi
apporter des bénéfices sur le plan
du développement, notamment en
envoyant de l’argent dans leur pays
d’origine.
Les preuves montrant que les
réfugiés peuvent contribuer à
l’économie des pays riches ne
manquent pas, mais le besoin de
recherche à ce sujet et
d’expérimentations politiques est
urgent afin d’améliorer leur
intégration.
«Accueillir les réfugiés n’est
pas seulement la bonne décision
d’un point de vue morale, mais
aussi d’un point de vue
économique», a résumé Ruma
Bose, présidente de la Fondation
Tent.
« À plus d’un titre, les pays qui
accueillent des réfugiés
aujourd’hui y gagneront beaucoup
à l’avenir. Les décideurs politiques
doivent reconnaître le talent,
l’énergie et le dévouement
remarquables de ces nombreuses
personnes qui fuient la guerre et la
violence, et savoir apprécier le
travailleur, contribuable,
entrepreneur, et innovateur qu’ils
deviendront un jour», a déclaré
Peter Sutherland, représentant
spécial de l’ONU pour la
migration et le développement
international.
G. G.
Traduit par Marion Candau
d’Euractiv.
In latribune.fr
DES
SPORTS
SUPPLÉMENT
HEBDOMADAIRE
P12
Tant que le minimum pour une pratique classique
n'est pas réuni
P14
La technologie au service du sport, un appoint
de haut niveau
Les nouvelles technologies
dans le sport ? Une utopie !
En Algérie,
on a encore des soucis
avec les fondamentaux
LE SURPLACE DES DISCIPLINES SPORTIVES
Dans tout cela et dans
notre pays où peut-il se
situer le secteur ?
Cela dépend d’abord
de la nature même
de la discipline, si celleci est porteuse ou non en
termes de consécration
internationale. Ainsi,
l’athlétisme en ce qu’il a
pu moissonner au profit
de l’Algérie dans les
compétitions mondiales
majeures (JO et
Mondiaux) tout au long
des années 1990 et
quelques poussières du
début 2000 a durant ces
deux périodes catalysé
l’attention officielle,
d’autant plus que les
athlètes concernés
(Boulmerka, Morceli,
Benida Merah…)
budgétisés par le Trésor
public pour leur
préparation, étaient
coachés par des
spécialistes étrangers
et profitaient
des installations
et équipements
des fédérations
européennes et
américaines, en plus
de se retrouver
dans un environnement
propice à souhait.
Et les résultats ont été
là avec une moisson
de médaille et de titres
mondiaux
Photo : DR
Le sport, otage d’un anachronique empirisme
Par
A. Lemili
e manière générale, le sport, dans
tout ce que peut englober
n’importe quelle activité dans ce
sens, n’est plus à l’empirisme d’antan. Et
même si ces pratiques d’antan
construites sur une dose de bon sens et
une autre de naïveté ont donné de
fabuleux champions, elles sont
désormais inscrites à l’aune du
modernisme et de la modernité.
De toutes les manières, les
performances sportives, voire les
exploits, ne se suffisent plus de la seule
volonté de l’athlète ou de ses capacités
physiques et techniques, aussi importantes seraient-elles. Mental, coaching
particulier sont deux autres volets qui se
sont depuis une vingtaine d’années graduellement et surtout scientifiquement
D
ajoutés. Certes, parfois au grand dam des
puristes ou tout bonnement de ceux qui
s’opposent à toute idée d’évolution du
sportif autre que naturelle. Néanmoins,
l’exigence du résultat et l’obligation de
performance qui ne sont plus de
l’apanage du sportif mais pratiquement
d’institutions et depuis quelque temps de
l’Etat même, ne peuvent ainsi contrarier
une démarche incontournable pour les
raisons précitées. Il faut dire que l’esprit
des Jeux olympiques antiques n’est plus.
Du coup, avancées scientifiques et
progrès technologiques n’ont eu cesse
d’abord de multiplier de manière
formidable les performances des sportifs,
mais aussi, et surtout, de les rendre plus
efficaces quant à l’objectif à atteindre.
Dans tout cela et dans notre pays où
peut se situer le secteur ? Cela dépend
d’abord de la nature même de la
discipline, si celle-ci est porteuse ou non
en termes de consécration internationale.
Ainsi, l’athlétisme en ce qu’il a pu
moissonner au profit de l’Algérie dans
les compétitions mondiales majeures (JO
et Mondiaux) tout au long des années
1990 et quelques poussières du début
2000 a durant ces deux périodes catalysé
l’attention officielle, d’autant plus que
les athlètes concernés (Boulmerka,
Morceli, Benida Merah…) budgétisés
par le Trésor public pour leur préparation, étaient coachés par des spécialistes
étrangers et profitaient des installations
et équipements des fédérations
européennes et américaines, en plus de
se retrouver dans un environnement
propice à souhait. Et les résultats ont été
là avec une moisson de médailles et de
titres mondiaux.
Suite en page 12
SPORTS
Dimanche 22 mai 2016
DES
12
TANT QUE LE MINIMUM POUR UNE PRATIQUE CLASSIQUE N’EST PAS RÉUNI
Les nouvelles technologies
dans le sport ? Une utopie !
Par
Malik Boumati
a scène sportive mondiale a connu
deux débats majeurs ces quinze
dernières années. Deux débats
polémiques qui ont traîné en longueur
tellement l’incidence de l’objet en débat
sur les compétitions internationales était
redoutée. Les combinaisons utilisées par
les nageurs à partir de 1999 n’ont pas
laissé indifférents les responsables de la
Fédération internationale de natation qui
ont fini par les interdire en 2008, arguant
que les matériaux performants avec
lesquels ont été conçues ces combinaisons
permettent l’accroissement des exploits
des nageurs en compétitions. De l’autre
côté, la planète entière se rappelle du
sprinter sud-africain Oscar Pistorius,
amputé des deux jambes et qui rivalisait
avec les plus grands sprinters valides
grâce à des prothèses réalisées à l’aide de
progrès techniques.
Ces deux polémiques ont montré à la
face du monde les énormes progrès
technologiques introduits graduellement
dans le monde du sport. D’autres
technologies sont également utilisées lors
des entraînements des athlètes de haut
niveau, comme des logiciels en 3D, dans
le but de leur faire gagner quelques
fractions de seconde durant les
compétitions. En somme, les fédérations
nationales de différentes disciplines de
nombreux pays tentent d’introduire les
nouvelles technologies dans la pratique
sportive avec l’objectif principal
d’améliorer les performances de leurs
athlètes et de glaner de plus en plus de
trophées et de médailles durant les
compétitions internationales.
Ce n’est malheureusement pas le cas
en Algérie. La scène sportive algérienne
est loin de s’intéresser à l’idée
d’introduire les nouvelles technologies.
Comment serait-il ainsi quand on voit que
les athlètes de haut niveau ne trouvent
même pas le minimum pour se préparer
Photo : DR
L
en vue des compétitions internationales ?
Comment penser aux nouvelles
technologies quand on constate que le
professionnalisme introduit dans le football n’est toujours pas effectif depuis son
«entrée en scène», il y a cinq ans. Et que
des clubs continuent à évoluer dans des
stades qui ne répondent pas aux normes.
Les athlètes algériens de haut niveau qui
rivalisent avec les meilleurs sont obligés
de s’entraîner à l’étranger et de se choisir
des entraîneurs étrangers, en raison
notamment de l’absence de commodités
nécessaires aux champions. C’est en
constatant tous ces manques dont
souffrent les sportifs professionnels et les
grosses lacunes qui touchent le sport en
général que l’on se dit que l’introduction
des nouvelles technologies dans la pratique sportive en Algérie restera une
utopie. Cela restera un vœu pieux tant que
le minimum n’est pas encore réuni pour
une pratique sportive classique.
Traditionnelle. Les fédérations des
différentes disciplines sportives et le
ministère de la Jeunesse et des Sports
devraient unir leurs efforts pour mettre de
l’ordre dans leur secteur et combler toutes
ces lacunes qui empêchent le développement effectif de la pratique sportive en
Algérie. Parce qu’une mise à niveau
effective est nécessaire avant
une éventuelle introduction des nouvelles
technologies qui permettraient
l’amélioration des performances de nos
athlètes. Pour l’instant, c’est de la science
fiction, mais rien n’est impossible avec
une volonté de fer et des moyens.
M. B.
Photo : DR
Le sport, otage d’un anachronique empirisme
Suite de la page 11
La difficile situation économique traversée par le pays à partir des années 1990 n’a donc pu
permettre de prendre en charge cette discipline d’autant plus que le reste des autres entrait
dans un passage à vide rarement vécu par le secteur avec une véritable régression du football, une discipline qui avait fourni les plus grands espoirs en ex-Yougoslavie, Espagne et au
Mexique. Il en était de même pour le handball au moment où les autres sports naturellement
continuaient à végéter à l’image du volley-ball alors que le sport féminin, lui, allait à
l’extinction. Seule la boxe, par intermittence, et là grâce aux volontés individuelles,
parvenait, de temps à autre, à émerger, mais sans pour autant qu’une fois hors des frontières
elle ne parvienne à se mettre effectivement en valeur.
Au jour d’aujourd’hui, il n’y a pas eu une grande évolution et comme seul le football
domine le secteur autant souligner que la discipline en question continue à se dérouler
comme du temps du football de papa, direction de club, coach et athlètes ignorant quasiment
l’incroyable évolution qui caractérise la discipline à l’étranger : préparation physique,
technique et tactique, préparation mentale, diététique, hygiène de vie, introduction des
techniques scientifiques (biologie, physiologie, médecine…) et généralisation de test grâce à
des équipements miniaturisés qui aident à reproduire et analyser en milieu restreint gestes et
attitudes réalisés dans un environnement normal.
Les responsables du staff médical des clubs ont beau avoir un discours de scientifiques, à
complexifier les démonstrations, il n’en demeure pas moins que toutes les formations
sportives, et toutes disciplines confondues, sont bien loin du compte. L’absence de l’Algérie
dans les compétitions internationales, autres que celles arabes où elle donne l’illusion de
briller, est criante d’autant plus qu’elle ne limite pas sa présence, si tel est le cas, qu’à la
participation… Sans plus.
Les joueurs de la sélection nationale de 1982 qui, est-il besoin d’insister là-dessus, étaient
exceptionnels et plus particulièrement ceux qui ont tenté une aventure professionnelle à l’étranger, ont tout de suite été confrontés à une autre réalité où il ne leur suffisait pas d’être des
génies mais aussi d’être des sportifs complets, et là est toute la différence. Autre exemple, il
suffit de voir l’évolution qualitative spectaculaire de Slimani depuis qu’il est à Lisbonne
pour saisir l’ampleur du décalage entre ce qui se fait ici et ce qui se fait ailleurs.
A. L.
SPORTS
Dimanche 22 mai 2016
DES
14
LA TECHNOLOGIE AU SERVICE DU SPORT, UN APPOINT DE HAUT NIVEAU
En Algérie, on a encore des soucis
avec les fondamentaux
Par
Kamel Amghar
a science, c’est le progrès. Depuis
toujours, l’évolution de la technique
propulse le monde au devant dans tous
les domaines de la vie. La performance
sportive n’échappe pas, non plus, à l’innovation technologique. Il est vrai que le talent, la
détermination, l’application à l’œuvre et la
concentration psychologique comptent
énormément dans les exploits d’un athlète,
mais la technologie participe à l’amélioration
constante de ses prouesses et contribue souvent à faire la différence lors des grands
meetings comme les Jeux olympiques ou les
championnats du monde. «Une victoire
olympique est, à la fois, une affaire de sport,
de technologie et de finances», tranche un
célèbre ingénieur du sport, en reconnaissant
toutefois «qu’aucune technologie, fut-elle la
plus avancée ne pourrait remplacer les trois
principaux ingrédients de la victoire, à
savoir le talent du sportif, l’intelligence de
son coach et les longues heures d’entraînement». La technique et le savoir à ce niveau
interviennent notamment dans le domaine
médical et celui du matériel sportif. Le
marché mondial des équipements sportifs,
selon les spécialistes, dépasse aujourd’hui la
barre des 50 milliards d’euros. Non seulement tous les équipements ont connu une
évolution vertigineuse, mais les techniciens
et les sportifs disposent présentement d’un
nombre impressionnant de dispositifs de
mesure de la prestation (métabolimètres,
ergomètres, soufflerie, bassins hydrodynamiques, gammes variées de caméras et de
logiciels). Cet attirail permet à l’entraîneur et
à ses collaborateurs d’avoir une idée précise
sur les aptitudes et les insuffisances de
chaque athlète. Dans chaque discipline
sportive, scientifiques et industriels ont
développé des matériaux, des instruments,
des méthodes et des logiciels qui répondent
aux attentes des professionnels et leur permettent de situer avec exactitude leurs
lacunes et leurs points forts. En somme, la
technologie apporte ce petit plus qui permet
au sportif d’avoir un léger ascendant sur ses
concurrents qui, très souvent, se mesure en
Photo : DR
L
plines peu populaires - travaillent, il est vrai,
dans la précarité. Les autorités de tutelle
devraient impérativement se pencher sur ce
problème afin d’améliorer cette regrettable
situation.
Toutefois, les premiers concernés ne sont
pas indemnes de tout reproche, car ils ont
également des efforts à faire en matière de
professionnalisme, d’éthique et d’hygiène de
vie. Ces derniers temps, les sportifs
algériens, de manière générale, ont déçu leur
public par des attitudes et des comportements antisportifs. La consommation consciente ou inconsciente - de substances
prohibées (produits dopants, drogues) a
gravement terni leur blason. Leur manque de
discipline, qui se traduit par des absences
récurrentes aux séances d’entraînement et un
manque flagrant d’application lorsqu’ils leur
arrivent de se présenter, joue contre eux.
Leur mode de vie, en dehors des terrains est
indiscutablement contraire à leur vocation.
Automédication, incapacité d’apprécier
centimètre ou en centième de seconde. La
technologie moderne a atteint un tel degré de
complexité qu’une seule personne peut
difficilement réunir toutes les compétences et
les capacités pratiques nécessaires à la
construction d’un dispositif ou d’une
machine donnée. Des équipes de chercheurs
pluridisciplinaires (médecins, mécaniciens,
électroniciens, informaticiens…) travaillent
en parfaite symbiose pour mettre au point ces
précieuses technologies du sport qui
permettent aux athlètes de se surpasser et de
briser leurs records.
En Algérie, cette technologie du sport est
quasi-inexistante. On se plaint encore du
manque d’infrastructures de base (salles,
terrains et centres de regroupement) pour
s’entraîner, se préparer, s’améliorer.
Instances sportives, entraîneurs et athlètes
accusent constamment les mauvaises
conditions de travail mises à leur disposition
et réclament un peu plus d’attention. Nos
élites sportives - notamment dans les disci-
l’importance du staff médical, attitude
frivole à l’égard du régime alimentaire,
réfraction aux contrôles médicaux
périodiques, veillées nocturnes et tabagisme
sont autant de traits de caractère négatifs qui
mine notre mouvement sportif du dedans.
Avant de réclamer des infrastructures de haut
standing et des équipements high-tech, nos
sportifs sont appelés à faire preuve de
professionnalisme et à montrer patte blanche.
Avec le mode de vie qui est le leur et cette
façon de travailler, ils n’iront pas loin, même
si on les met dans les meilleures conditions
possibles. Ils ont d’abord un grand effort
mental à faire sur eux-mêmes. En définitive,
les fondamentaux (talent, éthique, sérieux au
travail et bonne conduite en dehors des
arènes sportives) constituent la véritable clé
du succès. Les infrastructures et les
équipements ne sont, au fond, que des
appoints qui pèsent lourd quand on atteint le
haut niveau.
K. A.
DEVENUE INDISPENSABLE POUR LES SPORTIFS DE HAUT NIVEAU
La technologie au service du sport, un atout
inexploité en Algérie
LA TECHNOLOGIE joue un rôle
important dans le sport moderne. Elle
constitue souvent une partie nécessaire pour
certains sports (comme le sport automobile).
La technologie est utilisée également pour
améliorer les performances des sportifs. La
science du sport est une discipline académique répandue, et peut être appliquée à des
domaines tels que la performance des
athlètes, tels que l’utilisation de l’analyse
vidéo pour affiner la technique, ou à l’équipement, tels que les chaussures de course
améliorées ou maillots de bain concurrentiel.
L’ingénierie du sport est la conception et la
production d’équipements de sport et des
Photo : DR
Par
Abdallah Kaddour
installations utilisant du matériel et une
technologie de pointe. La technologie touche
plusieurs aspects liés au sport (infrastructure,
équipement, vêtements sportifs, chaussures
intelligentes, et même l’arbitrage). Sachant
qu’une nouvelle technologie vient d’être
introduite dans le football, il s’agit d’un
dispositif électronique et/ou vidéo d’assistance à l’arbitrage, utilisé pour déterminer de
façon certaine si un ballon a franchi entièrement ou non la ligne de but. La technologie
accompagne ainsi le développement du sport
pour assurer la meilleure performance
possible. La technologie permet aux athlètes
de courir plus vite, de sauter plus haut, de
nager plus vite et de suivre leur performance
au détail prêt grâce à des logiciels mesurant
la vitesse, la force et l’endurance. La
technologie permet aussi aux spécialistes et
au staff technique de suivre la performance
d’un athlète. Dans le football, il existe des
logiciels qui permettent de calculer combien
de kilomètres un joueur court en moyenne,
ou calculer la puissance de tir d’un joueur,
pareil pour le tennis ou des appareils sont
installés sur le terrain pour calculer la
puissance de tir de l’athlète en temps réel. En
Algérie, le recours à la technologie dans le
monde du sport n’est pas pour tout de suite.
En Algérie, on parle encore du manque des
équipements sportifs de bases. Cependant la
plateforme technologie est quasi inexistante
pour l’introduction de la technologie dans le
monde du sport. Il faut dire aussi que la
mentalité archaïque qui règne dans le monde
du sport en Algérie ne permet pas une telle
avancée à l’heure actuelle. Alors que
l’introduction de la technologie dans le sport
ne peut être que bénéfique. La technologie
peut être aussi un moyen d’assistance pour
les sportifs handicapés. Grace à cette
technologie d’assistance, les sportifs handicapés amateurs ou professionnels participent
de plus en plus à des activités sportives. En
conséquence, la technologie d’assistance
peut être trouvée dans les sports allant de
loisirs aux Jeux paralympiques d’élite. Au fil
du temps des aides techniques plus
complexes sont développées permettant aux
sportifs handicapés d’améliorer leur
performance et de devenir de plus en plus
compétitifs. En plus du talent du sportif, les
longues heures d’entraînement et le
financement, la technologie est devenue
également un facteur déterminant pour la
réussite d’un athlète. La technologie devient
alors plus qu’un apport ou un moyen d’assistance mais une nécessité.
A. K.
SPORTS
DES
Dimanche 22 mai 2016
15
DOPAGE
Enquête sur un labo au-dessus
de tout soupçon
Par
Yann Bouchez
l n’est pas sûr que Grigory Rodchenkov
soit un lecteur assidu de John Le Carré.
L’histoire que l’ancien patron du
laboratoire antidopage de Moscou a racontée
aux journalistes du New York Times,
publiée le 12 mai, aurait pourtant pu
constituer un excellent scénario pour le
spécialiste britannique des romans d’espionnage.
Des trafics nocturnes d’échantillons
d’urine en plein Jeux de Sotchi, en 2014.
Des agents des services secrets impliqués.
Le patron d’un laboratoire antidopage
chargé de «préparer» certains athlètes, listés
par le ministère des Sports, au moyen de
cocktails à base de stéroïdes anabolisants et
d’alcool. Et, au terme de la compétition, une
Russie triomphante, avec 33 médailles, dont
13 d’or. S’il est avéré, le stratagème décrit
par M. Rodchenkov, désormais exilé à Los
Angeles, apparaît comme le plus gros
scandale de dopage de l’histoire des Jeux
olympiques.
Ces révélations soulèvent une question
qui dépasse les frontières russes. Comment
le laboratoire antidopage de Moscou,
délocalisé à Sotchi durant les Jeux, a-t-il pu
recevoir un blanc-seing pour tester les
échantillons prélevés lors des JO ? La
question se pose d’autant plus que l’Agence
mondiale antidopage (AMA), qui délivre les
accréditations à une trentaine de laboratoires
dans le monde, mais peut aussi les leur
retirer, était préoccupée, plusieurs mois
avant les Jeux, par de nombreux
dysfonctionnements au sein de la structure
dirigée par M. Rodchenkov.
Manque de co-opération
Un courrier daté du 25 juin 2013, auquel
Le Monde a eu accès, en offre une
illustration édifiante. Dans cette lettre à
Grigory Rodchenkov – adressée en copie au
vice-ministre des sports, Youri Nagornykh,
et au directeur médical du CIO, Richard
Budgett –, le directeur scientifique de
l’AMA, Olivier Rabin, souligne le manque
de co-opération du laboratoire. «A la suite
de nos visites sur place, en janvier et avril
2013, 18 mesures correctives étaient attendues de la part de votre laboratoire, et
devaient être envoyées à l’AMA au plus tard
le 30 mai 2013. A ce jour, l’AMA a
seulement reçu cinq mesures correctives qui
ne sont pas considérées comme
satisfaisantes (…).»
Parmi les nombreux manquements, le
fait par exemple que les réfrigérateurs
servant à stocker les échantillons n’aient pas
été connectés à une ligne téléphonique,
dispositif censé alerter les «laborantins»,
notamment en cas de réchauffement des
prélèvements. Embarrassant.
Pour le directeur scientifique de l’AMA,
qui déplore la faible collaboration de la
structure moscovite, «cette situation
démontre l’incapacité (du) laboratoire à
remplir ses devoirs, et suscite les plus
grandes inquiétudes concernant sa capacité
à continuer ses activités en accord avec les
exigences de l’AMA».
En guise d’ultimatum, le Français
ajoute : «Afin de donner à votre laboratoire
une opportunité de faire face à la situation
actuelle, nous (lui) accordons exceptionnellement un délai jusqu’au 5 juillet 2013 pour
fournir à l’AMA toutes les mesures
correctives demandées. En l’absence de
réponses et de documents satisfaisants à
cette date, l’AMA se réserve le droit de
prendre des actions immédiates, ainsi qu’il
est écrit dans l’article 4.4.12.2 du Standard
international des laboratoires (SIL).»
L’article évoqué par M. Rabin – qui
n’apparaît plus dans la nouvelle version du
SIL, entrée en vigueur en 2015 – mention-
Photo :DR
I
nait à l’époque que «tout manquement du
laboratoire à fournir en temps voulu et à la
date spécifiée les informations demandées
pour l’évaluation de ses performances sera
considéré comme un refus de coopérer et
entraînera la suspension ou la révocation
de l’accréditation». Et pourtant.
L’accréditation du laboratoire de Moscou
n’a pas été suspendue en 2013. Début 2014,
Olivier Rabin et le président de l’AMA, Sir
Craig Reedie, ont signé un document
permettant à la structure dirigée par
M. Rodchenkov de conduire les tests à
Sotchi, en amont et lors des Jeux.
Quelques mois auparavant, le laboratoire
de Moscou avait aussi été chargé de tester
les centaines d’échantillons recueillis lors
des Mondiaux d’athlétisme dans la capitale
russe, du 10 au 18 août 2013. Soit six
semaines après le courrier d’Olivier Rabin.
Là aussi, la Russie est arrivée en tête du
classement des nations, avec 17 médailles,
dont 7 d’or. Et si plusieurs des médaillés
russes ont depuis été pris par la patrouille,
aucun n’a été testé positif lors de cette
compétition. En cet été 2013, l’antidopage
russe fait pourtant déjà l’objet de critiques
publiques. Le mail on Sunday révèle que la
sœur de Rodchenkov a été condamnée pour
trafic de produits interdits. Grigory, luimême ancien athlète ayant reconnu s’être
dopé, a été inquiété par la justice avant de
voir les poursuites à son égard abandonnées.
«Incisif, pas alarmant»
L’ultimatum fixé par le directeur scientifique de l’AMA concernant l’envoi de
«mesures correctives» avant le 5 juillet 2013
a-t-il été respecté ? Dans son rapport de
novembre 2015 - qui a conduit à la suspension du labo puis à sa révocation en avril
2016 - sur le dopage organisé en Russie, la
commission d’enquête indépendante de
l’AMA note, sans mentionner le courrier de
M. Rabin, que «malgré les délais supplémentaires accordés par l’AMA, les mesures
correctives n’avaient pas été mises en place
au 19 juillet 2013». La commission «comprend que, malgré les performances du
laboratoire ne répondant pas aux normes, il
y avait une volonté claire de ne pas révoquer l’accréditation du laboratoire avant les
Jeux de Sotchi».
Contacté par Le Monde au sujet du
courrier du 25 juin 2013, Olivier Rabin
souligne que «lorsqu’on visite un laboratoire antidopage, on va très en détail sur un
certain nombre de choses. Une action corrective, ce n’est pas forcément un problème
énorme». La qualité des analyses du labora-
toire n’était pas en cause, assure-t-il. Et celui
qui occupe le poste de directeur scientifique
de l’AMA depuis 2002 nuance le ton de la
lettre, qu’il ne juge «pas alarmant, plutôt
incisif. Cela fait partie du jeu de faire
monter la pression sur un laboratoire, au
cas où il n’aurait pas compris. Si on avait
eu le moindre doute sur les qualités techniques du laboratoire de Moscou, il aurait
été suspendu, même avant les championnats
du monde d’athlétisme».
Une procédure disciplinaire a toutefois
été entamée à l’été 2013. En marge de la
Conférence mondiale sur le dopage,
organisée à Johannesburg du 12 au
15 novembre 2013, le comité disciplinaire
de l’AMA a décidé d’envoyer un groupe
d’experts indépendants «pour s’assurer de
la mise en œuvre de tout le contrôle qualité
du laboratoire», précise le docteur Rabin.
«A Johannesburg, le bruit a couru que le
labo allait être suspendu, raconte un
observateur alors présent en Afrique du Sud.
Ça avait été très chaud.» Mais il n’y eut pas
de suspension à l’époque.
Délocaliser les échantillons
était possible
Le laboratoire de Moscou a donc pu être
déplacé à Sotchi pour les Jeux. Retirer
l’accréditation avant la grande fête
olympique de 2014 serait apparu comme un
affront pour Vladimir Poutine, alors que le
président russe s’était beaucoup investi dans
la compétition. Pourtant, délocaliser les analyses des échantillons n’a rien d’impossible.
En 2013, l’AMA a décidé de suspendre l’accréditation du laboratoire de Rio, à quelques
mois du Mondial de football 2014 au Brésil.
Les échantillons prélevés durant le tournoi
ont été envoyés et analysés à Lausanne.
Pourquoi l’agence n’a-t-elle pas fait de
même pour Sotchi ? «Le laboratoire de Rio
avait été suspendu pour des raisons
analytiques, explique le docteur Rabin, des
problèmes techniques qui pouvaient
interférer avec la qualité analytique des
échantillons. On n’était pas sur le même
volet avec Moscou.»
A Sotchi, une vingtaine d’observateurs
ont été dépêchés pendant les Jeux, dont
certains patrons d’autres laboratoires
antidopage, à l’instar de Martial Saugy, le
directeur de celui de Lausanne. Contacté par
Le Monde, M. Saugy n’a pas donné suite à
nos sollicitations. Aucun des observateurs
n’a tiré la sonnette d’alarme ou vu de trafics
d’échantillons nocturnes. Dans son rapport
publié juste après les Jeux, l’AMA estime
que le bilan est satisfaisant, même s’il est
noté qu’il y a eu, pendant la compétition,
environ 10% d’échantillons trop dilués.
Des résultats positifs, mais
aucun athlète russe
«Si le laboratoire avait été techniquement mauvais, Rodchenkov n’aurait même
pas eu à s’inquiéter, estime le docteur
Rabin. Si certaines personnes – et il faudra
que ce soit vérifié – ont pris soin d’interférer avec les échantillons avant les analyses, c’est qu’elles savaient bien que la
qualité analytique était au rendez-vous.» Le
Comité international olympique (CIO), qui a
annoncé, le 17 mai, les contrôles positifs de
31 sportifs à la suite de nouvelles analyses
d’échantillons des Jeux de Pékin, en 2008, a
demandé que ceux de Sotchi, conservés au
laboratoire de Lausanne, soient testés à
nouveau. Le CIO a également demandé à
l’AMA d’enquêter sur les allégations de
M. Rodchenkov, qui intéressent aussi
désormais la justice américaine.
A l’issue des JO de Sotchi, Grigory
Rodchenkov avait pourtant reçu des
courriers élogieux. Dans une lettre du
15 avril 2014, le docteur Mario Thevis, «au
nom du laboratoire de Cologne», se réjouissait d’une «collaboration transparente» :
«J’ai personnellement beaucoup apprécié le
professionnalisme, l’efficacité et le haut
niveau du travail analytique qui a permis de
dévoiler la présence de substances interdites
parmi les échantillons analysés dans votre
laboratoire.» Sur les quelque
2 500 contrôles effectués lors de ces Jeux,
une poignée de positifs avaient été pris dans
les mailles du filet, mais aucun Russe.
Le directeur médical du CIO, Richard
Budgett, n’est pas en reste. Ancien
champion olympique d’aviron, en 1984,
M. Budgett, pourtant destinataire du courrier
d’Olivier Rabin en juin 2013, semble avoir
oublié les difficultés de l’année précédente.
«Cela a été un vrai plaisir de travailler avec
vous et votre équipe lors de la préparation
et durant les Jeux, écrit-il à M. Rodchenkov,
le 4 mars 2014. Merci de transmettre les
félicitations et les remerciements du CIO à
votre personnel.» Des louanges qui se sont
depuis largement dissipées, à en croire la
tribune confiée au Monde par le président
Thomas Bach, le 18 mai : «Si l’enquête
devait confirmer la véracité de ces
allégations (à l’encontre du laboratoire de
Sotchi), cela révélerait une nouvelle
dimension choquante du dopage, assortie
d’un degré de criminalité sans précédent.»
Y. B.
In lemonde.fr
SPORTS
Dimanche 22 mai 2016
DES
16
FIFA : FIN DE L'ÉTAT DE GRÂCE POUR LE NOUVEAU PRÉSIDENT
Avec Infantino, «on retombe
dans le blatterisme»
Elu le 26 février à la présidence de la
Fédération internationale de football
(FIFA), le Suisse Gianni Infantino
traverse actuellement une zone de
turbulences. Le 14 mai, soit au
lendemain du 66e congrès de l’instance,
à Mexico, son compatriote Domenico
Scala, dirigeant du comité «indépendant» d’audit et de conformité de
l’organisation depuis 2013, a annoncé
avec fracas sa démission. Ex-patron du
comité de gouvernance chargé de
réformer la fédération (2011-2013) et
professeur à l’université de Bâle, le
criminologue Mark Pieth réagit à ce
départ qu’il considère comme une
éviction.
Par
Rémi Dupré
Il y a une explication structurelle, c’està-dire une question de principe, et aussi
une raison personnelle naturellement.
Tout d’abord, ce qu’il s’est passé est
fondamental. En 2011 et 2012, quand
on a commencé à réformer la FIFA, une
des premières étapes avait été de dire à
M. Blatter (président de la FIFA de
1998 à 2015, puis radié pour six ans par
le comité d’éthique de l’instance) que
ce n’était pas à lui «de décider qui
mène une enquête, ou qui fait le
contrôle de l’institution, mais (qu’il
fallait) des gens indépendants».
En première ligne, on a introduit un
auditeur en chef, M. Scala, et en plus,
un enquêteur et un juge (respectivement
présidents des chambres d’instruction et
de jugement du comité d’éthique de la
FIFA), avec des suppléants. Le principe
essentiel était que toutes ces fonctions
soient assumées par des gens
indépendants, qui ne viennent pas de
l’institution même, mais aussi qui ne
soient pas dépendants des gens qu’ils
contrôlent. A Mexico, qu’a fait le
congrès ? Il a permis à ceux qui sont
soumis au contrôle d’éliminer ceux qui
contrôlent, pour les remplacer par des
gens qui sont peut-être plus malléables.
La décision du congrès de déléguer
jusqu’en 2017, au «conseil» (gouvernement) de la FIFA présidé par Gianni
Infantino, le pouvoir de nommer ou
destituer les membres des comités
d’audit, de conformité et d’éthique,
explique-t-elle donc en partie cette
démission ?
Photo : DR
Quel regard portez-vous sur la
démission de Domenico Scala ?
président de la FIFA, et de ses attributions. On a séparé ses deux fonctions.
Aujourd’hui, le secrétaire général est
responsable de l’opérationnel, du
business, tandis que le président, chargé
de la surveillance générale de l’institution, est la figure politique. Son salaire
annuel est de deux millions de francs
suisses (1,8 million d’euros). Et le
bonus est réservé au secrétaire général
(qui est mieux rémunéré que le président). Cette décision a été pour
Infantino tellement inacceptable qu’il
voulait se libérer de Scala afin d’avoir
quelqu’un qui est plutôt son ami. C’est
du blatterisme tel qu’on le connaissait
avant, avec des fonctions et une structure totalement remplies par des amis.
Infantino a donc trouvé inacceptable
cette rémunération de 2 millions de
francs suisses.
C’est pire que ça. Il était prêt à casser
carrément les réformes, ou la pièce
centrale des réformes, les corps
indépendants, pour son profit
personnel. Il était prêt à revenir aux
années d’avant 2012, sous Blatter,
quand on a commencé les réformes.
Parce que si vous éliminez les fonctions
indépendantes, tout le reste est
cosmétique. C’est parce qu’Infantino
n’acceptait pas les deux millions. C’est
comme s’il disait : «Vous ne me donnez
pas ce que Blatter gagnait (3,6 millions
de francs suisses, soit 3,25 millions
d’euros en 2015), alors je vais casser la
réforme».
forte dans le Daily Telegraph. Il parle
de «trahison». Ceux qui connaissent les
idées et le concept de la réforme voient
très clairement ce qu’il se passe.
La décision prise par le congrès
représente-t-elle une menace pour les
membres du comité d’éthique de la
FIFA ?
D’après vous, Gianni Infantino est-il un
réformateur ?
J’ai toujours eu des doutes. En 2013, lui
et Platini (président de l’UEFA de 2007
à 2016, suspendu pour quatre ans) s’étaient opposés au principe de test
d’intégrité (réalisé au niveau de la
FIFA). Infantino a ensuite été confronté
à ça pendant sa campagne pour la présidence de la FIFA. Il a dit «les temps ont
changé», mais ce qu’on voit maintenant
ne s’apparente pas vraiment à une
démarche nouvelle.
Moi, l’architecte de la réforme, je
constate qu’on ne peut plus prendre la
FIFA au sérieux. C’est triste car tout le
monde a espéré, avec un nouveau
président, qu’on allait se libérer de tout
ce passé. Or, on retombe carrément
dans le blatterisme et d’une manière
moins souple et plus ouverte qu’avec
Blatter. Il y a même, en Suisse, des
journaux qui titrent «Dictateur
Infantino». Les gens commencent à se
fâcher. Le Prince Ali, l’ex-concurrent
d’Infantino, a donné une interview très
Peut-être qu’ils vont rester maintenant.
Parce que ce serait très difficile pour
Infantino de les virer. Voyons ce qu’il
se passerait si le comité d’éthique
s’occupait d’Angel Villar (premier
vice-président de l’UEFA, qui a écopé
d’une amende de 25 000 francs suisses
et d’un avertissement en novembre
2015). Il y a un très grand risque
concernant ce groupe très intime s’il
fait l’objet d’une enquête. Et si on en
trouvait encore plus dans les Panama
papers sur Infantino…
Le 13 mai, la nomination de la
Sénégalaise Fatma Samoura au poste de
secrétaire générale représentait pourtant
un bon signal pour la FIFA.
Sur le principe, c’est une bonne idée
d’avoir une femme, africaine, comme
secrétaire générale. C’est un signal.
Mais elle a été présentée à la dernière
minute. Et elle n’a pas été soumise au
test d’éthique obligatoire. Infantino est
allé contre les règles pour réussir son
petit coup. Ce n’est pas une bonne
démarche.
Réactions de la FIFA ?
On est face à un très grand problème.
Pour moi, Scala a fait la seule chose
logique qui valait. Estimant qu’il
perdait son indépendance, il a décidé de
partir, pour ne pas avoir à se bagarrer
quotidiennement avec Infantino sur ces
questions. C’est très triste.
Je sais qu’on a essayé d’éliminer Scala
la veille, en le poussant à la démission.
Il y avait de fortes menaces, on a dit
«on va vous virer» en pleine réunion, et
lui a répondu «allez-y, faites-le». La
démission, c’était le plan B. Le plan A,
c’était de le virer carrément en plein
congrès.
Scala était auditeur en chef et aussi le
chef du comité des rémunérations de la
FIFA. Avant même l’élection
d’Infantino le 26 février, il a pris des
décisions concernant le salaire du
Photo : DR
Pourquoi ?
Interrogée par Le Monde sur la
«situation salariale» de son président
Gianni Infantino, la FIFA «est éberluée
d’apprendre que M. Pieth aurait des
informations concernant les rémunérations des salariés, car celles-ci sont
privées et confidentielles». De leur
côté, Cornel Borbely et Hans-Joachim
Eckert, respectivement présidents des
chambres d’instruction et de jugement
du comité d’éthique de la FIFA, «ont
pris note de la démission de Domenico
Scala». Ils estiment que «la décision du
congrès (…) n’a pas d’impact sur le
contenu de leur travail». «Les deux
chambres continueront à exercer
leur travail avec une totale
indépendance», déclarent-ils dans un
communiqué.
R. D.
In lemonde.fr
17
S P O R T S
Dimanche 22 mai 2016
Athlétisme/
Meetings de Rabat
et Nuremberg :
quatre Algériens
engagés
DERNIÈRE JOURNÉE DE CHAMPIONNAT DE FOOTBALL LIGUE 1 MOBILIS
La mise en garde du bureau exécutif de la FAF
Cette sortie médiatique semble être une allusion à ce qui risquerait de se passer lors de la
dernière journée de championnat, une mise en garde aux clubs qui animeront des rencontres
décisives pour l’un des protagonistes et qui seront sans nul doute suivies à la loupe
Par
A. Lemili
est désormais sérieux,
la Fédération
algérienne de football
a des inquiétudes quant à la
transparence des rencontres
venant en clôture de la saison.
C’est le constat fait par son
bureau exécutif. Cette réaction
intervient après le tollé provoqué
par les rencontres ayant opposé
le CRBAF à l’ASK, dans le
cadre de la dernière journée de
division deux et USM AnnabaUS Biskra pour la division
d’honneur, groupe Est. L’US
Biskra étant désormais sociétaire
de la deuxième division après
son accession à l’issue du championnat amateur et d’une rencontre qui l’avait opposé à
l’USM Khenchela.
Dans le communiqué du
bureau exécutif il est souligné
que celui-ci a ordonné
«l’ouverture d’enquêtes sur certaines rencontres entachées de
faits douteux» et précisant leur
pensée, les membres du BE soulignent confirment que «des
mesures coercitives seront prises
à l’encontre de toute partie
impliquée dans une affaire d’arrangement ou tentative d’arrangement de match». Cette sortie
médiatique de la Fédération
algérienne de football semble
être une allusion à ce qui risquera de se passer lors de la dernière journée de Ligue 1 tout en
Photo : DR
C’
constituant une mise en garde
aux clubs qui animeront des rencontres décisives pour l’un des
protagonistes et qui seront sans
nul doute suivies à la loupe.
Ainsi USM Blida – USM
Alger et USM El-Harrach – RC
Relizane devraient focaliser
toute l’attention des instances du
football national sachant que le
destin des Blidéens et des
Relizanais que ne séparent que
deux points favorables au club
de l’ouest du pays se jouera le
week-end prochain. Toutefois
au-delà de la mascarade qui a
fait le buzz sur la toile lors de la
rencontre ayant opposé le CRB
Aïn-Fakroun à l’AS Khroub et
où l’on voit un joueur remettre
une balle ayant amené le but à un
attaquant adverse, les possibilités
de détecter une éventuelle forfaiture aussi bien à Blida qu’à
El-Harrach paraissent très
minces. En effet, sans en arriver
à verser dans la passivité citée
précédemment, l’une et l’autre
des deux équipes du centre
(USMA et USMH) pourraient se
contenter d’aligner la
formation des U21, voire
U20 sans pour autant que cela
n’en arrive à poser un problème
réglementaire sachant
pertinemment que le souci des
dirigeants des instances sportives
nationales est justement d’aligner, voire il est fait obligation
d’intégration d’un minimum de
sept éléments des U21 parmi
l’effectif senior. Etrange époque
quand même que celle que vit le
sport le plus populaire avec
notamment des résultats qui ne
sont plus le fruit du jeu, mais de
tractations en coulisses et de
combines honteuses. Des rencontres au cours desquelles la
morale n’a plus de place. Ceci
étant, la Fédération algérienne de
football semble enfin sortir de sa
léthargie et devrait finalement
confirmer sa reprise en main
d’une discipline tellement
dévoyée que nombreux sont les
supporters parmi les plus chauvins qui dénoncent.
A. L.
FOOT / LIGUE 1 MOBILIS (29E J) :
La JSS en ballottage favorable pour la 2e place, le RCR pour le maintien
LA JS SAOURA a pris une
sérieuse option sur la 2 e place
suite à sa victoire (2-1) contre
l’USM Blida dans un match à
rebondissements, vendredi lors
de la 29 journée de Ligue 1
Mobilis, au moment où dans le
bas du tableau, le RC Relizane a
réalisé une bonne opération dans
la lutte pour le maintien, en quittant provisoirement la zone
rouge suite à sa victoire (3-1)
contre l’ASM Oran.
Malgré l’avantage du terrain
et le soutien du public, la JSS a
commencé par être menée au
score, avant de renverser la
vapeur (2-1) dans le temps additionnel, prenant ainsi option au
passage pour la 2e place qualificative pour la prochaine Ligue
des Champion africaine.
Un avantage devenu possible
grâce aux défaites des autres
concurrents pour cette 2e place,
notamment, la JS Kabylie et le
DRB Tadjenanet, battus respectivement (2-0) chez l’ES Sétif, et
(2-1) chez l’USM Alger.
Le MO Béjaïa a lui aussi
entretenu l’espoir de pouvoir
décrocher cette 2 e place en
battant le MC Alger (2-0), même
si la JSS semble en ballottage
favorable, surtout qu’au cours de
la 30e et dernière journée, elle se
déplacera chez la lanterne rouge,
l’ASM Oran, qui de surcroît ne
devrait pas lui poser trop de problèmes, du fait qu’il soit déjà
relégué en Ligue 2. Autre bonne
affaire, celle de l’Aigle noir
sétifien, qui s’est hissé à la
4e place avec 43 points suite à sa
victoire contre la JS Kabylie
(2-0), mettant fin au passage à la
bonne série des Canaris, ayant
aligné six victoires consécutives,
avant de subir ce revers au stade
8-Mai-1945. En revanche, le
CRBelouizdad a fait une mauvaise opération en se faisant
accrocher par l’USM El Harrach
dans le derby algérois, surtout
que les Rouge et Blanc avaient
mené au score pendant un bon
moment, grâce à Mohamed
Derrag, avant que Gherbi n’égalise pour l’USMH.
Un nul au goût de défaite
pour les Belouizdadis qui, en cas
de victoire, auraient rejoint la
JSK sur la 3e marche du podium.
Ce qui leur aurait permis de
rester à l’affût d’un éventuel
faux pas des autres concurrents
pour la 2e place avec la possibilité de les coiffer au poteau lors
de la 30 e et dernière journée.
Dans le bas du tableau, c’est
le RC Relizane qui a réussi la
meilleure opération, en battant
l’ASM Oran (3-1). Un succès
d’autant plus important que son
concurrent direct pour le maintien, l’USM Blida, a perdu sur le
fil (2-1) à Béchar devant la JSS.
La dernière journée sera décisive
pour le maintien avec le déplacement du RCR à Alger pour
affronter l’USMH, tandis que
l’USMB accueillera le champion
d’Algérie l’USMA. Dans les
autres matchs, la victoire est
revenue aux clubs recevant, à
commencer par le MC Oran,
ayant battu le RC Arbaâ (2-1) et
le CS Constantine, ayant pris le
meilleur sur le NA Hussein Dey
(1-0).
APS
QUATRE athlètes
algériens à leur tête le champion olympique du 1 500m,
Taoufik Makhloufi, seront
engagés ce dimanche dans
deux meetings, au Maroc et en
Allemagne, avec l’objectif de
réussir les minima pour les JO
de Rio, ou alors pour peaufiner leur préparation en vue
des importantes échéances à
venir, concernant les éléments
ayant déjà composté leur billet
pour le Brésil.
Makhloufi, déjà qualifié
pour les olympiades de Rio,
sera engagé sur le 800m du
meeting de Rabat (Maroc) afin
de jauger ses capacités après
plusieurs mois de préparation,
en vue notamment des
prochains Championnats
d’Afrique d’athlétisme, prévus
du 22 au 26 juin à Durban
(Afrique du Sud).
Le demi-fondiste Salim
Keddar sera quant à lui
engagé sur le 1 500m au meeting de Rabat et avec l’objectif
de confirmer les minima
exigés pour les Jeux olympiques de Rio (5-21 août).
Pour leur part, les marcheurs Bariza Ghozlani et
Aymen Saber seront engagés
dans le meeting de Nuremberg, prévu également ce
dimanche 22 mai en Allemagne.
Le 28 mai, six autres
Algériens seront engagés dans
le meeting de Lyon (France).
Il s’agit de Bilel Tarebhat
et Mohamed Merbouhi sur
5 000m, ainsi que TakeyEddine Hedili, Ali Messaoudi,
Abdelhamid Zerifi et Amine
Cheniti sur 1 500m.
Eliminatoires CAN-2017 (Seychelles-Algérie) :
début aujourd’hui du stage des Verts
LA SÉLECTION algérienne
de football a débuté, hier
au Centre technique de
Sidi Moussa, ses préparatifs en
vue de son match en déplacement contre les Seychelles le
2 juin prochain dans le cadre de
la 5e journée des éliminatoires de
la Coupe d’Afrique des nations
(CAN-2017).
Vingt-trois joueurs ont été
convoqués en prévision de cette
rencontre, dont deux nouveaux :
le défenseur Abdelghani
Demmou (MC Alger) et le
milieu de terrain Sofiane
Bendebka (NA Hussein Dey).
Yacine Brahimi (FC Porto) et
Riyad Mahrez (Leicester-City)
manqueront le début du regroupement. Le premier prépare avec
son équipe la finale de la Coupe
du Portugal, alors que le second
se trouve actuellement en
Thaïlande avec les Foxes qui
viennent de remporter le trophée
de la Premier League anglaise.
Pour sa part, le milieu de
terrain du FC Lorient (Ligue 1,
France), Walid Mesloub, est
incertain pour le déplacement de
Victoria en raison de blessure.
Une décision finale à son sujet
devrait être prise dans les
prochaines heures.
La sélection algérienne est
sans sélectionneur en chef depuis
la séparation à l’amiable avec le
technicien français Christian
Gourcuff au lendemain de la
double confrontation des Verts
contre l’Ethiopie (7-1, 3-3) début
avril dernier pour le compte des
éliminatoires de la CAN-2017.
C’est l’entraîneur adjoint
Nabil Neghiz, assisté de Yazid
Mansouri, qui assure l’intérim
jusqu’à la nomination d’un
nouveau sélectionneur.
Le déplacement aux Seychelles est programmé pour le
28 mai en cours à bord d’un
vol spécial de la compagnie
nationale Air Algérie.
Les Verts, qui dominent le
groupe J avec 10 points, auront
besoin d’un nul pour valider leur
billet pour la CAN qu’organisera
le Gabon en début de l’année
2017. L’Ethiopie est deuxième
avec 5 points suivie par les
Seychelles et Lesotho avec respectivement 4 et 3 unités. APS
18
M O N D E
Dimanche 22 mai 2016
UN PLAN D’ACTION SERA ENTÉRINÉ LORS DU SOMMET, LA SEMAINE PROCHAINE
SYRIE
Le G7 déterminé à combattre le financement
du terrorisme
Washington écarte
des frappes
communes avec
la Russie
Autres actions promises : mieux collaborer dans la mise en œuvre des sanctions
financières, comme le gel de comptes bancaires, et renforcer le Gafi, le Groupe
d’action financière sur le blanchiment des capitaux
LA RUSSIE a proposé,
vendredi dernier, aux Etats-Unis
et à la coalition internationale
menée par Washington d’effectuer des frappes aériennes
ensemble à partir du 25 mai
contre des «groupes terroristes»
en Syrie, une proposition
aussitôt rejetée par le Pentagone.
«Nous proposons aux Etats-Unis
(...) que les forces aériennes
russes et l’aviation de la
coalition menée par les
Etats-Unis commencent, à partir
du 25 mai, à planifier et
effectuer ensemble des frappes
aériennes» visant les groupes
«terroristes» dont le Front
Al-Nosra, branche syrienne
d’Al-Qaïda, a déclaré le ministre
russe de la Défense, Sergueï
Choïgou, lors d’une réunion
à Moscou, diffusée par la
télévision publique. Selon lui, les
frappes devraient viser
également les groupes armés
illégaux qui ne soutiennent pas le
cessez-le-feu instauré en Syrie
depuis le 27 février, ainsi que les
groupes armés et les «caravanes
transportant des armes et des
munitions qui traversent illégalement la frontière turcosyrienne». Le Pentagone a
cependant aussitôt écarté cette
proposition, soulignant que les
Etats-Unis ne «collaboraient
pas» militairement avec les
Russes en Syrie. «Nous ne collaborons pas et nous ne nous coordonnons pas avec les Russes»
sur les opérations militaires en
Syrie, a indiqué un porte-parole
du Pentagone, le capitaine de
vaisseau Jeff Davis, en expliquant que le but des opérations
militaires russes et américaines
n’était pas le même. Il a affirmé
que des avions russes déployés
en Syrie depuis fin septembre à
la demande du président syrien
Bachar al-Assad pour lutter
notamment contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI) avaient
pour objectif de «soutenir» son
régime, alors que la coalition se
concentrait «uniquement sur la
défaite du groupe Etat islamique». Pour sa part, la Russie
se réserve «le droit de mener
unilatéralement des frappes à
partir du 25 mai contre les détachements des groupes terroristes
et les groupes armés illégaux qui
ne respectent pas le cessez-lefeu», a précisé M. Choïgou. La
Russie et les Etats-Unis se sont
engagés début mai à «redoubler
d’efforts» pour aboutir à un
règlement politique du conflit
syrien et étendre le cessez-le-feu
sur tout le territoire syrien.
Moscou et Washington, qui coprésident le groupe de soutien
international à la Syrie (Giss,
17 pays), pilotent le dossier et le
contrôle du cessez-le-feu, instauré sous leur impulsion le
27 février et globalement respecté. Les groupes jihadistes
comme l’EI sont toutefois exclus
de la trêve décrétée en Syrie afin
de favoriser des pourparlers
entre le régime de Damas et les
rebelles pour mettre fin à un
conflit complexe qui dure depuis
cinq an et a fait plus de
270 000 morts.
Par
Ursula Hyzy de l’AFP
es grands argentiers du G7,
réunis au Japon, ont décidé
de muscler leur offensive
contre le financement du terrorisme, via un plan d’action qui sera
entériné lors du sommet des chefs
d’Etat et de gouvernement la
semaine prochaine.
Les débats ont aussi été occupés
par le brûlant sujet du Brexit, «un
choc» qui fragiliserait une croissance déjà poussive, tandis que le
Japon, qui avait récemment ravivé
le spectre d’une «guerre des monnaies», était rappelé à l’ordre.
Dans un document final, les
ministres des Finances et gouverneurs des banques centrales des
sept pays les plus industrialisés ont
réaffirmé leur «engagement à
contrer le financement du terrorisme, qui fournit aux terroristes
les moyens de commettre leurs
attaques, d’alimenter leurs réseaux
et de diffuser leur idéologie via la
propagande». «Nous sommes
maintenant dans une phase opérationnelle. Nous allons déposer des
outils efficaces de lutte contre le
financement du terrorisme, c’est
absolument nécessaire», a déclaré
le ministre français des Finances,
Michel Sapin, dans un entretien à
l’AFP. La mise en œuvre sera
«rapide», a-t-il assuré, dans la
foulée du sommet organisé les
26-27 mai à Ise-Shima, alors que la
communauté internationale a intensifié son combat dans ce domaine
depuis les attentats de Paris de janvier 2015 puis du 13 novembre.
Photo : DR
L
Tout d’abord, «bien échanger
entre les organismes de renseignement dans le domaine financier de
manière à ce que ce qui se passe
dans un pays soit connu du pays
d’à côté. Tout particulièrement
pour lutter contre les grands mouvements de financement, par
exemple du groupe Etat islamique
en Syrie ou en Irak», a expliqué le
ministre. Il faut aussi «lutter contre
l’anonymat : des cartes prépayées
mais anonymes, des mouvements
de cash qui permettent anonymement de financer. Il faut des
traces», a-t-il ajouté.
Autres actions promises : mieux
collaborer dans la mise en œuvre
des sanctions financières, comme
le gel de comptes bancaires, et renforcer le Gafi, le Groupe d’action
financière sur le blanchiment des
capitaux. Sujet incontournable, le
ralentissement économique mon-
dial était dans tous les esprits, avec
la volonté réaffirmée d’utiliser
«tous les outils» monétaires,
budgétaires et structurels à leur disposition et de «ne pas cibler les
taux de change».
Les pays du G7 ont réitéré leur
promesse «d’éviter les dévaluations compétitives». Sur ce sujet, le
secrétaire au Trésor américain
Jacob Lew a accentué la pression
sur le Japon, qui avait récemment
menacé d’intervenir pour freiner la
hausse du yen. Le gardien des
deniers japonais, Taro Aso, a dit à
plusieurs reprises qu’il n’hésiterait
pas à agir en cas de mouvements
jugés «biaisés» dans une optique
purement spéculative. Mais selon
Washington, le renforcement
récent du yen, même s’il porte un
coup aux exportateurs japonais, ne
justifie aucunement une intervention sur le marché. De son côté,
M. Sapin a calmé le jeu en estimant qu’il ne «pouvait pas y
avoir» et qu’«il n’y aurait pas» de
guerre des monnaies, perspective
d’ailleurs «très peu» abordée dans
les discussions communes.
Enfin, à l’approche du référendum sur la sortie du RoyaumeUni de l’Union européenne, prévu
le 23 juin, tous ont parlé d’une
même voix pour souligner le
danger d’un tel scénario.
A l’heure où «les incertitudes»
sont nombreuses, avec les conflits
géopolitiques, le terrorisme, l’afflux de réfugiés, «le choc d’une
éventuelle sortie du Royaume-Uni
de l’Union européenne complique
l’environnement économique mondial», ont insisté les grands argentiers du G7. Les avertissements se
sont multipliés, de la part du
Britannique George Osborne, du
Français Michel Sapin ou encore
de l’Allemand Wolfgang Schäuble.
Appuyé par les grandes institutions multilatérales (FMI, Ocde), le
camp des partisans du maintien de
Londres dans l’UE multiplie les
déclarations alarmistes sur l’impact
économique ravageur que pourrait
entraîner un départ, ce qui enrage
les partisans du Brexit (pour
«British exit», ou sortie
britannique) selon lesquels le
Royaume-Uni serait plus prospère
sans l’entrave bureaucratique
bruxelloise.
Nul doute que Japon, EtatsUnis, France, Allemagne,
Royaume-Uni, Italie et Canada
renouvelleront à l’occasion du
sommet la semaine prochaine leur
mise en garde.
AFP
LA TENSION MONTE DANS UN VENEZUELA EN PLEINE CRISE
Maduro organise de vastes exercices militaires
LE VENEZUELA a lancé des
exercices militaire «sans précédent» sous l’impulsion de son
président Nicolas Maduro
confronté à son plus important
mouvement de contestation depuis
son arrivée au pouvoir, une crise
que tentent d’apaiser des médiateurs internationaux. La fièvre est
brusquement montée ces derniers
jours dans un Venezuela en pleine
crise économique, politique et
sociale, politique et sociale où le
président Maduro a décrété l’état
d’exception qui lui accorde des
pouvoirs accrus en matière de sécurité, de distribution alimentaire et
énergétique. C’est dans le cadre de
cet état d’exception, rejeté par le
Parlement, où l’opposition est
majoritaire, que 519 000 militaires
et miliciens ont entamé, vendredi
dernier, des exercices pour deux
jours, le président socialiste prétextant une «intervention extérieure»
visant à le déloger du pouvoir.
L’armée vénézuélienne avait
déjà procédé à des exercices de
défense en mars 2015, mais d’une
ampleur moindre avec quelque
100 000 hommes, lorsque le président américain Barack Obama avait
décrété que le pays sud-américain
était une «menace» pour la sécurité
des Etats-Unis. Le gouvernement
«veut procéder à de grands
déploiements militaires pour que
les gens aient peur (...). Le faire
avec le prétexte d’une menace extérieure est une bonne façon de montrer ses muscles», a expliqué à
l’AFP l’analyste Benigno Alarcon.
«Cet exercice n’est pas fait pour
provoquer une inquiétude quelconque dans le pays», a répondu le
ministre de la Défense Vladimir
Padrino Lopez, qui a répété que le
«Venezuela était menacé en ce
moment». Il s’agira d’exercices
«sans précédent», selon lui, qui
impliquent 160 000 soldats et des
centaines de milliers de réservistes
et partisans armés. Le rôle de
l’armée vénézuélienne sera déterminant dans cette crise, estiment
des experts. Pour l’opposant Henrique Capriles, défait de peu par M.
Maduro lors du scrutin présidentiel
de 2013, un «soulèvement militaire» est même «dans l’air» au
pays.
Après plusieurs jours d’escalade, d’anciens chefs de gouvernement étrangers, dont l’Espagnol
José Luis Rodriguez Zapatero, ont
tenté de faire retomber la pression à
l’issue des réunions à Caracas avec
l’opposition antichaviste et le chef
de l’Etat vénézuélien, successeur
du défunt président Hugo Chavez.
«Ce sera long, compliqué et difficile, mais c’est le chemin que doit
emprunter le Venezuela, celui du
dialogue national qui devra
aborder les problèmes sociaux,
économiques, institutionnels, de
cohabitation pacifique, de
libertés», a déclaré M. Zapatero,
qui conduit cette délégation à la
demande de l’Union des nations
sud-américaines (Unasur). Les
deux parties ont manifesté leur
«volonté» d’échanger, a-t-il
souligné.
Le Chili, l’Argentine et
l’Uruguay ont eux appelé à un
«dialogue politique urgent» pour
dénouer la crise au Venezuela, pays
doté des premières ressources
pétrolières au monde mais frappé
par une inflation de 180,9%
(le FMI prévoit 700% en 2016), la
plus élevée au monde, un recul du
PIB (-5,7%), et des finances
publiques dans le rouge car très
dépendante des cours du brut. «Le
dialogue avec un accompagnement
international doit avoir lieu» mais
«la solution à la crise passe par
l’organisation d’un référendum
révocatoire», pour destituer
Nicolas Maduro, a déclaré vendredi
Enrique Marquez, le vice-président
du Parlement, où l’opposition est
majoritaire. De son côté, le président Maduro a dit espérer jeudi soir
que le dialogue fasse cesser «l’attitude de coup d’Etat» de la coalition
d’opposition, la Table de l’unité
démocratique (MUD).
Le bras de fer entre chavistes et
antichavistes s’est intensifié depuis
que l’opposition a rassemblé début
mai environ 1,8 million de signatures pour lancer le processus du
référendum de destitution, une initiative à laquelle les autorités ont
opposé une fin de non-recevoir,
même si la commission électorale
doit encore se prononcer officiellement. Les antichavistes, qui espèrent l’organiser d’ici fin 2016 et qui
accusent les autorités de jouer la
montre, sont descendus mercredi
dans la rue pour accélérer le calendrier mais les manifestations ont été
réprimées.
Si ces défilés n’ont pas été massivement suivis, la tension sociale
au Venezuela peut se mesurer à la
taille des files d’attente devant les
commerces, où règne la pénurie.
Des habitants de Valencia (centre)
ont même fait état de commerces
pillés, ce qui n’avait pas été
confirmé par les autorités.
AFP
19
M O N D E
Dimanche 22 mai 2016
AU MOINS DEUX MANIFESTANTS TUÉS PAR LES FORCES DE L’ORDRE
Irak : troubles dans la Zone verte de Baghdad
Des milliers de manifestants, la plupart partisans du puissant dignitaire chiite Moqtada Sadr, ont réussi à
occuper brièvement le bureau du Premier ministre Haïdar al-Abadi, situé dans la Zone verte, la zone de
Baghdad ultra sécurisée, interdite donc au public, où se trouvent l’essentiel des institutions irakiennes
Par
la Rédaction internationale
es forces de sécurité irakiennes ont tué au moins
deux personnes en dispersant des manifestants qui
avaient pénétré de force dans la
Zone verte, le secteur ultrasécurisé de la capitale. Une
soixantaine de personnes ont en
outre été blessées dans la manifestation lors de laquelle les
forces irakiennes ont fait usage
de gaz lacrymogène, de canons
à eau et de bombes assourdissantes. Certains protestataires
ont riposté en jetant des pierres
et d’autres projectiles. Les
forces de sécurité ont également tiré à balles réelles lors de
la manifestation, la plupart du
temps en l’air, mais les responsables ont affirmé que les victimes avaient bien été tuées par
balles. Après avoir réussi à
entrer en force dans la Zone
verte, qui abrite les bâtiments
gouvernementaux et des
ambassades, certains des manifestants étaient parvenus à
pénétrer dans le bureau du Premier ministre Haider al-Abadi,
où ils sont restés brièvement.
Des milliers de manifestants, la
Photo : DR
L
plupart partisans du puissant
dignitaire chiite Moqtada Sadr,
ont réussi à occuper brièvement
le bureau du Premier ministre,
situé dans la Zone verte, la
zone de Bagdad ultra sécurisée,
interdite donc au public, où se
trouvent l’essentiel des institutions irakiennes. Faisant fi des
grenades lacrymogènes, des
bombes assourdissantes et des
tirs à balles réelles, la foule a
réussi à pénétrer dans le bureau
du Premier ministre. Certains
ont posté sur les réseaux
sociaux des photos du bureau
ainsi que de la salle de réunion
du gouvernement. Haïdar
al-Abadi a donné l’ordre de
déloger les intrus. Les manifestants sont des partisans de
Moqtada Sadr qui réclame
depuis des semaines des
réformes visant à lutter contre
la corruption, le népotisme et le
clientélisme. Il a mis en garde
vendredi contre toute tentative
de bloquer des «manifestations
pacifiques». «Aucune partie n’a
le droit d’empêcher ça. Sinon,
la révolution prendra une autre
forme», a-t-il averti. Abadi a
déclaré que «prendre d’assaut
des institutions de l’Etat (...) ne
peut être accepté». Il a cependant dit soutenir «les revendications des manifestants
pacifiques». Il s’agissait de la
seconde intrusion des partisans
de Moqtada Sadr dans la Zone
verte en trois semaines. Ils
avaient occupé le Parlement fin
avril. Le leader Moqtada Sadr
et ses partisans réclament
depuis des semaines des
réformes politiques profondes
dans le système institutionnel
irakien. Autrement dit la crise
politique en Irak est loin d’être
résolue.
R. I.
EN PLEINE TENSION ÉCONOMIQUE ET POLITIQUE
Le Venezuela organise de vastes exercices militaires
dans le pays», a déclaré
le ministre de la Défense,
Vladimir Padrino Lopez, qui a
répété que le «Venezuela était
menacé en ce moment». Il
s’agit d’exercices «sans précédent», selon lui, qui impliquent
160 000 soldats et des centaines
de milliers de réservistes et partisans armés. Le rôle de l’armée
vénézuélienne sera déterminant
dans cette crise, estiment des
experts. Pour l’opposant
Henrique Capriles, défait de
peu par Maduro lors du scrutin
présidentiel de 2013, un «soulèvement militaire» est même
«dans l’air» au pays. Après
plusieurs jours d’escalade,
d’anciens chefs de gouvernement étrangers, dont l’Espagnol
José Luis Rodriguez Zapatero,
ont tenté de faire retomber la
pression à l’issue des réunions
à Caracas avec l’opposition
anti-chaviste et le chef de l’Etat
vénézuélien, successeur du
défunt président Hugo Chavez.
«Ce sera long, compliqué et
difficile, mais c’est le chemin
que doit emprunter le
Venezuela, celui du dialogue
national qui devra aborder les
problèmes sociaux, économiques, institutionnels, de
cohabitation pacifique, de
libertés», a déclaré Zapatero,
qui conduit cette délégation
à la demande de l’Union des
nations sud-américaines
(Unasur). Les deux parties ont
manifesté leur «volonté» d’échanger, a-t-il souligné. Le
Chili, l’Argentine et l’Uruguay
ont eux appelé à un «dialogue
politique urgent» pour dénouer
la crise au Venezuela, pays doté
des premières ressources pétrolières au monde mais frappé par
une inflation sans précédent et
des finances publiques dans le
rouge car très dépendantes des
cours du brut. Le président
Maduro a dit espérer que le dialogue fasse cesser «l’attitude de
coup d’Etat» de la coalition
d’opposition, la Table de l’unité
démocratique (MUD). Le bras
de fer entre chavistes et anti-
chavistes s’est intensifié depuis
que l’opposition a rassemblé
début mai environ 1,8 million de
signatures pour lancer le processus du référendum de destitution. Une initiative à laquelle les
autorités ont opposé une fin de
non-recevoir, même si la commission électorale doit encore se
prononcer officiellement. R. I.
Photo : DR
LE VENEZUELA a lancé
des exercices militaire «sans
précédent» sous l’impulsion de
son président Nicolas Maduro
confronté au plus important
mouvement de contestation
depuis son arrivée au pouvoir.
Une crise que tentent d’apaiser
des médiateurs internationaux.
La fièvre est brusquement
montée ces derniers jours dans
un Venezuela en pleine crise
économique, politique et
sociale où le président Maduro
a décrété l’état d’exception qui
lui accorde des pouvoirs accrus
en matière de sécurité, de distribution alimentaire et énergétique. C’est dans le cadre de cet
état d’exception, rejeté par le
Parlement, où l’opposition est
majoritaire, que 519 000 militaires et miliciens ont effectué
des exercices durant deux jours,
le président socialiste s’attendant une «intervention extérieure» visant le pays. L’armée
vénézuélienne avait déjà
procédé à des exercices de
défense en mars 2015, mais
d’une ampleur moindre avec
quelque 100 000 hommes,
lorsque le président américain
Barack Obama avait déclaré
que le pays sud-américain était
une «menace» pour la sécurité
des Etats-Unis. «Cet exercice
n’est pas fait pour provoquer
une inquiétude quelconque
C U L T U R E
Dimanche 22 mai 2016
21
LA PIÈCE A ÉTÉ PRÉSENTÉE SUR LES PLANCHES DU TNA
Sahi bel noum, une satire sociale
pour un théâtre populaire
La pièce est portée par la puissance du texte écrit en arabe dialectal et qui reflète toute l’âme du peuple, avec ses
contradictions, ses paradoxes, ses interrogations, ses frustrations, ses espoirs et son attachement à la terre natale
Par
Sihem Bounabi
es planches du Théâtre
national MahieddineBachtarzi (TNA) ont
accueillis, hier, la satire sociale
Sahi Bel noum écrite par
Rochdy Redouane et mise en
scène par Abdelkrim Beriber.
Le ministre de la Culture,
Azzedine Mihoubi, le directeur
du TNA Mohamed Yahyaoui,
ainsi que des personnalités du
monde de la culture, des
médias et des amateurs du
4e art ont assisté à la représentation. La pièce produite par le
TNA pour le programme
théâtre de «Constantine, capitale de la culture arabe 2015»,
a été présentée dans le cadre
d’une tournée nationale qui lui
a permis de sillonner plusieurs
wilayas du pays depuis le mois
de mars dernier et au cours de
laquelle elle a connu un très
bon écho auprès du grand
public.
Dès le lever de rideau, le
public est plongé au cœur d’un
musée où trônent les portraits
des symboles de la révolution
algérienne et la statue d’un
soldat de la Guerre de libération algérienne fusils à l’épaule.
Dans ce lieux hautement symbolique que Mouh interpréter
par Mahfoud El Hani, le gardien de nuit du musée donne
Photo : Archives
L
rendez-vous à sa dulcinée
Hadjla interprétée par Nesrine
Belhadj illustrant toute la
détresse des couples en Algérie
qui ont du mal à vivre pleinement de vrais relations et doivent se retrouver en catimini
dans des lieux les plus saugrenues.
En attendant sa dulcinée,
l’ami de Mouh Richa interpreté
par Mohamed Bezahi, débarque
à l’improviste à moitié soul et
s’incruste dans les lieux au
grand dam de Moh. Après
avoir offert quelques verres de
spiritueux qui ont mis le jeune
couple dans un état d’inconsciences, Richa est venu en fait
pour voler le portrait de l’Emir
Abdlekader, toute une symbolique qui va faire basculer la
pièce de situations loufoque et
cocasse, à une véritable
réflexion sur les valeurs et les
fondements de la nation algérienne. Des questionnements
qui seront posés notamment
avec l’entrée en scène de deux
autres personnages qui incarnent toute la corruption et les
fossoyeurs de ces valeurs qui
gangrènent la nation. Ainsi, ce
lieu de préservations de
mémoire à transmettre aux nouvelles générations, devient le
microsome de tout une société,
du mal être de la génération de
l’après indépendance qui a du
mal à trouver ses repères.
Mouh qui valse entre état de
sommeil et éveils, entre rêves et
réalité, entre fantasmes et
désillusions, interpelle les spectateurs présents et les amène à
la réflexion sur le ton de l’humour.
Dans les faits, la pièce est
portée par la puissance du texte
écrit en arabe dialectal et reflète
toute l’âme du peuple, avec ses
contradictions, ses paradoxes,
ses interrogations, ses frustrations, ses espoirs et son patriotisme, malgré les trafiquants de
la mémoire et les usurpateurs
de cette fibre nationaliste qui
pour des fins mercantilistes,
foulent aux pieds le sacrifice
des martyrs qui ont abreuvé de
leur sang la terre sacrée de la
patrie, hélas, devenue un terrain
foncier au cœur des marchandages les plus vils. Un regard
tendre et lucide sur la société,
sur le sens du devoir et celui du
sacrifice. Au tomber de rideau,
l’agent de service sera mis face
à un dilemme et tel ses
ancêtres, c’est au prix de sa vie
qu’il défendra la mémoire des
martyrs, et ce, sur un bout de
terre du musée qui incarne
toute la patrie, et son portrait
trônera dans ce musée au côté
des symboles de la révolution
algérienne.
Ainsi malgré toutes les
contradictions, malgré la difficulté de vivre au quotidien, les
frustrations engendrées par une
société en mal être, au moment
où il faut défendre la patrie,
l’Algérien du plus profond de
ses entrailles dans un sursaut
héroïque est encore capable de
faire le sacrifice ultime; et
l’Histoire est là pour nous le
prouver.
S. B.
RÉSIDENCE DE CRÉATION ARTISTIQUE DANS LE CADRE DU 17E FESTIVAL EUROPÉEN EN ALGÉRIE
Soirées de jazz à la rencontre de l’andalou à Dar Abdeltif
DANS le cadre du programme artistique de la
17e édition du Festival européen
en Algérie, le cadre idyllique de
villa Dar Abdeltif à Alger, a
accueilli, vendredi passé, une
aventure musicale, fruit d’une
rencontre entre un duo de musiciens autrichiens de jazz de
composition et la chanteuse
algérienne de formation andalouse Amel Zen, et d’autres
jeunes musiciens algériens à
Alger. Après une résidence de
création artistique organisée
pas l’Agence algérienne pour le
rayonnement culturel (Aarc), en
collaboration avec le Festival
culturel européen en Algérie,
des classiques de la musique
andalouse ont été revisités avec
des arrangements jazzy et une
instrumentation occidentale
enrichie du son du luth rapporte
l’APS. Représentant l’Autriche
lors de ce 17e Festival culturel
européen en Algérie, qui se
déroule depuis le 9 mai à Alger,
avec quelques activités dans
d’autres villes du pays, ce duo
composé de la trompettiste
Michaela Rabitsch et du guitariste Robert Pawlik avait donné
deux concerts dans les villes
d’Alger et d’Annaba avant
d’assurer une résidence de création avec des artistes algériens.
Accompagné de la chanteuse Amel Zen qui œuvre
depuis quelques années à retravailler le répertoire andalou en
le positionnant dans d’autres
univers musicaux comme la
pop ou le jazz, le duo autrichien
a tenté un dialogue entre les
deux styles en incorporant le
luth dans une instrumentalisation déjà orientée vers le jazz
oriental.
Des morceaux comme
Ghorbati fi balad ennas ou
Nesrah en plus de plusieurs
istikhbar et insiraf ont été revus
et réadaptés pour donner un
résultat harmonieux sur lequel
chacun des musiciens pouvait
s’exprimer en toute liberté, et
très apprécié par le public venu
nombreux,.
La voix somptueuse d’Amel
Zen s’était également posée sur
des compositions du duo,
comme Africa, ou des classiques de jazz exécutés par
l’ensemble. Habituée de la
fusion, la chanteuse avait également accompagné la trompettiste britannique Yazz Ahmed
lors de sa prestation pour le
compte de ce festival. Une
autre résidence de création
avait également été animée par
le saxophoniste belge Manuel
Hermia, autour de l’improvisation dans le jazz, à l’adresse de
jeunes musiciens algériens
Inauguré le 9 mai, le
17e Festival culturel européen
en Algérie s’est clôturé hier
après un riche programme
marqué par des concerts, des
projections et spectacles pour
enfants.
R. C.
Photo : DR
Par
Rédaction Culturelle
www.latribunedz.com
COLLOQUE INTERNATIONAL SUR JUGURTHA À ANNABA
Dimanche 22 mai 2016
MÉTÉO
HCA : «C’est une question
de sécurité identitaire»
Centre Max. 28° Plutôt
Min 14° ensoleillé
Ouest
Max. 31° Plutôt
Min 18°ensoleillé
Est
Max. 32°
Ensoleillé
Min 14°
Sud
Max. 35°
Ensoleillé
Min 20°
De notre correspondant à Annaba
Mohamed Rahmani
e colloque est
source d’inspiration
pour les jeunes
générations car il réhabilite une
figure illustre de l’histoire
antique de l’Algérie, son courage sa résistance ses guerres,
son combat et ses luttes contre
Rome et ses légions pour préserver la souveraineté de son
pays, cette Algérie qui a de tous
temps été l’objet de convoitises.
C’est aussi une question de sécurité identitaire, on retrouve à
travers cette auguste personnalité, cette fierté de l’Algérien,
son attachement à sa patrie et
son refus de se soumettre et
d’abdiquer.» C’est ainsi qu’a
résumé, hier, le secrétaire
général du Haut commissariat à
l’amazigité, Si El Hachemi
Assad, le colloque international
consacré au roi numide sous le
thème «Jugurtha affronte Rome»
qui se tiendra du 20 au 22 août
prochain à Annaba. Selon
M. Assad qui s’exprimait lors
d’une conférence de presse tenue
au siège de la wilaya, la date
et le lieu choisis ne sont pas
fortuits car eux mêmes tirés de
l’Histoire, Annaba avait connu
des événements qui se déroulaient à l’époque où elle faisait
partie de la Numidie, et la date
coïncide avec la Révolution
algérienne et le Congrès de la
Soummam pierre angulaire de
cette glorieuse Révolution à
l’origine du recouvrement de
l’indépendance qui n’est qu’un
«C
Source
http://fr.weather.yahoo.com
Horaires des prières
Fadjr...........03.51
Echourouk ...05.36
Maghreb ....19.57
Icha ............21.32
Photo : DR
„ Sidi Bel-Abbès: démantèlement d’un réseau national de faussaires
de billets de banque
prolongement du combat de
Jugurtha, ses descendants n’ont
pas, de ce point de vue, failli à
ses principes. Le colloque
réunira des chercheurs, des
spécialistes, des historiens de
renom et des étudiants qui se
pencheront sur ce pan important
de l’histoire d’Algérie. Un appel
à communication a été diffusé et
l’on se prépare activement pour
cette date pour en faire un grand
événement.
En marge de cette rencontre,
des manifestations culturelles
seront organisées et toucheront
un large public par la qualité des
activités programmées, mais
aussi par les animations qui les
accompagneront. Ainsi des
ateliers d’apprentissage de la
langue amazighe se tiendront,
des projections de films ayant
trait à l’histoire seront faites et
des expositions de livres auront
lieu dans des espaces proches
pour que tout le monde puisse en
profiter. Abordant la question de
la constitutionnalisation de la
langue amazighe, Si El Hachemi
dira que dans un avenir proche
l’enseignement de cette langue
touchera 32 wilayas, en attendant
sa généralisation graduelle. «La
langue amazighe appartient à
tous les Algériens sans exclusive
et donc il s’agit pour notre
institution de généraliser son
apprentissage à tous les niveaux,
nous préférerions que l’on commence à l’école primaire, nous
avons aujourd’hui une académie
Amazighe avec un encadrement
compétent et hautement qualifié», conclut le conférencier.
M. R.
SELON LE DIRECTEUR DE L’ECOLE NATIONALEPOLYTECHNIQUE D’ORAN
Adapter les offres de formation
aux attentes du secteur économique
L’IMPORTANCE de
l’adaptation des offres de
formation aux attentes du secteur
économique a été mise en relief,
samedi à Oran, par les participants à la première édition
oranaise des conférences
américaines TEDx (Technology,
Entertainment and Design /
Technologie, loisirs et design)
dédiées au partage d’idées dans
différentes disciplines.
«Le contenu des offres de
formation est au coeur du processus de rapprochement entre
l’université et le secteur industriel», a souligné Pr Abdelbaki
Benziane, le directeur de l’Ecole
nationale polytechnique d’Oran
(Enpo), établissement d’accueil
de cette rencontre intitulée
TEDxPolytechOran.
Le directeur de l’Enpo a mis
l’accent, dans ce cadre, sur
les défis relevés par son établissement à l’effet de mieux
répondre aux besoins du
secteur industriel environnant,
notamment depuis la rentrée
universitaire 2012-2013, date de
Dohr...........12.45
Assar ..........16.35
la transformation du statut
de l’ex-Enset d’Oran (Ecole
normale supérieure d’enseignement technique) en Ecole
d’ingénieurs. Cette transformation a permis à l’Enpo de s’inscrire dans «une logique de
croisement des disciplines», l’incitant à mettre en oeuvre «une
démarche participative»
associant la communauté
universitaire et les acteurs du
secteur économique, a fait valoir
Pr Benziane.
Le développement de la
recherche scientifique figure à ce
titre parmi les atouts majeurs de
l’Ecole, a-t-il ajouté en insistant
sur l’étroite collaboration entre
les 9 laboratoires de recherche
de son établissement et le tissu
industriel.
L’Enpo compte plusieurs
partenaires au sein du secteur
industriel à l’instar de la Société
algérienne d’ingénierie et de réalisations (Safir), le Groupe
Lafarge-Algérie (matériaux de
construction) et la Société Chaudral (industrie mécanique), rap-
pelle-t-on. Le directeur de cette
école préside également le
Réseau international des
établissements d’enseignement
supérieur et organismes pour le
développement durable qui s’attelle actuellement aux préparatifs
d’un colloque international sur le
développement durable, prévu
d u 1 er a u 3 j u i n p r o c h a i n à
l’Université de Koudougou
(Burkina Faso). Plusieurs étudiants, enseignants et chercheurs
ont pris part à la rencontre TEDx
marquée par les interventions
d’une dizaine de professionnels
versés dans divers segments
d’activité et réunis sous le thème
générique «Quand les disciplines
se croisent». Le dessalement de
l’eau de mer, l’imagerie médicale et les énergies renouvelables figurent parmi les sujets
développés dans le cadre de cette
manifestation visant à «offrir
davantage de visibilité aux idées
portées par les jeunes étudiants
et professionnels», a indiqué le
coordinateur de l’événement,
Larbi Rahmani.
APS
La brigade criminelle de la sûreté de wilaya de Sidi Bel-Abbès a démantelé un réseau national
de faussaires de billets de banque et arrêté onze mis en cause et saisi 1,6 million de dinars de
faux billets, a-t-on appris hier auprès de la cellule d’information et communication de la sûreté
de wilaya. Agissant sur informations faisant état de personnes de différentes wilayas du pays
qui utilisent de faux billets de banque au centre-ville de Sidi Bel-Abbès, la brigade criminelle a
réussi à démanteler ce réseau, a-t-on indiqué. Cette opération a permis la saisie, lors de
perquisitions dans plusieurs maisons, de 1,6 million de dinars en faux billets de 1 000 et
2 000 DA, d’un ordinateur et d’un photocopieur utilisés dans la contrefaçon. Les mis en cause
ont été placés sous mandat de dépôt et l’enquête se poursuit, a-t-on ajouté.
„ Accidents de la circulation: 9 morts et 43 blessés en 48 heures
Neuf personnes ont été tuées et 43 autres ont été blessées dans 14 accidents de la
circulation survenus durant la période du 19 au 21 mai, au niveau national, indique samedi un
communiqué de la Protection civile. Des interventions ont par ailleurs été menées pour le
repêchage de six personnes décédées suite à des noyades dans des retenues collinaires,
oueds et mares d’eau dans la wilaya de Bel Abbès, Laghouat, Guelma, Mostaganem, Médéa
et Annaba alors que trois pécheurs, en difficulté en mer, ont été secourus au large de la plage
de Djenen El Bey, à Annaba. Les agents de la Protection civile sont par ailleurs intervenus
pour l’extinction d’incendies, urbains et industriels, dans les wilayas de Mascara, Ouargla,
Blida, Tizi Ouzou, et Ain Defla, où des secours ont été portés à cinq personnes, en détresse
suite à une gène respiratoire causée par la fumée, alors que deux autres ont été secourues
dans un autre sinistre à Médéa.
„ SEAAL : perturbation du dimanche à jeudi dans l’alimentation
en eau potable dans des communes d’Alger- centre
L’alimentation en eau potable sera perturbée du dimanche à 00h00 jusqu’à jeudi à
9h00 dans des communes d’Alger- centre en raison de l’arrêt total de la station de
dessalement du Hamma pour des travaux de maintenance, a annoncé samedi la Société des
eaux et de l’assainissement d’Alger (Seaal) dans un communiqué. L’arrêt de la station de
dessalement engendrera un déficit en production qui générera quelques perturbations en eau
potable au niveau des communes d’Alger-centre, a ajouté la même source, sans toutefois,
préciser quelles sont ces communes. La Seaal rassure ses clients des communes touchées par
cette perturbation que la remise en service de l’alimentation en eau potable se fera
progressivement durant la journée du jeudi 26 mai tout en rappelant qu’un dispositif de
citernage sera mis en place, pour la durée de la suspension, afin d’alimenter en priorité les
établissements publics et hospitaliers.
„ Alger : démantèlement de deux réseaux spécialisés dans le trafic
de drogue
Deux réseaux criminels spécialisés dans le trafic de drogue dures (cocaïne) et de
psychotropes activant sur l’axe routier Zeralda-Palm Beach (Alger) ont été démantelés, a
indiqué hier un communiqué de la cellule de communication relevant du groupement
territorial de la Gendarmerie nationale à Alger. Selon la même source, la brigade de la
gendarmerie de Palm Beach relevant de la brigade de Zeralda ont démantelé le premier
réseau, après avoir reçu des informations sur les agissements d’une bande de trafic de cocaïne
et de psychotropes sur l’axe Zeralda-Palm Beach. Après le lancement d’une enquête, les
membres du réseau ont été arrêtés en possession de 22 grammes de cocaïne et de
190 comprimés psychotropes. Une voiture de luxe que les dealers utilisaient dans leurs
déplacements, a été également saisie. Le deuxième réseau arrêté est composé de quatre
individus âgés de 20 à 25 ans, spécialisés dans le trafic de psychotropes. 357 comprimés
psychotropes ont été saisis lors de cette opération ainsi qu’une voiture et une somme
d’argent. Le procureur de la République près la cour de Cheraga a ordonné la mise en
détention préventive des mis en cause en attendant de les traduire devant la justice. Par
ailleurs, une quantité de 10 kg de cannabis sous forme de plaquettes jetées par les flots a été
saisie, suite à des informations reçues sur le Numéro vert (1055). Une enquête a été ouverte
pour arrêter les individus impliqués dans cette affaire.
„ Le ministre mauritanien des Affaires étrangères et de la Coopération
en visite à Alger à partir de mardi
Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération de la République islamique de
Mauritanie, Isselkou Ould Ahmed Izid Bih, effectuera à partir de mardi une visite à Alger, a
indiqué samedi le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué. Le ministre
mauritanien des AE effectuera une visite à Alger «en sa qualité d’Envoyé spécial, porteur d’un
message du président de la République islamique de Mauritanie, Mohamed Ould Abdelaziz, au
président de la République, Abdelaziz Bouteflika». Le ministre d’Etat, ministre des Affaires
étrangères et de la coopération internationale, Ramtane Lamamra évoquera, avec son
homologue mauritanien, «les relations bilatérales et les voies de leur relance et de leur
développement, en prévision de la 18e session de la Grande Commission mixte, prévue avant fin
2016 à Alger». Les deux parties examineront «les questions politiques et économiques
internationales ainsi que les questions arabes d’actualité, à la lumière des préparatifs en cours pour
la tenue du prochain sommet arabe, prévu fin juillet à Nouakchott».