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Il rompt un silence de 15 ans
Hamrouche parle !
L’ancien Chef de gouvernement, Mouloud Hamrouche, est sorti enfin de sa longue hibernation qui a duré
quinze ans pour, tenez-vous bien, rendre publique une déclaration politique sur la situation du pays.
> Lire pages 2 et 3
Grève de l’éducation
Baba Ahmed éliminé
de l’équation
Les membres de l’Union nationale des
travailleurs de l'éducation et de la formation
(UNPEF) ont été reçus par le ministre chargé de
la Réforme du service public, Mohamed El Ghazi
qui a ouvert les négociations au nom du Premier
ministre . > Page 5
Les fantômes
d'El Mouradia
UNE FICTION POLITIQUE
D E H A M I DA AYAC H I
4- Chakhchoukha
et politique > Page 2
Collecte de signatures pour
un candidat virtuel
Quand Ghoul innove
Alors que le Président sortant ne s’est pas encore prononcé,
la formation de Amar Ghoul a clos sa collecte de signatures.
> Page 4
Investissement
Rien ne va à Tizi Ouzou !
Rien ne semble avoir été fait pour attirer les investisseurs à Tizi
Ouzou. Les détenteurs de capitaux résidant dans la wilaya et
porteurs de projets d’investissements sont englués dans la
jungle de l’administration. > Page 4
Abdelhamid Boudaoud
«Tout le monde est architecte
sauf l’architecte»
Le président du Collège national des experts architectes
souligne dans cet entretien que les pouvoirs publics
n’arriveront pas à honorer leur engagement s’agissant de la
réalisation des projets de logements. > Page 6
Quotidien national - Mardi 18 février 2014 - N°1743 - Prix : 10 DZD - 1 EURO - ISSN 1112-7406
2
> A
L A
U N E
Le
s fantômes d'El Mouradia
UNE FICTION POLITIQUE DE HAMIDA AYACHI
4- Chakhchoukha et politique
Il était neuf heures du soir passé quand
arrive Zina, journaliste émérite en compagnie
de Da M'hend, compagnon des premières
heures d'Aït Ahmed. Ils arrivent pile-poil, au
moment où Hamrouche prie ses invités de
passer à table. Le visage de Zina n'est plus
ce qu'il était, beau, frais et pétillant. Le poids
des années se lisait sur ses traits. On dit
d'elle qu'elle était devenue depuis quelque
temps la boîte noire d'Aït Ahmed. Il lui vouait
une confiance presque absolue. On dit aussi qu'elle fut la muse
d'un groupe de journalistes et de politiciens français qui ont
inventé le concept du « Qui-tu-qui en Algérie ? ». Il se raconte
aussi qu'elle fut
« acceptée » dans ce cercle restreint grâce à ses relations
privilégiées, au début des années 1990, avec le premier secrétaire
en poste à l'ambassade de France à Alger, François Borde. De fil
en aiguille, elle entretenait une relation amoureuse avec l'un des
assistants du
« diplomate » français. Ce dernier deviendra par la suite l'une des
figures les plus influentes du Centre des études stratégiques
français. Dès leur entrée « en scène », l'ambiance prend une
autre trajectoire. Da M'hend jouit d'une grande estime parmi les
convives, lui qui avait pris les armes contre Ben Bella et dont le
militantisme ne souffre aucune suspicion. Comme par réflexe, la
journaliste chevronnée pose sa première question au général à la
retraite Rachid Benyellès. Elle voulait savoir si Bouteflika
bénéficie toujours du même soutien du général Toufik. Avant
même qu'il ne réponde, Da M'hend intervient pour dire que
Toufik avait commis une grave erreur en voulant dissocier
Bouteflika de son clan. « Il est impossible pour Bouteflika de
laisser tomber ceux en qui il a confiance ». Hamrouche recadre le
débat et déclare : « Mes amis, ce n'est pas une affaire de
personnes, il ne s'agit pas de Si Toufik ou de Si Bouteflika. Ce
dont on parle est plus profond. Il s'agit-là de tout un système qui
vient d'entrer en crise. Une crise dont la solution n'est pas
l'affaire d'une personne ou d'un clan, car ses origines sont
profondes, complexes et remontent à plusieurs années. L’djmaâ,
à mon avis, ont commis une
erreur en pensant éviter un
Selon mes sources,
la situation connaîtra une changement radical en retardant
le changement. Le temps et les
évolution inédite et
événements sont là pour prouver
inattendue. On dit que
Saâdani aurait été instruit leur erreur d'appréciation et de
jugement. « Le général Benyellès
pour faire exploser une
ne tarit pas d'éloge sur la
bombe...
succulante chakhchoukha. Il
paraissait ne pas être d'accord
sur cette analyse qui veut que les personnes ne peuvent pas
assumer leur part de responsabilité ou d'échec. Pour lui, il
faudrait que quelqu'un ou un groupe puisse être tenu pour
responsable de la situation de crise que connaît le pays.
« C'est évident que le système vive une crise aiguë, et ce, depuis
l'époque de Chadli Bendjedid, d'ailleurs, je le lui avais dit. Le
peuple ne veut plus de nous et nous devons tous partir. Personne
ne m'avait écouté et j'ai dû démissionner. J'ai voulu assumer ma
part de responsabilité par la suite. Malheureusement, mes
camarades au sein de l'armée n'ont pas su saisir l'opportunité
qui s'était présentée à eux, lorsque Liamine Zeroual avait
démissionné. C'était, à mon avis, une occasion en or pour eux et
pour le pays d'aller vers une élection présidentielle libre et
ouverte. Ils avaient naïvement cru, qu'en Bouteflika, ils avaient
trouvé l'homme qu'ils pouvaient « utiliser » ou manipuler pour
ensuite l'écarter et le jeter comme ils l'avaient fait avec ses
prédécesseurs. Cela aura été leur plus grosse erreur.
Zina demande l'autorisation à l'assistance de fumer une
cigarette, et sans attendre le feu vert, alluma sa Marlboro rouge
puis déclara : « Ne parlons plus du passé, ce qui est fait est fait.
Selon mes sources, la situation connaîtra une évolution inédite et
inattendue. On dit que Saâdani aurait été instruit pour faire
exploser une bombe... » Le général Benyellès l'interrompt
brusquement : « Qui? le percussionniste attitré de Menaï ? Vous
voyez où on en est avec Bouteflika ?! Nous en sommes à évoquer
un corrompu, un .... Il est venu punir le pays pour se venger de
ceux qui n'ont pas voulu lui offrir le pouvoir sur un plateau au
début des années 1980. Il se venge sur l'Algérie ».
Sentant que la tension monte, Hamrouche tente de détendre
l'atmosphère en orientant la discussion sur les retombées de la
crise sur la position des étrangers et, notamment, sur la réaction
de la France et des Américains pour sauvegarder leurs intérêts en
Algérie. Le colonel Nasser est resté , jusque-là, silencieux,
préférant s'en prendre à la viande tendre qui accompagne le plat
traditionnel. Il ne faisait pas confiance à la journaliste qui a réussi
à accaparer le cœur et l'esprit d'Aït Ahmed. Pour lui, elle a de
tout temps travaillé pour les étrangers. Elle était en mission
commandée mais il n'a jamais pu le lui dire ou l'affronter. A ce
moment précis, le général Benyellès s'approche de lui et lui
murmure quelques mots à l’oreille sans que Zina ne s'en
aperçoive.
Hamrouche rompt un silence de 15 ans
Les «conditions»
d'une sortie de crise…
Voilà un autre homme qui rompt son long silence pour s'exprimer
sur la situation du pays qui « vit des moments sensibles ». Mouloud
Hamrouche, qui place l'avenir et le devenir de l'Algérie, « au-delà de
la présidentielle » et « indépendamment du fait que le Président soit
candidat ou pas », pose les « conditions » pour l'édification de l'Etat
nation.
D
ans une déclaration rendue publique, hier, l'ancien Chef de gouvernement
sous
Chadli
Bendjedid (1989-1991) estime que
« nos constituants sociaux ne peuvent s'accommoder de pouvoir
souverain sans contre-pouvoir ».
Un message clair qui tend à rappeler sa vision qu'il a et continue de
défendre, où l'armée doit rester
partie prenante des mécanismes de
décisions, sans pour autant désigner les dirigeants politiques. Pour
Hamrouche, « il ne peut y avoir
d'exercice d'un pouvoir d'autorité
ou de mission sans habilitation par
la loi et sans un contrôle », car,
ajoute-t-il, « il y va de l'intérêt et
de la sécurité de l'Algérie, de tous
les Algériens et de toutes les
régions du pays ». Dernier des personnalités politiques pesant dans
l'histoire contemporaine de
l'Algérie, si l'on excepte Hocine
A ï t - A h m e d ,
« l'homme des réformes » a jugé
donc, nécessaire de sortir enfin de
son mutisme qu'il s'est, lui-même,
imposé depuis maintenant quinze
ans. Après la sortie commune des
Ali Yahia Abdenour, Ahmed TalebIbrahimi et Rachid Benyellès qui
ont dit « non » à un quatrième
mandat de Bouteflika, Mouloud
Hamrouche vient se placer au-delà
de l'enjeu électoraliste.
Pourtant, au sujet de la présidentielle du 17 avril, il estime
ALGERIE NEWS
Mardi 18 février 2014
« primordial que les différents
intérêts de groupes, de régions et
de minorités soient préservés et
garantis » pour qu'elle soit organisée dans la cohésion, la sérénité et
la discipline légale et sociale. C'est
dire que pour Hamrouche, la
situation actuelle marquée par les
déchirements internes au sein du
pouvoir, conjuguée aux conflits
sociaux n'augure pas d'un bon
déroulement de l'échéance. De
même, ajoute-t-il, qu'il est « impératif que l'État préserve tous les
droits et garantisse l'exercice de
toutes les libertés ». L'homme qui
se réclame être « un fils du système» n'omettra pas, dans sa
déclaration, de défendre franchement l'armée qui a sauvé le pays,
d'abord du joug colonial, puis des
mains de l'islamisme intégriste.
« Faut-il rappeler ici et maintenant
que la renaissance de notre identité algérienne et notre projet
national ont été cristallisés, abrités
et défendus, successivement, par
l'Armée de Libération nationale,
puis, l'Armée nationale populaire ?
», a-t-il dit. Pis, Hamrouche ira
plus loin en mettant en évidence le
rôle des « hommes qui ont su
trouver des compromis et élaborer
des consensus ». « À chaque étape
et à chaque crise, ces hommes ont
su préserver l'unité des rangs, la
discipline et transcender tout clivage culturel, tribal, régional en
préservant l'identité et le projet
national », rappelle-t-il encore,
dans une allusion à peine voilée
aux hommes de l'ombre, tel qu'est
toujours le général Toufik.
Insistant sur l'édification d'« un
État moderne », la poursuite du
« processus démocratique » et la
nécessaire continuité de « la
réforme », -celle dont il se prévaut
être
l'initiateur-,
Mouloud
Hamrouche reste convaincu que
« les conditions » qu'il présente
sont à même de permettre à l'ANP
« d'assurer sa mission plus aisément et efficacement » et à nos
institutions
constitutionnelles
d'assumer « clairement leurs rôle
et fonction ». Aussi, c'est à ces
conditions, ajoute-t-il, « que notre
peuple persévérera dans la voie du
progrès (…) et relèvera les défis,
tous les défis d'aujourd'hui ».
Enfin, à ces conditions, estime
Hamrouche, que « notre État
demeurera crédible, sérieux et fiable pour ses partenaires et ses voisins ». Victime de la crise ayant
suivi le début du multipartisme en
Algérie, Hamrouche en bon élève
qui a appris sa leçon, note qu'à
chaque crise « ses victimes et ses
opportunités». C'est pourquoi, il
appelle à « éviter de gâcher ces
nouvelles opportunités ou d'avoir
de nouvelles victimes ». Se place-til, à présent, comme une « opportunité » ? Les jours à venir nous le
diront…
Aïssa Moussi
> A
L A
Il a transmis des messages codés
Quand Hamrouche rate
l’occasion de se taire
L’ancien Chef de gouvernement, Mouloud Hamrouche, est sorti enfin de sa longue
hibernation qui a duré quinze ans pour, tenez-vous bien, parler !
faire un clin d’œil à l’Armée nationale populaire. « Faut-il rappeler ici et maintenant que la
renaissance de notre identité algérienne et notre
projet national ont été cristallisés, abrités et
défendus, successivement, par l’Armée de
Libération nationale, puis, l’Armée nationale
populaire », écrit-il. Se mettant dans la peau
d’un homme d’Etat et pas celle d’un homme du
pouvoir, Hamrouche ne veut pas s’impliquer
dans les divergences, les luttes des clans et la
quête du pouvoir. Il ne prend partie ni pour tel
ni pour untel. Et pour dépasser une crise
fomentée de toutes pièces, il suggère de prendre
exemple sur « des hommes qui ont su trouver
des compromis et élaborer des consensus. A
chaque étape et à chaque crise, ces hommes ont
su préserver l’unité des rangs, la discipline et
transcender tout clivage culturel, tribal, régional en préservant l’identité et le projet national», souligne-t-il. Hamrouche fait-il allusion
sans le nommer au cardinal de Frenda, Larbi
Belkheir. Il confirme que dans la nomenklatura
du système algérien aux mille facettes, la chaîne
de l’harmonie et de la cohésion a été brisée. Une
mission qui échoyait auparavant à celui qu’on
surnommait « le parrain » qui par son poids,
son charisme et son parcours dans les différents
rouages de l’Etat parvenait tant bien que mal à
éviter une confrontation directe entre les différents courants, à instaurer un climat de sérénité
et de quiétude. Il avait le verbe pour convaincre
et le savoir-faire pour vaincre. Hamrouche ne
pouvait conclure son communiqué sans évoquer son attachement au boumédiènisme et
mettre en garde contre l’atteinte à l’unicité de
l’armée.
Massinissa Boudaoud
l faut dire en faveur de celui que la presse
attribue pompeusement le sobriquet de
« père des réformes », cet exercice est quasiment délicat. Hamrouche a-t-il soudainement retrouvé l’usage de sa parole après que
sa langue eut été affectée d’une paralysie pseudobulbaire ? Il a prêté sa langue au chat pendant quinze ans et l’on se demande à qui l’a-t-il
prêtée pour se mettre sous les feux de la rampe
au moment où le brouillard ne s’est pas encore
dissipé sous le ciel politique d’Alger. En tout
cas, sa sortie, qui constitue un événement
médiatique, n’est pas fortuite. Elle obéit à un
calendrier bien précis et une conjoncture caractérisée par des règlements de comptes par
presse interposée. L’on s’interroge aussi sur le
timing et le contexte dans lesquels Hamrouche
se distingue pour la première fois. Fidèle à sa
méfiance, l’ancien Chef de gouvernement s’est
contenté de généralités bien que chaque idée
développée dans sa déclaration recèle un message en filigrane. Hamrouche commence son
document en rappelant le contexte politique
actuel, qui est, selon ses propos, « sensible » en
relation avec l’avenir du pays. En fait, il faut dire
qu’il est en relation avec le climat malsain
généré par la diatribe lancée par le secrétaire
général du FLN, Amar Saâdani contre le
Département de renseignement et de la sécurité, incarné par le général-major Mohamed
Médiène, dit Toufik bien qu’il classe le 4e mandat de Bouteflika en seconde position dans l’ordre des priorités nationales.
Implicitement, Hamrouche évoque dans le
deuxième paragraphe les événements de
Ghardaïa, en abordant le respect des minorités,
les libertés individuelles et collectives avant de
I
Frioui Tahar, ex-officier supérieur à la retraite
«Les politicards cherchent
le parrainage des généraux»
En marge d'une conférence
organisée hier par le Front du
changement, sous le thème,
« Election présidentielle, entre le
politique et le militaire », notre
interlocuteur est revenu sur un sujet
d'actualité. Pour lui, si le militaire
s'est retrouvé à un moment ou un
autre impliqué dans les affaires
politiques du pays, cela incombe en
premier lieu aux politiciens euxmêmes. Il rejette toutes les
accusations et allégations sur le fait
que c'est l'institution militaire qui
impose ses choix lors des élections.
Par ailleurs, Abdelmadjid Menasra a
réaffirmé que le FC n'a pas encore
tranché sur la forme que prendra sa
participation au scrutin du 17 avril.
Algérie News : Pourquoi l'armée se retrouve-telle, à chaque fois, impliquée dans les affaires
politiques du pays ?
Frioui Tahar : Il faut savoir que l'armée est
une institution républicaine. Tout ce qui se dit
dans la rue et ailleurs sur le contrôle de l'armée
et son ingérence dans la prise de décision politique est totalement faux. Pour votre gouverne,
ce sont les politiciens qui cherchent, à chaque
fois, le soutien des généraux et pas le contraire.
Personne, rien à l'horizon.
Mais justement l'un de vos collègues a déclaré
lors de son intervention que c'est l'armée qui
gouverne toujours, et cela depuis 1962. Qu'en
pensez-vous ?
Non, c'est une illusion et un raccourci facile.
Aujourd'hui, ce n'est pas l'armée qui gouverne
mais l'argent et la chkara. J'y étais, vous pouvez
me croire. Nous n'avons jamais donné de consignes de vote dans les casernes ni ailleurs.
Mais en 1992, l'armée est intervenue et ne s'en
est pas cachée.
Oui, et pourquoi selon vous ? Parce que les
politiciens avaient failli. Incapables d'assumer
leurs responsabilités, l'armée, en tant qu'institution républicaine, était dans l'obligation d'intervenir pour sauver la République. L'armée est
intervenue pour combler un vide provoqué et
laissé par les politiciens.
Quand vous dites que les politiciens sont des
incapables, n'est-ce pas là exagéré ?
Absolument pas, vous pouvez vous-même le
constater. Y a-t-il actuellement une classe politique digne de ce nom ? Citez-moi un parti
politique qui soit à la hauteur ? Citez-moi un
« jeune » en politique qui jouit d'un charisme
ou d’une réputation d’envergure nationale ?
ALGERIE NEWS
Si Bouteflika ne se porte pas candidat pour un
autre mandat, ne pensez-vous pas que dans ce
cas, le futur président de la République sera
désigné par l'armée ?
Non, personnellement je ne crois pas à ce
scénario. Les gens spéculent. Je vous rappelle
que cette façon de présenter les choses est l'une
des conséquences de la faiblesse de la classe
politique algérienne. L'ANP reste garante de la
stabilité du pays, conformément à la
Constitution dont elle tire ses prérogatives.
Un commentaire sur la dernière diatribe de
Saâdani contre le DRS, n’est-ce pas-là, un
signe de faiblesse de ce service ?
Le DRS est une institution qui relève du
ministère de la Défense, personne n’a le droit de
lui porter atteinte. Les déclarations de Saâdani
ou d’un autre n'engagent que leurs auteurs, pas
les institutions.
Entretien réalisé par Yahia Maouchi
Mardi 18 février 2014
U N E
3
LE LIEN
Yacine Chabi
Tout le monde
en parle
Cela fait quinze jours que
Amar Sadaâni a dégoupillé
sa grenade à fragmentation.
Une sortie médiatique
enrobant une vraie crise
politique, qui n'a laissé
personne indifférent, ou
presque. Même ceux qui ne
pouvaient se permettre d'en
parler ouvertement, ont
trouvé des astuces pour
faire connaître leur position.
C'est du moins ce qu’ont
conclu les observateurs
aguerris qui ont décelé
auprès de Louisa Hanoune,
la voix de l'institution
militaire. Mouloud
Hamrouche est le dernier à
avoir réagi. Ceux qui
connaissent l'homme de
près, savent qu'il ne parle
que quand il a vraiment
quelque chose à dire. Mais
pas seulement. Il n’est,
paraît-il, pas du genre à «
réagir » à chaud. Il préfère
observer, tâter, décrypter,
écouter pour ensuite
analyser et conclure. Sa
déclaration rendue publique
hier a le mérite d'être « forte
». Contrairement à ses
autres camarades de la «
sphère » politique, il a
réussi à dire beaucoup de
choses et en insinuer une
tonne d'autres sans évoquer
des noms ou des faits. Un
exercice de style à la
mesure de la réputation de
l'homme et de son parcours
en dents de scie. Ses
sympathisants ont attendu
ce moment depuis au moins
une quinzaine d'années.
Certains avaient tout
bonnement perdu espoir de
voir leur « idole » sortir de
sa réserve et briser le
silence dans lequel il s'était
« muré » depuis sa
candidature à la
présidentielle de 1999. A
cette époque, il avait accusé
« l'institution » d'avoir
ramené, choisi et propulsé
Bouteflika à la tête du pays
sans lui donner sa chance. Il
se retire avec les autres
candidats. A la veille de
chaque scrutin présidentiel,
son nom est évoqué un
court instant pour ensuite
tomber dans l'oubli. 2004,
rien. 2009, même scénario.
Hier, au moment où les
rumeurs les plus folles
avaient circulé à son sujet, il
se prononce, seul. Il aurait
pu co-signer la déclaration
avec Ali Yahia Abdennour,
Rachid Benyellès et Ahmed
Taleb, mais non. L'homme
des « réformes » a préféré
faire bande à part. Il a choisi
ses mots avec le plus grand
soin. Il s'est placé audessus de la crise. Il a
désigné les « ennemis » de
la nation, et surtout, il n'a
pas été avare en éloges à
l'égard de ceux qui l'avaient
déçu à une certaine époque.
4
> A C T U
TAJ innove
Collecte de signatures pour
un candidat « virtuel » !
A quelques jours du dernier délai de dépôt des dossiers de candidature pour l’élection présidentielle du 17 avril et au
moment où le président sortant ne s’est pas encore prononcé, une source généralement bien informée, nous certifie
que la formation de Amar Ghoul a clos sa collecte de signatures.
A
mar Ghoul, président du nouveau parti Tajamou amal jazaïr
(TAJ), a instruit les présidents des
bureaux de wilaya d’entamer
dans les meilleurs délais l’opération de la
collecte de signatures au profit du président
de la République, a indiqué une source
généralement bien informée. Une instruction donnée lors du dernier regroupement
des cadres à Sidi Fredj. Selon toujours notre
source, l’opération prendra fin jeudi prochain. A cette occasion, le ministre des
Transports et président de TAJ, réunira ses
cadres ce week-end, afin d’évaluer l’opération, en attendant l’annonce du président
sortant. Pis encore, au niveau de TAJ tout
est fin prêt pour la campagne électorale au
profit du candidat virtuel. Il a même élaboré un programme de campagne. Notre
source nous a confié que le début de la campagne sera donné à partir de la wilaya de
Tizi Ouzou, où Amar Ghoul animera un
meeting le mois prochain. Une information
qui confirme les récentes déclarations de
Amar Ghoul, qui affirme « être désormais
dans la perspective de collecte de signatures», estimant que cette question de savoir si
Bouteflika est candidat ou pas est totalement dépassée. « En ce qui nous concerne,
nous sommes passés à une autre étape : celle
de la collecte des signatures au profit de
notre candidat, Abdelaziz Bouteflika. Nous
sommes plutôt dans cette logique », a
déclaré Amar Ghoul. La question qui se
pose : avec quoi Amar Ghoul a-t-il lancé sa
campagne de signatures, s’il n’a pas les
documents nécessaires ? S’agit-il d’une ini-
tiative personnelle ou d’une demande du
chef de l’Etat ? Surtout, si on se réfère à la
déclaration du ministre de l’Intérieur et des
Collectivités locales, Tayeb Belaïz, qui a
démenti les informations selon lesquelles le
président de la République a retiré les formulaires de candidatures. Amar Ghoul se
comporte en dirigeant de campagne d'un
candidat non encore déclaré, pour annoncer la collecte des signatures devant valider
son entrée en course pour la magistrature
suprême, alors que la loi organique relative
au régime électoral prévoit d'abord la déclaration à la candidature, au niveau du minis-
tère de l'Intérieur, à travers le retrait, par les
futurs candidats, des formulaires de souscription de signatures individuelles. Alors
Amar Ghoul est-il en train de « violer » les
dispositions de la loi organique relative au
régime électoral ?
Mohammed Zerrouki
Investissements à Tizi Ouzou
Rien ne va !
R
ien ne semble avoir été fait
pour attirer les investisseurs à Tizi Ouzou. Les
détenteurs de capitaux résidant
dans la wilaya et porteurs de projets
d’investissements
sont
englués dans la jungle de l’administration.
Le constat dressé, hier, par
l’APW de Tizi Ouzou ayant
appelé à une session extraordinaire pour débattre la question,
est sans appel : « La plupart des
zones d’activités sont inoccupées
et désertées par les investisseurs. »
L’APW, boycottée par ses élus
RCD, qui s’est réunie hier avec
l’ensemble des acteurs privés et
étatiques impliqués directement
dans l’investissement, n’apporte
rien de nouveau sur ce chapitre,
doit-on le dire. Ce qui est relevé
par la commission investissement,
développement, équipement et
emploi, dans son rapport, traîne
dans les discours depuis au moins
huit ans sans qu’aucun fait nouveau ne soit apporté pour améliorer la situation. Celle-ci s’avère, à
la lecture des rapports présentés
hier, en nette aggravation. Plus de
260 projets n’ont pas connu de
début de réalisation pour manque
de viabilisation, a souligné les
membres de la commission de
l’APW. Rien que dans le domaine
du tourisme, censé être le pivot
pour les autres domaines d’activités dans la wilaya, près de deux
tiers des projets ne sont toujours
pas lancés. « L’investissement
dans le domaine touristique, malgré les données citées dessus, ne
compte que 36 projets, tous relevant du secteur privé, dont seulement 13 sont en cours de réalisation», a noté le président de
l’APW, Hocine Haroune. Plus
grave encore, poursuit devant
l’hémicycle Rabah Aïssat, les
demandes d’assiettes foncières
déposées sur le bureau du Calpiref
pour ne citer que la séance de
2013, un seul avis favorable fut
accordé sur les 14 dossiers traités.
Le président de l’APW relève
encore que sur ce même chapitre,
le Calpiref devait étudier 8 autres
dossiers inhérents aux demandes
d’assiettes, mais qu’il les a tous
ajournées. « Quant aux autres
projets d’investissement, pour ne
citer que la séance du Calpiref du
6 juin 2013, sur 338 dossiers, 92
ont été étudiés, et depuis, pas une
réunion n’est programmée », par
cet organisme. Pourtant, la wilaya
de Tizi Ouzou est dotée de 15
zones d’activités opérationnelles
en théorie, en plus des deux nou-
velles
zones
de
Souama
(Mekla/Illoula-Oumalou) et Tizi
Ghennif/Draâ El-Mizan dans le
sud de la wilaya. Les zones d’activités déjà créées totalisent une
superficie de 877 ha pour 1 656
lots. Ce chiffre devrait refléter le
nombre d’investissements physiques et opérationnels depuis très
longtemps. Mais l’absence d’une
réelle volonté à les concrétiser, fait
que 881 soient affectés sans résultats probants sur la création
d’emplois et de richesses, alors les
737 autres lots demeurent à ce
jour vacants. « Cette situation a
permis la prolifération de transactions foncières illicites ainsi que la
transformation d’une partie de
ces zones en quartiers résidentiels
au détriment de l’investissement»,
ressasse encore l’actuel P/APW.
Paradoxalement, en termes de
création de PME, mais aussi en
matière de quitus accordés par
l’Andi (l’Agence nationale du
développement de l’investissement, le guichet unique de la
wilaya), les statistiques présentées
par celle-ci et par la direction de
l’industrie, de la PME et de la
Promotion de l’investissement,
placent Tizi Ouzou sur le
podium! Bien que le représentant
de l’Andi ait avoué la baisse du
ALGERIE NEWS
Mardi 18 février 2014
nombre de projets enregistrés en
2013 comparativement à 2012,
soit 908 projets l’an passé contre
920 l’année d’avant, le nombre
d’emplois prévus par ces investissements ainsi que leur coût global
sont en nette hausse. Plus optimiste encore, l’Andi affirme que
la qualité des projets déclarés s’est
améliorée sensiblement, plus particulièrement dans les deux secteurs de l’industrie et du bâtiment. Deux secteurs, faut-il le
dire, qui constituaient le parent
pauvre de la vie économique de la
wilaya par le passé. Pour les PME
créées, - quoi que des spécialistes
les qualifient de TPE (très petites
entreprises)-, la direction de ce
secteur a présenté un bilan contenant un total de 24 725 PME
créées en 2012, contre 23 109 en
2011. Un chiffre qui classe ainsi
Tizi Ouzou à la deuxième place
nationale en termes de création de
PME, derrière Alger et devant
Oran et Béjaïa. Néanmoins, près
de 95% de ces PME sont des secteurs des services qui ne traînent
pas avec elles d’autres entités de
sous-traitances.
M. A. T.
> A C T U
El Ghazi négocie avec les syndicats au nom de Sellal
Baba Ahmed écarté !
E
La grève de l’éducation, qui en est à sa quatrième semaine, semble toucher à sa fin.
n effet, les membres de
l’Union nationale des
travailleurs de l'éducation et de la formation
(UNPEF) ont été reçus, dimanche
après-midi, par le ministre chargé
de la Réforme du service public,
Mohamed El-Ghazi, en présence
du Directeur général de la
Fonction publique. Une réunion
qui a duré près de quatre heures au
cours de laquelle, le syndicat autonome a pu arracher une revendication qui se veut être la principale
de sa plateforme. Il s’agit de l’intégration de certaines catégories
d’enseignants du cycle primaire et
moyen dans les postes correspondants à leurs profils, en application
des lois et règlements et ce, sans
condition. Une revendication qui a
été satisfaite puisque tous les
enseignants du cycle primaire
embauchés avant 2011 ont été promus au poste de professeur principal de l’école primaire. « Le point
le plus important dans les négociations, à savoir le droit de l’enseignant du cycle primaire à faire
valoir ses années d’expérience professionnelle, est pris en charge », a
affirmé M. Messaoud Amraoui,
chargé de communication de
l’UNPEF sur les ondes de la radio
Chaîne III. Au programme également, la convocation des deux
autres syndicats à savoir le Snapest
et le Cnapest-e pour négocier avec
eux les points de désaccord. Pour
désamorcer cette grève illimitée, le
département de Mohamed El
Ghazi a opté pour des réunions
individuelles avec les syndicats
autonomes du secteur de l’éducation nationale en débrayage depuis
près d’un mois. Selon des sources
concordantes, c’est le Premier
ministre, Abdelamalek Sellal, qui a
confié au ministre chargé de la
Réforme du service public, le dossier de la grève dans le secteur de
l’éducation. Abdelatif BabaAhmed, ministre du secteur, a
donc été écarté du dossier. Il faut
dire que Baba Ahmed lors de ses
différentes sorties médiatiques n’a
pas cessé d’affirmer que les revendications des syndicats de son secteur le dépassaient. Les négociations entre le ministre de
l’Education et les syndicats auto-
nomes, rappelons-le, n’ont pas
abouti à la satisfaction de la plateforme de revendications des syndicats. Il est à souligner, dans ce
cadre, que depuis l’installation de
Baba Ahmed à la tête du ministère
de l’Education, c’est pour la première fois qu’un bras de fer entre
les deux parties perdure de la sorte
paralysant de nombreux établissements scolaires à travers le pays.
Hasna Zobiri
Une fois leurs revendications satisfaites
Les syndicats promettent de sauver
l'année scolaire
A
près quatre semaines de grève, le
dénouement serait proche après l'intervention du Premier ministre et l'engagement de la Fonction publique. En effet, les
réunions de concertation marathoniennes
entre syndicats de l'éducation et responsables
de la Fonction publique sous l'égide du Premier
ministre, semblent avoir abouti.
L'arrêt de la grève n'est plus qu'une question
d'heures. « Nous venons juste de recevoir un
appel téléphonique de la part d'un médiateur,
mandaté par le Premier ministère, qui nous a
affirmé que les adhérents du Snapest seront à
leur tour reçus par les responsables de la
Fonction publique », nous dira, le coordinateur
du Snapest, Meziane Meriane. Notre interlocuteur espère que les professeurs de l'enseignement secondaire et technique auront gain de
cause, lors de cette réunion de travail. Dans le
même ordre d'idée, Meriane a indiqué que si les
adhérents de leur syndicat arracheraient leurs
revendications, ils seront prêts à mettre en
urgence un plan de rattrapage afin de sauver
l'année scolaire en cours. « Nous sommes déterminés à mettre en urgence un plan de rattrapage de qualité au profit de nos élèves.
D'ailleurs, nous serons prêts à rattraper les heures de cours perdues, les samedi et mardi
saprès-midi », a-t-il insisté. Le même coordinateur estime que la situation actuelle est loin
d'être catastrophique. « Comparé à la grève de
2003, durant laquelle les enseignants avaient
observé sept semaines de grève, je pense qu'il
est très facile de rattraper les cours cette
fois-ci», a-t-il souligné. Le coordinateur a
appelé le ministère de tutelle à annuler toutes
les sanctions et mesures disciplinaires, en signe
de bonne volonté, ce qui encouragerait les
enseignants. Même son de cloche auprès du
Conseil national autonome des professeurs de
l'enseignement secondaire et technique élargi.
Le chargé de la communication, Messaoud
Boudiba, se dit confiant. « Vu l'expérience professionnelle acquise par nos adhérents, nous
sommes convaincus que le retard sera vite rattrapé ». Avant d'ajouter : « Nous sommes en
grève depuis le 4 février 2014.
Ce qui fait que nous avons un retard d'une
dizaine de jours. Toutefois, je dirais que ces
journées sont rattrapables », a-t-il dit. Il a
affirmé que si le gouvernement répond favorablement à leurs doléances, les enseignants affiliés au Cnapest-e seraient prêts à rattraper les
cours les samedi et mardi. Interrogé sur l'option évoquée de travailler une partie des vacances solaires du printemps, notre interlocuteur
dira « Nous l'avons fait pendant les vacances
ALGERIE NEWS
d'hiver après la grève du mois d'octobre. Cela
n'a pas marché. Il est préférable de ne pas tenter à nouveau cette expérience ». Boudiba a
indiqué, par ailleurs, que le ministère de
l'Education nationale ne devrait pas se mêler
sur la méthode de rattrapage. « Pour le bon
déroulement des cours de rattrapage, il est préférable que les enseignants choisissent, en
étroite collaboration avec leurs élèves, la meilleure méthode pour récupérer les cours perdus
lors du dernier débrayage ». S'agissant de l'expiration des délais relatifs à l'application des
mesures répressives qui ont été décidées par le
ministre, Abdelatif Baba- Ahmed, les syndicats
ont démenti toute application effective de ces
mesures.
Zohra Chender
Mardi 18 février 2014
5
La voie ferrée
fermée deux
fois en 24 h
Le trafic
ferroviaire
fortement
perturbé
Le trafic ferroviaire a
repris du service, hier en
début de matinée, avant
d’être une nouvelle fois
bloqué au niveau de la
localité de Réghaïa sur la
ligne « Est ». Selon une
source, les habitants des
quartiers Ben Saïdane et
Faouci, dans la commune
de Réghaïa, à l’Est
d’Alger, sont revenus à de
meilleurs sentiments,
suite à l’intervention des
autorités locales, ainsi
que des responsables de
la Société nationale des
transports ferroviaires
(SNTF). Ces derniers ont
mis fin au mouvement de
protestation déclenché
avant-hier, pour réclamer
l’annulation du projet de
réalisation du Centre
d’enfouissement
technique (CET), prévu
sur une importante
surface agricole et près
des habitations.
Avant-hier après-midi, des
milliers de voyageurs qui
ont l’habitude de prendre
le train pour se rendre
chez eux, n’ont pas pu
rallier leurs destinations,
en raison de la fermeture
de la voie ferrée par les
habitants des quartiers
Ben Saïdane et Faouci,
dans la commune de
Réghaïa, à l’est d’Alger.
Le trafic ferroviaire entre
la Capitale et les villes de
l’Est du pays a été
paralysé, dimanche aprèsmidi, ce qui a
certainement, causé un
énorme préjudice
financier à la Société
nationale des transports
ferroviaires (SNTF), et
surtout un grand
désagrément aux fidèles
de ce moyen de transport,
devenu, au fil des jours le
moyen préféré des
citoyens. Les
manifestants réclament,
toujours, l’annulation du
projet de réalisation du
Centre d’enfouissement
technique (CET), prévu
sur une importante
surface agricole et près
des cités d’habitation et
des édifices publics se
trouvant entre Réghaïa et
Boudouaou. Ces derniers,
ont même fermé la route
qui relie les deux
localités, à l’aide de
pneus brûlés et des blocs
de pierre durant toute la
journée d’avant-hier, ce
qui a provoqué d’énormes
bouchons. Il y a lieu de
rappeler que la SNTF a,
jusque-là, assuré le
transport des voyageurs
d’Alger jusqu'à Réghaïa.
Mais ces derniers seront
obligés de prendre un
autre moyen de transport
pour se rendre chez eux.
C’est le cas notamment
pour les gens qui habitent
Thenia, Boumerdès, Bordj
Menaïel, Tizi Ouzou et
Chabet El-Ameur.
Moham‚med Zerrouki
6
> A C T U
M. Abdelhamid Boudaoud, président du Collège national des experts architectes
«Tout le monde est architecte
sauf l’architecte»
Algérie News : Plusieurs grands projets de
logements ont été lancés ces dernières
années par l’Etat algérien, via plusieurs
formes, telles que AADL, LPP, LPA…
Pensez-vous que tous ces projets sont réalisables conformément aux normes et
dans les délais ?
Abdelhamid
Boudaoud
:
Concrètement, tous ces projets ne peuvent
pas être réalisés conformément aux normes
et dans les délais requis. L’exemple le plus
édifiant, c’est le fameux projet AADL 2001
qui a accusé un retard de plus de dix ans. Le
délai de réalisation a été prévu pour quatre
ans, mais treize ans après le projet traîne
toujours, ce n’est pas normal. En plus, nous
n’avons pas la compétence nécessaire pour
la réalisation de tous ces grands projets
malgré l’existence de plus de 34 000 entreprises publiques et privées spécialisées dans
la construction. En plus de l’incompétence
et le manque du savoir faire, il y a aussi la
rareté du foncier. De nombreuses wilayas se
plaignent de ce problème. La viabilisation
d’un terrain agricole nécessite des fonds et
du temps. Ce n’est pas une sinécure. Pis
encore, l’Algérie ne dispose ni d’une stratégie ni d’un plan fiable élaboré à long-terme.
Des grands projets ont été lancés récemment sans qu’il y ait une étude au préalable,
ce n’est pas normal. Sinon comment expliquer les 1 300 avis d’appel d’offres infructueux enregistrés entre 2012 et 2013 ? Pour
cela, je plaide pour qu’il y ait des bilans dans
chaque wilaya afin de connaître la situation
réelle dans laquelle se trouve ce secteur
névralgique, car nous ne pouvons pas continuer sur ce chemin. En plus, trouvez-vous
normal qu’aucun des 32 ministres qui se
sont succédé à la tête de ce département,
n’ait eu à présenter un quelconque bilan ?
Aucun de ces responsables n’a mis en place
une stratégie .
Peut-on dire alors que le parent pauvre
de ce secteur est bien la formation au profit de la main-d’œuvre ?
Oui, le manque du savoir faire et d’une
main-d’œuvre qualifiée sont de véritables
entraves auxquels fait face actuellement ce
secteur en Algérie. Il faut former le personnel dans les gros œuvres dans les 1 196 centres de formation professionnelle existant
à l’échelle nationale. les Algériens ne veulent pas se former dans ce domaine, ils préfèrent le gain facile. Et la majorité des
maçons et des manœuvres que nous trouvons dans les chantiers, n’ont pas de formation professionnelle. La sensibilisation doit
être orientée sur cet axe des plus importants. Il faut aussi vulgariser la cartographie
des centres de formation, car en Algérie, la
formation professionnelle est le parent pauvre des entreprises algériennes.
Devant cette situation, l’Etat algérien
recourt aux entreprises étrangères pour
étude et réalisation des projets de
constructions de logements où ceux des
infrastructures de base qui coûtent très
cher à l’Etat…
C’est une réalité amère, car nous n’avons
pas une main-d’œuvre qualifiée. Mais pour
parer à cette situation, il faut bénéficier de
la technologie et du savoir-faire de ces
entreprises étrangères, et ne pas se limiter
uniquement à la sous-traitance. Il faut également bénéficier du savoir-faire des
consultants dans le domaine technique, et
sceller des partenariats avec des entreprises
ALGERIE NEWS
étrangères expérimentées. Mais je regrette
que l’administration ne joue pas son rôle
convenablement dans ce processus. Celle-ci
a rendu un mauvais service aux entreprises
de construction algériennes. En Algérie,
tout le monde est architecte sauf l’architecte
! Pour me comprendre très bien, je vous cite
le cas du programme des logements ruraux,
un petit programme que nous n’arrivons
même pas à gérer convenablement, alors
comment voulez-vous réaliser des grands
projets avec une bureaucratie d’une ère
révolue ? J’estime donc que le logement doit
être social dans son financement.
Les entreprises étrangères sont de plus en
plus réticentes à venir réaliser des logements en Algérie, peut-on en connaître les
raisons ?
La raison est simple, le prix de réalisation est très faible, il varie entre 400 et 500
euros/m2, alors que la moyenne de réalisation d’un m2 en France dépasse les 1000
euros. Mais le problème est que les
Algériens ne veulent pas travailler dans ce
domaine, et s’opposent à la main-d’œuvre
étrangère.
Le ministère de l’Habitat prône une politique qui encourage les sociétés étrangères,
présentes sur le marché national de la
construction à recruter et à former une
main-d’œuvre algérienne et lui transmettre leur savoir-faire même en matière de
management des grands projets, est-il le
cas aujourd’hui ?
C’était une démarche fort intéressante,
mais aujourd’hui on ne peut pas faire
encore le bilan, il faut attendre quelques
années, pour évaluer ce qui a été réalisé
Mardi 18 février 2014
dans ce secteur. Cette politique fera l’objet
d’un examen exhaustif après le départ de
ces entreprises étrangères. C’est à ce
moment-là que les Algériens peuvent
découvrir s'ils sont capables de relever seuls
le défi sans l’aide des étrangers. Mais pour
l’instant, il faut qu’il y ait un suivi dans ces
entreprises pour dire si leur engagement a
été honoré ou pas.
Cela revient à dire que les entreprises algériennes doivent établir des partenariats
avec des entreprises étrangères au lieu de
travailler avec celles-ci sous forme de
sous-traitant ?
Effectivement, il faut assurer le transfert
du savoir-faire et de la technologie, et ne pas
se limiter seulement à la sous-traitance
pour ne pas être dépendant du savoir-faire
étranger. Il faut vérifier encore s’il existe un
travail mutuel sur le terrain entre les entreprises algériennes et étrangères. Il faut qu’il
y ait un suivi rigoureux assuré par le bureau
d’architecte. Mais pour terminer, je vous
rappelle une chose, nous sommes très loin
dans ce domaine. Ne nous disposons d’aucune entreprise locale qui puisse honorer
ses engagements, ni posséder une main
d’œuvre qualifiée. Pis encore, nous n’avons
pas de culture dans ce domaine. Ils ont tout
clochardisé, nous n’avons pas de maîtres
d’ouvrage qualifiés. Mais le plus important
dans tout ça, est qu’il faut absolument établir un bilan sur tout ce qui a été réalisé, et
engager un panel d’experts pour réfléchir
aux solution adéquates dans le secteur de
l’habitat avec tous ses équipements, tout en
commençant à respecter les professions et
les prérogatives.
Entretien réalisé par Yahia Maouchi
> C A P I T A L
BOOM
CRASH
Le directoire de
Porsche s'attellera
bientôt à la mise en
place d'un nouveau
plan stratégique de
cinq ans, l'objectif
de ventes de
200 000 voitures
fixé par le plan
actuel « Strategy
2018 » n'étant pas
loin d'être atteint, déclarent des sources proches du
dossier. Les 200 000 ventes pourraient être réalisées dès
2015, donc, avec trois ans d'avance, et ce, grâce à la percée
du groupe sur le segment des SUV (sport utility vehicle), a
affirmé, mardi, le président du directoire, Matthias Müller.
Le nouveau modèle de la marque, le Macan, sortira en avril
mais il a déjà enregistré des commandes représentant huit
mois de production. Le programme Strategy 2018 du groupe
de Stuttgart, conçu en 2011, fixe aussi comme objectif une
marge de plus de 15%. Elle était déjà de 18% sur les neuf
premiers mois de l'exercice.
La SNCF, déficitaire
en 2013, vise 350
millions
d'économie, cette
année, afin
d'améliorer sa
marge
opérationnelle, tout
en améliorant de
plus de 2% son
chiffre d'affaires.
La compagnie ferroviaire française a fait état d'une perte
nette de 180 millions euros, l'année dernière, contre un
bénéfice de 376 millions, un an plus tôt, sous l'effet d’une
dépréciation comptable des rames TGV pour 1,4 milliard
euros. L'opérateur a amélioré son chiffre d'affaires annuel
de 0,5%, à périmètre et change constants, à 32,232
milliards euros, malgré une baisse de 1,4% pour SNCF
Voyages (activité TGV). La SNCF a légèrement réduit sa
dette financière de 131 millions, pour la ramener à 7,391
milliards euros et a dégagé un cash-flow libre record de 464
millions.
7
CHIFFRE
90 000
Sur les 146 000 dossiers du programme AADL de 2001 et
2002, réceptionnés, il n’en a été retenu que 114 548, « dont
90 000 pour Alger ».
Conférence maghrébine de
l’Agence universitaire de la
francophonie
40 représentants
au rendez-vous
Prix algérien de la qualité
Lancement
de l’édition 2014
Le ministère du Développement industriel et de la Promotion de
l’investissement lance un concours national pour l’attribution du Prix de la
qualité au titre de 2014, récompensant les entreprises et organismes pour les
efforts consentis en vue de l’amélioration et du développement de la qualité.
L
e Prix de la qualité comporte
une récompense financière
de deux millions de dinars
(2 000 000 DA), un trophée
honorifique et un diplôme d’honneur. Le ministère invite les entreprises et organismes certifiés, selon
les différents systèmes de management, et intéressés à retirer le cahier
des charges relatif au concours. Dans
le contexte économique actuel, marqué par la mondialisation des échanges et l’évolution des exigences du
marché, intérieur et extérieur, les
entreprises sont amenées à améliorer
la qualité de leurs produits ou services pour renforcer leur compétitivité. La qualité est un mode de
management d’un organisme, centré
sur la qualité et basé sur la participation de tous ses membres.
A ce titre, ce prix offre un cadre
d’évaluation et d’auto-évaluation
qui permet aux entreprises de mesurer leurs performances en matière de
qualité et identifier les axes de progrès. A l’instar des pays industrialisés, et conformément au décret exécutif N° 02-05 du 06 janvier 2002,
l’Algérie a institué le Prix algérien de
la qualité.
Ce prix permet de reconnaître et
récompenser les entreprises et organismes pour les efforts consentis
dans la démarche qualité, quel que
soit le domaine d’activité. Pour rappel, le prix de la qualité, édition
2013, a été attribué à l’Entreprise
nationale des industries de l’électroménager (Eniem).
Le trophée a été remis par le
ministre
de
tutelle,
Amara
Benyounes, en présence du
Secrétaire général de l’UGTA, Sidi
Saïd, et les membres du jury, devant
un parterre de chefs d’entreprise, en
décembre 2013. Le Prix spécial du
jury été attribué à l’entreprise
Socothyd, en récompense à la qualité
de son management. Le Prix de la
qualité a pour but principal d’encourager les entreprises à produire
mieux, pour une meilleure concurrence dans un marché ouvert à la
création de richesse et d’emplois,
mettant en avant les exigences de la
qualité. Pour les responsables du secteur, il est important de renforcer le
rôle de la normalisation pour fabriquer des produits de qualité, appelant les acteurs économiques à s’investir davantage dans la qualité.
Par ailleurs, en 2012, c’était
Mediterranean Float Glass (MFG),
filiale du groupe Cevital, spécialisée
dans la production et la transformation du verre plat, qui avait décroché
le trophée.
F.A-A.
ALGERIE NEWS
Mardi 18 février 2014
U
ne quarantaine de représentants d’établissements
d’enseignement supérieur d’Algérie, du Maroc et de
Tunisie se sont réunis le 10 février dernier à Tunis,
pour la première rencontre de la Comares (Conférence
maghrébine des responsables d’établissements d’enseignement supérieur membres de l’Agence universitaire de la francophonie (AUF) dont le Centre de développement des énergies renouvelables —CDER).
Totalisant cent universités et grandes écoles, membres de
l’Agence universitaire de la francophonie (AUF), l’Algérie, le
Maroc et la Tunisie représentent, à eux trois, un des plus denses espaces d’enseignement supérieur du monde francophone. La Comares qui a siégé pour la première fois, le 10
février dernier, à Tunis, s’offre comme plateforme de dialogue
pour la coopération inter-universitaire trans-maghrébine.
L’initiative lancée il y a près de deux ans par le bureau
Maghreb de l’AUF, dont le siège est à Rabat, a été concrétisée
grâce à la concorde et l’appel à la concertation existant au sein
du réseau pour affronter des défis communs. Marquant la
solennité de l’événement, le recteur de l’AUF, le Professeur
Bernard Cerquiglini, a souhaité se joindre aux participants,
présidents, recteurs et directeurs présents. Il a prédit qu’ « un
rôle déterminant incombe à la Comares au Maghreb, comme
cela est le cas pour les cinq conférences pré-existantes dans les
régions Afrique, océan Indien, Caraïbes, Asie du Sud-Est,
Europe centrale et orientale et Moyen-Orient », au vote des
statuts, faisant suite à l’élection du bureau de la Comares dans
la collégialité. Ainsi, son président, Lasaâd El-Asmi, président
de l’Université de Carthage, sera épaulé de trois vice-présidents et trois représentants des membres, un par pays.
S’adressant à l’assemblée, Cristina Robalo-Cordeiro, directrice du Bureau Maghreb de l’AUF et qui a suivi chacune des
étapes de la création de la Comares, a insisté sur l’efficience
de cette instance, instrument flexible et mobile, qui aura, à
l’image de ce qui se passe dans les autres conférences régionales, l’autorité de se prononcer au nom de l’ensemble des
membres maghrébins de l’AUF.
8
>
P U B L I C I T E
Algérie News 18-02-2014
Anep 107 128
Algérie News 18-02-2014
Anep 107 130
Algérie News 18-02-2014
Anep 107 134
Algérie News 18-02-2014
Anep 107 137
ALGERIE NEWS
Mardi 18 février 2014
> C O U P S
D E
P R O J E C T E U R
9
En hausse
ILS ONT OSÉ LE DIRE
>
Isaad Rebrab
« Je n'arrive toujours pas à comprendre la
grève dans l'Education nationale. Ces gens
là veulent avoir ce qui n'est pas à eux.
C'est revendiquer des choses auxquelles
ils n'ouvrent pas droit »
« Je suis prêt à une confrontation directe
avec Bouteflika. Des ministres et des
généraux m'ont apporté leur soutien. Dans
ma République, les juifs et les athées
seront les bienvenus »
Abderrezak Mokri
« Il faut que l'on soit associé aux
négociations entre l'armée et la Présidence.
C'est de l'avenir de l'Algérie dont il s'agit.
Tout le monde doit être associé. C'est une
occasion de rompre avec cette tradition du
secret et du complot »
Le monde de l’insolite
Abdelkader Zoukh
>
Abdallah Ghlamallah Loth Bonatiro
L'événement est tellement rare, qu'il
mérite d'être noté. Ce n'est pas tous les
jours qu'un président français reçoit un
homme d'affaires algérien. Même
Moumène Khalifa n'avait pas réussi cet
exploit. Hollande va sûrement le
remercier d'avoir sauvé des milliers
d'emplois en France. Le recevoir à
l'Elysée est la moindre des choses.
Un trou avale des
voitures
Un impressionnant effondrement s’est
déroulé mercredi au beau milieu d’un
musée aux Etats-Unis, entraînant la
chute de huit véhicules de collection,
rapporte LCI.
Le trou béant, d’une dizaine de mètres
de large et de profondeur, est apparu
soudainement vers 5h30 au sein du
National Corvette Museum, à Bowling
Green, dans l’Etat du Kentucky. Par
chance, il n’y avait aucun visiteur ni
personnel à cet horaire matinal.
Une fois n'est pas coutume. Un wali
d'Alger qui repasse au tamis les listes
des bénéficiaires de logements sociaux
pour s'assurer qu'il n'y a pas d'intrus.
Une bataille
ketchup
mayonnaise
Abderrahmane
Belayat
>
La tradition perpétuée. La place
de la Victoire de Bordeaux a été
prise d’assaut par les lycéens
de la ville ce vendredi matin,
venus fêter le « Père Cent »,
rapporte Sud-Ouest. Cette
tradition lycéenne, qui a lieu
chaque année cent jours avant
le bac, voit les lycéens de
terminale de différents
établissements s’affronter à
coups de lancers de ketchup,
de mayonnaise et de nourriture
au centre de la ville.
En baisse
Des vêtements
déductibles
d'imp ô t s
Selon une loi suédoise, leurs tenues de
scène pouvaient être déductibles
d'impôt… T'as le look coco. Plateforme
shoes, col pelle à tarte pailleté et
combinaisons moulantes... Célèbre pour
sa musique, le groupe suédois Abba, qui
fête cette année les 40 ans de sa victoire
à l'Eurovision, l'était aussi pour sess
tenues vestimentaires extravagantes.
Sauf que, selon la presse britannique,
les membres du groupe ont confirmé
que leur look sur scène leur permettait
en fait d'économiser de l'argent dans la
vie civile.
Beaucoup de journalistes se sont plaints
de l'attitude de l'ex-coordinateur du
Bureau politique du FLN. Ils ne
comprennent pas sa réaction, avant-hier,
lorsqu'il a reproché à certains, leurs
insistance à avoir des informations sur la
démarche du groupe auprès de la wilaya
d'Alger. Quand il a besoin de parler, c'est
lui qui appelle les journalistes et quand il
perd une bataille, il change d'humeur et
devient « agressif ».
ALGERIE NEWS
Mardi 18 février 2014
10 >
P U B L I C I T E
Algérie News 18-02-2014
Anep 106 996
Algérie News 18-02-2014
Anep 107 013
Algérie News 18-02-2014
Anep 107 011
Algérie News 18-02-2014
Anep 107 015
ALGERIE NEWS
Mardi 18 février 2014
dclg
é
A n a l y s e s
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D é c r y p t a g e s
La rédaction d'Algérie News propose une
nouvelle rubrique dédiée à l'analyse et au
décryptage de l'actualité qui nous concerne
et qui nous entoure.
Nous lançons un appel à tous ceux et toutes
celles qui veulent y contribuer à travers des
articles ou des propositions. Vos contributions
seront les bienvenues.
Contact : [email protected]
A la veille de l’élection présidentielle
ÇAVA SE SAVOIR
La stabilité
de l’Algérie
menacée ?
Louisa la mémère,
Saâdani le
pompier-pyromane
Par Massinissa Boudaoud
Par Abderrahmane Mebtoul
A l’approche de l’élection présidentielle d’avril 2014, nous
assistons à une atmosphère polluée où la majorité du personnel
politique invoque la notion de stabilité politique, au moment où
des tensions existent au niveau interne et où se dessinent
d’importantes reconfigurations géostratégiques à la frontière du
pays. Cette brève contribution se propose de faire un inventaire,
une vingtaine, concernant la notion de stabilité, et ce, à partir de
différentes déclarations de responsables reprises dans la presse
nationale et internationale, entre janvier et février 2014.
> Suite pages 12 - 13
ALGERIE NEWS
11
Mardi 18 février 2014
Les dieux ont soif. Le célèbre roman d’Anatole
France a mis à la mode cette expression, qui
signifie que les dieux – les idées et les passions
qui mènent les hommes- ont soif du sang et de
sacrifices humains comme certains dieux du
paganisme antique. L’éminent écrivain qui
donne ce titre à un roman de la Terreur jacobine
sous la Révolution française, l’a emprunté du
Vieux Cordelier de Camille Desmoulins. La métaphore et la locution
ont étanché leur soif durant le Siècle des Lumières avant de
s’impliquer dans le bon usage français pour décrire une situation
dans laquelle un peuple qui aspire à plus de liberté devait passer
impérativement sur l’autel des sacrifices. Saâdani est devenu sujet
à caution. Sa diatribe par laquelle, il a ouvert la boîte à Pandore, a
accouché finalement d’une souris. Après avoir attiré les feux de la
rampe et attisé ceux de la haine et de la colère, il veut filer à
l’anglaise. C’est l’adage qui veut qu’on ne puisse jamais apprendre
au vieux singe à faire la grimace, il est vrai aussi que le vieux singe
ne pourrait jamais être sage. Nous
avons presque cru naïvement ses
dires, quand il évoqua l’Etat civil,
mais son intelligence n’a rien à
envier à sa bêtise, ne dépassant
pas le périmètre de la paperasse et presque cru
des formulaires de l’état civil qu’on naïvement ses
retire d’une mairie. Il a appelé les
dires, quand il
mouhafedhs et les militants de son
évoqua l’Etat
parti à « fermer la porte du débat
civil, mais son
politique » et à ce que toutes les
intelligence n’a
« interventions », les
« déclarations » et les « entretiens» rien à envier à sa
bêtise, ne
tournent autour des questions
dépassant pas le
« organiques » et des « préparatifs
de la campagne électorale au profit périmètre de la
du candidat du parti qui n’a pas
paperasse et des
encore déclaré sa candidature. Le
formulaires de
pauvre ne fait pas la différence
l’état civil qu’on
entre un débat politique, une
retire d’une
cacophonie byzantine et les
mairie.
règlements de comptes. Il a dit ce
qu’on lui avait dit de dire. Il ne
cesse, d’ailleurs de commettre
l’impair de clamer que le FLN veut
un système de gouvernance semi-présidentiel. À moins que nos
oreilles nous trahissent, l’on s’interroge sous quelle férule
sommes-nous ? Juridiquement, la gouvernance en Algérie est
paraprésidentielle, pratiquement elle est hyper-présidentielle, le
président de la République accaparant la quasi-totalité des
pouvoirs exécutifs avec un Parlement où les députés s’entendent
comme des larrons en foire. Donc, comme il fallait s’y attendre, ce
n’était qu’un coup d’épée dans l’eau. Une quête de strapontins et
une consécration en compensation des services rendus au maître
des céans. Les mêmes procédés à l’origine de la gabegie et de nos
infortunes nationales. Mais l’avatar politique n’est pas l’œuvre du
seul FLN, la mémère Louisa excelle dans la roublardise. La
trotskiste qui a de tout temps fait de la séparation des pouvoirs et
de la non-immixtion de l’armée dans la vie politique son cheval de
bataille, vient de trahir sa propre conviction, en faisant un saut aux
Tagarins entre deux gorgées de mensonges. Puisqu’il y a une
soixantaine de partis légaux, Gaïd devait, à ce titre, consacrer à
chacun d'eux une séance de travail pour procéder à une évaluation
de la situation régionale « à haut risque » et de ses répercussions
sur l’Algérie. Ce que les Algériens attendent de leur armée, c’est de
s'immiscer dans les affaires de la technologie militaire, dans la
fabrication des missiles à longue portée, dans la maîtrise de la
nanotechnologie, dans la construction aéronavale à usage militaire,
en mettant en rade le premier porte-avions algérien. Il ne faut pas
aussi céder à la paranoïa, mais la vigilance est de mise. L’Algérie
donne l’impression d’un État vulnérable, fragile, cassable, divisible,
friable. Et puisque les Algériens ne sont mûrs qu’à s’adosser à des
murs, il est important de faire appel à la marraine ou plutôt à la
mémère pour rassurer un peuple mineur. Que fera-t-il quand il
deviendra majeur ? Et ça…ça va se savoir.
Nous avons
12
a a e Décryptage
dclg
é
A n a l y s e s
&
D é c r y p t a g e s
A la veille de l’élection présidentie
La stabilité
menacée ?
1- Pour ceux qui soutiennent un quatrième mandat du Président Abdelaziz Bouteflika, la stabilité
passe par sa reconduction et ceux qui s’y opposent
contribuent à l’instabilité du pays.
2- Pour ceux qui s’opposent au quatrième mandat, la stabilité passe par sa non-reconduction, invoquant sa maladie et son absence de l’arène nationale
et internationale depuis plus d’une année, parlant de
« clan présidentiel » qui prendrait en otage le président.
3- Pour certains, critiquer le bilan économique
du président durant ces quinze dernières années,
c’est s’attaquer à la stabilité, les dossiers de corruption qui seraient « vides » étant l’oeuvre d’un clan
pour déstabiliser le président.
4- Pour d’autres, le bilan économique est désastreux eu égard à l’importance de la dépense monétaire entre 2000 et 2013, ayant favorisé les scandales
de corruption touchant les proches du président et
conduisant à l’instabilité du pays.
5- Pour d’autres, les attaques personnalisées
contre un département sensible de l’armée nationale
populaire constituent un acte de déstabilisation du
pays.
6-Pour d’autres encore, tous les présidents de
1963 à 2009 ont eu la caution de l’armée pour stabiliser le système.
7- Pour d’autres encore, la mise au point du
Président ne vise pas le secrétaire général actuel du
FLN, « homme du clan présidentiel », mais l’ensemALGERIE NEWS
Mardi 18 février 2014
ble des personnes et des in
à la déstabilisation du pays
8-Pour d’autres aussi,
mandat qui pose problèm
vice-président qui n’aurait
quant que la révision cons
pour fin novembre-début d
9. Pour d’autres aussi,
rupture de consensus au s
un candidat alors que t
République, de 1963 à 20
l’armée, explique que le co
au système, soit sorti au gr
la déstabilisation, du moin
1O- Pour d’autres enco
tente entre les centres de d
tation de l’information, le
pour conserver le système e
mes réels.
11. Pour d’autres encor
centres de décision et, pou
l’indépendance du pays,
ancien commandant de la
lant au nom de ses camara
pre expression, va jusqu’
major actuel, cumulant la f
ministre de la Défense (pro
son rôle de leader de l’AN
ses dires, ne représentant
majorité de l’armée.
Décryptage 13
ielle
é de l’Algérie
nstitutions qui contribuent
s.
ce n’est pas le quatrième
me mais la désignation du
t pas fait consensus, explistitutionnelle programmée
décembre n’ait pas eu lieu.
il s’en est suivi que cette
sommet du pouvoir pour
tous les présidents de la
009, ont eu la caution de
ompromis, qui était interne
rand public, contribuant à
ns apparente, du système.
ore, il n’y a pas de mésendécision, mais une alimenes élections étant fermées
et, par là, voiler les problè-
re, il y a rupture entre les
ur la première fois depuis
un général en retraire,
a 3e région militaire, parades d’armes, selon sa pro’à dénier au chef d’étatfonction politique de viceoche du clan présidentiel),
NP, celui-ci, toujours, selon
t que lui-même et non la
12- Pour d’autres encore, la justice n’est pas indépendante mais instrumentalisée. Face aux scandales
de corruption et des accusions d’une extrême gravité, dont celles portées par l’actuel secrétaire général du FLN, parti scindé en quatre tendances. Ces
scandales reproduits au niveau international discréditant l’image du pays, et la justice qui ne réagit pas
(ministre appartenant au clan présidentiel), ce qui
reflèterait de profondes divergences.
13- Pour d’autres encore, on observe avec inquiétude, au niveau international, ces tumultes internes,
à même de conduire à des dérives incontrôlables,
laissant sceptiques les investisseurs internationaux
qui attendent pour voir. Au niveau interne, les hommes d’affaires sont également inquiets.
14- Bon nombre constate qu’au niveau de la base
populaire, se sentant non concernée, les cafés alimentent les rumeurs, les conflits au niveau du sérail,
la grève de l’éducation, les tensions sociales qui se
généralisent à toutes les régions, les tensions au
Sahel et les événements de Ghardaïa, d’où un spectacle désolant pour le pays et une peur qui s’installe.
15- Pour d’autres encore, il est inexplicable qu’on
assiste à plus de 100 candidats à la candidature, dont
la majorité sont fantaisistes dénaturant, du coup, la
politique.
16-Bon nombre d’observateurs s’inquiètent
quant au taux de participation, déjà faible par le
passé, et ce, après le désistement des partis islamistes, du RCD et, éventuellement, du FFS, le parti de
Ghoul ne pouvant représenter, à lui seul, le courant
islamiste et celui d’Amara Benyounes, la Kabylie.
17-Pour d’autres encore, le candidat du système,
qui sera choisi, devrait avoir l’aval des Etats-Unis et
de l’Europe, notamment de la France.
18- Pour la tendance trotskyste, représentée par le
Parti des travailleurs, constant dans ses idées, ayant
évoqué, il y a deux ans, une possible attaque indirecte contre l’Algérie par les USA et des pays européens, la déstabilisation viendra de l’extérieur, en
référence à ce qui se passe en Egypte, en Libye et en
Syrie.
19- Bon nombre encore constatent des alliances
contre nature de la part de ceux soutenant un quatrième mandat ou ceux étant contre, les leaders politiques se contredisant sur l'option tant idéologique
qu'économique.
20- Bon nombre, enfin, constatent la maturité
dont a fait preuve tant l’élite politique que la population de Tunisie lors de la révision constitutionnelle.
Comme on le constate, tout ce monde invoque le
terme stabilité ou instabilité suivant ses objectifs, en
dénaturant ainsi le sens, comme on a pu dénaturer
par le passé le terme réformes.
Pour en comprendre l’essence, il est nécessaire de
donner la définition de ce concept. La « stabilité »
peut être définie comme une constance, une capacité
du système, de fonctionner, en gardant l’inaltérabilité de sa structure, permettant le fonctionnement et
ALGERIE NEWS
Mardi 18 février 2014
le développement dans le cas d’influences internes et
externes, tout en gardant sa structure et sa capacité
de contrôle des changements sociaux. Elle ne saurait
s’identifier à la légitimité populaire. La stabilité politique, l'ordre politique, peuvent être obtenus, en
général, par deux moyens : la dictature ou un large
développement de la démocratie, tenant compte de
l’anthropologie de la société. La stabilité peut être
synonyme de statu quo lorsqu’elle se caractérise par
la création et la préservation de l'immobilité, de la
constance des structures socio-économiques et politiques. Le statu quo peut être assimilé à une stabilité
statique. Le statu quo est une locution francisée qui
vient de la locution latine in statu quo ante, signifiant littéralement « en l'état où cela était auparavant
» (ou statu quo ante). Cette locution est principalement utilisée pour désigner une situation figée,
qu'on trouve dans des expressions typiques comme
« maintenir le statu quo »,
« revenir au statu quo
». Le statu quo a un coût énorme pour la société
algérienne, dominée par la distribution de la rente,
en ce monde mondialisée où il n’existe pas d’équilibre, toute nation qui n’avance pas reculant forcément. Cet immobilisme sans base sociale réelle et
sans dialogue conduit inéluctablement, à terme, à la
décomposition de la société, car reposant sur l’autosatisfaction et continuant sur une trajectoire qu’on
sait suicidaire en dépensant sans compter par une
distribution de traitements sans contrepartie productive.
Une stabilité réelle passe par des institutions crédibles évolutives dans le temps, une moralité chez
ceux qui dirigent, une participation des citoyens à la
gestion de la Cité, un minimum de consensus qui ne
saurait signifier unanimisme, signe de décadence de
la société qui doit prendre en compte la diversité, le
développement multidimensionnel en tenant
compte des nouvelles mutations mondiales, conciliant efficacité économique et justice sociale (ne pas
confondre avec égalitarisme). Car, on doit différencier la stabilité statique de la stabilité dynamique,
tenant compte tant de la transformation interne de
la société que du monde. Deniz Akagül, politologue
turc, note avec pertinence « que la stabilité politique
se fonde sur la balance des intérêts coïncidant et
résistant des divers groupes sociaux sur le rapport
optimum de la succession et la modification conditionnée par les motivations intérieures et extérieures
». Aussi, faut-il poser correctement les problèmes : la
stabilité politique a-t-elle un impact sur les performances économiques ou, au contraire, ce sont ces
dernières qui déterminent la stabilité politique ? Ou,
encore, la nature du régime, sa stabilité et sa croissance se renforcent-elles les unes les autres ? Les
enquêtes menées par nombre d’experts montrent
une situation complexe largement influencée par les
évolutions politiques et économiques, les dynamiques internes et les facteurs externes. Les analyses sur
les interactions entre la nature du régime politique,
sa stabilité et le développement économique aboutissent à des résultats qui restent souvent perplexes,
tant sur l’existence d’une corrélation que sur le sens
des causalités. Quant au lien entre la stabilité du
régime politique et le développement, les recherches
parviennent à dégager des résultats plus probants,
sans toutefois déboucher sur un schéma déterministe politique ou économique solide.
En résumé, l’Algérie traverse un des moments les
plus cruciaux de son histoire. Il faut vite éviter la
sinistrose, en considérant que tout ce qui a été réalisé
depuis l’indépendance n’est pas totalement négatif
ou que l’autosatisfaction est source de névrose collective. Tout le monde reconnaît que les résultats
sont loin des potentialités du pays, qui sont immenses, pouvant dépasser la crise multi-dimensionnelle
à laquelle il est confronté. Le retour à la confiance,
sans laquelle aucun développement viable ne peut se
réaliser, passe nécessairement par une gouvernance
renouvelée, une réhabilitation de l’entreprise créatrice de richesse et son soubassement la valorisation
du savoir. Personne n’ayant le monopole du nationalisme, espérons un débat serein sur les vrais problèmes, une transparence par la démocratisation des
décisions politiques et économiques et un Etat de
droit afin de les mobiliser face aux enjeux futurs et
aux réformes structurelles différées et qui seront
douloureuses. Puissent les intérêts supérieurs de
l’Algérie l’emporter sur les considérations personnelles dont le but est le contrôle et la distribution de
la rente des hydrocarbures au profit d’une minorité
! L’Algérie, ce grand pays, saura concilier la modernité avec son authenticité par un dialogue productif
sans exclusive et éviter, grâce aux femmes et aux
hommes, toute dérive déstabilisatrice.
é
14 dclg
a a e Kiosque international
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D é c r y p t a g e s
Game of thornes :
Un détonnant cocktail historique
un plaisir fondamental. [Le 31 mars] verra
le retour sur nos écrans de télévision d'une
série qui, comme les deux ouvrages sur les
Tudor de Mantel, récompensés par le
Booker prize, explorent les plaisirs et les
périls de l'ambition politique. Dans la
bande-annonce de la troisième saison de
Game of Thrones [Le Trône de fer], on
entend la voix de l'acteur Aiden Gillen
définir le chaos comme une échelle :
"Monter, c'est tout ce qu'il y a à faire."
La politique, un jeu très
dangereux
Tom Holland, The Guardian
G
uerre des Roses, mur d'Hadrien,
sièges de Constantinople, invasions mongoles... Dans son oeuvre, George R. R. Martin
mélange les références et les époques. Ce
pourrait être un horrible fatras. C'est un
récit âpre et réaliste qui séduit lecteurs et
historiens. Même si [la célèbre romancière
britannique] Hilary Mantel n'a pas encore
commencé le troisième volume de sa trilogie consacrée à Thomas Cromwell, on
peut être assuré que plusieurs développe-
ments n'y figureront pas : Cromwell ne
précipitera pas une guerre civile ; il ne trahira pas le mari de la jeune fille avec
laquelle il a été élevé et dont il est amoureux ; il n'échappera pas au billot. Sa chute
est écrite. On ne peut tromper les livres
d'Histoire. Le Cromwell de Mantel est
aussi lié à l'inéluctabilité de sa perte qu'un
prisonnier au chevalet. Bien sûr, sous la
plume d'un grand écrivain, le fait que le
lecteur connaisse déjà le destin d'un personnage peut faire monter la tension.
Malgré tout, le plaisir qu'on éprouve à suivre un récit sans savoir ce qui va arriver est
Petyr Baelish, le personnage de Gillen,
sait assurément de quoi il parle. Le monde
dans lequel il vit semblera parfaitement
familier aux lecteurs du Conseiller [la triologie historique à succès d'Hilary Mantel,
qui décrit l'ascension et la chute de Thomas
Cromwell, publiée en France aux Ed.
Sonatine] : raffiné, traître et truffé de gens
qui se font décapiter à la hache. La politique y est décrite comme un jeu dans lequel
seuls les plus talentueux peuvent espérer
gagner. Après des débuts modestes, Baelish
lui-même s'est élevé pour atteindre une
position où il exerce une influence et un
pouvoir discrets. Dans la première saison
de Game of Thrones, on le voit servir un roi
guerrier qui s'est transformé en jouisseur et
est assailli de graves problèmes conjugaux.
Baelish est habile à profiter de la prodigalité
de son maître. "Trois ans après son entrée à
la cour, il a été fait Grand Argentier et
membre du Conseil restreint. Aujourd'hui,
les revenus de la Couronne sont dix fois
supérieurs à ce qu'ils étaient sous son prédécesseur." Si Baelish ressemble fort à
Thomas Cromwell, ce n'est peut-être pas
entièrement une coïncidence. Westeros, le
monde où il vit, a beau compter des dragons, des cadavres ambulants et un mur de
glace gigantesque, il est loin d'être totalement fantastique. George RR Martin, dont
la série de romans a inspiré la série télévisée
de HBO, tisse une tapisserie d'une ampleur
et d'une richesse extraordinaires et la plupart des trames qu'il utilise viennent de
l'Histoire de notre propre monde.
L'apparence de Gillen dans la série —
pourpoint noir et barbe en pointe —
résume habilement le rôle qu'il joue : celui
d'un Machiavel Tudor. Cromwell et
Walsingham ne sont pas les seuls modèles.
Le personnage de Baelish s'inspire également des traditions de la tragédie de vengeance : il a un penchant pour le poison et
nourrit une passion semi-incestueuse pour
la jeune fille avec laquelle il a été élevé. Ce
que ni l'Histoire ni la littérature de la
période Tudor ne peuvent toutefois nous
révéler, c'est la profondeur et la nature des
intrigues qu'il concocte, ni ce que sera son
sort — il reste encore deux livres à écrire
avant la fin de la série.
L'Histoire fournit des pièges
pour les personnages
Ce qui rend les choses encore plus difficiles à deviner, c'est que le monde de
Westeros ne puise pas son inspiration dans
une seule et unique période de l'Histoire.
Le contexte général de la série dérive assurément de la guerre des Roses. De même
que la maison de Lancastre a été renversée
par la maison d'York, au début de Game of
Thrones, la dynastie régnante des
Targaryen est renversée par l'usurpateur
Robert Baratheon.
Italie
Le coup d'Etat démocratique de Matteo Renzi
Cesare Martinetti, La Stampa
M
atteo Renzi s’est donc élancé du
point de penalty sans trembler,
comme il l’avait annoncé. Mais il
est encore impossible de savoir si la balle a
franchi la ligne ou si elle s’est écrasée sur la
transversale. Pour l’heure, le secrétaire du
Parti démocrate (PD) a placé dans sa tentative une "ambition démesurée" afin de
pousser Enrico Letta vers la sortie, le
remerciant à demi-mot pour son "travail
considérable". Si sa manœuvre a fonctionné, elle a également précipité la politique italienne dans un tourbillon qui était
encore inconcevable il y a peu. Le protagoniste de l’action, Matteo Renzi, nie de telles
manigances, lui qui clamait haut et fort il y
a tout juste une semaine que "personne" ne
le pousserait à prendre la place de son
"ami" Enrico, selon les termes du jargon
démocrate-chrétien.
C’est bien là toute la question : qui a
bien pu le pousser à le faire ? Que s’est-il
passé au cours de ces dernières heures pour
que les événements s’accélèrent à ce
point le 13 février, aboutissant à la déclaration la plus effrontée qu’ait connue un président du Conseil en exercice ? A peine
quarante-huit heures plus tôt, Renzi avait
indiqué à La Stampa qu’il n’était pas du
genre à se dérober : "Si on m’accorde un
penalty, je le tire." Et en effet, hier aprèsmidi, Matteo Renzi s’est avancé sur le terrain boueux, s’est emparé du ballon, l’a
soigneusement placé sur le point blanc et
a frappé.
"Renzi, maire de Florence
mais pas de l'Italie"
Comment allons-nous encore expliquer
au monde ce qui se passe au sein de notre
système politique labyrinthique ?
N’oublions pas que nous ne sommes qu’à
100 jours des élections européennes. Si
Matteo Renzi devait effectivement prendre
la tête du pays d’ici là, ce sera le quatrième
chef du gouvernement italien à participer
au Conseil européen au cours d’une même
législature. Un record. Aucun des deux présidents du Conseil qui ont succédé à
Berlusconi – dont toute l’Europe se méfie
désormais – n’a pris ses fonctions grâce à
un vote populaire. Ni Mario Monti, ni
Enrico Letta. Pas plus que Matteo Renzi,
certes élu maire de Florence, mais pas de
l'Italie. Certes, le 8 décembre 2013, il a été
élu secrétaire du PD en obtenant deux milALGERIE NEWS
lions de voix lors de la primaire. Mais le PD
n’est pas l’Italie non plus, et il n’a même
pas gagné les élections avec une marge suffisante pour gouverner seul le pays. Nous
voilà revenus à cette éternelle anomalie italienne. A Bruxelles, on nous observe avec
curiosité, surtout avec le vent populiste et
eurosceptique qui souffle en Europe et sur
le prochain Parlement européen. De quel
bois se chauffe-t-il, ce Renzi ? Que se passera-t-il au Conseil européen, le saint des
saints de l’Union, lorsque les portes se fermeront sur les chefs d’Etat et de gouvernement ? Après l'ère Berlusconi, imprévisible
et rarement impliqué dans les grandes réunions du Conseil, est venue l'ère Monti, le
professeur capable de donner des leçons à
une Angela Merkel attentive. Puis les membres de Conseil européen s’étaient habitués
au jeune Enrico Letta, qui avait construit sa
culture politique sur l’autel de l’Europe et
Mardi 18 février 2014
qui se présentait toujours au bâtiment
Justus Lipsius en ayant bien fait tous ses
devoirs – d’autant plus que Letta travaillait
d’arrache-pied pour préparer la présidence
italienne (à partir de juin 2014) comme s’il
s’agissait d’une épreuve décisive qui permettrait d’asseoir définitivement sa capacité à diriger. Et maintenant ?
A Bruxelles, on pensait que l’Italie avait
enfin trouvé une certaine stabilité, malgré
son anomalie incarnée par un chef de gouvernement non élu mais considéré comme
le seul point d’équilibre politique au sein
d’un Parlement bloqué. On pensait qu’il
serait enfin possible de procéder à quelques réformes, à commencer par celle du
système électoral qui permettrait de restaurer une normalité démocratique. Au
lieu de cela, nous avons droit à une nouvelle exception, due à un politicien expérimenté, dans un climat politique qui semblait s’être résigné au mutisme. Il y a quelques jours, Renzi s’était empressé de dresser la liste des interlocuteurs avec lesquels
le gouvernement ne parvenait plus à
communiquer : les groupes parlementaires, les maires, les patrons d’entreprise, le
peuple, etc.
La politique est impitoyable. Une nouvelle exception italienne commence. Il était
illusoire de croire qu’un homme comme
Renzi allait attendre son tour, en restant
patiemment dans l’ombre. Son acte politique est caractérisé par la rapidité. Le ballon
est en plein vol. Nous découvrirons bientôt
s’il finira sa course sur la barre ou au fond
des filets.
Kiosque international
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dclg
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A n a l y s e s
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15
D é c r y p t a g e s
Afghanistan
A la recherche des soldats
disparus pendant la guerre
Kira Kalinina, La Voix de la Russie
Il y a 25 ans, les troupes
soviétiques quittaient
l'Afghanistan. Mais les
recherches des soldats
disparus se poursuivent.
Nikolaï Bystrov a été pris
en otage par les
moudjahidines pendant la
guerre, il était le garde du
corps du commandant
Ahmad Shah Massoud.
N
ikolaï Bystrov est né en 1964
dans la région de Krasnodar.
Appelé à l’armée à l’âge de 18
ans, il a été capturé par les
moudjahidines au bout de quelques mois.
Il a essayé de s'échapper, mais en vain.
Ayant miraculeusement survécu après un
passage à tabac, il a rencontré le commandant des moudjahidines, Ahmad Shah. Sa
deuxième tentative de fuite ayant échouée,
il s’est fait à cette fatalité, a appris la langue,
s’est converti à l’Islam et s’est habitué à la
vie parmi les Afghans. Environ deux ans
plus tard, se préparant à se retirer dans les
montagnes, Massoud a laissé aux militaires
le choix de rentrer chez eux. Mais Bystrov a
décidé de rester en Afghanistan.
Désormais, chaque année, il apporte son
aide au comité spécial chargé de la recherche des soldats soviétiques en Afghanistan.
Nikolaï Bystrov et Iouri Stepanov, qui a pu
revenir en Russie grâce à l’aide de Bystrov,
racontent à La Voix de la Russie leurs histoires. « Massoud nous a réunis tous
ensemble, 7 personnes, et nous a demandé :
« Qui veut renter en Union Soviétique ? Ou
en Amérique, en Angleterre, au Pakistan, en
Iran ? ». Mais en même temps, nous avions
peur de rentrer en URSS. Tout le monde a
dit : « Nous voulons aller en Amérique ». Il
y en avait un qui a dit : « Je veux aller en
France ». J’étais le seul à ne pas lever le bras.
Massoud m’a demandé : « Pourquoi tu ne
lèves pas le bras ? ». J’ai répondu : « Parce
que je ne veux aller nulle part », se souvient
Nikolaï Bystrov. Pendant de nombreuses
années, Bystrov fut le garde du corps de
Ahmad Shah. Il ne laissait personne l’approcher sans un contrôle préliminaire, qu’il
s’agisse de journalistes, de fonctionnaires,
ou même d'amis. Plus tard, il s’est marié
avec une proche de Massoud. Ils ont eu
deux enfants, un fils et une fille.
Aujourd’hui, ils vivent tous ensemble en
Russie. Bystrov est rentré dans sa région
natale 11 ans plus tard. Nikolaï Bystrov travaille en Russie, aidant le Comité des soldats ayant combattu à l’étranger dans ses
enquêtes. Presque chaque année, il se rend
en Afghanistan pour des missions de quelques mois. Il y participe à des opérations de
recherche des soldats soviétiques disparus
et s’occupe du rapatriement des restes des
soldats morts ou tués en Russie. « Je voudrais retrouver tout le monde, car je suis
rentré vivant. Je voudrais ramener les restes
de ces soldats à leurs parents. Pour que
leurs dépouilles reposent en paix en Russie
», explique Nikolaï Bystrov. « Je connais
bien la société afghane, je connais leur psychologie et leurs traditions. Tant qu'ils coopèrent avec moi, je ferai ce travail. Ils discutent toujours avec moi. Tant que le dernier
soldat n’est pas enterré, cette guerre n’est
pas terminée. Et je veux terminer cette
guerre. »
Les voyages de Bystrov en Afghanistan
ont permis de ramener en Russie tous les
soldats capturés qui ont survécu. Iouri
Stepanov était l’un d’eux. Il a passé près de
20 ans chez les moudjahidines. « Nous
avons fait des passeports afghans, nous
sommes arrivés à Kaboul pour rencontrer
Nikolaï, et il nous a expliqué ce qui se passe
en Russie. Il nous a dit que l’URSS n’existe
plus. C’est un autre pays, et il faut aider
l’équipe de recherche », raconte-t-il.
Les recherches des militaires disparus se
poursuivent même un quart de siècle plus
tard. Nikolaï Bystrov et l’équipe avec
laquelle il travaille sont persuadés qu’il faut
reconstituer le destin de chaque combattant
disparu en Afghanistan.
PARCOURS
Amine Kouider: pupitre & Cie
Constance Desloire, Jeune Afrique
D
iriger un orchestre comme on gère
une entreprise ? Pour ce mélomane
hyperactif d'origine algérienne,
l'opéra est surtout affaire d'organisation.
Traditionnellement, l'homme-orchestre
est affublé d'une dizaine d'instruments attachés autour du corps pour jouer dans les
rues. Amine Kouider est un peu un
homme-orchestre des temps modernes. Le
violon dans la main droite, une baguette de
direction dans la main gauche, un piano sur
les genoux, un téléphone pendu autour du
cou et un sac de voyage dans le dos.
Accompagné par son parfum puissant dans
les couloirs de l'Organisation des Nations
unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco), le chef d'orchestre algérien
est un homme très occupé. Enseignant de
violon en banlieue parisienne, directeur
artistique du Choeur philharmonique
international (CPI) à l'Unesco, chef "freelance" pour la Roumanie ou le Qatar, fondateur de l'Orchestre symphonique AlgérieFrance... Son CV est impressionnant, et
extrêmement bien présenté dans une brochure imprimée en couleur sur papier
glacé. Amine Kouider se forme d'abord au
violon. Ses parents, mélomanes de la classe
moyenne, l'inscrivent au conservatoire à
l'âge de 7 ans. Talentueux, il devient le plus
jeune violoniste de l'opéra d'Alger. Le violon, c'est son "passeport pour le monde",
qui lui permet de rencontrer des gens de
toutes cultures. Mais à Marseille, où il arrive
à l'âge de 20 ans, en 1987, puis à Paris, il
développe sa passion pour la direction d'orchestre. Il est doué pour la communication
avec les musiciens. "Chef d'orchestre, c'est à
la fois être musicien et homme de théâtre,
raconte Kouider. On travaille le corps,
l'énergie. On est l'intermédiaire entre le
créateur et les interprètes." Il passe trois ans
à Saint-Pétersbourg, au prestigieux Théâtre
Mariinsky. "Mon souvenir de concert le plus
fort, c'est là-bas, lorsque je dirigeais l'orchestre au même pupitre que Prokofiev et
Tchaïkovski !" Il y découvre l'opéra, pour
lequel il se passionne durablement. Décors,
éclairage, littérature, mise en scène...
Plusieurs arts réunis qui font du chef d'orchestre un manager. "Manager", en anglais,
c'est ainsi que Kouider définit son métier.
Gérer les personnes, les finances, le marketing, la politique... "Un chef est un entrepreneur. Et une entreprise, c'est une partition !"
déroule-t-il, logique et pédagogue, en dessinant avec ses mains pyramides, lignes et
cercles, plusieurs fois interrompu par des
ALGERIE NEWS
coups de fil liés à l'organisation pratique du
prochain concert. Le CPI jouait La Traviata
le 30 janvier à Paris. Le musicien, qui a
fondé cette association, en est le directeur
artistique depuis dix-sept ans. "Il gère un
peu trop de choses, à mon avis, soupire
Anne Leclerc, adjointe à la communication.
Très souvent sous pression, il est à l'écoute
et encourageant. Avec nous, chanteurs amateurs, c'est quelqu'un d'extrêmement
patient, ce qui est remarquable pour un
tempérament aussi bouillant !"
"Artistes de l'Unesco pour la paix"
depuis 1999, les artistes du CPI donnent
trois à quatre concerts annuels de soutien
aux programmes de l'organisation. Des performances qui mêlent souvent musique
classique occidentale et traditions arabes.
Les Mille et Une Nuits d'Offenbach, par
exemple, ou des chants soufis sur la
Neuvième Symphonie de Beethoven.
Mardi 18 février 2014
"Amine conçoit ses concerts comme un dialogue, décrit Anne Leclerc. Et ses origines
arabes sont fondamentales dans son inspiration." En 2012, Kouider fonde aussi
l'Orchestre symphonique Algérie-France
pour célébrer le cinquantenaire de l'indépendance d'Alger. Et il tient bon, malgré les
pressions de nostalgiques haut placés de
l'Algérie française. Les chefs d'orchestre
arabes ne sont qu'une petite quinzaine dans
le monde. "Il va nous mettre de la sauce
algérienne sur du Mozart !" s'est entendu
dire Kouider par certains. "Cela n'a pas été
facile. J'y ai fait face avec courtoisie, mais
fermeté, parce que je sais qui je suis.
Oriental, occidental, arabe, africain et
musulman. Je me suis appuyé sur ma double culture. La musique aide à ne pas avoir
peur d'autrui, même si elle ne change pas le
monde." Proche de sa famille en Algérie,
qu'il n'a pas vue pendant cinq ans au cours
de la décennie noire, l'homme s'investit à
partir de 2001 dans la réouverture de
l'opéra d'Alger, et dirige l'Orchestre symphonique national jusqu'en 2008. Le défi est
énorme, mais avec d'autres personnalités
algériennes il ranime la discipline et joue
même de l'opéra, pour la première fois
depuis 1962. Lorsqu'est donné Rigoletto, le
père de Kouider est dans la salle, fier.
Tailleur, il avait fabriqué les costumes de ce
même opéra à Copenhague, des décennies
auparavant... Alors à l'approche de la livraison, l'an prochain, du tout nouvel opéra
d'Alger, le fils du pays se dit "prêt à faire des
propositions" à la future direction. Une
communication sans fausse note pour celui
qui serait volontiers manager de spectacles,
s'il devait un jour se reconvertir.
16 >
N O T R E
V I S I O N
D U
M O N D E
Syrie
Kerry accuse la Russie de favoriser
la «surenchère» d'Assad
Le secrétaire d'État américain, John Kerry, a accusé lundi la Russie de « favoriser la
surenchère» du président syrien Bachar Al-Assad après l'échec des négociations de Genève
destinées à mettre fin à trois ans d'un conflit meurtrier.
L
e régime a fait obstruction, il n'a rien
fait sinon de continuer à bombarder son
propre peuple avec des barils
d'explosif et à détruire son propre
pays. Et je regrette de devoir dire
qu'il le fait avec le soutien accru
de l'Iran, du Hezbollah et de la
Russie », a-t-il déclaré lors d'une
conférence de presse à Jakarta. «
La Russie doit être partie prenante à la solution au lieu de
fournir encore plus d'armes et
encore plus d'aide (au régime
syrien) de sorte qu'elle favorise la
surenchère d'Assad ». Quinze
jours après un premier échec, une
deuxième session de négociations
à Genève entre le régime et l'opposition syrienne n'a permis
aucune avancée. La conférence
Genève II devait tenter de trouver
une solution politique susceptible
de mettre fin à la guerre civile en
Syrie, qui a fait plus de 140 000
morts, selon l'Observatoire syrien
des droits de l'homme (OSDH),
et des millions de réfugiés et
déplacés, selon l'ONU.
Depuis le début des négociations en janvier à Genève sous
Les gens
l'égide de l'ONU, pas moins de 6
000 personnes ont été tuées, selon
l'OSDH.
La conférence visait à mettre
en œuvre un accord international
sur une transition politique en
Syrie, signé le 30 juin 2012 à l'issue de la première conférence de
paix à Genève, mais jamais appliqué. Après un nouvel échec
samedi, M. Kerry a dénoncé
dimanche « l'obstruction » dont a
fait preuve selon lui le président
Bachar Al-Assad. A l'inverse, il a
loué l'opposition pour son « courage » et son « sérieux » au cours
de ces négociations qui n'ont toutefois permis aucune avancée.
Dans une allusion à peine voilée à
la Russie, il a aussi appelé les «
soutiens du régime » à faire pression sur Damas pour qu'il mette
fin à son « intransigeance dans les
pourparlers et à ses méthodes
brutales sur le terrain ». La Russie
est l'un des principaux soutiens
du régime syrien, auquel elle vend
des armes. La Russie, ainsi que la
Chine, ont par trois fois opposé
leur veto à des résolutions occidentales au Conseil de sécurité de
l'ONU, qui accentuaient la pression sur le président Bachar AlAssad. Les Russes, a souligné John
Kerry à Jakarta, se sont pourtant «
prononcés publiquement à plusieurs occasions, à mes côtés, en
faveur d'un gouvernement de
transition (...). Mais nous n'avons
jamais vu d'efforts susceptibles de
créer la dynamique pour y parvenir ». La Syrie a quant à elle «
refusé d'ouvrir la moindre fenêtre
sur un gouvernement de transition» et « tout le monde devrait
s'apercevoir que l'attitude du
régime d'Assad est responable de
la difficulté des négociations ». De
retour de Genève, le chef de sa
diplomatie syrienne, Walim
Mouallem, a affirmé que les négociations de Genève n'avaient pas
échoué et que des « progrès
importants » avaient été faits, en
particulier sur l'ordre du jour de
futures négociations qui sont
encore
très
hypothétiques.
Aucune nouvelle date n'a été fixée
pour un nouveau tour de table.
R. I.
Attentat contre un bus de touristes sud-coréens
Nicolas Maduro
Quatre morts en Egypte
Le président vénézuélien Nicolas
Maduro a annoncé dimanche soir
qu'il avait ordonné « l'expulsion
de trois agents consulaires des
États-Unis », les accusant d'avoir
rencontré des étudiants
protestataires. « J'ai donné l'ordre
au ministre des Affaires
étrangères de déclarer persona
non grata et de procéder à
l'expulsion de trois agents
consulaires américains de
l'ambassade des États-Unis
d'Amérique. Qu'ils aillent
conspirer à Washington ! », a
déclaré M. Maduro sur les
chaînes nationales de radio et
télévision.Le Venezuela est
depuis deux semaines le théâtre
de manifestations étudiantes
dont l'une, mercredi dernier, s'est
achevée par de violentes
échauffourées qui ont fait trois
morts et plus de 60 blessés. Plus
tôt, le gouvernement vénézuélien
a accusé les États-Unis d'essayer
de « soutenir et légitimer des
tentatives de déstabilisation de la
démocratie vénézuélienne », en
réponse au secrétaire d’État John
Kerry qui avait condamné samedi
la « violence insensée » exercée
contre les manifestants.
ne bombe visant
un autobus de
pèlerins chrétiens sud-coréens a fait
quatre morts dimanche
dans le Sinaï, dans le
premier attentat contre
des étrangers en Egypte
depuis que l'armée a
destitué le président
i s l a m i s t e Mo h a m e d
Morsi.
Trois Sud-Coréens
ainsi que le chauffeur
égyptien ont été tués dans cette attaque menée au
poste-frontière de Taba, une station balnéaire sur la
frontière avec Israël, selon le gouverneur du Sinaï
du Sud Khaled Fouda. L'autocar transportait 31
membres d'une Eglise chrétienne de la province
méridionale de Jincheon en Corée du Sud ainsi que
leur guide, a précisé le ministère sud-coréen des
Affaires étrangères, confirmant la mort de deux ressortissants. Selon un porte-parole du ministère
égyptien de la Santé, l'attentat a également fait 15
blessés, qui se trouvaient tous dans un état stable à
l'hôpital.
L'attaque n'a pas été revendiquée dans l'immédiat. Le ministère sud-coréen des Affaires étrangères s'est dit « choqué et furieux ».
« Nous pensons que rien ne justifie jamais le terrorisme et que de tels actes inhumains et immoraux
devraient être empêchés par tous les moyens », a
ajouté le ministère. Le secrétaire général de l'ONU
Ban Ki-moon, qui est lui-même sud-coréen, a « fermement condamné » cet attentat. Les attentats sont
devenus fréquents en Egypte depuis que l'armée a
destitué et arrêté Morsi le 3 juillet, mais ils ne
visaient jusqu'à présent que les forces de l'ordre. La
plupart ont été revendiqués par Ansar Beit alMaqdess, un groupe jihadiste basé dans le Sinaï,
disant s'inspirer d'Al-Qaïda et assurant agir en
représailles à la répression sanglante menée par le
nouveau pouvoir dirigé de facto par l'armée contre
les partisans de M. Morsi.
U
ALGERIE NEWS
La bombe a explosé à
l'avant du bus alors que
le bus, parti du Caire,
attendait au passage
frontalier de Taba pour
entrer en Israël, a
annoncé le ministère de
l'Intérieur. Après l'explosion, la frontière a été
fermée. Le haut de l'autocar jaune a été littéralement dévasté par la
déflagration et l'incendie qui a suivi, et selon le
ministère de la Santé, il était impossible de reconnaître les corps. Selon l'ambassadeur sud-coréen en
Egypte, il s'agit d'un attentat-suicide.
« Un homme d'une vingtaine d'année est monté
subitement dans le bus et a fait exploser la bombe »
qu'il portait sur lui, a-t-il dit à la chaîne de télévision MBN. L'attaque de dimanche risque de pousser un peu plus l'économie de l'Egypte vers le gouffre, le pays des pyramides et des célèbres spots de
plongée de la mer Rouge étant déserté par les touristes depuis la révolte populaire de 2011 qui a
chassé le président Hosni Moubarak du pouvoir.
Aucun attentat n'avait plus visé des étrangers en
Egypte depuis février 2009, quand une Française
avait été tuée par l'explosion d'une grenade en bordure du souk de Khan el-Khalili, au coeur du Caire
historique. Il s'agissait alors de la première attaque
terroriste contre des Occidentaux en Egypte depuis
2006. Entre 2004 et 2006, nombre d'Egyptiens et de
touristes étrangers avaient péri dans des attentats
dans les stations balnéaires du Sinaï. Et en 1997, des
insurgés islamistes avaient tué 58 étrangers à
Louxor (sud). La sécurité s'est considérablement
dégradée en Egypte depuis que le général Abdel
Fattah Al-Sissi, chef de la toute-puissante armée, a
destitué le premier président démocratiquement
élu du pays. Depuis plus de sept mois, le pouvoir
dirigé de facto par le nouvel homme fort de l'Egypte
réprime dans un bain de sang toute manifestation
des partisans de M. Morsi.
Mardi 18 février 2014
Des chutes de neige
historiques ont tué 19
personnes depuis vendredi
au Japon, selon les
derniers chiffres publiés
lundi par la presse
japonaise.Les victimes
sont mortes dans des
accidents provoqués par la
neige et des vents très
puissants qui ont frappé
une large partie du pays, y
compris Tokyo à l'est.Au
moins 1 650 personnes ont
en outre été blessées. Des
milliers de dérapages de
véhicules ont aussi été
signalés à travers tout
l'archipel. Des tronçons
d'autoroutes restaient
encore fermés à la
circulation lundi aux
premières heures, des
trains supprimés et des
vols annulés dans le nord
du pays. Plus de 900
véhicules ont été coincés
dimanche sur plusieurs
grands axes routiers qui
traversent les préfectures
du centre et du nord du
Japon.
Népal
Les dix-huit personnes à
bord d'un avion de la
Nepal Airlines disparu des
radars dimanche sont
morts, a annoncé la police
après la découverte de
l'épave dans une région
montagneuse de l'ouest
du pays. « L'avion s'est
écrasé sur une colline, la
police a trouvé l'épave
dans un village, mais pas
de survivants », a déclaré à
l'AFP Bimlesh Lal Karna,
aiguilleur du ciel en chef à
l'aéroport de
Katmandou.L'avion
transportait 15 passagers
et trois membres
d'équipage. Les
communications avec le
sol s'étaient interrompues
peu après son décollage
de la ville touristique de
Pokhara dimanche aprèsmidi.
Sur le fil
«
Japon
Afrique
du Sud
Onze premiers mineurs ont
été sortis dimanche d'une
mine d'or illégale de la
banlieue de Johannesburg
où des dizaines de
mineurs, plus de 200 selon
certaines informations,
auraient été pris au piège
depuis la veille. « Nous en
avons secouru onze
jusqu'à présent, la plupart
ne présentent pas de
blessures apparentes mais
ils font l'objet d'un
examen médical », a
déclaré à l'AFP Russel
Meiring, membre de
l'organisation de secours
d'urgence privée ER24.Un
photographe et un
vidéaste de l'AFP ont vu
les onze hommes sortir à
l'aide d'une échelle
descendue dans le puits
par les sauveteurs. Ceux-ci
ont oeuvré plusieurs
heures dimanche à l'aide
d'équipements lourds pour
accéder aux victimes, une
trentaine au moins, peutêtre plus de 200, restés
coincées dans la mine d'or
d'une banlieue est de
Johannesburg.
> N O T R E
V I S I O N
D U
M A G H R E B
Libye
Début des élections
de l'autorité constituante
Le Premier ministre libyen de transition, Ali Zeïdan a estimé que le début des
élections de la Commission constituante chargée de rédiger la nouvelle Constitution
de la Libye est un signe de réussite de la révolution du 17 février à l'origine de la
chute du pouvoir absolu de 4 décennies de l'ex-dictateur, Mouammar Kadhafi.
L
e Premier ministre a
tenu ses propos au lancement officiel du
début des élections des
Libyens de l'extérieur, une
cérémonie organisée par la
Haute Commission électorale.
Les opérations de vote des
Libyens de l'extérieur ont
démarré, samedi dans la matinée pour l'élection de la
Commission constituante pour
la rédaction de la Constitution
dans 13 pays pour un total de
19 centres de vote.
Ces élections vont se poursuivre jusqu'au 20 février, une
date également retenue pour le
démarrage effectif à partir du
8h00 du matin jusqu'à 19 h00
le soir des votes sur toute
l'étendue du territoire national.
Le nombre de Libyens inscrits
pour prendre part à ces élections est estimé à 1,100 million
électeurs, selon les chiffres
fournis par la Haute
Commission électorale. La
Commission constituante pour
la rédaction de la Constitution
sera composée de 60 membres
à raison de 20 pour chacune
des trois régions traditionnelles
que sont la Tripolitaine, le
Fezzan et la Cyrénaïque qui
composaient le pays à l'époque
du Royaume libyen en 1951.
Depuis le début des préparatifs de ces élections, a expliqué M. Zeidan, le gouvernement est en contact permanent
avec le président de la Haute
Commission électorale afin de
créer un climat favorable à
l'exécution de l'opération électorale, notamment pour ce qui
17
Brèves de Maroc
Le fonds émirati Ipic
en prospection
Le Maroc a plus que jamais la cote auprès des
investisseurs émiratis. Deux mois après la
cession de Maroc Telecom à Etisalat, et après le
rapprochement entre SNI (holding de
Mohammed VI) et Al Futtaim (MC nº1085), c’est
au tour du fonds d’investissement d’Abu Dhabi
IPIC (International Petroleum Investment Corp.),
de se mettre en quête de nouvelles opportunités
dans le royaume. L’IPIC est déjà implanté au
Maroc via Cepsa Maghreb (distribution de
produits pétroliers), et envisage depuis des
années de construire une raffinerie à Jorf Lasfar.
Cette nouvelle offensive d'Ipic sera supervisée
par son directeur général Khadem Abdulla AlQubaisi. Ce dernier est familier du royaume. De
2008 à 2012, il représentait les intérêts privés de
la famille régnante d’Abu Dhabi au conseil
d’administration de la Somed (Société MarocEmirats arabes unis de développement). Ce
fonds d’investissement, présent dans
l’immobilier, l’hôtellerie et l’industrie, associe à
parts égales le Trésor public marocain, la SNI, et
des capitaux émiratis. Par ailleurs, Khadem
Abdulla Al-Qubaisi dirige personnellement les
activités d’Aabar Investments, l’une des
principales filiales d’IPIC. Celle-ci est actionnaire
du fonds touristique Wessal Capital géré par le
conseiller royal Yassir Zenagui
Nador reliée
à Paris-Orly
est des aspects de la communication et de la sécurité.
Selon M. Zeidan, le ministère de la communication a
déployé d'importants efforts
pour mobiliser les moyens
nécessaires, tands que les
ministères de l'Intérieur et de la
Défense ont mis en place des
dispositifs destinés à assurer la
transparence et la sécurité de
ces élections.Les revenus des
exportations pétrolières de la
Libye ont atteint en 2013, un
total de 35,8 milliards dollars,
enregistrant une forte baisse
par rapport aux chiffres enregistrés précédemment à cause
de la fermeture des ports pétroliers par certaines milices
armées, a annoncé samedi le
directeur général de la banque
l i b y e n n e d e l ' e x t é r i e u r,
Mohamed Ben Youssef. Selon
le DG de la banque libyenne de
l'extérieur qui livrait des données sur la situation économique du pays en 2013, les revenus des exportations pétrolière
de l'année dernière ont baissé
pour se situer à 45,5 milliards
de dinars libyens (35,8 milliards de dollars américains)
contre des estimations budgétaires de 58,3 milliards de
dinars.
Le budget libyen dépend à
95pc des recettes pétrolières.
Selon les estimations de la banque libyenne, la valeur des pertes enregistrée par le pays à
cause de la poursuite de la fermeture des ports et sites pétroliers a dépassé 10 milliards de
dollars en 2013. De 1,5 millions
de barils/jour, les exportations
du pétrole libyen sont tombées
pour se situer par moments à
400 mille baril/jour, selon l'état
de la crise politique ou tribale
qui s'est répercuté dans les
longues opérations de fermeture des sites pétroliers.
Jeudi dernier, par exemple,
les protestations au niveau des
pipelines des champs pétroliers
''al-Wafaa'' et ''al-Charara'', ont
entrainé une baisse de production du pays à 460 mille
barils/jour, selon la Compagnie
nationale libyenne du Pétrole
(NOC).Selon les statistiques
fournies par le ministère du
pétrole et obtenues par la
PANA, la production du
pétrole du pays, durant la
semaine écoulée, était de 5 millions 66 mille 939 barils, soit
moins que la moitié de la production hebdomadaire, estimée à 10.5 millions de barils,
avant la fermeture, depuis juillet dernier des terminaux d'exportation du brut libyen par les
milices rebelles.
Agadir et le rendezvous sur le tourisme
Attentat de Jendouba
Des suspects arrêtés
D
es suspects qualifiés d'«extrémistes » et soupçonnés d'avoir des
liens avec les auteurs de l'opération d'Ouled Manaa (gouvernorat de
Jendouba) ont été arrêtés dimanche à
Souk Lahad, apprend-on de source sécuritaire dans la région.
Les forces de l'ordre ont effectué
dimanche soir une descente dans deux
maisons abandonnées à proximité de la
mosquée Echorfa.
La perquisition dans les lieux n'a pas
permis de découvrir des personnes ou
d'armes en lien avec l'opération d'Ouled
Manaa, explique-t-on de source sécuritaire, malgré des informations parvenues
faisant état de repli de certains suspects
dans les deux maisons.
Des unités spéciales relevant de la brigade anti- terrorisme ont mené, dimanche aux environs de 19H00, une vaste
opération de ratissage dans plusieurs
quartiers et villages du gouvernorat de
Jendouba, notamment, les cités Echorfa,
Tatawer, Zahoua et Essaada, et dans le village de Souk Jomaa.
Quatre personnes ont été tuées lors de
cette opération : deux adjudants-chefs à la
Garde nationale Abdelhamid Ghazouani
et Fakhri Boussaidi, l'adjudant relevant de
la direction des prisons et de la rééducation Issam Mechergui et le citoyen Ali
ALGERIE NEWS
La compagnie aérienne Royal Air Maroc reliera
cet été Nador à Paris-Orly en direct deux fois par
semaine, sa cinquième route internationale au
départ de l’aéroport de l’est marocain.
A partir du 15 juin 2014, la compagnie nationale
déploie sur cette nouvelle liaison un Boeing 737800 pouvant accueillir 183 passagers en classe
Economie. Les départs de Nador sont
programmés mercredi à 16h25 (arrivée 20h05) et
dimanche à 17h35 (arrivée 21h15), et ceux
depuis Paris mercredi à 13h55 (arrivée 15h30) et
dimanche à 15h10 (arrivée 16h45). Royal Air
Maroc sera en concurrence indirecte avec la low
cost Ryanair, qui propose un Beauvais – Nador
les mêmes jours cet été.
L’aéroport de Nador est déjà relié par la RAM à
Amsterdam, Bruxelles, Düsseldorf et Francfort
(plus Casablanca, Oujda et Tanger), tandis que
Ryanair s’y pose également en provenance de
Marseille, Charleroi, Francfort, Barcelone et
Gérone ; Air Arabia Maroc y propose six routes,
Transavia.com deux depuis les Pays-Bas, et
Jetairfly, Corendon, Germanwings et Vueling une
chacune. Rappelons que Royal Air Maroc dessert
déjà Orly en provenance d’Agadir, Casablanca,
Essaouira, Fès, Marrakech, Ouarzazate, Oujda,
Rabat et Tanger.
Lakti. Les martyrs ont péri dans une
embuscade montée par un groupe terroriste dans la nuit de samedi à dimanche
dans la localité d'Ouled Manaa (gouvernorat de Jendouba).
Mardi 18 février 2014
«Pilotage et suivi de la durabilité dans le
tourisme» est l'intitulé du 4e symposium
international sur le tourisme durable, qui aura
lieu le 24 février à Agadir, à l'initiative du
ministère du Tourisme en partenariat avec le
Partenariat mondial pour le tourisme durable.
«Ce thème a, pour objectif, d'inciter à la création
d'une dynamique progressive d'actions pour un
tourisme durable, dans laquelle s'inscrivent
aussi bien les décideurs que les chercheurs
opérant à l'échelle des destinations», indique un
communiqué des organisateurs. Conçu comme
un espace de rencontres et d'échanges entre
partenaires, experts et professionnels du
secteur public et privé, ainsi que la société civile,
cette rencontre sera «dédiée à la recherche, à
l'échange d'expériences pratiques et à
l'implémentation des actions et programmes du
tourisme durable à l'échelle mondiale». Cette
journée d'étude sera également une opportunité
pour les partenaires de présenter et de partager
les initiatives et les innovations en tourisme
durable et de mettre en lumière le travail
effectué au niveau local, relatif à la préservation
de l'environnement naturel et à la préservation
de la durabilité des destinations. Pour ce faire,
le symposium se veut un lieu de mise en réseau
des partenaires, décideurs et organismes de
financement, ainsi qu'une plateforme
d'échanges d'idées sur des projets en tourisme
durable.
18
> S P O R T S
Bundesliga
Le Bayern Munich
écrase Fribourg 4-0
Coupe d’Angleterre
Arsenal prend sa revanche
sur Liverpool
Arsenal a vaincu Liverpool (2-1), avant-hier soir en 8e de finale de Coupe d'Angleterre,
trois jours avant de recevoir le Bayern en Ligue des champions et une semaine après sa
déroute (5-1) chez les mêmes Reds en Championnat.
Le Bayern Munich peut s'autoriser toutes
les rotations, il continue de faire tourner les
têtes des défenseurs adverses. Samedi,
face à une équipe remaniée, c'est Fribourg
qui en a eu des maux de crâne à l'Allianz
Arena (4-0) en Bundesliga. Déjà privé de
Franck Ribéry, convalescent, Pep Guardiola
s'était privé au coup d'envoi de Bastian
Schweinsteiger, des deux Mario, Götze et
Mandzukic, de David Alaba ou encore de
Daniel Van Buyten.
Mais Dante, Xherdan Shaqiri (doublé) et
Claudio Pizzaro ont fait le travail. Le Bayern
domine toujours la Bundesliga avec 59
points en 21 matches et 16 longueurs
d'avance sur le Bayer Leverkusen, qui est
tombé à domicile contre Schalke 04, à
quatre jours de recevoir le PSG en Ligue
des champions. Pour le suspense, il faut
donc aller voir vers les places d'honneur. Le
Bayer a 43 points, Dortmund en compte 42
après avoir écrasé l'Eintracht Francfort 4-0
avec un nouveau doublé de l'ex-Stéphanois
Pierre-Emerick Aubameyang, et Schalke en
a 40.Wolfsburg n'a pas ralenti sa course
vers les places européennes avec une
victoire sur la pelouse du Hertha Berlin (21), dimanche lors de la 21e journée du
Championnat d'Allemagne, un succès qui le
porte à la 5e place. Les Berlinois, 8e après
la rencontre, avaient ouvert le score en
première période par le Norvégien Per
Skjelbred, avant qu'une tête du défenseur
Robin Knoche ne remette les équipes à
égalité. Le milieu du VfL Daniel Caligiuri,
entré en cours de jeu, a offert la victoire
aux siens à la 78e. Samedi, le Bayern
Munich avait bien préparé son déplacement
à Arsenal, mercredi en 8e de finale aller de
la Ligue des champions, en dominant
Fribourg 4-0. Les Bavarois ont pris une
avance de 16 points sur leur dauphin, le
Bayer Leverkusen, battu à domicile (1-2)
par Schalke.
Serie A
La Juventus domine
le Chievo
L
es Londoniens ont
retrouvé une hargne et
une organisation tactique qui leur avaient
cruellement manquées à Anfield
il y a huit jours, quand Liverpool
avait percé sa défense à quatre
reprises dans les vingt premières
minutes.
Arsène Wenger, qui avait
choisi de préserver Olivier
Giroud et Wojciech Szczesny en
vue de la réception du Bayern
Munich, peut s'enorgueillir
d'avoir fait les bons choix.
Fabianski, dans les cages, a
assuré l'essentiel en repoussant
plusieurs tentatives du redoutable duo Stur r idge-Suarez,
machine à marquer la plus prolifique de Premier League avec 39
buts. Le gardien a muselé le
goleador uruguayen, muet
depuis maintenant quatre matches, et a stoppé la série de
Sturridge, auteur de 9 buts lors
huit matches précédents. Giroud
sur le banc, le jeune attaquant
français Yaya Sanogo, 21 ans, a
réussi un baptême du feu plein
de promesse. Arrivé d'Auxerre
l'été dernier, l'international
Espoirs a conquis l'Emirates
Stadium en exerçant un pressing
continu sur les Liverpuldiens,
coupant leurs relances et brisant
leurs attaques. Dans une première mi-temps équilibrée, tant
en termes de possession de balle
que d'occasions de but (5 tirs
chacun), les Reds ont pourtant
été les premiers à se mettre en
action. Daniel Sturridge était
lancé à la limite du hors-jeu par
une balle en cloche de Luis
Suarez, mais sa frappe partait
mourir dans le petit filet de
Fabianski (5). Malgré cette pre-
mière mèche allumée par les
Reds, ce sont les Gunners qui ont
fait parler la poudre après le premier quart d'heure de jeu. A la
suite d'un coup franc de Mikel
Arteta, Mezut Ozil récupérait un
ballon perdu sur la droite et centrait pour Sanogo. Le Français,
dans la surface, contrôlait de la
poitrine avant que sa frappe,
contrée par Steven Gerrard, ne
soit reprise avec succès par Alex
Oxlade-Chamberlain (16), à l'affût.
Asphyxié par le pressing de
Sanogo, Arteta et Flamini, de
retour après avoir purgé une suspension de trois matches,
Liverpool s'en remettait aux
individualités de Sterling (33) et
Suarez (43) pour percer la
muraille londonienne. Sans succès. La reprise a offert un copiécollé du début de match: malgré
un départ express de Liverpool,
qui manquait d'égaliser par
Suarez (46), un Arsenal oppor-
tuniste faisait le break dans la
foulée. Après un mouvement en
deux temps initié par Ozil et
Chamberlain, qui faisait valser le
revenant Daniel Agger côté
droit, Podolski reprenait victorieusement un centre de ce dernier (47). Il faudra quelques
minutes et quelques vaines percées offensives pour permettre
aux visiteurs de se remettre dans
le sens de la marche. Toujours
aussi accrocheur, Suarez était
déstabilisé par Podolski dans la
surface et offrait sur un plateau
le but de l'espoir à Gerrard (59),
déjà buteur mercredi sur penalty
contre Fulham en championnat.
Les Reds retrouvaient alors de
l'allant et étaient à deux doigts
d'égaliser dans la minute suivante par Sturridge (60), trop
gourmand face à Fabianski. A un
quart d'heure du terme, Wenger
sacrifiait sa ligne d'attaque pour
renforcer sa défense,
Chamberlain sortant au profit
de Kieran Gibbs. Sur un coup
franc lointain de Gerrard, Agger
tentait de se racheter de ses
errances défensives en plaçant
une lourde tête devant Fabianski
(86), auteur d'une sortie manquée. Avec ce succès étriqué mais
mérité, Arsenal retrouve des
couleurs à trois jours du choc
majuscule face au Bayern, champion d'Europe en titre. Les
Londoniens devront se débarrasser en quart de finale
d'Everton, vainqueur de Swansea
(3-1) dimanche, pour espérer
décrocher ce titre qui leur fait
défaut depuis 2005, date de leur
victoire en Coupe face à
Manchester United. Ils pourraient cependant croiser sur leur
route l'autre équipe de
Manchester, City, qui après sa
victoire contre Chelsea (2-0)
samedi, va retrouver Wigan, le
tenant du titre, au tour suivant,
comme l'an passé en finale.
R. S.
Espagne
Le trio de tête au diapason
La Juventus ne fait pas deux fois la même
erreur. Alors qu'elle avait gâché une avance
de deux buts la semaine dernière contre
l'Hellas Vérone, la Vieille Dame a assuré un
succès 3-1, dimanche contre le Chievo en
Serie A. Kwadwo Asamoah, Claudio
Marchisio et Fernando Llorente ont marqué
pour la Juve qui évoluait sans le Français
Paul Pogba, jugé un peu dilettante il y a
huit jours et qui a regardé ses équipier
l'emporter du banc. Les Bianconeri sont
toujours solidement installés en tête avec
63 points en 24 journées, neuf de mieux
que l'AS Rome de Rudi Garcia qui a
facilement battu la Sampdoria 3-0 dans la
soirée avec un doublé de Mattia Destro. Le
Napoli, vainqueur 2-0 à Sassuolo, est
troisième avec 50 points. La Fiorentina,
quatrième, est décrochée (44 points) après
sa défaite contre l'Inter Milan (41). Mario
Balotelli, lui, a inscrit à la 86e minute l'un
des buts de la saison, d'une trentaine de
mètres, vendredi pour offrir à l'AC Milan un
court succès 1-0 sur Bologne.
L
e Real Madrid a tranquillement joué
sa partition dimanche à Getafe (0-3)
pour la 24e journée du Championnat
d'Espagne, s'imposant grâce à Jesé, Karim
Benzema et Luka Modric pour se maintenir
à hauteur du FC Barcelone et de l'Atlético
en tête. Même sans Cristiano Ronaldo,
encore suspendu, le Real garde le tempo: le
jeune Jesé a donné le "la" à la "Maison blanche" d'une belle frappe enroulée (5), avant
que Benzema, en contre, ne double la mise
d'un petit ballon entre les jambes du gardien (27). Modric a alourdi le score peu
après l'heure de jeu (67). Les hommes de
Carlo Ancelotti comptent désormais 60
points, tout comme le Barça et l'"Atléti", et
les trois prétendants au titre ne se quittent
pas d'une semelle. Seule leur différence de
buts générale (+52) permet aux Catalans,
larges vainqueurs du Rayo Vallecano
samedi (6-0) de conserver la première
place, devant les joueurs merengues (+44)
et les "Colchoneros" (+43), qui ont pour
leur part battu Valladolid (3-0). Le suspense reste total entre ces trois clubs, appeALGERIE NEWS
lés à disputer les huitièmes de finale aller de
la Ligue des champions la semaine prochaine et la suivante. Et il faudra peut-être
attendre le derby Atlético-Real début mars
puis le clasico Real-Barça fin mars pour
décanter la situation. Comme ses rivaux
Mardi 18 février 2014
samedi, le Real a pris l'avantage très rapidement dimanche sur la pelouse de Getafe.
Servi par Bale dès la 5e minute, Jesé a bien
ouvert son pied pour trouver le petit filet
opposé, validant la confiance d'Ancelotti
avec son cinquième but en six matches.
> M E D I A N E T
19
Les gens
Philippe Collin
Un chirurgien a opéré dans un hôpital de Rennes
en portant les Google Glass. Les images ont été
transmises en direct à un de ses confrères au
Japon. Le potentiel des Google Glass en matière de
télémédecine se confirme. C'est une première en
France et sans doute mondiale : les images d'une
opération ont été filmées à Rennes par un
chirurgien portant ces lunettes connectées en wi-fi
et transmises en direct au Japon. Le Dr Philippe
Collin a réalisé la pose d'une prothèse sur l'épaule
d'une patiente âgée de 80 ans et a transmis en
temps réel les images de l'opération à l'un de ses
collègues japonais. En effet, cette prothèse vient
d'être homologuée au Japon et ce chirurgien
souhaitait assister à une opération avant de se
lancer à son tour.
Ils pourrissent la vie des gens sur le Web
Profil psychologique
des « Trolls»
iPad
Mise à jour au compte
goutte
Trois universitaires canadiens ont voulu en savoir plus sur le profil
psychologique des trolls, ces sombres individus qui aiment pourrir la vie de leur
congénères sur Internet. Et le résultat de leur étude est... inquiétant !
D
ans la mythologie nordique, le
troll est un géant, laid et malfaisant. Sur Internet... aussi.
Voire pire, selon « les trolls
veulent juste s’amuser », une étude réalisée par trois universitaires canadiens.
D’après les travaux d’Erin Buckels, Paul
Trapnell et Delroy Paulhus, les personnes
qui « trollent » les forums sont machiavéliques, psychopathes, narcissiques et sadiques. Rien que ça !
Pour ces universitaires, les trolls se
comportent « de manière déceptive, destructive ou disruptive dans le cadre social
d'Internet sans raisons intéressées appa-
rentes » et agissent sur la Toile comme
des « agents du chaos ». Ils interviennent
sur les sujets brûlants uniquement pour
provoquer des réactions, expliquent les
universitaires et « si un malheureux internaute tombe dans le piège, les trolls poursuivent leur œuvre juste pour le plaisir »,
ajoutent-ils.
Pour en arriver à ces conclusions, les
scientifiques ont posé différentes questions à près de 800 internautes sur leur
comportement en ligne, leurs préférences
(se faire des amis, chatter, débattre, troller...) et des tests ont mesuré la dimension psychologique de leurs
réponses.Résultat, les trolls sont avant
tout sadiques puisqu’ils tirent du plaisir
du trouble qu’ils provoquent. « Les sadiques veulent juste s’amuser et Internet est
un formidable terrain de jeu », déclarent
les auteurs de l’étude. En revanche, les
trolls seraient moins narcissiques que
ceux qui passent leur temps à débattre en
ligne. Mais que l’on se rassure : 23,8 %
des personnes interrogées dans cette
étude ont déclaré préférer débattre en
ligne, 21,3 % aiment chatter et seuls 5,6
% ont avoué que troller était leur passetemps favori. La Toile ne regorge donc
pas de trolls sadiques ! Ouf.
31 octobre 2014
La fin de vente des PC
sous Windows 7
Smartphone LG G Flex
Il bat des records malgré
un écran retors
A
partir de cette date, les
versions grand public
de Windows 7 ne
seront plus préinstallées sur
les PC neufs. En revanche,
aucune date n’a été définie
pour l’instant pour Windows
7 Pro.
Microsoft vient en effet de
préciser les dates de fin de
vente de Windows 7 qui,
jusqu’à présent, n’étaient pas
déterminées. En décembre
dernier, Microsoft avait d’ailleurs créé un petit imbroglio
à ce sujet, en publiant des
fausses informations sur son
site web. Où en est-on
aujourd’hui ? Concernant les
ventes de Windows 7 en version boîte sous blister, la date
de fin de vente a été définie
au... 31 octobre 2013. C’est
un peu étrange de définir une
date dans le passé, mais bon.
Au moins, c’est fait !
Quant à la version préinstallée (OEM), la vente ces-
sera le 31 octobre 2014 pour
les versions grand public
(Home, Home Premium,
Ultimate). Ce qui veut dire
que les intégrateurs de systèALGERIE NEWS
A cause de l’iWatch et du développement d’un
nouvel iPad, l’iPad mini Retina pourrait ne pas être
mise à jour cette année. Seul l’iPad Air se verrait
doté d’un nouveau processeur et du capteur Touch
ID. Aussi difficile à croire que cela puisse paraître,
Apple pourrait se faire discret sur le front des iPad
cette année. C’est ce que laisse entendre un
rapport de Ming-Chi Kuo, analyste pour KGI
Securities, qui a à son actif quelques prédictions
qui se sont avérées exactes. Dans un rapport
publié samedi dernier et que le site américain
AppleInsider s’est procuré, l’analyste indique que
l’année 2014 devrait marquer un fort déclin des
ventes d’iPad pour la simple et bonne raison que
seul l’iPad Air sera mis à jour dans l’année. Les
ventes d’iPad pourraient descendre à 30 millions
d’unités pour la première moitié de 2014, contre 34
millions pour la même période en 2014.
mes (Dell, HP...) ne pourront
plus fabriquer de PC avec ces
versions OEM à partir de
cette date. Est-ce pour autant
la fin des haricots ? Pas tout à
fait, car les revendeurs pourront toujours commercialiser
des
ordinateurs
sous
Windows 7 auprès des particuliers tant que les stocks ne
seront pas épuisés. Une fois
qu’ils le seront, les petits
malins pourront toujours
obtenir un PC avec Windows
7 destiné aux entreprises. En
effet, Microsoft n’a pas
encore défini de date de fin
de vente pour les PC avec
Windows 7 Professional.
Celle-ci se situera forcément
après février 2015, car l’éditeur précise qu’il fera l’annonce au moins un an avant.
Mardi 18 février 2014
Bourré de qualités, mais aussi handicapé par une
très mauvaise qualité d'affichage, le G Flex de LG
est une phablette incurvée des plus
surprenantes.Le G Flex de LG est donc un grand
smartphone courbé. Mais Attention, il n’est pas
flexible ! Impossible de l'aplatir, nul doute qu’il se
casserait. Le G Flex est aussi plus large et plus
long que le Galaxy Note 3 de Samsung. C’est donc
une phablette qu’il faudra utiliser avec les deux
mains, même pour les plus grands d’entre nous.
Les finitions de l’appareil sont très satisfaisantes,
mais sa coque en plastique manque de classe.
20 >
P U B L I C I T E
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Algérie News 18-02-2014
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Algérie News 18-02-2014
ALGERIE NEWS
Mardi 18 février 2014
Anep 106 955
> T É L É V I S I O N
S
E
L
E
C
Football Bayer Leverkusen (All)
/ Paris-SG (Fra)
Ce soir sur Canal+
T
I
O
N
Poseidon
21
LES GENS
Stromae
Ce soir sur MBC2
Après une première
phase de
compétition
rondement menée,
Blaise Matuidi et le
Paris-SG entrent
vraiment dans le vif
du sujet en défiant
le Bayer
Leverkusen sur sa
pelouse.
Deuxièmes de la
Bundesliga, Simon
Rolfes et les
Allemands
connaissent
toutefois une
période difficile dans leur championnat domestique. Les hommes
de Laurent Blanc espèrent, bien sûr, profiter de cette fébrilité
sûrement passagère pour faire la différence dès ce match aller. Le
retour est programmé au 12 mars prochain, au Parc des Princes.
Person of Interest
Ce soir sur TF1
Finch informe
Reese que la
nouvelle personne
désignée par la
machine est un
ancien joueur de
baseball, devenu
chauffeur de taxi :
Fermin Ordoñez. Ils
commencent par le
suivre dans les
rues de New York
et se disent que
tous les clients
qu'il fait monter
dans son véhicule
pourraient
représenter une menace. Quand une jeune femme estonienne se
fait conduire dans un lieu très peu fréquenté de la ville, Reese est
convaincu qu'il s'agit d'un piège. Le chauffeur est en effet pris
pour cible par des gangsters estoniens et l'agent doit intervenir
pour le sauver. Plus tard, alors qu'ils fuient les criminels, Fermin se
confie à Reese...
Les aventuriers de l'Arche
perdue
Ce soir sur M6
Dans les années
30. Indiana
Jones, un
athlétique
professeur
d'archéologie,
n'hésite pas à
parcourir le
monde à la
recherche de
fabuleux trésors
dont il fait don à
son université.
De retour
d'Amérique du Sud où Belloq, son principal concurrent,
s'est joué de lui, il est contacté par les services secrets, qui
le chargent d'une mission : court-circuiter les agents du IIIe
Reich qui, avec l'assistance de Belloq, sont à la recherche
de l'Arche d'alliance contenant les Tables de la Loi reçues
par Moïse. Indiana s'envole pour le Népal, où réside la fille
du professeur Ravenwood, la belle Marion qui, non
contente d'être son amour perdu, est surtout l'heureuse
dépositaire d'un bijou essentiel pour localiser l'Arche...
Qatar, la puissance et la gloire
Les prochains rois du pétrole
Symbole de
l'ultralibéralisme
triomphant, le
Qatar, petit pays
coincé entre
l'Arabie Saoudite
et l'Iran, est entré
en quelques
années dans la
cour des grands.
Sur la scène
internationale, il
est devenu un
acteur
incontournable,
passant de l'anonymat à l'influence, puis à la puissance à
une vitesse fulgurante. Le PSG, Harrods, Al Jazeera, la
Bourse de Londres, les Frères musulmans ou encore le
Mondial de foot 2022, tous ont un dénominateur commun
: le Qatar. Comment l'ancien émir Hamad ben Khalifa alThani et son cousin, appelé HBJ, sont-ils parvenus à faire
de ce minuscule émirat du Golfe persique un empire ? Dès
l'origine, la France a encouragé leurs ambitions. Quel rôle
a joué l'Hexagone dans cette ascension ?
Dans les coulisses de la lutte acharnée qui se livre autour
du pétrole du Ghana, mêlant compagnies pétrolières,
grandes banques, gouvernements, forces rebelles.
Ce soir sur France 5
MANAGER GENERAL
DIRECTEUR DE LA PUBLICATION
Hamida Ayachi
28, rue Ahmed Boualem Khalfi
ex-Burdeau, Alger centre
Quotidien d'informations générales
Edité par EURL Express News au
capital de 100.000 DA
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Siège social : Maison de la Presse
Tahar Djaout, 1 rue Bachir Attar, Place
du Premier Mai, Alger…
Une nuit de Saint Sylvestre festive a commencé au milieu de
l'Atlantique Nord, sur le luxueux navire de croisière Poséidon.
De nombreux passagers se sont rassemblés dans l'opulente
salle de bal pour fêter dignement l'événement avec le capitaine
Bradford.
Pendant ce temps, le second scrute avec inquiétude l'horizon
du haut de la passerelle. La menace surgit en quelques
secondes, sous la forme d'une vague géante de plus de 30
mètres de haut, fonçant à toute allure sur le navire. Le second
redresse la barre pour éviter un choc frontal, mais il est déjà
trop tard.
La muraille d'eau se fracasse avec une violence inouïe sur le
paquebot qu'elle retourne, quille en l'air. Quelques centaines
de rescapés se retrouvent dans la salle de bal, encore intacte
quoique située sous la ligne de flottaison...
La marionnette du chanteur belge a
intégré l'émission satirique de Canal+
vendredi 14 février. Avec un sketch
parodiant plusieurs de ses tubes.
C'était vraiment sa fête ce week-end.
Annoncé comme le favori des Victoires de
la musique, Stromae est reparti avec trois
trophées (meilleur clip, meilleur album,
meilleur artiste masculin) vendredi 14
février. Le soir même, les Guignols de
l'info ont un peu plus tôt inauguré sa
marionnette, qui était en préparation
depuis quelques mois.Comme à leur
habitude, les auteurs de l'émission
satirique de Canal+ se sont fait un malin
plaisir d'égratigner l'artiste belge, en le
présentant comme le roi de la « détresse
party ».
DIRECTEUR DE LA RÉDACTION
Chabi Yacine
SECRETAIRE GENERAL DE LA
RÉDACTION
Massinissa Boudaoud
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ALGERIE NEWS
Mardi 18 février 2014
Ce soir sur Arte
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Copyright : La reproduction de tout article est
interdite sans l'accord de l'Administration.
P U B L I C I T E
Berlinale
23
Box-office
Les Lego restent au
sommet
Provocation
d’un génie
Cette photo a rapidement fait le tour du globe dimanche dernier.
The Lego Movie, film d'animation sur l'univers
des célèbres briquettes, s'accroche à la
première place du box-office nord-américain
avec près de 49 millions de dollars amassés ce
week-end, selon les chiffres provisoires
publiés dimanche par Exhibitor Relations. Le
film, qui raconte en Lego l'histoire d'un petit
homme qui doit sauver le monde, a empoché
au total 129 millions de dollars depuis sa
sortie la semaine dernière. Pour sa première
semaine sur les écrans, About Last Night, une
comédie romantique, fait un démarrage
remarqué à la seconde place avec 27 millions
de dollars de recettes.
Arts plastiques
Expo « Tumultes de
passion » à Tunis
P
résentant en silence la version
intégrale du premier volet de
Nymphomaniac, Lars von Trier
est arrivé à la Berlinale vêtu
d'un t-shirt faisant écho à son statut de
« persona non grata » au Festival de
Cannes en 2011. Si jamais la version intégrale du deuxième volet est lancée sur la
Croisette au mois de mai, personne,
pourtant, ne s'en étonnera. Quelques
minutes avant le début de la projection,
c’est l’acteur américain Shia LaBeouf de
faire un passage remarqué au Festival
international du film de Berlin. une
conférence de presse du dernier film de
Lars Von Trier, Nymphomaniac, abrupte-
ment pour ensuite se présenter sur le
tapis rouge la tête recouverte d'un sac de
papier brun. Un homme vêtu chic tuxedo
- et qui serait l'acteur, a pris la pose pour
les photographes avec sur la tête un sac en
papier sur lequel était inscrit le message
« Je ne suis plus célèbre désormais ».
LaBeouf a souvent fait cette déclaration
sur son compte Twitter. Cette apparition
hors de l'ordinaire est survenue peu de
temps après qu'il eut quitté une conférence de presse à laquelle prenaient part
deux autres têtes d'affiche de
Nymphomaniac, Uma Thurman et
Christian Slater. Le film, le premier d'une
série de deux, raconte la vie sexuelle d'une
femme de son adolescence à la cinquantaine. Interrogé par un journaliste quant à
savoir si les acteurs étaient inquiets à propos des scènes de sexe dans le film,
LaBeouf a répliqué: « Quand les mouettes
suivent un chalutier, c'est qu'elles pensent
que des sardines seront jetées à la mer.
Merci beaucoup. » L'acteur a ensuite
quitté la salle.
Il a emprunté cette citation au joueur
de soccer français, Éric Cantona, qui avait
servi cette réponse aux reporters au
milieu des années 1990 après avoir été
questionné sur sa suspension pour avoir
frappé un spectateur.
R.C / Agences
Couverture du Rolling Stone
Drake s'excuse
L
e rappeur torontois
Drake a publié une longue lettre d'excuses après
avoir critiqué la décision du
magazine Rolling Stone de
l'avoir remplacé, sur la couverture de son plus récent
numéro, par un hommage à
l'acteur
Philip
Seymour
Hoffman, décédé d'une surdose de drogue plus tôt ce
mois-ci. L'artiste de 27 ans a
publié son message sur son
blog, affirmant vouloir s'expliquer au sujet d'une « journée
remplie d'émotions ». Jeudi, il
s'était plaint sur Twitter contre
le fait que le Rolling Stone
l'avait remplacé par Hoffman
sur sa couverture sans l'en
avertir. Il avait également juré
qu'il ne donnerait plus jamais
d'entrevues à des magazines. Il
a cependant déclaré vendredi
qu'il appuyait totalement la
décision de mettre Hoffman
en couverture, le décrivant
comme étant l'« un des acteurs
les plus incroyables de notre
époque et un homme qui
Organisée par la Fédération Tunisienne des
Arts Plastiques (FTAP) et la Municipalité de
Tunis, l'exposition collective « Tumultes de
passion » a été inaugurée, vendredi aprèsmidi, au palais Kheireddine à la Médina de
Tunis. Cette exposition, un subtil mélange d'art
et de mémoire, se poursuivra jusqu'au 5 mars
prochain avec la participation de près de 200
artistes peintres tunisiens et étrangers dont 50
jeunes plasticiens diplômés des écoles des
Beaux-arts. « Tumultes de passion » regroupe
183 œuvres d'art dont des peintures à l'huile,
aquarelles, gravures, sculptures, tapisseries,
reliefs et installations, puisées dans diverses
tendances picturales allant de la peinture
abstraite à la nouvelle figuration, un
mouvement artistique qui fait la transition
entre l'abstraction et la figuration dite «
narrative » (1966) s'inspirant de la vie
quotidienne (actualité, objets,décors,
personnalités...). Parmi les tableaux exposés,
figurent « Installation céramique » de Asma
Abdellawi, « Forum 2014» de Neila Ben Ayed,
« Transparence » de Raja Fourati, « Lumière »
de Ali Ridha Said, « Couleur et douleur »de
Khélil Gouiaâ, « Blague de vie » de Samir
Fitouri (artiste et secrétaire général de la FTAP)
et « Lune de chevaliers » de Ali Zenaidi.
Les gens
mérite d'être immortalisé par
cette publication ». Il a ajouté
avoir été frustré par la manière
dont le changement a été fait et
a déploré que le magazine ait
publié son numéro sans lui
demander s'il voulait que son
entrevue y soit publiée.
Il a indiqué que si on lui
avait laissé le choix, il aurait
attendu son tour pour être en
couverture.
Le rappeur a malgré tout
reconnu avoir eu tort. « Je voudrais présenter mes excuses à
quiconque a lu mes commentaires hors de leur contexte, car
je n'aurais jamais voulu choquer la famille Hoffman ou me
présenter comme étant plus
important que ce moment, at-il écrit. Je suis toujours la
même personne. » « Je respecte
le Rolling Stone pour avoir été
prêt à donner à un jeune de
Toronto la chance d'être sur sa
couverture. J'imagine que c'est
une journée où je dois apprendre et devenir plus mature. »
Mounira Khemir
L’artiste et écrivaine tunisienne Mounira
Khemir poursuit son œuvre graphique et
expose à la galerie PLAC à Genève, en Suisse,
du 27 février au 21 mars 2014. Le titre de
l’exposition, « J’ai vu l’arbre en blanc de titane
et le vert une couleur séparée », « surgir
comme une fulgurance entre matière et
lumière pour dessiner un espace improbable.
Un cheminement à travers les œuvres exprime
ce va-et-vient entre le concept et le sensible.
L’artiste n’est-il pas ainsi, celui qui invente un
lieu ? », lit-on dans le texte d’invitation à
l’exposition.
ALGERIE NEWS
Mardi 18 février 2014
Marcio Faraco
AGENDA
CULTUREL
Le Brésilien en concert
à Alger
Salle Ibn
Khaldoun
Jusqu’au 20 février, cycle
musical Brazil.
Crasc Oran
Le public algérois était invité à explorer le petit univers musical acoustique et feutré du
chanteur et guitariste brésilien Marcio Faraco lors d’une soirée qu’il a animée avant-hier
soir à Alger avec le jeune groupe algérien Freeklane.
Du 18 au 20 février, le Crasc
d’Oran organise un colloque
international sous le thème
« Les sociologues arabes face
aux questions des mutations
actuelles ».
Instituts
français
D
> Alger: Aujourd’hui à 17h30,
conférence débat sous le thème
« Les enjeux universels de la
protection de la planète »,
animée par Nicolas Hulot.
> Alger: Samedi, 22 fevrier, à
14h30, hommage à Assia
Djebbar. Cycle les passeurs
d'une rive à l'autre.
> Alger: Jusqu'au 17 mars :
exposition de peinture de
Monique Tello, dans le cadre du
cycle dédié à Assia Djebbar.
Vernissage, le 27 février, en
présence de la plasticienne.
evant le public de soirées « Brazil
rencontre El Bahdja», venu en nombre acceptable, le guitariste a présenté des compositions qui passent
de la bossa à la samba avec des nuances de
jazz et de bossanova avec une touche de pop.
Avec une voix au timbre suave, Marcio
Farcao a interprété de façon épurée et raffinée
des compositions de musique brésilienne qui
n’ont pas manqué de rappelé à une partie du
publique les grands succès de la diva aux pieds
nus, la capverdienne Cesaria Evora. La rencontre entre les deux formations programmées lors de cette soirée s’est limitée à un
morceau du groupe Freeklane se rapprochant
du reggae sur lequel les musiciens brésiliens
ont accompagné les jeunes Algériens. Avant
que le second groupe n’entre sur scène, le
public, qui s’est déplacé en nombre pour le
groupe Freeklane, a dû quitter la salle pour
laisser le temps au personnel technique de
réajuster les réglages de sonorisation, ce qui
n’a pas été du goût des spectateurs. Dès son
entrée sur scène, le jeune groupe à installé une
ambiance survoltée avec un public acquis,
majoritairement jeune et très sensible aux
rythmes soutenus et à aux percussions battantes, en manque de spectacles artistiques. En
dehors de quelques titres connus du public
comme « Lalla mira » ou « Bent Essoltane », le
public s’intéressait en particulier aux rythmes
dansant souhaitant « se défouler, chanter et
danser sans plus ». Malgré le potentiel certain
du groupe, Freeklane peine encore à trouver
un style musical défini puisque dans une
seule composition se retrouvent juxtaposées,
sans grande maîtrise, plusieurs musiques
comme du diwan approximatif, de la musique
chaouie, du rock, du reggae dénaturé ou de
franches inspirations du groupe Gnawa diffu-
sion. Cependant, ce live qui ne reflète pas le
potentiel scénique du jeune groupe, qui peut
encore évoluer grâce, notamment, à la voix du
leader du band, a offert aux spectateurs le
rythme et le son espérés pour danser.
Quelques minutes à peine après la fin du spectacle, le personnel de la salle Ibn Khaldoun a
sommé le public de quitter les lieux afin de
« fermer la salle » laissant des familles et de
jeunes spectateurs attendre dans la rue à une
heure tardive que l’on vienne les chercher, un
comportement jugé « inacceptable » par plusieurs spectateurs, surtout « vu le prix du billet ». Organisé par l’établissement « Arts et
Culture », en collaboration avec Organic
music, les soirées de « Brazil rencontre El
Bahdja », inaugurées le 31 janvier dernier se
poursuivent jusqu’au 20 février avec un spectacle de « Carnaval extravaganza do Brazil ».
R. C.
Escaliers
des artistes
Demain à 19h00, soirée salsa
avec Pedro et Carlos.
Salle El
Mouggar
Du 14 au 28 février, projection
du film « Douar En'saa » de
Mohamed Chouikh à raison de
04 séances par jour à partir de
14h
L
H
Salle Ibn
Zeydoun
Jeudi, 20 février 2014, à 19h00,
concert de l’artiste algérobrésilienne Anissa Bensalah.
Orchestre symphonique national
Une prestation qui subjugue
L’
Orchestre symphonique national
(OSN) a revisité avant-hier soir au
Théâtre national MahieddineBachtarzi (Alger) des chefs-d’œuvre de la
musique classique universelle sous la
direction du maestro français Thomas
Dubienko.
Accompagné de son compatriote et
violoniste prodige Alain Arias, le chef
d'orchestre a présenté avec cinquante- sept
musiciens de l'OSN un programme essentiellement basé sur la profondeur des instruments à cordes avec des pièces musicales de Mozart, Beethoven et Haydn, composées vers la fin du XVIIIe siècle.
Devant une salle comble, l'orchestre a
entamé son récital sur les airs tragi-comiques de l'ouverture du célèbre opéra
« Don Juan », composé en 1787 par
Wolfgang Amadeus Mozart, avant d'enchaîner avec le concerto pour violon et
orchestre en ré majeur « Opus 61 » de
Ludwig Van Beethoven.
Cette œuvre en trois mouvements a été
rehaussée par l'entrée en scène du soliste
Alain Arias qui a démontré toute l'étendue
de son talent dans l'exécution de notes
rapides et aiguës d'une extrême technicité.
La virtuosité de ce jeune musicien de 29
ans s'est, par ailleurs, plus librement exprimée lorsqu'il a choisi de ponctuer le programme de la soirée en interprétant en
solo la fameuse « Sarabande », une suite
réputée très difficile du compositeur allemand Johann Sébastien Bach. Sortant de
scène sous les applaudissements nourris
du public, le violoniste est vite revenu
pour exécuter une balade et une sonate du
violoniste Belge Eugène Ysaye (1858-
1931), deux morceaux « d'une extrême
virtuosité », ainsi que les a qualifié Alain
Arias qui dit avoir interprété ces solos
pour changer « des phrases profondes » de
Beethoven. Après cette prestation, le violoniste a rejoint les rangs de l'OSN pour la
troisième partie du programme qui a mis
plus en avant les instruments à vent à travers la symphonie n°104 en ré majeur de
Joseph Haydn.
Le concert s'est terminé sur des mélodies typiques de l'ouest algérien, avec une
version symphonique « Arsem Wahran »
du doyen de la chanson oranaise Blaoui
Hourari.
A la fin du concert, Thomas Dubienko,
dont c'est la première collaboration avec
l'OSN, s'est dit « impressionné » par la
« réceptivité » et les « qualités artistiques»
des musiciens de l'orchestre surtout, a-t-il
ajouté, que le programme présenté à Alger
et la veille à Oran était « très exigeant ».
Formé à l'Ecole Normale de musique de
Paris, Alain Dubienko a dirigé entre 2001
et 2006 l'Orchestre de chambre d'Ile de
France dont il est le fondateur. Il est,
depuis 2013, directeur artistique du
Festival « Rencontres musicales en
Aveyron ». Né en 1985, Alain Arias a étudié à l'Ecole nationale de musique de
Lorient (Bretagne). Spécialiste en musique
de chambre, il collectionne depuis 2002 les
prix et les mentions d'excellence en France
et en Italie. Créé en 1992, l'OSN regroupe
actuellement près de quatre-vingt musicien. Dirigé depuis 2001 par Abdelkader
Bouazara, il anime régulièrement des
concerts sous la baguette de chefs d'orchestre algériens et étrangers.
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