Correction - TD no 20 : Conversion électromécanique de puissance Physique Correction - TD n˚20 - Conversion électromécanique de puissance 1 Deux machines à courant continu 2 Induction et conversion d’énergie 1. La tige étant en mouvement dans un champ magnétique stationnaire, elle est soumise à un phénomène d’induction de Lorentz. Il apparaît donc dans la tige une force électromotrice e PSI - Année 2010/2011 1 Lycée Paul Eluard Correction - TD no 20 : Conversion électromécanique de puissance Physique telle que Z e= tige − − → → − → → − → → → → E m · d` avec E m = − v e ∧ B = v− u z ∧ (−B − u y ) = Bv − ux − → et où e est orienté dans le sens de d`. En orientant le circuit dans le sens trigonométrique, on a Z a e= vBdx = vBa 0 L uy + B0 g uz ux i A B e La loi des mailles fournit alors di + Ri = e dt où i est orienté dans le sens de e. En remplaçant e par son expression, on obtient l’équation électrique : di + Ri − vBa = 0 (1) L dt L Remarque : Le flux du champ magnétique à travers le circuit est la somme du flux magnétique extérieur φe = −Ba(z + cste) et du flux propre φp = Li. La loi de Faraday s’écrit dφe dφp d(Li) dφ =− − = Bav − etot = − dt dt dt dt Par ailleurs, la loi des mailles s’écrit etot = Ri et l’on retrouve l’équation différentielle précédente. Toutefois, le circuit étant déformable, le coefficient d’inductance propre L dépend aussi du temps, effet que l’on néglige ici. 2. Dans le référentiel terrestre supposé galiléen, la tige est soumise : → ? à son poids m− g ; − → − − → − → R → − → → → ? à la force de Laplace F = tige id` ∧ B . Avec d` = dx − u x et B = −B − u y , on obtient − → F = Z a 0 → → → idx− u x ∧ (−B − u y ) = −iaB − uz Le principe fondamental de la dynamique appliqué à la ige dans le référentiel terrestre du laboratoire s’écrit, en projection sur vuz : m¨ z = mv˙ = mg − iBa (2) Remarque : On vérifie la loi de Lenz. Si v > 0, l’équation électrique montre que i > 0 ce qui implique F = −iBa < 0 : la force de Laplace s’oppose à la chute de la tige. PSI - Année 2010/2011 2 Lycée Paul Eluard Correction - TD no 20 : Conversion électromécanique de puissance Physique 3. Dans l’équation électrique, tous les termes ont la dimension d’une tension. En multipliant l’équation (1) par i, on obtient un bilan de puissance électrique : Li soit di + Ri2 − v i Ba = 0 dt ! d 1 2 Li + Ri2 = ei = v i aB dt 2 (3) La puissance Pel = ei fournie par la force électromotrice est en partie stockée dans la bobine (Em = 1/2 Li2 ) et en partie stockée par effet Joule (PR = Ri2 ). Dans l’équation mécanique, tous les termes ont la dimension d’une force. En multipliant l’équation (2) par v, on obtient un bilan de puissance mécanique : m¨ z v = mgv − iBav soit d 1 mv 2 − mgz dt 2 ! = F v = −v i aB (4) La puissance PL des efforts de Laplace est utilisée pour faire varier l’énergie cinétique Ec = 1/2mv 2 et l’énergie potentielle de pesanteur Em = −mgz. En sommant les équations (3) et (4), on obtient d 1 1 mv 2 − mgz Li2 dt 2 2 ! = −Ri2 (5) Cette équation indique que l’énergie totale E du circuit (magnétique et mécanique) est dissipée par effet Joule : dE = −Ri2 dt avec E = Em + Ec + Ep et 1 Em = Li2 2 1 Ec = mv 2 2 E = −mgz p Remarque : Le bilan énergétique ne fait intervenir ni le travail des efforts de Laplace, ni l’énergie électrique fournie par la f.e.m. : ces deux puissances se compensent car la conversion électromécanique possède un rendement de 100%. 4. L’équation électrique (1) fournit 1 v= aB di L + Ri dt ! En reportant cette expression dans l’équation mécanique (2), on obtient ! m d2 i di L 2+R aB dt dt = mg − iaB soit d2 i R di (aB)2 gBa + + i= 2 dt L dt mL L PSI - Année 2010/2011 3 (6) Lycée Paul Eluard Correction - TD no 20 : Conversion électromécanique de puissance Physique 5. L’équation (6) se ré-écrit d2 i R di (aB)2 + + dt2 L dt mL Posons i0 = mg aB mg i− aB ! =0 et I = i − i0 L’équation (6) devient d2 I R dI (aB)2 2 2 + + ω I = 0 avec ω = 0 0 dt2 L dt mL L’équation caractéristique r2 + r r + ω02 = 0 L a pour discriminant R2 − 4ω02 L2 Si la résistance est très grande, c’est-à-dire si R 2Lω0 , alors le coefficient d’amortissement est très grand et les solutions sont exponentiellement amorties. On en déduit ∆= t→∞ I(t) −−−→ 0 soit mg aB t→∞ i(t) −−−→ i0 = La vitesse atteint donc également une valeur limite constante 1 v0 = aB di0 L + Ri0 dt ! soit v0 = mgR (aB)2 6. Si R est négligeable, c’est-à-dire si R 2Lω0 , la solution de l’équation différentielle pour I(t) est quasiment sinusoïdale à la pulsation ω0 (il existe un amortissement sur une durée caractéristique τ = L/R ω0 ) : I(t) = A cos(ω0 t + varphi) soit i(t) = i0 + A cos(ω0 t + ϕ) où A et ϕ sont des constantes à déterminer en fonction des conditions initiales. di À t = 0, v = 0 et i = 0. On en déduit L (t = 0) = −Ri(t = 0) + aBv(t = 0) = 0. On a dt donc ( i(t = 0) = 0 = i0 + A cos(ϕ) ϕ=0 =⇒ di A = −i0 (t = 0) = 0 = −Aω0 sin(ϕ) dt On obtient donc i(t) = i0 [1 − cos(ω0 t)] avec mg i0 = aB aB ω0 = √ mL PSI - Année 2010/2011 4 Lycée Paul Eluard Physique Correction - TD no 20 : Conversion électromécanique de puissance L’équation mécanique (2) fournit v˙ = g − aB i = g − g [1 − cos(ω0 t)] = g cos(ω0 t) m Par intégration, avec v(t = 0) = 0, on trouve v(t) = et z(t) = − g sin(ω0 t) ω0 g cos(ω0 t) + rmcste ω02 La tige oscille autour d’une position moyenne. Elle est parcourue par un courant moyen hi(t)i = i0 de sorte que la force de Laplace vale hF i = −i0 Ba = −mg compense le poids. Ce résultat était prévisible d’après l’équation (5) puisqu’en l’absence de résistance, aucun phénomène dissipatif n’intervient. L’énergie totale est donc constante et il y a une conversion entre l’énergie magnétique stockée dans la bobine et l’énergie mécanique de la tige. 3 Modélisation d’une machine à courant continu 1. La machine fonctionne en mode récepteur donc si uM CC > 0, le courant iM CC est positif lorsqu’il est orienté en convention récepteur, donc e < 0 et e = −ϕ0 ω Equation électrique E − Ri − ϕ0 ω − L di =0 dt − → → La machine étant motrice, elle exerce un couple positif sur l’arbre, de sorte que Γ = ϕ0 i− u z. Equation mécanique J dω − → → → u z = −f ω − u z + ϕ0 i− uz dt 2. La machine fonctionne en mode générateur donc si uM CC > 0, le courant iM CC est positif lorsqu’il est orienté en convention générateur, donc e > 0 et e = −ϕ0 ω avec ω < 0 (remarque : on aurait pu également changer le sens de e en gardant ω > 0). L’équation électrique reste inchangée (sauf avec la remarque précédente) : Equation électrique E − Ri − ϕ0 ω − L di =0 dt → − La machine étant génératrice, elle exerce un couple négatif sur l’arbre, de sorte que Γ = → −ϕ0 i− u z. dω → → → Equation mécanique J − u z = −f ω − u z − ϕ0 i− uz dt PSI - Année 2010/2011 5 Lycée Paul Eluard Correction - TD no 20 : Conversion électromécanique de puissance Physique 3. Lorsque le rotor est bloqué, ω = 0 et donc e = 0. Equation électrique E − Ri − L Equation mécanique di =0 dt ω=0 4 Etude d’une machine à courant continu 1. La machine fonctionne en mode récepteur, en tant que moteur, avec ω > 0, donc e = −ke ω < 0, avec e orienté dans le sens du courant. On en déduit : uM CC = Ra In − e = Ra I + ke ω Donc ωn = Un − Ra In = 317rad.s−1 De plus, Γem = ke In = 9.15N.m et ke Γu = Γem − Γp = ke In − kp ωn = ke In − Γp1 ωn = 8.44N.m ω1 2. Lorsque le moteur fonctionne à vide, en régime permanent, avec une vitesse de rotation non nulle, égale à la vitesse de rotation nominale ωn , on peut écrire, d’après le théorème du moment cinétique appliqué à l’arbre de la machine : J dωn = 0 = Γem − Γp = Γu dt Le moteur fonctionne à vide signifie donc que le couple utile est nul, et on en déduit donc kp que Γem = Γu , soit kp ωn = ke I, donc Ivide = ωn = 1.16A . ke 3. La machine fonctionne maintenant en génératrice à vitesse nominale ωn . Le moment résultant des forces résistantes est la somme du couple électromagnétique résistant et du moΓrt kp ωn ment des forces de frottement : Γrt = Γem +Γp = ke Ig +kp ωn , donc Ig = − = 11.95A . ke ke La puissance électrique P cédée au réseau continu est donnée par : Pcédée = −Preçue = −eI = ke ωn Ig = 2.3kW La génératrice produit donc une puissance relativement importante. 4. a) L’application du théorème du moment cinétique à l’arbre de la machine s’écrit, en négligeant le couple des forces de frottement : J dω = −ke Ia − Γr dt soit dω ke Ia + Γr − =0 dt J ! La résolution conduit, sachant ω(0) = ωn à : ω(t) = ωn − ke Ia + Γr t . La vitesse J de rotation est donc une fonction linéaire décroissante du temps, qui s’annule pour ωn J t = t1 = ke I a + Γ r PSI - Année 2010/2011 6 Lycée Paul Eluard Correction - TD no 20 : Conversion électromécanique de puissance Physique b) L’énergie W récupérée pendant cette phase est donnée par : W = Z t1 0 eIa dt = Z t1 0 1 Jωn2 Γr ke ω(t)Ia dt = ... = Jωn2 − 2 2(ke Ia + Γr ) Or l’énergie cinétique Ec de l’ensemble rotor-charge au début de cette phase de frei1 nage est égale à Jωn2 . On vérifie donc que l’énergie restituée est bien inférieure à 2 l’énergie initiale, et que l’énergie dissipée fait bien intervenir le couple résistant Γr . 5 Machine à courant continu PSI - Année 2010/2011 7 Lycée Paul Eluard Physique PSI - Année 2010/2011 Correction - TD no 20 : Conversion électromécanique de puissance 8 Lycée Paul Eluard Physique PSI - Année 2010/2011 Correction - TD no 20 : Conversion électromécanique de puissance 9 Lycée Paul Eluard Physique Correction - TD no 20 : Conversion électromécanique de puissance 6 Champ créé par une spire sur son axe Invariances : la distribution de courants est invariante par rotation autour de (Oz). Les coordonnées cylindriques sont donc adaptées. 1. De plus, d’après le principe de Curie, les projections du champ créé sont invariantes par cette rotation donc ne dépendent pas de θ : Bi (r, θ, z) = Bi (r, z). Enfin, r = 0 pour M ∈ (Oz) donc Bi (r, θ, z) = B(z). Symétries : soit M un point appartenant à l’axe (Oz). Tous les plans contenant M et (Oz) sont plans d’anti-symétrie de la distribution de courants donc le champ magnétostatique − → →. en M appartient à l’intersection de ces plans : B (M ) est selon − u z − → →. Synthèse : B (M ) = Bz (z) − u z (−−→ → → − → −−→ P M = −R − ur + z − u − → z µ0 r I dl∧P M La loi de Biot et Savart s’écrit : B (M ) = 4π − → P M3 − → dl = R dθ uθ (coordonnées cylindriques) PSI - Année 2010/2011 10 Lycée Paul Eluard Correction - TD no 20 : Conversion électromécanique de puissance Physique − → µ0 I d’où B (M ) = 4π w2π 0 R2 dθ (R2 + z 2 ) w2π − → + ... : circuit parcouru en même sens que I u |{z} 3/2 z − → =0 0 − → µ0 I R2 − →. soit B (M ) = u z 2 (R2 + z 2 )3/2 − → µ0 I → On a bien B (M ) = sin3 (α) − u z 2R 2. B = µ0 I R2 2 (R2 +z 2 )3/2 R . car sin (α) = √ 2 R + z2 d’où son graphe en fonction de z : − → µ0 I R2 − →. 3. A très grande distance de la spire, z R : B (M ) ' u z 2 z3 Note : Pour un dipôle magnétostatique, on a : ( 0 0 M 2 cos(θ ) 0M Br0 = µ4π = µ2πz si θ0 = 0 (sur l’axe) 3 r03 0) sin(θ µ M 0 Bθ0 = 4π =0 si θ0 = 0 (sur l’axe) r03 − → − → − → → d’où B = B 0 − → − → − → → µ0 I R2 − et M = I S = IπR2 − u z r uz = 2 z 3 uz sur l’axe (ur0 = uz ). A grande distance, le champ créé par une spire s’identifie donc à celui d’un dipôle magnétostatique. 7 Oscillations d’un petit aimant L’application du théorème du moment cinétique à l’aimant permet d’obtenir : dL0 → = − [mgL + MB] sinθ− uz dt Or dL0 − = mL2 θ¨→ uz dt Donc on obtient une équation différentielle en θ : ! θ¨ + g MB + sinθ = 0 L mL2 g MB Si le terme + est positif, on obtient des oscillations et si θ reste petit, on obtient des L mL2 oscillations similaires à celles d’un pendule, de période : T0 = s PSI - Année 2010/2011 2π g MB + L mL2 11 Lycée Paul Eluard Correction - TD no 20 : Conversion électromécanique de puissance Physique g MB + est négatif, ce qui est le cas si B est négatif et suffisamment grand on L mL2 obtient des oscillations autour de la position θ = π (le chagement de variable θ0 = θ + π permet en effet d’obtenir l’équation d’un oscillateur harmonique pour θ0 . De plus, si θ0 reste petit (c’est à dire si θ reste proche de π), on obtient des oscillations de période : Si le terme 2π T0 = s − g MB − L mL2 Dans ce cas, tout se passe comme si la gravité avait été inversée. 8 Moteur synchrone → − 1. LA valeur instantannée du couple magnétique Γ exercé par le champ sur la pièce mobile vaut : → − − Γ = MB0 sin [(ω0 − ω)t + α] → uz La valeur moyenne de ce couple vaut : − → − → hΓi = 0 si ω 6= ω0 − → → h Γ i = MBsinα− uz si ω = ω0 2. Le dispositif fonctionne en moteur (c’est à dire que le champ magnétique entraîne le moment magnétique dans une rotation dans le même sens) si α ∈ [0; π]. <Γ> MB −π couple moteur −π/2 0 π/2 π α couple résistant -MB Dans ce cas, la puissance maximale Pmax qu’il peut fournir vaut : → − → Pmax = Γ · − ω 0 = MB0 ω0 sinα 3. Si le moteur prend de l’avance, d’après la figure de l’énoncé, α diminue. " # π Si α ∈ 0; , le couple diminue d’après la figure précédente, donc le moteur ralentit, et il 2 perd son avance. Le fonctionnement est donc stable. PSI - Année 2010/2011 12 Lycée Paul Eluard Physique Correction - TD no 20 : Conversion électromécanique de puissance " # π ; π , le couple augmente, et le moteur accélère et prend donc En revanche, pour α ∈ 2 encore davantage d’avance : le fonctionnement est donc instable. PSI - Année 2010/2011 13 Lycée Paul Eluard
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